Chapitre 5 : La rencontre entre Kogoro Columbo et le tueur
![[Image: Pic1906NuR719.gif]](http://faculty.txwes.edu/csmeller/Human-Prospect/ProData09/02WW1CulMatrix/WW1PICs/Cubism/Picasso1881/Pic1906NuR719.gif)
(site :
http://faculty.txwes.edu/csmeller/Human-...NuR444.htm
Un peu d’art moderne http://www.habadisdonc.com/files/visites...e-site.pdf)
Le tueur, le seul, le vrai, l’unique comme il le dit lui-même.
Une véritable légende vivante, n’ayant jamais été pris. Dès qu’un meurtre est non résolu, on pense tout de suite que c’est l’œuvre du tueur.
Pour ma part, je n’ai jamais cru à cette histoire. Pourtant, ce sinistre personnage existe vraiment.
Je pense que je peux dire que le tueur entra dans ma vie le 22 août 2011.
Entra dans nos locaux une jeune femme. Il s’agissait de Sarah de Brinvilliers. Elle avait 25 ans à cette époque. Elle avait des cheveux blonds, et portait une robe de haute couture. Elle avait également des chaussures à talons et marchait avec classe.
Son visage était contradictoire. Elle avait la jeunesse insouciante de l’adolescence, mais également le visage inquiet de la personne ayant trop vécue.
Elle fut introduite dans mon bureau.
- Ça ne fait rien si je fume ? Me demanda-t-elle.
- Non.
Elle sortit sa cigarette et l’alluma. Elle en tira une bouffé, comme si elle voulait mourir vite. Puis elle commença son récit.
- Mon père Joseph de Brinvilliers est mort avec ma mère, Marie de Brinvilliers, il y a cinq ans dans un accident de voiture. Ce fut un choc pour moi, un nouveau choc. Mon oncle s’inquiéta de mon style de vie. Il réussit à me mettre sous tutelle. C’est mon oncle Borgia qui s’occupe de ma fortune.
- Votre oncle ?
- Oui, mais c’est un peu normal. A 16 ans, je sortais beaucoup avec les garçons. J’ai beaucoup couché. Mais j’ai eu un accident, j’ai été en sainte. J’ai accouché d’une fille, que j’ai appelé Hélène. Mais on me l’a enlevé. Je ne sais même pas si elle est encore en vie. Je pense qu’elle est morte. Par pitié, aidez-moi.
Elle se mit à pleurer.
- Je me pose cette question depuis 9 ans. Qu’est devenue ma fille. Cette question me hante. Cette fille, c’est ma chair. Je veux savoir. Où est-elle ?
- Avez-vous une piste ?
- Je pense que c’est le tueur. Le tueur l’a assassiné.
- Le tueur ?
- Oui, cet assassin légendaire. J’ai entendu parler de votre agence. Vous avez résolu l’affaire Stéphanie de Montpensier. Je me suis dit que vous pourriez traquer le tueur.
- Ecoutez, ma chère, c’est insuffisant. A mon avis, le tueur, c’est une histoire à dormir debout. Je ne crois pas à l’existence de ce personnage.
- Vous ne me croyez pas.
- Non.
Choquée, elle se leva, et déclara :
- Je croie que nous n’avons plus rien à dire. Mon enfant a disparu il y a 9 ans sans laisser de traces. Selon la légende, seul le tueur est capable d’un tel exploit.
Elle s’en alla, déçu que l’on puisse l’aider. Nous n’allions pas demander à notre brillante Shimazu de s’occuper d’un prétexte de meurtres non élucidés.
Le lundi 6 septembre 2011, le musée d’arts modernes de Paris nous avait demandé de surveiller Arsène Legros. Celui-ci organisait une vente aux enchères de tableaux au CNIT de la défense.
Le musée d’arts modernes avait l’intention d’investir.
Il vendait des Picasso, des Braque ou même du Gontcharova.
Les tableaux étaient exposés dans les salons d’expositions du CNIT.
On avait amené Kogoro Columbo, car avec son sens de l’observation, on pourrait trouver quelque chose.
