08-04-2004, 09:57 AM
8) :roll:
4e Episode : Le lion sous la peau du loup
|
08-04-2004, 09:57 AM
8) :roll:
09-04-2004, 09:28 PM
(This post was last modified: 18-04-2006, 06:26 PM by Darth Nico.)
4e épisode : Le lion sous la peau du loup
PISTE DE LOUP, PLEURS DE LIONNE (ET LEURS OMBRES...) Des pas approchèrent de la grange : posés, fermes, ce n'étaient pas ceux d'une femme, mais d'un bushi habitué à ne pas faire de pas en arrière. C'était Kakita Hiruya. Lui aussi voulait parler : tout dans son regard indiquait qu'il avait compris. Il fixait Riobe, d'un air grave tout en en ne paraissant pas hostile. Oui, l'heure de Fu-Leng allait être longue, et très court le sommeil. Kakita Hiruya venait pour parler d’homme à homme. Il dit à Riobe que celui-ci observait le code de l’honneur de manière remarquable, que cela n’avait bien sûr échapper à personne. D’autres, à commencer par le magistrat Soshu, se comportaient de manière bien moins remarquable… Riobe restait réservé, humble, en apparence, mais il voulait aussi défendre farouchement son honneur. Il ne voulait pas être en position de dépendance vis-à-vis de Hiruya, ni de Shiba Ikky, ni de quiconque. Il n’avait pas besoin de leur aide, ni de leur sollicitude, même s’il accueillait favorablement leurs bonnes dispositions. Hiruya ne voulait pas lui faire la morale, du reste. Il voulait juste lui servir de médiateur, au cas où de choix difficiles se présenteraient à lui. Il savait que dans une telle situation, tout l’honneur du samouraï, c'est-à-dire toute sa personne, est mise à l’épreuve. Riobe resta simple et digne, et un peu distant. Il devait se contenir, ne pas se laisser aller. Il remerciait Hiruya-san comme il se devait, mais sans excès, au contraire. Il se sentait bien plus fragile qu’il ne le voulait, et beaucoup plus qu’il ne pouvait le montrer. En même temps, il ne pouvait en vouloir au samouraï Grue de l’aider. Mais sa présence lui était trop pesante. Injustice de ne pouvoir accepter la main tendue avec franchise par un noble bushi. Oui, il était cruel le jeu de Go que les Ancêtres jouaient, et dont Riobe était le pion. Maintenant, tout le monde savait que ce rônin était un Lion sans tête, et pas simplement un coureur de chemins. Mais Riobe ne fléchirait pas dans sa résolution : retrouver sa famille déchue, en restaurer l’honneur. « Il est des moments dans la vie de chacun, dit-il, où se présente un choix grave et dont dépend la suite de sa vie. Je suis arrivé devant un tel choix. Il n'appartient qu'à moi. Personne ne peut prendre la décision à ma place… » Pour ajouter à la mise à l’épreuve du rônin, des pas s’approchaient, qui traversaient le jardin endormi. Des pas prudents et légers. Les pas de la maîtresse de maison, qui venait vers la grange un peu plus vite que ne le prévoyait le code de la bienséance. Qui était agitée de sentiments contraires, qui s’agitaient comme de la vapeur brûlante. Rien de ce qu’une digne femme, seule ou presque pour tenir une ferme, ne devrait éprouver… Elle s’était approchée timidement, inquiète de la présence de Hiruya-san, dont elle feint de s’étonner. Le bushi Grue accueillit la maîtresse de maison sans être surpris non plus, et avec la déférence qui lui était due. Encore une fois, il assura Riobe de son soutien moral, et se retira, posément. Maintenant, ils étaient seuls, tous les deux. Hiruya-san s’était retiré dans le jardin. Sur le petit pont qui enjambait le ru, au milieu du jardin, il resta à méditer, sous les fines aiguilles de pluie. ![]() La nuit était claire, à peine troublée par la pluie argentée, et les étoiles de cristal. La voix d’Ikoma Yoko était chargée d’amertume et de souffrance. La douleur d’une femme, privée de l’homme qu’elle aimait. Qui avait dû tenir seule sa demeure, aidée de quelques servantes dévouées, en tâchant d’oublier le passé, de faire comme s’il n’avait jamais existé. Son frère s’était éloigné d’elle : il la laissait administrer une partie du domaine. Les Matsu régnaient sur la région : ils se taillaient la part du lion, au sens propre. Et pour Yoko, il y avait l’aigre blessure des souvenirs. Et aujourd’hui, un spectre du passé, qui revenait la hanter, un rônin. Ce rônin n’était plus que l’ombre d’un jeune et brillant Lion. Yoko peinait à contenir son chagrin. Hiruya la Grue était restée à l’écart dans le jardin ; immobile, il semblait méditer. Yoko et Riobe devaient murmurer pour ne pas être entendu. Et pour ne pas perdre la face, Riobe devait contenir ses sentiments. Les Matsu régnaient sur la région depuis la chute de Toturi. Et plusieurs d’entre eux voulaient épouser cette femme seule. Ikoma Akira lui-même commençait à se ranger à l’avis des prétendants. Yoko pourrait-elle longtemps refuser la force et l’honneur d’un homme Matsu en invoquant une ombre du passé ?... Des brigands de tout acabits rôdaient dans la région. Organiser des hommes, tenir la maison, Yoko en trouverait toujours la force, seule. Mais seule, elle ne pourrait longtemps résister aux atteintes du