12-02-2011, 04:12 PM
(This post was last modified: 12-02-2011, 04:54 PM by Darth Nico.)
[GUARDIAN OF ETERNITY]
La nuit tombait sur Vortex, mais les vents violents ne retombaient pas.
La Cathédrale vibrait tout entière des mugissements répercutés entre ses parois cristallines, qui devenaient le chant de mille esprits tourmentés. La flotte de Barhugam avait pris ses derniers, aux dépends des malheureux Vorrs, qui durent se tasser dans les ailes, afin de laisser les pièces les plus spatieuses aux envahisseurs. Ceux-ci se comportaient en barbare, cassaient, brisaient, sans ménagement, brutalisaient les Vorrs qui ne leur laissaient pas la place assez vite.
Les Gamoréens finissaient d'apporter les affaires de Sirius Ranfeust dans la salle la plus haute, d'où l'on avait une vue sur le désert blanc mouvant.
Il régnait un désordre incroyable parmi les occupants. Les clans, unis sous Konen, se battaient pour se répartir les chambres. Quelques combats éclataient, à l'arme blanche ou au blaster. Le capitaine Feron montait au dernier étage et dut enjamber plusieurs cadavres mutilés. Les sous-officiers tentaient de maintenir l'ordre. Ils étaient pris à partie à leur tour.
Feron entra chez Ranfeust :
- Au rythme où cela va, ce sera l'anarchie généralisée dans moins d'une heure.
- Vous êtes leur officier, capitaine. C'est à vous de tenir vos troupes.
- Franchement, qu'espériez-vous, Ranfeust, en nous faisant venir ici ?
- Mais poursuivre l'oeuvre de Konen, voyons...
- Ne me faites pas rire... Regardez plutôt les choses en face : nous ne sommes plus qu'une bande de fuyards désorganisés. Nous sommes surtout dangereux pour nous-mêmes.
- Un serviteur du côté obscur ne manque jamais de ressources...
- Et d'où lui viennent-elles ?
- Du côté obscur, justement... A ce propos, j'ai un moyen de réunifier nos troupes.
- Tiens donc...
- Je vais vous charger d'annexer une planète voisine. Voilà qui devrait leur permettre d'épancher leurs ardeurs guerrières.
- Un ennemi commun... Oui, c'est une bonne solution. C'est même la seule à l'heure actuelle.
- Je vous envoie sur Adumar. C'est une planète encore plus reculée que celle-ci... Elle devrait plaire à un homme comme vous. Elle est dirigée par une caste militaire. Chaque homme acquiert du prestige et des promotions par sa valeur au combat. Un virtuose de la lame comme vous ne devrait pas avoir de mal à s'y faire une place.
- La première place, je suppose ?
- Le bras droit de feu le général Konen ne saurait se contenter de moins, non ?... Vous soumettrez cette planète et vous enrôlerez le maximum de ces guerriers. Ils ne sont pas alignés, donc ils devraient se réjouir de trouver une cause pour se battre.
- D'autres barbares qu'on ne peut faire obéir que si on leur promet la guerre.
- Tout à fait le genre de créatures, dit Ranfeust, dont vous avez l'habitude. Vous êtes un chef de guerre, capitaine, et moi je vous renvoie au front.
- Qu'espérez-vous ?
- Je vous l'ai dit : poursuivre l'oeuvre de Konen. Faire trembler la République.
- Je vais être franc avec vous, Ranfeust : Konen avait confiance en vous. Mais moi, je ne vous connais pas. J'ignore d'où vous venez. J'ignore même exactement ce qui se cache derrière Sabre-Noir. Konen lui-même était-il au courant ?
- Pas entièrement...
- Je n'aime pas les gens dissimulateurs et rusés comme vous. Vous avez tout du traître.
- Je vous rappelle, dit Ranfeust en tâtant son sabre-laser, que je n'aurais pas besoin de vous frapper dans le dos pour me débarrasser de vous.
Feron ne répondit rien. Il sortit et alla voir ses officiers.
Quand il fut sorti, un tourbillon lumineux se forma devant Ranfeust et s'agglutina pour composer une forme humanoïde, faite d'un tissu d'étoiles.
