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RSB - [Guardian of Eternity] - Episode III : A Last Hope
#20
[GUARDIAN OF ETERNITY]

Merwyn se contorsionnait de nouveau de douleur, et le bouillon n'y faisait rien.
Yun et Sariss étaient assis auprès de lui, inquiets, rageant de ne rien pouvoir faire pour le tirer de ce sommeil cauchemardesque.
S'ils avaient pu lire dans son esprit, ils auraient vu Merwyn avancer dans la jungle de nuit, armé seulement d'un bâton, attentif au moindre bruit de la végétation frétillante.
Il savait qu'il n'était pas de taille face à la bête, qu'il ne le serait peut-être jamais. L'entraînement que lui avait réservé Thembee était en quelque sorte au-delà de l'impossible.
- C'est ta seule chance si tu veux vaincre Konen...
Merwyn observait en tous sens, observé par des milliers de lucioles dans les taillis ou sur les branches. Il entendait la bête approcher peu à peu. Il n'avait pas le temps de se mettre en garde qu'elle bondissait sur lui. Presque invisible, elle n'était pour lui que deux yeux globuleux, dardant leur or inquiétant dans la nuit.
Merwyn était frappé au genou, au bras. Il avait déjà reçu de quoi l'assommer quand il commença à rendre les coups. C'est à peine s'il pouvait garder conscience, alors qu'un déluge de tentacules s'abattait sur lui.

Depa Billapa l'avait prévenu :
- Nul ne sait combien de tentacules possède le vaapad avant de le tuer. Certains en ont six, d'autres douze. Le plus gros que Mace Windu ait tué en avait vingt-trois.

Merwyn, pour sa fierté personnelle, espérait être tombé sur un specimen du haut du panier ! Car à l'heure actuelle, il devait reculer devant le nombre. Avec un sabrelaser en main, il aurait déjà découpé la bête en quatre. Mais, comme le disait Billapa :
- Seule la vitesse compte, et l'adresse dans des mouvements extrêmement rapides. La puissance vient non de la force physique mais du flot du combat.
Elle lui donnait tant de bons conseils, complètement à l'opposé de tout ce qu'on apprenait à un Jedi !
- La septième forme de combat est la plus violente. Elle n'est pas tant un style de duel qu'une manière d'être. Elle demande toutes les qualités, et leur contraire.

Si Eo Khelin, son premier maître, avait pu le voir en ce moment ! Quand il était sur Tatwane avec lui, il y avait de cela plus de quinze ans, il apprenait la paix, l'harmonie, la concision, la précision. La modestie. Aujourd'hui, il fallait être au contraire violent, exubérant, excessif, exultant dans la victoire, rageur face à la défaite... mais tout cela, bien évidemment, sans céder au côté obscur. C'était la quadrature du cercle.
- Je me demande si je suis vraiment fait pour le Vaapad, avait dit Merwyn à Billapa. Si c'est une philosophie, comme vous dites, elle est à peu près à l'opposé de ce que je suis.
- Alors, change totalement ce que tu es, avait répondu calmement Billapa, de ce ton insupportable des gens qui ont réponse à tout.
Elle ouvrait rarement les yeux, de sorte qu'on avait l'impression qu'elle vous fixait de son troisième oeil maquillé sur son front. Qui plus est, Thembee l'avait prévenu qu'elle avait cédé au côté obscur et que ce n'est qu'à grand peine que Mace Windu avait réussi à la neutraliser (et pas à la vaincre).
- Ce n'est pas rassurant, avait dit Merwyn.
- Elle est plus puissante que mon maître, et a exploré les profondeurs du côté obscur, avait réponde Thembee. Quel meilleur maître voudrais-tu ?