Arrivé sur place, nous fûmes accueillis par Monsieur Legros. Il avait environ 75 ans.
Il était enveloppé, avait les cheveux blanc, et allait organiser lui-même la vente.
Il prit une boite de médicament, sorti une bouteille d’eau minéral, but un coup et alla à notre rencontre.
Il me salua.
- Bonjour, ravi de vous accueillir. Je suis monsieur Arsène Legros.
- Enchanté, je suis Monsieur Derrick Palmer.
Et il salua Shimazu.
- Et vous, mademoiselle ?
- Je suis Shimazu Kogoro Columbo. Êtes-vous cardiaque ?
- Effectivement, je suis fragile du cœur. Comment l’avez-vous devinez ?
- Ce ne fut pas difficile. Vous venez de prendre un comprimé de digoxine. Or, la digoxine est médicament contre les insuffisances cardiaques.
- Remarquable, vous semblez connaître le sujet. Êtes-vous médecin ?
- Non, je suis chimiste de formation.
- Bien, je vous laisse vaguer à vos occupations. Je suis tellement occupé que j’ai oublié ce matin de prendre mon médicament.
Shimazu se promena et observa les tableaux. Soudain, elle s’arrêta sur un tableau qu’elle fixa avec étonnement. Elle sortit une loupe et l’observa avec plus grande attention.
- Un problème Shimazu ?
- Non, c’est rien, me fit-elle.
Puis elle continua à observer l’ensemble des tableaux.
Arriva Dominique Malusardi, le célèbre critique d’art. Il était jeune, car il avait à peine 30 ans. Il avait les cheveux blonds et les yeux bleus. Il était habillé d’un costume qui lui donnait une vrai allure.
Dominique Malusardi avait une réputation : il aimait les femmes. Il les invitait souvent au restaurant pour leur faire la cour.
Il s’approchait de Shimazu qui regardait les tableaux.
- Mademoiselle ?
- Shimazu Kogoro Columbo. Et vous ?
- Je suis Dominique Malusardi. Je suis critique d’art, et expert dans l’art moderne. Vous semblez passionnée, fit-il en lui serrant la main.
- Oui, j’admirais cette œuvre.
- La femme sur fond rouge. Une œuvre de Pablo Picasso.
- Vraiment ? Demanda Shimazu avec sa tête étonnée.
- Oui, elle date de 1904. L’œuvre est inspiré par l’art africain. Cela confère une étrangeté au personnage et à la composition. Si le visage est exprimé par le passage de l’ombre dans la lumière, celui du corps est exprimé différemment. Le volume du corps est exprimé par une économie de moyens, ce qui découle de ce Picasso a appris de Cézanne.
- Vraiment ?
- Oui.
- Vous semblez connaître des choses sur Picasso.
- Oui, je suis expert en art, et je connais très bien Picasso.
- Vous parlez de ce tableau comme si vous l’admiriez.
- Mais j’admire ce tableau. Il rend hommage à la beauté des femmes. La nudité, voilà ce qui fait qu’une femme est belle. Les femmes, qui sont la vie, qui donnent la vie. Les femmes sont la grâce. C’est elles qui inspirent les artistes. Ce sont les muses. Et vous, que faites-vous dans la vie ?
- Je suis modèle, et je travaille pour une société qui vend des kimonos. Je défile à Paris.
- Effectivement, ce kimono vous va à ravir. Il met partiellement votre beauté en valeur.
- Seulement partiellement ?
- Oui, car seul la nudité de votre corps mettrait en valeur votre grande beauté et votre grande grâce.
- Ne sauteriez-vous pas les étapes ?
- Absolument pas, il est bientôt midi, laissez-moi vous invitez à manger.
- Pourquoi pas.
Ils allèrent au Valmy, et décidèrent de manger en terrasse.
Le garçon arriva.
- Que prendrez-vous ma chère ?
- Une salade composée.
- Seulement une salade composée ?
- Oui, vous savez, il est important que je garde ma ligne.
