27-02-2011, 08:58 PM
(This post was last modified: 28-02-2011, 10:29 PM by Darth Nico.)
[GUARDIAN OF ETERNITY]
La flotte d'Antilles surgit en orbite de D-Tronic.
- Nous aurions dû nous occuper sérieusement de cette planète depuis longtemps, dit Saruman.
- Nous allons rattraper le temps perdu, dit Katarn, croyez-moi.
L'escadron Rogue se déploya autour du vaisseau, en formation de défense.
- C'est trop calme par ici, dit Tycho Celchu.
Il n'y avait presque pas de défense planétaire autour de la planète artificielle. Le vaisseau Avalon arrivait, suivi du transport de Katarn et Jaggath.
- Tous les senseurs en balayage maximum, dit Antilles. Que chaque appareil avance à vitesse réduite, et signalez toute source d'énergie suspecte.
Le capitaine Feron et ses Barabels se trouvaient au poste de commandement de la planète, avec les dirigeants de D-Tronic, des cyborgs, mi-homme mi-droïds, aux cerveaux améliorés.
- Pas de nouvelle de Ranfeust ?
- Non, capitaine. La dernière transmission disait que l'amiral Thrawn quittait le chaudron, après avoir détruit le second vaisseau de la flotte de la République.
- Oui et voilà le premier qui nous arrive dessus.
- Nous recevons une communication, dit un ingénieur. C'est la République.
- Prenez la communication, dit Feron, et faites durer. Dites leur que vous n'avez pas d'intentions hostiles, qu'ils peuvent approcher.
- Capitaine, ils vont vouloir atterrir.
Feron hésitait. Ce maudit Ranfeust qui ne lui disait pas tout, et qui était parti avec Thrawn sans laisser d'instructions.
- Indiquez-leur un plan d'atterrissage sur l'extérieur de la station. Faites les patienter comme vous voudrez... Vous deux, venez avec moi, dit-il aux deux neveux de Konen.
Il descendit vers le centre de la station. Les couloirs étaient gardés par des droïds dernière génération, et plusieurs soldats dans des armures de troopers améliorées.
- Où allez-vous ? dit un officier à Feron.
- Accès aux laboratoires centraux.
- Vous n'avez pas d'autorisation pour y accéder.
- En l'absence de Sirius Ranfeust, c'est moi qui commande ici.
- Je répète : vous n'avez pas le droit. Nous n'avons aucune...
L'officier ne put finir sa phrase car un Barabel lui infligeait un étranglement à distance et le soulevait de terre.
- Alors, lieutenant ? J'ai mal entendu...
Le second Barabel grogna sur les soldats, qui reculèrent de quelques pas.
- Laissez... passer...
Le Barabel relâcha son étreinte. L'officier tomba par terre. Feron lui passa par-dessus. Il ouvrit la porte des laboratoires de haute sécurité, et ignorait à ce moment qu'il scellait son destin.
- Nous allons bien voir ce que Ranfeust cache là-dedans...
Il prirent une plateforme, qui les amena à un laboratoire, avec de nombreux ordinateurs disposés autour d'une cuve. Très méfiant, Feron gardait son pique de Force à portée de mains. Les Barabels flairaient quelque chose de malsain dans la pièce.
Trois cyborgs faisaient des relevés sur la cuve à l'aide de divers instruments. Ils levèrent la tête et dirent, effrayés :
- Vous n'avez pas le droit d'être ici...
- Ce droit, je viens de le prendre, dit Feron en attrapant par le col un des scientifiques. Que faites-vous ici ?
- Je ne peux pas vous le dire, sauf si Ranfeust...
Feron souleva le cyborg comme un fétu de paille et le mit au-dessus du bassin :
- Tu vas finir dans cette cuve si tu n'es pas plus bavard...
Feron regarda le bassin et vit une silhouette blanchâtre immergée, reliée à la surface par plusieurs systèmes de survie. Il jeta le scientifique sur le sol, comme un paquet de vieux linge, et inspecta l'eau.
Les Barabels faisaient signe qu'il était malsain de s'approcher. Feron mit un genou à terre pour mieux inspecter la cuve. Il lui semblait entendre quelqu'un parlait...
- Qu'est-ce que cette créature ? souffla-t-il, sans attendre de réponses des cyborgs, qui avaient peur -peur des Barabels mais plus encore peur de la créature dans l'eau.
Le communicateur de Feron grésilla :
- Les Républicains se posent sur la station. Le vaisseau principal reste en orbite.
