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3e Episode : Le conte des douze heures...
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

La 5e Réincarnation : 3e Episode (Mois du Coq)<!--/sizec-->

<span style="color:darkblue">Le conte des douze heures d'Heibetsu<!--/sizec-->

Voir le calendrier des heures de Rokugan<!--/sizec--></span>

Les récits officiels de la cité d'Heibetsu mentionne que de nombreux incident émaillèrent la journée précédent celle du début des fêtes des vendanges, cinq jours de célébration dont s'enorgueillissait le puissant et respecté seigneur Dragon Mirumoto Akuma.
Il est dit que quatre Licornes de la famille Moto vinrent sans s'être annoncées, poursuivirent une vengeance d'honneur et repartirent tous aussi rapidement ; que de puissants Bushi Crabes les assistèrent, avant d'être tués par de féroces rônins ; que des gaijins des montagnes s'associèrent en bande criminelles avant d'être durement châtiés par les guerriers d'Akuma-san ; qu'une shugenja du feu disparut et fut déchu de son rang par contumace ; et enfin, que le temple de la Fortune des oiseaux fut réduit en cendres par un énorme et brusque incendie, en plein milieu de la nuit.

Rien dans ces récits de magistrats ne permet d'établir un lien entre tous ces graves évènements.
En réalité, ils étaient bien liés entre eux. Et au coeur de cette tourmente se trouvaient d'honorables jeunes samuraï, invités d'Akuma-san, qui évitèrent que de graves déshonneurs n'entachent la cité d'Heibetsu et ses nobles dirigeants.
Voici le récit complet de cette journée où l'honneur des Dragons faillit être frappé en plein coeur...

SOLEIL<!--/sizec-->

Dame Soleil commençait son somptueux lever par dessus les montagnes des neiges éternelles, et déjà, Riobe le rônin était en armure. Il retournait au palais, marchant dans l'air frais du matin, pour y faire son rapport à Mirumoto Taro, chef de la garde d'Akuma-san. Les deux hommes s'assirent dans la salle de garde réservée au capitaine, puis furent rejoints par les deux Phénix Isawa Ayamé et Shiba Ikky. Vinrent ensuite Kakita Hiruya et son Shinjo Kohei, ainsi que Mirumoto Ryu et sa fille, qui passa la journée au palais à jouer avec les servantes.
Toute cette compagnie avait mis en commun ce qu'elle savait des évènements graves qui se préparaient pour les fêtes des vendanges, le lendemain.
Taro-san était décidé à monter une expédition punitive contre le village des Toits Noirs, à l'est d'Heibetsu, un vrai repaire de brigands et de mercenaires sans honneur. Tous acceptèrent de l'accompagner, lui et ses hommes. Arriva alors par la grande porte du palais Hida Sotan le Crabe, et ses trois Bushis, qui avaient convoyé depuis le Chateau de la Libellule des Ize-Zumi, sur leur demande.
Alors que l'heure de dame Soleil s'achevait, le seigneur Akuma-san, accompagné de Kakita Yobe, maitre de Hiruya, sortait en grande pompe de son fier palais. Il découvrait toute cette compagnie, levée de si bon matin. Il s'en étonna et rappela au capitaine Taro qu'il répondait sur son honneur du bon déroulement des fêtes du lendemain. Le capitaine s'inclina et fit serment que tout se passerait bien. De fait, il n'aurait pas trop d'une journée pour démasquer les malfaiteurs.
Peu après, chevauchant sa grande monture, Shinjo Kohei quittait le palais, en direction du village des Toits Noirs : il s'était porté volontaire pour partir en éclaireur là-bas.

