Après une nuit qui ne lui apporta aucun repos, Jen laissa son amie toujours inconsciente pour rentrer chez elle prendre une douche et repartir presque aussitôt en direction du central. Les visages étaient graves à l'étage des COPS, tous connaissaient les risques de leur unité mais la veille avait été particulièrement dure. Elle donna des nouvelles d'Anita au lieutenant Hawkins et au reste du groupe alpha puis rejoignit son équipe. Elle venait juste de survoler les rapports d'activité de la nuit que le médecin psychologue du service, le docteur Carter, vint frapper à sa porte. Après s'être enquis de l'état de son amie et lui avoir prodigué quelques paroles réconfortantes il en vint au sujet de sa visite.
- Comme vous le savez sans doute le détective Baker de votre groupe s'en est pris brièvement au tireur de Watts dans sa cellule cette nuit. Je l'ai reçu ce matin en consultation et je voulais vous signifier que je lui avais prescrit un repos complet de deux semaines. Le pauvre homme a été très affecté par la mort de son coéquipier et son jugement était indiscutablement altéré lorsqu'il a menacé le suspect.
Jen eut de la peine à garder une contenance, elle ignorait tout de cet incident et aucun rapport sur son bureau n'en parlait.
- Et bien... Je... Merci pour votre assistance docteur, j'essaierai de passer voir le détective chez lui pour discuter. Qu'en est-il du suspect ?
- Le suspect ? Oh et bien je crois qu'il a quelques ecchymoses dues à une chute, ou une collision avec une porte je ne sais pas très bien. Rien de grave en tout cas.
On avait frappé un suspect dans une cellule du COPS, un suspect sous sa responsabilité. Elle avait beau comprendre la colère du détective, la nouvelle lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle avait l'impression de vivre un mauvais rêve où se matérialisait tous les aspects négatifs de son métier, la mort, l'impuissance et le déni de justice jusque dans les murs de ceux qui sont censés la faire respecter.
Après le départ du docteur Carter Jen réunit l'équipe pour le briefing. Elle confia à Kogoro Columbo et Swagger toutes les enquêtes sur le Djihad Noir que menaient le tandem Terminator - DNA. En particulier l'investigation sur l'origine de l'armement du groupuscule. Un peu plus tôt dans la journée un reportage tonitruant du spécialiste des scoops plus ou moins crapuleux, le journaliste Cubler, les avait présentés avec un véritable arsenal, loin du matériel que l'on se procure dans la planque du premier gang venu.
A Costigan et Allen elle confia une enquête sur un meurtre qui avait été commis dans la nuit et qui avait atterrit sur son bureau en raison de l'identité de la victime. Il s'agissait de passeur que les deux hommes avait interrogé dans le cadre de leur enquête sur les clandestins de Palos Verde porteur du virus cannibale.
Une fois les taches réparties elle demanda à Jet de venir dans son bureau.
- J'imagine que vous êtes au courant pour DNA ?
- Oui, j'étais là.
Jet avait deviné que le médecin avait vendu la mèche au lieutenant, il avait d'ailleurs discrètement écouté à la porte leur conversation pour confirmer ses soupçons.
- Je veux un rapport sur ce qui c'est passé. DNA était perturbé je le comprends mais je ne peux pas laisser passer cette affaire.
- Franchement lieutenant je ne vois pas l'intérêt d'en rajouter sur cette histoire, le type a juste été secoué, DNA va se reposer, et on en parle plus. Il n'y a pas de raison que le SAD fourre son nez là dedans, il n'y avait que des COPS présents et ils ne le balanceront pas.
- Ce n'est pas que le SAD...
Jen cherchait ses mots, elle aurait voulu lui dire que la défense de la justice n'était pas fluctuante selon les circonstances et les personnes. Elle aurait voulu faire un discours enflammé d'idéalisme comme dans un vieux Capra mais elle était épuisée et elle savait qu'elle ne le convaincrait pas. Quelque soit ses explications, à la fin elle aurait toujours le mauvais rôle de celle qui enfonce un membre de son équipe. Tous les deux savaient qu'elle allait suivre le règlement mais le règlement n'était pas vraiment quelque chose en laquelle croyait Jet Allen. Il aurait pu passer lieutenant bien avant elle, il en avait largement les compétences et plus d'expérience, mais c'était un franc-tireur qui à une autre époque aurait été chasseur de prime plutôt que shérif.
Jen soupira et renvoya le détective avant de s'abimer dans la contemplation du plafond, immuable et insensible à ses tourments.
- Oui que puis-je faire pour vous?
Un petit homme à lunette se tenait dans l'embrasure de la porte, il donnait l'impression d'avoir dormi avec ses vêtements et d'avoir renoncé à l'usage de sa salle de bain.
