Thread Rating:
  • 0 Vote(s) - 0 Average
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
3e Episode : Le conte des douze heures...
#27
Le conte des 12 heures d'Heibetsu (suite et fin)

HIDA


L'aura dorée de Dame Soleil achevait de s'estomper dans l'obscurité grandissante. Seigneur Lune paraissait déjà à l'horizon, montant dans le ciel.
Fatigués, nos héros revenaient des montagnes gaijins juste à la limite de l'heure accordée par Taro-san. Ce dernier était dans la cour du palais, avec le magistrat Kitsuki, à qui il devait transmettre la demande de duel. Pour cela, il fallait la présence des deux shugenja. Or, si Isawa Ayamé était à l'heure, en revanche, Agasha Nahoko ne se présentait pas. Elle avait peut être était retardée.
En l'attendant, nos héros racontèrent leur périple dans la montagne et les informations arrachées à Kazu. C'était bien sûr révéler à demi-mot que Ryu-san avait dû laisser le rônin s'enfuir : la bushi assura fermement que cette entorse valait largement l'honneur de sauver Ayamé de la déchéance. C'est la shugenja elle-même qui dit que Agasha Nahoko était complice des bandits, qu'elle avait introduit ce parchemin maudit dans le coffre d'Ayamé afin de la perdre. Sans doute la shugenja du feu craignait que son alter-ego du Phénix ne mette au jour sa souillure.
Taro-san dut encaisser cette accusation. De fait, rien ne prouvait la culpabilité de Nahoko-san. C'était une parole contre une autre. Toutefois, quand la shugenja se présenterait, il suffirait d'examiner son omoplate droit : si Kazu avait dit la vérité, on y trouverait la marque de la Souillure...
Nos héros avaient conscience que leur destin était pendu à la parole d'un rônin criminel... Si Kazu avait menti, leur honneur subirait un coup fatal...
Agasha Nahoko ne se présentait toujours pas ; le magistrat s'impatientait. Le capitaine Taro ordonna aux yorikis de fouiller le palais : nulle part on ne put la trouver. Fouiller la ville aurait demandé des moyens trop important, surtout à la nuit tombée.
Akuma-san ne tarderait sans doute pas à rentrer... Taro-san se rongeait les sangs. Que faire ? Où restait la shugenja Dragon ? Qui croire ?
Le champion de Nahoko-san assurait qu'elle viendrait bientôt, que son retard s'expliquait.
Mais chaque minute qui passait renforçait les soupçons sur elle...

Taro invita toute l'assistance à manger un repas et à se reposer des galopades et combats de la journée. Il est vrai que nos héros n'avaient pas épargné leurs efforts, depuis Soleil, pour mener à bien l'enquête et démasquer les crapules. La shugenja était-elle sortie du palais ? Peut-être qu'un yoriki l'avait vue. Mais si jamais elle était sortie déguisée, alors son cas deviendrait grave... Roll_fast
Un des yorikis, posté à la poterne nord du palais avait bien vu sortir une femme qu'il n'avait jamais vu. En faisant un effort de mémoire, il admettait qu'il pouvait s'agir de Nahoko-san. Elle était partie peu après le départ de nos héros vers les repaires gaijins.
Maigre certitude. C'était pourtant la dernière : retrouver la shugenja permettrait de laver les soupçons pesant sur Isawa Ayamé. La poterne nord ouvrait sur un chemin peu emprunté, qui menait au village de la Fortune des Oiseaux.
C'est là-bas que les Crabes étaient partis rejoindre les Moto, après l'expédition au village des Toits-Noirs. Qui sait si Nahoko-san n'était pas partie rejoindre son maître ?...

