27-01-2010, 11:16 PM
(This post was last modified: 23-05-2010, 12:24 AM by Darth Nico.)
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE
<span style="color:#2F4F4F">Les 5 Rônins : 16ème Episode</span><!--/sizec-->
Sanglier 402
<span style="color:#696969">L'ennemi de mon ennemi</span><!--/sizec-->
<span style="color:#708090">1ère partie :
"Quand les ténèbres descendent..."<!--sizec--></span><!--/sizec-->
![[Image: Samurai_by_BrennenGeist.gif]](http://i103.photobucket.com/albums/m125/KamikazeShinobi/Samurai_by_BrennenGeist.gif)
<span style="color:#2F4F4F">Les 5 Rônins : 16ème Episode</span><!--/sizec-->
Sanglier 402
<span style="color:#696969">L'ennemi de mon ennemi</span><!--/sizec-->
<span style="color:#708090">1ère partie :
"Quand les ténèbres descendent..."<!--sizec--></span><!--/sizec-->
![[Image: Samurai_by_BrennenGeist.gif]](http://i103.photobucket.com/albums/m125/KamikazeShinobi/Samurai_by_BrennenGeist.gif)
La neige se faisait de plus en plus épaisse sur Rokugan, et tombait sur les chemins boueux et les murs sales de la Cité de la Pieuvre. Il avait plu sans arrêt pendant des jours, et le froid avait déferlé comme un tsunami, et à présent, le monde vivait au ralenti sous les flocons qui chutaient d'un ciel gris lourd comme l'acier.
De gros buffles soufflaient par les naseaux pendant que les serviteurs du palais d'Ivoire terminaient les préparatifs du départ de l'ambassadeur Mitsurugi. Les palefreniers amenaient les chevaux, et les etas portaient les lourds paquetages. Les gardes de la cour regardaient ces hommes de peine s'affairer depuis le corps de garde où ils buvaient du vin chaud.
Le palais vivait, comme les autres ambassades, au rythme très lent de l'hiver. Il fallait des journées pour des tâches qu'on aurait achevées en une matinée en fin d'été ou au printemps. Mais après tout, on avait le temps ! On n'avait que l'hiver devant soi, que la promesse du froid engourdissant et de la neige abrutissante, jour après jour !
Quand il mit le nez dehors, sur le seuil du palais, Matsu Mitsurugi observa le ciel chargé et les oiseaux d'hiver qui menaient un ballet d'augure triste dans leurs solitudes. Il se frotta les mains et regarda son attelage qui serait bientôt terminé. Les soldats d'escorte arrivaient et se mettaient au garde-à-vous, commandés par un sergent qui vint s'incliner devant l'ambassadeur.
- Nous avons envoyé des patrouilles de reconnaissance sur la route, seigneur. Ils ont arrêté ou mis en fuite les bandits qui rôdent.
- Bien, sergent... Prions quand même Osano-Wo qu'il nous en reste quelques-uns, sans quoi le voyage sera monotone...
Mitsurugi remonta sa pelisse pour se couvrir le cou et monta dans le palanquin. Il ne regarda pas une dernière fois le palais d'Ivoire, qu'il ne reverrait pas avant le printemps.
- Vous verrez, dit le sergent, le palais que nous réserve la famille Hida dans sa capitale est très confortable...
- Sans doute, soupira Mitsurugi, qui s'était déjà attaché à "son" palais d'Ivoire.
Il passa la tête par la fenêtre et vit dans la cour l'ambassadeur Ikoma Noyuki qui lui faisait un petit signe : lui partirait le lendemain seulement.
Mitsurugi se cala au fond de son palanquin et décida qu'il observerait le paysage morne et désolant sans chercher à se réjouir artificiellement du voyage. Il serait bougon et personne ne viendrait l'en empêcher dans son palanquin !... Mélancolie d'hiver...
Des corbeaux croassaient dans les arbres, et des paysans leur jetaient des cailloux.

L'avant-veille, Yojiro était de retour de la campagne profonde. Il avait de la neige jusqu'aux os. Il se réchauffait les mains près du bon feu, dans le bureau de Mitsurugi. Il finissait de laper un bol de soupe chaude et un bon verre de saké. L'ambassadeur et son noble conseiller Sasuke attendaient le rapport de leur éclaireur.
- Éclaire-nous donc, Yojiro...
Le rônin termina son bol bruyamment.
- Nous n'avons pas retrouvé Akuma...
Mitsurugi et Sasuke se regardèrent d'un air entendu. Ils souriaient pour eux et Yojiro faisait mine de ne rien voir.:baton:Comment allaient-ils lui annoncé qu'ils revenaient d'un autre monde, où ils avaient précipité le démon dans un volcan ?
