20-04-2004, 03:11 PM
LES CONTES DE LA CANINE - 7e CONTE : HISTOIRE D'ELISABETH POUSSIN
Résumé : Frédéric est mort, tué dans le musée Grévin par le Tzymisce Gwydion, serviteur de la comtesse Bathory. Pendant que Sires Eros Tropovitch et Hiéronymus Lucien sont restés avec le corps du jeune homme, la comtesse s'apprête, dans une pièce à l'écart, à étreindre Elizabeth.
[b]LA MORT D'ELIZABETH
- Il faut avoir la main lourde pour certaines choses… sussurait la Comtesse… ne pas y aller avec le plat de la lame… et j’aime ce poignard, il est comme le reflet de ma froideur et de ma lubricité… J’aime frapper les jeunes filles comme toi, j’aime répandre leur sang, les sentir se vider de leur force vitale, et leur insuffler la mienne. Tu n’es pas la première, Elisabeth, mais tu es mets de choix pour moi. Tu vas m’appartenir, chère Lisbeth. J’aime te savoir consentante (la Comtesse s’était approchée de sa victime, elle avait agrippé sa chevelure, elle forçait la jeune fille en pleurs à la regarder dans les yeux), mais j’aimerais que tu me résistes, que tu me fasses sentir que tu ne te laisseras pas abattre comme une simple branche de jonc. Elle lui lécha le bout du nez, prenant une de ses larmes salées.
- Tuez-moi ! tuez-moi !… je ne suis plus que votre créature depuis longtemps… vous m’avez pris en votre pouvoir, et il faudrait encore que je vous aime pour le mal que vous me faites !
- Oui, il faudrait, Elisabeth. Je voudrais de toi cette gratitude, belle et pathétique comme toi en ce moment.
La jeune fille baissa à nouveau la tête, la comtesse attendait de sa part une réaction.
Elisabeth, qui se tenait assise sur les genoux, bondit soudainement sur la comtesse, agrippa le poignard, que la Ventrue ne lâchait pas. Les deux femmes avait de la poigne : pour la jeune fille, c’était de la vigueur juvénile, pour la comtesse la force de l’âge, la robustesse de la créature impitoyable.
- Ah petite garce ! jubilait la Comtesse Tu as bien du sang dans les veines, et pas du jus de rutabaga !
- Chienne ! vieille putain !… Je vais te lacérer la poitrine !…
La fureur d’Elisabeth lui conférait une force inattendue. Les deux femmes tenaient à quatre mains le poignard, dont la lame pointait vers la poitrine de la Comtesse.
On frappa à la porte :
- Tout va bien, Maîtresse ?
C’était Gwydion. Il n’entra pas.
- Vieille maquerelle ! soufflait Elisabeth, en plein effort pour arracher le poignard, espèce de vielle pute décatie !… et lui, je le hais encore plus que toi !
La comtesse éclata de rire.
- Tout va bien Gwydion ! Tout va bien !… Oui, Elisabeth, c’est que ce j’aime chez toi… cette intransigeance, cette vivacité de chatte sauvage. Je m’aperçois que je ne me suis pas trompée. J’ai choisi la véritable créature, digne d’être mon Infant privilégiée.
Bruit de pas derrière la porte : Gwydion s’éloignait. D’un mouvement brusque, la comtesse releva le poignard, Elisabeth ne le lâchait pas. La comtesse fit un violent mouvement, retourna le poignard, qui alla lacérer le visage de la jeune femme. Puis celle-ci, frappée de deux gifles, retomba à genoux. Brûlante, la comtesse se jeta sur elle, la mordit de toutes ses forces dans la nuque, comme une lionne mord une jeune biche.
Elisabeth fut paralysée par la morsure vampirique. La comtesse était sur elle, et les deux femmes glissèrent à terre. Allongée sur elle, Bathory pompait le sang d’Elisabeth, l’étreignant de plus en plus fort, lacérant ses vêtements d’excitation. Le corps entièrement raidi par ce choc mortel, Elisabeth fut rapidement vidée de son sang. Elle poussait des petits cris involontaires, comme un chiot à l’agonie. La comtesse se remplissait de la substance vitale, enlacée autour de sa proie comme un anaconda. Et lors d’un voyage en Amérique du sud, la Bathory avait pu admirer la force de constriction de ces serpents…
Dans la galerie du musée Grévin, parmi les personnages de cire, Frédéric avait été vidé de tout son sang. Lucien s’était accroupi : il tenait le jeune homme par les épaules, pendant que Tropovitch mordait à belles dents dans sa jugulaire et avalait comme une bouteille de délicieux vin toute l’hémoglobine du jeune homme. Gwydion observait la scène sans rien dire, davantage inquiet pour la comtesse : il avait nettement entendu des bruits de bagarre à l’intérieur de la pièce. Mais une jeune humaine ne pouvait rien contre la solide comtesse...
