Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
15e Episode : Les créatures secrètes (2)
#3
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE


Nos héros avaient déjà eu l'occasion de se lancer dans des aventures insensées et des tentatives desespérées, mais rarement à ce niveau-là d'inconscience ! L'Enragé grinçait de toutes ses planches et de toutes ses cordes, comme s'il gémsisait d'avance du sort misérable qui l'attendait, d'être emporté aux quatre vents, déchiqueté, broyé par l'énorme tourbillon qui se déhanchait entre ciel, mer et terre face à lui !
Le vent devenait insupportable et avait déjà décroché la cabine de vigie, et emporté des cordages, et des morceaux de voile. Nos héros s'accrochaient comme ils pouvaient, tandis que l'équipage de Masasue maintenait vaillamment le cap.
- Ah, la folle et méchante aventure où vous m'avez entraîné ! hurlait le capitaine.

La tornade était une énorme bouche d'ombre, une trombe monstrueuse au cœur noir et impénétrable, et le tourbillon dans l'eau aspirait à lui les vagues et les engloutissait ; déjà l'Enragé entrait dans cette danse démente des éléments, plongeait peu à peu l'horrible trou aquatique que formait le vortex. Le mât de misaine craqua affreusement, et le haut se décrocha, tomba lentement en brisant les échelles, craquant les attaches des voiles, et troua le pont, avant de rouler dans la cale.

Le navire misérable approchait du centre du tourbillon, et allait soi finir englouti sous l'eau, soit aspiré dans la colonne d'air furieuse... Une lueur spectrale éclaira le navire, lueur qui rayonnait d'une créature logé dans " l'œil" du tourbillon, et qui frappa de stupeur l'équipage. Plusieurs marins tombèrent dans des convulsions effroyables face à cette chose indescriptible qui se cachait au point où la tornade touchait l'eau. Les marins bavaient, illuminés par une sorte de rayon lunaire maintenant éblouissant. C'était la panique généralisée, le sauve-qui-peut, la débandade complète ! La lumière devint intenable sur ces parages des abysses et soudain, les hurlements du vent, du navire et de l'équipage furent assourdis et ce fut soudain un immense silence. Un immense angoissant, un silence de solitude infinie...
L'Enragé traversa des nappes de mer d'étoiles, l'océan sans fond de la galaxie, des cités de lumière pure qui défilèrent dans un chatoiement de couleurs insensées.

Puis il y eut un choc sourd, et ce faillit être les derniers instants du navire, qui venait de toucher le fond. Un raclement affreux retentit, qui paraissait être le chant d'agonie, puis le bruit de l'eau, du clapotis, d'un tonneau qui se vide, et le navire fut soulevé comme par une main invisible, remonta d'un coup, redescendit ensuite, et se stabilisa.

Il faisait nuit noire. Très loin, quelques étoiles éparses dans un ciel d'encre. Les voiles meurtries, affaissées, grises dans cette nuit, pendaient aux mats craquelés. Le pont était presque désert. Tout le monde avait sauté dans le trou créé par le chute du mât d'artimon et s'était réfugié dans les cales. Quelques trognes velues, difformes, surgissaient de derrière des caisses et des tonneaux, et les rebuts de la société qui constituaient le gros de l'équipage de Masasue se regardaient entre eux, se pinçaient et réalisaient qu'ils étaient encore en vie. Les borgnes ramassaient leurs yeux de verre, remettaient leurs écailles à l'endroit, redressaient leur carapace, nettoyaient leurs pinces... Il y eut quelques rires et des cris de joie et les malfrats-poissons se tombèrent dans les bras l'un de l'autre.
Masasue recracha un poisson, s'essuya la barbe et remit son chapeau à l'endroit. Il tituba, resserra la ceinture de son sabre et passa la tête par le plancher, observant le pont désert.

