18-03-2012, 12:37 PM
(This post was last modified: 18-03-2012, 12:44 PM by Darth Nico.)
Quand on écrit dans un genre comme le polar, on réutilise forcément des clichés. Il y a des chefs d'oeuvres qui utilisent tous les clichés d'un genre, comme le film noir de Wilder, Assurance sur la mort.
Souvent, les clichés sont inventés par des auteurs géniaux : Sergio Leone a inventé le western spaghetti et toutes ses idées novatrices sont devenues ensuite des clichés. Ce sont les génies qui inventent les clichés, dit Baudelaire.
Donc les clichés, il faut les connaître, pour jouer avec : les reprendre, les détourner, les éviter. Ça fait partie des ficelles du genre : les procédés et les conventions qui font le polar. Tu ne peux pas éviter d'en utiliser. On ne peut pas dire : moins il y a de clichés, mieux c'est. En revanche, s'il y en a vraiment trop, cela devient lassant et l'histoire perd son intérêt. Dans Se7en, tu as une ville glauque, deux enquêteurs aux styles opposés, des crimes atroces etc. : autant de clichés, mais le film est génial.
Pour surprendre le lecteur, il faut apprendre à jouer avec ce qu'il s'attend à lire. Quand Simenon a inventé le commissaire Maigret, il a détourné le type de l'enquêteur génial. Il a pris le contre-pied des Dupin, Poirot, Holmes : Maigret est un commissaire et pas un détective privé ; il est marié ; il n'a pas de faculté de déduction géniale ; il n'est pas prétentieux ni maniaque, ni excentrique ; il ne suit pas de méthode logique. Dans ses histoires, les criminels ne sont pas des génies du crime, mais des gens ordinaires qui commettent soudain un meurtre. Du coup, chez Simenon, la confrontation avec le criminel n'est plus un duel cérébral, un affrontement entre deux esprits supérieurs.
Simenon détourne les codes d'un genre qu'il connaît bien et du coup, il le renouvelle.
Souvent, les clichés sont inventés par des auteurs géniaux : Sergio Leone a inventé le western spaghetti et toutes ses idées novatrices sont devenues ensuite des clichés. Ce sont les génies qui inventent les clichés, dit Baudelaire.
Donc les clichés, il faut les connaître, pour jouer avec : les reprendre, les détourner, les éviter. Ça fait partie des ficelles du genre : les procédés et les conventions qui font le polar. Tu ne peux pas éviter d'en utiliser. On ne peut pas dire : moins il y a de clichés, mieux c'est. En revanche, s'il y en a vraiment trop, cela devient lassant et l'histoire perd son intérêt. Dans Se7en, tu as une ville glauque, deux enquêteurs aux styles opposés, des crimes atroces etc. : autant de clichés, mais le film est génial.
Pour surprendre le lecteur, il faut apprendre à jouer avec ce qu'il s'attend à lire. Quand Simenon a inventé le commissaire Maigret, il a détourné le type de l'enquêteur génial. Il a pris le contre-pied des Dupin, Poirot, Holmes : Maigret est un commissaire et pas un détective privé ; il est marié ; il n'a pas de faculté de déduction géniale ; il n'est pas prétentieux ni maniaque, ni excentrique ; il ne suit pas de méthode logique. Dans ses histoires, les criminels ne sont pas des génies du crime, mais des gens ordinaires qui commettent soudain un meurtre. Du coup, chez Simenon, la confrontation avec le criminel n'est plus un duel cérébral, un affrontement entre deux esprits supérieurs.
Simenon détourne les codes d'un genre qu'il connaît bien et du coup, il le renouvelle.