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Les Contes de la Canine #7 : Histoire d'Elisabeth Poussin
#12
LES CONTES DE LA CANINE Virus

[b]LA MORT DE FREDERIC


Frédéric fut pris d’une peur bleue. Il crispait ses mains sur la statue devant lui, il se recroquevillait. L’affreux personnage blafard était résolu au pire.
Partir en courant ? Rester cacher ? Et si ce Lucien était sur le point d’arriver ?
Craquement de plancher. Frédéric sentit une grosse boule le prendre dans la gorge, qui n’allait pas passer de sitôt. Il ne voulait plus respirer, plus bouger. Il suait abondamment. Il ne quittait pas des yeux Elisabeth et les vampires. Il aurait voulu être une ombre, se terrer quelque part.
- Vous êtes certain d’avoir entendu quelqu’un ? dit Elisabeth, en souriant d’un sourire pâle. C’est sans doute Lucien qui arrive.
- Oui, il serait temps, souligna la comtesse.
- Probable, dit Gwydion. Je vais quand même aller voir. Normalement, il n’y a pas de gardien de nuit ce soir.
- Peut-être simplement des rats…
- Non, Tropovitch, dit Gwydion, de plus en plus méfiant. Je connais l’odeur des rats. Je crois que ça sent l’humain…
- Oh, tiens c’est très drôle, nota Tropovitch en plaisantant. On dirait l’ogre des contes : « Hohoho ! ça sent la chair fraîche !… »
- Vous ne croyez pas si bien dire…
La main dans sa poche intérieure, Gwydion commença à marcher doucement vers l’endroit où se cachait Frédéric. Ce dernier peinait à contenir les halètements de sa respiration.
Incapable de se contrôler, il se releva brusquement. La statue devant lui se renversa lourdement, provoquant un choc sourd sur le plancher.
- Je n’avais pas tort de croire qu’un rat se terrait dans les parages, sourit Gwydion.

Strygger

Le terrifiant personnage, peau blafarde, vêtements sombres, était devant Frédéric, le pistolet braqué sur lui. Il était affreux, il n’exprimait plus que des restes d’humanité de par son expression figée. Frédéric se releva lentement. Elisabeth, Bathory et Tropovitch s’étaient approchées.
- Elisabeth, souffla Frédéric.
Il la regardait dans le blanc des yeux, pour s’unir par ce regard à elle, d’un regard brûlant pour ce cygne fragile et soyeux.
- Frédéric ! s’exclama la danseuse étoile, stupéfaite, et affolée, en portant ses mains à la bouche.

Craquement plus appuyé du plancher. Le personnage aux yeux de chat, qui avait interpellé le jeune homme dans la rue, était là.
- Nous sommes au complet, dit-il, en fixant Frédéric.
Tropovitch alla vers lui :
- Ah, Sire Lucien, enfin ! nous vous attendions !…
- Nous sommes un de trop, à vrai dire, fit Gwydion.
- Mais non, mais non… murmura Lucien.
- Ça suffit ! siffla Bathory. Lucien, nous vous attendions, c’est vrai. Libre à vous d’être en retard, en fonction de l’importance que vous vous accordez ! Mais ce jeune humain ne devait pas être de la partie ! Qui est-il ?
- Mais voyons, dit Elisabeth en contrefaisant le ton de l’évidence, c’est Frédéric Lorrain voyons ! Je vous l’ai déjà présenté.
- Que m’importent les humains ce soir ! (elle montrait les crocs –les canines plutôt). S’il fallait ce soucier de chaque tête de ce bétail. Elisabeth ne la reconnaissait plus : elle parlait avec une voracité à peine dissimulée. Finissons-en Gwydion !
- Non ! protesta Elisabeth. Elle voulut se jeter sur Gwydion : celui-ci la repoussa d’un bras, ouvrit le feu sur Frédéric.
- Non ! non ! non !