Il ne fallait pas négliger cette dernière chance. Riobe se proposa sans attendre pour partir vers le village. De même, Hiruya-san et Kohei-san étaient prêt à partir en pleine nuit si cela pouvait laver l'honneur de la shugenja. Taro-san chargea Mirumoto Ryu de prendre la tête de l'expédition et de veiller sur la shugenja Isawa. De plus, le capitaine de la garde confia deux solides bushis à nos héros : rapides et puissants, ils ne craignaient rien des obscurités maléfiques.
A nouveau harnachés et à dos de cheval, nos héros quittèrent le palais d'Akuma-san pour la campagne endormie et noire...
Le cinquième et dernier message délivré par les kamikaze était celui-ci :
"Et quand les ombres triomphent,
L'oiseau noir étend ses ailes."

Terreur

TOGASHI

Escortés des deux solides Bushis Dragons, qui portaient les torches pour éclairer un peu la lourde et froide nuit, nos samurai parcourent rapidement le chemin qui les emmenait vers le village où était allé les Crabes. Leur galop réveilla sur leur passage plusieurs maisons endormies. Il est si inhabituel que des samuraï voyagent de nuit.
Mais le temps pressait trop.

En arrivant au village dit, ils trouvèrent les habitants debout, les maisons éclairées et un grand remue-ménage en train. Le yoriki de garde courut vers nos héros et les avertit que les paysans venaient de trouver les corps des Crabes, tués à coups de sabre. Seul l'un d'eux avait survécu à la bataille. Les samurai mirent pied à terre ; les gens du peuple, affolés par tous ces évènements graves, toute cette formidable agitation, s'écartaient devant la marche résolue des guerriers.
On les amena à la maison du médecin du village.
Les corps de trois Crabes étaient là, recouverts d'un drap. Allongé dans un lit, ensanglanté, respirant faiblement se trouvait Hida Sotan. Isawa Ayamé l'examina rapidement : sa puissante constitution l'aiderait à échapper à la mort. Mais le coup de sabre avait failli porter au coeur. Sa blessure était fraîche. Nos héros virent alors que sa main gauche était rongée par une sorte de lèpre verte, repoussante : la Souillure de l'Outremonde !
Sotan-san put murmurer quelques mots à nos héros : le maître sombre qui avait pris la tête de tous les criminels se trouvait au temple, à la sortie du village. Il allait bientôt partir. Puis Hida soupira : il ne trouvait plus la force de parler ; il devait se reposer.
Aussitôt, nos héros remontèrent en selle. Il ne fallait pas laisser s'échapper la shugenja du feu et son maitre...

Strygger FU-LENG Scyther

A la sortie du petit village se dressait un sanctuaire : deux temples érigés sur deux buttes jumelles. Les deux temples dédiés aux Fortunes des Oiseaux. Des corbeaux, des hiboux, des pigeons et autres volatiles logeaient librement dans ces pagodes. L'obscurité, la nuit, le sentiment de danger donnait aux deux temples des allures fantastiques, obsédantes. De faibles lueurs violacées brillaient à l'intérieur. Autour, tout était noir ; les deux torches faisaient peu pour éclairer. Des paysans arrivaient du village, eux aussi porteurs de flammes. Les bâtisses renfermaient chacune de mortels ennemis pour nos héros.
Mirumoto Ryu, les deux autres bushis Dragon et Riobe partirent vers le temple de gauche. Kakita Hiruya, Shinjo Kohei, Shiba Ikky et Isawa Ayamé allèrent vers celui de droite.

Comme ils montaient la butte pour atteindre le temple, les trois Dragons et le rônin furent attaqués par un groupe de sept de ces combattants souples et traîtres que les paysans appellent ninjas dans leurs légendes. Tout habillés de noir des pieds à la tête, marchant sur des semelles feutrées, ils arrivaient en exécutant des lunes successives pour arriver au contact des bushis. Ceux-ci avaient dégaîné leurs armes ; les ninjas se battaient avec des nunchakus et des serpes tranchantes. Les trois Dragons maniaient leurs six lames. Les deux Bushis adjoints par Taro-san savaient de plus utiliser la technique appelée "Force et rapidité" de l'école Mirumoto : ils frappaient deux fois d'affilée.
Les ninjas se lancèrent à l'assaut, encerclant les samurai. Le combat fut âpre : les bushis ne parvenaient pas à placer leurs coups efficacement. Riobe se battait avec vaillance, mais les coups de nunchaku grêlaient sur lui : frappé à plusieurs reprises, il tomba à terre, vivant mais épuisé. En revanche, un des Bushi après avoir abattu plusieurs ennemis, succomba sous les coups. L'autre Bushi le vengea, aidé de Ryu-san, qui subit aussi de graves blessures.
Les coups avaient plu rapidement, comme une averse. Les sept ninjas étaient expédiés dans l'autre monde, mais la victoire avait coûé cher.

