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Dossier #17 : Les faussaires
#7
DOSSIER #17<!--sizec--><!--/sizec-->

Faivre raccrocha, satisfait. Il n'y avait plus qu'à attendre les répercussions.
Il retourna au comptoir à côté de Turov, qui rigolait avec ses amis marins. Faivre commanda une bière. Son regard fut attiré par deux silhouettes sur le quai, qui apparaissaient fantomatiques au travers de la vitre embuée. Il tapa le coude de Turov, qui ne comprit pas sur le moment.
- Regarde...
Deux longs hommes noirs, avec des chapeaux haut-de-forme.
- Ils nous veulent quoi ces deux épouvantails ?
Faivre l'avait mauvaise : ces saletés de Scientistes...
- Tu vas voir comment ça va se passer...
Il retourna dans la cabine, demanda le poste de Pandore des quais.
- Oui, allô, je suis au bistrot L'ancre, j'ai repéré deux types louches qui traînent sur les quais... Non, pas des gens de chez nous.
Le Pandore le prenait évidemment pour un marin ou un docker. Faivre raccrocha. Il s'adossa au comptoir, en fixant tranquillement les deux Scientistes qui se trempaient sous la pluie poisseuse.
- On va rire.
Ils étaient comme au spectacle. Turov s'approcha de la fenêtre et l'essuya de son revers de manche. Trois Pandores arrivaient. Les Scientistes ne bougeaient pas. Turov dit à Faivre d'approcher.
- Que font-ils ?... Ils leur demandent leurs papiers ? Attends, essuie encore...
Les trois gendarmes vérifiaient les cartes de ces messieurs, saluaient brièvement et s'éloignaient.
- Quelle bande d'incapables !
Les Pandores entraient dans le bistrot. Les conversations s'éteignirent.
- C'est d'ici qu'on nous a appelés ? Qui c'est qui nous a avertis ?
Ils n'étaient pas contents de s'être déplacés. Le patron leur versa un verre à chacun :
- Tenez, messieurs, avec ce froid...
Faivre s'approcha, montra sa plaque :
- C'est moi, ça va...
- Ah bon...
Les Pandores s'accoudèrent et burent leur tournée.
- Ils vous ont fait quoi exactement ?
Ils avaient peur des Scientistes.
Faivre prit son verre, le vida en trois gorgées, dit :
- Viens, Turov, on s'en va.

Les deux policiers sortirent sur le quai. Ils se dirigèrent vers la station de tramway. Les deux Scientistes leur emboîtèrent le pas. Leurs pas ne faisaient presque aucun bruit. Le vent soufflait dans le dos des marcheurs, balayant des paquets d'eau. Faivre, rageur, serrait son arme. Turov serrait les poings.
- Avance, avance, disait Faivre.
Ils sentaient les deux hommes en noir approcher. L'inspecteur se tourna d'un coup, ferme, prêt au combat. Turov croisa les bras.
- Vous cherchez votre chemin ?
L'un d'eux dit, d'une voix chuintante :
- Andréï Turov, nous avons un antidote pour vous.
Ils avaient un air encore plus cadavérique que Morand. Le visage émacié, les doigts grêles.
Celui qui avait parlé sortit une sacoche en cuir.
- Ouvre ça, ordonna Faivre.
Le Scientiste obéit : à l'intérieur, sept tubes avec un produit incolore.
- C'est l'antidote, Andréï Turov. Vous avez été exposé à une substance dangereuse.
- Les temporites ? dit Faivre.
- Appelez ça comme vous voulez...
- Vous allez nous dire ce que vous savez.
- Nous ne sommes que les porteurs, Gustave Faivre.
- Il y a quoi dans ces tubes ?
- Le traitement pendant une semaine. Une injection par jour. Vous qui êtes médecin, vous pourrez le faire. Nous vous laissons le traitement.
Il tendit la sacoche de son bras raide. Faivre fit un pas en avant :
- Je vous jure qu'on vous fera cracher vos secrets.
- Nous ne sommes que les porteurs.
Faivre prit sèchement la sacoche.
Les deux Scientistes saluèrent d'un imperceptible mouvement de tête. Ils tournèrent les talons, marchèrent vers les hangars.
- Merci, dit Turov, assez fort pour être entendu dans la tourmente du vent.
Faivre examina la sacoche :
- Il peut y avoir n'importe quoi dans ces tubes. Et les seuls à savoir quoi, ce sont ces cadavres ambulants !
- On peut les croire, je pense. S'ils voulaient s'en prendre à nous, ils ne le feraient pas de manière si tordue ?
- Avec eux, on ne peut pas savoir.
Les deux policiers coururent au tramway car la pluie redoublait. Ils se serrèrent dans le wagon.
- On va passer au Quai, j'ai hâte de connaître la réaction du père Phonos.
- Et pour les injections ?
- Je vais te la faire à l'hôpital.

