19-02-2012, 02:20 PM
La prochaine fois dans Exil...
Sur la grande place du Progrès, les syndicats ouvriers se réunissent en masse pour écouter leur principal dirigeant :
- Armand de Lavallières était du parti des exploiteurs, des dirigeants et des oppresseurs. Il était l'ennemi de classe de tous les travailleurs, mais jamais, absolument jamais, nous n'aurions appelé à sa mise à mort. Notre moyen d'action est la grève, notre combat est celui de l'émancipation, notre idéal est la fraternité de tous les hommes. Aucun combattant de la liberté ne soutiendra ceux qui choisissent d'abattre froidement un homme.
Immense clameur, applaudissements.
Surgissent à ce moment une trentaine d'hommes cagoulés, armés de bâtons, qui s'attaquent aux ouvriers. Une émeute se déclenche, les Pandores arrivent à leur tour. La place du Progrès devient un champ de bataille.
*
Dans le bureau des détectives, Linus et Turov écoutent Morand, qui déclame, emporté :
- Les gens d'Echo se croient bien à l'abri, invincibles. Pour les vaincre, il faut user de leurs armes, les retourner contre eux. Il faut les démasquer, leur faire comprendre que c'est nous qui les surveillons, qu'ils courent tout nus dans la plaine et que nous les observons tranquillement en sirotant notre café !
Linus soupire :
- Tout ça, c'est bien joli mais pour contrer leurs mesures, j'aurais besoin d'algorithmes de cryptages que même l'armée ne pourrait me fournir.
- Ce que l'armée n'a pas, répond Morand plus bas, je connais des gens qui l'ont...
- Votre "Fondation" fait dans l'algèbre de pointe ?
- Nous devons nous adresser au Bureau d'Etude des Théorèmes Fondamentaux... Ce sont des chercheurs qui vont bientôt trouver la formule unique de la structure de l'univers... Ils auront bien un petit code à nous prêter...
- Dis comme ça...
- Seulement, cela va nous coûter un rein, dit Morand.
- C'est Maréchal qui tient les cordons de la bourse.
- Non mais je ne plaisante pas, mon cher Linus : ça va vraiment nous coûter un rein !... Qui est volontaire ?
Linus et Morand se tournent doucement vers Turov...
- Ohlà, doucement !
*
Maréchal dîne avec Tavörn et Jonson.
- Oui c'est vrai, j'aimais Clairet, dit Tavörn, mais quoi, c'est la vie, il est mort, maintenant je passe à autre chose. J'irai me faire parfumer ailleurs.
- C'est l'éloge funèbre le plus émouvant que j'ai jamais entendu, dit Jonson entre deux bouchées.
- Je sais émouvoir mon public, surtout quand j'ai affaire à deux sentimentaux comme vous.
*
Linus punaise une fiche de renseignement au mur de la salle de réunion :
- C'est lui qu'il faut chercher... Il est l'auteur du manuel de référence sur la cryptographie et les intelligences-mécaniques. Il a travaillé pour l'armée. Il est quasiment aveugle mais il est doué de l'oreille absolue. Il aurait pu devenir musicien, s'il n'avait pas choisi d'écouter la vie des autres...
*
Portzamparc monte sur le toit d'un immeuble, suivi par Valentin. Il s'allonge près du rebord : il a vu sur un grand restaurant dans lequel il voit sa femme, attablée avec plusieurs diplomates, avec qui elle trinque...
*
Clarine dépose le courrier sur le bureau de Maréchal. Parmi les papiers, un tract avec le blason de l'armée : Comité des vétérans et médaillés de guerre.
"Soldat, camarade, ami,
Tu as combattu pour la Cité. Tu as perdu des frères d'armes, tu as connu les privations, loin de chez toi mais nous avons vaincu. Tu as contribué à faire avancer la civilisation contre la barbarie.
Mais aujourd'hui, des traîtres à la patrie salissent l'honneur de certains d'entre nous. C'est chaque soldat de la Cité qui est personnellement atteint par ces accusations. Nous ne pouvons laisser l'honneur de l'armée se faire traîner dans la boue impunément.
Rejoins le combat. Milite pour châtier ceux qui s'en prennent à la Concorde Sociale. Fais-toi connaître auprès du bureau de Faisceau le plus proche. Nous avons besoin de toutes les énergies pour remporter la bataille !"
*
Les soldats du camp de Loclas embarquent en ordre dans deux navires de guerre.
*
Une salle mal éclairée, où s'entassent une dizaine de personnes à des bureaux encombrés de matériel de communication. Soudain, le parlophone retentit. Il sonne longtemps, cinq fois, six fois. Tout le monde s'est tourné vers le responsable. Il essuie ses lunettes, s'éponge le front, puis finit par décrocher. Il dit calmement :
- Je suis désolé, vous avez fait une erreur. Ce numéro ne sera bientôt plus attribué...
