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Vampire 2006 - #3 : Shake One's Black Hand
#1
Paris, janvier 2006

VAMPIRE 2006

III - SHAKE ONE'S BLACK HAND


Jacques Brel Wrote:La ville s'endormait, j'en oublie le nom. Sur le fleuve en amont, un coin de ciel brûlait...

Il pleuvait, alors que la nuit tombait de nouveau sur Paris.
Quand Graziella se réveilla, elle fut conduite au salon par un des serviteurs. Sire Santi était assis, en bras de chemises. Il s'était entaillé les veines, et laissait couler le sang dans des coupes. Agenouillés à ses pieds, ses goules trépignaient d'impatience de pouvoir porter les lèvres au précieux liquide. Ses humains qui menaient le reste du temps une vie ordinaire et anonyme devenaient de petits chiens serviles devant le maître des Vrais Lasombra.
Quand les coupes furent remplies, Santi serra les poings : ses entailles se refermèrent rapidement, et il n'en resta bientôt plus de traces. Pendant ce temps, les goules avalaient goûlument tout ce sang encore chaud. Graziella avait bu sa coupe de sang sans mot dire. Elle avait laissé en réserve des poches de sang à ses propres serviteurs.
Santi se fit reboutonner ses manches de chemise, remit son col droit, et passa une veste. Il resta songeur un moment, puis dit à Graziella, qu'un serveur finissait de peigner :
- Camille s'est occupé de "raccompagner" notre invité Augustin chez lui... en plusieurs fois. Dame Yvonne, après cette délicieuse soirée, est rentrée bien sagement dans ses pénates. Pour l'heure, Graziella, allez au Louvre prendre des informations sur ce qui s'est passé la nuit dernière.
- Bien Sire.

Quand elle fut prête, la signora de Valori se fit conduire à l'Elysium. Dans les salons des sous-sols du musée régnait une agitation fébrile. Il y avait là l'habituel parterre de courtisans, agglutinés comme des mouches, mais aussi des têtes peu habituées à fréquenter les ors des salons. Des corps grotesques, déguisés, maquillés, dont les parures transformaient leur laideur en une laideur différente, plus travaillée, plus acceptable, car donnant l'illusion d'être assumée.
Certaines conversations étaient des plus animées. Il y avait là plusieurs grands de la Camarilla, de ces personnages qu'on ne voyait que quelques fois par an à la cour.
Graziella avisa la présence de François Loren. Mais Mégane vint la première parler à Graziella :
- Mademoiselle de Valori, comment allez-vous ?
Les deux femmes échangèrent quelques nouvelles, avant que Mégane ne mette la Lasombra au courant de l'arrestation ratée de Shrek, dans les tours du 13e arrondissement. Mégane aligna également quelques considérations hautaines sur son petit personnel domestique, dont elle avait à se plaindre, et Graziella accepta bien volontiers d'abonder en son sens : on ne pouvait plus se fier à personne !
En parlant ensuite à Loren, Graziella apprit que ce dernier était aux premières loges, avec la police Brujah, pour l'arrestation de Shrek. On parlait d'hallucinations subies par les adversaires de ce Shrek. Loren confirma à demi-mot que ce genre de phénomènes lui rappelait ce qu'ils avaient subis, Lucinius, Graziella et lui, à Prague, chez le comte Arloff. Il fallait que Shrek soit redoutablement puissant pour avoir déclenché pareille panique chez les limiers de Sergio !
Mégane alla se joindre à d'autres conversations, et un personnage que nos héros n'avaient pas vu depuis longtemps s'approcha d'eux : le Tremere Merlin.
- Mademoiselle de Valori, Sire Loren, comment vous portez-vous ?
- La situation pourrait être meilleure, à vrai dire, soupira le Ventrue. Vous avez certainement entendu parler de ce Shrek...
- Oui, bien sûr. Je suis de retour à Paris depuis peu, après avoir séjourné dans nos fiefs de Reims et Vienne. Mon élève Morgane est restée en Autriche, elle y poursuit ses études.
- Très bien... Puisque vous avez entendu parler de la conspiration de Shrek, plaisanta Loren, je suppose que vous pouvez me confirmer qu'aucun Tremere n'en fait partie ?
- Oh non, je ne crois pas !
- Alors, dans ce cas, nous sommes sûrs que ce complot échouera !
- Très certainement, sourit Merlin. Si j'en crois ce que vous me dites, les hallucinations dont vous avez été victimes sont certainement causés par un Malkavien. Vous savez, ils font ressurgir nos peurs les mieux enfouis. J'ai rencontré tout à l'heure Bud et Terence, les limiers de Sergio. Ils sont dans un sale état. Mentalement, il leur faudra du temps pour s'en remettre. Si je pouvais vous donner un conseil, ce serait de renforcer la sécurité aérienne des Tours. Nous savons que ce Bourg est le plus démuni en Gargouilles, surtout depuis que les nobles du centre-ville ont demandé à voir leur sécurité renforcée. C'est notre Primogène précédente, Elisabeth d'Orval, qui a la responsabilité des Gargouilles. Elle est très jalouse de ce privilège.
Merlin ajouta qu'il se ferait un plaisir d'aider Loren à rencontrer dame d'Orval. Sur ce, Loren vit s'approcher un des laquais de sire Vircenko. Graziella comprit que le Ventrue avait rendez-vous avec les grosses huiles de Paris, et lui souhaita bonne nuit.