- Je vais m'en occuper, dit Feron.
Il coupa son transmetteur.
Les Barabels, qui ne comprenaient rien à la technologie, avancèrent comme des soudards, en repoussant les cyborgs. Ils inspectaient les consoles, fâchés de ne rien comprendre aux écrans de contrôle, aux données médicales et aux relevés d'observations qui défilaient sur les écrans.
- Vous allez tout nous dire, dit l'un des neveux, pour se donner une contenance.
On entendit un "plouf" : Feron venait de tomber à l'eau !
Les Barabels grognèrent et sortirent leurs haches énergétiques.
- Nous... nous n'y sommes pour rien ! hurla un des cyborgs. Il est tombé tout seul !
Les Barabels coururent au bord du bassin et se regardèrent, bêtement. Feron était sous l'eau et descendait vers le fond. Un des Barabels trempa le doigt : elle était bonne !
- Nous... nous allons le sortir de là, promis !
Un Barabel se mit torse nu et plongea. Il hurla dès qu'il toucha l'eau et se précipita avec la Force hors du bassin. Il se tordait de douleur par terre, son frère s'approcha, stupide, ne sachant que faire. Il lui donna quelques claques pour le calmer. Le gros Barabel avait son épaisse peau qui fumait de tous les pores.
L'autre grogna et brandit sa hache :
- Vider la cuve ! Vite !
Son frère, cuit comme un homard, se relevait avec peine, encore étourdi.

Feron coulait lentement. Il ouvrit les yeux et crut qu'il était dans l'eau depuis des heures. Il était en suspension à l'horizontale, face à la créature blanchâtre, retenue au fond par une dizaine de tuyaux. Feron la voyait très floue, mais discerna un humanoïde, un vieillard recroquevillé, avec une tête conique et une paire d'yeux qui dépassaient de chaque côté.
- Je suis content que tu sois venu à moi, lui dit le vieillard par télépathie. Je suis retenu prisonnier ici, affaibli par les drogues que m'inoculent ces machines...
- Qui êtes-vous ? répondit Feron dans sa tête.
- Il y a de cela des millénaires, j'étais l'Empereur de mon peuple, les Rakata. Nous régnions sur toute la galaxie. Nous étions l'Empire Infini... On m'appelait Katau. Connais-tu Cronal ?
- Cronal ? Le chef des Renseignements impériaux s'appelait comme ça.
- C'est de ce Cronal dont je te parle, mais il a bien changé... Il a fusionné sur Khomm avec une entité très puissante, venue d'une autre galaxie. Celle-ci a ouvert une porte à travers les dimensions et m'a emprisonné, avec d'autres esprits, dans son "enfer"...
- Je ne comprends pas...
- Peu importe. Sache juste que je me suis échappé... Cronal veut se servir de moi pour appeler mon peuple ici... Pour que les Rakata déferlent à nouveau sur le monde. Cronal sait que l'Empire Infini ne répondra à l'appel que si c'est moi, Katau, qui les appelle.
"Actuellement, les Rakata affrontent les esprits des Jedi dans la porte de l'Eternité. Ils sont tout prêts d'arriver dans cette galaxie. Mais Cronal veut diriger à ma place. Il se sert de D-Tronic pour ouvrir la porte. Il déléguera le commandement de l'armée à Ranfeust, pendant qu'il dirigera dans l'ombre. Ils veulent me forcer de remettre mon pouvoir à Ranfeust, tu comprends ?... Si je le dis, les Rakata obéiront. Et si je refuse, Cronal me détruira...
"Toi, tu peux m'aider à changer cela... Tu peux prendre la place de Ranfeust à la tête de mon armée. Tu es un officier courageux et impitoyable. Tu mérites d'être le leader de mon peuple. Je t'initierai aux secrets qui sont les miens... Je t'ouvrirai la voie vers un pouvoir comme on n'en a jamais vu sur la Galaxie... Un pouvoir digne de celui des Sith... l'essence même du côté obscur...
- Et en contrepartie ? Car tu ne peux pas me donner tout cela sans contrepartie...
- Je veux que tu me sortes de là... Ranfeust n'est pas là, Cronal non plus. C'est le moment d'agir...
- La République est là.
- Justement, c'est le moment ou jamais. Ouvrons la porte. J'appellerai mes guerriers et ils détruiront cette flottille en un rien de temps.
- Si tu es si puissant, pourquoi ne t'es-tu pas libéré ?