LUNE<!--/sizec-->

La Licorne chevaucha rapidement, profitant du calme de la campagne et de l'air vivifiant, tandis que Seigneur Lune s'estompait peu à peu dans le ciel. Au galop, il arriva à la moitié de l'heure au village des rônins. Alors qu'il rentrait dans le village, il vit sortir d'une auberge les trois Bushi Moto. Shinjo Kohei les salua poliment et leur demande s'il pouvait les aider. Il annonçait qu'il venait sur la demande d'Akuma-san dans ce village.
Les Moto, à la réputation inquiétante, remercièrent sans fioriture Kohei-san, déclarèrent qu'ils étaient pressés de reprendre leur chemin. Ils remontèrent à cheval et partirent vers les montagnes au loin, sans plus de cérémonie. Kohei-san resta interdit : que pistaient donc ces cavaliers ?

A Heibetsu, les membres de l'expédition achevaient de s'équiper : on fixait des armures légères, on noettoyait les armes. Tous les volontaires s'alignèrent dans la cour, pour que Taro-san fasse la revue des troupes. Il s'agissait de donner une leçon aux crapuleux rônins, de leur faire comprendre qu'ils devaient se tenir tranquille. Taor-san espérait bien mettre la main sur quelques canailles, pour l'exemple.
Tous les hommes fin prêts, l'expédition s'ébranla, passant au pas l'imposant porte du palais Mirumoto. Dans la ville, en tête du groupe, Hida Sotan et ses Crabes, dans leurs solides armures, avançaient comme des chevaux de guerre, leurs pas frappant le sol et faisant trembler les demeures en bois des citadins qui regardèrent passer cette troupe imposante.
Fermant la marche, Ayamé-san, la pacifique shugenja, toujours épaulée de son fidèle Yojimbo Ikky, se demandait s'il était bien nécessaire qu'elle se joigne à cette expédition guerrière. A la sortie de la ville, elle fut soudain interpellée par un groupe d'Ize-Zumi, qui la saluèrent bien bas et, parlant dans leur langage sublime, lui rappelèrent "que le plus brillant des Phénix traîne derrière lui son ombre". L'expédition s'arrêta, les samurai se retournèrent. Les Ize-Zumi qui intervenaient de manière impromptue désiraient emmener avec eux les deux Phénix, afin que, par une cérémonie magique, ils découvrent les vrais coupables qui se cachent dans les ombres. Taro-san restit persuadé que, sans magie, on pouvait mettre la main aux collets des rônins. Il se soumit pourtant au voeu des hommes tatoués et salua les deux Phénix qui quittaient l'expédition.

HANTEI<!--/sizec-->

Alors que la troupe conduite par Taro-san arrivait en vue du village des Toits Noirs, elle vit venir au-devant d'elle Kohei-san au galop. Le Licorne rapporta sa rencontre avec les Moto, bien trop peu bavards. Taro-san en prit note, puis ordonna à ses hommes de passer au peigne fin le village. Les Bushi rentrèrent sans ménagement dans les habitations, plusieurs vantaux craquant sous leurs coups d'épaules ou de wakisashi. Il surprirent un bon nombre de canailles recherchées depuis longtemps. La patience de Taro-san était épuisée : il fallait montrer où se trouvait la force et le droit !
Pendant que les Dragons opéraient, nos héros se dirigeaient vers la méchante auberge où, la veille, Riobe avait parlé avec la bande de rônins préparait un mauvais coup. A l'intérieur, ils furent accueillis par l'obséquieux maître des lieux, s'assirent et commandèrent à boire. Le patron disait qu'il n'avait que quelques voyageurs dans son auberge, que l'endroit était calme. Manifestement, il en gardait par devers lui. Suivant l'exemple d'intransigeance de Taro-san, Ryu-san ordonna alors au patron d'aller chercher tous les clients et de les amener dans la salle à manger.
Affolé, le patron rameuta alors tous ses domestiques qui réveillèrent les quatre dormeurs des chambres. Ils étaient trois hommes du peuple et un rônin, dont Riobe assura qu'il faisait partie du groupe de la veille.
Le rônin, appelait Gonkuro, avait beaucoup de choses à vider de son sac. Il jurait sur ses ancêtres qu'il ne faisait pas partie de la bande, qu'il avait abandonné le coup avant de trop en savoir. Il confirmait qu'il y avait beaucoup d'or en jeu. Maintenant, il maudissait même les crapules avec lesquelles il s'acoquinait la veille. Ses effets de comédiens ne trompèrent pas nos jeunes bushis.
Ils amenèrent le vilain Gonkuro devant Taro-san, qui réunissait ses hommes et leurs prises dans la grand'rue du village. Tous les habitants étaient en émoi, scrutant depuis leur fenêtre les soldats qui emmenaient avec eux une bonne partie des mauvais garçons des Toits-Noirs.
Interrogé sur place par Taro, Gonkuro jura ne pas connaître l'identité des autres membres de l'expédition. Mais il cachait encore des choses. Le capitaine ordonna qu'il fût ramené au palais.
Comme la troupe repartait vers Heibetsu, Riobe suggéra de faire un détour par les mauvais quartiers de la cité, là où la veille il avait rencontré les joueurs de go. Taro-san accepta : il chargea nos héros d'aller enquêter dans ces rues, pendant qu'au palais, il interrogerait Gonkuro.

