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Iron Rokugan - Teasers et infos sur l'Empire en 1325
#71
Epilogue : Pire que la mort

Le matin du départ, les PJ quittent le palais Shiba. Handen n'est pas mécontent de s'en aller, car il a entendu le pire sur les sociétés secrètes Nambiwa : ils sont capables de relever les morts, ils ont des loups-garous, ils peuvent tuer d'un regard... Légendes ou réalités, dans tous les cas, il se sentira mieux à Bakufu !
Feiyan a de la fièvre, mais parvient à se lever.
En traversant la ville, on s'aperçoit que l'enfant aussi a beaucoup de fièvre. Sarutobi voit que les Nambiwa l'ont vu et surveillent les PJ. Sur le chemin, l'enfant parvient à peine à marcher et il est de plus en plus mal. Les processions du Moine Fou continuent.
Sarutobi décide d'emmener l'enfant se faire soigner : avec la nourrice, ils le ramènent à une échoppe de guérisseur Nambiwa. Feiyan aurait totalement désapprouvé : déjà quand elle a appris que les sociétés secrètes ont approuvé le départ de l'enfant, elle a été indignée que S traite avec ces bandits.
Les Nambiwa allongent l'enfant et lui font avaler un remède, lui passent des onguents sur le corps.

Pendant ce temps, Feiyan, toujours fébrile, continue le chemin avec Handen. Soudain un coup de feu : ils attaqués par deux Merenae. Feiyan plaque Handen sur le côté de la route et fonce sur les assaillants. Elle dégaine son sabre et fait face aux deux tueurs armés de machettes. Elle jette toutes ses forces et parvient à en blesser un. Handen arrive alors, aussi le sabre au clair, attaque et du premier coup, étend raide mort son assaillant ! Lui-même n'y croit pas ! Lui le paisible (et un peu fainéant) responsable des cartes maritimes, vient de se battre comme un vrai bushi !

*

En ville, les Nambiwa disent que l'enfant a été empoisonné avec un venin mortel, celui du serpent corail. L'enfant va survivre car il a été soigné à temps. Feiyan aussi a ingéré ce poison : elle pourra tenir plus longtemps mais si elle ne prend pas de remède, elle ne passera pas la nuit. Ils confient à Sarutobi une bouteille contenant l'anti-poison.
Sarutobi se dit que si les Nambiwa avaient voulu empêcher l'enfant de partir, ou s'ils avaient voulu le tuer, ils l'auraient déjà fait. Il choisit donc de leur faire confiance et part en courant pour sauver Feiyan. En chemin, il est lui aussi attaqué par deux Merenae équipés de fusils. Ils lui tirent dessus, Sarutobi continue sa course mais les Merenae gagnent sur lui et Sarutobi doit se battre. Il parvient à tuer les deux hommes.

A bout de forces, Feiyan arrive en vue de l'aéronef, soutenue par Handen. Jamal et son équipage ont abattu trois Merenae qui tentaient de prendre d'assaut le navire. Jamal et Handen allongent Feiyan.
En fin de journée, Sarutobi arrive avec le remède et en fait boire à Feiyan qui, délirant à cause de la fièvre, n'a pas le temps de comprendre que cette potion a été fabriquée par les Nambiwa.
Ceux-ci ont dit à Sarutobi qu'il était trop dangereux de passer la nuit sur l'île. Ils peuvent décoller avant que la nuit ne soit complètement tombée, et aller sur une petite île au sud-ouest. C'est leur île, ils peuvent atterrir au sud, l'endroit est dégagé.
Jamal met en route les moteurs, fait une manœuvre de contournement pour éviter de survoler la cité Merenae, au sud de l'île du Rubis et atterrit chez les Nambiwa.
Sarutobi met en place la défense pour une nuit qui s'annonce longue. Déjà, sous le clair de lune, il voit que les Merenae ont mis deux barques à l'eau. Sarutobi prend alors deux flèches inflammables et tire sur les barques : touchées, coulées ! Les Merenae vont finir à la nage.
Jamal et ses hommes ont pris leurs fusils et tirent sur les mercenaires. La nuit est tombée et alors que les Merenae donnent l'assaut en nombre, on entend des grognements bestiaux dans la forêt, des cris et bientôt des râles d'agonie : manifestement, un prédateur s'est attaqué aux Merenae !
Sarutobi et les autres abattent ceux qui s'approchent.

Feiyan se sent un peu mieux. Elle se relève, fait mettre l'enfant et sa nourrice au fond de la cale et s'assoit devant : quiconque veut entrer devra lui passer sur le corps. Alors que les tirs s'arrêtent au-dessus dans le navire, elle entend l'escalier de la cale grincer et distingue une silhouette à peine visible. Elle dégaine son sabre et se bat contre un tueur équipé d'un wakisashi. Il est furtif comme un courant d'air. Alors que les tirs s'arrêtent, Sarutobi entend le bruit du combat et dévale l'escalier. A bout de forces, dos au mur, le mystérieux tueur voit le Guêpe et, se voyant perdu, s'enfonce le wakisashi dans le ventre. A l'agonie, il redevient visible. Sarutobi reconnaît alors un shugenja Isawa du palais de l'île. Il lui crache son mépris à la tête et lui tranche la gorge.
On entend dans la forêt les tam-tam caractéristiques des Nambiwa. Ceux-ci s'approchent. Feiyan dit qu'on ne peut pas laisser ces bandits s'approcher. Sarutobi lui explique alors ce que ces soi-disant criminels ont fait pour eux : accepter le départ de l'enfant, puis le soigner et sauver aussi la vie de Feiyan. Celle-ci doit alors admettre qu'elle s'est trompée.
Un des responsables Nambiwa répète à Sarutobi ce qu'il lui a dit le matin : sur les îles, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.
Pour Sarutobi, il est probable que tous les Phénix de l'île (sauf Handen tout de même) sont corrompus. Les Nambiwas n'en sont pas sûrs, et Feiyan proteste contre cette idée : il est certain que le shugenja a agi seul !
Les Nambiwa restent une partie de la nuit, et disent que des bouleversements se préparent sur l'île. Sarutobi les remercie encore pour leur aide, et reconnaît sa dette envers eux : s'ils ont besoin de ses services, il viendra les aider. De son côté, Feiyan va remercier sincèrement les Nambiwa pour leur aide.

*

Le lendemain matin, enfin le départ, avec escale à l'île de l'Espoir. Feiyan et l'enfant se remettent des fatigues. Arrivée à Maravila : Feiyan se sent remise. Handen a du mal à "atterrir" : sur cette île lointaine, il a vraiment étalé raide mort son adversaire ! Sarutobi et Jamal partent faire la fête toute la nuit. Handen hésite un peu : d'un côté, il y a Feiyan qui, toujours sérieuse et dévouée, va rester avec la nourrice et l'enfant. Honorable mais ennuyeux. Et ce ne sera pas le moment de lui conter fleurette. De l'autre, Jamal et Sarutobi qui vont s'en mettre "jusque là". Handen choisit finalement... la fête ! Pour la romance, on verra plus tard.