- Ma longue captivité m'a affaibli. Mais je connais le moyen de retrouver ma puissance perdue... Grâce aux esprits des Jedi qui combattent dans la Porte... Voici ce que nous allons faire... Mais avant, je veux que tu me jures fidélité.
- Et si je refuse ?
- Tu ne ressortiras plus de cette cuve...
Feron se débattit mais sentit qu'il ne pouvait remonter.
- Combien de temps peux-tu tenir sans respirer ? dit Katau... C'est le temps qu'il te reste pour décider.
Feron bougea, mais il perdait encore plus d'air. Il essaya de remonter, rien n'y faisait. Une force invisible le maintenait au fond.
- Comme il serait stupide de mourir noyé, alors qu'un petit oui de ta part t'offrira ta revanche sur Ranfeust, et sur la République...
Feron s'immobilisa. Il sentait que ses poumons n'en pouvaient plus. Il relâchait encore de l'air, il serait bientôt à bout.
- J'accepte, dit-il dans sa tête.
- Pardon ?
- J'accepte ! J'accepte ton pacte !
- Bien...
Une lueur orangée brilla dans les yeux de Katau. Feron fut renvoyé d'un coup vers la surface.
Il inspira, paniqué, dès qu'il eut la tête dehors et s'accrocha au rebord.
Les deux frères Barabels l'aidèrent à sortir.
Feron cracha de l'eau, toussa puis se releva, titubant. Il était dans un état second. Les Barabels ne comprenaient rien.
Feron tira son arme et la mit sous la gorge d'un cyborg :
- Sortez-le de la cuve !
- Je ne peux pas...
Feron lui passa son arme à travers la gorge. Les Barabels sortirent leurs haches et vinrent épauler leur chef.
Cinq autres cyborgs reculaient.
- Vous serez tous morts dans la minute si vous n'obéissez pas, dit Feron. Sortez-le de là ! Je prends le commandement de cette planète !
Deux cyborgs s'approchèrent d'un panneau de contrôle et commencèrent à remonter Katau. Soudain, un autre scientifique sortit un blaster et tira sur les consoles.
- Vous ne pouvez pas !
Un Barabel envoya sa hache sur le scientifique, lui fendant le crâne, puis la récupéra par télékinésie. Plusieurs signaux d'alertes s'étaient déclenchés. Les signaux vitaux passaient au rouge.
Feron plongea dans le bassin, trancha les cables avec son arme et attrapa le corps chenu du vieux Rakata. Il remonta à la surface et le sortit de l'eau. Pendant qu'il plongeait, les Barabels avaient tué tous les scientifiques. Ils gisaient dans leur sang, à terre ou contre les consoles.
- Bien. Nous n'avions plus besoin d'eux, dit Feron.
La porte du laboratoire s'ouvrit. Katarn et Jaggath entraient, sabres en main.
- Nous nous demandions où vous étiez, capitaine, et ce qui se passait sur cette station, dit Katarn. Nous avons nos deux réponses en même temps.
Les Barabels s'interposèrent entre Feron et les Jedi.
- Au nom de la République, vous êtes en état d'arrestations pour crimes de guerre et crimes contre la civilisation, dit Jaggath.
Feron prit son arme :
- Vous ne m'aurez pas vivant.
Les Jedi virent le Rakata recroquevillé au bord de l'eau :
- Qui est-ce ? dit Katarn... Quelle monstruosité se préparait encore ici ?
Jaggath alluma son double-sabre :
- Ils auront le temps de nous l'expliquer. Jetez vos armes...
Les Barabels invoquèrent le pouvoir du côté obscur pour entrer en transe de Rage, comme leur avait appris leur oncle. Ils attaquèrent en même temps avec leurs haches imbibées d'énergies destructrices.
Feron se releva et s'enfuit. Kyle bondit vers lui pendant que Jaggath s'attaquait aux neveux. Il resta en défense contre les coups de hache brutaux des Barabels. Il maniait avec rapidité sa double-lame, qui crépita sous les coups furieux. Il les repoussa et courut sur eux. Il trancha le manche de la hache du premier Barabel et poursuivit ses attaques sur le deuxième. Il était encore plus enragé que l'autre, ce qui ne suffit pas face au Bothan qui, en quelques passes habiles, lui brisa sa hache et le frappa à l'épaule, puis le fit mettre à genoux.
Feron courut vers la plateforme de l'autre côté du laboratoire. C'était sans compter avec les pouvoirs de Katarn, qui rattrapa d'un saut le capitaine et le renversa avec la Force.
