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Vampire 2006 - #8 : Bienvenue en Birmanie !
#22
Vampire 2006 - #8

Latréaumont se réveilla le premier. Il paya la chambre. Quand il remonta, Graziella s'était habillée.
- Vous auriez eu le temps de vous enfuir.
- Lum-Khan veut vous voir.
- Qui est ce Lum Khan ?
- Une sorte de saint Cathéen.
- Qu'est-ce qui peut l'intéresser chez moi ?
- Il doit s'intéresser aux spécimens.
- Venez, allons faire un tour.
- Où allons-nous ?
- Visiter un parc. J'ai une petite résidence discrète là-bas.

Ils reprirent la petite voiture. Au même moment, Loren et Tuang-Loc sortaient de l'ambassade et se rendaient au parc Beihai.
Graziella et le Malkavien marchèrent dans les allées et s'arrêtèrent devant une petite pagode blanche.
- C'est ma résidence privée, dit Latréaumont. La Fraternité Pourpre me la prête...
- Comment ça ? dit Graziella. Vous voulez dire qu'ils connaissent cet endroit ? Mais ils vont rappliquer ici d'un moment à l'autre !
- Pourquoi ? dit tranquillement le Malkavien.
- Dois-je vous rappeler que vous avez joué avec les allumettes hier soir ?
- Vous croyez qu'ils vont m'en vouloir pour ça ?
Il avait une petite voix naïve, il regardait dans le vague. Il s'assit, pris de vertige.
- Oh, Bernard, ce n'est pas le moment...
Il se mit en tailleur, et se mit à divaguer.
- Laissez-moi, Graziella, laissez-moi...
Elle lui mit deux gifles, ce qui l'étourdit encore plus.
- L'esprit... l'esprit de Shrek annonce l'extinction de notre race...
Il avait les yeux qui roulaient dans les orbites comme sous l'effet du tangage d'un navire.
- Ecoutez la damnation qui arrive, Graziella... Shrek me parle. Mille voix qui hurlent en silence, et puis plus rien. La race de Caïn voit arriver le jour où elle se détruit elle-même... Le sang est maudit...
Graziella entendit du monde approcher. Elle allait se changer en ombre quand elle reconnut la silhouette de Tuang-Loc, fusil à la main. Loren arrivait juste derrière.
Le Cathéen se jeta sur Latréaumont et le ligota. Il se laissa faire.
- Vous allez bien ? demanda Loren.
- Mieux que lui...
Latréaumont divaguait toujours autant.
- Tout ça me paraît bien facile, dit le Ventrue.
- C'est un Malkavien, dit Valori, il n'a pas sa tête à lui.
- Nous le tenons, c'est l'essentiel.
- Son esprit est parti en enfer, dit Tuang-Loc.
- On s'en serait douté...
- C'est plus grave que vous ne croyez. Il est aspiré vers le monde inférieur.
Ils retournèrent à la grosse Mercedes de l'ambassade. Le chauffeur attendait en lisant son journal. Une seconde goule restait à côté de la moto de Loc.
- On a mis Anatole dans le coffre, dit Loren.
- Il n'a pas péri dans les flammes ?
- Non, on l'a ranimé. On pensait se servir de lui pour approcher Latréaumont. Quand on a vu qu'il n'y avait personne, qu'on vous a entendu, on a préféré entrer nous-mêmes.
Ils démarrèrent. Loc les précédait en moto.
- Que faisons-nous ? dit Valori.
- On respecte notre part du marché. On amène Latréaumont à Lum-Khan.
- On abandonne l'idée d'atomiser le QG de la Fraternité Pourpre ?
- La Porte Azurée m'a fait comprendre qu'ils ne seraient jamais allés jusque là. Ils veulent bien des conflits locaux, mais pas une guerre ouverte. Ne pas rompre l'harmonie céleste, vous voyez...
- Et Anatole ?
- Lui, on le ramène à Paris. Cadeau pour le Fléau ! Sergio et ses amis vont s'amuser avec lui, et Jérémie le fera brûler.
- Donc pour l'heure, on repart en Birmanie ?
- Retour à la case départ.
- Je ne pensais pas que ça se terminerait comme ça, dit Valori. Je m'attendais à ce que ce soit bien plus dur.
- Nous ne sommes pas chez nous, dit Loren. En Asie, il faut faire comme les Cathéens.
- Paris ne nous en voudra pas de revenir sans Latréaumont ?
- Il faut voir ce que Lum-Khan a l'intention de faire.

