15-01-2011, 12:10 PM
(This post was last modified: 04-09-2011, 06:40 PM by Darth Nico.)
DOSSIER #18
LES PRISONNIERS
SHC 4 - RUS 5 - IEI 7 - ATL 7
LES PRISONNIERS
SHC 4 - RUS 5 - IEI 7 - ATL 7
- Enfin, Andréï dit quelque chose !
Faivre fixait le détective.
Le gardien, lui, refermait son registre.
- Je vais me faire un café, quelqu'un en veut ?
Les policiers ne répondirent pas.
- Je vous assure, je ne comprends pas...
Turov restait stupéfait. Il clignait nerveusement.
- Dites, fit Maréchal.
Le gardien se retourna.
- Vous vous souvenez de la tête de cet Andréï Turov ?
- Il y a trois semaines, je n'étais pas ici. J'étais au septième... Peux pas vous dire...
- Qui saurait le reconnaître ?
- Là, vous tombez mal. Il est tard, la plupart du personnel est parti, surtout avec la tempête.
- Vous êtes seul ce soir ici ?
- Hélas oui... Vous savez, vu comment ça va souffler, ils n'iraient pas bien loin ceux qui sortiraient.
Les policiers serraient les poings, de plus en plus agacés. Il fallait réagir.
- Il y a bien quelqu'un ici, insista Maréchal, cassant, qui saurait identifier un ancien patient, non ?
Le gardien se gratta le menton.
- Ce que vous pouvez faire, c'est aller voir la chambre 200... Ce n'est pas une cellule, c'est la salle du chromatographe.
- Qui y a accès ?
- Le personnel bien sûr. Certains patients aussi. Ils envoient des nouvelles à leur famille.
- Et en quoi ce chromato pourrait bien nous aider ?
- Vous y trouverez les informations sur le personnel, sur les patients... A mon avis, il n'y a pas mieux pour le moment... Avec cette tempête...
Les policiers restaient devant la cellule 912, immobiles.
Le gardien revint avec une carafe pleine et fumante :
- Personne n'en veut ?... Je n'insiste pas.
- Cet asile va être désaffecté, c'est ça ? dit Morand.
- Oui, on ferme !
- Où sera le nouveau ?
- Je ne sais pas bien.
- Qui le sait ? insista Morand.
- Le directeur au moins. Je veux dire le futur directeur !
- Et l'actuel ?
- Hé, je ne suis pas dans le secret des dieux !
Les policiers se regardèrent.
- Voilà ce que nous allons faire, dit Maréchal. Turov et moi allons voir le directeur. Nous ferons le pied de grue devant son bureau tant qu'il ne sera pas là. Faivre et Morand, vous montez à la chambre 200 et vous me sortez de ce chromato tout ce que vous pouvez sur l'occupant de la 912.
- D'accord patron.
Les quatre hommes reprirent l'ascenseur. L'inspecteur et le Scientiste allèrent au deuxième sous-sol, Maréchal et Turov remontèrent au rez-de-chaussée.
Le vent était retombé.
- Le calme avant la tempête, disait un infirmier.
Les deux policiers traversèrent le parc, pressés.
- Nous voudrions voir le directeur.
- Vous avez de la chance, dit la réceptionniste, il vient de rentrer.
Elle appuya sur un communicateur. Elle ne l'avait pas dit un mot dedans que Maréchal ouvrait la porte.
La pièce était luxueusement décorée, avec des rayons de beaux livres à tranches dorées. Des médailles, des diplômes, des lampes aux formes gracieuses.
Le directeur s'était levé :
- Puis-je savoir, messieurs...
- SÛRETÉ. Nous avons des questions sur un de vos patients.
La secrétaire arrivait :
- Monsieur, je ne leur avais pas dit...
- Ça ira, dit Turov, en lui faisant signe de reculer.
Il referma la porte.
Le directeur, un homme entre deux âges, avec une calvitie avancée, des lunettes rondes et un air de petit notaire, se rassit à son bureau.
Les deux policiers restèrent debout.
- Je voudrais connaître le nom de l'occupant de la cellule 912.
