27-07-2010, 12:10 AM
23 Octobre 2025- 15h00 – Los Angeles.
La limousine fonçait sur l’interstate escortée par des motards du LAPD. Isolées des chaos du trafic, un téléphone portable à la main, la femme écoutait attentivement son interlocuteur. La conversation, qui avait l’air de lui déplaire au plus haut point était ponctuée par des « oui monsieur » solennel. Ce ne fût qu’au bout de quelques minutes qu’elle raccrocha le combiné.
- Quelles nouvelles de Washington Madame ?
L’homme du toit lui tendit un verre de vodka de la meilleure qualité et attendit. Elle but sans sembler se rendre compte du degrés d’alcool et dit :
- Comme d’habitude. Ils ne comprennent rien.
Un regard de haine passa sur son visage.
- Je leur apporte la preuve sur un plateau et ils ne voient rien. Bureaucrate de merde. Toujours à se cacher derrière leurs commissions et autres bureaus d’études. Plus ils sont loin du terrain, mieux ils se portent. Et une fois le mal fait, ils viennent geindre comme des enfants.
- Ils n’ont pas pris en compte notre requête ?
- Non. Sous prétexte que la Californie gronde, il ne faut pas agir. De plus ils ne veulent pas croire que le sujet s’est réveiller.
Elle rebut une gorgée et s’abîma dans ses pensées. Elle se revit des mois auparavant mettre sur pieds ces équipes à observer in situ le sujet. Collecter des données, passer des centaines d’heure à les interpréter. Faire rapport sur rapport. Connaître ses habitudes, son rythme de vie, ses amies ; ses collègues. Elle se remémora le jour ou elle su. Le jour ou elle compris que le sujet était en train de prendre conscience.
Qu’elle était en train de s’éveiller.
Il pleuvait ce jour la et rien ne la différenciait de la journée précédente. Elle venait de consulter les rapports de l’équipe de proximité au domicile des grands parents lorsqu’un rapport sorti du lot. Elle pouvait le réciter mot pour mot, ponctuation comprise.
« Rapport code Jaune - équipe Alpha. 18 juillet 2025 – LA
Avons reçu code Jaune à 17h53 aujourd’hui.
Sujet supposé sur place. Avons envoyé patrouille pour vérification.
Patrouille arrivée à 18h02 sur place et tentative prise de contact direct avec le sujet. Sujet non retrouvé. Apres entretien avec supervisor, avons levé l’alerte Jaune. 18h42.
Alerte code Jaune terminée. »
Elle se souvint d’avoir mis son manteau en catastrophe et d’avoir foncé la bas, entrer sans sonner, passer outre l’équipe Alpha… violer tout les protocoles de sécurité. Elle su. Encore aujourd’hui, elle était capable de revivre la décharge qu’elle reçu ce jour là. Comment oublier ? Comment oublier le bureau dans lequel elle se trouvait? des photos de famille partout, étalées les unes sur les autres, arrachées des albums à la va vite, déchirées, brisées de rage. Des étagères renversées et des tiroirs lancés à même le sol. L’image d’une vérité éclatée, sans l’ombre d’un doute. Elle se souvint de ce garde minable de l’ équipe Alpha venu pour l’arrêter se raviser immédiatement en la reconnaissant.
- Ma..madame ?
- Va me chercher le vieux.
C’était un ordre.
L’attente semblait interminable. Dans ses souvenirs c’était pire. Elle se vît chopper le vieux au col. Le plaquer contre le mur, lui hurler dessus.
- Ou est elle ?
- Nous…nous…
- OU-EST-ELLE ?
- Je l’ignore, vraiment. Nous nous sommes disputé et…
- Sait-elle ?
- …
- SAIT-ELLE ?
Elle but encore une gorgée de sa vodka hors de prix et elle compris que ni l’alcool ni le temps n’arriverait à effacer l’odeur du vieillard. Pourtant elle avait le sentiment d’avoir été clémente ce jour là…
- Répond !
- Je… Je ne sais pas. Ou.. Oui, peut-être.
