06-02-2011, 04:45 PM
(This post was last modified: 06-02-2011, 07:36 PM by Darth Nico.)
[GUARDIAN OF ETERNITY]
Gaeriel entrait dans la salle du conseil de Vinovo. Ses ministres étaient déjà assis à la table ronde. Elle avait des dossiers sous le bras, son air affairé, inquiet.
- Bon, dit-elle en posant ses papiers sur la table, il va bien falloir qu'on défende cette République contre elle-même.
- Nous venons de recevoir un message de Ludwig, dit Merwyn. La mission diplomatique du Sénateur Fey'Lya est arrivée sur Barab I.
- Je me demande vraiment à quoi ils jouent, dit Gaeriel.
- Cyrillis Baelun a été réquisitionné pour accompagner le Sénateur.
- Tu parles d'une punition, soupira Gaeriel.
"Bon, Sacratiff, où en sommes-nous ?
C'était lui qui allait s'occuper des sondes espions. De son passé de pirate et corsaire, il avait gardé les meilleurs infiltrateurs de ce quadrant de la Galaxie.
- Nous avons défini plusieurs objectifs pour repérer les activités de Barhugam. Très simplement, nous nous approcherons de l'espace Hutt, des planètes anciennement interdites du Soleil Noir, des Gamoréens. Nous avons plusieurs agents infiltrés chez les pirates qui servent de supplétifs à Barhugam.
"Le plus difficile sera d'entrer sur Barab I. Cela tient de l'impossible.
- Pour Barab même, on verra plus tard, dit Gaeriel. Nous aurons déjà des informations quand la mission Fey'Lya sera de retour. On demandera à Baelun.
Gaeriel s'informa des détails techniques des missions d'approche. Sacratiff présenta les volontaires et leurs consignes :
- Estimation des forces en présence, tout d'abord. La flotte, les points de ralliements, les types de vaisseau...
- Savoir d'où viennent leurs mercenaires, et où ils concentrent leurs forces, ajouta Gaeriel.
- Et supposons le pire, intervint Déménor. Supposons qu'un de nos agents soit pris ?
Il s'attira un regard noir de Sacratiff.
- Mieux vaut penser au pire, oui, dit Blood.
- Je ne sais pas, dit Sacratiff, nous avons un ministre des relations étrangères, non ?
Il refilait la patate chaude à Merwyn.
- C'est sur nous que retombera la faute, dit Merwyn, c'est certain.
- Tout ce que veux la République, dit Gaeriel, c'est qu'on soit, au pire, impliqués à leur place. C'est quand même pour ça qu'ils font appel à nous : on sert de zone-tampon.
"Donc si un de nos agents est pris, hé bien, que Konen nous déclare la guerre s'il veut ! Déjà, il devra traverser la Galaxie d'un bout à l'autre pour arriver ici. Ensuite, on l'attendra de pied ferme.
- En espérant que la République nous appuie à ce moment-là, dit Déménor. Face à la LEB, le rapport de force était encore équilibré. Mais face à cet "empire Barhugam", nous sommes nettement plus faibles.
- Ça, on verra en temps et en heure, dit Gaeriel, sure d'elle. D'autres choses, Sacratiff ?
- Je vous ai dit l'essentiel.
- Alors, on lance la machine ! Plus vite ce sera fait, plus vite le Sénat votera les crédits de guerre !
- Vous êtes sure qu'ils iront à la guerre ? demanda Déménor.
- Avec tout ce que Barhugam a à cacher ! s'exclama Gaeriel.
- Si seulement on arrivait à faire toute la lumière sur ce projet Sabre-Noir, dit Merwyn. Nos recherches traînent en longueur. Nous savons que ce n'est pas un nouveau canon semblable à celui de l'Etoile de la Mort. C'est autre chose...
- C'est en rapport avec cette technologie de téléportation, dit Gaeriel.
- Il faudrait savoir jusqu'où ça va...
- Si c'est D-Tronic qui est bien derrière, ça va forcément très loin. Je pense que les agents de Sacratiff vont nous ramener des informations à ce sujet ! Un projet qui engloutit des milliards ne restera pas secret bien longtemps.

