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Dossier #21 : Les ruines
#12
DOSSIER #21



Faivre se dit, durant ce très long instant de chute, qu'il avait mérité sa mort, qu'il n'avait pas été digne de Sélène. Il n'avait pas cru en elle et il était allé trop loin dans le crime pour espérer revenir. Ce n'était que justice d'aller se fracasser dans les bas-fonds de ces ruines. Il avait trop demandé à sa bonne étoile pour qu'elle le sauve encore. Il n'aurait jamais pu revenir au commissariat. Il finirait au milieu de ces truands qu'il voulait depuis le début emmener dans la mort avec lui. Ce n'était que justice d'en arriver là. Mort, il aurait la médaille de ceux qui sont tombés en service. Maréchal pourrait bien arranger une version pour un policier tombé dans l'exercice du devoir, pas pour un officier de TRIBUNAL ayant violé tous les règlements. Peut-être que Clarine, et son sens de l'honneur, finirait par lui pardonner son comportement.
Peut-être aussi que c'était la Cité qui voulait le digérer complètement, que c'était mieux qu'il disparaisse, qu'on ne retrouve pas son corps, englouti dans la destruction des Filets. Sa dernière aspiration fut aussi un souffle angoissé, alors qu'il partait la tête la première... Il mit du temps à comprendre quand sa chute s'arrêta quelques mètres avant le sol, alors qu'il venait d'être brutalement tiré vers le haut, comme si un parachute venait de s'ouvrir. Une poigne métallique s'était refermée autour de sa poitrine. Encore un choc, un éboulis depuis un promontoire en pointe. Il reprit ses esprits, pour se voir dans les bras de Penthésilée, accrochée à un parapet par un filin.
Il actionna le dérouleur et posa en douceur Faivre au sol. Ce dernier, assommé, ne réalisait pas encore ce qui venait de se passer. Il ne put que la voir partir, en quelques bonds, dans le dédale de tuyaux sous les Filets.
Ce n'est que quelques minutes après qu'il se mit à crier à l'aide et que l'Urbaine appela en urgence des mitiers pour le tirer de sa crevasse. Il perdit connaissance quand il fut ramené parmi les vivants. Il entendit à peine Lanvin qui disait :
- Il est beau, l'ange de la mort...
Il ferma les yeux longtemps. Quand il les rouvrit, il était dans une froide chambre d'hôpital, Sélène était dans le lit à côté. Elle dormait mais on voyait qu'elle avait pleuré et comme son bras pendait sur le côté, Faivre se dit qu'elle avait dû lui prendre la main.

Maréchal avait obtenu une meilleure chambre. Il passa deux jours, le temps d'examiner ses contusions et de surveiller une fracture au poignet. Comme c'était sa main droite qui était cassée, il dicta ses rapports à Clarine, dès son retour au bureau, le surlendemain. Il avait dormi dans l'appartement froid, qu'il ne chauffait pas, comme pour marquer que Nelly n'était pas là.
- "Alors que l'inspecteur Faivre tenait d'interpeller Fabio Vicari, virgule, ce dernier a été abattu par son garde du corps, point. L'inspecteur Faivre s'est alors protégé, point. Un échange de tirs s'en est suivi, virgule, qui s'est soldé par la mort des deux hommes, point." L'histoire classique, ajouta-t-il en écrasant sa cigarette, de l'homme de main qui voulait prendre la place du chef. Voilà, vous tapez en trois exemplaires, pour bien encombrer les archives des crânes d'oeufs du quai...
Maréchal soupira, comme un étudiant mécontent de sa copie. Lanvin raconterait à peu près la même chose, en moins bien écrit... Les deux inspecteurs savaient que l'odieux Petitdieu arrangerait tout cela. Ce n'était que peu de choses par rapport à tout ce qu'il avait sur la conscience, à commencer par ce ballon blindé qui venait éliminer tous les témoins de l'affaire.