Ils passèrent une heure dans les transports bondés, avec la foule fatiguée de sa journée et les travailleurs de nuit qui commençaient. Le ciel était lourd et liquide au-dessus du quai des Oiseleurs. Le parquet était noirci par les grosses gouttes qui tombaient des manteaux et les marques de semelles. Des spécimens d'humanité, éberlués, attendaient sur des bancs.
Faivre et Turov descendirent à la Morgue. L'inspecteur connaissait le médecin de garde :
- Salut, comment ça va les études ?
- Pas trop mal. Que puis-je pour vous, inspecteur ?
Faivre regarda la pièce, content de sa bonne farce :
- Dis-moi, tu n'as pas reçu la visite d'un père de famille ? Un certain Phonos. Vieux, aristo, désagréable au possible.
- Ah oui, en effet. Il croyait que nous avions son fils. J'ai cru à un fou. Je l'ai gentiment éconduit.
- Gentiment, hein ?
- Oui, gentiment... Pourquoi ?
- Il est susceptible je pense. Mais c'est pas ça le plus important. C'est que c'est moi qui lui ai dit que son fils était mort.
- Vous vouliez vous débarrasser de lui en provoquant un malaise cardiaque ?
- Pas con, jeune homme. Tu as de l'avenir, toi... Bon, trêve de plaisanterie. Je surveille la famille de cet homme. J'ai voulu lui foutre les jetons. Je crois que j'ai réussi. Ces gens nous cachent des tas de choses. On va les travailler au corps pour qu'ils nous lâchent le morceau, tu vois ?
- Très intelligent.
- Méthode Lanvin, petit.
- Si je vois arriver ce monsieur sur une civière, je saurais à quoi c'est dû.
- Non, il faut le garder frais le temps qu'il parle, ce vieux salaud.

Tout en parlant, Faivre se préparait pour l'injection de Turov. Celui-ci retroussa une manche :
- Espérons que...
- Vu les effets de ces choses, Andréï, je crois qu'on ne risque pas grand'chose...
Ils attendirent un peu. Faivre bavarda avec le jeune externe.
Turov se leva.
- Ça va ?
- Oui, aucun problème.
Ils mangèrent un bout à côté du quai.
- Tu sais, dit Faivre, je me dis que toute la famille Phonos n'est pas au courant. Peut-être que c'est le père qui est au courant, peut-être la mère, ou un cousin... Ce que je crois, c'est ce que quelqu'un aide Antiphon.
- Pourquoi les Obre Ignisses feraient tout ça ?
- C'est une corpole puissante, très secrète. Manipuler la temporite leur offrirait un pouvoir immense.
- Il y a moins de danger à manipuler une grenade.
- Je suis bien d'accord. Pour le moment, c'est Antiphon qui trempe les mains dans la temporite. Mais demain, ce sont les Obre-Ignisses qui vont en profiter.