Virus

Quelque peu tendu, Loren entra dans le grand bureau où l'attendaient rien moins que Jérémie Ventrue le Préfet (le garant du respect de la loi), raide et droit comme sa fonction, avec ses petites lunettes de soleil et ses cheveux plaqués sur le crâne, Sarmont Brujah le Fléau (alias le Dératisateur), assis d'une fesse sur le bureau et Sire Vircenko (le Prince officieux de Paris), debout, au centre derrière le bureau.
Assis devant eux, il y avait déjà Sergio, qui n'en menait pas large. Loren fut invité à s'asseoir à côté du chef de la police.
- Sire Loren, dit Vircenko, en le toisant de son regard d'acier, vous savez pourquoi vous êtes là. Nous attendons votre témoignage quant aux évènements de la nuit dernière. L'opinion s'émeut de la fuite de Shrek, au dernier moment. Il est temps de donner la version officielle des faits.
En quelques mots, Loren narra ce qui s'était passé : la panique soudaine de Bud et Terence, le couloir en feu, puis l'arrivée de Sergio, qui avait dissipé ces illusions, avant que les deux hommes n'entrent chez Shrek, pour tomber nez à nez avec un épouvantail, et voir toutes les données de l'ordinateur se télécharger vers ailleurs.

- Situation embarassante, pour la Camarilla, et pour notre Famille aussi, dit Jérémie le Préfet, en essuyant ses petites lunettes. Puisque Shrek a choisi de frapper dans le 13e arrondissement, vous devez, Sire Loren, prendre comme un affront personnel cet attaque, puisque vous êtes chargé de la sécurité dans les Tours.
- Tout à fait, monsieur le Préfet.
- Nous savons également, dit Sarmont le Fléau, que la population est en surnombre dans les Tours. On nous signale la présence de Sang-Clairs. Il est temps de nous débarrasser de ces êtres surnuméraires.
- Ce sera fait, monsieur le Fléau. Il faut bien que certains s'occupent de ce genre de tâches.
- La grandeur de la Camarilla, et de nos traditions, intervint Sire Vircenko, a besoin de ceux qui exécutent les plus humbles tâches aussi. Il n'y a nulle honte à en éprouver, pourvu que le devoir soit bien accompli. Je vous rappelle pour ma part, Sire Loren, que nous aimerions entrer plus en contact avec nos invités d'Extrême-Orient. A cause de ce terroriste de Shrek, nous ne pouvons décemment les recevoir au Louvre. Il faut donc que dans les Tours, nous apprenions à les connaître. C'est votre mission également.
- Bien, Sire, je comprends.
- Nous connaissons tous, reprit Sire Vircenko, les opinions de la Bourgmestre Satomé, ses penchants "humanitaires", ses sentiments... Par respect des traditions, nous ne pouvons lui demander de partir. Elle garde le titre dans les Tours, mais vous savez bien, Sire Loren, que c'est à vous d'assurer ses fonctions.
- Je le comprends parfaitement, Sire.
- C'est parfait. Sachez que nous sommes bien conscients du poids des tâches qui vous incombent. Nous savons aussi que les Tours sont le Bourg le plus excentré de la capitale, le plus exposé aux menaces de l'extérieur. A vous de faire en sorte qu'il ne tombe pas aux mains d'influences étrangères.
Loren s'inclina, puis sortit en même temps que Sergio. Jérémie continuait de nettoyer ses verres de lunettes, et Sarmont machouillait un reste de chewing-gum, en fixant Sergio et Loren.

