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25ème Episode : Les trois lions
#10
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE


Yatsume se rendit à la Cité des Apparences, qui était en pleine effervescence pour le retour du gouverner Kokatsu. Celui-ci avait ordonné trois jours de festivités. La liesse populaire ne connaîtrait pas de bornes. Des seigneurs affluaient des cités environnantes pour participer à ces célébrations. Kokatsu comptait bien montrer à tous qu'il était de retour et que cet hiver interminable n'avait en rien entamé ses forces. On commençait à parler de lui pour succéder à l'actuel daimyo de la famille Matsu. Le général ne répondait pas quand on l'interrogeait à demi-mot sur ses ambitions.
- Gouverneur de cette prestigieuse Cité, je compte la défendre contre nos éternels ennemis les Grues, et leurs alliés -puisqu'on parle d'une coalition du Gozoku au complet pour nous chasser d'ici.
En privé, le général était plus inquiet. Il gardait Ikoma Noyuki près de lui pour son courrier aux gouverneurs des autres Cités.
- Nous aurons besoin de leurs renforts ; le clan du Lion entier doit être uni face au Gozoku... Dire que pendant que nous préparons les guerres, les maîtres de notre clan sont chez les Scorpions. On n'a jamais vu une chose pareille !...
- Les négociations s'y déroulent à huis-clos, dit Noyuki. Peu d'informations filtrent. Je me suis renseigné auprès de membres de ma famille, mais même le chef de notre famille n'est pas invité à participer aux discussions entre les trois prétendants.
- Il nous faut pourtant quelqu'un dans la place ! Nous avons besoin d'un chef avant le début des combats ! Nous ne pouvons pas aller à la bataille en ordre dispersé...
- Les Scorpions font pourrir la situation, général. Bayushi Tangen y veille en personne... Je crains de dire que la famille Kitsu est sous sa coupe.
- Mais à quoi leur sert toute leur sagesse, à ces shugenjas, s'ils ne se méfient même pas du plus dangereux Bayushi de l'Empire !
- Leur pouvoir d'influence est très grand. Et les Kitsu ne sont pas habitués à ces négociations politiques.
- Il faut leur écrire pour les convaincre de quitter la Cité des Mensonges ! Écris-leur une lettre...
- Seigneur, nous n'avons pas le rang pour faire ce genre de demande. Elle ne pourrait venir que du daimyo Matsu...
- Juste. Alors écrivons au seigneur Torajo, qu'il prie expressément Kitsu Itsoji et les prétendants Akodo de régler la succession chez nous !
- Il faut avouer que certains, autour de nous, ne sont pas mécontents que ces négociations se passent là-bas. Pendant ce temps, ils se sentent plus libres d'agir à leur guise...
- Cela ne peut pas durer, Ikoma Noyuki ! Nous devons recomposer l'unité du clan ! Nous devons éviter la division, surtout en ce moment !


Samurai


Yatsume était revenue elle aussi à la Cité des Apparences, pour retrouver Avishnar et sa fille Yutsuko. Ils avaient trouvé un modeste logement au milieu du quartier des restaurants. La rônin séjourna auprès d'eux plusieurs jours. Sa fille continuait de lire sans cesse le Tao et d'autres écrits religieux. Elle avait été remarquée par des moines de la famille Kitsu, qui envisageaient de la prendre comme novice dans leur temple.
- Tu seras une grande intellectuelle, ma fille !
La petite Yutsuko, du haut de ses sept ans, parlait déjà comme une adulte, avec la même gravité, la même conscience des questions sérieuses de l'existence. Yatsume n'avait qu'une idée pour le moment : la protéger. La tenir à l'écart des tragédies qui se préparaient, et la tenir surtout loin de son véritable père, que Yatsume craignait de voir surgir de n'importe quelle ombre autour de la maison.