Deux jours plus tard, tout le quai des Oiseleurs était réuni dans la grande salle de réception de TRIBUNAL, pour le départ en retraite de Ménard. Le chef de la police fit un beau discours :
- C'est après une carrière exemplaire, cher Ménard, qui vous a vu successivement occupé la place de secrétaire de poste de quartier, de détective, d'inspecteur, et enfin de commissaire de la prestigieuse brigade criminelle...
Maréchal n'osait pas regarder vers le pupitre. Il se demandait comment appeler Nelly.
- Commence par l'appeler, avait dit Lanvin.
- Et c'est avec émotion, cher collègue et ami, que nous célébrons aujourd'hui le départ du meilleur d'entre nous...
Maréchal dut quand même se mettre dans la file pour aller serrer la main au vieux commissaire. Les deux hommes eurent une poignée ferme et croisèrent leurs regards le moins longtemps possible. Ensuite, Maréchal but un verre ou deux, beaucoup moins que tout le monde et ensuite, il s'en alla, alors que la fête ne faisait que commencer. Il s'arrêta dans une brasserie presque vide, repoussa gentiment une fille qui demandait qu'on lui paye à boire. Les autres étaient sincèrement émus. Lehors s'installait déjà dans son nouveau fauteuil de commissaire. Petitdieu demandait un départ à la retraite anticipé. Lui partirait par la petite porte, par le soupirail !... Et on ferait passer les dératiseurs dans son bureau avant de le donner à un autre inspecteur !
- Pas ce soir ma chérie...

Il redescendit à Névise par les marches raides, vertigineuses, dans le brouillard perpétuellement stagnant de la pente, et ce ne fut que lorsqu'il fut attablé chez Gronski, qu'il retrouva un peu le sourire.
- Le match de boxe est à l'eau, mon pauvre ami.
- Ah, écoutez, tant pis... Ça m'a fait plaisir de m'y remettre. Et puis, maintenant, Turov veut continuer l'entraînement ! Je ne vais pas abandonner comme ça. Il faut qu'il travaille son droit, il est trop hésitant. Dites, c'est vrai que le fameux commissaire Ménard part à la retraite ? Mince de nouvelle, on avait l'impression qu'il faisait partie des meubles, qu'il était là pour toujours !
- Ah, c'était un personnage !
- Allez, tiens, on va boire un coup pour lui... Je vous ai déjà dit que je l'ai déjà rencontré ? Enfin, rencontré... Il menait une descente et moi j'étais un client ! Il m'a invité à passer la nuit à la "maison" !
- Vous savez Gronski, comme on dit chez nous : si tu n'as pas eu des ennuis avec le commissaire Ménard, tu as raté ta vie !
- Ou que tu es un ange !
Ils trinquèrent :
- A Ménard !
Heureusement, le vin était excellent, cela aida à faire passer le goût. Il eut du mal à se lever de son tabouret.
- Non, merci, ça ira...
Chez lui, il but encore un verre, avant de descendre chez la concierge appeler Nelly.

Il parlementa longuement, dans le noir après que la minuterie se fut arrêtée. Il s'était assuré que la concierge ne viendrait pas écouter à la porte. Elle était en train de siroter un alcool fort dans sa cuisine grise et bleue, dans l'air froid qui sentait encore la soupe et les croquettes pour chats.
Maréchal raccrocha presque une heure après. Nelly arriva encore plus tard dans la nuit. Maréchal avait laissé la porte de l'appartement ouverte. Il fumait dans l'obscurité depuis des heures. Nelly toussa en entrant et ouvrit en grand les fenêtres. Le quartier était admirablement paisible ; on entendait que le clapotis de l'eau du canal et le grésillement des réverbères.
- Je m'en veux de t'avoir parlé ainsi Nelly...
- Moi aussi je me suis mal comportée. Pourtant, nous ne sommes plus des enfants, Antonin.
- Non, mais nous nous sommes comportés comme tels...Moi le premier... Alors que je n'ai plus l'âge des vulgarités des gamins des rues, ni de leurs rêves...
- C'est vrai, mais des rêves, nous pouvons en avoir d'autres. Des rêves d'adultes cette fois, pour faire une nouvelle vie.
- Tu as raison. Tu sais, j'ai bien réfléchi à ce que je te disais sur la police, le système... Je ne vais pas finir ma carrière à ce poste. Je vais changer de situation, trouver un autre moyen de gagner ma vie.
- C'est sûrement mieux ainsi. Je ne te voyais pas finir en petit citoyen servile et discipliné.
- Je suis résolu à gagner ma vie honnêtement, Nelly, mais pas par résignation. Par courage. J'ai arrêté suffisamment de canailles pour toute la lâcheté qui se cache derrière leurs airs bravaches.

