22-03-2004, 12:17 PM
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE
La 5e Réincarnation : 4e Episode
Mois du Chien
Le lion sous la peau du loup
LES VENDANGES ET LA GLOIRE
Nos héros profitèrent des festivités des vendanges d'Heibetsu pour panser leurs blessures. Mirumoto Ryu dut garder le lit : veillée par sa bonne mère, folle d'inquiétude, et par sa fille, qui virent avec un soulagement immense ses blessures se refermer.
Riobe le rônin dut aussi rester alité : il se divertissait de journées d'inaction en jouant au go.
Les autres vaillants samuraï assistèrent, aux côtés de Mirumoto Akuma, aux splendides cérémonies, qui grâce à leur intervention se déroulèrent avec fastes.
Le capitaine Taro veillait avec un souci en fer trempé à tenir à l'écart les trouble-fête.
Les fêtes se terminèrent au bout de dix jours. Akuma-san se réjouissait d'avoir renforcé son prestige. Il était le maître puissant et respectable de la vallée d'Heibetsu. Même les Ize Zumi lui étaient reconnaissants de son autorité, qui leur permettait de se consacrer uniquement. à leurs méditations.
Le lendemain de la clôture des festivités, Akuma-san réunit tous les protagonistes des évènements tragiques qui avaient mené à l'incendie des deux temples et à la déchéance de la shugenja Nahoko.
Isawa Ayamé fut interrogée : mis en cause dans son honneur, accusée de pratiques maho, elle avait été au centre de la conspiration. Grâce à l'aide des samuraï, elle avait pu laver son honneur. Elle confirma à l'ombrageux seigneur Mirumoto que sa shugenja avait cédé à la souillure de la maho. C'était bien à elle qu'appartenaient les parchemins maudits...
Le capitaine Taro confirma que les gaijins ne s'agiteraient plus avant longtemps. Ces canailles avaient subi une vraie saignée, et ne s'en redescendraient pas de leurs montagnes de sitôt...
Le lendemain, Mirumoto Ryu et Riobe étaient conviés chez le capitaine Taro. Celui-ci, qui avait pu éprouver leur fidélité et leur détermination, exigeait une nouvelle chose d'eux. Le clan ami de la Licorne avait rendu par le passé un service à la vallée d'Heibetsu, qu'il convenait aujourd'hui d'honorer. Mirumoto Ryu se rendrait donc à la Cité de la Grenouille Riche, accompagné du rônin, et se mettrait au service du daimyo, jusqu'à ce dernier considère la dette payée.
Ce même matin, arrivait au palais d'Heibetsu un important personnage : Isawa Akitoki du clan du Phénix, daimyo d'Isawa Ayamé. Ce respecté shugenja était au courant des opinions parfois hétérodoxes de son élève.
Il avait été prévenu de l'affront fait à celle-ci. Ayant rencontré Akuma-san, il avait rétabli de bonnes relations avec le clan.
Mais Akitoki-san en voulait malgré tout à son élève d'avoir été au coeur de cette affaire qui aurait pu brouiller deux clans ! De plus, à la honte d'Ayamé, il comprit que celle-ci n'était toujours pas prête à continuer sa formation à l'Académie Isawa. Décidément, elle ne méritait pas son excellent yojimbo, Shiba Ikky, si dévoué pour elle ! Akitoki-san ne manqua pas de tancer sévèrement la jeune shugenja.
Une importante réunion de l'Académie Isawa allait se tenir pendant l'hiver. Il était exclu désormais qu'Ayamé-san puisse s'y présenter. Elle serait donc prié de rester à l'écart. Elle irait porter des parchemins au clan de la Licorne. Peut-être qu'ainsi elle y réfléchirait à deux fois quant à son goût pour les magies biscornues de l'Ouest !
Plus inquiet que jamais pour son élève, Isawa Akitoki leva la séance.