DOSSIER #24
Couvrez-vous bien car la guerre sera froide...
Sur la grande place du Progrès, les syndicats ouvriers se réunissent en masse pour écouter leur principal dirigeant :
- Armand de Lavallières était du parti des exploiteurs, des dirigeants et des oppresseurs. Il était l'ennemi de classe de tous les travailleurs, mais jamais, absolument jamais, nous n'aurions appelé à sa mise à mort. Notre moyen d'action est la grève, notre combat est celui de l'émancipation, notre idéal est la fraternité de tous les hommes. Aucun combattant de la liberté ne soutiendra ceux qui choisissent d'abattre froidement un homme.
Immense clameur, applaudissements.
Surgissent à ce moment une trentaine d'hommes cagoulés, armés de bâtons, qui s'attaquent aux ouvriers. Une émeute se déclenche, les Pandores arrivent à leur tour. La place du Progrès devient un champ de bataille.
*
Dans le bureau des détectives, Linus et Turov écoutent Morand, qui déclame, emporté :
- Les gens d'Echo se croient bien à l'abri, invincibles. Pour les vaincre, il faut user de leurs armes, les retourner contre eux. Il faut les démasquer, leur faire comprendre que c'est nous qui les surveillons, qu'ils courent tout nus dans la plaine et que nous les observons tranquillement en sirotant notre café !
Linus soupire :
- Tout ça, c'est bien joli mais pour contrer leurs mesures, j'aurais besoin d'algorithmes de cryptages que même l'armée ne pourrait me fournir.
- Ce que l'armée n'a pas, répond Morand plus bas, je connais des gens qui l'ont...
- Votre "Fondation" fait dans l'algèbre de pointe ?
- Nous devons nous adresser au Bureau d'Etude des Théorèmes Fondamentaux... Ce sont des chercheurs qui vont bientôt trouver la formule unique de la structure de l'univers... Ils auront bien un petit code à nous prêter...
- Dis comme ça...
- Seulement, cela va nous coûter un rein, dit Morand.
- C'est Maréchal qui tient les cordons de la bourse.
- Non mais je ne plaisante pas, mon cher Linus : ça va vraiment nous coûter un rein !... Qui est volontaire ?
Linus et Morand se tournent doucement vers Turov...
- Ohlà, doucement !
*
Maréchal dîne avec Tavörn et Jonson.
- Oui c'est vrai, j'aimais Clairet, dit Tavörn, mais quoi, c'est la vie, il est mort, maintenant je passe à autre chose. J'irai me faire parfumer ailleurs.
- C'est l'éloge funèbre le plus émouvant que j'ai jamais entendu, dit Jonson entre deux bouchées.
- Je sais émouvoir mon public, surtout quand j'ai affaire à deux sentimentaux comme vous.
*
Linus punaise une fiche de renseignement au mur de la salle de réunion :
- C'est lui qu'il faut chercher... Il est l'auteur du manuel de référence sur la cryptographie et les intelligences-mécaniques. Il a travaillé pour l'armée. Il est quasiment aveugle mais il est doué de l'oreille absolue. Il aurait pu devenir musicien, s'il n'avait pas choisi d'écouter la vie des autres...
*
Portzamparc monte sur le toit d'un immeuble, suivi par Valentin. Il s'allonge près du rebord : il a vu sur un grand restaurant dans lequel il voit sa femme, attablée avec plusieurs diplomates, avec qui elle trinque...
*
Clarine dépose le courrier sur le bureau de Maréchal. Parmi les papiers, un tract avec le blason de l'armée : Comité des vétérans et médaillés de guerre.
"Soldat, camarade, ami,
Tu as combattu pour la Cité. Tu as perdu des frères d'armes, tu as connu les privations, loin de chez toi mais nous avons vaincu. Tu as contribué à faire avancer la civilisation contre la barbarie.
Mais aujourd'hui, des traîtres à la patrie salissent l'honneur de certains d'entre nous. C'est chaque soldat de la Cité qui est personnellement atteint par ces accusations. Nous ne pouvons laisser l'honneur de l'armée se faire traîner dans la boue impunément.
Rejoins le combat. Milite pour châtier ceux qui s'en prennent à la Concorde Sociale. Fais-toi connaître auprès du bureau de Faisceau le plus proche. Nous avons besoin de toutes les énergies pour remporter la bataille !"
*
Les soldats du camp de Loclas embarquent en ordre dans deux navires de guerre.
*
Une salle mal éclairée, où s'entassent une dizaine de personnes à des bureaux encombrés de matériel de communication. Soudain, le parlophone retentit. Il sonne longtemps, cinq fois, six fois. Tout le monde s'est tourné vers le responsable. Il essuie ses lunettes, s'éponge le front, puis finit par décrocher. Il dit calmement :
- Je suis désolé, vous avez fait une erreur. Ce numéro ne sera bientôt plus attribué...
DOSSIER #24
Couvrez-vous bien car la guerre sera froide...