- Je crois que je lui ai tout pris, annonça Tropovitch, repu et content.
- Bien, dit Lucien, en regardant fixément Frédéric.
Comparé à la comtesse, maîtresse femme, Tropovitch était plutôt débonnaire, la bonne pâte. Dans une autre vie, il aurait pu être banquier suisse, père de famille et amant sans panache.
Dans la pièce du fond, nouveau bruit sourd, comme celui de la chute d’un objet en fonte, ou d’un corps.
- Que se passe t-il ! cria Gwydion, en frappant à la porte.
- Ca doit être grave cette fois, lança Lucien. Allez voir, qui sait ce qui a pu leur arriver !
- Vous avez raison, dit le Tzymisce.
Ce dernier entra dans la pièce. La comtesse était debout ; Elisabeth, frêle comme un roseau, dans ses bras, prête à lui injecter de son sang.
- Qui y a t-il ? lança Bathory, aguichante et repoussante comme une succube, transfigurée, par le cérémonial de l’étreinte, en une démonne goulue.
- Rien, maitresse, balbutia Gwydion, rien du tout, j’ai juste entendu-
- Ce n’est rien, Gwydion. La voix de la Bathory était changée : plus rauque, plus impersonnelle. Et maintenant, Gwydion, sors !
Le Tzymisce s’exécuta en s’inclinant bien bas. Il sortit, referma la porte. Quelqu’un était derrière lui. Apeuré, il se retourna et se plaqua dos à la porte : Frédéric se tenait devant lui, une lueur folle dans les yeux, tout le corps frissonnant, la peau rougie par l’éclatement de milliers de vaisseaux sanguins, tremblant comme une feuille. Oubliée la figure du jeune amateur d’arts et de belles choses ! La Bête avait fait son effet : Frédéric avait besoin de se remplir de sang. Il s’approcha tout prêt du Tzymisce, qui n’osait plus bouger.
[i]A suivre...
Résumé : Frédéric est mort, tué dans le musée Grévin par le Tzymisce Gwydion, serviteur de la comtesse Bathory. Pendant que Sires Eros Tropovitch et Hiéronymus Lucien sont restés avec le corps du jeune homme, la comtesse s'apprête, dans une pièce à l'écart, à étreindre Elizabeth.
[b]LA MORT D'ELIZABETH
- Il faut avoir la main lourde pour certaines choses… sussurait la Comtesse… ne pas y aller avec le plat de la lame… et j’aime ce poignard, il est comme le reflet de ma froideur et de ma lubricité… J’aime frapper les jeunes filles comme toi, j’aime répandre leur sang, les sentir se vider de leur force vitale, et leur insuffler la mienne. Tu n’es pas la première, Elisabeth, mais tu es mets de choix pour moi. Tu vas m’appartenir, chère Lisbeth. J’aime te savoir consentante (la Comtesse s’était approchée de sa victime, elle avait agrippé sa chevelure, elle forçait la jeune fille en pleurs à la regarder dans les yeux), mais j’aimerais que tu me résistes, que tu me fasses sentir que tu ne te laisseras pas abattre comme une simple branche de jonc. Elle lui lécha le bout du nez, prenant une de ses larmes salées.
- Tuez-moi ! tuez-moi !… je ne suis plus que votre créature depuis longtemps… vous m’avez pris en votre pouvoir, et il faudrait encore que je vous aime pour le mal que vous me faites !
- Oui, il faudrait, Elisabeth. Je voudrais de toi cette gratitude, belle et pathétique comme toi en ce moment.
La jeune fille baissa à nouveau la tête, la comtesse attendait de sa part une réaction.
Elisabeth, qui se tenait assise sur les genoux, bondit soudainement sur la comtesse, agrippa le poignard, que la Ventrue ne lâchait pas. Les deux femmes avait de la poigne : pour la jeune fille, c’était de la vigueur juvénile, pour la comtesse la force de l’âge, la robustesse de la créature impitoyable.
- Ah petite garce ! jubilait la Comtesse Tu as bien du sang dans les veines, et pas du jus de rutabaga !