Le soir, elle descendit dans les bas-fonds, où elle ne tarda pas à trouver la cour des miracles qui était l'envers du décor de la belle Cité, et qui nous rappelait que le nom complet de celle-ci était la Cité de la Violence derrière la Courtoisie. C'était un quartier sale, lépreux, en proie à une misère affreuse, où se retrouvaient les parias que le clan du Lion confinait loin de ses palais fortifiés. Les rebuts de la société se voyaient interdits de sortir de ce ghetto misérable, où s'était organisée une vie parallèle. Même les etas au service du clan méprisaient cette engeance, qui n'avait aucun droit à l'existence dans l'Ordre Céleste, qu'il était interdit de regarder sous peine d'être souillé, à qui on interdisait l'accès à l'eau pour se laver ou à la nourriture fraîche.
- Salutation à vous, gueux !
Les loqueteux, souffreteux, et autres scrofuleux repoussants reculèrent devant cette samuraï.
- N'ayez crainte de moi, déclara Yatsume, car je suis une amie de votre Empereur à tous, le grand Bouffon impérial.
Cela n'atténua guère la méfiance des gueux, qui attendirent d'en entendre plus. Yatsume raconta en quelques mots son hiver à la cour de Yoriku, décrivit avec précision le personnage. On commençait à la croire.
- Que viens-tu faire, toi, parmi la lie du peuple ?
- Je viens chercher votre aide.
Ils éclatèrent de rire, d'un rire édenté, vulgaire. Il y avait longtemps qu'ils n'avaient pas eu l'occasion.
- Je viens vous demander votre aide pour sauver la plus belle et la plus raffinée jeune demoiselle de cet Empire !
Les rires redoublèrent. C'était trop tordant !
- Le Bouffon t'a bien entraînée ! Tu es presque aussi drôle que lui !
- Vous vous méprenez ! Je suis sérieuse...
Yatsume s'assit, attendit qu'on ait formé un cercle autour d'elle et dit :
- Vous allez m'aider à réparer une grande injustice...
Elle leur expliqua l'histoire de Mitsurugi et d'Ikue, comment celle-ci avait été enlevée par les troupes du shinsen-gumi.
- C'est une belle histoire mais pourquoi veux-tu notre aide ? Même si nous t'aidons, ton beau seigneur Mitsurugi se fiche de nous ! Il ne fera rien pour nous !
- Vous vous trompez... La générosité de Mitsurugi est grande !
Yatsume se dit qu'au point où elle en était, un mensonge de plus, à des sans-rangs, n'entacherait pas plus son kharma. Elle leur dit qu'en l'aidant, ils feraient un pas vers la lumière, que dans leur prochaine vie, ils souffriraient moins, que la divine lumière de l'Empereur brillait, même pour eux.
- Le divin fils du Ciel n'oublie pas même les plus humbles tant sa générosité est immense !
Les gueux restaient sceptiques.
- Bon, tu nous a bien amusés, dit un vieillard, et personne ne va vraiment te croire. Je vais te dire une chose quand même. Tu te trompes en venant nous voir. Tu es folle si tu crois que nous allons t'aider. Nous ne pouvons rien pour toi. Si nous mettons un pied hors de notre quartier, les Lions nous massacreront. Il n'y a rien à attendre de nous. Ta seule chance, c'est d'aller voir à la capitale la cour des miracles. Le Bouffon s'y trouve souvent. Je le sais, j'y ai vécu, il y a longtemps. Là-bas, ils sont mieux lotis que nous. Les lois contre les gueux sont plus douces qu'ici, où nous vivons un enfer pour expier les fautes de nos Ancêtres. Ceux de là-bas ont plus de chance et nous espérons, dans une prochaine vie, être là-bas...
Yatsume sentait monter l'hostilité contre elle. Elle savait que les gueux ne sortaient pas de chez eux mais qu'en retour, personne n'entrait dans leur quartier. Ils y faisaient leur loi. Elle remercia le vieillard du conseil et repartit dans sa famille.
- Je dois repartir, Avishnar !
- Déjà ? Et ta fille ?
- Écoute-moi : pour une fois, j'essaie de faire une chose noble. Je veux aider Mitsurugi mais il n'y a que moi qui puisse le faire, car cela nécessite d'avoir recours à des moyens que les samuraï réprouvent.
- Que vas-tu encore faire ?
- Je pars à la capitale.
- Tu crois pouvoir y aller sans problème ?
- J'y arriverai. Je suis déjà rentrée dans la Cité des Mensonges, je me ferai un chemin pour entrer dans la capitale.
- Et ta fille ?
- Tu vas veiller sur elle. Quand je reviendrai, je ne vous quitterai plus. Mais je veux que Yutsuko soit fière de sa maman, qu'elle sache que je peux me dévouer pour une cause honorable.
Avishnar se demandait si Yatsume était sincère ou s'il y avait un autre coup fourré derrière ces belles intentions. Yatsume elle-même ne comprenait pas ce qui lui arrivait : elle voulait sincèrement servir Mitsurugi !
Evidemment, elle ne lui dirait rien... Elle ne voulait pas le compromettre. Elle avait compris que Sasuke faisait pareil, et c'était sûrement le lot des humbles serviteurs d'accomplir les basses tâches pour leurs maîtres, sans se plaindre et sans importuner celui-ci avec des détails trop indignes pour qu'on les lui raconte ! Peu importe comment elle s'y prendrait, mais elle délivrerait Ikue, la ramènerait à Mitsurugi... Oui, elle imaginait déjà la surprise radieuse du samuraï, en voyant revenir sa fiancée. A ce moment-là, il ne penserait même pas à demander comme Ikue avait pu échapper aux Grues ! Il serait tellement heureux qu'il ne considérerait que le résultat. Il serait même bien content que les Doji et le shinsen-gumi aient été ridiculisés !

