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Les Contes de la Canine #7 : Histoire d'Elisabeth Poussin
#1
Roll_fast

Gronico's Productions... :LeLudwig:

Roll_fast

et la Metro Garfield Garfield2 Mayer

Roll_fast



présentent...




Virus

21 juin 2000. Le solstice d'été.

Le soleil se levait sur la mer pâle, réchauffant la brume humide qui enveloppait les falaises et les côtes. Frédéric tapa du pied dans un caillou, qui tomba du haut de la falaise : il prit le temps de le voir disparaître dans les flots agités.
Le grondement incessant, l’aspiration et le souffle des flots berçaient la matinée du jeune homme depuis plusieurs heures déjà. Emmitouflé dans un manteau chaud, assis dans une niche de rocher, il contemplait à loisir la danse inlassable des vagues. Il soufflait sur ses doigts, allumait une autre cigarette, consultait sa montre. Décidément, elle ne viendrait pas !
Frédéric se releva, fit les cent pas, scruta les terres noyées dans le brouillard, repensa à l’heure du rendez-vous, au lieu. Oui, c’était bien ici et maintenant. Ou plutôt il y a une demi-heure. Peut-être le décalage horaire ? Est-ce qu’il n’y avait pas une heure de différence entre la France et les îles anglo-normandes ?
Il se réchauffait grâce au jour qui se levait. Pourtant, il était trempé, à cause de la bruine qui perlait partout sur ses vêtements. Il mâchouillait les doigts de ses gants, mouillés d’eau salée.
Une petite maison de pêcheur se dressait non loin de là, au bout du chemin. Frédéric consulta encore sa montre. Il sortit son téléphone et appela Elisabeth. Il arriva sur le répondeur. Il laissa un message d’impatience.

smile

- A tous les coups, elle a oublié ! elle m’a posé un lapin !… je le vois venir gros comme une maison !
Frédéric ne se privait pas de parler à voix haute : seules les profondeurs marines auraient pu lui répondre.
- Tiens ! si j’étais voyant comme un personnage hugolien !… je saurais demander aux éléments : « où est donc Elisabeth ? combien de temps sera t-elle en retard ? aime t-elle tant se faire désirer ? répondez-moi, nobles serviteurs de Neptune !… » tu parles… de quoi j’ai l’air, allons.
Il se rassit dans la niche rocheuse. Il s’y trouvait à l’abri du vent. Il dut couvrir son briquet de ses mains et appuyer avec insistance pour obtenir enfin une flamme. La fumée de sa cigarette s’envola dans le grand air marin.
- Du vent, de la brume et une mer agitée… je veux bien qu’Elisabeth soit romantique, mais là ! elle pousse le bouchon trop loin ! moi je me suis encore laissé prendre à l’hameçon… Lamartine avec moi.
Il se releva, tapa dans un plus gros cailloux, qui finit sa chute englouti dans les flots tumultueux.
- Abîmes, orages, nuées, répondez-moi !… ah oui, si elle m’observe à la jumelle, elle aura de quoi faire un beau film de vacances…
Il reprit son téléphone, laissa ce message sur le répondeur :
- Elisabeth ! je suis trempé et frigorifié, au bord d’une falaise normande ! le mystère de l’océan ne daigne me dire quand viendra mon aimé !… Rappelle-moi pour me dire que tu as oublié notre rendez-vous, ou qu’il se trouvait en réalité sur l’île de Guernesey, ça me fera plaisir…