En fait, Feiyan profite quand même de la soirée pour se renseigner à l'hôtel Mante : sa sœur n'a donné aucune nouvelle. Elle laisse à nouveau une somme extravagante pour qu'on surveille un éventuel retour de Xulian et qu'on transmette son message. Feiyan veut au moins savoir si Xulian veut lui donner rendez-vous ou au contraire ne plus entendre parler d'elle. De son côté, Sarutobi retrouve son indicateur, Hugi les bons tuyaux, qui lui révèle que Meikudo aurait été vue parmi les "frères de la côte", une organisation informelle de flibustiers, contrebandiers, boucaniers etc. Mais cela reste vague, car les "frères de la côte" ne désignent pas un groupe particulier de bandits des mers. Sarutobi dit que si Meikudo revient à Maravila, il faut que Hugi organise un rendez-vous entre elle et Sarutobi. Et pour le moment, Sarutobi ne dit rien de ses recherches à Feiyan.

*

Le lendemain, retour à Bakufu.

Genichi attendait impatiemment ses assistants. Yugure est toujours au palais Miya, même si officiellement, après l'attaque de son dojo, il est parti pour un temps dans ses terres ancestrales.
Sarutobi et Feiyan racontent brièvement ce qui s'est passé sur l'île, la rencontre avec cette "secte du Moine Fou", leurs pouvoirs mystérieux et surtout l'attaque de ce shugenja traître.

Genichi raconte que des événements graves ont eu lieu dans l'Harmonie : des villages Lièvres ont été attaqués. Si les Usagi ont soutenu le Moine Fou à un certain moment, il est évident que la secte s'est retournée contre ses alliés.
De plus, le soulèvement des Poings de Justice prend de l'ampleur dans la région de l'Expansion. Les Poings ont attaqué les Renards, mais aussi les Moineaux. Le magistrat Miya Sekawa en a arrêté certains.

La dernière nuit à bord de l'aéronef, les Nambiwa ont dit que le shugenja avait réussi à gagner leur confiance, puis avait transmis certains secrets nambiwas à des Rokuganis, pour être utilisés à des fins personnelles. Ce crime est considéré comme le pire qui soit par les Nambiwa : s'ils avaient attrapé le shugenja vivant, ils lui auraient réservé un sort "pire que la mort". Ce qui explique sans doute qu'il ait préféré se suicider plutôt que de passer devant le tribunal secret.
Des Rokuganis ont donc détourné les rituels et pouvoirs nambiwas pour monter leur propre culte du Moine Fou, à des fins obscures.

Le responsable a ajouté qu'un autre Rokugani, un médecin, avait en revanche partagé ses connaissances médicales avec eux, et qu'il avait eu droit d'assister à certaines de leurs cérémonies : le docteur Rijin.
Le fameux chirurgien Daidoji Rijin dont Feiyan entend parler pour la troisième fois : Rijin, l'auteur du code de navigation, Rijin qui a rencontré Xulian avant son départ pour Maravila, et maintenant Rijin qui a été initié aux rituels Nambiwas.

Genichi dit qu'il faut amener Rijin au palais de la magistrature : il sait sans doute des choses qui permettront de traquer la secte du Moine Fou, mais cela le met en danger. Feiyan est donc chargée d'aller le chercher poliment. Comme Sarutobi propose de l'accompagner, Feiyan lui dit qu'elle peut y aller seule. Sarutobi en profite pour passer au Nid, revoir sa fille et prendre des nouvelles d'une enquête qu'il a commencée avant de partir : il voulait que les Guêpes mettent gentiment la pression sur Daigotsu Kappon, le responsable du trafic de poudre pour les Araignées. Les Guêpes disent que Kappon a accepté, de bonne grâce, de collaborer, et a donné les noms de quelques commanditaires du Moine Fou. Un responsable de l'ambassade Grue, un Phénix etc.
Mais Genichi ne veut pas lancer son coup de filet avant d'être sûr d'attraper le maximum de monde, dont le Moine Fou en personne, si ce personnage existe vraiment. Il veut donc se laisser le temps de mener l'enquête à bien.

Feiyan est accueillie chez Rijin, alors que le médecin retraité, un petit homme grassouillet, avec des petites lunettes gaijin, est occupé à tailler ses bonsaïs. Le plus poliment possible, elle l'invite à le suivre pour parler à Genichi. Elle lui conseille de prendre des affaires pour quelques jours. Le docteur accepte, compréhensif et fait appeler un pousse-pousse. Sur le chemin du retour, Feiyan prend sur elle de lui demander ce qu'il sait de sa soeur. Rijin sourit tandis qu'il fume sa pipe et lui dit ce qu'il sait : Xulian avait des ennuis avec son clan, mais elle n'a pas tout dit au médecin. Elle venait le voir pour savoir si elle était enceinte ; elle ne l'était pas. Rijin a seulement compris que Xulian a fui son clan parce qu'elle était promise à un mariage qu'elle détestait.
Feiyan la remercie. Ils arrivent au palais, où Rijin dit ce qu'il sait sur les rituels nambiwas. Genichi a fait venir Yugure.

*

- Quand j'étais chirurgien de marine, explique le docteur, j'ai rencontré ces sociétés secrètes. Je ne connais pas l'étendue de leurs pouvoirs, mais il faut comprendre que dans ces îles, les sociétés secrètes sont aussi craintes que respectées. Là-bas, la mort est présente au quotidien, les esprits marchent avec les vivants, les dieux de la mort conseillent les hommes, ou les emportent ; un culte comme celui du "moine fou" est célébré presque quotidiennement. Ils disent qu'ils peuvent rendre quelqu'un invisible, mais cela se voit aussi à Rokugan.
J'ai entendu parler de leurs techniques pour droguer les coupables, leur faisant perdre toute volonté propre. Ces gens deviennent des esclaves, et sont employés dans leurs plantations par exemple ou dans leurs maisons, et sont appelés des "zombis". Les sociétés infligent ces peines à des criminels qui échappent à la justice, qui a bien du mal à se faire respecter sur ces îles isolées, entre lesquelles, dès la saison des tempêtes, la navigation devient difficile.
Le secret pour transformer les gens en "zombis" relève de la magie, selon les Nambiwa.
"Mais, ajoute le docteur avec une pointe de fierté, j'ai fini par comprendre que leur technique tient plutôt de la botanique, et si j'ose dire, de l'art culinaire. En effet, ils se servent d'un poison pour "zombifier" l'individu, et j'ai compris certains ingrédients qui entrent dans cette préparation. Le principal vient d'un poisson appelé "fufu" là-bas, et que nous connaissons chez nous sous le nom de fugu, ou poisson-globe. Ils mélangent le poison du fugu avec certaines plantes urticantes, et par exemple, en imprègnent le vêtement de la victime. Celles-ci va être prise de démangeaisons, et comme elle va se gratter, le poison va pénétrer sous sa peau. Bientôt, elle va perdre conscience, sera incapable de réfléchir, elle sera devenue un "zombi".
"Une fois dans cet état, le zombi ne peut exécuter que des tâches assez simples. Il ne peut assumer aucune responsabilité, par exemple. Certains sont employés pour tuer. On les maintient dans cet état avec un régime sans sel pour provoquer un affaiblissement des facultés. Cette nourriture pauvre leur sert de chaînes.
"On peut redonner une nourriture riche à un zombi, et cela lui rendra en partie l'esprit, mais il ne pourra jamais redevenir un individu normal. Le poison du fugu est tellement puissant qu'on ne s'en remet jamais. Il faut de plus le doser correctement : trop peu, et il excite juste ; trop, il tue en quelques heures.