La nuit prenait bientôt fin. L'allumeur de réverbères allait bientôt passer pour ranimer les flammes. Ils passèrent un trop court moment au lit, fatigués de chagrin et de bonheur à la fois.
Quand Nelly se réveilla, elle entendit Antonin qui sifflotait dans sa douche. Le laitier faisait sa tournée. La compagne de Gronsky jetait des ordures dans le canal. Des gamins jouaient à la marelle sur le quai. Le vieux funiculaire grinçait au départ.
Comme il se rasait, Antonin, les joues pleines de mousse, sentit le bon café.
- Quand je pense que pour commencer la journée, je vais devoir passer un savon à Faivre. Un savon noir !
- Tu lui as sauvé la vie.
- Ce que je ne comprendrai jamais, c'est comment il a pu survivre à sa chute... Lui-même dit qu'il n'en sait rien. Tu n'as pas d'idée toi ?
- Moi ? Voyons, comment je saurais ?
Maréchal sourit, mais pas trop, il avait peur de se couper. Nelly lui caressa les joues et lui tendit une tasse bien pleine. Il la dégusta en regardant Gronsky partir au marché. Clarine arrivait à pied par les ruelles.
- Allons, j'y vais.
Il enfila son imper, mit son écharpe et son chapeau. Il se jurait que ses jours dans cette brigade étaient désormais comptés. Il allait trouver un échappatoire sous peu.
- Comment allez-vous Clarine ?
- Bien, merci.
Elle devait encore souffrir mais luttait de toutes ses forces pour redevenir normale le plus vite possible.
- Je m'enferme dans mon bureau. Vous m'envoyez Faivre dès qu'il passe la porte.
- D'accord.
- Vous direz à Morand et Turov que je viendrai avec le martinet tout à l'heure, vérifier où ils en sont de leurs rapports. Menacez-les du bagne s'ils n'ont pas terminé. Qu'ils soient contents de faire des travaux sous ma direction bienveillante.
Clarine savait ce que cela voulait dire : le chef était de bonne humeur.

