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Vampire 2006 - #3 : Shake One's Black Hand
#21
A propos de la 3e partie de la campagne Vamp :
Perséphone et Désastre sont les deux cousins Nosfé qui ont "assassiné" Benedict dans le Coeur d'Océanie. wink Ils apparaissent également dans les Contes de la Canine IV et VI. Virus
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#22
Je sais que j'avais déjà entendu/lu ces noms qq part smile
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#23
Stait bien vu. wink
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#24
Ouais recyclage, petit budget toossa quoi :P
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#25
Ces salauds de pauvres d'intermittents du spectacle qui jouent les Nosfe veulent faire leurs heures ! :(
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#26
Prends des vrais pauvres, des trucs comme des roumains, en plus tu économisera sur le maquillage idee
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#27
sdm,15/07/2005 à 01:32 Wrote:Prends des vrais pauvres, des trucs comme des roumains, en plus tu économisera sur le maquillage idee
Comment n'y ai-je pas pensé ! idee Pas syndiqués, salaires de misères, gueules de pauvres burinés par l'exploitation et l'alcool ! Roxx
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#28
Puis ils resserviront pour l'Outremonde, c'est pratique smile
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#29
Moi, je dis oui à l'Europe sociale ! Roxx
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#30
Vampire 2006 - #3

La mer du Nord battait d’abruptes falaises. Le vent cinglant se lamentait de passer dans les grands arbres. Le château au bout du chemin, défiant directement les vagues d’acier, était torturé par les courants d’air glacial. Depuis le petit aéroport, où s’était posé un Falcon 700, lumières encore tout allumées dans la brume opaque, un 4x4 était montée, pour rejoindre le château au milieu de sa nature sauvage.
Assis à l’arrière, François Loren crut revoir, un instant, le château du comte Arloff, à la sortie de Prague. Mais il n’était pas en République tchèque. Il était au Danemark. Il allait rendre visite à un vieil ami de Sire Ibn-Azul.
James arrêta le véhicule tout-terrain à l’entrée de cette forteresse des vents. C’était comme si mille démons des glaces, sorties des icebergs du Groenland, hululaient en chœur, postés comme des gargouilles sur le toit.
En sortant, Loren fut fouetté par les bourrasques tempétueuses. La mer du Nord déversait sa colère sur cette côte isolée, comme pour en chasser ses abominations vampiriques.
Balayant de sa lampe torche devant lui, le Ventrue pénétra dans la bâtisse, qui ne semblait tenir qu’à un fil et menaçait de crouler d’un moment à l’autre.
Il entendit les lourds vantaux de la porte jouer derrière lui et l’entrée se refermait aussi vite que la gueule d’un monstre. Dans un pareil endroit, il n’était plus possible de jouer à être humain ; seul des réprouvés pouvaient pénétrer dans cette antre abandonnée, au cœur de la nuit de brume glacée.
Les murs pleuraient d’humidité. Des tentures, presque complètement arrachés, se balançaient dans le vent comme des drapeaux, ou des esprits de sorcières hystériques. Leur claquement, leur grondement, leur envol soudain, dans un bruit de déchirure, donnait au château une imitation de vie intérieure. Loren, qui suivait des yeux un plan ancien, pénétra enfin dans la pièce où il avait rendez-vous : la bibliothèque. Haute comme trois étages, remplie à craquer de dizaines de milliers de volumes, elle donnait le vertige. En regardant vers le haut des rayons, on voyait les rayonnages comme se tordre pour avoir le droit de grimper encore, pareils à des ogives gothiques.
Loren s’assit à la grande table et attendit, au cœur des ténèbres de vent, pendant plusieurs heures, pendant que la mer continuait à ronger les falaises en hurlant comme un homme tombé à l’eau.