- Vous pensez bien que je ne connais pas par coeur...
- Certes, certes, mais vous avez des fichiers.
- Très bien, je regarde... Voyons.
Pendant qu'il chercha, affairé, les policiers ne le quittèrent pas des yeux.
- La cellule 912 est inoccupée.
- Quel est le nom du dernier occupant ?
- Andréï Turov.
- Sorti il y a combien de temps ?
- Il y a trois semaines, la veille de l'armistice exactement.
- Vous le reconnaîtriez ?
- Je n'en suis pas certain.
- Quelle est la "particularité", si je puis dire, des patients logés au neuvième ?
- Il n'y en a pas. Nous n'avons hélas pas encore de services spécialisés. En revanche, dans le nouvel asile, il y aura une prise en charge plus...
- Quand va ouvrir ce nouvel asile ?
- Dans moins d'un mois.
- Où est-il ?
- Je l'ignore encore.
- Ce n'est pas vous qui le dirigerez ?
- C'est improbable. J'ai bien sûr fait valoir auprès de SANITATION que j'étais pleinement disposé à continuer...
- Monsieur le directeur, je vais vous poser une question. J'aimerais que vous preniez le temps d'observer et de réfléchir pour répondre.
- Bien sûr...
Il essayait de garder une contenance et une amabilité, mais il se raidissait. Il supportait de moins en moins ces questions à bâtons rompus.
- Je voudrais que vous me disiez si vous avez déjà vu mon collègue ici présent... Mettez-vous bien sous la lumière...
Turov se mit entre deux lampes, sous les deux rayons. Le directeur essuya ses lunettes, examina le détective comme on observe un spécimen au muséum d'histoire naturelle.
- Non, je regrette, je ne crois pas vous connaître, monsieur.
- Vous voyez tous vos patients ?
- C'est à dire que je fais quotidiennement des visites. Un étage par jour généralement. Donc, oui, matériellement, je les vois tous. Vous affirmer à présent que je me souviens de chaque cas...
- Vous vous souvenez des plus spectaculaires, j'imagine ?
- Pas seulement... De certains dont l'histoire me touche, d'autres qui sont des habitués... Et l'homme dont vous me parlez, celui de la 912, cela remonte à trois semaines. Depuis l'armistice, nous avons vu passer du monde. Ce genre de période de changement, avec le retour de guerre, l'incertitude, est propice au déchaînement de toutes sortes de lubies. Des êtres fragiles ne supportent pas...
- Bref vous étiez débordé de travail ?
- Nous n'avons presque pas eu de chambre de libre pendant deux semaines, oui. Heureusement, cela va mieux depuis quelques jours.
- Vous avez récemment accueilli cinq ou six personnes.
- En même temps vous voulez dire ?
- Elles sont logées au deuxième, dit Maréchal. Cela ne vous dit rien ?
- Ah, les Continus vous voulez dire...
Cela ne semblait pas le troubler outre mesure.
- Je pense qu'ils resteront chez nous pendant une semaine, guère plus.
- De quoi souffrent-ils ?
Le directeur ne le sentit pas, mais c'était une question cruciale pour Maréchal.
- Ma foi, un certain délire de persécution. Aujourd'hui, ce genre de cas est pris à la légère. Demain (je veux dire dans la nouvelle Recouvrance), ces cas seront mieux traités.
- Vous voulez dire que ce genre de patients seront contraints à des séjours de plus longue durée ?
- Certainement, pour des traitements, comment dire...
- Savez-vous de quoi se plaignent ces gens ?
- Des problèmes d'identité, je crois... Ce qui est courant dans les cas de paranoïa...
Maréchal serrait les poings, de plus en plus en colère.
- Cela ne vous fait rien qu'ils portent tous le même nom ?
- Nous venons juste de les accueillir, inspecteur. Je ne peux pas parler à la place des médecins ! Nous allons bien voir de quoi il retourne.
- Bien, merci. Au fait, qui a soigné Turov, le patient de la 912 ?
- Je consulte le dossier à nouveau... C'est le docteur Pouchkine.