- Très bien, pourquoi pas, deux salades composés. Comme vin un côte du Marmandais.
- Bien monsieur, fit-le garçon.
- Vous voulez abusez de moi, tout de suite le vin.
- Pas du tout très chère, je ne fais pas un repas sans un bon vin. C’est un principe.
- Si c’est un principe, sourit-elle. Mais parler moi de Picasso, ça semble passionnant.
Durant le repas, Dominique Malusardi fit un exposé de Picasso de façon pédagogique, afin de captiver Shimazu Kogoro Columbo. Elle montrait un tel enthousiasme que l’on voulait tout de suite après lui faire l’amour.
Il expliqua la période bleue (1901-1904), puis la période rose (1904-1906), le moment où il fut déterminant pour le cubisme (1907 à 1914).
Il parla également de l’influence de l’art africain sur l’œuvre de Picasso.
Puis il parla de sa vie et des nombreuses femmes qui l’ont traversé et de l’influence sur son œuvre.
A la fin du repas, le visage de Shimazu devint sérieux. Elle sortit son kiseru, le rempli de tabac, sortit son carton d’allumette et alluma son kiseru.
Elle se mit à fumer.
Puis elle commença.
- Qui êtes-vous ?
- Mais pourquoi cette question, mademoiselle. Je suis Dominique Malusardi, je suis critique d’art.
- J’ai lu toutes les informations sur les personnes invitées à la vente aux enchères avant de venir. J’ai donc lu beaucoup d’informations sur monsieur Malusardi. Vous en faites une imitation correcte. J’ai effectivement lu qu’il était coureur de jupons. Mais vous n’en faites qu’une interprétation.
- Et pourquoi ne suis-je pas Dominique Malusardi ?
- Pour commencer, vous avez, et je donne qu’un seul détail sur le sujet, fait une erreur sur le tableau la femme nue sur fond rouge. J’ai regardé l’ensemble des tableaux avant de venir, et j’ai étudié la liste avec attention. Le tableau date de 1906 et non de 1904. Ça commence mal pour un expert de Picasso.
- Une erreur ça arrive, et ce n’est qu’un détail.
- C’est vrai, mais j’ai d’autres arguments. Vos yeux ne sont pas bleus. Vous portez des lentilles colorées. Je pense que vous faites ça pour que l’on croie, si l’on regarde de loin, que vous ayez les yeux bleus. Mais si on regarde de près, on remarque que vous portez des lentilles.
- Et qui êtes-vous ?
- Je suis Shimazu Kogoro Columbo, et en réalité, je suis détective.
- Brillant détective. Et si je ne suis pas Dominique Malusardi, qui suis-je ?
- Un tueur professionnel.
- Un tueur professionnel ?
- Oui, j’ai remarqué des traces de poudre sur votre veste. C’est probablement dû à une utilisation d’une arme à feu.
- Brillant, digne de Sherlock Holmes.
- C’est l’un de mes modèles.
- Oui, sauf que je ne suis pas un tueur, je suis le tueur, le seul, l’unique et le vrai.
- La légende ?
- Oui, la légende. Je tiens à vous féliciter, détective, c’est la première fois que je suis démasqué.
- Vous auriez dû changer de costume.
- Un emploi du temps très chargé ne me l’a pas permis.
- C’est regrettable.
- En effet.
- Et qui est votre cible ?
- D’après vous, détective.
- Je pense que c’est Arsène Legros.
- Peut-être.
Shimazu se leva.
- Vous comprenez que je dois empêcher le meurtre.
- Je vous souhaite bonne chance, détective.
Shimazu courra vers le CNIT. Elle arriva juste à temps pour le début de la vente aux enchères.
Au fond de la salle se trouvait un pupitre. Sur ce pupitre se trouvait un micro et une bouteille d’eau de 50cL. C’était de l’Evian.
Arsène Legros arriva.
Il se plaça devant le micro.
- Bonjour, je suis fier de pouvoir ouvrir cette vente aux enchères. Premier tableau, Dora Maar au chat, de Pablo Picasso.