- Bonjour, Cronal.
- Ce Feron est ambitieux...
- Il tient de Konen, après tout. Mais nous sommes encore au-dessus de lui, et il le sait.
- Vous l'envoyez sur Adumar pour l'éloigner ?
- Non, nous avons vraiment besoin de renforts. Et les Adumariens sont de puissants guerriers. Et suffisamment isolés pour ne pas se poser de question quant à la Nouvelle République.
- Nous nous réunirons tous les trois quand Feron sera parti.
Cronal se dispersa en une fumerolle lumineuse où scintillaient quelques petites lueurs.
Feron décollait à la tête de sa formation d'élite, la Garde Ecarlate, composée des meilleurs guerriers formés par Konen.
Avec le départ de ces brutes, le calme revint petit à petit dans la Cathédrale.

Feron, exaspéré par l'attitude de Ranfeust, avait une colère à vider. C'est Adumar qui allait payer pour ça !
Sa flotte surgit en orbite de la planète. Elle était gardée par plusieurs escadrons de chasseurs anciens.
Ils se mirent en formation d'attaque et contactèrent le vaisseau-amiral.
- Ne leur répondez pas, dit Feron à son second, qui était un neveu de Konen. Parez à l'attaque.
Barhugam ne comptait pas dans ses rangs de virtuoses du combat spatial. Il fallait donc jouer sur l'effet de surprise.
Les vaisseaux surarmés ouvrirent le feu. Les Barabels avaient mis autant de canons qu'ils le pouvaient, au point que leurs vaisseaux en étaient littéralement hérissés. Ces orgues de morts crachèrent des milliers de tirs, qui dispersèrent la flottille. D'autres escadrons décollaient d'Adumar, mais ils furent pris sous une pluie de tirs désordonnés. Les Barabels ne touchaient guère d'une fois sur cinq, mais vu leur supériorité de feu, cela suffit pour mettre en déroute les renforts. Une sphère de bombardement orbital s'approcha, et fracassa deux petites stations de défenses et quatre destroyers d'Adumar. Pendant ce temps, les Tie modifiés, équipés de lourds canons à plasma, descendaient et frappaient les patrouilles aériennes, ouvrant la voie aux bombardiers, qui lachèrent leurs charges de plasma sur les bases terrestres.
Les destroyers prenaient le relais en larguant des stations à chenilles, qui se fixèrent au sol et déployèrent leurs canons géants. Une armée qui arrivait en panique depuis la capitale fut aplatie, puis pilonnée par les bombardiers, tandis que les Tie déferlaient sur la capitale, en hurlant de tous leurs moteurs.
Un escadron Adumar prit à revers les chasseurs Tie. Ceux-ci remontèrent dans l'espace avec les bombardiers. Les stations de combats ouvrirent le feu sur ces nouveaux renforts, pendant que les quatre destroyers de Feron descendaient lentement mais sûrement, implacables, et transperçaient les fragiles chasseurs ennemis. Les stations terrestres roulèrent à pleine vitesse sur la capitale. Les destroyers envoyèrent des escadrons d'airspeeder Barabels eux aussi alourdis d'autant de canons que possibles.
En quelques minutes, ils étaient sur la cité principale d'Adumar, une forteresse cernée de plusieurs murs d'enceintes et semaient la panique. Une pluie de tirs s'abattait des destroyers, pendant que les engins à chenilles défonçaient les murs d'enceinte.
Feron prit la tête d'un escadron de Tie de sa garde d'élite et se posa sur le haut du palais. Pendant ce temps, trois autres stations terrestres étaient directement des destroyers sur la ville. L'infanterie lourde en jaillissait et se répandait dans la ville comme une épidémie.
Alors que les dernières défenses aériennes d'Adumar étaient pulvérisées, Feron et ses soldats avançaient sur la terrasse du palais. Dix humains arrivèrent pour faire face. Ils portaient des blastépées, l'arme traditionnelle des combats d'Adumar.