L'autre groupe de samuraï approchait du second temple. De nombreux oiseaux croassaient sinistrement dans les ombres effrayantes. Les silhouettes des armes évoquaient des êtres décharnés et torturés.
Isawa Ayamé restait un pas en arrière. En arrivant devant l'entrée, nos héros virent surgir deux rônins de l'intérieur du temple : ils se postèrent, main sur la garde, devant Shiba Ikky et Shinjo Kohei.
La voix était libre devant Kakita Hiruya. Il pénétra lentement dans le temple, tandis qu'un terrible pressentiment le faisait frissonner...
L'obscurité du temple de la Fortune des Oiseaux était colorée par des torchères à l'intérieur, qui éclairaient des motifs de divinités d'oiseaux.
Du fond du temple, Hiruya vit venir à lui une silhouette imposante, noire, inquiétante. Il entendit retentir une formidable claque. La silhouette passa à côté d'un présentoir creux, rempli de charbons brûlants, qui diffusaient un rougeoiement chaud alentour.
La silhouette était celle d'un grand rônin, portant un masque de démon grimaçant. Son allure n'était pas celle d'un rustre, mais d'un guerrier svelte et élégant.
Kakita Hiruya s'était mis en garde. Le guerrier sombre prononça ces paroles :
"Les esprits déchus de l'Ordre Céleste n'ont d'autre choix que de devenir des démons..."
Sa voix était lugubre et froide.
"Il y a des hommes de valeur égal qui sont ennemis par la force des circonstances, et qui auraient pu être amis ; mais nous, Kakita Hiruya, ni dans cette vie ni dans une autre, nous n'aurions pu être amis... Nous expions la colère des Fortunes Nemesis..."
A ses pieds se trouvait, tenue par les cheveux, Agasha Nahoko, meurtrie, en pleurs. Le guerrier lui ordonna de partir en vitesse. La shugenja s'en alla, la peur au ventre.
Le guerrier s'était mis en garde devant Hiruya-san, à la distance prévue par le code iaijutsu.
"Tu as ce fardeau à porter", répondit notre héros.

Les deux adversaires mortels, choisis par la Fortune de la vengeance, s'étaient mis face à face. Ils entendirent dans leur dos les sabres des quatre duellistes qui jaillisaient des fourreaux. Des cris d'agonie suivirent de peu la frappe du iaijutsu. Deux guerriers s'écroulèrent.
Un souffle d'air glacé parcourut le temple, soufflant au passage plusieurs bougies et torches, agitant légèrement les habits des combattants. Hiruya était parfaitement en position de combat, ferme et prêt à frapper, le corps conforme dans tous ces gestes à déployer la force et la rapidité de l'école Kakita.