Merwyn, à force de lancer des coups avec toute l'agressivité dont il était capable, finit par toucher la bête. Il sentit son bâton frapper son cuir. Quel plaisir de taper dans le mille et de lui faire bien mal !
La bête grogna, se cambra, renversa Merwyn et partit en courant. Notre héros, les quatre fers en l'air, se remit sur ses pieds et ricana :
- Alors, vexée, ma vieille ?
Puis, il bondit à sa poursuite, comme un fauve. Mal lui en prit : il parvint à rattraper le vaapad, mais se vit aussitôt entouré de quatre autres spécimens !
Avec douze tentacules en moyenne, multiplié par quatre bêtes, Merwyn déduisit qu'il allait passer un sale quart d'heure.
- Calmes, dit la voix douce de Billapa.
Elle apparue, les yeux mi-clos, et les vaapad vinrent se coucher à ses pieds docilement.
- Allons, laissez-nous...
Les prédateurs disparurent en grognant. Il y en avait même un qui caressait Billapa sur la joue. Comme c'était mignon !
- Ce n'est pas encore aujourd'hui que je m'en ferais des descentes de lit, ragea Merwyn en jetant son dérisoire bâton à terre.
- Le ressentiment de la défaite est ce qui mène au bon état d'esprit pour le Vaapad.
- Vous voulez faire de moi un Sith !
- Même les Sith hésiteraient à utiliser le Vaapad.
Merwyn était sûr qu'elle avait eu un sourire en disant cela.
- Je suis un Jedi, pas un tueur.
- Tu devras devenir un prédateur.
- Vous me demandez de détruire tout ce que à quoi j'ai cru... Je suis déjà passé par le côté obscur, vous savez. Cela a failli me détruire.
- Oui, mais on ne revient jamais complètement des ténèbres. Quiconque a plongé dans la nuit, doit devenir la nuit elle-même.
- Non, un Jedi affronte les ténèbres mais c'est la lumière qui le guide.
- Pour combattre les ténèbres, tu dois accepter les ténèbres en toi.
- Moi qui croyais, fit Merwyn, sarcastique, que lorsqu'on contemple l'abîme, l'abîme regarde en nous.
- C'est exact, et il va te falloir l'accepter.
Elle parlait d'une voix régulière, calme, ouvrant à peine les yeux, inspirant brusquement parfois, comme prise d'une émotion qu'elle arrivait aussitôt à contrôler -mais une émotion qui semblait venir d'ailleurs, sans aucun lien avec Merwyn -ce qui était d'autant plus vexant pour notre héros ! Elle ne s'occupait de lui qu'à moitié !

Il en venait à se demander comment la faire réagir. Et s'il l'attaquait, là comme ça, par surprise ? Que pourrait-elle faire ?... Son sabre n'était pas loin. Elle-même était désarmée... Allait-elle, face à un péril mortel, révéler un pouvoir inouï ? Dévoiler enfin son jeu ?
- Tes pensées ont bien changé, dit-elle.
Merwyn eut un sursaut de conscience et fut effrayé d'avoir pensé à...
Et soudain, il comprit que si elle avait l'air ailleurs, c'est en réalité qu'elle lisait en permanence dans ses pensées. Il y avait résisté au début, mais à force, il n'y avait plus pensé.
- Je ne vous dérange pas au moins, pendant que vous fouillez mes souvenirs !
- Je cherche à remuer en toi la boue accumulée au fond de ton esprit. Car c'est de cette boue si stable que ressortent les trésors.
- Ce que vous appelez "trésors", j'appelle cela envies de destruction. Je suis conscient que nous avons tous le côté obscur en nous. J'espère que le mien est assez enfoui.
- Bien trop enfoui, je dirais, dit-elle, d'une voix plus susurrante.
Merwyn commençait à se demander sur quelle folle il était tombé. Et tant pis pour elle si elle l'entendait penser cela ! Elle avait l'esprit à moitié corrompu par le côté obscur ! Était-elle seulement vivante, ou bien un fantôme, une hallucination sortie des rêves de Thembee ?
Elle ne parut pas faire attention à ce qu'il se disait. Elle dit :
- La Force est harmonie. Le Côté Obscur est destruction. Mais l'harmonie n'existe que parce qu'elle résiste au chaos. Celui qui veut protéger l'harmonie doit harmoniser le chaos.
- On dirait que vous, en revanche, vous voulez détruire l'harmonie en moi.
- Ton harmonie intérieure est en ruine. Alors, il faut tout détruire et rebâtir à nouveau.
- Je ne suis pas une marionnette qu'on manipule à plaisir. Je ne vous crains pas. J'ai affronté quantité de manipulateurs dans votre genre. Et je les ai tous vaincus.
- Tu es fier de ton tableau de chasse...
Contrarié, Merwyn répliqua :
- Je veux juste dire que je connais mes moyens. Je n'oublie pas la modestie prêchée par Eo Khelin, mais je sais aussi ce que je vaux. Et cela est mieux pour savoir mesurer ma force, et ne pas devenir une brute écervelée comme Konen.
- Ta "modestie", dis-tu.
Il lui sembla qu'elle ouvrait plus grand les yeux.
- Elle n'est qu'un nom hypocrite pour ton attitude timorée. Ne vois-tu pas que Gaeriel te reproche sans arrêt ton manque d'audace et de courage ?...
- Seuls les cinglés comme Konen se croient toujours courageux. Moi je sais que ce n'est jamais acquis.
- Ne vois-tu pas, continua-t-elle, que Gaeriel perd son temps avec toi ?... Elle admire secrètement Nello pour son impétuosité.
Merwyn serra les poings. Cela devenait intenable, mais il ne voulait pas tomber dans le piège qu'elle lui tendait.
- Nello a beaucoup de qualités, articula Merwyn, mais c'est aussi quelqu'un qui souffre de la violence qu'il a en lui.
- Elle voudrait tant que tu sois comme lui. Ne crains-tu pas qu'elle parte un jour avec lui ?...
Merwyn bouillait.
- Cela suffit ! Je n'ai pas à répondre à cela.
Il tourna les talons.
- J'arrête là cet entraînement. Je vous quitte. Je trouverai seul le chemin du retour.
- Il n'y a pas de chemin pour repartir. Tu ne peux qu'aller de l'avant.
- Puisque vous aimez Nello, je vais parler comme lui : s'il n'y a pas de chemin, j'en ouvrirai un !
- C'est mieux, sussura-t-elle, mais tu n'es pas encore à son niveau. Gaeriel s'impatiente. Elle désespère que tu te comportes enfin en homme. Elle voudrait que tu aies de la poigne, que tu sois le premier à partir pour affronter tes ennemis. Au lieu de cela, elle doit toujours te traîner. Et toi, tu la freines avec tes conseils de modération, comme un vieillard.
- Je suis là pour canaliser Gaeriel.
Il s'en voulut d'avoir répliqué. Il ne devait plus l'écouter.
- Où étais-tu quand Gaeriel était la créature d'Orcus ?
- Nous n'étions plus nous-mêmes !
- Où étais-tu quand il fallait la délivrer de ce sorcier ?
Merwyn ne répondit pas. Il marcha droit devant lui.
- Où étais-tu, ajouta Billapa un ton plus bas, quand votre enfant est morte à la naissance ?... Quel père n'est pas là pour protéger sa fille ?