Yatsume consentit à rester plusieurs jours avec sa fille. Elle l'écouta réciter le Tao, elle lui raconta l'histoire du clan du Scorpion, des autres clans aussi. Comme elle grandissait vite ! A bientôt sept ans, c'était presque une adulte dans sa façon de parler. Yatsume se promettait qu'elle rattraperait le temps perdu très bientôt. Elle se comporterait enfin en vraie mère.
Elle prit sa fille dans ses bras, dit qu'elle repartait. Yutsuko protesta mais Yatsume se sentait investie d'une mission trop noble pour hésiter. Elle fit jurer à sa fille de bien étudier, d'être sage, d'obéir à Avishnar.
- Je suis venue te sauver de l'orphelinat, maintenant, on ne se quitte plus. Je serai avec toi par la pensée. Tu verras, ce ne sera pas long. Le temps que tu apprennes un nouveau livre par coeur et je serai de retour.
Elle savait qu'elle ne pouvait pas mentir à sa fille. D'abord, elle n'en avait pas le coeur et de plus, Yutsuko ne s'y serait pas laissé prendre. Il n'y avait qu'avec elle qu'elle était sincère. Aucun voile de mensonge ne s'interposait entre elles.
Yatsume fit son baluchon. Elle laissa son yari serti de cristal à Avishnar, en cas de malheur, et prit au palais des Lions une lance ordinaire. Elle n'eut pas trop de mal, en invoquant le nom de Mitsurugi, à obtenir de l'équipement. On lui laissa une vieille armure abîmée, des poignards.
- De toute façon, ils rouillent ici depuis des années... Autant que quelqu'un s'en serve...
- Au nom du grand Mitsurugi, merci !
On ne pouvait rien refuser à une guerrière qui se battait pour le gouverneur de la Cité du Levant, porte-parole du général Kokatsu !