Feiyan se souvient alors que des samouraïs comme la bande de l'Ambassadeur participent à des dîners au fugu dans des restaurants chics : le cuisinier doit goûter son plat avant de le servir aux invités. Le but est, en mangeant le plat, de ressentir une légère excitation, de jouer avec la mort... à petite dose.
Rijin ajoute que le fugu n'est pas un délice, et qu'au restaurant de monsieur Jan, le Thranois, on mange des choses bien meilleures, et sans danger pour la santé.

Sarutobi demande alors s'il existe des remèdes. Rijin dit qu'il y a certaines plantes qui peuvent aider. L'idée de Sarutobi est de voir s'il y a des "zombis" parmi les Poings de Justice et de les amener.

L'arrière-pensée de Sarutobi est aussi que ce docteur Rijin est très suspect. Il sait beaucoup de choses. Les Daidoji ont déjà la réputation d'être fourbes, et en plus, Rijin disserte à l'aise sur les zombis !
Genichi fait envoyer un message à Suzume Kiohage pour qu'il amène des prisonniers des Poings de Justice. Kiohage confirmera qu'ils ont trouvé plusieurs lieux d'endoctrinement : des cabanes, des grottes, des villages abandonnés, où les futurs "zombis" sont amenés et où leurs tortionnaires, déguisés, masqués, leur font subir un rituel d'asservissement.

*

Genichi se tourne alors vers Yugure, silencieux jusqu'ici et dit, d'un ton joueur :
- Je me demande qui est ce moine fou. Avez-vous une idée, senseï ? Et si c'était Shosuro Shoda ? Un acteur de nô, maître des masques, des déguisements et des mises en scènes ?
Yugure ricane :
- Non, Shoda n'est pas votre homme, j'en suis sûr. Pourtant, vous pouvez vous douter de ce que je pense de ce personnage et comme j'aimerais le voir condamné par la justice. Mais je suis sûr d'une chose : il n'a pas assez de volonté ni d'intelligence pour être un tel conspirateur.
Genichi continue, toujours enjoué :
- Et pourquoi pas Daigotsu Kappon ? Un trafiquant de poudre, un manipulateur, habitué des opérations secrètes au nez et à la barbe des autorités ?
Dans son coin, Sarutobi hoche la tête de déni : non, cela n'irait pas du tout à Kappon d'être un comploteur. Kappon est un patron du crime certes, mais pas un fanatique voué à la destruction de l'Harmonie. Et Yugure ricane encore :
- Vous vous trompez, magistrat, ou vous vous moquez. Daigotsu Kappon a tous les défauts que vous voudrez mais c'est avant tout un commerçant, et il aime l'Harmonie pour les contacts avec les gaijins. Sur le fond, soyez assuré qu'il soutient profondément le régime. A sa façon, ajoute Yugure, c'est un patriote.
Genichi ne perd pas son sourire, et fait servir du thé à tout le monde.
- Tiens au fait, dit-il, et si vous nous disiez où est Torii ?

Et c'est vrai, tout le monde l'oubliait !
Yugure boit une gorgée de thé et lâche :
- Il est dans mon dojo.
Genichi perd son sourire :
- Pardon ?
- Nous l'avons arrêté dans la campagne, il y a quelques jours. Depuis, nous le gardons en cellule, en sécurité. Et bien nourri.
- Vous vous moquez de moi ?
- Je respecte mon premier engagement, seigneur magistrat. Vous vouliez Torii, je vous le livre.
"Vous n'avez qu'à passer le chercher, il est à vous. Nous l'avons traité correctement, mais il est dans un état qui peut faire penser qu'il est devenu lui aussi un "zombi".

Genichi dit à Sarutobi de partir sur cette piste du fugu : autant il y a beaucoup de gens (trop même !) qui achètent de la poudre au marché noir, autant le fugu ne doit pas être un produit si répandu, même en contrebande. Sarutobi se met au travail, sur le terrain où il est le plus à l'aise : le Port des Brumes ! Il parcourt de long en large le quartier et remue tous ses indics, secoue les passeurs, interroge les contrebandiers, prend des contacts chez les Araignées etc. Il met tout le port en ébullition pour trouver la trace du fameux fugu !

Au palais, on amène un paysan révolté des Poings de Justice. Rijin examine l'homme et affirme reconnaître l'effet du fugu : regard vide, souffle court, quasi incapacité de parler. Rijin ajoute que certaines plantes, peu communes mais sans intérêt culinaire, entrent dans la préparation du fugu. Il en sort une, qui vient de son cabinet médical, et en la respirant, Feiyan se souvient soudain d'avoir déjà respiré cette plante quelque part ! Mais où ?...

Sur le port, Sarutobi découvre quel personnage louche a acheté du fugu aux contrebandiers. Il demande alors à deux Guêpes d'aller l'arrêter.

Depuis le début de cette enquête, une idée revient dans les conversations entre Genichi et Sarutobi : plus l'enquête avance, plus on creuse dans les bas-fonds de l'Harmonie.
Et cette fois-ci, Sarutobi en est sûr : il vient de toucher le fond.
Dans le quartier des Tanneurs, ses collègues Guêpes ont trouvé une bicoque branlante. A l'intérieur, des animaux empaillés, des peaux de bêtes clouées au mur. Sur une table, des morceaux d'animaux disséqués, diverses préparations à l'odeur fétide. Et le personnage qui vit dans cette antre de la pestilence est répugnant. Crasseux, pouilleux, les yeux jaunes, les chicots noirs, il est connu comme l'Herboriste, et fournit des poisons à toutes sortes de gens, y compris des samouraïs honorables.
Les Guêpes ont l'habitude des mauvais garçons du port, ils ont interrogé plus d'un truand endurci et ils savent entendre sans sourciller les confessions les plus sordides. Mais jamais ils n'ont ressenti cette répugnance physique qu'inspire l'Herboriste. Même pour les cellules d'interrogatoire du Nid, il est trop dégoûtant.
- Ah merci du cadeau, Sarutobi !