- Nous avons pourtant entendu parler de son passage dans ces contrées. Finalement, guidés par un ancien du village, un peu sorcier, nous sommes arrivés jusqu'à un village déserté, où un rituel sombre a été exécuté. Nous avions un shugenja avec nous, dans le clan du Loup, et il nous a assurés que c'était une porte vers un autre monde qui avait été ouverte ici.
Mitsurugi et Sasuke se regardaient : cela confirmait ce qu'ils savaient déjà. Akuma était donc passé par ce village avant de lancer sa croisade meurtrière contre les Limbes.
- Mais le shugenja nous a dit que c'était un portail qui ouvrait sur notre monde. C'était donc par là que s'étaient introduites des créatures venues d'ailleurs...
Les deux Lions eurent l'air soudain plus inquiets, et ils écoutèrent Yojiro plus attentivement. Ce dernier exposait posément ce qu'il avait fait, sans se laisser perturber, traçant son sillon droit comme un paysan, parce qu'il savait bien comme ça allait, avec ses deux compagnons de voyage...
- Nous avons continué alors à chercher, pour savoir quelles créatures avaient pu s'introduire dans notre Empire... Nous avons recueilli des témoignages de paysans. Bien sûr, il fallait faire la part des superstitions locales, des vengeances interminables entre les clans, qui s'accusent mutuellement d'avoir envoûté les buffles... Bref, nous avons pu entendre des témoins fiables... Je soupçonne celui d'entre nous qui menait les recherches d'être un ancien Dragon. Il en a les manières méthodiques... Ce qu'il en ressort, c'est que c'est un esprit réprouvé, banni, qui est revenu parmi les vivants (ça, nous le savons toujours grâce au shugenja de notre groupe).
- Et à quoi ressemble cet esprit ? demanda Sasuke, la question lui brûlant autant les lèvres qu'à Mitsurugi.
- D'après plusieurs témoignages concordants, toussota Yojiro, une vieille femme acariâtre, vêtue d'une robe noire et blanche. Nombre de paysans ont voulu y reconnaître leur belle-mère décédée (ou non)...
- J'ai peur que ce soit plus dangereux, fit Sasuke.
- Oui, en effet, dit Mitsurugi.
- Seulement, nos recherches ont été compliquées par l'arrivée du chien de chasse du Gozoku... Otomo Jukeï... Cet enragé a fait le vœu de pendre tous les rônins de l'Empire avant la fin de l'hiver !
- Oui, cela ne va pas vous faciliter la tâche...
- Nous étions une vingtaine. Le sachant sur nos pas, nous nous sommes dispersés. Nous connaissons certains repères, mais pas tous... De sorte que si l'un de nous est pris, et que sous la torture... Vous m'avez compris...
- Bien sûr, dit Mitsurugi. C'est plus sage ainsi.
Sasuke se leva et déclara :
- Bien, tu as quand même bien travaillé, Yojiro !... Seulement, il ne faudrait pas s'arrêter en si bon chemin...
Le rônin sourit, ce qui ne lui ressemblait guère.
- Il faut que tu retrouves cet esprit malfaisant, coûte que coûte. Et si possible que tu nous l'amènes "en vie", si je puis dire.
- Ce sera fait, Sasuke... Mais l'hiver va être long...
- Je te vois venir, dit le shugenja, qui avait tous pouvoirs sur les cordons de la bourse de l'ambassadeur Mitsurugi (ce dernier dédaignant de s'intéresser à l'argent). Tu seras payé, et il y aura une bourse aussi pour le clan du Loup. Leur aide est trop précieuse... Mais je crains que tu n'aies tout bu en chemin avant de les retrouver !
- Dans ce cas, généreux Sasuke, donne double ! Une bourse pour que je boive, une pour que nous mangions.
- Allez tiens, tu l'as bien mérité, dit le shugenja en lui lançant une bourse bien garnie. J'espère que vous pourrez brouiller vos pistes, pour éviter que Jukeï ne revienne jusqu'à vous...
- Il ne nous auras pas... Les loups n'ont rien à craindre d'un chien en laisse...
- Bien parlé !
Le soir, Mitsurugi et Sasuke rencontraient l'Inquisiteur Tadao, qui avait pris discrètement des nouvelles de Hida Torazo, alias Trollemon, sur la Muraille. Le cousin de Goemon avait récemment demandé à faire une retraite spirituelle à Koten, petit village où se dressait un temple aux ancêtres morts dans la gloire. Sasuke et Goemon s'y rendraient, tandis que Mitsurugi partirait à Kyuden Hida.
A suivre...