Les deux lames furent sorties à la vitesse de l'éclair :Hiruya fut le plus rapide. Il blessa son adversaire. Trop légèrement. Celui-ci manqua son premier coup ; les deux adversaires mirent leurs lames en garde. Kakita dévia un coup, répliqua. Son adversaire bloqua sa lame et contre-attaqua à une vitesse fulgurante. En un éclair, Hiruya-san reconnut là une technique de combat Daidoji !
Hiruya lança à nouveau sa lame meurtrière, qui s'enfonça profondément dans la chair de son adversaire. Ce dernier répliqua mais affaibli, il fut terrassé par l'attaque de la Grue.
Il s'écroula, dos à terre. Il vivait encore. Hiruya allait lui arracher son masque quand une énorme boule de feu fusa soudain en direction du bushi. Hiruya se jeta en arrière, imité par Ikky et Kohei, vainqueurs de leurs duels. Le météore explosa en une énorme gerbe de flammes, qui se propagèrent aussitôt à tout le bâtiment. Les murs en bois furent pris d'assaut par les langues enflammés.
Nos trois bushis dévalèrent la pente, suivis par Ayamé. Tout le temple s'embrasait maintenant ; le gros incendie ronflait déjà, jetant ses terribles lumières alentour. Le toit s'effondrait quand les paysans commençaient à former la chaîne pour l'eau.

En bas de la butte, tous les bushi en vie se retrouvèrent. Le bushi Dragon et Shiba Ikky portaient Riobe bien mal en point, incapable de se déplacer. Kohei le fit monter sur son cheval et partit au pas vers le village. Là, nos héros virent Hida Sotan debout, appuyé sur de rudimentaires béquilles en bois. De larges bandages lui cernaient le torse. Il était lui aussi très affaibli. Il put dire qu'il avait déchu de l'Ordre Céleste. Il s'était associé à des criminels, avait causé la mort de ses hommes. Il partait en exil. Il n'était plus Hida, mais seulement Sotan le rônin. S'il parvenait à racheter son honneur, il demanderait aux Crabes l'autorisation de faire seppuku.

La panique avait gagné le village, mais maintenant, le peuple s'organisait pour mettre fin au terrifiant incendie. Lentement, nos héros suivirent le chemin du retour jusqu'au palais d'Akuma-san.

DIXIEME KAMI

Sous le firmament, nos héros rentrèrent, épuisés et victorieux. Riobe et Ryu furent portés dans un lit, où on se dépêcha de laver et de bander leurs blessures. Ils auraient besoin d'un long repos.
Hiruya-san put assurer à Taro-sama que les fêtes des vendanges se dérouleraient sereinement. Toute menace de gaijin, de rônin ou de créatures de l'ombre avait été châtiée ; il est vrai que les efforts conjugués des Moto, des Hida et de nos héros avaient permis d'abattre quantité de crapules en une seule journée. Les gaijins remontaient haut dans les montagnes, les yakuzas se tiendraient à carreau.
Taro-san se sentait soudain le coeur (et le wakisashi lol ) léger. Les jeunes samuraï s'étaient battus contre des créatures de l'ombre, ils ne pourraient dont être glorifiés pour ça par Akuma-san. Mais ils pouvaient s'honorer de leur dévouement.

La nuit était bientôt finie, Dame Soleil paraîtrait avant peu dans le ciel, pour éclairer la première journée des festivités d'automne.
La porte principale du palais s'ouvrit pour laisser entrer Akuma-san, qui rentrait de sa tournée d'inspection sur son domaine. Il vit toute la compagnie assemblée dans la cours, en bien moindre état que le matin précédent.
Taro-san s'avança, se courba bien bas et assura fièremet à son seigneur que l'ordre était rétabli pour les festivités comme prévu. Akuma-san, et Kakita Yobe à ses côtés, devinaient, en voyant les samuraï, que la journée avait dû etre longue et difficile. Ils étaient loin de se douter de tout. Il faudrait maintenant expliquer en détail à Akuma-san l'ampleur des menaces qui l'avaient menacé.

Akuma-san sourit légèrement, puis souhaita une bonne fin de nuit à ses guerriers.
Taro-san conclut en disant que nos héros s'étaient battus avec honneur, sans espérer de gloire au bout de leurs épreuves. Ils n'avaient comme récompense à présent que de se lever plus tard, juste avant le début des fêtes des vendanges !

Force et Honneur, Samuraï ! Samurai
Reply


Messages In This Thread
3e Episode : Le conte des douze heures... - by Darth Nico - 08-01-2004, 07:38 PM

Forum Jump:


Users browsing this thread: 1 Guest(s)