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26ème Episode : La colère de Mitsurugi
#14
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE


Kokatsu se retira dans son palais et n'assista pas à l'entrée triomphale du daimyo dans la Cité. Ce n'est que sur le seuil de son palais qu'il rencontra Akodo Koji, le nouveau et jeune maître du clan du Lion. Dès le premier regard, le général sut que ce dernier n'était qu'un freluquet. Il dut se souvenir de toute sa bonne éducation pour faire bonne figure au moment de l'embrassade traditionnelle. Certains vivent dans les jupons de leur mère, lui vivait dans les jupons des shugenjas Kitsu. Et depuis son sacre, entre les pinces des Scorpions... Kokatsu avait obtenu que ces derniers n'entrent que bien plus tard en ville. On s'éviterait l'humiliation de les voir pénétrer dans la Cité des Apparences au sein de la parade triomphale du daimyo... Ils ne furent pas non plus invités au dîner d'accueil, mais dès le lendemain matin, Kokatsu fut bien forcé de les accepter dans son palais. C'était aussi agréable que d'ouvrir sa porte à des serpents venimeux. Heureusement, le conseiller Tangen n'avait pas poussé la provocation jusqu'à venir en personne. Il avait envoyé ses représentants. Il fallut les héberger en ville, où ils se comportèrent comme des vainqueurs en territoires conquis. Ils faisaient du scandale dans les auberges, exigeaient qu'on satisfasse tous leurs caprices, faisaient du raffut toute la nuit. Kokatsu ne pouvait rien faire : ces sauvages étaient les invités du maître du clan !

Sasuke passa voir plusieurs fois Yasashiro, qui se remettait de ses blessures à l'asile.
- Tu seras bientôt remis sur pied. Tu t'es battu vaillamment. Pour ma part, je considère que tu es délié de tes obligations envers nous. Tu as fait plus que la part que nous devait ton clan. Je suis certain que s'il était là, Mitsurugi dirait la même chose que moi.
- Pourrez-vous le faire revenir bientôt ?
- Je vais m'en occuper personnellement. Je t'assure qu'il ne tardera pas à combattre à nos côtés quand nous irons affronter les troupes du Gozoku.
- Les choses en sont là ?
- Pas encore, mais l'affrontement sera inévitable.

Comme Sasuke avait appris que l'armée du daimyo avait ordonné la démobilisation de son contingent de mercenaires, il ordonna qu'on fasse chercher Yatsume et Yojiro. Il était impatient d'avoir des nouvelles de ces deux-là... Il ne fut pas difficile de les retrouver. Yatsume avait retrouvé sa fille et Avishnar. Yojiro avait trouvé à se loger dans une cahute du quartier des potiers. C'est Noname qui les retrouva.
- Entrez donc, dit Sasuke.
Les deux rônins s'agenouillèrent. Sasuke leur fit servir à boire et attendit leurs explications.
- Que s'est-il passé Yatsume pour que tu partes à la capitale ?
Yatsume avait eu le temps de discuter avec Yojiro ; elle avait dit qu'elle raconterait sincèrement ce qui s'était passé. Sasuke écouta le récit de ses pérégrinations : le voyage à la Cité des Mensonges, puis comment elle s'était fait fabriquer un faux-ordre de mission ; à la capitale, retrouvailles avec Yojiro parti la chercher ; l'enlèvement d'Ikue et le passage chez le Bouffon.
Sasuke, qui, lui-même, en avait fait d'autres, ne fut pas si consterné que l'aurait été Mitsurugi par ce récit -loin de là. Il se frotta les yeux et dit seulement :
- Vous avez pris une lourde responsabilité en l'enlevant. Sans parler des risques. Bref, voilà la belle aux bons soins de Yoriku. C'est un homme de confiance mais en attendant, ce que vous avez fait était très imprudent.