Les rayons de Dame Soleil luisaient sur tout le pays ; la campagne était belle, mais la chaleur avait beaucoup monté depuis le matin. Pendant qu'équipés de leurs lourdes armures, les Crabes en tête de troupe, ricanant d'aise en repensant aux coups de Tetsubo qu'ils avaient lancés dans les demeures pour effrayer les malfrats qui s'y terraient... Isawa Ayamé et son yojimbo Shiba Ikky faisaient route, mais d'un pas plus léger, à travers la paisible campagne, accompagnés des Ize-Zumi, dont les tatouages multicolores resplendissaient au soleil.
Le petit groupe arriva en vue d'un sanctuaire, à l'orée du bois, près d'un ruisseau. L'eau coulait en chantant à travers le domaine des hommes tatoués, arrosant les champs et le verger.
Les deux Phénix furent invités à se rafraîchir dans une salle sans décoration. Ils découvrirent qu'en ce moment, une dizaine d'Ize-Zumi vivaient dans ce sanctuaire. Il n'y avait de domestique que pour les tâches ignobles, celles réservées aux eta. Pour le reste, les hommes tatoués s'occupaient de faire pousser leur champ, qui constituait presque toute leur nourriture. Ils n'entretenaient que peu de contacts avec l'extérieur : leur méditations ascétiques réquéraient en effet le plus de détachement possible avec le monde des soucis matériels.
Le chef des Ize-Zumi assura ses deux hôtes qu'ils étaient parfaitement en sécurité ici. Il parla avec Ayamé-san des troubles que connaissait l'Empire d'Emeraude. Qui pouvait prévoir quels lourds bouleversements se produiraient à l'avenir ?
L'interlocuteur de la shugenja était inquiet pour les évènements immédiats qui se préparaient à Heibetsu. Il parlait de manière plus simple, plus directe qu'à l'habitude. Il révéla à Isawa Ayamé que ses semblables utilisaient exprès un langage incompréhensible avec les gens de l'extérieur, pour mettre de la distance entre eux.
Maintenant, il fallait parler des ombres qui rôdaient autour d'Akuma-san... Ce n'était sans doute pas les rônins la plus dangereuse menace, mais plutôt d'autres créatures qui se cachaient derrière eux.
L'Ize-Zumi proposa alors à Isawa Ayamé de participer à un rituel très particulier qui aiderait grandement à percer ces mystères. Par divers techniques de méditations, d'hypnose, de transe et de musique, il serait possible à la shugenja d'entrer en communication directe avec les esprits. Plus exactement, les esprits s'incarneraient brièvement en elle pour parler par sa bouche.
Ayamé-san accepta : elle ne courait aucun danger chez les hommes tatoués. Comme son affinité magique était celle de l'air, ce serait les esprits du vent qui seraient sollicités.