Combien de temps s’était il écoulé ? Une heure, une minute, une demi heure ? Aujourd’hui encore elle ne saurait le dire. La chose qu'elle se souvenait par contre c'est ce sentiment du temps qui s’écoule comme fou, hors de contrôle.
Sa main se resserra sur son verre sans qu’elle s’en aperçu. Et lorsqu’elle se remémora avoir convoquer le chef de section Alpha, celui-ci éclata….
- Est ce vous qui avez ouvert un code jaune aujourd’hui à 18h00 ?
- Oui Madame. Mais après une conversation avec supervisor 1 nous l’avons annulée. Simple dispute de famille et…
- Et vous n’êtes pas rentré ici ?
- Non madame. Le témoignage de Supervis..
- Que je vous entende encore dire supervisor et je vous tue. Est-ce clair ?
- Ou-Oui. Oui Madame.
- Et vous n’avez jamais entendu parlé du syndrome de Nightingale ?
- Euhhh… l’infirmière qui tombe amoureux de ses malades ?
- précisément. Alors ? j’écoute.
- Mais, comment dire, j’ai parlé a supervisor alors je me suis dit…
De tous ces souvenirs, celui-ci était l’un des seuls qu’elle voyait presque au ralenti. Elle se vît mettre la main sur son arme, la dégainer et presser la détente avec une telle fluidité qu’on aurait dit un ralentit haute définition du Nascar Racing Advanced. Et quand l’arrière de la tête du chef d’équipe se détacha l’image semblait presque immobile… Quel con. Ne l’avait elle pas prévenu ?
La vodka finissait de s’étaler sur la baquette en cuir véritable de la limousine. L’homme du toit était interloqué et inquiet.
- Madame ? Tout va bien ?
Un instant de silence. La limousine imperturbable, continuait sa percée dans le trafic Angelino.
- Appelle l’aéroport. on va à Seattle.
- Bi-Bien Madame. Puis-je vous demander pourquoi ?
- On extrade le sujet... J’ai besoin d’une équipe et j’ai besoin d’ « elle ».
- Mais, et Washington ?
- Qu’il aillent tous au diable. Si vous ne vous en sentez pas capable, je ne vous retiens pas.
- Euh si Madame. Bien sûr Madame.
La limousine fonçait sur l’interstate escortée par des motards du LAPD. Isolées des chaos du trafic, un téléphone portable à la main, la femme écoutait attentivement son interlocuteur. La conversation, qui avait l’air de lui déplaire au plus haut point était ponctuée par des « oui monsieur » solennel. Ce ne fût qu’au bout de quelques minutes qu’elle raccrocha le combiné.
- Quelles nouvelles de Washington Madame ?
L’homme du toit lui tendit un verre de vodka de la meilleure qualité et attendit. Elle but sans sembler se rendre compte du degrés d’alcool et dit :
- Comme d’habitude. Ils ne comprennent rien.
Un regard de haine passa sur son visage.
- Je leur apporte la preuve sur un plateau et ils ne voient rien. Bureaucrate de merde. Toujours à se cacher derrière leurs commissions et autres bureaus d’études. Plus ils sont loin du terrain, mieux ils se portent. Et une fois le mal fait, ils viennent geindre comme des enfants.
- Ils n’ont pas pris en compte notre requête ?
- Non. Sous prétexte que la Californie gronde, il ne faut pas agir. De plus ils ne veulent pas croire que le sujet s’est réveiller.
Elle rebut une gorgée et s’abîma dans ses pensées. Elle se revit des mois auparavant mettre sur pieds ces équipes à observer in situ le sujet. Collecter des données, passer des centaines d’heure à les interpréter. Faire rapport sur rapport. Connaître ses habitudes, son rythme de vie, ses amies ; ses collègues. Elle se remémora le jour ou elle su. Le jour ou elle compris que le sujet était en train de prendre conscience.
Qu’elle était en train de s’éveiller.
Il pleuvait ce jour la et rien ne la différenciait de la journée précédente. Elle venait de consulter les rapports de l’équipe de proximité au domicile des grands parents lorsqu’un rapport sorti du lot. Elle pouvait le réciter mot pour mot, ponctuation comprise.
« Rapport code Jaune - équipe Alpha. 18 juillet 2025 – LA
Avons reçu code Jaune à 17h53 aujourd’hui.