Le conseil se termina. Merwyn partit dans son temple. Gaeriel, mécontente, impatiente, resta au palais. Elle médita le soir dans son lit, agacée par l'attentisme du Sénat. Elle voyait bien qu'une époque s'était terminée, celle où ses méthodes à elle fonctionnaient. Maintenant, il fallait respecter les traités, passer par la voie légale.
Vinovo passait pour un système de corsaires, de guérilleros d'un autre âge ! L'âge où on devenait un héros à mesure des dégâts infligés à l'Empire, pas en fonction de son respect des réglementations...
Elle s'assoupit, quand le bip de sa console de chevet la réveilla. Une lumière bleue clignotante accompagnait le signal d'appel. Elle appuya sur le bouton : un hologramme apparut.
Nello !
Elle ouvrit les deux yeux et s'assit :
La communication passait mal :
- Vous me recevez ? demandait le Jedi.
- Oui... Où êtes-vous ?
Gaeriel était agacée et intriguée.
- Il faut que je vous parle...
- Où êtes-vous ?
- Pas loin de Bakura...
- Vous pouvez être là dans combien de temps ? Deux jours ?
- Non, j'ai besoin que vous veniez, vous...
Extraordinaire ! Nello qui réapparaissait après avoir disparu de la circulation depuis presque deux semaines, et qui appelait à l'aide !
- Faisons la moitié du chemin chacun, proposa Gaeriel.
- Retrouvez-moi sur la ceinture d'astéroïde de Noolosis, à la sortie de Bakura, quadrant 5. Il y a un bar de la nébuleuse...
- Entendu...
Extraordinaire !
Gaeriel s'habilla et appela Merwyn : pas de réponse. Il n'était plus à son temple.
Elle appela la sécurité du palais :
- Où est passé Merwyn ?
- Il a quitté son temple il y a deux heures. Il a laissé un message pour vous, que nous devions vous transmettre demain matin.
- Que dit-il ?
- Je lis : "départ imprévu... Te recontacterai... Part chez le seigneur des hautes terres..."
- Quoi ?
Elle ne comprenait pas ce charabia.
Elle sortit de ses appartements et descendit à sa flotte. Elle laissa son gros Hope Star, qui était en révision, et prit un petit transport discret.
Elle décolla, encore mal réveillée. Il allait l'entendre, Nello, à lui faire des plans comme ça en pleine nuit !
Il y eut quelques turbulences au décollage. Alors qu'elle fixait son trajet en hyperespace, elle se souvint d'un coup : le seigneur des hautes terres ! Thembee !
Elle contacta l'astroport :
- Ici Gaeriel... Veuillez me transmettre les coordonnées laissées par Merwyn...
Elle les reçut sur sa console : Merwyn avait indiqué la porte de Farfax, sur la Perlemienne. C'était bien la direction de Gondwana !
Merwyn allait lui devoir des explications serrées à son retour !

Elle sortit de l'orbite de Vinovo. et se lança en hyperespace. Elle finit sa nuit et fut réveillée par l'alarme de sortie imminente. Elle reprit les commandes, sortit du tunnel. Elle survolait la gigantesque ceinture d'astéroïdes nimbée de poussière blanche. Elle virevolta au milieu des milliards de roches disséminées dans le vide et trouva la plateforme du bar, repérable aux nombreux transports-titans qui s'y arrêtaient, sur leur route dans cette branche galactique.
Gaeriel fut autorisée à entrer sous le dôme. Elle se posa, gara son engin et entra dans ce monde de gros routiers des étoiles. Un centre de détente et de loisirs, avec ses bars, ses spas, ses boîtes de nuits et casinos, tout pour se changer les idées lors d'une interminable pérégrination à bord d'une gigantesque boîte d'acier remplie de marchandises précieuses.
Elle trouva Nello accoudé au comptoir d'un bistrot en retrait, coincé derrière une grosse salle de jeux. L'endroit n'était pas grand, fréquenté par quelques petits trafiquants de sels et autres malfrats à la petite semaine.
Gaeriel, fatiguée, prit un tabouret et s'assit :
- Une géante blanche, j'en ai bien besoin.