Pendant que l’on continuait les enchères, Shimazu tapotait sur son Androïd. Puis elle fixa la bouteille d’eau.
- Second tableau, la femme nue sur fond rouge, de Picasso.
Arsène Legros pris sa bouteille, l’ouvrit. Avant qu’il commence à boire, Shimazu Kogoro Columbo cria :
- Si vous buvez une seule gorgée de cette eau, vous signez votre arrêt de mort.
Tout le monde se retourna vers ce qui pensait être une folle avec son kimono.
- Mon arrêt de mort ? Demanda Arsène Legros.
- Oui, votre arrêt de mort.
- Et comment m’assassinerait-on ?
- Je pense qu’une analyse de la bouteille d’eau montrerait une concentration anormale de digoxine. D’après ce que j’ai pu trouver, il ne faut pas plus de 0,25 mg de digoxine par jour. Ce médicament a une marche thérapeutique étroite. La dose thérapeutique est proche de la dose mortelle. Par ailleurs, toujours selon ce que j’ai pu trouver, la solvabilité dans l’eau est de 0,0648mg/mL, à 20°C. Dans une bouteille de 50cL, on peut donc dissoudre 32,4mg. Si je dissous 10 pilules de 0,25mg, j’arrive à 2,5mg, ce qui se dissous facilement dans 50cL d’eau. Ainsi, votre mort passe par un mauvais dosage en digoxine, car vous prenez ce médicament. Je pense que la personne qui veut vous assassinez va sans doute procéder comme ça. L’hypothèse me semble forte.
Tout le monde regardait Shimazu.
- Digne d’un roman policier. Et pourquoi voudrait-on me tuer ?
- Pourquoi voudrait-on vous faire tuer, nuance. Là, j’ai le mobile, et il va être vérifié très rapidement. Voyez-vous, j’ai observé en détail les tableaux. Et la plupart sont faux. A commencé par Dora Maar au chat. Je dois reconnaitre que la copie est dure à voir à l’œil nue. J’ai dû y approcher ma loupe. Elle a des quadrillages, très difficilement distinguables. Mais avec réflexographie, on verra facilement que ce tableau est faux. La réflexographie permettra de distinguer le quadrillage qui a permis au faussaire de garder les dimensions exactes.
- Mademoiselle, ces accusations sont graves, vous en répondrez devant la justice.
- Pour quelqu’un qui vous sauve la vie, vous pourriez être plus reconnaissant. C’est vous qui faites de faux tableaux et les vendez ensuite. Mais le tableau devant, la fille nue sur fond rouge est le pire de tous.
- Le pire, c’est une œuvre inestimable gronda Arsène Legros.
- Oui, c’est une copie ridicule et stupide. Dans l’œuvre originale, la signature est en haut à droite. Là, elle est en bas à gauche. Il faut être totalement crétin pour faire une erreur aussi ridicule.
Soudain, Dominique Malusardi se leva, et déclara :
- Elle a raison, et la signature est bien en bas à gauche, c’est clairement visible. Alors que dans l’original, elle est en haut à droite.
Le brouhaha monta. J’appelai mon ami Jack Lestrade.
Il amena au poste Arsène Legros.
Dominique Malusardi alla vers Kogoro Columbo.
- Mademoiselle, vous êtes très douée. Puis-je vous inviter au restaurant ?
Shimazu Kogoro Columbo sourit.
Le lendemain, l’affaire fut la une des journaux. On avait analysé l’eau et trouvé de la digoxine. Les œuvres avaient été analysés et elles étaient toutes fausses.
Quant au tueur, il s’était enfui.
![[Image: Pic1906NuR719.gif]](http://faculty.txwes.edu/csmeller/Human-Prospect/ProData09/02WW1CulMatrix/WW1PICs/Cubism/Picasso1881/Pic1906NuR719.gif)
(site :
http://faculty.txwes.edu/csmeller/Human-...NuR444.htm
Un peu d’art moderne http://www.habadisdonc.com/files/visites...e-site.pdf)
Le tueur, le seul, le vrai, l’unique comme il le dit lui-même.