- Il est là ce soir ?
- Non, il est en congés pour une semaine.
- Vous avez son adresse ?
- Certainement, mais je crois qu'il est en vacances.
- J'essaierai de le joindre ce soir.
Maréchal avait besoin de respirer. Il alluma une cigarette dès qu'il fut dans le parc. Le vent recommençait à souffler.
C'était la vieille blague sur les asiles de la Cité. C'est le directeur qui accueille les journalistes. Il est très fier de faire visiter son établissement. "Au premier étage, dit-il, on accueille les fous légers, ceux qui se prennent pour un pot de fleur ; au deuxième, les fous plus dangereux, qui ont des lubies malsaines ; au troisième, les aliénés irrécupérables, les gens qui mangent leur femme etc.
- Et au quatrième ? demande un journaliste.
- Ah, au quatrième, c'est mon bureau."
¤
Turov et Faivre cherchèrent la salle 200 au deuxième sous-sol. La numérotation commençait à 201 et allait jusqu'à 219. Ils avaient remarqué qu'au neuvième, les numéros allaient de -00 à -18. Il y avait donc un décalage. L'infirmier de garde leur dit que c'était une petite anomalie, et que s'ils voulaient la salle du chromatographe, c'était en fait la 219, qu'on aurait dû appeler 200... même si elle venait après la 218.
Les deux policiers ne cherchèrent pas trop à comprendre. La pièce était petite, pas matelassée. Il y avait juste une table avec le chromato.
- C'est parfait, dit Faivre.
- La communication avec les IM marche généralement bien de cet endroit.
Faivre tapota pour trouver le dossier de Turov.
C'était vrai que la connexion marchait vraiment bien. D'habitude, il aurait fallu plus d'une heure pour avoir l'autorisation d'accès aux dossiers, mais en quelques minutes, ce fut prêt.
La Recouvrance avait bien accueilli Andreï Turov, autour de l'armistice. Les informations correspondaient.
- Tu as été soigné pour traumatisme crânien, dit Faivre. Ça ne te dit rien ?
- Non, désolé, dit placidement le détective.
- Tu as été opéré par le docteur Pouchkine... Tu as une incision qui reste, derrière l'oreille gauche... Fais voir ça.
Faivre observa et vit la cicatrice, surpris, un peu effrayé de découvrir son collègue sous un autre jour. Il reprit la lecture du dossier :
- Tu as subi un traitement de cheval, mon vieux... Trauma consécutif à la guerre... Hmm, sans doute ton bain dans les marécages...
- Probable.
- Nom d'un chien, regarde ça...
Faivre fixa Turov, stupéfait.
- Tu as travaillé chez les Obre-Ignisses !
- Ah bon ? Je ne m'en souviens pas.
- Mais ce n'est pas possible, regarde, c'est marqué ! Tu étais garde du corps !
Faivre se leva, et considéra avec inquiétude son collègue. Il commençait à soupçonner le pire.
- Tu ne te souviens de rien ?
- Rien je te dis...
- Tu as peut-être travaillé chez les Phonos ! Fais un effort ! Nom d'un chien !
Faivre regardait la boîte crânienne de Turov, avec une furieuse envie de l'ouvrir, d'aller y lire les secrets qu'elle renfermait !
Voilà que Turov devenait une clef potentielle de toutes ces énigmes !
Faivre alla voir l'infirmier :
- Vous avez le parlophone ?
- Bien sûr, tenez...
Faivre appela son ami détective privé, celui qui surveillait la famille Phonos.
- Allô ? C'est une chance de t'entendre... La tempête dehors ? Non, on ne sent rien, ici... Je suis à la Recouvrance... Non, pour une enquête... C'est ça, c'est ça, je te vais faire envoyer les hommes en blanc moi, tu vas voir... Trêve de plaisanterie. J'ai du nouveau sur les Phonos... Rien de ton côté ? Ecoute, tu vas te renseigner sur ce nom : Andréï Turov. Ancien garde du corps des Phonos, voilà... C'est une piste. Ils l'ont fait interner il y a trois semaines. C'est une affaire extrêmement grave... Turov a appris des choses sur eux... Mon idée est qu'ils l'ont fait interner et opérer pour ça. C'est extrêmement grave.