Le serveur prit un grand verre et l'emplit d'un liquide blanchâtre moussant. Gaeriel trinqua avec Nello, qui sirotait une fusion nucléaire, l'alcool le plus concentré de la galaxie. La boisson favorite des étudiants de tous les quadrants, de Geonosis à Coruscant, du secteur Corporatiste à Bespin !
- Alors, on a un coup de déprime ?
- Je n'appellerai pas ça comme ça...
Il n'en était pas à son premier verre.
Gaeriel s'accouda au comptoir, regarda les spécimens d'extraterrestres qui faisaient leurs petits trafics dans la salle aux tons beige et glauques.
- Vous êtes allé sur Libria ?...
- Oui...
- Vous avez appris ce que vous vouliez ?
Pourquoi se vouvoyaient-ils maintenant ?
- J'en ai appris plus que je ne voulais...
- Ce sont des choses qui arrivent. Et on souhaiterait que ce soit tout le temps comme ça, dit Gaeriel.
- Vous ne comprenez pas...
- Je ne connais pas tout.
- Le Soleil Noir a fait des clones de moi... Il y en a huit...
- Pourquoi ont-ils fait cela ?
- Des expérimentations... Je connais l'un d'eux...
- Un clone, ce n'est jamais qu'un frère jumeau, dit Gaeriel.
- Ce n'est pas la question... Ecoutez, je ne suis... Je ne suis que l'un d'eux...
Gaeriel tendit son verre au barman, qui le re-remplit.
- Je ne comprends pas...
Elle s'en voulait d'être venue, jouer les consolatrices pour Nello... Ce n'était pas son rôle. Qu'allait penser Merwyn ?
Du coup, elle en voulait à Merwyn en prévoyant sa réaction ! Et à Nello de la prendre comme confidente !
- Je vais vous le dire le plus simplement possible... Je ne suis pas Nello ! Pas l'original, je veux dire... Je ne suis que le clone n°2 ! Le vrai Nello est mort !
Gaeriel ne répondit pas, prit le temps de réaliser. Nello reprit un verre.
- Vous en êtes sur ?
Question inutile.
- Le Soleil Noir s'est fait un plaisir de tout me montrer...
- Mais dans quel but ?...
- Pourquoi me faire passer pour l'original ?... Ce sont leurs expérimentations, enfin, c'est à dire...
- Ecoutez, au fond, peu importe, dit Gaeriel. Nello, c'est vous et personne d'autre... L'autre est mort. On le fera payer à ces salauds, comme tout le reste. En attendant, c'est vous Nello...
- Je ne peux pas... Je ne peux plus, Gaeriel... Je ne suis que leur créature...
- Vous étiez leur créature peut-être, quand nous sommes allés délivrer Merwyn de Libria ?...
Nello avait failli tomber de sa chaise. Gaeriel le rattrapa avec une poigne ferme.
Une bagarre éclatait dans une discothèque. La police accourait. Nello se remettait péniblement assis.
- Vous étiez leur créature quand vous avez abattu Orcus avec Merwyn ?... Et quand vous avez ramené Merwyn du bon côté ?...
Gaeriel prenait sur elle pour dire cela. Elle n'aimait pas évoquer ces souvenirs.
Nello voyait trouble. Il avait les yeux noyés.
Il se leva, mal assuré, lança de la monnaie sur le comptoir.
- Où allez-vous ?
- ... loin...
Gaeriel vida son verre. Il arrivait à peine à marcher. Dans la salle, tout le monde regardait Nello en coin. Le Jedi devait s'en apercevoir et Gaeriel craignit le pire pour les clients.
- Où allez-vous ? répéta Gaeriel.
- ... loin ! beugla Nello.
Et puis merde, c'était sa vie ! Elle allait le laisser faire sa crise !
Clone ou pas clone, c'était Nello, un point c'est tout !
Et elle n'était pas psychologue ! Nello n'avait qu'à appeler Soul Kephrin, elle était plus douce, plus attentive ! Ou la jolie princesse Q'orianka pourquoi pas ! Mais là, il se fâcherait avec Sadim...
Gaeriel paya à son tour. Nello était parti. Elle n'essaya pas de le retrouver. Elle passa dans les couloirs irisés des couleurs criardes des bars et discothèques, au coude à coude avec une foule bigarrée, aux habits kitschs, tandis qu'une musique envoûtante ou abrutissante pulsait entre les murs. Ils riaient, l'air absents. Ils étaient avec des filles outrageusement maquillées, ils oubliaient la solitude immense de la route dans ce paradis décadent.