Une véritable légende vivante, n’ayant jamais été pris. Dès qu’un meurtre est non résolu, on pense tout de suite que c’est l’œuvre du tueur.
Pour ma part, je n’ai jamais cru à cette histoire. Pourtant, ce sinistre personnage existe vraiment.
Je pense que je peux dire que le tueur entra dans ma vie le 22 août 2011.
Entra dans nos locaux une jeune femme. Il s’agissait de Sarah de Brinvilliers. Elle avait 25 ans à cette époque. Elle avait des cheveux blonds, et portait une robe de haute couture. Elle avait également des chaussures à talons et marchait avec classe.
Son visage était contradictoire. Elle avait la jeunesse insouciante de l’adolescence, mais également le visage inquiet de la personne ayant trop vécue.
Elle fut introduite dans mon bureau.
- Ça ne fait rien si je fume ? Me demanda-t-elle.
- Non.
Elle sortit sa cigarette et l’alluma. Elle en tira une bouffé, comme si elle voulait mourir vite. Puis elle commença son récit.
- Mon père Joseph de Brinvilliers est mort avec ma mère, Marie de Brinvilliers, il y a cinq ans dans un accident de voiture. Ce fut un choc pour moi, un nouveau choc. Mon oncle s’inquiéta de mon style de vie. Il réussit à me mettre sous tutelle. C’est mon oncle Borgia qui s’occupe de ma fortune.
- Votre oncle ?
- Oui, mais c’est un peu normal. A 16 ans, je sortais beaucoup avec les garçons. J’ai beaucoup couché. Mais j’ai eu un accident, j’ai été en sainte. J’ai accouché d’une fille, que j’ai appelé Hélène. Mais on me l’a enlevé. Je ne sais même pas si elle est encore en vie. Je pense qu’elle est morte. Par pitié, aidez-moi.
Elle se mit à pleurer.
- Je me pose cette question depuis 9 ans. Qu’est devenue ma fille. Cette question me hante. Cette fille, c’est ma chair. Je veux savoir. Où est-elle ?
- Avez-vous une piste ?
- Je pense que c’est le tueur. Le tueur l’a assassiné.
- Le tueur ?
- Oui, cet assassin légendaire. J’ai entendu parler de votre agence. Vous avez résolu l’affaire Stéphanie de Montpensier. Je me suis dit que vous pourriez traquer le tueur.
- Ecoutez, ma chère, c’est insuffisant. A mon avis, le tueur, c’est une histoire à dormir debout. Je ne crois pas à l’existence de ce personnage.
- Vous ne me croyez pas.
- Non.
Choquée, elle se leva, et déclara :
- Je croie que nous n’avons plus rien à dire. Mon enfant a disparu il y a 9 ans sans laisser de traces. Selon la légende, seul le tueur est capable d’un tel exploit.
Elle s’en alla, déçu que l’on puisse l’aider. Nous n’allions pas demander à notre brillante Shimazu de s’occuper d’un prétexte de meurtres non élucidés.
Le lundi 6 septembre 2011, le musée d’arts modernes de Paris nous avait demandé de surveiller Arsène Legros. Celui-ci organisait une vente aux enchères de tableaux au CNIT de la défense.
Le musée d’arts modernes avait l’intention d’investir.
Il vendait des Picasso, des Braque ou même du Gontcharova.
Les tableaux étaient exposés dans les salons d’expositions du CNIT.
On avait amené Kogoro Columbo, car avec son sens de l’observation, on pourrait trouver quelque chose.
Arrivé sur place, nous fûmes accueillis par Monsieur Legros. Il avait environ 75 ans.
Il était enveloppé, avait les cheveux blanc, et allait organiser lui-même la vente.
Il prit une boite de médicament, sorti une bouteille d’eau minéral, but un coup et alla à notre rencontre.
Il me salua.
- Bonjour, ravi de vous accueillir. Je suis monsieur Arsène Legros.
- Enchanté, je suis Monsieur Derrick Palmer.