- Detective Swagger et Columbo. Fit Charlie en montrant sa plaque. M. Cubler, nous voudrions vous poser quelques questions.
L'homme renifla.
- Hmf la police. J'ai peur de n'avoir rien à vous dire.
Il ouvrit néanmoins la porte et fit entrer les deux agents dans son appartement, véritable capharnaüm de livre, de journaux, de boite de pizza et d'autres objets que Charlie renonça à identifier . C'est comme à son habitude avec tact que Shimazu aborda la question.
- Dites-nous ce que vous savez sur le Djihad Noir.
- Comme vous y allez. Répondit-il en ricanant. Vous n'avez qu'à regarder mes reportages, je peux vous en faire une copie si le COPS n'a pas la télé.
Insensible aux sarcasmes elle continua.
- Comment êtes-vous entré en contact avec eux ?
- Vous savez très bien que la constitution de notre bonne république me permet de protéger mes sources.
Shimazu soupira exagérément comme un enfant contrarié.
- Ecoutez nous sommes pressés, vous savez que nous pourrions vous rendre la vie très compliquée M. Cubler, contrôle fiscal, garde à vue pour recel, vous êtes sûr de vouloir être contre nous dans cette affaire ?
- Ola tout de suite les gros mots. Je vois qu'on foule allègrement la liberté de la presse au COPS, je m'en souviendrai ma petite dame soyez-en sûre. Je ne suis pas rentré directement en contact avec ces types, j'ai été abordé par un intermédiaire qui m'a proposé une interview croustillante avec les terroristes qui terrifiaient LA. J'allais pas dire non.
- Qui était cet intermédiaire ?
- Je ne connais pas son nom. Je peux juste dire qu'il avait une tête et un comportement de militaire.
- De l'Union ? Demanda Charlie.
- Possible comment voulez-vous que je le sache.
- Et les armes, ceux du Djihad Noir ont dit d'où elles venaient ? Reprit Shimazu.
- Oui évidemment, ils m'ont montré les tickets de caisse.
Charlie jeta un regard noir au journaliste crasseux pour le rappeler à l'ordre et en voyant le visage concentré de sa collègue il se demanda fugacement si elle n'avait pas pris la phrase au premier degré.
- Non bien sûr qu'ils ne m'ont pas dit d'où elles venaient, enfin pas directement, mais j'ai compris que leurs fournisseurs étaient des militaires ou se faisaient passer pour tel. Maintenant à moins que vous ne m'arrêtiez pour aller me torturer dans les geôles fascistes de downtown je vous prierais de partir.
- Très bien mais nous nous reverrons.
- Tout le plaisir sera pour moi madame...
- Comme vous le savez sans doute le détective Baker de votre groupe s'en est pris brièvement au tireur de Watts dans sa cellule cette nuit. Je l'ai reçu ce matin en consultation et je voulais vous signifier que je lui avais prescrit un repos complet de deux semaines. Le pauvre homme a été très affecté par la mort de son coéquipier et son jugement était indiscutablement altéré lorsqu'il a menacé le suspect.
Jen eut de la peine à garder une contenance, elle ignorait tout de cet incident et aucun rapport sur son bureau n'en parlait.
- Et bien... Je... Merci pour votre assistance docteur, j'essaierai de passer voir le détective chez lui pour discuter. Qu'en est-il du suspect ?
- Le suspect ? Oh et bien je crois qu'il a quelques ecchymoses dues à une chute, ou une collision avec une porte je ne sais pas très bien. Rien de grave en tout cas.
On avait frappé un suspect dans une cellule du COPS, un suspect sous sa responsabilité. Elle avait beau comprendre la colère du détective, la nouvelle lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle avait l'impression de vivre un mauvais rêve où se matérialisait tous les aspects négatifs de son métier, la mort, l'impuissance et le déni de justice jusque dans les murs de ceux qui sont censés la faire respecter.
Après le départ du docteur Carter Jen réunit l'équipe pour le briefing. Elle confia à Kogoro Columbo et Swagger toutes les enquêtes sur le Djihad Noir que menaient le tandem Terminator - DNA. En particulier l'investigation sur l'origine de l'armement du groupuscule. Un peu plus tôt dans la journée un reportage tonitruant du spécialiste des scoops plus ou moins crapuleux, le journaliste Cubler, les avait présentés avec un véritable arsenal, loin du matériel que l'on se procure dans la planque du premier gang venu.
A Costigan et Allen elle confia une enquête sur un meurtre qui avait été commis dans la nuit et qui avait atterrit sur son bureau en raison de l'identité de la victime. Il s'agissait de passeur que les deux hommes avait interrogé dans le cadre de leur enquête sur les clandestins de Palos Verde porteur du virus cannibale.