Strygger

A trois reprises, le Tzymisce tira sur le jeune homme. Trois détonations meurtrières. Elisabeth s’était effondrée par terre, au pied de la comtesse. Frédéric s’écroula par terre, avec trois balles dans le cœur. Gwydion s’approcha de lui :
- Il n’a pas eu le temps de souffrir.
Son cœur fumait encore.
- Oh mon Dieu non ! hurla Elisabeth.
- Ça suffit, décida Gwydion, excédé déjà par les pleurs et gémissements de la jeune fille. Il lui asséna une violente claque.
- Ça suffit ! intervint Bathory. Je vous interdis de traiter ma future infant comme une souillon ! C’est bien compris, Gwydion !...
Ce dernier baissa la tête.
- Je vous prie de m’excuser, comtesse. Un mouvement d’humeur.
Lucien regarda Frédéric, puis il tapota l’épaule du Tzymisce :
- Allons, contiens-toi un peu, Gwydion. Sois plus respectueux des femmes. Un homme ne se comporte pas ainsi. Tu comprends ?
- Oui… Le Tzymisce prenait une posture de mauvais sujet en phase de repentir.
- Je vais te dire une chose, souffla Lucien. Tu es fait pour servir et plier l’échine, Gwydion. Naundorff lui n’aurait jamais accepté de devenir un chien de garde. Il n’aime pas les repas à heure fixe.
- Il vous a pourtant trahi, Sire…
- Chose dont au fond tu serais bien incapable, Gwydion, nota Lucien. Tu as rejoint la comtesse pour être à l’abri, dans ses jupons.
- Peut-être…
- Allons, ne les faisons pas plus attendre.

Strygger

Elisabeth s’était approchée de Frédéric. Elle le prenait dans ses bras, elle l’embrassait, elle voulait le réconforter, le réchauffer, le voir s’animer.
- Venez, Lisbeth, dit Lucien en lui posant une main sur l’épaule. Il n’est plus temps…
- Je m’en moque ! je m’en moque ! elle hoquetait de pleurs et de dégoût. Je m’en moque, vous m’entendez ! je m’en moque ! de vos sales histoires ! Elle tressautait de colère. Je veux mourir ! mourir pour de bon !… vous êtes des monstres ! je ne veux pas avoir à vivre sans lui !
- Petite sotte, persifla Gwydion, tu auras l’éternité pour l’oublier ! et crois-moi, tu n’auras pas besoin de très longtemps ! Tu ignores tout ce que la Comtesse va faire pour toi ! Il n’y a qu’une mijaurée comme toi pour préférer ce faible idiot aux pouvoirs de la non-vie !
- Suffit, le coupa Lucien.
- Bathory était déjà passée dans la pièce du fond.
- Ca suffit, Lucien. Je suis en train de m’apprêter. Il n’est plus l’heure de penser à ce jeune humain insignifiant. Si Elisabeth a besoin de partenaires pour satisfaire ses désirs, je saurai bien lui en trouver !
Tropovitch revint vers la jeune fille.
- Elisabeth, venez… Il n’y a plus rien à faire pour lui.
- Oh je vous en prie ! Sire Tropovitch ! Sire Lucien !… je viens d’avoir une idée ! si vous injectiez un peu de votre sang à Frédéric ! il pourrait vivre !... Rien qu’un peu de votre sang, pour le sauver ! Je ne suis rien pour vous, mais je sais que vous êtes des seigneurs, et de généreux seigneurs !... Je vous accorderai une reconnaissance pour toujours ! Vous me demanderez ce que vous voudrez !
- Ne dites pas de bêtise, Lisbeth, dit Tropovitch en hochant la tête négativement. Vous savez bien que ce n’est pas possible.
- Je vous en supplie ! Rien que quelques gouttes de votre sang ! quelques gouttes dans sa gorge… ou ma non-vie ne sera qu’une agonie !

Diablo

A suivre... Roll_fast
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Les Contes de la Canine #7 : Histoire d'Elisabeth Poussin - by Darth Nico - 18-03-2004, 02:30 PM

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