*

Tandis qu'au Nid, on met les fers sur le feu, Genichi se lève, les mains sur son bureau et dit à Yugure, droit dans les yeux :
- Vous ne me dites pas tout, senseï. Depuis le début, vous me donnez des informations au compte-goutte.
"Vous savez qui est le Moine Fou. Vous le savez et vous ne voulez pas le dire. Pourquoi ?
Yugure a un petit hochement de tête mais il ne fait presque plus semblant.
Feiyan se souvient soudain : cette plante que Rijin vient de lui montrer, elle l'a déjà sentie dans le jardin de l'église cachée de Shinsei ! Elle reste un moment pensive, imaginant l'implication des moines... ou du moins, veut-elle croire, de certains moines. Certainement pas de tous, non...
Elle prend la parole et demande à aller à l'église. A ce moment, elle surprend un regard presque complice de Yugure. Comme s'il était fière d'elle ! Yugure regrette déjà et baisse la tête, mais Genichi et Feiyan ont compris. Genichi attrape un document officiel et le signe en vitesse.
- Venez, ordonne-t-il
Il accompagne son assistante jusqu'à la sortie du palais, et lui tend le parchemin :
- Ce document vous confère les pleins pouvoirs de la magistrature. Il vous donner le droit d'entrer chez n'importe qui, sans justification, et si l'on tarde à vous ouvrir, de forcer la porte. Il vous donne enfin le droit de réquisitionner n'importe quel homme en armes et valide. Faites-en bon usage.

Accompagné de deux samouraïs, Feiyan part dans la nuit de Bakufu. Au Nid, l'Herboriste a donné le nom de ses clients, et parmi eux : l'église cachée de Shinsei !
Feiyan passe devant le Nid au moment où Sarutobi en sort avec deux de ses collègues. Et Sarutobi regrette que Feiyan soit là avec un document officiel !

Au palais, Yugure finit son thé :
- Vous avez deux assistants remarquables, Genichi-sama. Intelligents, dévoués, perspicaces, courageux... A l'époque de la Cité des Mensonges, j'aurais aimé en avoir deux comme eux.
Genichi ne peut s'empêcher de rétorquer :
- Ils ont un petit quelque chose en plus que les Araignées n'ont pas. Pardonnez-moi de vous le dire, senseï.
Yugure ne relève pas :
- Pourquoi vous salir les mains avec ces conspirateurs, Genichi-sama ? Laissez-nous faire.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire qu'il est trop tard, magistrat. Mes hommes sont déjà en route.
Genichi blêmit :
- Vous ne pouvez pas faire cela...
Yugure, les poings serrés, souffle :
- Ces conspirateurs n'ont pas hésité à empoisonner mon enfant, mon fils.
Genichi comprend alors que Yugure a entendu ce qui s'est passé sur l'île de la Tortue. Yugure avoue sans détour que ses hommes ont interrogé Shiba Handen, qui s'épanchait volontiers sur ses exploits là-bas.
- Ils tuent sans distinction, continue Yugure, ils n'ont aucune pitié envers quiconque, ils veulent la destruction de l'Harmonie. Laissez-nous faire, Genichi-sama. Souvenez-vous de ce que Hantei a dit à Bayushi : "Tu seras mon méchant".

Le ton de Yugure se fait presque suppliant, comme si c'était une question d'honneur pour lui -ou de ce qui en tient lieu chez les Araignées :
- Laissez-moi être votre méchant, magistrat.
- Nous ne sommes plus à la Cité des Mensonges, senseï ! Nous sommes dans l'Harmonie !
- J'ai appris moi aussi ce qu'ils font dans ces sociétés secrètes. C'est Torii qui nous en a parlé. Changer quelqu'un en zombi est le pire des châtiments, il est considéré comme pire que la mort. Hé bien, pour leur crime, les moines ont mérité eux aussi un châtiment pire que la mort.
- C'est monstrueux, Yugure ! Vous ne pouvez pas faire cela ! Vous ne pouvez pas vous substituer à la loi !
- De toute façon, c'est trop tard, Genichi-sama.
Genichi est révulsé, mais il a un sursaut d'orgueil :
- Non, senseï, il n'est pas trop tard.
"Mes assistants sont en route, et ils vont arriver à temps.

Feiyan et Sarutobi entrent dans le quartier ouest de la ville. Des moines de Shinsei courent dans les rues, affolés, et plusieurs ont été accueillis par les Mirumoto de l'ambassadeur Dragon, juste à côté.
Devant la maison où se cache l'église, des Araignées montent la garde. Sarutobi, enflammé, parvient tout de même à les saluer brièvement, regarde un instant s'ils vont opposer une résistance. Les Daigotsu n'en font rien, et Sarutobi les écarte pour passer.
Lui et Feiyan fouillent le temple, quand ils entendent du bruit du côté des jardins, que Feiyan a déjà fouillés. Elle se souvient alors du muret au fond, et de la sortie discrète derrière le feuillage. Elle y va : des traces de pas. Derrière, la rive du fleuve, un endroit discret, à l'écart.
Les Araignées sont là, avec des Bayushi également. Parmi eux, Bayushi Ojun, l'informateur. A terre, deux moines égorgés. Des serviteurs finissent de creuser un trou et les Daigotsu tiennent le père supérieur, ligoté et bâillonné. Ils sont prêts à le jeter dedans.
- Savez-vous ce que font les sociétés secrètes, dit Bayushi Ojun, quand elles condamnent quelqu'un à devenir un zombi ? Elle le drogue avec le poisson-globe. La personne respire à peine, son coeur ne bat presque plus, mais elle est encore consciente. Ils la mettent ensuite dans un cercueil. La victime, même si elle est paralysée physiquement, voit et entend tout ce qui se passe. Elle se voit descendre sous terre, elle voit les pelletées qu'on jette sur la vitre de la boîte, et la lumière qui disparaît. Elle vit sa propre mort, les yeux grand ouverts. Et quand elle ressort, elle est devenue un mort-vivant !
"C'est ce châtiment que cette ordure a mérité.
- Désolé, dit Sarutobi pressé, mais cet homme appartient à la justice.
Du reste, Sarutobi lui ferait bien subir le même châtiment qu'à l'Herboriste !

Les Araignées se résignent et laissent le "moine fou" aux magistrats. En repartant, Feiyan s'assure que le quartier est bien bouclé et qu'aucun autre religieux n'a pu le quitter. Et il faudra demander aux amis Dragon de bien vouloir faire sortir ceux qu'ils ont accueillis !

*

Au palais Miya, le silence est revenu. Il fait nuit noire. Genichi et Yugure finissent leur thé, sans mot dire. L'attente n'en finit pas.

Soudain, on entend le remue-ménage habituel des magistrats qui rentrent d'un gros coup de filet ; l'agitation dans le palais, les panneaux qui s'ouvrent, les pas dans tous les couloirs, les ordres lancés... Yugure et Genichi se lèvent en même temps, n'y tenant plus.
Le père supérieur, au grand regret de Sarutobi, est emmené au cachot. Il va y rester un certain temps avant qu'on vienne l'interroger.

Feiyan et Sarutobi arrivent dans le bureau de Genichi, triomphants :
- Nous l'avons !

Yugure soupire de dépit, pour son échec bien sûr, mais aussi parce qu'il ne comprend pas cet idéalisme inflexible chez Genichi.
- Je ne vous retiendrai pas plus longtemps, dit alors le magistrat, aux anges. Je vous remercie de votre aide précieuse, senseï. Soyez assuré que j'ai été honoré de vous recevoir.
Dans le palais, il n'y a plus que quelques bougies allumées. C'est maintenant le silence d'avant le sommeil qui s'est installé.

Yugure se lève et, passant près du magistrat, se retrouve presque nez à nez avec lui.