Ils descendirent à l'ambassade. Ils y passèrent le reste de la nuit. Le lendemain soir, ils faisaient leurs adieux à Sire Garmand.
- Ce fut un plaisir, monsieur Loren. J'espère que votre séjour en Orient sera inoubliable.
- Oh ça oui, pas de danger que j'oublie.
On les conduisit dans un aéroport privé, où un jet les attendait. Ils atterrirent douze heures plus tard à Rangoon. Le lendemain, ils repartaient par un saut de puce dans le Triangle d'Or. Lum-Khan les attendait sur la piste de l'aérodrome en pleine jungle.
Loren et Tuang-Loc firent sortir les deux prisonniers ligotés. Les hommes de Lum-Khan, habillés en moines bouddhistes, ceinturèrent Latréaumont, qui n'avait cessé de divaguer.
Lum-Khan observa le fou et dit quelques mots.
- Il dit ce que je vous ai dit, chuchota Tuang-Loc. Il dit que son esprit voyage dans le monde des morts.
- Dites-lui que tous les Malkaviens sont comme ça, fit Loren.
- Non, non, ne plaisantez pas. C'est très sérieux.
- Cela ne me regarde plus, de toute façon.
Les Caïnites saluèrent Lum-Khan, qui s'inclina à son tour.
- Il nous invite à boire un verre, dit Tuang-Loc.
Ils entrèrent dans un petit temple où des servantes apportèrent du thé.
Tuang-Loc fit la traduction :
- Dites-lui, dit Loren, qu'on peut lui laisser en prime Anatole. C'est cadeau.
Lum-Khan eut-il un début de sourire ?
- Il n'en veut pas, dit Loc. Il ne veut que le Fou. Il croit que c'est un Illuminé à sa façon.
- Illuminé, c'est le mot, dit Valori.
- Pour Lum-Khan, c'est très important.
- On en a d'autres à Paris des illuminés, dit Loren à Valori, s'il veut on peut les envoyer.
- Lum-Khan vous remercie d'avoir respecté votre part du marché. Vous êtes quittes envers la Porte Azurée. Vous pouvez rentrer chez vous sereinement.
Latréaumont sortit de sa torpeur.
- Le sang, le sang de Caïn est maudit...
Tuang-Loc traduisit pour Lum-Khan. Ce dernier hocha la tête et dit que le Fou disait la vérité.
"Ce n'est pas normal, pensa Loren, chez nous, les fous ne disent pas la vérité, point."
- Dites à Lum-Khan que Latréaumont sera certainement bien mieux accueilli ici que chez nous.
Le Malkavien se mit à gémir, en mandarin cette fois. Lum-Khan le comprit sans traduction.
- Bon, qu'on se couche moins bête ce soir, grogna Anatole, qu'il nous dise le fond de sa pensée, le schizo !
- Pour une fois, Anatole n'a pas tort, dit Loren. Latréaumont, dites ce que vous avez à dire, et en français s'il vous plait !
Le Malkavien se redressa, reprit conscience.
- Le sang de Caïn est maudit. Bientôt, il se changera en poison mortel. Tout le monde sera frappé, sans exception, les Anciens comme les jeunes. Nul ne pourra résister. Aucun sort, aucun rituel, aucun entraînement ne permettra de résister à ce mal foudroyant.
Lum-Khan dit quelques mots. Tuang-Loc traduisit :
- Il dit que vous devriez prendre au sérieux cet avertissement. Il dit que même les Cathéens seront touchés.
- D'ici quatre à cinq ans, continuait Latréaumont, presque tous les fils de Caïn auront disparu. Il n'y a nulle part où se cacher, nulle part où le mal ne frappera pas. Si vous voulez gagner quelques années, ne rentrez pas à Paris, qui sera un des centres de l'infection.
- Que va-t-il arriver à notre sang ? dit Loren.
- Il est trop corrompu. Le sang des enfants de Caïn n'est plus celui du Fondateur de la Première Cité. C'est un sang qui va vite dégénérer, il se changera en eau, et cette eau sera le poison qui exterminera notre race. Mais n'est-ce pas une bonne chose que les fils de la nuit soient balayés de la surface de la terre ?... Nous ne sommes qu'une lèpre, des parasites des humains. Nous méritons de disparaître. Aucune engeance contre-nature comme nous ne peut durer éternellement.
Lum-Khan écoutait avec grande attention. Latréaumont continuait :
- Ne rentrez pas à Paris, et si vous êtes attachés à des gens de là-bas, prévenez-les de fuir au plus vite. Sachez juste que les plus Anciens dépériront les premiers. Il ne restera d'eux que de la poussière, des kilos et des kilos de poussières qui empesteront l'air des humains... Tous seront frappés, et mourront d'autant plus vite que le sang de Caïn est puissant en eux.
Latréaumont retomba dans un état proche du sommeil.
- Bon, nous verrons cela, dit Loren. Nous en parlerons aux gens bien informés, en espérant qu'il ne faille pas faire appel aux Tremere pour nous sauver de l'épidémie !
- Croisons les doigts, dit Anatole.
- Toi, tu n'auras pas le temps de souffrir de ce mal-là, crois-moi !