- Où pensiez-vous aller ? lui dit-il, le sabre sur sa gorge.
Katarn le releva et lui attacha les mains dans le dos :
- En avant, et pas de geste suspect.
Il appuya le bout de sa lame entre ses omoplates. Ils n'étaient qu'à deux portes du laboratoire. Katarn était content que cette opération se termine enfin.
- A ce sujet, où est Ranfeust ?
- Je l'ignore...
- Qui commandait le vaisseau qui nous a attaqués ?
- Je l'ignore, Jedi...
- Nous te ferons parler, va, dit Katarn. Ou plus simple : nous fouillerons dans ta tête. Même si je n'aimerais pas être celui qui plongera dans ton esprit...
A ce moment, une explosion secoua le laboratoire, jetant Feron et Katarn par terre.
:shock:
Jaggath avait été projeté contre le mur. Il rouvrit les yeux mais sa vue vacillait. Il voyait le vieillard, qui gisait à terre il y a encore quelques instants. Il était entouré d'une aura maléfique faite d'esprits torturés et difformes.
Il exultait d'une joie malsaine, dans une langue inconnue. Le Bothan fit venir son sabre à lui. Le laboratoire était dévasté. La pièce ressemblait soudain à une antichambre de l'enfer. Des esprits agonisants voltigeaient dans la pièce ; des vapeurs marron s'élevaient du sol, et suppuraient des murs et du plafond. Jaggath était enserré par les esprits, comme dans mailles qui se resserraient à chacun de ses mouvements.
Le vieillard s'était relevé. Il approcha des deux Barabels, assommés et tendit ses mains crochues vers eux. Il lança des éclairs rouges sur les deux, comme s'il se vidait d'une rage accumulée pendant sa captivité. Puis il regarda les deux corps fumants et aspira leur énergie, par des éclairs qui revinrent vers lui.
Jaggath se débattait comme il pouvait mais les esprits hurlaient de plus en plus fort et le pressaient contre le mur.
Katau avait absorbé l'énergie des deux Barabels et jubilait, empli d'une énergie démoniaque qui palpitait en chacun de ses veines.
Feron s'était relevé le premier et entra dans le laboratoire, suffoqué par les émanations pestilentielles. Il ramassa son arme que l'explosion avait projetée et vit Katau.
- A genoux, mon serviteur, dit le Rakata, la bave aux lèvres.
Subjugué, Feron tomba à genoux.
- Bien, capitaine... Vous me servirez fidèlement à présent.
Les esprits relâchèrent Jaggath. Le Bothan alluma son sabre ; Feron dégaina son pique de Force et se mit face à lui. Le Bothan se mit en garde et attaqua. Feron était très rapide et habile ; l'expérience de Jaggath fit la différence : il brisa son arme en deux, et envoya le capitaine à terre. Il se mit face au vieillard :
- Qui es-tu ?
Le Rakata sortait toutes ses dents. Il fit venir à lui les deux morceaux du pique et, quand il les prit en mains, ils se mirent à crépiter de flammes pourpres.
- Capitaine, vous irez ouvrir la Porte de l'Infini... Mon peuple gronde sur le seuil...
Jaggath n'hésita plus et dit :
- J'ignore qui tu es, mais ma curiosité passera après la sécurité de la Galaxie. N'attends aucun répit de ma part.
Le Jedi fit tournoyer son arme et se lança à l'attaque. Malgré son énergie démoniaque, Katau recula face aux assauts ; le Bothan attaqua sans relâche et trancha la main du vieillard. Celui-ci hurla effroyablement, ce qui projeta une onde de choc qui rejeta Jaggath en arrière. Celui-ci, poussé à bout, repartit à l'attaque : Katau n'eut pas le temps de se défendre, le Bothan lui passa son arme au travers du corps.
Katarn arrivait à ce moment dans le laboratoire. Il alluma son sabre et le lança, pour briser l'autre moitié de l'arme que Feron allait ramasser. Il fit revenir son sabre à lui. C'est alors que Katau agrippa l'arme de Jaggath et projeta des éclairs à travers elle : frappé de plein fouet, le Bothan dut lâcher son arme. Katau l'empala à son tour et l'acheva par d'énormes décharges électriques.
Katarn sauta mais Katau le repoussa par une vague d'esprits hurlants. Katarn se reçut par terre et lança son sabre sur le Rakata. Il lui lacéra le visage, reprit son arme et courut vers Jaggath, qui agonisait :
- Ils vont... ouvrir... la porte... Evacuez...