AKODO<!--/sizec-->

Afin de préparer la cérémonie magique, Ayamé dut revêtir un kimono particulier, fabriqué par l'art secret des Ize-Zumi. Il portait plusieurs tatouages semblables à ceux des Togashi et des motifs bleutés évoquant des élèments aériens de nuages, d'oiseaux, d'ailes et de souffles de vent. PPuis, elle but une boisson incolore, qui n'avait non plus aucun goût, mais qqui devait l'aider à accueillir en elle les esprits, en ouvrant ses sens au monde invisible des esprits et des fortunes.
Calme et sereine, Ayamé s'assit au centre d'une salle en bois décoré de motifs magiques. Le sol était recouvert de sable. Les dix Ize-Zumi s'assirent en cercle autour d'elle. Ils se mirent à jouer d'instruments de musique, des flûtes, des clochettes, des tambourins, des instruments à cordes, développant un thème répétitif obsédant, qui gagnait peu à peu en intensité.
Shiba Ikky se tenait au cercle de la salle, aux côtés de la shugenja, jouant elle aussi le motif répétitif.
A tour de rôle, les Ize-Zumi s'arrêtaient de jouer pour venir dessiner des motifs de sable coloré autour d'Ayamé, en psalmodiant des invocations incompréhensibles.
Les musiciens jouant de la flûte soufflaient de plus en plus fort dans leurs instruments ; Ayamé-san sentait le décor autour d'elle se transformer peu à peu en sable, qui coulait doucement. Elle entrait peu à peu dans une transe, bercée et transportée par le breuvage, la musique et les rituels magiques.
Accroupi devant elle, un Ize-Zumi lui parlait à voix basse, l'aidait à se concentrer. La shugenja utilisa d'abord des invocations qui lui permettaient d'éloigner d'elle toute créature de l'Outremonde puis, alors qu'elle atteignait un seuil de méditation profonde, elle fit appel aux élèments de l'Air, alors que les mélopées développées par les musiciens soutenaient sa transe et amplifiaient l'appel aux Fortunes de l'Air.
Un grand coup de vent balaya soudain la pièce, et des tourbillons d'air se formèrent autour d'Isawa Ayamé, soulevant le sable magique. Les esprits tournaient follement puis entrèrent dans le corps de la shugenja, la possédant soudain. Possédée, elle se mit à écrire des formules dictées par les esprits sur le parchemin disposée devant elle.
Les esprits se retirèrent brusquement dans un courant d'air qui quitta le sanctuaire. Ayamé s'endormit alors paisiblement.
Veillée par Shiba Ikky, elle dormit là quelques temps...