Gaeriel remonta dans son appareil et quitta cette nébuleuse, le visage fermé.
Elle crut voir le Reiterpallasch, qui partait dans une autre direction.
Quand elle arriva sur Vinovo, elle reçut un message d'une vieille connaissance, Drun Cairnwick, toujours président de l'Amas de Minos. Il lui disait que Nello Dewelden avait demandé un permis de séjour chez eux.
- Il se met au vert, dit Gaeriel. Dans ce coin si reculé, il ne fera pas de dégâts...
:jedis:
La délégation diplomatique était arrivé dans la résidence de Mambo le Hutt.
On leur fit savoir que sa Majesté Konen était en déplacement imprévu chez ses amis Gamoréens, qu'il ne pourrait les recevoir tout de suite.
Et Mambo était retenu pour affaires chez son cousin Fandango, sur Nar Shaddaa.
Le Sénateur rencontrait les chefs des tribus Barabel, qui lui expliquaient qu'ils voulaient juste un espace vital auquel ils avaient droit, qu'ils combattaient pour leur liberté. Le capitaine Feron ne les quittait pas d'une semelle. Baelun restait avec le Sénateur pour chaque réunion. A chaque fois, c'était dans un nouveau palais, ou dans un village de ces barbares.
L'escorte de Kyner suivait à chaque fois.
Le troisième jour, Fey'Lya rencontrait le dirigeant d'un petit système indépendant. La réunion avait commencé, les soldats attendaient près du vaisseau.
Kyner alluma un cigarillo.
- Ils nous mènent sacrément en bateau...
Les hommes ne répondirent pas, mais approuvèrent d'un hochement de tête.
Ils avaient un petit poste holo, pour suivre les huitièmes du championnat de blitz-ball sur Coruscant. Les Ichtyos de Ghost-Rain Shipp partaient encore favoris.
Le bruit du match attira quelques Barabels, qui vinrent regarder par-dessus l'épaule des humains. Ceux-ci, diplomates comme c'était la consigne, ne dirent rien et les laissèrent regarder.
L'un d'eux grogna qu'ils avaient un poste plus gros dans un vaisseau juste à côté.
- Si vouloir regarder meilleur écran, meilleure vue...
Méfiants, les hommes ne répondirent rien. C'était à Kyner de décider.
- On doit rester ici, c'est la consigne. Désolé, les gars...
Les Barabels insistaient poliment. Kyner, inquiet, fit semblant de ne pas bien comprendre. A quoi jouaient ces peau-brunes ?
La réunion s'éternisait. Le pilote aurait bien aimé pouvoir contacter Fey'Lya, ou au moins Baelun. Il ne pouvait pas abandonner son poste. S'il était là, c'était en cas de départ précipité. Les Barabels insistaient. Il dit à un soldat d'aller voir si la retransmission était bonne.
- Revenez tout de suite nous dire.
Cela signifiait que Kyner accordait deux minutes aux Barabel pour revenir avec le soldat, avant qu'ils ne déclenchent l'alarme. Ils pouvait contacter Baelun, mais ce n'était qu'en cas de danger.
Le soldat, un peu pâle, partit avec les Barabels, qui étaient bien content. Kyner sut que s'il arrivait malheur à ce soldat, il s'en voudrait jusqu'à la fin de ses jours. Il fit semblant de regarder le match mais garda à l'oeil les Barabels, ceux qui emmenaient le soldat et ceux qui étaient autour d'eux.
Le soldat rentra dans un transport de taille moyenne. Il en ressortit juste après.
Il revint vers Kyner, l'air rassuré.
- C'est bon, capitaine, on peut venir voir...
Le pilote dit aux hommes qu'on y allait. Ils gardaient leurs mains près de leurs blasters.
- Pas longtemps, hein, dit Kyner aux peaux-brunes. Si le chef voit qu'on n'est pas à notre poste, ça va barder pour nous...
Ces Barabels n'avaient pas l'air d'être des mauvais bougres. Ils n'étaient pas tous féroces comme Konen...
Ils entrèrent dans la pièce, où quelques Barabels regardaient le match avec des bières.