Il leur donna la permission de sortir.
- Tenez-vous à disposition. Je peux avoir besoin de vous à tout moment.
- Tu vois, dit Yatsume une fois dehors, ça s'est bien passé !
- Tu as de la chance, si je puis dire, que nous ayons eu Sasuke comme interlocuteur. Tu aurais entendu un autre son de cloche avec Mitsurugi.
- Il aurait, beaucoup plus que Sasuke, reconnu la bravoure de notre acte.
- Oui, bien sûr, toussota Yojiro.
- Sasuke voit les choses de manière plus froide. Il ne prend pas en compte le dévouement du coeur et la générosité de l'élan.
- Oh que non...
- Mitsurugi aurait tremblé à l'idée de notre échec, mais en sachant Ikue à l'abri, il n'aurait pas manqué de se réjouir.
- Bien sûr... En somme, n'est-ce pas, c'est à regretter que nous n'ayons pas pu lui raconter directement notre exploit ?
- Oui, mais nous irons le délivrer des griffes Phénix ! Et il reviendra combattre sous la bannière du Lion.
Yojiro se demandait si l'air marin n'avait pas tourné la tête à la pauvre rônin.
- Rentre donc t'occuper de ta famille ! Profites-en bien tant que Sasuke ne mobilise pas tes talents !
- S'il me demande d'aller délivrer Mitsu, je saute dans mes sandales et je pars sur l'heure.
- Il n'en attend pas moins de toi.
Et ceci étant dit, Yojiro alla déguster une bière dans la taverne où se retrouvaient les rônins de la cité.


Samurai

Le lendemain, le daimyo de la famille Matsu faisait son arrivée en grandes pompes. Kokatsu était sorti sur le seuil de la grande porte pour l'accueillir. Les deux hommes se saluèrent puis se donnèrent l'accolade des frères d'armes. Le général présenta ensuite le seigneur Torajo au nouveau daimyo.
Kokatsu sentit immédiatement que son supérieur partageait son avis sur ce jeune Akodo influençable. De fait, les Scorpions restaient à l'arrière-plan de ces cérémonies, à leur place habituelle : en retrait et donc d'autant plus menaçants. Et il était difficile de ne pas imaginer les Bayushi faisant danser Akodo Koji au bout de leurs ficelles.
- Grande est ma joie de te rencontrer, seigneur, dit Matsu Torajo, et d'autant plus grande que cette rencontre ait lieu dans cette Cité conquise de haute lutte.
Kokatsu fit cette fois entrer tout le monde dans son palais, où il ordonna une journée supplémentaire de festivités. Il dit ensuite qu'en hommage à ses propres Ancêtres, il observerait une journée de retraite et de jeûne une fois les libations terminées. C'était un vif encouragement pour chacun à faire de même.

Cette fois-ci, Kokatsu participa de bon coeur et fut le premier à emmener ses invités dans la plus prestigieuse maison particulière de la Cité, où l'on chanta, l'on but et l'on dansa jusqu'à l'aube. Puis, d'un coup, il retrouva son sérieux, souhaita bonne journée à ses invités et leur donna rendez-vous pour le lendemain.
A part, Matsu Torajo dit à son vassal :
- Ta décision de te retirer alors que tu as tant d'invités est surprenante.
- Qu'ils le prennent pour une marque de confiance, seigneur. Je leur laisse quartier libre...
- Sache que si tu as besoin de conseils, je serai toujours là pour toi, général.
- Ton seul soutien sera pour moi un appui aussi solide que la force de mille Ancêtres.
- Tu dis cela car ce sont dix mille Ancêtres qui aujourd'hui te sourient. Alors même que toi, Kokatsu, tu n'es pas en paix.
- J'ai besoin de cette retraite. Je n’emmènerai que quelques conseillers proches.
- Ne t'en fais pas, pars le coeur tranquille. Pendant ce temps, je serai l'hôte de nos invités.
- Je suis honoré que tu me le proposes.

Kokatsu n'évoque pas le sujet mais il savait bien pourquoi Torajo était venu : pour lui laisser la place de daimyo de la famille Matsu. Ce serait donc une responsabilité encore plus lourde qui, dès le lendemain, pèserait sur les épaules du général. Il deviendrait le premier chef de guerre du clan, donc de l'Empire et devrait composer avec un daimyo de clan dont il savait qu'il empêcherait son combat contre le Gozoku.