- Pourquoi faites-vous tout cela, Genichi ?
Genichi se laisse un temps avant de répondre et fixe le senseï :
- Je suis magistrat. J'applique la loi écrite dans le code de l'Harmonie.
Et comme il sait que cette réponse va décevoir le senseï, que c'est insulter son intelligence d'en rester là, il ajoute :
- Mais être un homme de loi ne m'empêche pas d'agir selon une conviction profonde :
"C'est qu'il y a un sort pire que la mort, c'est de vivre dans une cité injuste.


FIN
Reply
#72
Il te manque juste le passage sur le gomene, avec moult excuses et remerciements de Feyan aux nambiwas, et Hugy les bons tuyaux qui dit à Saru que Meikudo aurait intégré les frères de la côte et qui lui demande de prévenir Saru quand elle reviendrait à Porto Maravila et d'organiser une rencontre là-bas.

Bonheur
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#73
Tss c'était un remerciement honorable Boidleau
Toujours un plaisir à revisiter nos parties en te lisant Chinese Le sang a giclé et les secrets ont été révélés pasmal
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#74
et oui, les résumés sont de plus en plus long on va y arriver!!!

J'espère que le prochain commencera par une belle description d'une ou deux pages d'un quartier de Bakufu par la douce lumière du matin, et la partie sera gagnée Amour Amour
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#75
Teaser #8

Araignées

Version Youtube
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#76
Magnifique teaser Amour

Elle est belle la voie tracée par Yugure, a peu près du niveau d’honneur moyen des Shiba a la solde du moine Fou redaface2
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#77
[Image: preview?fileId=271876&x=1920&y=1080&a=true]

Le soir même de l'arrestation des moines de Shinsei : l'entrevue entre Genichi et Yugure se termine. Genichi dit à Feiyan et Sarutobi d'aller se reposer.
Feiyan rentre à l'ambassade. Dans le grand hall, Moto Kohei est là, avec le maître des écuries et les Vierges de Bataille en grandes tenues. Elles courent sur Feiyan, l'attrapent et la font sauter en l'air avec des grands hourrahs !
Feiyan remercie ses "soeurs" pour cet accueil chaleureux.
Moto Kohei annonce qu'il a réservé pour le lendemain soir une grande maison dans le Monde Flottant. Il faut fêter dignement le retour de la fille prodigue de l'ambassade !
Benjiro, l'ambassadeur, a réussi à incruster dans la soirée sa bande d'amis.
Pour l'heure, Feiyan, qui ressent le contre-coup des fatigues du voyage, et du poison du serpent corail, va se coucher.

Le lendemain, la délégation Licorne (Kohei, l'ambassadeur et les Utakus) part donc en grande pompe le lendemain soir, à cheval à travers les rues de la ville. Un spectacle qu'on ne voit pas tous les jours !
Ils font étape devant le Nid. Sarutobi les accueille. Kohei lui dit que les chevaux ont soif... et leurs cavaliers aussi !
Les Licornes entrent dans le Nid pour déguster un petit rhum que Sarutobi a ramené des îles. Ils racontent un peu leurs histoires là-bas, en taisant les éléments les plus désagréables : l'empoisonnement de Feiyan et de l'enfant, la trahison du shugenja Isawa.

Tout le monde part ensuite dans le Monde Flottant. Shiba Handen est là, avec ses amis, et supplie Feiyan de venir l'aider : personne ne veut le croire quand il raconte comment il a abattu d'un coup ce bandit Merenae !
- Feiyan a couru sabre au clair sur ces crapules ! Elle tourbillonnait autour d'eux, on aurait l'esprit des quatre vents, et elle les a combattus vaillamment. Et je suis arrivé ensuite pour lui venir en aide.
Le Daigotsu de la bande ricane :
- Nous croyons tout à fait la première partie du récit... C'est la suite sur laquelle on a quelques doutes !
Mais Feiyan confirme que Handen s'est montré héroïque.
Mais malgré cela, Handen se sent accablé :
- Maintenant, mon daimyo veut m'assigner à la garde du palais !
Ses amis éclatent de rire.

*

Plus tard dans la soirée, le même Daigotsu vient dire à Feiyan que Bayushi Ojun voudrait la voir un de ces jours. Feiyan n'est pas pressée de revoir cet intrigant, surtout si aucune enquête ne l'exige.
En fin de nuit, elle se décide à aller parler à Moto Kohei. Elle lui raconte comment elle a cherché sa soeur dans Porto Maravila, comment elle a appris par le docteur Rijin l'affaire du mariage forcé avec ce Kitsuki. Elle demande à en savoir plus
Kohei l'invite à sortir avec lui, et lui dit ce qu'il sait : Xulian a été fiancée à un shugenja Kitsu avant même de l'avoir rencontré. Elle n'était pas opposée à l'idée d'un mariage, mais quand elle a rencontré le Kitsu, elle l'a tout de suite détesté.
Les Kitsu, connus pour communiquer directement avec les esprits des ancêtres grâce à leurs shugenjas sodan-senzo, sont devenus la famille la plus traditionaliste des Lions, qui sont déjà le clan le plus conservateur, le plus opposé à l'Harmonie.
Or, Xulian avait commencé à prendre goût à Bakufu. Après avoir regretté de quitter la muraille de l'ouest, elle avait fini par trouver du charme à cette ville cosmopolite et pleine de rencontres inattendues. L'idée de devoir finir comme femme au foyer, dans une région inconnue, presque sans liberté autre que s'occuper des enfants, lui répugnait profondément. Elle s'en est ouvert à Moto Kohei, qui la comprenait sur le fond, mais ne pouvait pas intercéder dans cette affaire.
Les relations entre Xulian et sa famille se sont dégradées rapidement, et la soeur de Feiyan a commencé à sombrer dans le désespoir. C'est à cette époque qu'elle fréquentait Togashi Korimi dans le Monde Flottant. A la fin, Xulian était prête à demander le sacrifice honorable pour échapper à ce mariage arrangé.
Kohei ne pouvait pas accepter une chose pareille : il ne voulait pas voir une jeune femme vaillante comme elle sacrifier sa vie.
Feiyan comprend Kohei et reconnaît bien là son sens de la compassion.

L'engagement étant pris vis-à-vis des Kitsu, il devenait impossible de rompre les fiançailles. Xulian a alors honnêtement déclaré à Kohei qu'elle préférait quitter le clan. Ses soeurs Utakus pleuraient, faisaient tout pour la retenir, mais la décision de Xulian était prise : le déshonneur valait encore mieux qu'une vie sacrifiée pour un mari qu'elle détesterait.
Un jour, elle est donc partie. Feiyan dit qu'elle remercie Kohei pour ses éclaircissements. Elle ajoute qu'elle comprend que ce mariage ait déplu à Xulian, mais elle désapprouve évidemment sa décision de partir.
Mais est-elle devenue une rônin ?
Kohei reste évasif : un samuraï qui abandonne son poste et disparaît perd son honneur et son rang. Kohei a donc dû la déclarer disparue. Il a dû dire la vérité aux Utaku et aux Kitsu... ou du moins une partie. Comme Xulian fréquentait quelques gaijins dans Bakufu, il n'a pas eu de mal à raconter qu'elle était partie avec un étranger. Il fallait gagner du temps. Depuis, cette affaire honteuse a été passée sous silence. Rechercher Xulian et la ramener de force n'aurait rien arrangé. Kohei ne sait pas comment les Utakus se sont excusés de cet affront. Ils ont seulement envoyé Feiyan remplacer sa soeur.