¤


Faivre eut des cauchemars des Scientistes. Il dormit par intermittence, et arriva de mauvaise humeur au bureau. Et la première chose qu'il vit, ce fut Morand. Il le prit à froid :
- Bon, vous en êtes où avec vos camarades, détective ?
- Comment ça ?
Faivre s'assit à califourchon en face de lui.
- Ecoutez, mon petit Morand, je commence à être fatigué par les secrets de votre... Fondation, là... Vous êtes censé me trouver des explications sur la temporite, et rien ne vient.
- Pardon, mais enfin, ce n'est pas si simple et moi-même...
- J'en ai assez. Je sais bien comment ça marche avec vous les Scientistes...
- Je n'aime pas ce mot...
- Moi il me convient. Je vais vous faire cracher vos secrets. Alors vous allez dire à vos amis de venir ici, tout nous dire sur la temporite, compris ? Ils nous mènent en bateau, vous me menez en bateau vous aussi, depuis des jours !
- Pardon, inspecteur mais enfin...
Faivre se leva, définitif :
- Je vous laisse vingt heures, voilà !
Il claqua la porte du bureau.
Turov prenait un café avec Clarine. Faivre se servit :
- Je viens de lui souffler dans les bronches... Ce que je ne me permettrais jamais avec vous, mademoiselle Clarine...
- Voilà le grand fauve qui devient tout sucre et tout miel...
- Promettez-moi de ne jamais fréquenter ces odieux personnages.
- Vous voulez surveiller mes fréquentations, inspecteur ? D'abord, êtes-vous une bonne fréquentation ?
- Vos soupçons me brisent le coeur, douce Clarine.
La secrétaire décida qu'elle avait assez joué la comédie de boulevard :
- J'ai du travail, moi. Je n'ai pas le temps d'écouter les mauvais garçons qui jouent de la guitare à ma fenêtre.
Elle passa dans son bureau. Faivre la suivit et se mit à la porte :
- Pour vous, j'apprendrai n'importe quel instrument et je jouerai à n'importe quelle heure.
- Moi, dit Turov, je jouais du tuba dans le temps.
Clarine éclata de rire.
- Alors, vous donnerez des leçons à l'inspecteur. Un instrument si raffiné lui convient tellement bien !
Elle ferma poliment et fermement la porte.

Faivre dégusta son café.
- Tu sais, je ne vais plus lâcher les Obre-Ignisses...
- C'est sûr qu'ils cachent des choses.
- Je vais chercher un autre quartier où on a retrouvé ces pauvres femmes...
Maréchal entrait.
- Qu'est-ce que vous conspirez, vous deux ?
- Patron, cette fois, c'est sûr, les Phonos sont dedans jusqu'au cou !
- Vous les avez tous coffrés ?
- On y est presque.
Faivre raconta la journée de la veille.
- Vous brisez le coeur du vieil homme, Faivre.
- On sait qu'Antiphon rôde autour de sa famille !
- Sommes-nous seulement surs qu'Antiphon et Antisthène sont une seule et même personne ?
- Patron, c'est certain !
- Nous avons quoi d'Antisthène Phonos ? Une photo de l'académie militaire, il y a sept ans. Quant à Antiphon, pour le peu que nous l'avons vu, c'est maquillé au théâtre, ou vêtu dans sa tenue grotesque de Prince Paon. On est loin de la tenue de troufion pour la parade.
- Vous pensez que ce sont deux personnes ?
- Je n'en sais rien, voilà tout. On ne sait pas à quel point les Phonos nous mènent en bateau.
- C'est le cas de le dire, dit Turov.

Maréchal s'assit au bureau de Faivre :
- Tenez, rien à voir, on vient de recevoir une invitation pour aller dans le monde.
Il sortit trois cartons en beau papier finement décoré :
- Les Célestes, encore. Palais Keskonta, résidence aristocratique du troisième siècle avant les portes d'Airain. Messieurs, vous vous louerez un costume digne de ce nom pour la soirée.
- "Comité de la Culture, des Arts et Fêtes". C'est quoi ça, patron ? demanda Turov.
- Vous ne fréquentez pas les milieux artistiques, détective ? Vous n'allez pas chaque semaine à l'opéra ?... Premier devoir d'un fonctionnaire pourtant !
Maréchal sortit se faire un café.
- Il aime bien charrier le patron, dit Turov.
- Sans rire patron, dit Faivre, c'est quoi ce comité ?
Maréchal revint et dit, un ton plus bas :
- C'est CULTURE, Faivre. Si j'ai besoin de vous en dire plus, c'est que vous avez encore des choses à apprendre...
Maréchal souffla sur son café brûlant :
- J'espère qu'il y aura au moins des petits fours...
Turov et Faivre se regardaient sans comprendre.
- Que faites-vous avec les Phonos aujourd'hui ? demanda Maréchal pour changer de sujet.
- Je vais chercher un autre quartier où on a trouvé ces pauvres filles.
- Excellent.