Virus

Dans les salons, Graziella discutait, parmi les ilôts de courtisans. On parlait beaucoup de l'attaque dans la tour chinoise, mais peu des incidents du 158, rue de Tolbiac. Deux Nosferatus et leurs goules avaient été pris à partie par des membres reconnus du Sabbat, et une fusillade s'en était suivie. Notre héroïne constata que son groupe n'avait pas du tout été repéré On s'étonnait que les Cathéens, résidant pourtant à proximité, n'aient déposé aucune plainte en début de nuit.

Les conversations s'arrêtèrent, quand Sire Vircenko, Jérémie le Préfet et Sarmont le Fléau, le Cerbère de la loi, firent leur entrée. Tout le monde se sentit aussitôt muet de terreur face à eux. Vircenko fit une brève déclaration sur le terroriste Shrek :
- Nous mettons dès maintenant en oeuvre tous nos moyens pour contrer cette menace. Que les sujets de la Camarilla se rassurent, et vaquent en paix à leurs occupations, car ils n'ont rien à craindre de ce Shrek, qui très bientôt, devra répondre de ses crimes. Sarko

Sans plus rien ajouter, les trois dirigeants se retirèrent. Tout le monde sortit de sa transe de stupéfaction, puis les conversations reprirent, plus animées. On commenta à voix basse l'absence remarquable du Prince Ibn-Azul. De plus en plus, Rudolf Vircenko prenait la place du successeur de François Villon. Délégue du Cercle Intérieur de la Camarilla, et envoyé des hautes instances du clan Ventrue, cette double carte de visite lui assurait l'obéissance de la plupart des plus puissants Caïnites encore en activité. Personne ne pouvait se mettre en travers de son chemin. Du reste, nombreux étaient ceux qui lui faisaient confiance, car il passait pour quelqu'un d'énergique. Derrière son air guindé, froid, ses cheveux gris à la Beethoven, il savait tenir d'une main ferme les rênes du pouvoir -tandis qu'Ibn-Azul passait pour un guerrier nomade, habile à la guerre, mais beaucoup moins pour diriger Paris.

Virus

En sortant de leur face-à-face avec Vircenko, Sergio et Loren se tinrent au courant des nouvelles de la nuit :
- Cette petite pute de Shrek nous a bel et bien filé entre les doigts !
Le Brujah était d'une humeur massacrante.
- C'est un désaveu pour moi, et le Fléau m'a passé un sacré savon avant votre arrivée ! Bud et Terence sont KO, le cerveau complétement disjoncté : la peur les a réduits à l'état de loques en un rien de temps. Vous-mêmes, vous étiez en train d'halluciner dans votre couloir. Putain, si j'attrape ce terroriste, je le raterai pas !
- Vous êtes toujours partant pour la chasse au Sang-Clair dans les Tours ?
- Croyez-moi que j'aimerais bien, Loren, mais là, les nobles me requièrent dans le centre-ville, pour surveiller leurs palais. Impossible de vous aider. Va falloir vous débrouiller sans moi ! Vous pouvez être sûr que c'est pas l'envie qui me manque, hein ! mais sans mes deux hommes, ça va déjà être coton pour me farcir tout le boulot ! Sarko
- Alors bon courage pour cajoler les Ancêtres de la Cour !
- C'est ça, monsieur l'adjoint à la sécurité. Laissez-m'en quelqu'uns, de vos nouveaux-nés, que j'ai de quoi m'amuser !

Les deux hommes se quittèrent. Loren retourna discuter dans les salons. Il vit que Graziella discutait avec Lucinius et Jim Jarrell, le Primogène Gangrel. Le Sénéchal racontait son rendez-vous avec dame Yvonne :
- La pauvre vieille ! j'avais rendez-vous avec elle depuis longtemps, et comme par hasard, la nuit d'avant, c'est Beyrouth à Paris. Elle était si fière d'avoir contribué à localiser Shrek dans les Tours. Du coup, elle s'est jurée d'avoir ce terroriste à tout prix. Deux de ses hommes ont essuyé une courte fusillade, rue de Tolbiac, mais elle va devoir abandonner cette piste, pour se concentrer uniquement sur les Tours !
Loren salua le Gangrel et son ami le Sénéchal, puis raconta en quelques mots ce qui s'était passé dans la cage d'escalier du grand immeuble.
Puis tout le monde déclara plus ou moins de concert qu'il avait des choses à faire, et que l'heure avançait. Lucinius songea qu'il était l'heure de son petit récital privé avec la cantatrice Sophie, Jim Jarrell qu'il avait rendez-vous à Thoiry avec Menace, Loren qu'il avait des tas de dossiers à traiter dans son repaire et Graziella qu'il fallait rendre compte auprès de son clan, et trouver un prétexte pour dire du mal de Loren. :ahah:

A suivre... Virus
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#2
Par curiosité, j'ai regardé sur les Pages Jaunes ce qu'il y avait au 158, rue de Tolbiac : c'est une crèche municipale ! Boidleau
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#3
C'est toujours un plaisir un petit texte vampirique Virus
Puis j'adore la citation de Brel en exergue, la chason est très belle biggrin
Et les nouveaux smileys ont tout de suite trouvé leur place (sinon c'est l'expulsion Sarko )
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#4
Vampire 2006 - #3

De retour dans son repaire des Tours, Loren apprit par James qu'il y avait une piste pour se renseigner sur Sire Roméo de Montaigu.
- Sachant combien ce sujet vous tient à coeur, Sire, j'ai continué mes recherches. J'ai découvert qu'un membre de notre famille, maître Octave, résidant à Lyon, notaire de son état, est l'homme de confiance de Sire Montaigu.
- Intéressant, James, je te remercie de cette information. D'autres choses sur le réseau secret que surveille le Lapin de Garenne ?
- Rien de neuf pour le moment.
- Bien, dis au Lapin de continuer sa surveillance, et de nous donner tout ce qu'il trouve. Et continue de filtrer pour apprendre ce que nous voulons.
- Bien, Sire.

Loren s'assit, une coupe de sang à la main, et réfléchit sur tout ce qu'on lui avait dit de faire. Entre Vircenko, Jérémie et Sarmont, il avait de lourdes tâches qui l'attendaient. Il demanda à James d'appeler la Bourgmestre Satomé : il voulait un rendez-vous avec elle, dans l'heure.
Dans le centre de Paris, aux dires mêmes de Lucinius, les nobles commençaient à céder à la panique, à se claquemurer chez eux. Et le réveil d'un très vieux Séthite, sur l'île Saint-Germain, semait un vent de confusion : le réveil d'un Ancien provooquait toujours des perturbations importantes. Les rumeurs sur l'approche de la Géhenne allaient bon train.

Virus

Graziella se fit conduire de son repaire au 14e arrondissement.
Santi et Camille attendaient de ses nouvelles.
- Qu'avez-vous donc appris au Louvre, signora ?
Graziella raconta l'attaque dans la cour, près de la dalle des Olympiades, comment Loren et les policiers Brujah avaient été attaqués mentalement par des illusions terrifiantes, et comment Shrek leur avait filé au nez et à la barbe.
- Shrek, maugréa Santi, s'est averé un bon allié au début, mais maintenant, il ne donne plus de nouvelles, et joue cavalier seul. Dame Yvonne m'a assuré -et ceci dans son intérêt- qu'elle ferait tout pour étouffer l'affaire du 158, rue de Tolbiac. Mais pour ce qui est de Shrek, la situation est plus inquiétante. Si la Camarilla l'attrape, il parlera, et nous compromettra. Et d'ailleurs, sa logique étant si irrationnelle, il peut parler à tout moment : une véritable épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Graziella, il est donc vital d'aider Loren à appréhender ce criminel, mais aussi trouver le moyen de le devancer. Nous avons également à nous méfier de ce Nosferatu, Lapin de Garenne, c'est un être plein de duplicités. Il a sans doute déjà compris que dame Yvonne restera en place. Gare aux retours de bâton avec lui. Nous devons jouer très serré, mais c'est notre lot habituel.
"Aussi, Graziella, vous allez tout faire pour être dans les bonnes grâces de notre cher adjoint à la sécurité des Tours et rester très vigilante.
- Entendu, Sire.