Pendant que se déroulaient ces rituels mystérieux, Kakita Hiruya, Mirumoto Ryu, Shinjo Kohei et Riobe partaient enquêter dans les mauvais quartiers d'Heibetsu. A cette heure, Dame Soleil passait à son point le plus haut, mais sans écraser le monde de sa puissance comme en plein été. Déjà l'automne amenait une chaleur plus clémente. Il faisait bon à l'ombre des vieilles bâtisses.
Riobe commença par retourner à l'auberge des joueurs de go. A l'intérieur ne se trouvaient que deux rônins, qui remarquèrent son arrivée. Notre rônin comprit qu'il était attendu ici. Les deux joueurs vinrent s'asseor à côté de lui, pour parler entre samurai sans maître. Ils faisaient mine de jouer, mais s'intéressaient bien plus à Riobe. Celui-ci cherchait des informations sur Kazu, le joueur ivre rencontré la veille, qui était parti avec deux rônins.
Les deux samurai conseillèrent à demi-mot à Riobe de ne plus trop s'intéresser à Kazu : c'était un mauvais sujet, qui avait traîné dans plusieurs mauvais coups. Il avait eu des ennuis avec des yorikis, qui avaient dû venir le chasser de la pension où il vivait, aux crochets de la propriétaire. Notre héros obtint tout de même l'adresse de cette pension, qui n'était pas celle où Riobe avait dormi la nuit d'avant.
Pendant ce temps, Ryu-san flânait en ville et découvrait qu'un endroit excellent d'où observer les alentours était le temple d'une Fortune des marchands, au 2e étage duquel veillaient souvent des yorikis. Si les rônins préparaient un coup important en ville, il serait bon de les surveiller.
Quant à Kakita Hiruya, en parlant à un pauvre musicien qui n'avait que quelques zeni pour vivreViolon(lol) et deux oreilles bien à l'écoute, il apprit aussi l'histoire de Kazu, mais également que les Moto étaient passés ce matin interroger le musicien pour savoir où trouver ce rônin. Il ressortait que les trois Licornes étaient passés vers Soleil, peu avant que Kohei-san ne partent vers le village des Toits-Noirs.
Les quatre samuraï se rendirent à la pension où avait logé Kazu.
La propriétaire était une vieille mégère, à la peau tâchée par l'excès de boisson. De mauvaise grâce, elle répondait aux questions : le matin même, deux rônins étaient passés à la pension, avec Kazu, pour lui annoncer que le mauvais garçon partait avec eux, qu'elle n'aurait donc plus d'ennui avec lui.
Ryu-san avisa alors un garçon qui écoutait la conversation, dissimulé derrière un panneau entrouvert. Elle lui sauta dessus et le somma de parler aussi. La vieille mégère lançait des regards courroucés vers son domestique : elle le menaçait de sa cravache. Le garçon parla à son tour : ivrogne, sa patronne était trop imbibée de soshu pour bien se souvenir, mais les Licornes étaient passées le matin, peu après Kazu et les rônins.
De plus, le jeune domestique savait que Kazu transportait avec lui une bourse qu'il avait interdit à quiconque d'ouvrir. Hiruya-san comprit immédiatement que la curiosité du garçon avait pris le dessus : de fait, il avoua qu'en fouillant dedans, il avait trouvé de magnifiques perles, très brillantes. Quant à la patronne, elle n'avait pu se retenir d'en voler une.
Nos héros reconnurent en cette perle un des oeufs de jade dérobés par la bande de Hikozaemon, le rônin tué sur les terres du Lion.
Il y avait donc un lien avec les meurtres lors du tournoi des rônins...

DOJI<!--/sizec-->

De retour au tournoi, les samurai trouvèrent le palais en agitation. Un messager était arrivé peu avant eux, porteur d'un message des Moto : ils étaient dans les montagnes à la poursuite de rônins et de gaijins et requéraient l'aide des Mirumoto. Hida Sotan et ses Crabes s'étaient portés volontaires pour partir en renfort avec les Licornes.
Encore avant, quand l'expédition dirigée par Taro-san rentrait, la shugenja Agasha Nahoko partait avec une troupe de Bushis en direction du sanctuaire des Ize Zumi. Que se passait-il ?
Taro-san invita nos héros à prendre une collation et à discuter de ce que chacun avait découvert sur les rônins.
Ryu-san interrogea les yorikis qui avaient la garde dans le temple, à l'heure du Soleil. Ce temple était situé non loin de la pension où avait logé Kazu : les yorikis purent confirmer le passage des rônins, suivis de près par les Licornes Motos. L'interrogatoire du rônin Gonkuro avait poussé ce dernier à de nouveaux aveux : Kazu était un des informateurs de la bande qui se préparait à un mauvais coup. Après l'avoir vu parlé la veille avec Riobe, deux rônins l'avait emmené avec eux de force, pour rejoindre le groupe. Kazu devenait trop bavard.
C'est dans ces contreforts de la montagne, habités par les gaijins, que la bande de malfrats avait établi ses points de rendez-vous. Nos héros mirent Taor-san au courant de l'oeuf de jade ; il devenait urgent d'en finir avec tous ces criminels venus du tournoi des rônins. twisted
Alors que la rapide collation se terminait chez le capitaine de la garde, un important remue-ménage se fit entendre depuis la poterne du château.
Le groupe commandé par Agasha Nahoko était de retour. Et avec elle se trouvaient les deux Phénix, serrés de près par des Bushi.
Shiba Ikky, furieuse, défiait du regard quiconque la toisait, déclarant à toute l'assistance qu'elle défendrait jusqu'à la mort l'honneur bafoué de sa maîtresse. Celle-ci, entourée comme une prisonnière, ne payait pas de mine.
Taro-san, indigné, demanda pourquoi on traitait ainsi les deux Phénix. Agasha Nahoko pointa rageusement le doigt vers Ayamé-san et, pleine de hargne et de douleur, l'accusa de faire usage de la maho-tsukai, la magie noire !!
L'assistance stupéfaite écouta Nahoko-san délivrer vertement son accusation. Shiba Ikky avait déjà demandé réparation par le duel de cette offense mortelle. La main sur la garde, elle défiait quiconque de relever ce défi.
Taro-san, abasourdi, ne pouvait croire à pareille révélation. Pourtant, pendant que la troupe partait vers les Toits-Noirs, une servante avait trouvé un parchemin plein de dessins démoniaques et avait failli en perdre la raison. Nahoko-san avait confirmé que c'était un parchemin maléfique. Ayamé-san jurait qu'il ne lui appartenait pas, qu'on l'avait glissé parmi ses propres parchemins.