Et il salua Shimazu.
- Et vous, mademoiselle ?
- Je suis Shimazu Kogoro Columbo. Êtes-vous cardiaque ?
- Effectivement, je suis fragile du cœur. Comment l’avez-vous devinez ?
- Ce ne fut pas difficile. Vous venez de prendre un comprimé de digoxine. Or, la digoxine est médicament contre les insuffisances cardiaques.
- Remarquable, vous semblez connaître le sujet. Êtes-vous médecin ?
- Non, je suis chimiste de formation.
- Bien, je vous laisse vaguer à vos occupations. Je suis tellement occupé que j’ai oublié ce matin de prendre mon médicament.
Shimazu se promena et observa les tableaux. Soudain, elle s’arrêta sur un tableau qu’elle fixa avec étonnement. Elle sortit une loupe et l’observa avec plus grande attention.
- Un problème Shimazu ?
- Non, c’est rien, me fit-elle.
Puis elle continua à observer l’ensemble des tableaux.
Arriva Dominique Malusardi, le célèbre critique d’art. Il était jeune, car il avait à peine 30 ans. Il avait les cheveux blonds et les yeux bleus. Il était habillé d’un costume qui lui donnait une vrai allure.
Dominique Malusardi avait une réputation : il aimait les femmes. Il les invitait souvent au restaurant pour leur faire la cour.
Il s’approchait de Shimazu qui regardait les tableaux.
- Mademoiselle ?
- Shimazu Kogoro Columbo. Et vous ?
- Je suis Dominique Malusardi. Je suis critique d’art, et expert dans l’art moderne. Vous semblez passionnée, fit-il en lui serrant la main.
- Oui, j’admirais cette œuvre.
- La femme sur fond rouge. Une œuvre de Pablo Picasso.
- Vraiment ? Demanda Shimazu avec sa tête étonnée.
- Oui, elle date de 1904. L’œuvre est inspiré par l’art africain. Cela confère une étrangeté au personnage et à la composition. Si le visage est exprimé par le passage de l’ombre dans la lumière, celui du corps est exprimé différemment. Le volume du corps est exprimé par une économie de moyens, ce qui découle de ce Picasso a appris de Cézanne.
- Vraiment ?
- Oui.
- Vous semblez connaître des choses sur Picasso.
- Oui, je suis expert en art, et je connais très bien Picasso.
- Vous parlez de ce tableau comme si vous l’admiriez.
- Mais j’admire ce tableau. Il rend hommage à la beauté des femmes. La nudité, voilà ce qui fait qu’une femme est belle. Les femmes, qui sont la vie, qui donnent la vie. Les femmes sont la grâce. C’est elles qui inspirent les artistes. Ce sont les muses. Et vous, que faites-vous dans la vie ?
- Je suis modèle, et je travaille pour une société qui vend des kimonos. Je défile à Paris.
- Effectivement, ce kimono vous va à ravir. Il met partiellement votre beauté en valeur.
- Seulement partiellement ?
- Oui, car seul la nudité de votre corps mettrait en valeur votre grande beauté et votre grande grâce.
- Ne sauteriez-vous pas les étapes ?
- Absolument pas, il est bientôt midi, laissez-moi vous invitez à manger.
- Pourquoi pas.
Ils allèrent au Valmy, et décidèrent de manger en terrasse.
Le garçon arriva.
- Que prendrez-vous ma chère ?
- Une salade composée.
- Seulement une salade composée ?
- Oui, vous savez, il est important que je garde ma ligne.
- Très bien, pourquoi pas, deux salades composés. Comme vin un côte du Marmandais.
- Bien monsieur, fit-le garçon.
- Vous voulez abusez de moi, tout de suite le vin.
- Pas du tout très chère, je ne fais pas un repas sans un bon vin. C’est un principe.
- Si c’est un principe, sourit-elle. Mais parler moi de Picasso, ça semble passionnant.