Kokatsu sortit sans cérémonie de la Cité. Il partait avec Ikoma Noyuki le poète, avec Sasuke en qualité de conseiller et le moine Shingon comme confesseur. Il se rendit dans le temple où se trouvaient les urnes de sa famille, dans le village où il jouait déjà au soldat quand il était encore en culottes courtes, sur la route boueuse où il retrouvait les autres gamins, même des fils de paysans qui, aujourd'hui, ne pourraient même pas lever les yeux sur lui sans être aussitôt punis de mort.
Il alla prier sur l'autel de sa famille et demanda à parler avec Shingon. Ils s'enfermèrent dans un petit temple au milieu du jardin. Sasuke et Noyuki n'avaient qu'à tourner en rond pendant ce temps. Il faisait un temps magnifique. L'eau du bassin aux carpes était translucide. Les bourgeons des cerisiers étaient éblouissants, et on n'entendait que le glouglou charmant de l'eau qui descendait sur les bambous.

- Te voilà au sommet de ta vie, disait Shingon. Tu as passé ton quarantième anniversaire. Ton ascension se termine, Kokatsu. Si tu fais un pas de plus vers le haut, la pente derrière ne sera que plus rude.
- Un samuraï ne se soucie pas du dernier pas, seulement du prochain. Et je n'ai jamais reculé.
- Tu pourrais t'en sortir triomphalement en acceptant la paix, en réconciliant les clans.
- La gloire est une belle chose mais elle n'est rien en face de l'honneur. Car c'est lui seul que nous emportons dans la mort. Le reste n'est que poussière.
- Ne crains-tu pas de fâcher les Ancêtres en faisant trembler l'équilibre cosmique ?
- N'inversons pas les rôles. Je me bats pour remettre cet Empire la tête en haut. Ce sont les conspirateurs sans foi ni loi du Gozoku qui menacent l'édifice céleste.
- As-tu entendu un seul mot de l'Empereur demandant ton aide ?
- L'Empereur attend que ses serviteurs se manifestent. J'irai Lui parler s'Il veut me recevoir.
- Et si tu fais fausse route ?
- Peut-être. Mais l'indécision est le pire des mots. Mieux vaut mourir la tête dans la boue que vivre dans l'hésitation. J'ai tout conquis, Shingon. Il ne me reste qu'une bataille à livrer. Si elle m'est fatale, cela signifie que j'aurai choisi ma mort et pour un homme comme moi, c'est la plus belle issue possible.
- Ne crains-tu pas de faire du tort à ton clan ?
- Le clan ne pourra pas me reprocher d'avoir agi selon ses principes... Maintenant, Shingon, je veux que tu me redises, une dernière fois, les paroles essentielles de ta sagesse.
- Elle tient, tu le sais, en peu de mots. Elle dit que l'illumination est possible en cette vie. Je ne peux pas te le dire plus simplement.
- Bien, va, à présent. Nous nous reverrons à la cérémonie.

Le général fit venir Noyuki, à qui il dicta quelques phrases solennelles qu'il pourrait répéter après sa mort. Puis il fit venir Sasuke et lui demanda juste de se tenir près car de grands dangers arrivaient.