- Je vous emmène, dit Katarn, qui allait le charger sur ses épaules.
- Trop tard...
Jaggath rendit l'âme avant que Katarn ait rien pu tenter. Il sentit alors le sol et le plafond vibrer et n'eut que le temps de se jeter dehors avant que le laboratoire ne soit détruit !
Il prit son com' et hurla l'ordre d'évacuer :
- Immédiatement ! Immédiatement !...
Accablé, terrifié, il prit la plateforme pour évacuer, alors que la planète entière se mettait à vibrer. Le tourbillon au centre de la planète se reformait et, dans la porte, les Jedi virent revenir à eux l'armée innombrable des Rakata.
De son côté, Feron emportait le vieillard blessé.
- Déposez-moi là, dit Katau quand ils arrivèrent à l'infirmerie. Et vous, allez vous assurer que nos ennemis ne quittent pas cette station. Approchez...
Le Rakata mit sa main sur la poitrine du capitaine :
- Une partie de mon pouvoir... En attendant mieux...
Feron ne ressentit d'abord rien, puis une violente douleur le plia en deux, et le tortura à le faire hurler.
- Toute vie n'est que douleur, sussura le vieillard.
Feron se releva, asphyxié. Il se rattrapa à une table, chancela, tapa contre une armoire. Un feulement lui sortait de la gorge.

Katarn courait vers la sortie, au milieu du personnel en panique, avec les soldats qui ne savaient plus où donner de la tête. Dans le com', Saruman dit au Jedi qu'ils arrivaient pour l'aider à sortir.
- Bien reçu, dit Katarn, mais c'est de la folie, vous devriez évacuer.
- Nous sommes là pour vous soutenir !
- Vous ne savez pas ce qui s'est passé...
Katarn redoubla de vitesse, en passant d'un bloc à un autre par les passerelles, alors que le tourbillon prenait de plus en plus d'ampleur. Dans la porte, les Jedi étaient submergés par les flots de Rakata, qui s'engouffraient dans les passages ouverts par Cronal. Et ils se matérialisaient peu à peu dans la station, à mesure que le tourbillon s'étendait à tout D-Tronic.
Katarn en affronta deux, puis en vit une dizaine arriver par le couloir. La garde Avalon se heurta aussi à eux, encerclés brusquement dans un hangar. Ils se mirent en formation de tortue, et repoussèrent ces assaillants sortis de nulle part.
Le tourbillon s'amplifiait : des vaisseaux archaïques commençaient à jaillir.
- Evacuez la station, ordonna Antilles. Nous allons la détruire.
L'escadron Rogue était parti en reconnaissance et vit jaillir plusieurs appareils, qu'ils détruisirent sans se poser de question. Soudain, plusieurs vaisseaux lourds sortirent du tourbillon. Surpris, les Rogue se mirent en formation et envoyèrent leurs torpilles groupées.
- Il en sort d'autres !
- Repliez ! cria Antilles. Repliez !
Depuis l'infirmerie, Katau sentait venir son peuple. Il tendit sa main restante vers le plafond et commença à se dématérialiser. Il se reforma au sommet de la station, et accueillit son Empire qui resurgissait devant lui. Les Rakata le sentirent et redoublèrent d'ardeur contre la Garde Avalon, Katarn et les Rogue. Antilles approchait pour attaquer la flotte de plus en plus nombreuse.
- Mais d'où sortent-ils ?
On éprouvait une terreur mystique devant ce tourbillon chaotique qui crachait ces êtres sortis du fond des temps.
Katau avait lancé une incantation, comme une imploration aux étoiles, dont certaines se mirent à briller plus fort. Dans le hangar, Avalon avait repoussé les Rakata. Ils reprirent leur chemin vers la sortie. La porte s'ouvrit devant eux : Feron. Il tenait deux lames vibrantes à la main, et son regard crépitait d'une flamme de haine. Il bondit avec une vigueur surnaturel, comme un fauve. D'autres Rakata se matérialisaient. Saruman dégaina le glaive de Barkan et attaqua Feron pendant que ses hommes refluaient.
La vigueur maléfique insufflée par Katau rendait donnait à Feron une puissance surhumaine. Saruman brandissait son lourd bouclier d'assaut et devait se protéger du capitaine déchaîné.