Les Caïnites saluèrent leurs hôtes et remontèrent dans le jet.
Loren prit une bonne poche de sang après le décollage.
- Franchement, je vais vous dire, Latréaumont a voulu nous faire son numéro, mais c'est du bluff. Il voulait impressionner Lum-Khan ou je ne sais quoi, mais ça ne me fait ni chaud ni froid. Terminées les légendes orientales, nous rentrons sous nos latitudes cartésiennes !
"Graziella, je témoignerai que vous avez été très utile pour chasser Latréaumont. Comme ça, nous ferons la fête en brûlant Anatole, et quand tout le monde sera calmé, on repensera à votre clan. Ibn-Azul sera clément... Santi et Camille n'en prendront pas pour plus de cinq siècles de torpeur, vous verrez. Quand on les réveillera, ce sera vous la patronne !
"Merde, j'en ai assez de leur sang dégueulasse... J'appelle James pour qu'il me prépare un sacré délice pour quand je rentre ; je vais en boire un tonneau !... Et vous, appelez-nous donc ce cher Sénéchal Lucinius, qu'il nous envoie une limousine à Orly. Essayez aussi de dire "cher Sénéchal Lucinius" sept fois de suite sans bafouiller, tiens...
"Merde, ça fait du bien de rentrer à la maison !

Loren décrocha son téléphone d'accoudoir :
- Allô James ? Comment allez-vous ! Nous sommes sur le retour !
Graziella décrocha le sien :
- Je désirerais parler au Sénéchal... Il est occupé ? Dites-lui que c'est urgent... Dites qu'une ringarde d'Italienne veut lui parler, il comprendra...

Graziella attendit que môssieur Lucinius veuille bien répondre. Elle regarda par le hublot la jungle dans la nuit, quelques lumières. Les côtes se dessinaient, des paquets de nuages errants se dissipaient.
Quatre ou cinq ans, avait dit Latréaumont. Pouvait-on imaginer cela ? La disparition des Caïnites d'ici à 2011 ?... Est-ce que ce n'était qu'une dernière farce de l'esprit malsain de Latréaumont ?
- Je vous passe le Sénéchal.
Graziella sortit de sa contemplation.
- Allô, mon cher Lucinius, je ne vous dérange pas, au moins ?... Vous dites ?... Vous partiez à un concert de cette délicieuse chanteuse ? Mais comment donc... Tout va bien, nous rentrons, oui... Une limousine à Orly, voilà... Nous vous raconterons... François Loren vous salue.
Graziella raccrocha. Ses canines sortirent toutes seules.
Cette pimbêche de chanteuse d'opéra ! La favorite de monsieur Lucinius...

L'apocalypse pour 2011 ou 2012, hein ? Allons, cinq ans, c'était bien plus qu'il n'en fallait pour ruiner la réputation de cette mijaurée de Maria Callas du pauvre !







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Vampire 2006 - #8 : Bienvenue en Birmanie ! - by Darth Nico - 18-01-2011, 01:27 PM

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