Samurai

Les festivités se terminaient à la Cité des Apparences. Le général Kokatsu s'accorda une journée pour se remettre des excès de ces trois jours, puis il remit tout le monde sérieusement au travail. Il convoqua son état-major à l'aube.
- Aujourd'hui, nous parlons de guerre. Nos ennemis vont être nombreux, déterminés à se venger, très bien organisés. Le Gozoku ne peut laisser impuni les humiliations qu'ils ont subies à la cour d'hiver. Comme je vous l'ai raconté, ils ont voulu faire accuser certains des nôtres d'un ignoble assassinat, celui du vénérable Hanteï Norio. Oui, on a voulu accuser les Lions, bras droit de l'Empereur, de s'en être pris à un membre de la famille céleste ! Alors que c'est sur nous que repose le pouvoir de l'Empereur ! Nous qui nous ouvririons le ventre si cela devait l'aider ! Nous dont la détermination infaillible est crainte d'un bout à l'autre de l'Empire ! Et ce sont eux, ces hypocrites, qui viennent nous accuser ! Mais nous, nous ne poignardons pas dans le dos !... Quand nous les aurons face à nous, nous chargerons de front, unis !
Murmure d'approbation générale.
- Bien, ceci étant dit, nous allons faire un état des lieux de nos troupes... Ikoma Noyuki, as-tu une réponse du seigneur Torajo ?
- Pas de réponse précise de sa part, hélas. Il nous soutient dans notre combat, sait à quel point la Cité des Apparences est une ville stratégique, mais il ne s'engage pas sur un nombre de renforts à nous envoyer.
- Mauvaise affaire... Si mon seigneur n'est pas derrière nous, les autres gouverneurs ne vont pas nous soutenir fermement... Nous allons nous retrouver seuls. A ce sujet, voyons un peu nos effectifs.
Les officiers commencèrent à énumérer les forces disponibles.
- C'est peu, c'est trop peu, maugréait Kokatsu à mesure que ses lieutenants égrénaient les chiffres. Non, il nous faut obtenir le soutien de Torajo... Contre les Grues seuls, nous pourrions résister mais avec une coalition du Gozoku en face de nous, c'est trop peu...
L'après-midi, Kokatsu passa en revue les troupes, ainsi que les fortifications et les réserves de la Cité.
- C'est vraiment trop peu... Il faut convaincre Torajo... Ikoma Noyuki, tu vas écrire à Mitsurugi. Qu'il vienne le plus vite possible. Fais partir un messager cette nuit, avec une autorisation spéciale. Qu'il crève sa monture mais qu'il atteigne la Cité du Levant demain matin. Que Mitsurugi arrive demain soir au plus tard !
- Bien seigneur...

Le messager partit au crépuscule. Sur la route, il dépassa Yatsume qui allait dans le même sens que lui et qui allait dormir à l'auberge. Le cavalier continua sa chevauchée éperdue, changea de monture en plein milieu de la nuit dans un relais et atteignit, épuisé, la Cité du Levant alors que le soleil apparaissait sur la grande plaine.
- J'ai un message urgent pour le gouverneur, dit-il à l'entrée.
Comme il entrait, Sasuke repartait de la Cité : il avait séjourné quelques jours auprès de Mitsurugi. Ils avaient fêté la victoire puis le shugenja avait fait part de son intention d'aller à la capitale.
- Je dois retrouver le Bouffon. J'ai appris de nouvelles choses sur lui. Je dois le revoir. C'est pourquoi je vais à Otosan-Uchi.
- Tu n'auras pas l'autorisation d'entrer dans la Cité Interdite, Sasuke. Même moi je ne peux pas t'obtenir un laissez-passer. Tu auras même du mal à passer le mur d'enceinte extérieur de la Cité.
- Inutile, je rencontrerai le Bouffon dans les faubourgs. J'ai de quoi l'attirer dehors.
- Je te fais confiance.
- Je repars avec Yojiro.
- Ne me l'abîme pas, hein !
- Tu me connais. Regarde comme il est revenu de chez les Dragons : frais comme un gardon, vivifié par le bon air de la montagne !
- L'air ne doit pas être si sain à Otosan-Uchi... Et Yojiro préfère les grands espaces.
- Ne t'en fais pas, va... C'est l'affaire de quelques jours. Et puis, qui sait si en chemin je n'en apprendrai pas plus sur l'armée que le Gozoku va nous envoyer sur la figure ?
- Va, va, puisque tu ne tiens pas en place !