![[Image: 329px-Blastsword-tur.jpg]](http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20100601202843/starwars/images/thumb/8/87/Blastsword-tur.jpg/329px-Blastsword-tur.jpg)
Les Barabels prirent leurs vibro-haches et Feron prit son pique de force, hérité de son temps dans la garde impériale de Palpatine.
Il s'arrêta et lança aux Adumariens :
- Je suis le capitaine Endeaven Feron, chef de l'armée Barhugam. Je vous ai défiés et vous avez déjà perdu. Rendez-vous et reconnaissez-moi comme votre général.
Les Adumariens, fous de colère, activèrent leurs blastépées et chargèrent. Une escarmouche sanglante s'ensuivit. Des six Barabels de la garde de Feron, trois furent tués et les autres blessés. Feron reçut plusieurs coups superficiels mais transperça tous ses adversaires. Une autre troupe de Barabels se posait. Feron exécuta ses derniers ennemis et entra dans le palais. Il trouva la salle du trône, où le dernier carré de la noblesse s'était réuni.
Feron lança son arme sur le trône. Elle s'empala sur le dossier. Les Barabels entrèrent dans la salle, écartant tout le monde.
- Je suis votre nouveau maître... Si quelqu'un le conteste, qu'il s'avance.
Deux hommes firent un pas en avant.
Les Barabels allaient se jeter sur eux. Feron leur dit d'attendre.
Il s'approcha sans se presser du trône et récupéra son arme. Il la fit tournoyer et la prit bien en main.
Puis il se jeta sur deux ennemis et en eut finit en quelques passes d'armes. Les deux hommes tombèrent, empalés.
Feron alla sur le trône et s'y assit.
- A présent, que tous s'agenouillent devant moi.
Il y avait des guerriers, des serviteurs, des enfants. L'un après l'autre, ils posèrent un genou à terre et baissèrent la tête.
Dehors, la bataille avait cessé. La ville fumait de partout et les clameurs retombaient peu à peu.
Le calme qui s'ensuivit était sinistre.
- Je suis votre général et votre roi, proclama Féron. Vous faites désormais partie de Barhugam, l'armée des guerriers les plus féroces de l'univers.
Les portes de la salle s'ouvrirent en grand. Une fille d'une vingtaine d'années, en tenue de combat entrait, un blastépée à la main. Elle avait une écume de haine à la bouche.
- Je te défie, lança-t-elle.
Feron sourit en la voyant.
Dans la salle, tout le monde murmurait : "la princesse..."
- Tu as tué mon père, là-haut, rugit-elle. Tu vas le payer.
Feron se leva et reprit son arme.
- Tu veux me défier, toi aussi ?
La fille tremblait de rage et de peur. Elle brandissait son blastépée fièrement. Feron se mit en défense. Elle courut sur lui en criant. Il évita ses coups maladroits, puis lui envoya un coup de genou dans le ventre et la désarma. Il l'empêcha de tomber en la chargeant sur ses épaules.
Les Barabels éclataient de rire, alors qu'elle rageait, ridicule et impuissante, pendant que Feron l'emmenait. Elle battait des pieds et des mains. Le capitaine ouvrit la première chambre venue et la jeta sur le lit. Suffoquée, elle resta sur le dos un moment. Feron enlevait ses gants et le haut de son armure en ricanant. Elle fit semblant d'être vaincue, et bondit sur lui alors qu'il s'approchait. Il l'attrapa par les poignets, la repoussa et la gifla. Elle retomba sur le lit.
- J'ai tué ton père, vaincu ton peuple, princesse... Comment te nommes-tu au fait ?
- Karmila, fit-elle entre ses dents.
Feron s'approcha d'elle et la prit par le menton :
- J'ai besoin d'une reine...
Elle se mit à trembler. Feron la plaqua sur le lit et se jeta sur elle.
Dehors, les Barabels ricanaient en entendant le lit grincer la fille se mettre à crier.
La nuit était tombée quand Karmila, humiliée, partit dans la salle de bains, défigurée par le chagrin. Les Barabels occupaient la ville et enrôlaient déjà tous les hommes valides. Feron regardait le plafond de la chambre, haineux.
A suivre...