Katau avait presque terminé son incantation. Une colonne de lumière pourpre s'était formée autour de lui, et semblait monter jusqu'aux plus lointaines galaxie. Katarn sentit l'afflux du côté obscur ; au lieu de partir vers un transport, il monta au sommet de la planète :
- Je dois l'arrêter ! cria le Jedi. Que les Rogue n'essaient pas de s'approcher !
- On va le bombarder ! dit Celchu.
- Non, surtout pas !
- De Celchu à Antilles : nous passons à l'attaque avant qu'il ne soit trop tard.
Les Rogue foncèrent vers le toit où se dressait la colonne de lumière et envoyèrent leur dernière bordée de torpilles. Les engins partirent comme des comètes et au moment où elles auraient dû le frapper, dévièrent de leur route et repartirent à l'envoyeur !
Les Rogues cassèrent leur formation dans la panique. Deux X-Wing se heurtèrent, explosèrent, alors que deux autres étaient frappés de plein fouet par leur propre torpille. Les autres s'en tiraient, endommagés par les explosions multiples.
Katarn arrivait sur le toit, sabre en main. Saruman, qui s'était défendu jusque là, jeta son bouclier et attaqua résolument. Malgré sa rage subite, Feron ne put faire face et bientôt Saruman lui transperça le coeur, enfonça bien et ne lui retira sa lame que quand le capitaine fut vraiment raide et inerte.
Sur la vingtaine d'hommes qui était venu avec lui, il n'en restait plus que sept, qui achevaient les Rakata, qui comptaient peut-être cinq fois plus de victimes.
- C'est affreux, capitaine...
- Partons vite... Nous ne pouvons plus rien pour cette planète... ni pour Katarn.
Le Jedi n'arrivait pas à approcher, à cause de tourbillons hurlants en sens contraire qui protégeaient Katau. Les Rogue rentraient vers le vaisseau, les derniers Avalon décollaient, alors que le tourbillon s'était dilaté, englobant toute la planète. Les Rakata étaient innombrables, et les vaisseaux continuaient à sortir.
Soudain, la colonne de lumière se rétracta et disparut entièrement. Katarn reprit sa course. Il vit que le vieillard tenait une fine lame de lumière pourpre en main et lui souriait. Il leva le bras et projeta cette lame dans le coeur du tourbillon. Celui-ci se résorba très rapidement, emportant avec lui les fantassins, tandis que la flotte continuait à se déployer autour de D-Tronic. Katarn leva son sabre. Il allait frapper quand Katau plongea de dos dans le tourbillon.
Le Jedi, qui ne comprenait plus rien recula, terrifié. Le transport Avalon passait près de lui. Ils le récupérèrent et partirent à pleine vitesse sur le vaisseau. La flotte Rakata s'organisait.
Antilles, terrifié, voyait cette immense armée se former.
- Nous n'avons pas le choix, dit-il, désespéré. Nous devons partir...
Les Rogue arrivaient à bord, les Avalon étaient en approche.
Il n'y avait rien à faire, rien...
Quand tout le monde fut en sécurité, Antilles ordonna le départ. Les chasseurs Rakata affluaient vers eux.
Lentement, le vaisseau de la République, tout son équipage consterné, affligé et apeuré, se prépara au saut en hyperespace. Alors qu'un bâtiment de guerre de l'Empire Rakata ouvrait le feu, ses tirs passèrent dans le vide car le vaisseau de la République avait déjà sauté dans le Vide.
Dans la Porte, une vague pourpre déferlait sur les Jedi, les emportant tous, les balayant comme la marée haute, alors que les Rakata continuaient d'arriver du fond de l'espace.

La fièvre de Luke ne retombait pas. Les quelques élèves de la Vallée étaient autour de lui : Yun et Sariss, ancien élèves de l'Inquisiteur Jerec, revenus de la galaxie parallèle ; Dorsk 81, et quelques autres.
Luke gémissait :
- Sadim... Jaggath...
Il voyait tout ce qui se passait sur D-Tronic. Il voyait déferler l'armée Infinie, il voyait Katau plonger dans le tourbillon, Antilles partir...
Il se tordait de douleur et soudain, reprit conscience et s'assit.
- Nous devons partir, dit-il.
- Maître, vous devez vous reposer, dit Sariss.
Luke se mit debout, d'un coup parfaitement rétabli.
- Je ne plaisante pas, dit-il, la peur dans la voix. Nous devons quitter la Vallée... N'emportez que le minimum... Vos sabres, les holocrons... Laissez tout le matériel... Dorsk, va prévenir les soldats de partir en même temps que nous.