Turov était resté dans la chambre 200 (ou 219). Il n'avait plus tout à fait de notion de la réalité. Il revoyait les cales du navire, puis l'opéra qui croulait, les falaises de glace, la jungle. Et il allait plus loin encore : il avançait dans la jungle dans sa sous-combinaison de scaphandrier, et il pataugeait dans une vase épaisse, puis il tombait dans un marécage. Il se retrouvait emprisonné dans un char d'assaut, et il voyait Faivre le sortir de la carcasse.
Il rouvrit les yeux. Faivre lui tapotait sur l'épaule :
- Ça va ? Mon pauvre vieux...
- Oui, ça va...
Turov se frotta les yeux.
- On va continuer, dit l'inspecteur, profiter de cette bécane qui a l'air décidée à nous cracher de l'information.
Il demanda le dossier d'Antisthène Phonos. On allait bien finir par savoir s'il était ou non Antiphon, le Prince Paon !
- Voilà, le dossier arrive.
Antisthène avait été interné trois semaines auparavant. Il était sorti trois jours plus tôt.
- Ah, ça ne colle pas ! dit Faivre, rageur.
Cet Antisthène était encore dans la Recouvrance quand les policiers avaient poursuivi Antiphon dans les deux maisons closes, puis quand Maréchal avait failli l'avoir sur la passerelle des Célestes.
- Je n'arrive pas à le croire... Ce sont deux personnes différentes ! Mais qui est cet Antiphon alors !
Faivre regarda quelques dossiers. Il constata que le chromatographe avait accès au réseau entier de la Cité et que les accès étaient partout rapides.
Était-ce un privilège d'une institution de santé, pour qu'on la prévienne en urgence ?
Maréchal et Morand arrivaient.
- Du nouveau ?
- Oh que oui, dit Faivre.
L'inspecteur exposa ses découvertes en quelques mots.
- Hmm, bizarre, dit Maréchal, qui avait un certain flair pour le paranormal.
Il tapota sur le chromato par-dessus l'épaule de Faivre, entra dans les bases de données du Quai des Oiseleurs. Il ouvrit son dossier.
- C'est vrai que c'est rapide.
Il le regarda : il n'y avait pas d'erreur possible. Mägott Platz, affectation à la Brigade Financière, mobilisé à la déclaration de guerre...
Il regarda celui de Faivre.
- Tout est en ordre.
Maréchal ne dit rien. Il avait craint, soudain, qu'een entrant dans la Recouvrance, ils n'aient été envoyés dans un monde parallèle !
Mais non, ils étaient bien dans le monde qu'ils connaissaient ! Et dans ce monde, Turov avait été garde du corps chez les Obre-Ignisses, puis interné et trépané !
Maréchal trouva les dossiers anciens du commissaire Weid. Il constata qu'il ne les connaissait pas, ceux-là. Ses dossiers vieux de quarante ans... Il n'en revenait pas. Ils étaient sous ses yeux, lisible par n'importe qui, comme le dernier bulletin météo.
Maréchal eut une autre inquiétude : il regarda le dossier de Winclaz, le bouc-émissaire du marché noir : il ne vit rien d'anormal dans ses fichiers à la Brigade des Rues. Quelques informations étaient entrées, avec le décalage habituel.
Maréchal ne dit encore rien, mais il avait aussi craint d'être dans le passé ou l'avenir. Il soupçonnait quelque mécanisme de ce genre dans la 912, peut-être en rapport avec les temporites.
Non, ils n'avaient pas quitté l'Exil qu'ils connaissaient, celle d'après la guerre avec Autrelles !
¤
Morand s'assit et proposa de taper, car il était rapide.
- Ah, ça, les jeunes savent y faire, dit Faivre.
- On faisait des jeux d'échecs en réseau à la Fondation, dit le Scientiste.
- L'étudiant boit et s'amuse au lieu d'étudier, dit Maréchal. Et après, ça finit policier, tsss...