La déchéance de Xulian est-elle irreversible ? Par le passé, Kohei aurait dit oui : quand il était jeune, un samuraï qui perd son honneur ne peut jamais le retrouver. Aucun clan ne reprend un rônin. Mais aujourd'hui, à Bakufu, à une époque où les règles traditionnelles perdent de leur force, qui sait ? Il reste peut-être un espoir pour Xulian.

Après cette discussion, Feiyan reste un moment dehors à contempler le ciel étoilé, à réfléchir à sa vie et sa place dans cet Empire.

*

Le lendemain, Genichi reçoit Sarutobi dans son bureau. L'enquête sur Torii est terminée, les "moines fous" ont été arrêtés : les premiers interrogatoires montrent que seuls certains, dont le père supérieur, étaient vraiment corrompus.
Dans toute la ville et dans l'Harmoie, des descentes, rafles et interrogatoires se déroulent pour mettre à bas conspiration. Mais ce travail appartient désormais à d'autres.
Pourtant, il n'est pas sûr que l'Harmonie en ait fini avec le Moine Fou.
- Il se pourrait, dit Genichi, que nous ayons encore du travail pour nous débarrasser d'eux. Je m'avance un peu, mais il se peut que je reçoive de nouvelles attributions, et que j'ai à m'occuper de menaces à plus grande échelle.
Genichi propose donc à Sarutobi de continuer à travailler pour lui, mais cette fois-ci avec un statut plus officiel : Sarutobi intégrerait pour de bon la magistrature Miya avec le rang d'assistant. Aussitôt, Sarutobi accepte l'offre. Genichi n'en doutait pas. Il demande ensuite à Sarutobi de jauger si Feiyan serait prête à sauter le pas, elle aussi.
Mais autant la situation de Sarutobi est simple, puisque les Guêpes sont déjà des magistrats, autant celle de Feiyan est compliquée, car elle devra choisir nettement entre son clan et l'Harmonie.

*

Les fêtes du printemps commencent : toute l'Harmonie va fêter la fin de l'hiver avec des célébrations qui dureront plusieurs jours. Sarutobi invite Feiyan à passer la journée avec lui dans Bakufu pour assister aux manifestations... et l'éblouir avec ce que la ville peut offrir de plus prestigieux.
Chaque clan qui a une ambassade doit organiser des parades dans les rues. Feiyan et Sarutobi assiste aux défilés des bunrakus de théâtre, puis des bunrakus militaires de l'armée de la Tortue. Dans les Naseaux du Buffle, des aéronefs décollent pour une grande parade aérienne, tandis que, depuis le fort militaire, on tire à blanc vers l'océan. Les grands kantetsuken (les tortues de fer) sont de sortie sur la mer, et la foule se presse sur la côte pour les admirer.
Dans la rue, des défilés, des feux d'artifices. En fin de journée, nos héros prennent un thé et Sarutobi demande à Feiyan ce qu'elle pense de Bakufu. Elle avoue s'y sentir plus attirée qu'elle ne l'était au début. En revanche, le dénouement de l'affaire Torii lui laisse un arrière-goût amer : ce sont les Araignées qui ont arrêté le coupable au nez et à la barbe de la magistrature. Et elle n'aurait pas cru les moines de Shinsei coupables, alors qu'ils bénéficiaient de l'indulgence de Genichi.
Sarutobi lui répond que, dans l'ancien temps, les gens étaient peut-être conformes à l'idée qu'on s'en faisait en les voyant. Mais aujourd'hui, les choses ont changé : pour connaître quelqu'un, il faut le fréquenter et voir derrière les apparences. Les gens ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être.

Ils vont ensuite à l'école d'instruction où la fille de Sarutobi a un spectacle avec sa classe, et le soir, Sarutobi révèle à Feiyan la proposition de Genichi.

*

Le lendemain, Genichi invite F et S à déjeuner chez monsieur Jan, le célèbre restaurateur thranois (dont le poisson a été recommandé par le docteur Rijin !). Un grand restaurant à trois étages. Genichi a réservé la salle tout en haut, d'où on a une vue plongeante magnifique sur les Naseaux du Buffle, la plage et l'océan. Monsieur Jan se vante que par temps dégagé, on peut apercevoir les îles de la Mante... ce qui est peut-être survendu !
Repas délicieux. Genichi remercie ses assistants pour leur travail. C'est grâce à eux qu'il a pu faire face au senseï Yugure, car pendant que Genichi lui faisait face, eux ont agi rapidement pour aller arrêter les moines.
Genichi dit qu'il devrait recevoir sous peu des attributions plus importantes, et propose à nos héros de continuer à travailler avec lui.
Comme elle le disait la veille à Sarutobi, Feiyan préférerait, idéalement, retourner vivre dans les grandes plaines de l'ouest. Elle sent que sa vraie place est là. Mais si elle doit rester à Bakufu, il est vrai qu'elle préfère encore être une magistrate que de vivre la vie monotone de la garde Utaku. Elle va choisir, mais il lui faudra de toute façon l'accord de Moto Kohei pour quitter le service de l'ambassade.
Genichi ajoute que le lendemain auront lieu les voeux de printemps du Guide, et il propose à F et S d'y assister. Nos héros sont secoués : c'est un immense honneur pour eux. Ils n'ont jamais vu le Guide et être là serait faire partie de l'élite de Bakufu. Ils ne peuvent évidemment pas refuser. Sarutobi n'aura aucun mal à obtenir l'autorisation de son clan : chez les Guêpes, les deux seuls qui sont conviés habituellement sont Tsuruchi Masako, la Reine et Bakin, alias la Flèche, le doyen du Nid.
Dans l'après-midi, Sarutobi se rend à l'ambassade pour rencontrer Kohei et lui parler de la proposition de Genichi concernant Feiyan.
Ce soir-là, nos héros vont se coucher tôt, car les voeux du Guide ont lieu tôt le matin, à l'heure où l'aurore apparaît sur l'océan.

*

Il fait encore nuit noire quand Feiyan se lève, deux heures plus tôt que d'habitude, pour ses prières matinales et pour se préparer. Dans l'ambassade, les dignitaires se pomponnent aussi. Sont invités aux voeux du Guide : Moto Kohei, comme tous les daimyo d'ambassade ; Ide Benjiro en sa qualité d'ambassadeur ; Utaku Oda, le maître des écuries et Utaku Aoshi, capitaine de la garde Utaku.
La nuit s'achève à peine quand les invités arrivent au palais du Guide. Il faut déjà du temps pour entrer dans le palais, selon un ordre protocole. Puis les invités ont eu collation dans une antichambre, et entrent chacun à leur tour dans la grande salle de l'Harmonie, en commençant par les rangs du fond. C'est là que nos héros sont placés. Sarutobi est visiblement mal à l'aise dans ce genre de cours. Comme tous les premiers participant, nos héros reçoivent un petit livret avec les rituels à suivre pendant la cérémonie. 
Dans la salle, ils reconnaissent la plupart des personnages en vue dans Bakufu : le senseï Yugure, le docteur Rijin. Bayushi Ojun, dans les derniers rangs aussi, a sa place. Parmi les autres dignitaires de l'Araignée, Daigotsu Kappon. Les ambassadeurs gaijin de Merenae et Thrane. Le marchand Yasuki Wasutsubo (dit Wasu) est là aussi. Que du beau monde !