- Mille millions de mille milliards de poils de la moustache d'Osano-Wo...
Il se hissa sur le plancher, fit le tour du pont et trouva nos héros, étendus près du gouvernail.
- Par les tripes d'Akodo-le-Borgne...
Il souleva un peu Mitsurugi et claqua de la pince :
- Debout là-dedans ! Ho, moussaillon ! Ici le capitaine !
Notre ambassadeur ouvrit un œil.
- Nous sommes arrivés, Matsu-san... Je ne dirais pas que nous sommes à bon port... Je ne dirais pas que nous avons touché terre, non... Ça non, par les pertes menstruelles de toutes les harpies du globe, je ne le dirais pas... Je ne dirais pas non plus que je sais où nous sommes... Que je sois englouti par un kraken si j'en ai la moindre idée... Mais ce que je peux affirmer, garçon, c'est que nous sommes en vie. Et après cette plongée, nous pouvons en remercier les dieux...
Mitsurugi, abruti, se releva et réveilla d'un coup de pied ses compagnons.
- Debout, tas de paresseux...
Mamoru se leva en grognant. Il rêvait qu'il était sur une île paradisiaque, entouré de sirènes peu farouches... Maya se rhabilla comme elle put avec les morceaux de fripes trempées qu'elle trouva sur le pont.
Masasue se moucha et gueula un coup sur son équipage :
- Allez, tas de paresseux ! Lavez-moi ce pont et remettez de l'ordre dans la cale ! De la discipline, de l'entrain !

Un marin avait la tête coincé dans un tonneau. Masasue mit deux coups de pince dans le couvercle et délivre le pauvre imbécile.
- Au travail, allons au travail...
Lui-même était encore éberlué. Il donnait des ordres, machinalement, sans savoir où on se trouvait...

Un homme remontait un fil plombé :
- Trois brasses de fond, capitaine !
- Seulement ? Alors je vais vous mettre à l'eau pour pousser, mes gaillards !

On y voyait goutte. Une mauvaise lumière grise tombait du ciel. Masasue allait et venait, tandis que la vie reprenait à bord du navire, lentement. Chacun se remettait à son poste et tentait de réparer les dégâts. L'espoir revint quand Sasuke arriva avec une torche allumée, et qu'on fit passer le feu d'un bout à l'autre du navire. Bientôt, il y eut de la lumière de la proue à la poupe, de la vigie à fond de cale. Le capitaine observait à la lunette télescopique les alentours.
- Plus que deux brasses de fond !
- Jetez l'ancre, dit Masasue.
- Ancre jetée !
Le bateau stoppa dans un autre grincement. Au loin, sur la mer noire, on apercevait des traînées épaisses et rougeoyantes.
- De la lave... Regardez donc, dit Masasue en tendant sa lunette à Mitsurugi.
Notre héros, qui n'avait jamais vu ce genre d'instrument, y colla son œil, curieux. Il y avait plusieurs ilots volcaniques, et de nombreux récifs qui les entouraient. Masasue reprit son observation :
- J'aperçois une bâtisse sur l'île là-bas... C'est extraordinaire ! Quel ermite cinglé a pu venir construire un bâtiment ici ?... Mais non ! C'est un temple ! Ça alors ! Quelle divinité peut-on prier là-dedans ?
- Il faut que nous y allions, dit Sasuke.
- Mon navire ne peut approcher davantage ! En plus, nous avons déjà plusieurs brèches à colmater et un mat à remonter, je vous signale.
- Donnez-nous une barque !
- Je ne laisserai pas un seul de mes hommes monter dans cette barque ! Je n'ai même pas encore compté combien j'en ai perdu à cause de vous !
- Nous irons seuls, dit Mitsurugi. Le capitaine Masasue a déjà fait beaucoup pour nous.

Nos héros descendirent dans le frêle esquif. Ils sentirent que la mer était tiède. On leur descendit une torche. Mamoru repoussa la barque en poussant avec sa rame sur la coque du navire, puis la barque partit vers les récifs.
- Bon courage ! Que les dieux, s'ils veillent même sur cet enfer, vous gardent !
- Merci capitaine !

L'équipage regarda nos héros s'éloigner.
- Vous croyez vraiment que nous sommes en enfer, capitaine ?
- En enfer, ou bien juste en-dessous, moussaillon ! Je dirais que même les démons ne s'aventurent pas dans ces parages !...

Captain

Mamoru amena la barque à l'îlot, en évitant soigneusement les récifs. Sasuke mit le pied à terre le premier. La terre fumait, elle était chaude. La mer était presque brûlante. Au milieu de ces noirceurs, les traînées folles de lave formaient des chevelures ardentes qui éclairaient de leur rougeoiement sinistre cet archipel.