Maréchal entreprit de ranger ses étagères. On ne pouvait pas dire qu'elles débordaient de dossiers mais c'était déjà le désordre. Il retrouva des dossiers du commissariat de Mägott-Platz, et les feuilleta, amusé. A relire ses rapports, il les crut écrits par un gamin, et ses enquêtes, bâclées, les interrogatoires, menés au petit bonheur la chance...
On frappait.
- Entrez... Oui, asseyez-vous, inspecteur.
Faivre obéit, massif, d'apparence calme. Résigné mais pas mauvais comme une bête humiliée.
- Bon, nous n'allons pas nous mentir, Faivre. De vous à moi, vous pouvez tirer un trait sur tout avancement.Que ce soit sous mon autorité ou de n'importe quel supérieur, vous êtes grillé. Personne ne vous donnera jamais de justifications pour refuser une promotion, mais il sera inutile de la demander. Elle ira toujours se perdre dans les tuyaux.
- Je l'accepte comme tel.
- Et dans l'immédiat, vous écopez de trois semaines de mise à pied. C
- Je comprends, dit Faivre, un peu trop enfoncé sur sa chaise, la tête rentrant doucement dans les épaules.
- Bon. C'est le minimum que je dois vous infliger d'après le code, si je veux rester dans les clous. Sans quoi, j'ai nos chers amis du Comité d'Arts et Fêtes qui débarquent dans l'heure.
Cela dessina un petit sourire sur le visage de Faivre. Il n'en fallait pas plus pour Maréchal.
- Votre mise à pied prend effet immédiatement.
- Entendu.
Comme Faivre allait se lever, Maréchal dit :
- Moi aussi, je sais ce que c'est que l'envie de se venger, Gustave. Naguère, j'y ai cédé. Seulement, même là-dedans, il faut y mettre une certaine mesure. Votre réponse n'a pas été proportionnée et ADMINISTRATION a horreur des excès vous le savez. Surtout des excès en public. Vous avez été en un sens bien inspiré de penser aux Filets, Faivre, l'endroit le plus isolé de la Cité. Partout ailleurs, le bain de sang qui s'en est suivi vous aurait valu vingt ans de Château.
- Bien sûr. Mais maintenant, je me suis vengé, je n'en demande pas plus. Je n'ai pas de regrets, mais pas envie de recommencer.Vous savez, dans le temps, j'avais un mentor qui me disait : rends tout personnel.
- Tout ce qu'on fonctionnaire assermenté ne doit pas faire, en somme.
Faivre mit son manteau.
- Je vais vous donner la carte d'un médecin qui pourra être de bon conseil pour vous : le docteur Heims.
Faivre regarda la carte :
- Un psychologue ? Comme ?...
Du menton, il désignait Morand.
- Lui est un vrai médecin et une gloire montante de l'université.
- Alors j'irai écouter cette sommité.
- Ce sera à vous de lui parler.
Comme l'inspecteur mettait son chapeau noir, qui complétait son ensemble noir qui lui donnait un air de croque-mort, il demanda à Maréchal :
- Vous avez des nouvelles concernant ce ballon non-identifié ?
- Non, aucune information ne nous est parvenue à ce sujet.
Maréchal ne se levait pas pour le raccompagner. Ce n'était pas de circonstances.
- Mais je vais aller prendre des informations très prochainement, inspecteur.
- Des informations à la "source" ?
- Oui.
Et Maréchal lui montra une carte d'invitation qu'il venait de recevoir de la part du comité des Arts et Fêtes.


¤

C'était la salle secondaire du grand Opéra machinique. Devant la porte matelassée de cuir bordeaux, deux forts beaux spécimens d'agents d'OBSIDIENNE.
- C'est vous la nouvelle troupe de l'opéra ?
Maréchal dut passer à la fouille.
- Vous savez, c'est des spectacles sérieux ici. On n'est pas au cirque ici, on n'a pas besoin de clowns.
- Vous pouvez entrer.
A part la femme de ménage qui nettoyait la scène, il n'y avait, parmi la mer de fauteuils rouges, assis au quatrième rang, que Jonson. Les rares lumières allumées étaient tamisées.
- Entrez donc, inspecteur.
- C'est vous le nouveau metteur en scène ?
- Je n'ai pas tellement de goûts pour les pitreries scéniques, Maréchal. Je m'occupe d'organiser la vie de la Cité, une charge autrement plus lourde que celle de diriger quelques saltimbanques dans leurs vocalises.
- Tiens donc, j'aurais dit que pour vous, c'était pareil.
- Moi je n'ai pas le droit à l'erreur.
- C'est vous qui dirigez toute la Cité, Jonson ?
- Non, Maréchal, voyons... Nous ne sommes que des rouages. Vous le savez bien. Mais si vous voulez parler opéra, je puis vous dire que vous aurez un rôle important dans la prochaine distribution.
La femme de ménage était parti. Des ouvriers venaient installer un grand écran blanc en fond de scène.
- Personne ne pleurera les Vicari, Maréchal. Tant pis pour Faivre, il sert de fusible dans cette affaire, mais il l'a bien cherché. Ceci étant fait et bien fait, nous passons à la suite des opérations. Nous attaquons le gros gibier. Je veux parler de la Chimère.
- A ce sujet, je voulais vous parler des nouvelles formules de survol des Filets en ballon-taxi. Vous savez à qui il faut s'adresser ?
- Toujours à la Chimère, inspecteur.
- Cela semble un peu facile de me sortir de votre chapeau une créature imaginaire.
- Allons, Petitdieu m'a dit qu'il vous en avez parlé.
- Ah, il vous l'a rapporté. Sacré Petitdieu, à combien de râteliers mangent-ils ?
- Petitdieu a fait son temps. Nous, nous allons mettre fin à la gabegie engendrée par le marché noir. Nous allons nous concentrer sur un des dirigeants de la Chimère. Et croyez-moi, les ordres viennent de très, très haut.
- Trop haut pour nous ?
- Vous avez pris du galon, soyez conscients de cela. Mais attention : si vous dérapez, plus dure sera la chute.
- Bon, qui est votre suspect ?
- Un homme dont nous ne savons pas s'il est encore en vie.
- On part à la chasse aux fantômes, quoi !... Notez que sur le fond, je suis d'accord pour mettre fin à la criminalité organisée, et soutenue par les notables. En fait, je m'inquiète même d'être d'accord avec vous.
- Là réside l'intérêt de notre doctrine de la Concorde Sociale : mettre tout le monde d'accord. Elle permet le consensus et ainsi, réaffirme l'autorité des lois d'airain promulguées par ADMINISTRATION.
- Me voilà rassuré, nous ne sommes plus d'accord. Je n'ai jamais tenu ce système pour une fin en soi, mais simplement comme un moyen de faire coexister pacifiquement les gens.
- Vous vous trompez, parce que vous n'avez qu'une vision tout à fait fragmentaire de la totalité du système.
- Je croyais que vous aussi, vous n'étiez qu'un rouage. Vous avez l'air d'en savoir beaucoup.
- Assez pour rester humblement à ma place.