Durant la matinée, Kakita Hiruya était resté à l'écart. Les festivités terminées, il était resté à l'écart, dans un des jardins du palais. De longues heures durant, il méditait devant son sabre. Le coup porté par cet adversaire terrifiant avait failli l'emporter. La cicatrice laissée sur son visage en témoignait.
Le murmure seul du vent accompagnait la méditation du jeune Grue. Kakita Yobe, le noble et respecté duelliste, son maître, s'était approché le plus silencieusement possible. Il s'était assis en tailleur face à son élève.
Il convenait maintenant de parler.
Yobe-san avait entendu parler de ce criminel, appelé la Grue Noire. Il sévissait ses dernières années sur le territoire des Daidoji. C'était un assassin redoutable. Il avait servi les Scorpions et le clan de la Mante. Bretteur acharné, il tuait de sang-froid quiconque louait ses services, à prix d'or.
Et Hiruya avait reconnu sans aucun doute possible la technique de combat Daidoji chez son adversaire. Il avait senti pire que cela : un lien archaïque, mystérieux, fatal, qui l'unissait à la Grue noire. Comme deux ennemis mortels de toute éternité, par le seul jeu des Fortunes, sans qu'ils se soient jamais rencontrés...
Selon toute vraisemblance, ce guerrier était mort dans les décombres enflammées du temple, avec son âme damnée, Nahoko. Mais l'âme de Hiruya n'était pas en paix. Or, Yobe-san ne voulait pas sentir fléchir l'âme de son élève : elle devait rester droite et fière comme son katana.
Hiruya jura qu'il resterait fidèle à la rigueur apprise.
Le soir, un banquet, présidé par Akuma-san, célébrait les mérites de nos samouraï, qui avaient mis leur vie en péril pour défendre l'honneur d'Heibetsu. Devant tous les nobles de la vallée, ils furent glorifiés par le maître des lieux, afin que l'on se souvienne d'eux et de l'exemple qu'ils donnaient.
A suivre... 8)
La 5e Réincarnation : 4e Episode
Mois du Chien
Le lion sous la peau du loup
LES VENDANGES ET LA GLOIRE
Nos héros profitèrent des festivités des vendanges d'Heibetsu pour panser leurs blessures. Mirumoto Ryu dut garder le lit : veillée par sa bonne mère, folle d'inquiétude, et par sa fille, qui virent avec un soulagement immense ses blessures se refermer.
Riobe le rônin dut aussi rester alité : il se divertissait de journées d'inaction en jouant au go.
Les autres vaillants samuraï assistèrent, aux côtés de Mirumoto Akuma, aux splendides cérémonies, qui grâce à leur intervention se déroulèrent avec fastes.
Le capitaine Taro veillait avec un souci en fer trempé à tenir à l'écart les trouble-fête.
Les fêtes se terminèrent au bout de dix jours. Akuma-san se réjouissait d'avoir renforcé son prestige. Il était le maître puissant et respectable de la vallée d'Heibetsu. Même les Ize Zumi lui étaient reconnaissants de son autorité, qui leur permettait de se consacrer uniquement. à leurs méditations.
Le lendemain de la clôture des festivités, Akuma-san réunit tous les protagonistes des évènements tragiques qui avaient mené à l'incendie des deux temples et à la déchéance de la shugenja Nahoko.
Isawa Ayamé fut interrogée : mis en cause dans son honneur, accusée de pratiques maho, elle avait été au centre de la conspiration. Grâce à l'aide des samuraï, elle avait pu laver son honneur. Elle confirma à l'ombrageux seigneur Mirumoto que sa shugenja avait cédé à la souillure de la maho. C'était bien à elle qu'appartenaient les parchemins maudits...
Le capitaine Taro confirma que les gaijins ne s'agiteraient plus avant longtemps. Ces canailles avaient subi une vraie saignée, et ne s'en redescendraient pas de leurs montagnes de sitôt...