Nos héros montèrent sur un tertre et virent le temple dont avait parlé Masasue, droit devant eux. Une odeur de soufre, et des relents âcres qui montaient du sol rendaient l'atmosphère nauséabonde. Il semblait miraculeux que le petit temple en bois ait échappé aux secousses légères qui agitaient le sol, aux chutes de rocher, que projetaient au loin les cratères de volcans et aux coulées de lave.
Sur le fronton du temple nos héros lurent une inscription qui les fit frémir : "Petite Vérité".
- La carte ne mentait pas, dit Sasuke. Nous devons être sous la mer d'étoile, au large de la côte près du temple d'Ojime ! Nous sommes descendus sous les limbes...
Nos héros ne pensaient pas qu'on pouvait tomber si bas. Ils entrèrent prudemment dans le temple, la main sur leur arme. Le temple était minuscule, à peine plus grand, Mamoru et Maya purent le constater, que celui de la Fortune du Secret. Des inscriptions dans les murs en bois avaient été faites au poinçon. Un coffre était caché dans une niche sous un petit autel. Mamoru le tira, et sentit qu'il était plein.
Curieux mais inquiets, nos héros s'approchèrent, et le rônin ouvrit lentement le coffre : une lumière blafarde en sortit, puis un rayon éblouissant, comme au passage du tourbillon, et nos héros découvrirent le cadavre d'une vieille femme, couchée en chien de fusil. Mamoru referma, dégoûté.
- Akuma est déjà passé par là... Ce ne peut être que cette Petite Vérité, dit Sasuke.
- Comment le sais-tu ?
- Pour le peu que je sais, "Petite Vérité" était la servante fidèle de Shosuro... Une vieille femme ridée qui a entendu bien des secrets inavouables... Akuma la cherchait, nous le savons...
- Que venait-il chercher ? demanda Mitsurugi.
- Sûrement des documents lui appartenant...
Mal à l'aise, en proie à une angoisse sourde, nos héros ressortirent du temple. Ils virent des traces de pas dans la cendre noire, et les suivirent. Ils perdirent de vue l'Enragé et trouvèrent un grand puits naturel.
- Comme quoi, on peut toujours descendre, dit Mamoru.
On ne n'apercevait qu'à grand'peine le fond de ce trou. Ils descendirent en rappel et trouvèrent une rivière souterraine, qui passait sous l'île volcanique et partait en pente douce, presque en ligne droite. Mitsurugi passa le premier avec une torche, suivi de Sasuke, Maya, puis Mamoru qui fermait la marche. Pendant longtemps, ils n'entendirent que le bruit de leurs pas et des infiltrations d'eau qui résonnaient lentement.

Samurai

De la brule envahissait le bout du tunnel : le sol remontait peu à peu. Nos héros entrèrent dans le nuage blanc, et virent devant eux un pont de corde grinçant, qui était tendu au-dessus d'un vide d'autant plus inquiétant qu'on avait pas idée de sa profondeur. Le brouillard était agité par une brise marine, et on devinait aussi le ronflement continu de la houle et le ressac des vagues qui s'écrasaient contre des falaises. Mitsurugi s'engagea le premier, bravement, sur le pont fragile. Il agrippa fermement les cordages mouillés par une pluie diffuse en suspension dans la brume. Le pont montait vers on ne savait où. Et quand un coup de vent secoua la brume, c'est parce qu'ils avaient le coeur bien accroché que nos héros ne tombèrent pas, attirés dans le gouffre par le vertige. Ils étaient en effet au-dessus de la mer d'étoile, à un demi-pas de tomber dans le vide interstellaire ! Ils s'efforcèrent de regarder droit devant eux. Le pont de corde, fragile fil, montait vers une falaise qui devenait de plus en plus net, et arrivait même au-dessus, en tour d'une maigre tour aux pierres bleu marine. Seul le sommet de cette tour émergeait franchement de la brume. La pointe en était branlante.
Il n'était plus possible de reculer désormais. Le pont terminait en montant très raide. Fatigués, nos héros mirent le pied sur la terrasse, trop heureux de toucher à nouveau la terre ferme. Ils n'avaient pas le pied marin, et ils avaient connu en quelques heures le plus mouvementé des voyages en mer !
Ils en avaient assez pour une vie !