Un gong retentit quelque part dans le palais, et au fond de la salle, un grand et lourd rideau s'ouvre. Derrière, un bureau tout en largeur. Le maître de cérémonie annonce :
- Les conseillers de l'Harmonie.
Tout le monde s'incline très bas dans la salle, et neuf personnages viennent s'asseoir : les ministres du Guide. Une majorité de Miya, mais aussi des Daidoji et un Asahina.
Les conseillers s'inclinent devant la salle, puis le gong retentit, et on annonce :
- Le Guide Radieux, maître de l'Harmonie, préside !

Entre dans le plus grand silence un petit homme, l'air très martial, des petites lunettes gaijin sur le nez, portant un éventail. Il salue la salle, et tout le monde s'incline front à terre. Puis le Guide ouvre d'un claquement son éventail, où est dessiné en fil d'or un motif de soleil se levant sur l'océan. Il s'asseoit et dit :
- Citoyens,
l'hiver s'est achevé et nous formons tous le vœu que le printemps soit radieux pour l'Harmonie et pour tous ses habitants.
De grands projets nous attendent et vont requérir dès à présent toute notre énergie. Voici les trois principaux qu'il nous faut aborder aujourd'hui :

Nos routes commerciales maritimes sont menacées par les attaques de pirates qui écument l'archipel. Nous avons rencontré nos amis Yoritomo pour mettre au point un système de défense commune, plus efficace et mieux concerté, afin de protéger nos navires et aéronefs, ainsi que tous les bateaux des nations qui commercent avec nous. A l'heure où je vous parle, cinq kantetsuken flambant neuf sortent des chantiers des Naseaux du Buffle, dotés des équipements les plus modernes contre tous ceux qui voudraient s'attaquer à nos intérêts sur la mer.
Une lutte acharnée contre la contrebande et la piraterie s'engage, qui va nous occuper jusqu'à l'hiver. Notre conseiller à l'Harmonie extérieure a d'ores et déjà mis en branle d'importantes opérations de répression, qui, avant l'été, auront rendu les mers entre nous et l'archipel Yoritomo plus sûr.

Notre front de lutte s'engage avec autant d'ardeur sur terre. Nous avons face à nous la recrudescence d'une insurrection rebelle qui, malgré leur défaite il y a une décennie, viennent à nouveau répandre la terreur dans nos campagnes, et jusqu'au pied des murailles de Bakufu. Avec la collaboration de plusieurs familles amies, nous avons entrepris de pourchasser ces insurgés. Des massacres ont eu lieu à l'ouest de notre capitale, et les coupables vont devoir répondre de ces crimes abominables.
Tout récemment, nous avons mis au jour une conspiration odieuse, dans les murs même de Bakufu. Celle-ci a été promptement défaite et en ce moment même, les conjurés sont interrogés au palais de la magistrature. Nous devons ici saluer l'action de la magistrature Miya, qui a conduit l'enquête sur cette conspiration. Nous savons que nous pourrons compter sur son action, et celle de toute la magistrature pour éradiquer cette menace.

Enfin, cette année sera celle du chantier de notre projet le plus ambitieux, celui qui nous tient le plus à cœur : celui du chemin de fer. Désormais, l'extension du progrès vers l'ouest n'est plus une chimère, mais une réalité. Nos ingénieurs Daidoji et Kaiu achèvent de mettre au point le Dragon de Fer, le premier train qui, bientôt, nous conduira des rives de l'est jusqu'à la grande muraille de l'ouest.
Nous avons demandé à notre armée de la Tortue d'assurer la sécurité du chantier, afin que la pose des rails avance à grande vitesse, et que bientôt, le Dragon de Fer nous transporte encore plus vite jusqu'aux frontières de l'Harmonie.

Le Guide se lève alors :
- Citoyens, je sais pouvoir compter sur votre dévouement, et en ce premier jour du printemps, je vous renouvelle mes meilleurs vœux de santé et de prospérité, à vous tous ainsi qu'à vos familles.
Pour l'aurore d'un monde nouveau, dans l'ordre, et pour le progrès.
La salle se lève et reprend en chœur :
- Pour l'aurore d'un monde nouveau, dans l'ordre, et pour le progrès.
Puis elle ajoute :
- Louanges à toi, Guide Radieux, pour ces paroles qui nous éclairent.
Le Guide referme d'un claquement son éventail, salue et sort.
A leur tour, les neuf conseillers saluent la salle et sortent. Le rideau se referme et, comme à la fin d'une représentation, la salle commence à se lever. Les invités des trois premiers rangs restent pour une réception, tandis que les autres sont libérés pour vaquer à leurs occupations... car il est évident qu'ils ont de travail à abattre pour le Guide ! L'Harmonie en marche !
(Bientôt le niveau de productivité de Vinovo !  Boidleau )
En partant, Feiyan et Sarutobi voient qu'un grand nombre de personnes viennent saluer respectueusement Miya Genichi.
De son côté, Feiyan a noté que le Guide a mentionné l'ordre et le progrès, mais pas l'honneur. Elle s'abstient évidemment de le dire.

*

Sarutobi et Feiyan vont boire un verre, encore impressionnés de ce qu'ils ont vu. Ils commentent les décisions du Guide, admiratifs de la reconnaissance que Genichi a reçu, le Guide ayant nommément cité l'action de la magistrature. Feiyan remarque aussi que le Guide a parlé de la menace des insurgés au présent. On peut donc s'attendre à ce que le combat continue sur ce terrain.
Feiyan a besoin de réfléchir, de redescendre sur terre, avant de donner sa réponse à Genichi. On n'est qu'en milieu de matinée, elle descend au Port des Brumes pour aller prendre un thé chez Korimi. Celle-ci finit de s'occuper du tatouage d'un marin, et l'éconduit rapidement une fois qu'elle a fini. Elle tourne le panneau de sa boutique du côté "fermé" et sert du thé à Feiyan : cette fois-ci, elle a pris soin d'acheter une sélection de boîtes différentes pour que Feiyan choisisse celui qu'elle préfère !
Feiyan souffle sur son thé brûlant et l'air de rien, laisse tomber :
- Vous ne devinerez jamais où j'étais ce matin... A la cérémonie des voeux de printemps du Guide.
Korimi manque de s'étouffer. Elle félicite Feiyan pour cet honneur immense.
Les deux amies discutent de choses et d'autres. Feiyan la met au courant de la proposition de Miya Genichi, puis des recherches concernant sa sœur. Elle parle aussi de sa rencontre avec le docteur Rijin pour qui elle a eu tout de suite beaucoup d'estime. Korimi confirme que c'est un personnage honnête, qui fait mentir la réputation de la famille Daidoji.