Le messager salua bien bas Sasuke et se rendit au palais.
- Message urgent pour le gouverneur !
Yasashiro arrivait à la poterne et demanda au soldat :
- De quoi s'agit-il ?
- Le gouverneur Kokatsu envoie un message.
Le Crabe dit qu'il allait porter le message lui-même.
Le messager fut choqué qu'un Crabe soit autorisé à porter une missive cachetée par un général d'Empire.
- Ne t'en fais pas, dit le planton au messager, ce rônin-là, Mitsurugi a toute confiance en lui ! Ils ont combattu ensemble sur la Muraille et notre gouverneur a tellement rendu service aux Hida que ceux-ci ont mis Yasashiro à son service pour rembourser leur dette.
- C'est bien vrai ce qu'on me disait, qu'il est un peu excentrique ce gouverneur.
- Des excentriques comme lui, on en voudrait plus ! La paye est bonne, la discipline est rude mais pas injuste et crois-moi qu'il ne se laisse marcher sur les pieds par personne !

Yasashiro monta porter la missive au gouverneur. Celui-ci la décacheta, la parcourut et soupira :
- Bon, la tranquillité ne pouvait pas durer... Allons, qu'on fasse seller mon cheval, je dois partir sur-le-champ !
Notre héros prit une escorte de trois samuraï avec lui, dont Yasashiro. Comme il partait vers l'ouest, il croisa Yatsume qui arrivait.
- Seigneur, je suis enchantée de vous voir ! Je voulais vous dire...
- Plus tard, Yatsume ! Nous sommes pressés ! Quelle est la situation à la Cité des Apparences ?
- Tout va bien, les festivités sont terminées et à présent, la ville est sur le pied de guerre.
- Parfait !
Mitsurugi piqua sa monture.
- A bientôt Yatsume ! dit Yasashiro.
- A bientôt !
Confiante, Yatsume sut que lorsqu'elle reviendrait, elle serait accueillie en triomphe. Elle fit une courte étape à la Cité du Levant. Elle crut qu'elle allait repartir le lendemain. Hélas, elle s'aperçut qu'elle n'avait plus un sou vaillant. Elle alla quémander auprès de Sasuke, qui accepta de la payer mais exigea d'elle plusieurs travaux de renseignement dans la ville.
- J'ai besoin de savoir quelle est l'opinion des habitants concernant les Lions.
- Bien, Sasuke-sama.
- Et s'il y a des mouvements séditieux, susceptibles d'aider l'ennemi lorsque l'armée du Gozoku approchera.
Elle allait jouer l'espionne du conseiller, cela lui allait bien mais elle allait la retarder de plusieurs jours.