Samurai


Quand Sasuke se réveilla le lendemain matin, il sentit tout de suite qu'il y avait de l'orage dans l'air. Il n'y avait pas un nuage dans le ciel depuis des jours, et une suite trop longue de beaux jours n'est pas dans l'ordre des choses. Il sortit de sa chambre et il lui sembla aussitôt que tout le monde était plus empressé qu'à l'habitude. Il n'y avait rien d'étonnant à cela : c'était le jour du sacre de Kokatsu comme nouveau daimyo des Matsu. L'effervescence était palpable des caves aux chemins de ronde supérieurs. Sasuke se rendit au jardin intérieur pour faire ses exercices respiratoires. Les mouvements lents, les respirations profondes, ne lui rendirent pas la sérénité. Il se sentait agressé par les images de la mort de son ami, Nobuyoshi, qui avait accompli le sacrifice suprême. Sasuke pourrait-il un jour faire une chose pareille ? Il revoyait Nuage surgir dans les décombres brûlants de la bicoque à la sortie du palais des Crabes. Il revoyait sa rencontre avec l'ignoble Rêve . A côté de cela, les nuits passées à la frontière de l'Outremonde, les hurlements des bêtes sans nom, les combats contre l'infernal Akuma, n'étaient que d'aimables plaisanteries. Les blessures infligées par les Kolat ne se refermeraient jamais, car elles étaient des blessures au plus profond de son esprit. Très jeune, on avait fait de lui un pantin. Aujourd'hui, il avait coupé ses cordes, mais était-il plus libre ? Ne sentait-il pas l'Oeil tout-puissant de l'Oni l'observer, d'autant plus qu'il avait acquis, par la maîtrise de la troisième arcane, un contact quasi-direct avec l'énorme diamant dont se servait Nuage. C'est dire qu'il était comme sous surveillance permanente par son ancien maître et tortionnaire.
Dans ces conditions, comment retrouver la paix de l'esprit, alors que tout son esprit avait été modelé aux fins les plus deshonorables ? Et on n'avait jamais appris à un tensaï du feu la voie de l'équilibre de l'esprit, mais plutôt la capacité à contenir la puissance démesurée des flammes pour mieux les déclencher dans toute leur violence au bon moment. Rien à voir avec l'enseignement prodigué aux tensaï de l'Eau ou de l'Air, bien plus harmonieux car ce sont des éléments sources de vie. Le feu, lui, ne vit qu'en détruisant ; et le phénix ne meurt que pour ressusciter, tandis que la fluidité de l'air et de l'eau permet à ses disciples d'ignorer le heurt violent des contraires. Et la puissance impassible de la terre est le rempart le plus solide contre toute atteinte...

Non, il ne pouvait pas se sentir serein, quand n'importe quel jardinier, n'importe quelle servante qui fait les lits, n'importe quel gâte-sauce du palais pouvait être un agent de Nuage ou d'un des autres maîtres.
Sasuke savait qu'ils étaient dix au départ. Rêve était mort, cela en laissait neuf s'il n'avait pas été remplacé, ce qui était probable étant donné l'art très spécial de manipulation mentale dont il était le maître. Il ne comptait pas Lotus, qui n'était somme toute que le trésorier de la conspiration, poste que n'importe quel imbécile sachant compter sur ses doigts pouvait remplir !

Il en restait donc neuf, et ils ne connaissaient l'identité que de deux d'entre eux : Nuage et Cristal. Les deux plus dangereux assurément. Mais qui étaient les sept autres et à quelle sale besogne s'occupaient-ils ?
Il y avait Acier, celui chargé de surveiller le temple secret de l'ordre ; Saphir, le maître des assassins du clan...

Sasuke, harcelé par ces visions de cauchemar, se rendit à la salle du déjeûner où plusieurs officiers et conseillers étaient déjà passés à table. L'ambiance était là aussi fébrile. Chacun avait le nez dans son bol de riz. On échangeait quelques mots pour se rassurer, on essayait de plaisanter, mais chacun s'activait pour la grande réception.
Noyuki ne descendit même pas pour le repas du matin. Il avait passé la nuit à la bougie, occupé à réécrire pour la énième fois son éloge. Même Shingon, d'habitude si maître de lui, paraissait fatigué. Il avait les traits tirés et faisait tout pour ne pas le montrer. Ses disciples faisaient toujours cercle autour de lui, comme pour protéger leur maître par leur présence. On sentait que le moine, lui aussi, n'avait pas l'esprit tranquille. On aurait juré qu'il regrettait d'être venu. Il n'est jamais prudent pour un esprit véritablement religieux d'approcher les hommes de pouvoir car, leur aide dans les affaires humaines se paye toujours d'une plus grande inquiétude sur les chances de salut. Et s'il ne restait rien de la sagesse face à la folie et la démesure des hommes ? Si ces discours n'étaient que belles paroles qu'on écoute au temple, avant d'en retourner à ses occupations et ses ambitions ?
Il était presque impossible d'arracher un mot à Shingon concernant les entretiens avec Kokatsu. La seule parole qui était parvenue aux oreilles de Sasuke, était celle qu'avait surprise Noyuki. Shingon parlait à un disciple et lui confiait :
- Nous craignons souvent de ne pas pouvoir influencer les hommes. Je crains, moi, de ne pas l'avoir que trop influencé.
Il parlait bien sûr du général.