Durant le repas, Dominique Malusardi fit un exposé de Picasso de façon pédagogique, afin de captiver Shimazu Kogoro Columbo. Elle montrait un tel enthousiasme que l’on voulait tout de suite après lui faire l’amour.
Il expliqua la période bleue (1901-1904), puis la période rose (1904-1906), le moment où il fut déterminant pour le cubisme (1907 à 1914).
Il parla également de l’influence de l’art africain sur l’œuvre de Picasso.
Puis il parla de sa vie et des nombreuses femmes qui l’ont traversé et de l’influence sur son œuvre.
A la fin du repas, le visage de Shimazu devint sérieux. Elle sortit son kiseru, le rempli de tabac, sortit son carton d’allumette et alluma son kiseru.
Elle se mit à fumer.
Puis elle commença.
- Qui êtes-vous ?
- Mais pourquoi cette question, mademoiselle. Je suis Dominique Malusardi, je suis critique d’art.
- J’ai lu toutes les informations sur les personnes invitées à la vente aux enchères avant de venir. J’ai donc lu beaucoup d’informations sur monsieur Malusardi. Vous en faites une imitation correcte. J’ai effectivement lu qu’il était coureur de jupons. Mais vous n’en faites qu’une interprétation.
- Et pourquoi ne suis-je pas Dominique Malusardi ?
- Pour commencer, vous avez, et je donne qu’un seul détail sur le sujet, fait une erreur sur le tableau la femme nue sur fond rouge. J’ai regardé l’ensemble des tableaux avant de venir, et j’ai étudié la liste avec attention. Le tableau date de 1906 et non de 1904. Ça commence mal pour un expert de Picasso.
- Une erreur ça arrive, et ce n’est qu’un détail.
- C’est vrai, mais j’ai d’autres arguments. Vos yeux ne sont pas bleus. Vous portez des lentilles colorées. Je pense que vous faites ça pour que l’on croie, si l’on regarde de loin, que vous ayez les yeux bleus. Mais si on regarde de près, on remarque que vous portez des lentilles.
- Et qui êtes-vous ?
- Je suis Shimazu Kogoro Columbo, et en réalité, je suis détective.
- Brillant détective. Et si je ne suis pas Dominique Malusardi, qui suis-je ?
- Un tueur professionnel.
- Un tueur professionnel ?
- Oui, j’ai remarqué des traces de poudre sur votre veste. C’est probablement dû à une utilisation d’une arme à feu.
- Brillant, digne de Sherlock Holmes.
- C’est l’un de mes modèles.
- Oui, sauf que je ne suis pas un tueur, je suis le tueur, le seul, l’unique et le vrai.
- La légende ?
- Oui, la légende. Je tiens à vous féliciter, détective, c’est la première fois que je suis démasqué.
- Vous auriez dû changer de costume.
- Un emploi du temps très chargé ne me l’a pas permis.
- C’est regrettable.
- En effet.
- Et qui est votre cible ?
- D’après vous, détective.
- Je pense que c’est Arsène Legros.
- Peut-être.
Shimazu se leva.
- Vous comprenez que je dois empêcher le meurtre.
- Je vous souhaite bonne chance, détective.
Shimazu courra vers le CNIT. Elle arriva juste à temps pour le début de la vente aux enchères.
Au fond de la salle se trouvait un pupitre. Sur ce pupitre se trouvait un micro et une bouteille d’eau de 50cL. C’était de l’Evian.
Arsène Legros arriva.
Il se plaça devant le micro.
- Bonjour, je suis fier de pouvoir ouvrir cette vente aux enchères. Premier tableau, Dora Maar au chat, de Pablo Picasso.
Pendant que l’on continuait les enchères, Shimazu tapotait sur son Androïd. Puis elle fixa la bouteille d’eau.
- Second tableau, la femme nue sur fond rouge, de Picasso.
Arsène Legros pris sa bouteille, l’ouvrit. Avant qu’il commence à boire, Shimazu Kogoro Columbo cria :
- Si vous buvez une seule gorgée de cette eau, vous signez votre arrêt de mort.
Tout le monde se retourna vers ce qui pensait être une folle avec son kimono.