smile

Le soleil était plus haut dans le ciel. Sa chaleur bienvenue perçait dans l’épaisse cotte de brouillard.
- Ca suffit, je rentre. Elle me retrouvera au pub !
Frédéric quitta le bord des falaises. Coupant à travers les grasses herbes humides, il retrouva une petite route de campagne. Il se dirigea vers le village, à quelques kilomètres de là. Il entendit le bruit d’une voiture qui arrivait derrière lui. Il s’arrêta et tendit le pouce. La voiture s’arrêta, Frédéric y courut et s’approcha de la vitre passager. C’était une Anglaise d’une quarantaine d’années, le teint frais, qui sourit au jeune homme.
- Excuse-me Madam, I’m French and…
- Well, young man, that is not a disease ! rit-elle.
- Wells, actually not, I guess. (Puisqu’elle semblait d’humeur à plaisanter, Frédéric embraya sur ce registre). My girlfriend has not come to our romantic rendezvous near the cliffs, so I’ve decided to go the nearest pub to drink and forget her !
- Ah, indeed, that’s a pity for so young and pleasant a man ! Come on in, I’ll drive you to the village !
Frédéric la remercia et monta à côté d’elle, à sa gauche (« Ah ! cette conduite inversée ! quel anti-napoléonisme primaire » pensa t-il). La conductrice était l’institutrice du village.
Elle emmena le Français boire un verre au pub du village. Elle lui offrit un bon grog. Frédéric éternuait. Il avait attrapé un rhume à rêvasser dans les courants d’air de la falaise.
- Are you feeling better, now young man ?
- Yes, thank you, sourit Frédéric. It’s very kind of you to drive me here. It would have taken me a long time to go back to the village.
- But you’re welcome… You said you wanted to go back here, anyway ?
- Well, yes I did… What’s so surprising ?
Elle but une gorgée, attendit un peu avant de répondre.
- Excuse-me, but… would it be indiscreet to ask you what you were expecting at the top of the cliffs ?
Le pub était désert à cette heure-ci. Le patron essuyait les verres. Il écoutait en fait attentivement ce qui se disait.
- What I was doing ? répéta Frédéric. Well, I was just waiting for my girlfriend. Actually, she had given me an appointment here, but she didn’t come !

smile

- Ok… I see. Excuse-me again, but… you didn’t intend to commit suicide ?
- Commit suicide ? Frédéric fut étonné. Of course not ! Why should I commit suicide ?
L’institutrice rit et vida son verre. Elle en commanda un autre au patron, qui la servit en souriant. Il resservit également Frédéric : c’était pour la maison.
- Ok, no more secrets, déclara l’institutrice. Probably you ignore it, but some young men have already committed suicides from the top of those cliffs. That’s why when you told me you were there…
Frédéric rit de cette méprise. Il assura qu’il n’entrait pas du tout dans ses intentions de se jeter dans la mer. Il vida son verre (le rouge lui montait au joue… sacré whisky du matin !wink, rassura encore l’institutrice.
- What’s your name ?
- Frédéric. Fré-dé-ric.
- Well, my name is Susan Cornwell. I’m glad to meet you.
- Well, that was very nice to have a drink with you. But now I think that, since she won’t come, I will go back to France.
- Where in France ?
- In Paris. By the train it’s very fast.
- You’re lucky to live in Paris. That’s a city I really like, but I have so few time to travel.
- Well, if you should tour there, feel free to contact me. I’ll be your guide ! I’ll write you me phone number.
- Thank you.
Susan demanda au serveur l’heure du prochain train pour Paris. Le patron alla vérifier dans l’arrière-boutique : l’Eurostar paraît à 11h13. Susan avait le temps de conduire Frédéric pour qu’il attrape celui-là.
Sur le quai, il remercia encore l’institutrice, qui lui souhaita un bon retour.
En début d’après-midi, Frédéric était de retour à Paris, encore amusé de son aventure du matin.
Il avait essayé de contacter Elisabeth. Elle ne répondait toujours pas. Frédéric alla s’asseoir à la terrasse d’un café du quartier latin. Il patienterait fermement jusqu’à ce qu’elle rappelle. Il s’en souviendrait de ce lapin. Qu'est-ce qui avait bien pu l'empêcher de se rendre à ce rendez-vous amoureux ?...

:?



...LES CONTES DE LA CANINE

Virus SEPTIEME ET DERNIER CONTE
Virus

HISTOIRE D'ELISABETH POUSSIN


Au jour le plus long succède la plus sanglante des nuits... twisted
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Les Contes de la Canine #7 : Histoire d'Elisabeth Poussin - by Darth Nico - 09-02-2004, 04:17 PM

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