Feiyan dit qu'elle a appris que sa soeur était promise en mariage à un Kitsu traditionaliste. Feiyan comprend donc pourquoi Xulian est partie, mais elle condamne une décision aussi déshonorable. Korimi, à ce moment, regarde sa tasse de thé et, poliment lui répond :
- Mettez-vous à la place de votre soeur. Qu'auriez-vous fait ?
Pour Feiyan, ce mariage devait être décidé dans l'intérêt supérieur du clan et un samouraï, même s'il ne comprend pas ou désapprouve, doit obéir. Korimi ne dit rien mais son silence en dit long. Feiyan ajoute qu'à la place de Xulian, elle se serait fait une raison et aurait accepté ce mariage.
Korimi s'abstient alors de lui dire : Vous le dites, mais voilà que la magistrature de l'Harmonie vous offre de sortir de la vie répétitive à l'ambassade, et vous en voulez à votre soeur d'avoir échappé à un destin bien plus étouffant que celui de la garde Utaku. Car chez les Kitsu, elle n'aurait même plus eu l'occasion de monter à cheval. Elle aurait été enfermée à vie à s'occuper du ménage et des enfants !

Feiyan, pour ne pas contrarier son amie, propose de changer de sujet. Les deux femmes parlent de choses et d'autres. Les Araignées ont profité des débuts de reconquête sur l'Outremonde pour accéder aux lointains Royaumes d'Ivoire, au sud-ouest de l'Empire, via un étroit couloir qui passe à l'ouest des terres souillés. Les Royaumes d'Ivoire sont un peuple exotique, qui disposent d'énormes animaux, les éléphants. Ils vénèrent des millions de dieux qui se métamorphosent, dont une avec huit bras, un autre avec une tête d'éléphant. Korimi en fait exprès pour voir la réaction de Feiyan, qui s'exclame :
- Barbarie que tout cela ! Les gaijins peuvent être des gens intéressants, mais c'est Rokugan qui reste la terre la plus civilisée et la plus raffinée du monde, celle vers qui tout le monde se tourne avec admiration.
Encore une fois, Korimi ne cherche pas à heurter les préjugés de son amie, mais il est évident qu'elle n'en croit rien. Elle se contente de dire que, même si les gens du Royaume d'Ivoire ne sont pas à Bakufu, on peut trouver certains de leurs produits chez Wasu. Korimi évoque brièvement les lointains royaumes de Thrane et Merenae, les deux nations rivales sur la mer.
Feiyan la remercie encore pour son thé.

Elle a rendez-vous le lendemain avec Genichi pour donner sa réponse. Dans la journée, Sarutobi accepte la proposition et signe les papiers qu'il faut (première fois de sa vie qu'il signe des papiers !) puis s'installe dans un bureau attenant au grand bureau de Genichi. Le voilà désormais magistrat de l'Harmonie !
Pour fêter cela, il va offrir la tournée à ses camarades du Nid.

Le soir, Feiyan va voir Moto Kohei et lui dit qu'elle est prête à accepter la décision de Genichi.
- Je serai loyale envers la magistrature mais je resterai toujours fidèle à mon clan. Et je ne finirai pas mes jours à Bakufu, je ferai tout pour revenir un jour dans les terres de l'Ouest.
A cet instant, Kohei a le même air sceptique que Korimi. Il tient honnêtement à l'avertir que cette solution du "en même temps" ne tient pas :
- Si vous jurez loyauté à la magistrature, alors cette loyauté passera avant celle à votre clan. Ce qui veut dire que, dans le pire des cas, vous pourriez avoir à enquêter sur nous.
La résolution de Feiyan est douchée : elle n'avait pas envisagé les choses sous cet angle. Elle reconnaît pourtant que Kohei a raison. Un samouraï ne peut pas avoir de loyauté envers deux clans, ne peut pas partager son honneur. Elle doit donc choisir résolument une seule voie.
Pour finir de vider les sujets pénibles, Kohei ajoute :
- Comme votre soeur, vous avez ce besoin d'aventure et d'imprévu. Je la reconnais dans le ton que vous employez. Mais contrairement à elle, vous avez la chance de quitter le clan par le haut.
Feiyan encaisse la remarque, qui est juste. Elle remercie Kohei pour ses paroles. Celui-ci ajoute que Feiyan sera évidemment toujours la bienvenue à l'ambassade et qu'il sera toujours heureux de l'aider quand elle en aura besoin. Feiyan demande la permission de laisser sa monture aux écuries et de pouvoir venir s'en occuper régulièrement. Kohei accepte volontiers, et dit qu'il va demander une remplaçante pour la délégation Utaku :
- Vous en serez quitte, Feiyan pour offrir un cadeau de départ à vos soeurs Utaku.

Feiyan passe donc une dernière soirée avec les Utaku, et le lendemain, se rend au bureau de Genichi. Sarutobi est là. Feiyan accepte de rejoindre la magistrature de l'Harmonie. Tandis qu'elle signe à son tour, un bruit strident retentit dans le bureau de Genichi. Sous le regard éberlué de ses assistants, il décroche le combiné d'un appareil moderne et dit dedans :
- Oui, seigneur conseiller de l'Harmonie intérieure, mes premiers assistants sont là. Je m'occupe de les accueillir parmi nous et je continue à réfléchir aux autres personnes que je souhaite recruter.
Genichi raccroche le téléphone, satisfait :
- Vous avez entendu notre Guide, nous avons quantité de travail qui nous attend !


A suivre dans le premier épisode de ce deuxième chapitre de L5R - 1325...
Reply
#78
Excellent smile
Tremblez réactionnaires ! Contre-révolutionnaires ! Et autres anachistes ! la Brigade de l'Harmonie est là Frime
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#79
L'Ordre et le Progrès sont en marche!!
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#80
Ce soir dans L5R - 1325...

*

Sur la grand'place de Bakufu, la foule est rassemblée devant un tréteau où se tiennent des magistrats Miya et leurs assistants qui roulent du tambour, tandis qu'au milieu de la place, on dresse un grand bûcher. Des ashigarus apportent de grosses caisses : à l'intérieur, des kilos de poisson-globe, qu'ils commencent à jeter au feu.

*

Des magistrats, des Guêpes et des ashigarus rentrent par effraction dans des maisons du quartier des Brumes

*

Un ninja armé d'un poignard entre dans une boutique la nuit. Il avance et soudain se prend un coup de poing dans la gorge. Il tombe en arrière, la gorge en sang. Korimi avance, et aperçoit d'autres tueurs devant son magasin.

*

En mer, deux navires arborant des pavillons de pirates se tirent dessus à coups de canons.

*

Daigotsu Kappon part d'un rire nerveux devant Sarutobi :
- Si vous entrez là-bas, vous allez déclencher la guerre...

*

Genichi est allongé, tremblant de fièvre, veillé par le docteur Rijin. Il parvient à se mettre sur ses coudes et dit à Feiyan :
- Je vous adresse à mon tour la question que m'a posée Yugure : pourquoi faites-vous cela ?...

*

[Image: Sxwsk6f.png]
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