- Mon arrêt de mort ? Demanda Arsène Legros.
- Oui, votre arrêt de mort.
- Et comment m’assassinerait-on ?
- Je pense qu’une analyse de la bouteille d’eau montrerait une concentration anormale de digoxine. D’après ce que j’ai pu trouver, il ne faut pas plus de 0,25 mg de digoxine par jour. Ce médicament a une marche thérapeutique étroite. La dose thérapeutique est proche de la dose mortelle. Par ailleurs, toujours selon ce que j’ai pu trouver, la solvabilité dans l’eau est de 0,0648mg/mL, à 20°C. Dans une bouteille de 50cL, on peut donc dissoudre 32,4mg. Si je dissous 10 pilules de 0,25mg, j’arrive à 2,5mg, ce qui se dissous facilement dans 50cL d’eau. Ainsi, votre mort passe par un mauvais dosage en digoxine, car vous prenez ce médicament. Je pense que la personne qui veut vous assassinez va sans doute procéder comme ça. L’hypothèse me semble forte.
Tout le monde regardait Shimazu.
- Digne d’un roman policier. Et pourquoi voudrait-on me tuer ?
- Pourquoi voudrait-on vous faire tuer, nuance. Là, j’ai le mobile, et il va être vérifié très rapidement. Voyez-vous, j’ai observé en détail les tableaux. Et la plupart sont faux. A commencé par Dora Maar au chat. Je dois reconnaitre que la copie est dure à voir à l’œil nue. J’ai dû y approcher ma loupe. Elle a des quadrillages, très difficilement distinguables. Mais avec réflexographie, on verra facilement que ce tableau est faux. La réflexographie permettra de distinguer le quadrillage qui a permis au faussaire de garder les dimensions exactes.
- Mademoiselle, ces accusations sont graves, vous en répondrez devant la justice.
- Pour quelqu’un qui vous sauve la vie, vous pourriez être plus reconnaissant. C’est vous qui faites de faux tableaux et les vendez ensuite. Mais le tableau devant, la fille nue sur fond rouge est le pire de tous.
- Le pire, c’est une œuvre inestimable gronda Arsène Legros.
- Oui, c’est une copie ridicule et stupide. Dans l’œuvre originale, la signature est en haut à droite. Là, elle est en bas à gauche. Il faut être totalement crétin pour faire une erreur aussi ridicule.
Soudain, Dominique Malusardi se leva, et déclara :
- Elle a raison, et la signature est bien en bas à gauche, c’est clairement visible. Alors que dans l’original, elle est en haut à droite.
Le brouhaha monta. J’appelai mon ami Jack Lestrade.
Il amena au poste Arsène Legros.
Dominique Malusardi alla vers Kogoro Columbo.
- Mademoiselle, vous êtes très douée. Puis-je vous inviter au restaurant ?
Shimazu Kogoro Columbo sourit.
Le lendemain, l’affaire fut la une des journaux. On avait analysé l’eau et trouvé de la digoxine. Les œuvres avaient été analysés et elles étaient toutes fausses.
Quant au tueur, il s’était enfui.
(16-03-2012, 05:27 PM)Darth Nico Wrote: Donc, le gros secret du perso principal, c'est pas la mort de ses parents, sa soeur cachée, une rencontre qui a changé sa vie etc. Non, c'est... qu'il ne peut marcher qu'en kimono.Oui, et j'assume. Au fait, très bien le lien.
Franchement, on croirait que tu as écrit le scénar du prochain " Ya t-il un flic... ?"
Sinon, tu accumules vraiment trop de clichés. On croirait que tu le fais exprès. Pour une prochaine enquête, il ne manquerait que de retrouver sur la scène du crime un paquet de clope bulgare, qui n'est vendu en France que chez un seul bureau de tabac. Ou bien le coupable trop facile, que tous les indices désignent : à éviter aussi, parce que ça a été fait et détourné 150 fois.
Une bonne compile sur les clichés du polar :
http://www.linternaute.com/livre/magazin...-policier/