Depuis cette tour, ils voyaient l'île entière des Limbes, avec l'arbre géant, le village désert, les ruines du temple d'Ojime et le grand temple doré dans les airs. Mais eux étaient au milieu de la mer, entre l'île principale et une autre île, séparée de l'autre par un étroit bras de mer entre deux falaises abruptes. Et la tour se dressait au milieu de ce détroit !
Sur la seconde île, ils apercevaient d'un côté un gros volcan, dont le sommet disparaissait dans une brume épaisse, et d'un autre côté, une pointe qui se terminait en presqu'île, avec une bâtisse à son bout.
- Je crois que la seule chose à faire est de descendre, hein...

Samurai

Mitsurugi passa le premier dans l'escalier en colimaçon étroit. Ce n'était ni plus ni moins sinistre que ce qu'ils avaient vu avant, avec ces marches humides, ces fenêtres ouvrant sur la brume épaisse, et des échos assourdis provenant d'on ne sait où.
Ils trouvèrent une première porte et, poussés par une curiosité irrépressible, entrèrent. Il y avait une grande pièce, sans éclairage (mais Sasuke y remédia d'un claquement de doigt, allumant de nouvelles torches). Sur les murs, plusieurs miroirs identiques, et au centre de la pièce, ce qui ressemblait à une pierre tombale, avec des inscriptions hiéroglyphiques. Même Sasuke aurait été bien en peine de les déchiffrer. Des couches de poussières ternissaient les miroirs. Machinalement, Mamoru en essuya un et vit que les reflets s'animaient : son propre double disparaissait, et il voyait une autre pièce, semblable à celle où il se trouvait.
- Venez voir !
Maya, Sasuke et Mitsurugi approchèrent. Ils scrutèrent dans le miroir, et ils virent alors... Yatsume !
Yatsume qui se promenait dans une pièce semblable à la leur... Etait-ce au même moment ? Une vision d'avenir ? Une hallucination ?
Nos héros essayèrent de la prévenir en tapant contre la glace. Elle n'entendait rien. Par inadvertance, elle jeta un œil au miroir et vit nos héros. Elle se précipita de son côté du miroir, tapa contre la glace. Aucun son ne passait. C'est alors que, du tombeau de sa pièce, s'écoula une forme noire visqueuse, qui prit peu à peu forme humaine derrière elle. Nos héros le virent à peine ; mais ils virent l'agresseur s'approcher en rampant d'elle et lui firent de grands signes pour la prévenir. Yatsume ne comprit qu'au dernier moment, se retourna en sortant d'un coup son naginata et fit face à la chose sans nom. Le miroir fut soudain rayé de part en part, et l'image de Yatsume disparut.

Terrifiés, nos héros reculèrent ensemble. Ils ne pouvaient rien faire pour venir en aide à leur amie, dont ils ignoraient jusqu'à la localisation. Était-elle encore en vie ? Avait-elle pu faire face à cette créature d'un autre monde ? De leur côté, nos héros prirent garde de ne pas toucher à ce tombeau. Sasuke consulta le plan et frissonna encore : il n'était pas impossible qu'ils se trouvent à l'emplacement indiqué par la case "Yogo".
Yogo... Ancien shugenja de la famille Isawa, touché par une malédiction, selon la légende, qui l'obligerait à trahir la personne qu'il chérissait le plus. Fondateur de la famille Scorpion du même nom, la famille qui avait hérité, au moins en réputation, de cette malédiction, qui voulait qu'un Yogo doive trahir l'être le plus aimé. Etaient-ils donc, dans cette tour, au tombeau de Yogo ?...
Ils ressortirent de la pièce, desespérés pour Yatsume, et effrayés de ces mystères qui leur échappait. Ils sentaient peu à peu les limbes se resserraient sur eux, comme si le désespoir qui flottait sur ce monde pénétrait en eux comme une mauvaise pluie qui vous glace jusqu'aux os. Ils
continuèrent leur descente, et virent dans l'escalier plusieurs cadavres. Des cadavres des doubles du moine maudit Chair. Qui avait bien pu tuer ces serviteurs maléfiques ?...
Dégoûtés, épuisés, accablés par ces épreuves, cette incertitude, la peur de l'inconnu, ils arrivèrent au pied de la tour. Mais ce n'était qu'un piton rocheux, très maigre, attaqué par les vagues, dans lequel la tour s'enfonçait. A quelle profondeur ?... Ils ne le surent pas.
Un second pont menait à la deuxième île. Il était heureusement bien plus court. Ils retrouvèrent avec réconfort la terre ferme, et bien ferme cette fois. Ils descendirent la pente, vers la presqu'île, et trouvèrent la bâtisse : elle portait des ornements délicats, des motifs aquatiques, de plantes et d'oiseaux. Un nom était gravé sur un cartouche à l'entrée : Asahina Jotemon.
Sasuke consulta la carte : c'était toujours cohérent.