A présent, en observant le moine du coin de l'oeil, Sasuke se demandait si Shingon n'avait pas fait exprès que cette phrase soit entendue. N'était-ce pas un appel à l'aide ? Le shugenja replongea la tête dans son bol de riz. Il était trop tard. Shingon avait voulu jouer les conseillers spirituels, il assumait la resposabilité de ses paroles. Il était trop tard pour jouer l'âme pure et désintéressée, après s'être mêlé d'influencer les décisions du plus grand maître de guerre de l'Empire !

Le silence se fit complètement quand le panneau de bois s'ouvrit sur Kokatsu, semblable à un taureau qui fulmine. Il avait l'air terrible. Immobile, il était plutôt entièrement plongé en lui-même et ne s'apercevait pas qu'il avait un air à charger sur le premier venu. Il observait la salle, les yeux dans le vague, sans fixer personne en particulier. On l'entendit faire trois lourdes respirations, puis il referma le panneau et s'éloigna de son pas lourd, comme s'il s'était trompé de salle.
Tout le monde osa enfin déglutir et reprendre sa bouchée.

Le panneau se rouvrit brusquement : Kokatsu de nouveau. Il balaya la salle du regard, impatient. Il avait retrouvé ce qu'il venait chercher la première fois :
- Où est Noyuki ?
- Dans sa chambre, répondit un conseiller.
- Qu'on me l'envoie sur le champ.
Puis il repartit. Il n'y aurait pas besoin de prévenir le poète, la voix lourde du général s'entendait très bien de l'étage d'au-dessus, où Noyuki, recroquevillé, courbaturé, griffonnait encore sur son parchemin.

Sasuke alla prendre un bain et se préparer. Il passa devant la chambre de Mitsurugi, que personne n'avait osé récupérer, alors même qu'on manquait de place du fait de tous les invités. Le shugenja entra le premier dans la grande salle de réception. Il trouva sa place, dans l'allée gauche par rapport au général, au troisième rang. C'était une place qui lui convenait bien : il avait une bonne vue sur la salle et se trouvait hors du centre de l'attention. C'est Noyuki, en particulier, qui aurait tous les regards braqués sur lui pendant son discours.
La salle était presque complètement vide, à l'exception des derniers serviteurs qui installaient les décorations florales et des gardes du corps, aussi immobiles que des statues.
Il faisait vraiment un temps magnifique. Les petits oiseaux chantaient. L'air n'était pas trop lourd, la chaleur supportable. Mais Sasuke se sentait courbaturé de partout. Kokatsu lui avait dit de se tenir prêt et c'était bien trop précis et bien trop vague. De fait, il n'avait presque pas dormi de la nuit. Kokatsu comptait entièrement sur lui, mais sans le mettre en avant, au contraire de Mitsurugi. Sasuke était bien un conseiller de l'ombre, pas trop caché pour ne pas exciter la curiosité, mais jamais mis au premier rang afin de passer inaperçu. Sasuke respira aussi fort que possible. La salle se remplissait peu à peu.
Les Scorpions s'asseyaient à l'autre bout de la salle. Sasuke ne leur adressa pas un regard. Il s'isola dans son monde. Sans doute cela se sentait-il, car personne ne vint le déranger, personne ne le frôla, personne ne lui demanda quoi que ce soit. Ne réveillez pas le feu qui dort... Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit la salle presque pleine. Il remarqua l'urne installée près du trône où Kokatsu viendrait s'asseoir : elle contenait les cendres d'Akodo Gencho, le malheureux prétendant qui avait si mal dirigé l'armée pendant la bataille. C'était un signe de reconnaissance exceptionnelle de la part de Kokatsu. Ce dernier ne reniait nullement celui qui, malgré tout, resterait le vainqueur de la bataille, malgré les pertes énormes et son choix de se sacrifier au combat. Drôle de victoire qui avait toutes les allures de la défaite.

Sasuke leva le sourcil quand il vit les Scorpions se lever, à la demande du maître de cérémonie. Il y avait eu mésentente : ils ne devaient entrer que plus tard, sûrement pour être accueillis plus officiellement.


A suivre... Samurai
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RE: 26ème Episode : Le général de l'armée de tous les lions - by Darth Nico - 30-04-2013, 09:34 PM

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