Virus

Alors que la nuit devait être bien avancé, et que James se rongeait d’inquiétude dans le 4x4, Loren sentait une torpeur le prendre. Il en fut brusquement tiré par une sorte de sixième sens. Une silhouette était dans la pièce. Costume blanc, lavallière dorée, monocle, lorgnon, rose blanche à la poche, souliers vernis, moustache soignée ; une bonne tête, en forme de poire, une silhouette au ventre rebondi, de vieux professeur d’université. Mais un regard froid qui démentait cette allure bonhomme ; on ne pouvait oublier que c’était un mort-vivant. Et la part du vivant avait presque entièrement disparu chez cet homme, ainsi qu’une flamme jetée dans l’océan. Ses mouvements étaient mécaniques, forcés. Il devait sans cesse faire l’effort d’imiter un être vivant, ne serait-ce que par convenance pour son invité.
Il y avait longtemps qu’il n’avait plus pour voisin que la vieille mer rageuse, criarde, aigre comme une belle-mère ; notre châtelain passait de longs moments en torpeur, oublieux du monde. Seule la soif de sang le rappelait encore à un minimum d’obligations biologiques. Il y avait plus bas, au pied des falaises, un village de rudes pêcheurs. Ils connaissaient bien monsieur le châtelain et devant des étrangers, prétendaient que le château de la forêt était abandonné depuis des lustres mais qu’il n’était pas non plus à vendre.
Monsieur le châtelain entrait à l’heure où les hommes partaient pour la pêche, vers 4h du matin, dans le café où le patron préparait la soupe de poisson et le café. Quand il entrait, le silence se faisait. Le patron avait toujours préparé à l’avance une poche de sang, prise à l’un des hommes à tour de rôle, et la donnait sans regarder le châtelain dans les yeux. Il prenait la pochette et repartait aussitôt. La vie reprenait son cour normalement, dans le petit village, au sortir d’une sorte d’apnée de l’existence, pendant laquelle le monde devenait pour eux la propriété d’un mort, et un lieu pour les morts où les vivants ne sont que tolérés. C’est à ce prix-là qu’était assurée la subsistance du village. L’Eglise avait renoncé depuis un moment à s’installer dans la région. Monsieur le châtelain veillait sur les âmes des villageois. On disait qu’il avait le pouvoir d’assurer des pêches miraculeuses, pourvu qu’on en payât le tribu.
Et ce village était l’un des derniers à vivre ainsi de la pêche, à attraper autant de poissons dans ses filets avec des moyens si réduits. Une fois l’an, il se trouvait bien une équipe de journalistes pour faire un reportage sur ce village traditionnel, si éloigné des méthodes industrielles modernes. Ils allaient toujours prendre quelques images du château, pendant la journée.
A la tombée de la nuit, les journalistes repartaient bien vite, déjà fatigués de cette campagne perdue, loin des lumières de la ville.

Virus

Il y avait dans l’œil de monsieur le châtelain une lueur glacée, intense, comme l’étoile polaire. Il parla avec Loren, très lentement. Il ne devait pas prononcer plus de cinq phrases par heures. La lune eut le temps de parcourir tout le ciel. Il était l’un des rares représentants de la lignée des vrais Brujah, pas les descendants de Troïle, mais du véritable Antédiluvien. Il n’avait rien en commun avec un Sergio ou un Sarmont. Ce n’était pas un de ces activistes politiques ou de ces bagarreurs stupides, mais un contemplateur des profondeurs du temps, un rescapé des derniers millénaires, un véritable spécimen préhistorique. Un battement de cil pouvait signifier dix ans pour lui. Cent ans duraient pour lui comme un an pour un humain. Il habitait les recoins des siècles. D’années en années, il voyait la forêt avancer et la mer avancer sur la forêt.

Loren était venu le voir pour prendre conseil. Il voulait savoir, au sujet de Shrek, de la terreur, des illusions et surtout de Roméo de Montaigu. Il ne voulait pas retrouver ce personnage pour l’inculper de quoi que ce soit, mais plutôt parce qu’il le savait traqué par les conspirateurs de la Main Noiree t qu’il savait qu’il pourrait avoir besoin de lui.
Loren commença par donner quelques nouvelles de Paris et du monde au vieux Danois.

A suivre... surpris
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