Virus

Dans les bureaux de la mairie du 13e arrondissement, Loren retrouva la Bourgmestre Satomé. Le bâtiment venait de fermer pour les humains, et les vrais maîtres de Paris étaient maintenant à l'aise pour y mener leurs affaires.
- Je reviens du Louvre, annonça Loren, en regardant Satomé dans les yeux, et je ne vous surprendrai pas en vous disant que les nouvelles sont mauvaises. Les dirigeants de la Camarilla m'ont chargé d'importantes missions, et s'impatientent de voir la situation s'améliorer dans les Tours. J'imagine que vous avez appris ce qui s'est passé la nuit dernière, à côté de la dalle des Olympiades, ainsi que la fusillade rue de Tolbiac. Cet endroit va devenir l'antichambre de l'enfer si nous ne prenons pas maintenant des mesures. Et des mesures draconiennes.
Très nerveuse, Satomé répondit :
- Oui, évidemment... Je concçois bien que votre position n'est pas des plus faciles. Il va falloir agir, c'est certain. Il faut des résultats Sarko , pour satisfaire le Louvre et gagner du temps.
- Exactement, et je ne vois rien de tel que de nous occuper des Sang-Clairs. Ils n'ont pas le droit à l'existence. Ils doivent être traqués, c'est clair. Voilà qui nous donnera les moyens de temporiser, en affichant des réussites visibles. Sarko Vous me désignerez les individus dont vous pensez qu'ils ont le droit d'être sauvés, et nous nous occuperons des autres. C'est ainsi. Je ne fais pas ça par plaisir personnel. Je m'acquitte de mon devoir.
- Oui, je comprends bien, Sire Loren, je comprends bien... Vous allez partir en chasse très bientôt alors... Nous savons que ces individus non-vivent près de la gare d'Austerlitz, le long des voies, près des containers, des zones désaffectées. Clémentine connaît parfaitement le terrain.
- C'est donc à elle que je vais m'adresser pour organiser notre opération.
C'était la mort dans l'âme que Satomé acceptait, face à un Loren plus résolu que jamais.

Virus

Graziella repartit de chez sire Santi avec la peu riante perspective d'aller dans le 20e arrondissement. Santi souhaitait qu'elle interroge au moins un des deux limiers de dame Yvonne, afin d'apprendre ce qu'ils avaient vu, et surtout ce qu'ils n'avaient pas vu. C'est ainsi qu'au bord du pérophérique, aux confins du quartier des Tours, dans un repaire crasseux, dans un quartier maussade, Graziella rencontra un certain Cagoulard, chef de gang de rue. Le Nosferatu ignorait visiblement que la nuit précédente, la Lasombra était passée à quelques mètres de lui, avec Anatole, Clémentine et feu Augustin.
C'était un vilain Nosferatu, pas des plus désagréables, mais visiblement content de voir l'aristocrate italienne se salir les escarpins dans son repaire de prolo. Que ne fallait-il pas faire pour servir le clan !
De ce Cagoulard, de Valori apprit une chose intéressante : la fusillade avait eu lieu contre un groupe de terroristes reconnus du Sabbat. Or, la Lasombra savait déjà que ces gens, Anatole, elle-même et le Kuei-Jin venaient de les tuer, dans l'immeuble du 158. Qui donc avait pu créer cette illusion ?
Cagoulard dit qu'aucun Cathéen n'avait entendu de coups de feu pendant ce temps. Et surtout, après la disparition des assaillants, les deux Nosferatu et leurs goules n'avaient trouvé aucune trace des impacts de balle qui auraient dû se trouver-là. Et comment ces Caïnites armés avaient-il pu s'échapper, en plein quartier asiatique, l'un des plus étroitements surveillés par les communautés locales.
- Franchement, mademoiselle, je n'y comprends rien. Nous avons été le jouet d'illusions, je ne vois que ça pour expliquer cette histoire ! Encore un coup des Malkavien ! Certains d'entre eux rejoignent le Sabbat. Je ne vois pas d'autre explication !
Notre héroïne se sentit rassuré : cette diversion providentielle avait vraiment couvert la fuite du groupe emmenant Augustin. Par contre, Graziella ne s'expliquait pas l'origine de cette illusion. A sa connaissance, les Malkavien étaient bien capables de provoquer cela, mais il y avait également le clan Ravnos, connu pour utiliser la Chimérie. Peut-être était-ce une piste à creuser.
Graziella connaissait, seulement de réputation, deux Ravnos à Paris : Ruis, un malfrat gitan, et l'homme qu'il servait, un nommé le Duc, puissant chef de caravanes de gitans, et maquereau en chef des 18e et 19e arrondissements.

Quand elle ressortit du coquet ( Jofusion ) repaire de Cagoulard, Graziella reçut un appel de Clémentine, la sympathique assistante de Satomé, déléguée à la surveillance de rue. Sarko Au téléphone, elle parla d'une voix faussement enjouée, pour inviter la Lasombra chez elle. Graziella joua le jeu, et dit qu'elle arrivait immédiatement.

Virus

Avant d'appeler la signora de Valori, Clémentine Brujah venait de recevoir la visite de François Loren, qui souhaitait ardemment que se mette en place la chasse aux Sang-Clair. Clémentine dit qu'elle avait repéré les alentours de la gare d'Austerliz, qu'elle connaissait bien le coin. Olaf, garde du corps de Loren, serait aussi de la partie.
Clémentine avait été plus gênée par une question de Loren concernant ce qu'elle avait fait la veille. D'après Satomé, Clémentine avait été témoin de la fusillade de la rue de Tolbiac. La Brujah se mordit la langue en maudissant la Bourgmestre. Elle dit sans se départir de sa contenance qu'elle n'était pas exactement sur les lieux, quand la fusillade avait éclaté.
- A vrai dire, je passais dans le quartier, c'est vrai. Mais j'ai plutôt entendu des coups de feu, venant de la rue de Tolbiac. Je suis arrivée en courant, mais il n'y avait déjà plus personne. Depuis, j'ai entendu que des Nosfratus avaient affronté des terroristes du Sabbat. Franchement, je n'en sais pas plus. smile
- Savez-vous si les Kuei-Jin pourraient nous renseigner ? Vous qui connaissez bien le quartier des Tours ?...
- Je connais assez peu les Kuei-Jin. Ils sont très renfermés sur eux-mêmes. Je n'ai pas eu de contacts avec les nouveaux arrivants. Mais je ferai de mon mieux pour leur tirer les vers du nez. Et pour demain, je me tiens prête pour notre petite partie de chasse. Retrouvons-nous à l'entrée de la gare d'Austerlitz.
- Très bien, Clémentine, à demain.
Loren appréciait cette Brujah. C'était une femme d'action, qui n'était pas bloquée par de grands principes, comme Satomé et ses penchants pour les petits pauvres et la misère du monde. Il rentra dans son repaire, content de voir que les choses allaient enfin évoluer dans les Tours. Sarko


Virus

Loren venait de quitter son repaire, du côté du cinéma UGC-Bercy et du centre commercial, quand Graziella se fit annoncer. Sans faire tellement de manière, mais avec une franchise incontestable, Clémentine reçut la signora chez elle. Elle vivait dans un petit repaire, très bien gardé. Elle avait chez elle plusieurs fusils de divers calibres, des couteaux et des sabres accrochés aux murs, des posters de films d'action asiatiques et une porte blindée.
- En deux mots, Graziella, dit d'entrée de jeu Clémentine, Loren sort d'ici à l'instant. Il venait pour organiser une partie de chasse pour demain... mais surtout il est en train de fouiner sur ce qui s'est passé hier soir rue de Tolbiac.
Clémentine raconta sa version des faits, et les deux femmes se mirent d'accord sur leur version des faits.
- Et puis quelle importance, minauda Graziella, nous n'étions pas rue de Tolbiac hier soir.
- Bien sûr, mais on ne sait jamais. Et puis, je préfère m'assurer que nous parlons le même langage, entre voisines de quartier. Notre nouvel adjoint à la sécurité est quelqu'un de très zélé Sarko , et il va falloir jouer serré, à l'avenir, si nous avons à garder de petites choses pour nous.
- Tout à fait, Clémentine.
Les deux femmes se quittèrent, avec l'impression, fugitive et trompeuse, d'être les meilleurs amies du monde.
Graziella rentra à son repaire. Habituée aux cadences infernales par les exigences incessantes de Sire Santi :spank: , elle décida de prendre les devants pour cette fois, et de prendre rendez-vous avec dame Yvonne, pour en apprendre plus sur Shrek et ses alliés. Elle ne put malheureusement accéder directement à la Primogène, mais eut la possibilité de rencontrer une de ses assistantes, une certaine Perséphone. Elle obtint un rendez-vous, pour trois heures du matin, à la butte aux cailles.

A suivre... Virus
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#5
La transmission hiérarchique du passage de savon est une tradition que maîtrise parfaitement notre adjoint à la sécurité Sarko
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#6
Il y a un abus manifeste de Sarko dans ce topic !
Halte à la politique sécuritaire du modo en place !
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#7
Vampire 2006 - #3

Le lendemain soir, Loren, Olaf et Clémentine se retrouvèrent devant le jardin des plantes. Graziella était aussi de la partie. Pour l'occasion, elle avait troqué ses tailleurs noirs pour des habits streetwear : collant, veste de jogging, baskets de femme d'affaires new-yorkaise, bandeau de tennis. Negueu Elle surpassait la honte de sortir dans ces habits de gamine prépubère en se disant que nulle caméra, nul appareil photo ne garderait jamais de trace d'elle dans cette tenue ; pas plus que dans les autres du reste. Sweatdrop
La veille, en prenant un five o'clock blood tea (la collation de cinq heures du matin), Graziella avait été invitée par Clémentine à participer à cette descente à Austerlitz.
- J'aime la chasse, disait la Brujah, son oeil pétillant d'une lueur de plaisir cruel. Certains ne la considèrent que comme une nécessité, un besoin, un moyen de réduire une surpopulation ou d'éliminer un criminel. Mais pourquoi se cacher que c'est pendant la traque même que nous prenons le plus de plaisir, et pas à nous voir récompensé pour avoir attrapé la proie ? J'aime humer la peur qui vient de la victime, et la sentir faiblir, puis céder pour de bon ; et l'écraser par la victoire. Mais vous, mademoiselle de Valori, sans doute ne connaissez-vous pas ce plaisir -encore que je sois sûr que vous en éprouvez pour d'autres choses ; vous êtes une infant de Caïn vous aussi, après tout...
- Vous avez raison, Clémentine. Mon terrain de chasse se situe plutôt dans les cours et les palais. Si vous voulez, puisque vous allez m'initier à la chasse, un jour je vous emménerai dans les palais du Louvre, et je vous montrerai comment on peut semer des rumeurs assassines et voir sa victime tomber à genou, desespérée.

Et les deux femmes s'étaient quittées sur cette impression, fugitive, d'être de grandes amies.

Virus

Loren vissa le silencieux sur son pistolet, tandis que Clémentine et Olaf, à quelques pas de distance, se toisaient du coin de l'oeil. Il y avait vraisemblablement une quinzaine de 14e ou 15e générations dans la gare ou sur les voies, autant dire que la compétition allait être serrée entre la Brujah et le Gangrel, et la traque d'autant plus impitoyable.
Quelques goules, habillées comme des policiers en civil (un uniforme comme un autre, plutôt reconnaissable), se postèrent aux entrées de la gare. Elles devaient expliquer aux gens qu'une petite opération de maintien de l'ordre allait avoir lieu, pour trouver un colis suspect et mettre la main sur quelques clandestins. L'autre but était d'empêcher tout Sang-Clair de ressortir.

Les quatre Camaristes se dirigèrent vers les voies, puis allèrent au bout d'un quai. Il faisait nuit, et les nuages couvraient la lune. Des trains hurlaient dans le lointain, et d'autres meuglaient en s'arrêtant, comme des bestiaux fatigués par un long voyage. Toutes les mécaniques grinçaient et grondaient, pendant que les derniers passagers de la nuit s'en repartaient chez eux ou vers un hôtel.
Clémentine et Olaf sautèrent sur les rails d'un bond prodigieux, puis se mirent à courir, à mi-chemin de l'homme et de l'animal. Loren suivit Olaf de loin, et Graziella, Clémentine.
Des premiers cris de terreur se firent entendre quand Olaf dénicha plusieurs petits "14e", cachés sous un wagon. Les Sang-Clairs virent le sourire carnassier du Gangrel, qui plongea les griffes les premières sous le wagon. Deux eurent la gorge déchiquetée aussitôt ; deux parvirent à s'échapper, mais Olaf bondit sur eux, et leur coupa la colonne vertébrale avant de les décapiter. De son côté, Clémentine avait flairé une autre niche, dans un hangar désaffecté. Elle se précipita à l'intérieur. Ses coups de feu claquèrent, étouffés par le silencieux. De petites formes s'écrasèrent au sol, en couinant de terreur, avant de recevoir plusieurs balles dans la tête.

Virus

Loren marchait dans cette zone incertaine, au milieu d'une dizaine de voies de chemins de fers et de rames à l'abandon. Il espérait dénicher quelques-uns de ces vampires au sang tellement dilué qu'ils étaient presque humains, et qu'ils devenaient une menace pour la Mascarade.
Son attention fut saisie par une forme noire, gélatineuse, qui passa à quelques mètres de lui, et disparut derrière un hangar d'ouvriers. Loren courut derrière, pistolet à la main. Il braqua son arme en tous sens, et vit la forme noire s'échapper de nouveau. Elle était maintenant plus épaisse, et plus brumeuse. Elle plongea sous une citerne.
- Halte là ! arrêtez-vous !
Loren tira deux coups de feu, puis contourna un wagon, pour surprendre la créature. Il vit l'épais brouillard filer plus vite que le vent, à trvars les voies ferrées, entre des usines en ruines. Le Ventrue courut ventre à terre à sa poursuite, accomplissant une véritable course d'obstacles, pistolet à la main, sur près de deux cent mètres. La chose obscure remonta brusquement un muret, puis le long d'un grillage et partit dans la rue, de l'autre côté. Loren perdit du temps à arracher le grillage. Sa course le mena dans un quartier résidentiel. Un couple de retraités avait eu le malheur de passer par là : madame était partie dans les pommes, soutenue par monsieur son époux. Il était blanc de peur.
Il vit arriver un homme habillé comme un policier de commando :
- Par là, monsieur l'agent ! un être horrible ! il a failli égorger ma femme !
Loren reprit sa course, et au bout de quelques rues, vit une silhouette vaguement humanoïde qui essayait de s'enfuit. La créature de l'obscurité fit face. Loren sortit aussitôt son couteau et se précipita sur son ennemi. La terrible lame, qui avait déjà saigné à blanc les lupins de la tour chinoise, trancha la gorge du monstre.
Il s'écroula à terre, et reprit sa forme d'origine : un Caïnite ayant l'apparence d'un humain de quarante ans, habillé d'un manteau en cuir et de grosses bottes renforcées. Loren se dépêcha de le trainer en contrebas d'un talus, près d'une voie ferrée envahie par les mauvaises herbes et les ronces.
- Qui es-tu, qui t'a envoyé ?
Loren tenait son couteau sur la gorge du type.
Il ne fit pas trop de difficultés à parler. Il appartenait au clan Lasombra, et avait été envoyé par Alfredo, "l'archévêque" d'Alsace, celui-là même que Loren avait rencontré à Lognes. Le Lasombra en question venait semer la terreur du côté de la gare d'Austerlitz. Les membres du Sabbat avait entendu parler de Shrek, et ne comprenaient pas qui était cette créature qui créait plus de panique qu'eux. Le Lasombra se vidait de son sang, et usa ses dernières forces à exhorter Loren à renoncer à l'hypocrisie de l'humanité : il était un vampire, il devait créer la terreur autour de lui pour asservir ses ennemis, et les humains en premier chef.
Loren, surpris, comprit que Shrek n'était certainement pas une créature du Sabbat. Il n'écouta pas plus les élucubrations du serviteur d'Alfredo. Graziella venait d'arriver ; elle avait entendu le plus important, et fit signe qu'elle ne voulait pas poser plus de questions.
Le Ventrue acheva le Lasombra d'un coup sec et précis. Peu après, les goules arrivaient pour s'occuper de faire disparaître le corps. Graziella avait croisé le couple de petits vieux, et les avait hypnotiquement convaincus qu'il s'agissait d'un tournage et que la créature n'était qu'un effet spécial.
La Mascarade avait encore eu chaud cette nuit-là.
Loren rangea son couteau et invita Graziella à profiter de sa voiture pour rentrer. La chasse avait été bonne : Clémentine et Olaf avaient abattu chacun quatre Sang-Clair.
- Ce n'est pas encore assez, dit l'adjoint à la sécurité des Tours, en montant dans la limousine. Nous organiserons une autre battue, et il en faudra alors le même nombre.
- Ce sera un plaisir, Sire Loren, dit Clémentine, encore brûlante de l'excitation du combat.

L'infant de Loren déposa Graziella quai de Bercy, puis rentra avec son maître dans leur repaire.
- James, vous allez me contacter dame Yvonne. Dites-lui que je dois lui parler, et que c'est extrêmement urgent, et dans son intérêt. Le temps que je me change, et nous partons la voir.
- Bien, Sire.

A suivre... Virus
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#8
suite. wink
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#9
Je te sais gré d'avoir enlevé la chaine en or qui brille (je danse le mia Negueu) de la description de mon kit streetware :P
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#10
J'ai changé, wé : le sportswear racaille, c'était vraiment ridicule. lol

J'ai fait dans le style cadre-sup dynamique. wink
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