Le lendemain, Mirumoto Ryu et Riobe étaient conviés chez le capitaine Taro. Celui-ci, qui avait pu éprouver leur fidélité et leur détermination, exigeait une nouvelle chose d'eux. Le clan ami de la Licorne avait rendu par le passé un service à la vallée d'Heibetsu, qu'il convenait aujourd'hui d'honorer. Mirumoto Ryu se rendrait donc à la Cité de la Grenouille Riche, accompagné du rônin, et se mettrait au service du daimyo, jusqu'à ce dernier considère la dette payée.
Ce même matin, arrivait au palais d'Heibetsu un important personnage : Isawa Akitoki du clan du Phénix, daimyo d'Isawa Ayamé. Ce respecté shugenja était au courant des opinions parfois hétérodoxes de son élève.
Il avait été prévenu de l'affront fait à celle-ci. Ayant rencontré Akuma-san, il avait rétabli de bonnes relations avec le clan.
Mais Akitoki-san en voulait malgré tout à son élève d'avoir été au coeur de cette affaire qui aurait pu brouiller deux clans ! De plus, à la honte d'Ayamé, il comprit que celle-ci n'était toujours pas prête à continuer sa formation à l'Académie Isawa. Décidément, elle ne méritait pas son excellent yojimbo, Shiba Ikky, si dévoué pour elle ! Akitoki-san ne manqua pas de tancer sévèrement la jeune shugenja.
Une importante réunion de l'Académie Isawa allait se tenir pendant l'hiver. Il était exclu désormais qu'Ayamé-san puisse s'y présenter. Elle serait donc prié de rester à l'écart. Elle irait porter des parchemins au clan de la Licorne. Peut-être qu'ainsi elle y réfléchirait à deux fois quant à son goût pour les magies biscornues de l'Ouest !
Plus inquiet que jamais pour son élève, Isawa Akitoki leva la séance.
Durant la matinée, Kakita Hiruya était resté à l'écart. Les festivités terminées, il était resté à l'écart, dans un des jardins du palais. De longues heures durant, il méditait devant son sabre. Le coup porté par cet adversaire terrifiant avait failli l'emporter. La cicatrice laissée sur son visage en témoignait.
Le murmure seul du vent accompagnait la méditation du jeune Grue. Kakita Yobe, le noble et respecté duelliste, son maître, s'était approché le plus silencieusement possible. Il s'était assis en tailleur face à son élève.
Il convenait maintenant de parler.
Yobe-san avait entendu parler de ce criminel, appelé la Grue Noire. Il sévissait ses dernières années sur le territoire des Daidoji. C'était un assassin redoutable. Il avait servi les Scorpions et le clan de la Mante. Bretteur acharné, il tuait de sang-froid quiconque louait ses services, à prix d'or.
Et Hiruya avait reconnu sans aucun doute possible la technique de combat Daidoji chez son adversaire. Il avait senti pire que cela : un lien archaïque, mystérieux, fatal, qui l'unissait à la Grue noire. Comme deux ennemis mortels de toute éternité, par le seul jeu des Fortunes, sans qu'ils se soient jamais rencontrés...

Selon toute vraisemblance, ce guerrier était mort dans les décombres enflammées du temple, avec son âme damnée, Nahoko. Mais l'âme de Hiruya n'était pas en paix. Or, Yobe-san ne voulait pas sentir fléchir l'âme de son élève : elle devait rester droite et fière comme son katana.
Hiruya jura qu'il resterait fidèle à la rigueur apprise.
Le soir, un banquet, présidé par Akuma-san, célébrait les mérites de nos samouraï, qui avaient mis leur vie en péril pour défendre l'honneur d'Heibetsu. Devant tous les nobles de la vallée, ils furent glorifiés par le maître des lieux, afin que l'on se souvienne d'eux et de l'exemple qu'ils donnaient.
A suivre... 8)