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Mon topic récit 3 (partie 16)
#3
Pendant les recherches feutrées des deux détectives, le tandem Black Dog Alecto avait dû négocier une intervention bien différente. Sur l'highway qui les conduisait à Compton pour interroger un de leur indic, ils avaient pris en charge un 10-18 sur une tentative d'attentat en cours à la station de métro San Pedro non loin de leur position. Depuis l'instauration de la zone de la quarantaine et l'apparition du groupe Djihad Noir dans les médias, les tensions communautaires étaient montées en flèche dans la ville. Il n'était pas rare de voir des boutiques tenues par des personnes d'origine moyen-orientale saccagées par des groupes de jeune. Dans tous les quartiers pauvres les commissariats croulaient sous les plaintes pour des agressions racistes envers des musulmans. Comme la police de ces quartiers ne pouvait mettre fin à ces violences faute de moyen, une part de plus en plus importante de cette communauté soutenait ou au moins cautionnait les actes de terrorisme revendiqués ou même attribués au Djihad Noir. A San Pedro c'était une jeune femme qui avait prétendu porter des explosifs et menacé de se faire exploser avec le reste des voyageurs d'un wagon immobilisé. Les deux COPS avait pris le commandement des opérations et tenté de calmer le jeu en attendant le négociateur mais il était arrivé trop tard. La jeune femme s'était montré trop agitée, trop dangereuse, et alors qu'elle avait menacé de mettre à exécution sa menace d'un mouvement brusque, Jet avait donné l'ordre aux snipers de l'abattre. Il était ensuite parti sans attendre les rapports de situation. Il savait que dans ce genre de cas, la réalité de la menace n'est qu'un paramètre imprévisible et donc inutile pour la prise de décision.

Enfin arrivés à Compton, les deux policiers finirent par repérer leur informateur et lui firent signe de monter à l'arrière de leur voiture banalisée. L'homme s'appelait Ray Rico et aimait se surnommer le Chacal, ils l'avaient croisé dans une enquête quelques mois plus tôt, c'était un petit recéleur qui trempait dans tout ce qui pouvait se voler, mais généralement assez discrètement pour ne pas attirer l'attention des autres sections du LAPD. Jet se retourna pendant que William roulait vers un coin tranquille.
- Bon, on est pressé alors on va pas jouer au petit jeu habituel des questions pour faire monter les enchères, on cherche des infos sur les terroristes de Watts.
Jet plia un billet de 100 dans la poche de l'indic.
- Les Arabes ?
- Ouais, ces types paradent avec des tas d'armes et pas des ingram de merde comme les premiers connard de gang venus alors on veut savoir qui les fournit.
- Je sais pas d'où viennent leurs armes mais j'ai une info qui vaut bien ton billet. La rumeur veut que les russes s'apprêteraient à leur vendre du yellow cake.
Il y eut un silence dans la voiture, l'information dépassait tout ce que Jet et William avait imaginé.
- Tu es sûr de ça ?!
- Bah putain c'est le bruit qui court, ça fout la frousse à tout le monde ici !
- Et qui chez les russes ? Tu as un nom ?
- Ben tu sais ce que c'est, des rumeurs seulement, j'ai entendu un type dire qu'il avait vu les Arabes discuter avec un type qui bosse pour Viktor Valamenko, un caïd des Baba Yagas. Mais j'en sais pas plus, j't'assure, tu peux me croire je te le dirais, personne a envie de cette merde ici.
- Ok, très bien, je veux que tu gardes les yeux et les oreilles ouvertes, et que tu m'appelles si tu entends la moindre info sur le sujet, et passe le mot dans le milieu, on prend les infos d'où qu'elles viennent et on sera pas regardant sur le livreur. Comprendo ?
- Si.
La voiture s'arrêta pour laisser descendre l'homme puis repartit en trombe vers le central. Jet se chargeant de communiquer l'information brulante à Skripnik.

Arrivés à destination après avoir subi les bouchons de la soirée aux abords de Downtown, ils se hâtèrent vers les ascenseurs et filèrent droit dans le bureau du capitaine. Ils croisèrent dans le couloir un groupe de militaire qui en sortait. Il accueillit les deux agents le visage plus fermé encore qu'à l'habitude.
- Vous avez fait du bon boulot détectives.
- Capitaine vous avez appelé les militaires ? demanda William surpris.
- Non, ce sont eux qui nous ont contacté, ils avaient des rapports inquiétants de leurs agents de renseignement dans la zone de quarantaine et voulaient partager l'information.
- Pour une fois...
- Oui et vous avez confirmé ces craintes. Maintenant on est sur le pied de guerre, Lane est au courant, Firmani également. J'ai transmis à tous les lieutenants leurs nouvelles consignes.
- Nous on va chercher ce qu'on a sur ce Valamenko, annonça Jet.
- Bien, commencez par les bases de données de l'ORGDIV, c'est leur champ d'action. Je vous laisse nous avons notre première réunion de crise à la mairie.
Les deux détectives saluèrent rapidement et montèrent à l'étage des COPS où régnait une intense agitation.

Aussitôt installé dans la voiture Shimazu avait lancé une recherche informatique sur Shil, le seul nom impliqué dans l'affaire Clearwater à l'époque et qui avait échappé à la vengeance du faux Léon Toper. En attendant les résultats de la demande, Charlie et elle décidèrent de s'occuper de la deuxième enquête que leur avait confiée le lieutenant, retrouver le journaliste Cubler. N'ayant trouvé personne à son appartement les deux détectives se rendirent à la rédaction de son journal. Les deux termes semblaient exagérés pour qualifier la production famélique de ce qui n'était guère plus qu'une boutique dont la devanture, couverte de une criant leurs gros titres, donnait directement sur une rue mal famée de South Central. Là encore la secrétaire et les quelques employés confirmèrent qu'ils n'avaient pas vu le journaliste depuis la veille et qu'il était injoignable. Pendant que Shimazu posait les questions d'usage sur le disparu, ses amis (rares), ses ennemis (innombrables) et ses relations intimes (inexistantes), Charlie nota dans la rue en face une voiture qui s'approchait nettement plus vite que la législation ne l'y autorisait. Quand il ne la vit pas amorcer son virage il comprit immédiatement ce qui allait se passer.
- Attention, écartez-vous ! cria-t-il en entrainant sa collègue.
L'instant d'après la voiture traversait la vitrine dans un fracas et alla s'écraser sur le mur.

Charlie se releva en poussant l'armoire qui lui était tombé dessus dans le choc.
- Tout le monde va bien ?
- Oui, je vais voir dehors, répondit Shimazu en se relevant, aussi lapidaire qu'à son habitude.
- Oui, je crois que ça va... fit la secrétaire.
Quelques grognements dans le fond de la pièce semblaient indiquer que le reste des occupants de la rédaction avait échappé au pire.
Dehors Shimazu vit une bagarre éclater dans la rue dont venait la voiture. Elle ne savait pas si les incidents étaient liés mais trois hommes s'en prenaient violemment à un personne d'origine arabe. Elle se précipita pour mettre fin au lynchage mais oublia en chemin le code de procédure du LAPD. Elle leur intima l'ordre d'arrêter mais en omettant sa qualité d'officier de police, les trois hommes furieux d'être interrompus dans leur petite fête se retournèrent naturellement vers elle. Là elle oublia une seconde fois le code de procédure, elle tenta d'engager le combat à mains nues avec les brutes. Shimazu pratiquait un karate d'un bon niveau mais face à trois adversaires et gênée par son kimono elle dut rapidement battre en retraite, une main sur le foie et l'autre essuyant le sang qui coulait de sa lèvre fendue. Les trois hommes souriaient maintenant, passer à tabac un arabe était une perspective réjouissante mais la belle asiatique qui venait jouer les héroïnes recelait des promesses bien plus alléchantes. Comprenant ce qui l'attendait si elle ne réagissait pas, elle se décida enfin à sortir son arme et crier la sommation d'usage :
- COPS ! Ne bougez plus !
Les hommes s'immobilisèrent immédiatement.
- Pardon madame, on savait pas que vous étiez fl.. policier, le type là il était louche et...
- Bon ça suffit, tirez-vous, fit-elle en oubliant pour la troisième fois le code de procédure.
Les trois se regardèrent, hésitants, craignant un piège. Enfin le premier se retourna et parti en courant, bientôt suivi de ses deux camarades qui n'en revenaient toujours pas.
Charlie sortait de la rédaction sinistrée à ce moment, il vit sa collègue à côté d'un homme à terre et plus loin trois silhouettes qui s'enfuyaient à toutes jambes. Il se hâta de rejoindre la scène.
- Ca va Akechi ?
- Oui ça ira.
Il voyait l'homme à terre et Shimazu blessée, les trois silhouettes avaient disparu à un carrefour. A ce moment il aurait dû demander « Que s'est-il passé ? » mais son instinct de préservation sonna à tout rompre dans sa tête. S'il lui demandait cela il apprendrait la vérité et logiquement, il en était certain, il aurait à mentir au SAD pour couvrir ce qui ne pouvait qu'être énorme bévue de sa collègue. Il préféra sagement se contenter d'appeler une ambulance et rester dans l'ignorance des bienheureux.
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Mon topic récit 3 (partie 16) - by sdm - 26-07-2010, 09:44 PM
Mon topic récit 3 (partie 16) - by vengeur77 - 27-07-2010, 12:44 AM
Mon topic récit 3 (partie 16) - by sdm - 06-08-2010, 01:23 AM
Mon topic récit 3 (partie 16) - by Darth Nico - 06-08-2010, 01:30 AM
Mon topic récit 3 (partie 16) - by sdm - 10-08-2010, 10:53 PM
Mon topic récit 3 (partie 16) - by sdm - 10-08-2010, 10:54 PM

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