Un opérateur arrivait au balcon et y installait un gros engin, avec une roue sur laquelle était enroulée une grosse pellicule. Le technicien braqua le canon de l'engin sur l'écran blanc qui recouvrait tout le fond de scène.
- La dernière invention, développée dans nos laboratoires pendant la guerre. Vous allez voir, sous peu, cela va faire faire un bond en avant à nos techniques de surveillance. Des enregistrements d'images animées. La reconstitution parfaite du mouvement.
Des tâches lumineuses apparurent à l'écran, des zones grises, des mouvements de noirs, des craquements, des flous...
Jonson se leva :
- Allons, j'ai à faire. Je vous laisse, mais souvenez-vous, inspecteur : des rouages, rien que des rouages, voilà ce que nous sommes, dans la machine la plus complexe de l'univers ! Bien loin devant le cerveau humain ! La machine totale d'harmonisation de la Cité d'Acier !
Maréchal se leva :
- Comment pouvez-vous supporter de n'être qu'une pièce de la machine ? D'être rivé à votre fonction, comme le dernier des OS qui visse des boulons toute la journée ? Moi, j'ose encore rêver à un progrès.
Jonson ouvrit la porte matelassée :
- On ne me paye pas pour rêver. Bonne soirée, inspecteur.

Maréchal se rassit. Sur l'écran, les tâches avaient pris consistance. On voyait la grande gare des Célestes, une chromatographie géante qui recouvrait tout l'écran. L'image tremblait légèrement, mais on reconnaissait parfaitement le bâtiment, presque grandeur naturelle. On était sur le quai numéro quatre, d'après le panneau d'affichage. Maréchal crut qu'il avait la berlue, car il lui semblait voir remuer des passagers au fond du quai. De la vapeur arrivait de l'horizon, une locomotive apparaissait, minuscule, si minuscule et grandissait, peu à peu, entrait à quai, envahissant toute l'image, dans un dégagement de fumée expulsée de ses circuits titanesques, énorme bête d'acier qui menaçait de crever l'écran et de traverser tout l'opéra machinique.




FIN DU DOSSIER


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Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 26-04-2012, 11:13 AM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by vengeur77 - 26-04-2012, 02:44 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 26-04-2012, 06:19 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 22-05-2012, 03:30 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 23-05-2012, 01:21 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 14-07-2012, 12:55 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 17-07-2012, 11:55 AM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by sdm - 19-07-2012, 11:51 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 20-07-2012, 03:57 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 21-07-2012, 04:40 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 22-10-2012, 04:58 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 24-10-2012, 10:30 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by Darth Nico - 26-10-2012, 04:05 PM
RE: Dossier #21 : Les ruines - by sdm - 28-10-2012, 08:07 PM

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