La République avait en effet une base à proximité de la Vallée.
- Voyons, maître, que se passe-t-il ? demanda Yun. Nous avons le droit de savoir.
- Une menace... Très puissante, et nous ne pouvons y faire face...
Luke paraissait si convaincant que ses élèves commencèrent à s'inquiéter réellement. On vit alors arriver les esprits de la Porte : Thembee, Tel et les autres.
- Nous n'avons pu tenir plus longtemps, dit Bellerophon. Le pouvoir qui nous a chassés...
- Je sais, dit Luke, je sais...
- Ils arriveront bientôt ici, dit El Daoud.
- Comment faire alors ?
- Il n'y a qu'un moyen, dit Thembee. Il vous faut détruire la vallée.
- Mais ce n'est pas possible, elle renferme des milliers d'esprits...
- Si vous laissez la vallée intacte, dit El Daoud, Katau s'emparera de ces esprits...
- C'est affreux...
- Moins affreux que d'empêcher Katau d'arriver. Détruisez la Vallée, dit Kyrian Tel, et les esprits seront toujours dans la Force. Sinon, ils seront absorbés par Katau...
Luke sortit hors des grottes de la vallée. Les officiers de la République, avec à leur tête le commandant Costykian, arrivaient pour demander des explications :
- Un seigneur du côté obscur arrivera bientôt ici, dit Luke. Croyez-moi, je n'ai pas le temps de vous expliquer... Mais Katarn vous dira... C'est affreux, ils n'ont rien pu faire.
- Vous êtes sûr que vous vous sentez bien ?
- Aussi bien que je peux, commandant, malgré la fièvre. Ecoutez-moi, il faut... il faut détruire la vallée...
- Vous n'y songez pas...
- Je le fais pour protéger les esprits...
- Ecoutez, Skywalker, nous ne pouvons juger de cela. Mais vous me demandez bien, devant témoin, de détruire la vallée ?
Les élèves étaient là, ainsi que de nombreux soldats.
- Oui, soupira Luke.
- Bien, dit le commandant. Sergent, allez chercher des explosifs.
Le sous-officier claqua des talons et partit avec cinq hommes.
- Non, attendez, dit Luke, ce ne sera pas utile. Je vais le faire moi-même... Je dois assumer cette responsabilité... Pendant ce temps, préparez l'évacuation...
Ce fut fait en moins d'un heure. Les vaisseaux se préparaient à décoller. Costykian appela Skywalker depuis la base :
- Nous sommes prêts. Vous êtes sûr que ... ?
- Partez, capitaine, bientôt, il sera trop tard...
Les soldats évacuèrent. Les élèves restèrent autour de Luke, et les esprits aussi, alors que le maitre Jedi, les larmes aux yeux, levait les bras et faisait s'écrouler toute la vallée sous la montagne. L'énorme fracas, assourdissant, résonna loin au-delà de la base. Les soldats, depuis les transports qui montaient lentement, virent la montagne s'effondrer lentement.
Quand ce fut fini, les Jedi partirent à leur tour. Luke, épuisé, tomba dans le coma. Les élèves le transportèrent dans une cuve à bacta, quittèrent Ruusan, dire adieu à la planète et partirent avec la flotte.

Trois jours plus tard, un conseil se réunissait en secret chez Mon Mothma. Le capitaine Saruman, Cyrillis Baelun, McRye, Wedge Antilles et Borsk Fey'Lya :
- C'est une catastrophe ! éructait le Bothan. Vous êtes en train de me dire, général, qu'une armée va subjuguer sous peu Ithor !
- Les Ithoriens sont déjà prévenus, dit McRye. Certains ont déjà quitté la planète. La plupart d'entre eux vont rester pour se battre.
- Vous êtes bien conscient que le Sénat va être averti dans l'heure de l'échec complet de... de...
Le Bothan ne trouvait plus ses mots. Personne ne répondit.
- Comment expliquez-vous ? Enfin, répondez-moi !
- Cela suffit, dit Saruman, qui ne supportait plus ce politicien. J'ai perdu un tiers de mes hommes. Deux Jedi sont morts. Et un vaisseau entier a été détruit. Vous pourriez faire preuve d'un peu de retenue, Sénateur.
Borsk Fey'Lya se tut. Puis il se leva et dit :
- Autre chose que je dois annoncer devant l'assemblée ?
- Non, dit Mon Mothma, ce sera tout.