Quand Mitsurugi arriva, le lendemain matin, à la Cité des Apparences, il n'eut pas le temps de se reposer. Il était convoqué séance tenante chez Kokatsu, qui réunissait ses meilleurs officiers.
- Assieds-toi, Mitsurugi. Nous allions commencer.
A peine si notre héros avait pu secouer la poussière de la route.
Un capitaine qui revenait de la capitale raconta la haine du Gozoku contre les Lions.
- Ils ne veulent pas seulement la Cité. Ils veulent nous anéantir. Le shinsen-gumi est mené par des fous furieux ! Ce n'est pas la guerre qu'ils veulent, c'est notre tête à tous, au bout de leurs piques...
- Bah, ce sont leurs rodomontades habituelles, dit Kokatsu.
- Je t'assure, général, que les dirigeants du shinsen-gumi n'ont aucune mesure, aucun sens de l'honneur. Parmi eux, le capitaine Otomo Jukeï nourrit une rancune particulière... Même les Scorpions, même les Scorpions !, ont dû le rappeler à une certaine modération dans les paroles et les intentions ! Entendre les Bayushi parler de compassion et de discernement, j'aurais vu cela dans ma vie !
- Ce sont les petits roquets qui aboient le plus fort, sinon personne ne fait attention à eux. Otomo Jukeï m'en veut toujours de l'avoir chassé d'ici quand j'ai repris la ville. Ça et d'autres choses qui se sont ajoutées pendant la cour d'hiver. Ce qui m'intéresse, ce sont leurs effectifs... C'est avec des soldats, pas avec des injures, qu'ils vont faire la guerre...
- A ce sujet, les nouvelles ne sont pas bonnes... Les dirigeants du Gozoku ont débloqué des crédits de guerre exceptionnels.
- Bien, tu vas faire une copie de ces chiffres, capitaine. Et tu vas les confier à Mitsurugi, qui va partir demain matin voir notre daimyo, Matsu Torajo. Je te confie une nouvelle mission diplomatique, Mitsurugi ! Rencontrer le chef de notre famille et le convaincre de nous aider face à la déferlante qui s'annonce.
- L'arrogance du Gozoku n'a plus de limites, dit le capitaine. Il faut que cela soit rapporté au seigneur Torajo, je pense. Sachez en effet que le triumvirat dirigeant vient de décider de la construction d'une nouvelle cité, à l'ouest de la capitale, au pied des montagnes, juste à l'est de la Cité des Mensonges par rapport à la chaîne du toit du monde...
- Quel orgueil fou !
- Ce n'est pas tout, général : le Gozoku compte s'installer dans cette nouvelle Cité, nommée Bakufu, et qui sera, à les entendre, la plus fortifiée du pays. Ils veulent ni plus ni moins en faire leur nouvelle capitale !
- C'est un affront au Fils du Ciel ! s'exclama Kokatsu, soutenu par tous les officiers présents. Quel scandale ! Mitsurugi, tu dois partir sur l'heure, rapporter cet acte inqualifiable à notre daimyo !
- Bien, général Kokatsu !
Notre héros retrouva Yasashiro dans la cour :
- Pas le temps de se reposer, mon ami... Viens, suis-moi. Nous allons au château ancestral des Matsu !... Tu ne seras pas venu chez nous pour rien, tu vas rencontrer le chef de ma famille !
- J'en serai honoré.
- Imagine-toi qu'il est encore plus puissant que le général Kokatsu !
- J'en aurai des choses à raconter en revenant chez moi.
- Nous sommes en service pour abattre le Gozoku ! Pour défendre cette cause, je n'aurai pas trop à préparer mon discours. Étrangement, les mots me viennent facilement dans ce cas-là. Il faut y mettre la conviction de Kokatsu... et le culot de Sasuke ! Voilà les qualités d'un bon diplomate Matsu.
- C'est la diplomatie en force. Chez nous aussi on fait comme ça.

Mitsurugi fit préparer quelques affaires et il reprit la route alors que le soleil commençait à disparaître derrière les murailles de la ville.
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25ème Episode : Les trois lions - by Darth Nico - 24-03-2012, 05:58 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by sdm - 01-04-2012, 09:33 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by sdm - 02-04-2012, 09:52 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by Gaeriel - 03-04-2012, 08:09 AM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by Gaeriel - 03-04-2012, 08:54 AM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by Darth Nico - 08-04-2012, 11:42 AM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by sdm - 09-04-2012, 10:33 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by sdm - 12-04-2012, 10:52 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by Gaeriel - 13-04-2012, 06:35 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by sdm - 24-03-2013, 07:58 PM
RE: 25ème Episode : Les trois lions - by Gaeriel - 25-03-2013, 08:28 PM

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