C'était la réplique de trop. Le coup porta violemment sur Merwyn, qui en eut une véritable crise d'angoisse. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne pouvait pas résister, il ne voulait plus résister !
Il se retourna, les yeux en larmes, le visage tremblant de haine.
- Tu vas payer cela, Billapa...
Merwyn tendit la main et fit venir son sabre. Elle s'était levé et le regardait, les yeux grand ouvert, faisant peser un regard mort sur lui.
Merwyn alluma son sabre. Il savait qu'il commettait une erreur, mais il devait la commettre. Pas pour lui, mais pour Gaeriel et pour leur fille.

Il courut sur elle et abattit son sabre. Elle s'était déplacée. Elle disparut et réapparut derrière lui. Merwyn fit tournoyer son arme et fondit sur elle. Elle évita encore le coup. Mais notre héros avait vu la faille dans sa défense. Alors, elle se métamorphosa successivement en tous les ennemis que Merwyn avait combattus.
D'abord, ce fut l'inquisiteur Daïki (son psychogun ne put rien contre le coup qui le transperça), le traître Kanjè (Merwyn le trancha en deux), Jorus Methrin (il eut le crâne fendu), puis Nello (il le décapita -quel plaisir !), Yotis, puis Darth Orcus, Darth Treides, Andeddu (il démembra ce vieux squelette), Jerec, Cypher (il le coupa en deux du crâne au ventre), Tremayne (de même), puis enfin Konen : là, il fut soudain face à un mur. Le double-sabre du Barabel arrêta tous ses coups. Merwyn se remit en garde et attaqua de plus belle. Konen allait trop vite ; Merwyn tapait de plus en plus vite, mais il se heurtait à une sorte de disque laser qui parait ses coups, si rapides qu'ils fussent. Il lança une troisième volée de coups. Konen recula posément. Merwyn ne parvenait pas à trouver la faille. Il se concentra, pensa à augmenter la précision de ses coups plutôt que leur force brute. Mais c'était peine perdue. Konen ne laissait rien passer. Il répliqua d'un revers qui entailla les deux cuisses de notre héros. Il fut jeté à terre.
Konen disparut. Depa Billapa était à nouveau devant.