Faivre agita ses doigts devant son chromatographe et lança ses recherches. Morand en profita pour aller dans le bureau de Maréchal :
- Qu'y a-t-il, détective ?
- Hmm, voilà, je voulais vous dire... A propos de l'inspecteur Faivre...
Morand vérifia qu'il avait bien fermé la porte et qu'il ne parlait pas trop fort.
- Il me menace, il s'en prend à moi de façon injustifiée.
- Allons bon, il vous fait des misères ?
- Inspecteur, je ne suis qu'un débutant, d'accord, mais nous sommes tout de même collègues. Il est mon supérieur, je suis prêt à écouter ses conseils, mais je ne comprends pas qu'il me rabaisse ainsi. Je tenais déjà à dire que le teint de ma peau n'a rien à voir avec un manque de vitamine. De même la pilosité...
Maréchal essayait de l'écouter sans sourire. Le pauvre garçon en avait sur le coeur. Qui aurait cru cela d'un Scientiste ?
- De plus, il exige que je mette des amis de ma Fondation à contribution. Or, si je peux leur demander un service de temps à autre, ils ne sont pas non plus tenus de tout laisser en plan pour aider SÛRETÉ. Ils ne cherchent pas à vous tromper mais ils ont leur travail, leurs recherches, et ne sont pas des membres de la Brigade Spéciale.
- Bien, bien, je vois...
Maréchal soupira. Déjà des discordes !
- Bon, j'en parlerai à l'inspecteur Faivre.
- Je vous en remercie par avance.

Morand repartit à son bureau, plus ému qu'il ne voulait le montrer. Turov, qui travaillait en face de lui, ne dit rien.
Maréchal signa ses papiers. Au bout d'un certain temps, on frappa :
- Entrez.
C'était Faivre, qui entrait comme un diable sort de sa boîte.
- Je l'ai, patron ! Regardez !... Rotor 17 !
Maréchal jeta un oeil distrait :
- Un autre quartier construit par les Obre-Ignisses. Trois cadavres atrophiées retrouvées là-bas. Je vais aller fouiller de fond en comble ! Les Obre-Ignisses vont savoir que je suis après eux...
- Bon, très bien...
- Vous ne croyez pas que c'est une bonne idée ?
- Non, il ne s'agit pas de cela... Tenez, asseyez-vous un instant.