Une fois les taches réparties elle demanda à Jet de venir dans son bureau.
- J'imagine que vous êtes au courant pour DNA ?
- Oui, j'étais là.
Jet avait deviné que le médecin avait vendu la mèche au lieutenant, il avait d'ailleurs discrètement écouté à la porte leur conversation pour confirmer ses soupçons.
- Je veux un rapport sur ce qui c'est passé. DNA était perturbé je le comprends mais je ne peux pas laisser passer cette affaire.
- Franchement lieutenant je ne vois pas l'intérêt d'en rajouter sur cette histoire, le type a juste été secoué, DNA va se reposer, et on en parle plus. Il n'y a pas de raison que le SAD fourre son nez là dedans, il n'y avait que des COPS présents et ils ne le balanceront pas.
- Ce n'est pas que le SAD...
Jen cherchait ses mots, elle aurait voulu lui dire que la défense de la justice n'était pas fluctuante selon les circonstances et les personnes. Elle aurait voulu faire un discours enflammé d'idéalisme comme dans un vieux Capra mais elle était épuisée et elle savait qu'elle ne le convaincrait pas. Quelque soit ses explications, à la fin elle aurait toujours le mauvais rôle de celle qui enfonce un membre de son équipe. Tous les deux savaient qu'elle allait suivre le règlement mais le règlement n'était pas vraiment quelque chose en laquelle croyait Jet Allen. Il aurait pu passer lieutenant bien avant elle, il en avait largement les compétences et plus d'expérience, mais c'était un franc-tireur qui à une autre époque aurait été chasseur de prime plutôt que shérif.
Jen soupira et renvoya le détective avant de s'abimer dans la contemplation du plafond, immuable et insensible à ses tourments.
- Oui que puis-je faire pour vous?
Un petit homme à lunette se tenait dans l'embrasure de la porte, il donnait l'impression d'avoir dormi avec ses vêtements et d'avoir renoncé à l'usage de sa salle de bain.
- Detective Swagger et Columbo. Fit Charlie en montrant sa plaque. M. Cubler, nous voudrions vous poser quelques questions.
L'homme renifla.
- Hmf la police. J'ai peur de n'avoir rien à vous dire.
Il ouvrit néanmoins la porte et fit entrer les deux agents dans son appartement, véritable capharnaüm de livre, de journaux, de boite de pizza et d'autres objets que Charlie renonça à identifier . C'est comme à son habitude avec tact que Shimazu aborda la question.
- Dites-nous ce que vous savez sur le Djihad Noir.
- Comme vous y allez. Répondit-il en ricanant. Vous n'avez qu'à regarder mes reportages, je peux vous en faire une copie si le COPS n'a pas la télé.
Insensible aux sarcasmes elle continua.
- Comment êtes-vous entré en contact avec eux ?
- Vous savez très bien que la constitution de notre bonne république me permet de protéger mes sources.
Shimazu soupira exagérément comme un enfant contrarié.
- Ecoutez nous sommes pressés, vous savez que nous pourrions vous rendre la vie très compliquée M. Cubler, contrôle fiscal, garde à vue pour recel, vous êtes sûr de vouloir être contre nous dans cette affaire ?
- Ola tout de suite les gros mots. Je vois qu'on foule allègrement la liberté de la presse au COPS, je m'en souviendrai ma petite dame soyez-en sûre. Je ne suis pas rentré directement en contact avec ces types, j'ai été abordé par un intermédiaire qui m'a proposé une interview croustillante avec les terroristes qui terrifiaient LA. J'allais pas dire non.
- Qui était cet intermédiaire ?
- Je ne connais pas son nom. Je peux juste dire qu'il avait une tête et un comportement de militaire.
- De l'Union ? Demanda Charlie.
- Possible comment voulez-vous que je le sache.
- Et les armes, ceux du Djihad Noir ont dit d'où elles venaient ? Reprit Shimazu.
- Oui évidemment, ils m'ont montré les tickets de caisse.
Charlie jeta un regard noir au journaliste crasseux pour le rappeler à l'ordre et en voyant le visage concentré de sa collègue il se demanda fugacement si elle n'avait pas pris la phrase au premier degré.
- Non bien sûr qu'ils ne m'ont pas dit d'où elles venaient, enfin pas directement, mais j'ai compris que leurs fournisseurs étaient des militaires ou se faisaient passer pour tel. Maintenant à moins que vous ne m'arrêtiez pour aller me torturer dans les geôles fascistes de downtown je vous prierais de partir.
- Très bien mais nous nous reverrons.
- Tout le plaisir sera pour moi madame...