"Dites, c'est vrai qu'elle va à vitesse éclair cette connexion... C'est quoi ce poste ?
Maréchal remarqua que la machine était un Chromatographe de l'année 200. Il se souvint qu'il n'en existait presque pas en circulation de ces machines, car elles avaient été rappelées par le constructeur. Et si Maréchal le savait, c'est parce que le commissaire Weid avait été un des rares à en posséder une !
- Dire qu'avant-guerre, je connaissais un génie du chromato, dit Maréchal.
- Il a travaillé pour vous ? demanda Faivre.
- A la Brigade Spéciale, on sait employer les compétences, inspecteur ! Et moi, quand j'ai besoin de recherches chromato, je préfère employer le meilleur spécialiste sur la place !
- Comment s'appelait-il ? dit Morand, à tout hasard.
- Linus. Linus Torvald. Sacré gamin... "Tout ça pour 450 velles", comme il disait...
Maréchal eut un petit accès de nostalgie. Il revoyait cette formidable infiltration dans la Cité de la Mémoire... Quel travail d'équipe !
- Torvald, vous m'avez dit ?
- Oui, vous le connaissez ? Il a piraté les appareils de votre Fondation ? Ce serait bien le genre...
- Non, mais je le vois à l'écran.
- Quoi ?
Morand affichait les identités virtuelles des utilisateurs connectés au réseau.
- Nous sommes en fait sur une connexion très fermée, dit le Scientiste. C'est un accès comme en ont les militaires, si vous voulez...
- J'ignorais qu'ils avaient cela à SANITATION.
- Et, regardez... Votre Torvald apparaît là...
Ce n'était qu'un point clignotant sur l'écran mais on pouvait afficher son pseudonyme.
- Remarquez, ce serait bien son genre de traîner par ici, dit Maréchal, qui essayait de trouver de la logique à tout cela. Appelez-le.
L'inspecteur-chef avait bien du mal à y croire. Il savait que Linus avait été mobilisé. Il ignorait ce qu'il était devenu, bien sûr...
Morand tapotait un message.
- Je le salue de votre part ?
- Oui. Et demandez-lui s'il accepte de travailler pour moi pour 450 velles.
Morand ne comprit pas.
- Demandez-lui.
Maréchal attendit avec une impatience amusée la réponse.
"Pas pour moins de 450 velles".
- Parfait, sourit Maréchal.
"Vous êtes cet inspecteur qui s'intéresse aux funambules et qui grime ses collaborateurs en Scientistes pour les faire entrer dans des mausolées ?"
Maréchal sourit encore plus largement.
Morand se demandait si on se fichait de lui.
- Répondez-lui que je m'intéresse plutôt aux gens qui rêvent éveillés et qui marchent en dormant. Et que certaines personnes qui entrent dans la Cité de la Mémoire sont Scientistes comme moi je suis colonel.
Morand tapa la réponse.
Linus et Maréchal s'étaient envoyés des pièges. Chacun de leur côté, ils étaient rassurés.
- Demandez-lui s'il aurait le temps de nous aider.
"500 velles minimum."
- Entendu.
"Je suis étonné, inspecteur. Vous ne devriez pas me voir en ligne avec les chromatos archaïques de SÛRETÉ."
Morand répondit qu'ils étaient à la Recouvrance.
- Je le trouve bien insolent...
- C'est le prix du talent, détective Vinsler.
Vexé, le Scientiste tapa, en fonctionnaire qui ne fait qu'obéir aux ordres reçus -qui n'a pas assez de talent pour être insolent !
"J'identifie votre appareil : firme Pomme, année 200. Faut-il être siphonné pour utiliser encore des "Pomme"."
- Vous enverrez une plainte à la Recouvrance. Ils vous inviteront à séjourner chez eux.
Linus répondit qu'à son avis, ils bénéficiaient du réseau SANITATION et d'un accès spécial.
- Dites-lui d'attendre deux minutes, Morand. On a besoin de discuter.
Le Scientiste resta devant l'appareil.
Maréchal, Faivre et Turov sortirent dans le couloir.