Nahoko se frappait et gémissait de devoir accuser une shugenja qu'elle croyait bonne, mais jurait qu'elle n'avait pas le choix... Ayamé niait absolument avoir commerce avec les démons. Taro-san ordonna que les deux Phénix fussent isolés dans une pièce gardée, où on leur servirait une collation. De même pour Nahoko-san, qui avait bien besoin de calmer ses humeurs.
Taro-san rassembla les samurai encore une fois dans la salle des gardes. Kakita, Kohei, Ryu et Riobe étaient persuadés de la bonne foi d'Ayamé. Il ne faisait aucun doute que c'était une machination. Qui avait pu monter ce traquenard ? Et quelle piste suivre maintenant ? Il y avait bien les repères gaijins indiqués par Gonkuro. Maigre piste...

Taro-san décida d'aller interroger les deux Phénix. La shugenja niait toujours être détentrice de ce parchemin. Entre la veille au matin et maintenant, on avait pu glisser ce parchemin maudit dans les papiers d'Ayamé. La servante qui voulait épousseter tout était tombé dessus par malchance.
Par ailleurs, s'il devait y avoir duel pour l'honnneur d'Ayamé-san, ce serait assurément avant le début des fêtes, le lendemain midi. Impossible de faire traîner cette affaire. Le soir même, à Shinjo, Taro-san recevrait un magistrat Kitsuki, chargé d'enregistrer la demande de duel. Cette demande pourrait être satisfaire dès le lendemain matin.
En son for intérieur, Taro-san ne croyait pas à la culpabilité de la shugenja. Il devait pourtant agir selon les rituels imposés. Il imaginait déjà Akuma-san, apprenant cette affaire et celle des perles de jade. Il lui en venait des sueurs froides. Ce serait le deshonneur pour tout le monde, la dégradation au rang de rônin, le seppuku dans le meilleur des cas.
Ryu-san pouvait trembler aussi : c'est à elle qu'Akuma-san avait confié la charge de tuer tous les rônins coupables d'assassinat pendant le tournoi. Or, il en restait encore, réfugiés dans les montagnes autour d'Heibetsu.
Sans doute les Moto et les Hida en avaient abattu une partie... mais il fallait en finir avec toute la bande.

La troisième des cinq phrases dictées à Ayamé par les esprits du vent était celle-ci :
"Alors que, pour le brillant d'oeufs de jade,
Galopent les Licornes."
Nos héros en déduisirent sans mal que les Moto voulaient mettre la main sur ce précieux remède à la souillure de l'Outremonde...

Beaucoup d'indices indiquaient qu'il fallait se rendre dans ces montagnes... Taro-san eut alors la générosité d'accorder un répit à tous les samuraï. Il fermerait les yeux sur leurs agissements jusqu'à l'arrivée du magistrat à Shinjo. Cela leur laissait trois heures rokuganis pour dénicher les rônins chez les aijins, trouver les preuves de l'innocence d'Ayamé et surtout : découvrir le vrai coupable...


Lire la 2e partie du récit.twisted
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3e Episode : Le conte des douze heures... - by Darth Nico - 05-01-2004, 02:36 AM

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