Kyner se demandait ce qui se passait. Il resta debout et dit qu'ils ne pouvaient pas boire en service. Les soldats ne demandaient qu'à se détendre mais Kyner resta inflexible sur la discipline. C'était déjà trop d'être venu ici. La réunion pouvait se terminer d'un moment à l'autre, et Kyner se disait que le plus tôt serait le mieux.
Le match se continua. L'image se brouilla avant la mi-temps. Les Barabels s'écartèrent de l'écran, effrayés.
- C'est juste du brouillage, ricana un des soldats.
Kyner redoubla de vigilance. L'image holo disparut complètement. A sa place, apparut un Hutt !
Les Barabels ne disaient rien, n'avaient pas l'air surpris, mais effrayés.
- Salutations, dit le gros Hutt, qui parlait péniblement le basique. Qui est le chef parmi vous, humains ?
- C'est moi, dit Kyner.
- Je me présente : je suis Mambo le Hutt.
- Que se passe-t-il ici ?
- Je vais vous expliquer, mais je n'ai que quelques minutes.
Kyner croisa les bras, fit signe à ses soldats de rester assis.
Plusieurs Barabels étaient sortis du vaisseau.
- Je ne peux pas parler à votre Sénateur...
- Quant à moi, je n'ai pas de pouvoir diplomatique, dit Kyner.
- Vous faites partie de cette mission, dit la grosse Limace, qui tremblait de toute sa graisse. La diplomatie est trop sérieuse pour être laissée aux Sénateurs.
- Que voulez-vous me dire ?
- J'ai des informations sur Konen...
Kyner alluma un cigarillo.
- Vous vous fichez de moi ? Vous jouez à quoi ?
Il fut sur le point de sortir.
- Ecoutez, c'est compliqué et je n'ai presque pas le temps. C'est sur Sabre-Noir...
- Je ne vous ai jamais rencontré, dit Kyner en tournant les talons.
- Arrêtez, j'ai des informations pour vous ! Pour Gaeriel !
Il suppliait ! C'était pathétique.
Kyner s'approcha de l'écran et dit :
- Je vous laisse une minute.
- Konen m'a ruiné... Il a ruiné plusieurs de mes cousins... Sabre-Noir n'est qu'un écran de fumée. Je détiens un descriptif du vrai projet ! Rien à voir avec ce qu'on nous a annoncés !... Je veux quitter Barhugam, avoir l'asile de Coruscant !
- Ne rêvez pas !
- Demandez à Gaeriel, elle me connaît !
- Quelles sont ces informations ?
- Elles se trouvent sur Nar Shaddaa ! Il faudra venir les chercher.
- Où ça ?
- La première partie se trouve aux coordonnées qui s'affichent...
Kyner mémorisa la localisation sur la lune criminelle.
- Je vous donne la deuxième partie quand je suis en sécurité.
Le gros Mambo parlait tout près de son transmetteur holo. Il collait presque ses babines dessus :
- Dites-moi que vous m'aiderez ! Ne prévenez pas votre Bothan, prévenez Gaeriel !
- Je la préviendrai, d'accord...
Un soldat Gamorréen entra dans le salon de Mambo. Kyner vit que le Gamoréen le voyait à l'écran. Mambo attrapa un blaster à côté de lui et abattit le Gamoréen.
Les Barabels reculèrent et les soldats humains mirent la main sur leurs armes.
- Du calme, fit Kyner. Mambo, vous jouez à quoi ?
La grosse Limace était vert pâle.
- Le Gamoréen... Il vient de me dire que Konen arrive, ici... Il est au courant...
- Mambo, écoutez-moi, lança Kyner. Donnez-moi la localisation de la seconde partie des infos !
- Je vais m'échapper !
- Konen arrive pour vous, dit Kyner. Mambo, allez au bout de votre... de votre idée !
De votre trahison !
- Où est la seconde partie.
Le gros Hutt renversait tout autour de lui... On imaginait mal une Limace s'enfuir, comme ça, discrètement, en prenant ses jambes à son cou.
- Mambo, donnez-moi la seconde partie !
Kyner avait dû crier.
On entendait du remue-ménage dans le couloir. Un autre Gamoréen jaillissait dans la pièce, mais Mambo l'abattait à son tour.