De son bureau, Morand avait vu Faivre aller chez Maréchal. Il baissa la tête, s'absorba dans ses papiers.
- Quoi ? s'exclama Faivre, qui avait écouté le petit sermon de son supérieur, il est venu baver ?
- Calmez-vous, inspecteur... Je vous demande juste d'y mettre un peu plus les formes la prochaine fois.
- Mais ces types nous mènent en bateau, patron !
- Les Scientistes ne sont pas d'un abord facile, je le reconnais... Croyez-moi, j'en ai fréquenté.
- C'est eux qui savent tout !
- En attendant, le bizutage du détective Vinsler est terminé. D'ailleurs, nous l'appelons toujours Morand, alors que le pauvre garçon a quanême un nom de famille...
- Vinsler, c'est un nom à être méchant, grogna Faivre.
- Bon, c'est bien compris ?
- Oui.
- Revenons à votre enquête alors. Rotor 17, vous m'avez dit ?
- Oui.
- Allez-y, retournez tout et ramenez-nous toutes les preuves que vous pouvez sur les Obre-Ignisses !
- Merci, patron.
Maréchal respira quand Faivre fut parti. Il avait son caractère, et Morand sa susceptibilité.
- Vous venez, détectives, nous allons déjeuner.
Les policiers prirent leur temps sur le quai. Ils regardèrent deux pêcheurs, un homme qui passait en barque pour arracher les algues, des mitiers qui allaient consolider une vieille colonne d'un des palais. Ils entrèrent chez Gronski, qui vint leur serrer la main.
Il y avait une dizaine de clients.
- Nous prendrons l'apéro.
Maréchal prit son rond de serviette dans son casier.
- Buvons un verre en attendant qu'il y ait moins de monde.
C'est la patronne qui vint leur servir un petit alcool maison.
- Il est bien légal votre alambic, là ? dit Maréchal.
La patronne se raidit.
- Je plaisante, bien sûr. Allons, goûtons cela !
- Oh, inspecteur, vous m'avez fait peur !
- Voyons, nous avons mieux à faire qu'à contrôler les honnêtes citoyens qui régalent leurs semblables.
- Nous ne faisons que quelques bouteilles par an.
- J'ai un cousin qui est dans la bière. Il faudra que je lui demande qu'il vous envoie quelques tonneaux.
- Ah oui, tiens, la bière Maréchal. Je n'avais jamais fait le rapprochement...
Tout le monde disait ça !
Les policiers dégustèrent leur petit verre. Les clients qui mangeaient en vitesse furent partis moins d'une demi-heure après.
- Alors à nous ! dit Gronski.
Ils lui serrèrent le poignet et pas la main, parce qu'il était en cuisine.
- Je vous mets trois menus du jour ?
- Avec une bière pour moi.
Maréchal allait goûter à la concurrence.
- Alors, Morand, comment devient-on Scientiste ? Si demain je me rase la tête, est-ce qu'on voudra bien de moi ?...
- En fait, c'est-à-dire qu'il faut avoir une spécialité. Par exemple, Turov aurait pu faire parti de la première branche, la mécanique.
- C'est sûr qu'ils doivent en savoir des choses...
C'était merveilleux : Morand sentait qu'il avait un public pour l'écouter !
- Alors oui, la mécanique, c'est la branche 1. Puis, branche 2, la biologie. Ce sont eux qui sont responsables de l'entretien et de l'amélioration des serres d'élevage intensif. C'est grâce à eux que tout le monde a à manger, en fait. Et la branche 3, les psychologues.
- C'est la vôtre, dit Maréchal.
- Voilà, tout à fait. C'est l'étape suivante, l'étape supérieure, on peut le dire. Parce que nous ne sommes pas que des machines ou des organismes, n'est-ce pas... Avec leur mauvaise foi, ceux des branches 1 et 2 refusent de reconnaître la supériorité de la psychologie, bien sûr.
Gronski arrivait avec des assiettes brûlantes :
- Attention devant !
Lancé, Morand continuait sur sa tirade :
- La découverte des facultés cognitives supérieures...
- Oh là, fit Gronski, ça parle de choses drôlement intelligentes, dites-moi !
- Tout à fait, la connaissance des fonctions cérébrales...
- Moi, s'il y a un truc que j'ai appris en dix ans de bistrot, dit Gronski, c'est que les clients qui parlent le plus sont ceux qui consomment le moins.
C'était la débâcle, on n'écoutait plus Morand !
- Tenez, je vais boire un petit verre avec vous...
Il s'assit et fit apporter une bouteille par sa compagne.
- Vous m'en direz des nouvelles.
- La psychologie, disais-je...
- Moi, je vous le dis, parce que j'en ai vu passer du monde : il y a plus d'intelligence dans la tête de ce garçon que dans tous les clients qui défilent ici en une journée !
- Ça doit chauffer sous sa caboche, c'est sûr, lança la patronne.
Les policiers mangèrent, pendant que Gronski faisait la vaisselle et que la patronne comptait la caisse.

Ils repartirent alors que la faible luminosité disparaissait déjà. Il faisait tout bleu sur les quais, l'air était légèrement opaque, soyeux.
- Je suis sûr que vous n'avez rien retenu, dit Morand, contrarié.
Il ne s'apercevait pas qu'il était un peu ivre.
- Mais si, voyons, dit Maréchal. Bon, je vais vous envoyer vous promener un peu vous deux. Morand, toujours pas de réponse pour Continus ?
- Non.
- Alors vous et Turov, vous retournez à VOIRIE, vous fouillez directement dans le chromato et vous appelez les IM de là-bas. On va accélérer le mouvement.
- D'accord patron.
Les deux détectives prirent le tramway. Maréchal revint au bureau et ouvrit son propre chromatographe. Il fit des recherches sur le Comité des Arts et Fêtes. Il vit un nom qui dissipa ses derniers doutes :
- Président d'honneur, M. Jonson, ben voyons...
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Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 28-12-2010, 02:00 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 28-12-2010, 02:01 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 28-12-2010, 02:41 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by sdm - 29-12-2010, 12:25 AM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 29-12-2010, 12:49 AM
Dossier #17 : Les faussaires - by sdm - 29-12-2010, 01:02 AM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 29-12-2010, 02:03 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 30-12-2010, 07:50 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 10-01-2011, 09:54 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by sdm - 11-01-2011, 01:12 AM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 12-01-2011, 07:17 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 13-01-2011, 05:42 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by Darth Nico - 13-01-2011, 08:09 PM
Dossier #17 : Les faussaires - by sdm - 16-01-2011, 01:58 AM

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