souvenir. Surtout si un spectre revenait se présenter devant elle. Et Riobe avait choisi l’honneur de sa famille, l’honneur du général Toturi : il avait déchu avec lui. Ainsi étaient-ils : comme des frères, ils se battent ensemble, et tombent ensemble. Mais désormais, en tant que rônin, Riobe devait vivre seul, et tomber seul. Il aurait pu rejoindre la famille Ikoma, épouser Yoko, être apprécié de son beau-frère. Au lieu de cela, il avait choisi la déchéance et la route. Ikoma Watanabe aurait pu être un mari bon, et un grand guerrier. Mais pour Riobe, ce Watanabe là n’aurait pas été le vrai Watanabe, mais une imitation, sans honneur qui plus est. Yoko, emportée par le chagrin, l’accusait d’avoir perdu toute gloire et tout honneur. A cette accusation, Riobe réagit vivement : non ! jamais il n’avait perdu son honneur. L’honneur était la seule chose qui lui restait : il l’avait aidé à résister au froid, aux dangers, à la nuit… Jamais il ne s’était laissé aller à la déchéance. Mais pour Yoko, Riobe avait choisi le peuple des loups plutôt que la terre des Lions. Elle avait pensé en finir, certains soirs où le chagrin l’accablait. La rivière qui coulait, toute proche, avait déjà accueilli plusieurs samouraï désespérés… Riobe y avait pensé aussi. Et si Yoko devait épouser un autre qu’elle, il murmura qu’il y finirait aussi… Pourquoi les Ancêtres imposaient-ils cette épreuve aux deux amants ? Leur volonté était-elle de voir Riobe mourir ? de le voir rejoindre un autre clan ? de le voir retrouver son titre déchu ? Mais dans cette région, les ancêtres Matsu étaient de loin les plus honorés. Et les aïeux de ceux qui ont rejoint la piste des loups ou du chagrin sont toujours trop silencieux… Il restait un espoir : que Riobe retrouve un nom. Qu’il se fasse même Licorne ou Dragon… mais qu’il revienne comme membre d’une famille. Et alors Yoko pourrait repousser les prétendants et l’épouser. Même si pour cela Riobe devait défendre ses droits les armes à la main. Mais l’homme qui avait été Watanabe ne voulait pas transformer la vallée d’Inchu en champ de ruines, comme savent si bien faire les Matsu. Riobe ne voulait pas d’une lutte rangée. Et surtout il ne voulait pas d’un autre nom que celui qu’il avait porté. Ce que l’Empereur avait défait, l’Empereur seul pourrait le refaire. Yoko ne croyait pas qu’on puisse recoudre le passé. Mais Riobe croyait de toutes ses forces la chose possible. Récupérer le nom qu’il avait perdu. Redevenir Watanabe et avoir le droit d’aimer Yoko. Peu importait à celle-ci le nom sous lequel reviendrait Riobe. Qu’il revienne avec un nom, et un droit légitime à la terre et elle l’épouserait. Mais le temps était compté. Les demandes des prétendants se feraient de plus en plus pressantes dans les mois à venir. Que Riobe fasse vite, ou bien Yoko deviendrait la femme d’un Matsu. ![]() Les pleurs coulaient maintenant, libres, sur leurs joues. La voix de Riobe tremblait, comme une corde qui vibre trop. Yoko pleura encore, cachant son visage dans ses mains. La flamme de la lanterne qui éclairait la grange mourait peu à peu. Elle dansait, de plus en plus faible. « Il est temps pour moi de partir » murmura Ikoma Yoko. Riobe voulut la retenir. Elle hésita, fit deux pas en arrière, revint. Elle croisa les yeux de Riobe et partit, à pas rapides, à travers le jardin. Kakita Hiruya méditait, non loin de là devant son sabre. Yoko passa près de lui, s’arrêta et sans le regarder lui dit : « Noble Grue, puissent ne jamais vos ancêtres vous infliger une douleur grande comme la nôtre… » Pénétré du drame qui se jouait entre les deux amants, Hiruya murmura seulement un souhait de bonne chance. Riobe était rentré dans la grange. Ikoma Yoko disparut derrière le panneau en bois. L’heure de Fu-Leng était bien entamée. La nuit ne serait plus très longue maintenant. Le 10e kami commençait à monter dans le ciel, clair et silencieux. Il est des moments dans la vie de chacun où se présente un choix grave et dont dépend la suite de sa vie. Je suis arrivé devant un tel choix. Il n'appartient qu'à moi. Personne ne peut prendre la décision à ma place… 8) ![]() ![]()
09-04-2004, 10:59 PM
ah vivement qu'on continu... y aura encore du bon la prochaine fois....
10-04-2004, 12:35 AM
Y'au ra pas du bon
![]() Y'aura de l'EXCELLENT ![]()
10-04-2004, 11:53 AM
ca marche... mais accrochez vous... l'excellent est tjs dur pour les joueurs....
10-04-2004, 01:50 PM
Je sais, mais faut avouer aussi que ça se mérite l'excellence 8)
10-04-2004, 06:54 PM
Quote:Je sais, mais faut avouer aussi que ça se mérite l'excellence 8) On acquiert l'excellence après avoir bien mangé sa purée en raclant le fond du plat, et repris deux fois du dessert... et repris un plat principal. :P
10-04-2004, 11:42 PM
Et puis le petit verre de sake, et puis le petit coup de rouge, et puis un piti pipi après un gros rototo... :roll:
11-04-2004, 12:01 AM
![]() ![]()
11-04-2004, 01:27 AM
Vraiment trop peu pour être heureux 8)
|
« Next Oldest | Next Newest »
|