D'autres silhouettes arrivaient.
Mambo se tourna, les larmes aux yeux :
- Je suis perdu... Perdu... Ecoutez... J'ai envoyé les données... Dans un convoi banalisé de composants holo, acheté par le système de Satchidananda... Un convoi tout ce qu'il y a de plus légal...
- Satchidananda ?
- Chez la princesse Loloth... Demandez à Gaeriel, elle sait tout ça ! Dites-lui... Dites-lui...
Une grosse larme coulait sur la joue du Hutt.
- Dites-lui quoi !
La communication se coupa. Kyner serra les poings... Il sortit, alluma un cigarillo et réfléchit : Mambo en avait assez dit... Il allait maintenant falloir retrouver les documents en vitesse, avant Konen. Mais que faire depuis Barab, avec ces brutes tout sauf fiables ?...
Alors que le pilote réfléchissait, Konen entrait chez Mambo, furieux. Mort de peur, Hutt recula et tira sur son transmetteur holo.
- Minable petit traître, gronda le Barabel.
- Vous m'avez ruiné, dit Mambo... Mais votre fin est proche... Gaeriel vous tuera, oh oui, elle vous tuera...
Konen dégaina son sabre, l'alluma et lui passa sa lame en travers du ventre.
Mambo s'étala par terre.
Konen rangea son arme.
La dernière vision du Hutt fut celle de Gaeriel qui lui dansait ce mambo enflammé et enchanteur, le plus grand moment de fièvre et bonheur de sa vie. Il ferma les yeux, un petit sourire aux lèvres que Konen ne put jamais comprendre.
:jedis:
La réunion sur Barab I se terminait. Borsk Fey'Lya ressortait, content, devisait avec le capitaine Feron. Baelun ne se doutait de rien. Kyner avait ordonné le silence à ses hommes. Mais lui-même n'y tenait plus.
- Je vous offre un cigare, Cyrillis ?
Le Jedi, surprit, allait répondre qu'il ne fumait pas. Kyner lui mit presque de force dans la bouche et l'alluma.
- Ils viennent de Corellia... Les meilleurs cigares sont Corelliens.
Baelun toussota.
- Il faut qu'on décampe en vitesse, murmura Kyner.
Le Jedi s'efforça de tirer des bouffées l'air naturel.
- C'est trop long à vous expliquer, mais Feron ne va pas tarder à recevoir un appel de Konen, et le baromètre risque de descendre très vite pour nous...
- Vous êtes fou ou quoi ? Nous ne pouvons pas partir précipitamment ! Nous sommes ici encore au moins pour quatre jours !
- Dans quatre jours, notre passage au poteau de torture rituelle ne sera déjà plus qu'un lointain souvenir !
- Expliquez-vous un peu !
Kyner surveillait Feron, qui discutait, très à l'aise, avec Fey'Lya. On s'entendait bien, on était entre bons collègues.
Kyner dit en deux mots ce qui venait de se passer avec Mambo.
- Et les Barabels là-bas sont au courant, dit Kyner...
- Ils n'ont rien dit ?...
- Je pense qu'ils étaient du côté de Mambo. Seulement, un Barabel, ça n'a pas beaucoup de conviction. Ils peuvent aller dénoncer leur grosse Limace n'importe quand. Surtout que, vraisemblablement, Konen vient de lui faire un sort.
- Faites comme si de rien n'était, dit Cyrillis.
- Tout va bien ? lança Fey'Lya.
- Parfaitement, dit Cyrillis.
- C'est juste qu'on n'a pas pu suivre le blitz-ball, dit Kyner, ce vieux poste holo fait des siennes, hein...
- Nous regarderons la retransmission ce soir au palais, dit Feron. Son Excellence sera de retour très bientôt de Nar Shaddaa. Nous l'attendrons directement.
Par télépathie, Cyrillis dit à Kyner de ne plus en rajouter, que tout allait bien.
- Silence radio sur cette affaire. Je verrai quand je pourrai en parler au Sénateur. D'ici là, vous oubliez ce qui vient de se passer.
Kyner hocha la tête et dit aux hommes de remballer le matériel et de se préparer au décollage.
A suivre...