- Chienne ! vieille putain !… Je vais te lacérer la poitrine !…
La fureur d’Elisabeth lui conférait une force inattendue. Les deux femmes tenaient à quatre mains le poignard, dont la lame pointait vers la poitrine de la Comtesse.

On frappa à la porte :
- Tout va bien, Maîtresse ?
C’était Gwydion. Il n’entra pas.
- Vieille maquerelle ! soufflait Elisabeth, en plein effort pour arracher le poignard, espèce de vielle pute décatie !… et lui, je le hais encore plus que toi !
La comtesse éclata de rire.
- Tout va bien Gwydion ! Tout va bien !… Oui, Elisabeth, c’est que ce j’aime chez toi… cette intransigeance, cette vivacité de chatte sauvage. Je m’aperçois que je ne me suis pas trompée. J’ai choisi la véritable créature, digne d’être mon Infant privilégiée.
Bruit de pas derrière la porte : Gwydion s’éloignait. D’un mouvement brusque, la comtesse releva le poignard, Elisabeth ne le lâchait pas. La comtesse fit un violent mouvement, retourna le poignard, qui alla lacérer le visage de la jeune femme. Puis celle-ci, frappée de deux gifles, retomba à genoux. Brûlante, la comtesse se jeta sur elle, la mordit de toutes ses forces dans la nuque, comme une lionne mord une jeune biche.
Elisabeth fut paralysée par la morsure vampirique. La comtesse était sur elle, et les deux femmes glissèrent à terre. Allongée sur elle, Bathory pompait le sang d’Elisabeth, l’étreignant de plus en plus fort, lacérant ses vêtements d’excitation. Le corps entièrement raidi par ce choc mortel, Elisabeth fut rapidement vidée de son sang. Elle poussait des petits cris involontaires, comme un chiot à l’agonie. La comtesse se remplissait de la substance vitale, enlacée autour de sa proie comme un anaconda. Et lors d’un voyage en Amérique du sud, la Bathory avait pu admirer la force de constriction de ces serpents…

Dans la galerie du musée Grévin, parmi les personnages de cire, Frédéric avait été vidé de tout son sang. Lucien s’était accroupi : il tenait le jeune homme par les épaules, pendant que Tropovitch mordait à belles dents dans sa jugulaire et avalait comme une bouteille de délicieux vin toute l’hémoglobine du jeune homme. Gwydion observait la scène sans rien dire, davantage inquiet pour la comtesse : il avait nettement entendu des bruits de bagarre à l’intérieur de la pièce. Mais une jeune humaine ne pouvait rien contre la solide comtesse...
- Je crois que je lui ai tout pris, annonça Tropovitch, repu et content.
- Bien, dit Lucien, en regardant fixément Frédéric.
Comparé à la comtesse, maîtresse femme, Tropovitch était plutôt débonnaire, la bonne pâte. Dans une autre vie, il aurait pu être banquier suisse, père de famille et amant sans panache.
Dans la pièce du fond, nouveau bruit sourd, comme celui de la chute d’un objet en fonte, ou d’un corps.
- Que se passe t-il ! cria Gwydion, en frappant à la porte.
- Ca doit être grave cette fois, lança Lucien. Allez voir, qui sait ce qui a pu leur arriver !
- Vous avez raison, dit le Tzymisce.
Ce dernier entra dans la pièce. La comtesse était debout ; Elisabeth, frêle comme un roseau, dans ses bras, prête à lui injecter de son sang.
- Qui y a t-il ? lança Bathory, aguichante et repoussante comme une succube, transfigurée, par le cérémonial de l’étreinte, en une démonne goulue.
- Rien, maitresse, balbutia Gwydion, rien du tout, j’ai juste entendu-
- Ce n’est rien, Gwydion. La voix de la Bathory était changée : plus rauque, plus impersonnelle. Et maintenant, Gwydion, sors !
Le Tzymisce s’exécuta en s’inclinant bien bas. Il sortit, referma la porte. Quelqu’un était derrière lui. Apeuré, il se retourna et se plaqua dos à la porte : Frédéric se tenait devant lui, une lueur folle dans les yeux, tout le corps frissonnant, la peau rougie par l’éclatement de milliers de vaisseaux sanguins, tremblant comme une feuille. Oubliée la figure du jeune amateur d’arts et de belles choses ! La Bête avait fait son effet : Frédéric avait besoin de se remplir de sang. Il s’approcha tout prêt du Tzymisce, qui n’osait plus bouger.
[i]A suivre...