Sujet supposé sur place. Avons envoyé patrouille pour vérification.
Patrouille arrivée à 18h02 sur place et tentative prise de contact direct avec le sujet. Sujet non retrouvé. Apres entretien avec supervisor, avons levé l’alerte Jaune. 18h42.
Alerte code Jaune terminée. »
Elle se souvint d’avoir mis son manteau en catastrophe et d’avoir foncé la bas, entrer sans sonner, passer outre l’équipe Alpha… violer tout les protocoles de sécurité. Elle su. Encore aujourd’hui, elle était capable de revivre la décharge qu’elle reçu ce jour là. Comment oublier ? Comment oublier le bureau dans lequel elle se trouvait? des photos de famille partout, étalées les unes sur les autres, arrachées des albums à la va vite, déchirées, brisées de rage. Des étagères renversées et des tiroirs lancés à même le sol. L’image d’une vérité éclatée, sans l’ombre d’un doute. Elle se souvint de ce garde minable de l’ équipe Alpha venu pour l’arrêter se raviser immédiatement en la reconnaissant.
- Ma..madame ?
- Va me chercher le vieux.
C’était un ordre.
L’attente semblait interminable. Dans ses souvenirs c’était pire. Elle se vît chopper le vieux au col. Le plaquer contre le mur, lui hurler dessus.
- Ou est elle ?
- Nous…nous…
- OU-EST-ELLE ?
- Je l’ignore, vraiment. Nous nous sommes disputé et…
- Sait-elle ?
- …
- SAIT-ELLE ?
Elle but encore une gorgée de sa vodka hors de prix et elle compris que ni l’alcool ni le temps n’arriverait à effacer l’odeur du vieillard. Pourtant elle avait le sentiment d’avoir été clémente ce jour là…
- Répond !
- Je… Je ne sais pas. Ou.. Oui, peut-être.
Combien de temps s’était il écoulé ? Une heure, une minute, une demi heure ? Aujourd’hui encore elle ne saurait le dire. La chose qu'elle se souvenait par contre c'est ce sentiment du temps qui s’écoule comme fou, hors de contrôle.
Sa main se resserra sur son verre sans qu’elle s’en aperçu. Et lorsqu’elle se remémora avoir convoquer le chef de section Alpha, celui-ci éclata….
- Est ce vous qui avez ouvert un code jaune aujourd’hui à 18h00 ?
- Oui Madame. Mais après une conversation avec supervisor 1 nous l’avons annulée. Simple dispute de famille et…
- Et vous n’êtes pas rentré ici ?
- Non madame. Le témoignage de Supervis..
- Que je vous entende encore dire supervisor et je vous tue. Est-ce clair ?
- Ou-Oui. Oui Madame.
- Et vous n’avez jamais entendu parlé du syndrome de Nightingale ?
- Euhhh… l’infirmière qui tombe amoureux de ses malades ?
- précisément. Alors ? j’écoute.
- Mais, comment dire, j’ai parlé a supervisor alors je me suis dit…
De tous ces souvenirs, celui-ci était l’un des seuls qu’elle voyait presque au ralenti. Elle se vît mettre la main sur son arme, la dégainer et presser la détente avec une telle fluidité qu’on aurait dit un ralentit haute définition du Nascar Racing Advanced. Et quand l’arrière de la tête du chef d’équipe se détacha l’image semblait presque immobile… Quel con. Ne l’avait elle pas prévenu ?
La vodka finissait de s’étaler sur la baquette en cuir véritable de la limousine. L’homme du toit était interloqué et inquiet.
- Madame ? Tout va bien ?
Un instant de silence. La limousine imperturbable, continuait sa percée dans le trafic Angelino.
- Appelle l’aéroport. on va à Seattle.
- Bi-Bien Madame. Puis-je vous demander pourquoi ?
- On extrade le sujet... J’ai besoin d’une équipe et j’ai besoin d’ « elle ».
- Mais, et Washington ?
- Qu’il aillent tous au diable. Si vous ne vous en sentez pas capable, je ne vous retiens pas.
- Euh si Madame. Bien sûr Madame.