Épuisé, Merwyn se relevait péniblement, mais ses articulations ne se tendaient plus.
- Ne crois pas trop vite que Konen soit une brute sans cervelle, dit-elle en lui tendant la main. Il connaît tes secrets les plus intimes, Merwyn. Il ne te vaincra pas uniquement par le sabre, mais aussi en appuyant sur tes faiblesses.
Elle parlait maintenant d'une voix plus douce, dénuée de méchanceté.
- Je ne lui en laisserai pas le temps, dit notre héros en frappant du poing. Je ne discuterai pas face à lui.
- Il percera tes plaies, Merwyn, et les ouvrira en grand.
- Je l'aurai décapité avant, ragea notre héros.
- Le côté obscur ne gagnerait jamais s'il n'employait que la puissance aveugle. Tu dois comprendre que Konen a toute la malice des Sith. Garde-toi bien de croire que c'est juste une machine à tuer. S'il est à la tête d'un Empire, c'est qu'il fascine par son charisme et sa ruse. Là est sa plus grande force : passer aux yeux de tous pour un barbare. Alors qu'à l'heure actuelle, il mène le Sénat galactique par le bout du nez. Et il a réussi à te faire croire qu'il était un gros imbécile.
- J'ai du mal à croire qu'il soit si intelligent.
- Il t'a étudié, Merwyn. Crois-moi, tu n'as jamais affronté un ennemi aussi malin et si bien préparé. Il connaît toutes les stratégies du duc Lepto. Il a compris l'art de la manipulation grâce à Thembee. Et il connaît le pouvoir des arcanes que manipulait Orcus. Il a pactisé avec les forces des ténèbres. Et toi, tu avances face à lui sans méfiance. Tu crois qu'il veut te passer son sabre en travers du ventre. Mais il veut détruire tout ce à quoi tu crois. Il veut saper l'harmonie en toi. Il sera insidieux.
- Nous le prendrons de vitesse. Il n'aura pas le temps de mettre en oeuvre ses machinations.
- Il est trop tard pour l'empêcher. Tu ne peux que limiter les dégâts.
Merwyn se releva, amer :
- Oh, pour limiter, on va limiter, crois-moi. Maintenant que ta démonstration est terminée, si tu veux bien m'excuser...
Merwyn reprit son arme et partit.
- Je ne te trompais pas tout à l'heure, dit Bellapa, surprise. Il n'y a pas de chemin pour sortir si je n'en ouvre pas un.
- Je n'ai plus besoin de ton aide, merci, dit Merwyn.
- Tu m'en veux du mal que je t'ai fait, et j'en suis sincèrement désolé.
- Garde tes excuses, va ! Je me débrouillerai seul ! Je suis déjà revenu de plus loin que du monde des rêves !
- Ton entraînement n'est pas fini ! Tu ne maîtrises pas le Vaapad ! Et si tu l'utilises, il te consumera !
Elle paraissait sincèrement affolée.
- Être consumé par le Vaapad ? Hé, j'ai cru comprendre que c'était comme ça que marchait cette technique ! Original, ma foi ! J'ai bien envie d'essayer !
- Le côté obscur va te...

Il ne l'écoutait déjà plus. Bellapa voulut le rattraper mais une main se posa sur son épaule :
- Tu l'as bien formé, dit Thembee, paternel.
- Il n'est pas prêt.
- Personne n'est prêt face au côté obscur. Et surtout pas nous. Mas maintenant, il sait qu'il n'est pas prêt. Et c'est tout ce que tu pouvais lui apprendre.
- Il ne maîtrise pas le Vaapad du tout !
- La septième forme de combat ne s'apprend pas à l'entraînement. Elle s'apprend sur le tas, face à ton adversaire le plus formidable. C'est en quelque sorte Konen qui lui apprendra la technique ultime. Ou qui l'obligera à la maîtriser sur le moment.
- C'est de la folie.
- Nul n'a dit qu'il était raisonnable de s'attaquer à un seigneur Sith.


A suivre... Diablo
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RE: RSB - [Guardian of Eternity] - Episode III : A Last Hope - by Darth Nico - 19-04-2014, 12:16 PM

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