[Image: cryptolimbes.gif]

Ils étaient passés par la case de Ojime, Akodo Neko, de la Fortune du Secret, du petit temple. Le "général Maximus" devait être le chef des Yodataï ; puis Masasue. La case d'au-dessus devait correspondre à un tombeau marin aperçu brièvement lorsqu'ils avaient foncé dans le tourbillon : Masasue prétendait que c'était un guerrier Naga qui était enfermé dedans, mais qu'on ne pouvait accéder dans ce tombeau que par une entrée sous-marine. Peut-être que la tornade correspondait à la case aux cercles alignés ? Le cercle doré devait être le temple flottant dans les airs. La flèche ne leur disait en revanche rien. Pas plus que l'inscription "ke'nku", ni celle avec la tête de mort ou les sigles étranges. Ils avaient vu Petite Vérité et probablement le tombeau de Yogo.

- Allons voir ce Asahina Jotemon, dit Mitsurugi, toujours volontaire, malgré la fatigue.
Notre ambassadeur ouvrit le panneau de la maison. A l'intérieur régnait un grand désordre. Dans la salle de réception était installée une scène de théâtre fort dérangée. Et dans la pièce à côté, des coulisses. Mais les rideaux de scènes avaient été lacérés, et les costumes, les déguisements, les accessoires, tout était répandu au sol. Les tatamis étaient tâchés de sang. Dans la cuisine régnait aussi le plus grand désordre. Nos héros se séparèrent pour faire le tour de la propriété : un petit jardin, installé au bord de la falaise, avait été épargné. Quelques légumes poussaient, ainsi qu'un ginkgo.

Maya fouillait dans la chambre. Elle vit des traces de lutte, des taches de sang. Elle regarda dans la réserve des coulisses, souleva un drap et poussa un cri : nos héros arrivèrent. Deux corps inanimés se trouvaient là, l'Inquisiteur Tadao et son garde du corps, Goemon.
Mitsurugi les secoua. Il craignait le pire ; mais Goemon remua, ainsi que son maître. Ils avaient été assommés : leur tempe était encore sanguinolente.

Les deux Crabes gémirent pour se relever, et durent s'asseoir. Maya fouillait toujours, et trouva, sous un costume de scène, le bakeneko assommé. Maya prit soin du pauvre animal, qui se réveilla, groggy.
- Bon, nous sommes au complet, dit Mitsurugi. Si vous êtes là, je pense qu'Akuma ne doit pas être loin...
- Non, dit Tadao. Il avait besoin du chat pour quitter les Limbes ; il a obligé le chat à nous aider en échange de notre vie... Akuma a ensuite fait l'erreur de vouloir nous faire jeter de la falaise par ses serviteurs... Nous les avons combattus... Akuma était déjà partis avec ses deux lieutenants... Nous avons été frappés par ces espèces de caricatures de moines. C'est finalement nous qui les avons envoyés se baigner... Nous nous sommes réfugiés ici, solidement amochés. Nous avons dû perdre connaissance... Il faut dire qu'ils cognaient comme des sourds... Bref, assez pleurniché ! Vous avez raison : Akuma n'est pas loin !
- Bien, dit Mitsurugi en tapant dans sa main. Nous sommes six, ils sont trois ! Nous allons leur faire rendre gorge pour leurs exactions !

Les deux Crabes se passèrent des onguents sur le visage ; tout le monde but un coup de saké (de la réserve d'Asahina Jotemon !wink puis nos héros sortirent et commencèrent à monter la pente qui menait au volcan.

A suivre...:sayen:
Reply


Messages In This Thread
15e Episode : Les créatures secrètes (2) - by Darth Nico - 22-12-2009, 01:09 PM

Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)