Le Bothan sortit, rouge de colère.
- A part parler, cracha Saruman, que sait-il faire lui ?...
- Bien, dit la Présidente, à présent, le Sénat va être averti. Nos concitoyens ont le droit de savoir. Nous devons maintenant soumettre un vote à l'assemblée. Il se pourrait même qu'on vote ma destitution.
- Nous ne les laisserons pas faire, dit McRye.
- L'essentiel n'est pas ma place, dit Mon Mothma, mais d'étouffer cette invasion. Or, cela ne dépend plus de nous...
- Si vous le permettez, commença McRye.
- Je ne peux plus rien vous permettre officiellement, amiral.
- Officiellement ?
- La suite de cette crise se réglera d'abord au Sénat.
- Je vois, dit McRye.
- Je vous remercie pour vos rapports, conclut Mon Mothma. A présent, nous devons attendre.
Personne n'osait regarder les autres. La présidente se leva, ses hôtes firent de même.
Saruman partit sans un mot, Wedge Antilles aussi. Ne restaient que Cyrillis et McRye.
- Inutile de compter sur eux maintenant, dit l'amiral.
- La République va devoir envoyer toute une armée, dit le Jedi.
- Ce sera le massacre. Nous devons empêcher cela.
- Mais nous n'en avons plus le droit.
- Elle a dit "officiellement", grogna McRye.
- Pardon ?
- Comment va Skywalker ?
- Toujours dans le coma.
- Et Katarn ?
- Très affaibli.
- En sorte que, des Jedi, ils ne reste de valide que vous et quelques élèves ?
- C'est exact, mais je ne vois pas bien...
- Ecoutez, Baelun. Je vais être clair : nous n'avons que quelques jours pour mettre fin à cette crise. C'est moi qui prend les choses en main, et j'en assumerai la responsabilité jusqu'au bout. Considérez à présent que mes ordres sont comme ceux de la Présidente.
- Enfin, amiral, vous avez entendu que vous n'avez plus le droit de...
- Officiellement, chevalier. Officiellement. Et justement, mon rôle commence quand "l'officiel" s'arrête.
- Je vois...
- Soit nous en terminons rapidement, en frappant à la tête nos ennemis, soit nous envoyons des millions de nos soldats au casse-pipe, vous comprenez ? Maintenant, mettez votre code Jedi, la loi et la vie de ces gens dans la balance, et voyez ce qui vaut mieux.
- Dit comme cela, c'est tout vu. Mais que comptez-vous faire ?
- Faire appel aux alliés des cas désespérés.
- Mais encore ?
- Vinovo.
- Evidemment, soupira Baelun.
- Sacratiff et Blood sont toujours sur le pied de guerre, et prêts à partir pour les coups tordus.
"Ensuite, nous ne pouvons plus compter sur les Rogue. Mais il nous reste d'autres pilotes qui ont fait leurs classes à l'école Captinson des situations de crise : l'escadron de Kyner... Avec leurs Ailes-A, ils peuvent frapper vite, fort, et repartir avant que l'ennemi n'ait eu le temps de souffler.
- Vous allez lancer une meute d'anarchistes et de trompe-la-mort...
- Vous avez une meilleure idée ?
- Non, pas comme ça...
- Bien. Il reste une chose... Quelqu'un à la tête de toute cette joyeuse troupe.
- J'ai peur de deviner...
McRye alluma un cigare, regarda par la baie vitrée le trafic de fin de journée de la capitale. Il croisa les mains dans le dos et dit :
- Où est Nello ?...
Baelun resta bouche bée.
- Et ne me dites pas que vous ne savez pas, chevalier.
Baelun hésita, puis dit :
- Il est sur Lygeti.
C'était une planète où se trouvait le plus réputé des hôpitaux psychiatriques de la République.
- Il a demandé lui-même à y être admis.
- Bien, vous irez lui annoncer que son traitement lui autorise une sortie.
- C'est de la folie, amiral.
- C'est mon boulot de faire bosser les dingues, répliqua McRye, aussi vrai que je me prénomme...
Il faillit dire son prénom (le secret le mieux gardé de la galaxie !

- Bref, allez le chercher.
Comme il voyait Baelun rester là, il lui dit, comme au dernier des "bleus" :
- Alors, vous ne l'avez pas encore ramené ?
Baelun prit un air indigné.
- "S'il vous plait", grogna l'amiral d'un ton bourru, en écrasant son cigare à moitié fumé sur le tapis.
A suivre...:jedis: