12-03-2004, 08:15 PM
L'HOMME DU SOUS-SOL
Le téléphone sonna plusieurs fois. Des sonneries longues, bien espacées. Frédéric attendait avec une impatience mortelle que son interlocuteur décroche.
- Allô ?...
Frédéric haletait.
- Vous n'avez pas tardé à m'appeler, Frédéric... Vous auriez pu appeler la police.
- Qui vous dit que je ne l'ai pas fait ?
Frédéric avait prononcé cette phrase sans y réflechir. Dans quoi s'engageait-il ? La voix de l'homme au téléphone était chaude, lourde, mais pas menaçante.
- J'ai mis votre ligne sur écoute.
- Qui êtes-vous ?
Frédéric n'entendait pas la respiration de son interlocuteur. Juste des mots, dits séchement.
- Appelez-moi Mathias si vous voulez.
- Mais encore ?...
Frédéric transpirait. Il se payait une vraie suée ! Il avait agrippé de sa main libre une liasse de papiers, sur son bureau, qu'il chiffonnait nerveusement. Tout le décor autour de lui devenait obsédant : cette lampe de bureau à l'éclairage trop fort, les arbres par la fenêtre, ce pigeon sur le rebord de la fenêtre, cette canette de Coca, toute cette paperasse accumulée.
- Je vous connais un peu, Frédéric. Depuis quelques années je vous observe. A distance prudente.
Là encore, aucune menace. Plutôt le ton de l'information. L'information bien anxiogène.
- C'est vous qui avez enlevé Elisabeth ?...
Frédéric sentait qu'il plongeait dans une mare très profonde, attiré par la voix de l'homme au téléphone. Il perdait rapidement pied, à chaque mot de l'autre.
- Non. Moi, je voudrais vous aider à la retrouver... Je suis détective à mon compte.
- Qui vous a demandé de m'aider ?
- Personne. C'est une affaire personnelle. Il n'y a pas d'argent en jeu.
- Il y a la vie d'Elisabeth, à vous croire...
- Oui, Frédéric. Je voudrais éviter cela. Lui éviter le pire.
- Comment la connaissez-vous ?
Frédéric se sentait prêt à découvrir qu'il s'agissait de l'amant d'Elisabeth. Si au moins il pouvait l'aider à la retrouver.
- J'ai fréquenté -un peu plus que je n'aurais voulu- la comtesse Bathory. Je ne suis pas en très bons termes avec elle depuis quelques années.
Frédéric ne dit rien. Il s'assit à son bureau.
- C'est elle qui a enlevé Elisabeth. Elle est dangereuse. Derrière ses airs de grande mondaine, c'est une femme sans pitié.
- Attendez. Bathory est la marraine d'Elisabeth. Je crois que vous faites erreur. Elle n'a aucune raison de l'enlever. Et d'abord de l'enlever à qui ? Bathory est sa seule famille !
Comme Frédéric aurait voulu percer à jour un mauvais plaisantin ! Comme il aurait voulu jeter à la figure de ce sale farceur ses contradictions !
- Ce n'est pas si simple, Frédéric.

Il avait hésité.
- Ah non ? Dans ce cas, expliquez-moi donc ce qui se passe... Je serais curieux d'en apprendre sur cet évènement.
- Je comprends que vous soyez sceptique. Vous préféreriez que ce soit un sale canular. Comme je vous comprends, Frédéric...
Pourquoi ce dernier avait-il l'impression qu'à chaque fois que l'autre prononçait son nom, il prenait un peu possession de lui ?
- Vous voulez des preuves de ce que je vous raconte ?
- Ce ne sera pas de trop...
- Très bien. Il va vous falloir du cran, jeune homme.
- Allez-y.
Frédéric s'assit. L'autre ne marquait aucun affolement, aucune inquiétude. C'était plus qu'étrange, une telle assurance...
- Il va falloir faire vite. Alors je vais être assez abrupte.
- Je vous écoute.
Et Frédéric souhaitait de tout son coeur que cet individu soit salement dérangé.
- La Comtesse admire beaucoup les talents d'Elisabeth. A tel point qu'il a décidé de la garder avec elle... pour toujours. Il y a à Paris un groupe de gens très influents qui surveillent les habitants, repèrent les plus talentueux, surtout en matière d'art. Ils en font leur créature.
- Vous voulez dire une secte ?
- En quelque sorte.
Frédéric était presque rassuré : l'autre était manifestement bien atteint. Mais il était sans doute dangereux. Il avait pu enlever Elisabeth. Ou peut-être la suivait-il depuis longtemps...
- Et que font-ils aux gens après les avoir enlevés ?
- C'est un peu long à expliquer, Frédéric. Ils les intégrent dans leur groupe. Et les artistes choisis sont prisonniers... pour l'éternité.
- Et personne ne sort de cette secte ?
- Pas à ma connaissance.
- Et vous me dites que cette secte a enlevé...
- Oui. Vous connaissez le mécène Jérôme Saint-Luc ?
- J'en ai entendu parler. Il fait partie de ce groupe ?
- Oui. C'est un rival de la Bathory. Il en a après vous. Il veut aussi que vous rentriez dans la secte.
- Je ne crois pas être talentueux dans un domaine, comme Elisabeth pour la danse.
- Saint-Luc va se servir d'un musicien appelé Tropovitch. Un ami de Bathory aussi, vous le connaissez ?
Frédéric fouilla ses souvenirs.
- Non, ça ne me dit rien.
- Vous êtes autant en danger qu'Elisabeth.
- Et que voulez-vous que je fasse pour la sauver ? Je vais appeler la police !
- Inutile. Ils ne vous aideront pas. Ils ont reçu des consignes à propos de cette affaire. Ils ne feront rien.
- Alors, allons voir les flics ensemble ! Puisque vous êtes tellement sûr de votre histoire !... Où êtes-vous en ce moment ?
- Pas très loin de vous. Je suis au sous-sol de votre immeuble, près de votre local. Le local numéro 112.
Frédéric trembla. C'était bien son local. Ce type dangereux pouvait être chez lui en moins de deux minutes. Frédéric prit ses clefs. Il fallait décamper d'ici. Et vite. Avant que l'autre ne remonte au rez-de-chaussée et ne lui coupe la route.

Frédéric raccrocha brusquement, le coeur battant. Il avait coupé la parole à son interlocuteur. Il tremblait. Il prit son manteau, l'enfila... Le téléphone sonna à nouveau.
Ne pas décrocher. Encore une sonnerie. Ne pas décrocher. Le cri sinistre de la sonnerie du téléphone, qui hurle dans le silence. Ne pas décrocher, s'enfuir. Advienne que pourra de l'appartement. Fuir ce taré. Troisième, quatrième sonneries... Il va s'acharner pendant encore longtemps, j'ai le temps de mettre les voiles. Sonnerie, sonnerie, sonnerie. Ne pas décrocher.
Frédéric fouilla dans sa poche pour trouver ses clefs, inspecta tout l'appartement, pendant que les sonneries se succédaient avec régularité. Ne rien oublier d'important. Etre prêt à ne pas revenir ici avant longtemps. Prendre l'essentiel avec soi : de l'argent, des papiers d'identité. Quoi d'autre ? Sonnerie, sonnerie. Trouver un hotel discret... Ou appeler un ami. Sonnerie. Ne pas décrocher.
- Allô...
Frédéric avait décroché.
- Ce n'est pas le moment de partir, Frédéric. Restez avec moi.
- Qui êtes-vous !
Frédéric criait. Il avait la gorge nouée par les pleurs.
- Qui êtes-vous ! qui êtes-vous ! espèce de salopard !... ordure ! ordure...
- Asseyez-vous et cessez de geindre. Vous n'êtes plus un môme... Si vous voulez aider Lisbeth, arrêtez de vous comporter comme un gamin de six ans.
- Taisez-vous ! Sa voix était étranglée par les larmes, et la morve. Taisez-vous ! je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous ! Vous êtes une ordure ! un monstre ! vous n'éprouvez pas la moindre émotion !
- J'en ai fini avec les émotions depuis quelques années...
- Je rêverais de vous arracher les couilles au fer rouge ! vous entendez ! au fer chauffé à blanc !
- Taisez-vous !
Pour la première fois, la voix avait eu une intonation d'agacement.
- J'en ai assez de vous entendre gémir, maintenant ! je n'ai pas la patience avec les gamins dans votre genre ! J'appelais pour vous aider ! mais j'imagine que vous ne voulez pas aider Lisbeth !...
- Très bien, qu'est-ce que vous voulez ?
- Vous allez posément raccrocher ce téléphone, et descendre me rejoindre à la cave.
- Et pourquoi vous ne montez pas ?
Frédéric haletait. Il ne pouvait plus maîtriser sa colère et sa peur.
- Pourquoi vous ne montez pas ! je vous attends de pied ferme !
- Ne dites pas de bêtise. Vous voulez m'accueillir avec votre couteau de cuisine ?... Vous allez raccrocher ce téléphone et me rejoindre devant votre local à la cave.
Frédéric raccrocha.
Ne pas y aller. S'enfuir. Profiter de cette dernière opportunité. A moins qu'il ne m'attende devant l'immeuble. Il me connait, forcément. Il est capable de tout. Il peut être là dans la minute. S'enfuir.
Frédéric jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Personne de louche dans la rue, ni dans une voiture.
S'enfuir. Oui, je vais partir comme je le dis. Partir à toutes jambes. Jusqu'à la Défense s'il le faut, ou plus loin. Dans un hôtel, n'importe où, en Normandie, en Belgique même pourquoi pas. Par le train, c'est rapide.
S'enfuir.
Frédéric sortit dans le couloir. Il referma la porte à clef, appela l'ascenseur. Il appuya sur le bouton et descendit.
[i]A suivre... :shock:
Le téléphone sonna plusieurs fois. Des sonneries longues, bien espacées. Frédéric attendait avec une impatience mortelle que son interlocuteur décroche.
- Allô ?...
Frédéric haletait.
- Vous n'avez pas tardé à m'appeler, Frédéric... Vous auriez pu appeler la police.
- Qui vous dit que je ne l'ai pas fait ?
Frédéric avait prononcé cette phrase sans y réflechir. Dans quoi s'engageait-il ? La voix de l'homme au téléphone était chaude, lourde, mais pas menaçante.
- J'ai mis votre ligne sur écoute.
- Qui êtes-vous ?
Frédéric n'entendait pas la respiration de son interlocuteur. Juste des mots, dits séchement.
- Appelez-moi Mathias si vous voulez.
- Mais encore ?...
Frédéric transpirait. Il se payait une vraie suée ! Il avait agrippé de sa main libre une liasse de papiers, sur son bureau, qu'il chiffonnait nerveusement. Tout le décor autour de lui devenait obsédant : cette lampe de bureau à l'éclairage trop fort, les arbres par la fenêtre, ce pigeon sur le rebord de la fenêtre, cette canette de Coca, toute cette paperasse accumulée.
- Je vous connais un peu, Frédéric. Depuis quelques années je vous observe. A distance prudente.
Là encore, aucune menace. Plutôt le ton de l'information. L'information bien anxiogène.
- C'est vous qui avez enlevé Elisabeth ?...
Frédéric sentait qu'il plongeait dans une mare très profonde, attiré par la voix de l'homme au téléphone. Il perdait rapidement pied, à chaque mot de l'autre.
- Non. Moi, je voudrais vous aider à la retrouver... Je suis détective à mon compte.
- Qui vous a demandé de m'aider ?
- Personne. C'est une affaire personnelle. Il n'y a pas d'argent en jeu.
- Il y a la vie d'Elisabeth, à vous croire...
- Oui, Frédéric. Je voudrais éviter cela. Lui éviter le pire.
- Comment la connaissez-vous ?
Frédéric se sentait prêt à découvrir qu'il s'agissait de l'amant d'Elisabeth. Si au moins il pouvait l'aider à la retrouver.
- J'ai fréquenté -un peu plus que je n'aurais voulu- la comtesse Bathory. Je ne suis pas en très bons termes avec elle depuis quelques années.
Frédéric ne dit rien. Il s'assit à son bureau.
- C'est elle qui a enlevé Elisabeth. Elle est dangereuse. Derrière ses airs de grande mondaine, c'est une femme sans pitié.
- Attendez. Bathory est la marraine d'Elisabeth. Je crois que vous faites erreur. Elle n'a aucune raison de l'enlever. Et d'abord de l'enlever à qui ? Bathory est sa seule famille !
Comme Frédéric aurait voulu percer à jour un mauvais plaisantin ! Comme il aurait voulu jeter à la figure de ce sale farceur ses contradictions !
- Ce n'est pas si simple, Frédéric.

Il avait hésité.
- Ah non ? Dans ce cas, expliquez-moi donc ce qui se passe... Je serais curieux d'en apprendre sur cet évènement.
- Je comprends que vous soyez sceptique. Vous préféreriez que ce soit un sale canular. Comme je vous comprends, Frédéric...
Pourquoi ce dernier avait-il l'impression qu'à chaque fois que l'autre prononçait son nom, il prenait un peu possession de lui ?
- Vous voulez des preuves de ce que je vous raconte ?
- Ce ne sera pas de trop...
- Très bien. Il va vous falloir du cran, jeune homme.
- Allez-y.
Frédéric s'assit. L'autre ne marquait aucun affolement, aucune inquiétude. C'était plus qu'étrange, une telle assurance...
- Il va falloir faire vite. Alors je vais être assez abrupte.
- Je vous écoute.
Et Frédéric souhaitait de tout son coeur que cet individu soit salement dérangé.
- La Comtesse admire beaucoup les talents d'Elisabeth. A tel point qu'il a décidé de la garder avec elle... pour toujours. Il y a à Paris un groupe de gens très influents qui surveillent les habitants, repèrent les plus talentueux, surtout en matière d'art. Ils en font leur créature.
- Vous voulez dire une secte ?
- En quelque sorte.
Frédéric était presque rassuré : l'autre était manifestement bien atteint. Mais il était sans doute dangereux. Il avait pu enlever Elisabeth. Ou peut-être la suivait-il depuis longtemps...
- Et que font-ils aux gens après les avoir enlevés ?
- C'est un peu long à expliquer, Frédéric. Ils les intégrent dans leur groupe. Et les artistes choisis sont prisonniers... pour l'éternité.
- Et personne ne sort de cette secte ?
- Pas à ma connaissance.
- Et vous me dites que cette secte a enlevé...
- Oui. Vous connaissez le mécène Jérôme Saint-Luc ?
- J'en ai entendu parler. Il fait partie de ce groupe ?
- Oui. C'est un rival de la Bathory. Il en a après vous. Il veut aussi que vous rentriez dans la secte.
- Je ne crois pas être talentueux dans un domaine, comme Elisabeth pour la danse.
- Saint-Luc va se servir d'un musicien appelé Tropovitch. Un ami de Bathory aussi, vous le connaissez ?
Frédéric fouilla ses souvenirs.
- Non, ça ne me dit rien.
- Vous êtes autant en danger qu'Elisabeth.
- Et que voulez-vous que je fasse pour la sauver ? Je vais appeler la police !
- Inutile. Ils ne vous aideront pas. Ils ont reçu des consignes à propos de cette affaire. Ils ne feront rien.
- Alors, allons voir les flics ensemble ! Puisque vous êtes tellement sûr de votre histoire !... Où êtes-vous en ce moment ?
- Pas très loin de vous. Je suis au sous-sol de votre immeuble, près de votre local. Le local numéro 112.
Frédéric trembla. C'était bien son local. Ce type dangereux pouvait être chez lui en moins de deux minutes. Frédéric prit ses clefs. Il fallait décamper d'ici. Et vite. Avant que l'autre ne remonte au rez-de-chaussée et ne lui coupe la route.

Frédéric raccrocha brusquement, le coeur battant. Il avait coupé la parole à son interlocuteur. Il tremblait. Il prit son manteau, l'enfila... Le téléphone sonna à nouveau.
Ne pas décrocher. Encore une sonnerie. Ne pas décrocher. Le cri sinistre de la sonnerie du téléphone, qui hurle dans le silence. Ne pas décrocher, s'enfuir. Advienne que pourra de l'appartement. Fuir ce taré. Troisième, quatrième sonneries... Il va s'acharner pendant encore longtemps, j'ai le temps de mettre les voiles. Sonnerie, sonnerie, sonnerie. Ne pas décrocher.
Frédéric fouilla dans sa poche pour trouver ses clefs, inspecta tout l'appartement, pendant que les sonneries se succédaient avec régularité. Ne rien oublier d'important. Etre prêt à ne pas revenir ici avant longtemps. Prendre l'essentiel avec soi : de l'argent, des papiers d'identité. Quoi d'autre ? Sonnerie, sonnerie. Trouver un hotel discret... Ou appeler un ami. Sonnerie. Ne pas décrocher.
- Allô...
Frédéric avait décroché.
- Ce n'est pas le moment de partir, Frédéric. Restez avec moi.
- Qui êtes-vous !
Frédéric criait. Il avait la gorge nouée par les pleurs.
- Qui êtes-vous ! qui êtes-vous ! espèce de salopard !... ordure ! ordure...
- Asseyez-vous et cessez de geindre. Vous n'êtes plus un môme... Si vous voulez aider Lisbeth, arrêtez de vous comporter comme un gamin de six ans.
- Taisez-vous ! Sa voix était étranglée par les larmes, et la morve. Taisez-vous ! je n'ai pas d'ordre à recevoir de vous ! Vous êtes une ordure ! un monstre ! vous n'éprouvez pas la moindre émotion !
- J'en ai fini avec les émotions depuis quelques années...
- Je rêverais de vous arracher les couilles au fer rouge ! vous entendez ! au fer chauffé à blanc !
- Taisez-vous !
Pour la première fois, la voix avait eu une intonation d'agacement.
- J'en ai assez de vous entendre gémir, maintenant ! je n'ai pas la patience avec les gamins dans votre genre ! J'appelais pour vous aider ! mais j'imagine que vous ne voulez pas aider Lisbeth !...
- Très bien, qu'est-ce que vous voulez ?
- Vous allez posément raccrocher ce téléphone, et descendre me rejoindre à la cave.
- Et pourquoi vous ne montez pas ?
Frédéric haletait. Il ne pouvait plus maîtriser sa colère et sa peur.
- Pourquoi vous ne montez pas ! je vous attends de pied ferme !
- Ne dites pas de bêtise. Vous voulez m'accueillir avec votre couteau de cuisine ?... Vous allez raccrocher ce téléphone et me rejoindre devant votre local à la cave.

Frédéric raccrocha.
Ne pas y aller. S'enfuir. Profiter de cette dernière opportunité. A moins qu'il ne m'attende devant l'immeuble. Il me connait, forcément. Il est capable de tout. Il peut être là dans la minute. S'enfuir.
Frédéric jeta un coup d'oeil par la fenêtre. Personne de louche dans la rue, ni dans une voiture.
S'enfuir. Oui, je vais partir comme je le dis. Partir à toutes jambes. Jusqu'à la Défense s'il le faut, ou plus loin. Dans un hôtel, n'importe où, en Normandie, en Belgique même pourquoi pas. Par le train, c'est rapide.
S'enfuir.
Frédéric sortit dans le couloir. Il referma la porte à clef, appela l'ascenseur. Il appuya sur le bouton et descendit.
[i]A suivre... :shock: