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15-05-2007, 01:58 PM
(This post was last modified: 19-05-2007, 04:04 PM by sdm.)
<span style="color:#3333FF"> Le consortium Garfield®</span><!--/sizec-->
en association avec
La Gronico:LeLudwig:Goldwyn Mayer Inc.©
présentent
* NICOLASARTS *<!--/sizec-->
Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
REVENGE OF THE SCUD<!--/sizec-->
<span style="color:white">¤CRISTAL AGE¤</span><!--/sizec-->
EPISODE BONUS<!--/sizec-->
<span style="color:#33CCFF">LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIÈRE</span><!--/sizec-->
<span style="color:#3366FF">
Les Rebelles de Sagnaring viennent de signer une alliance avec les Sith de Sauron. Unis par leur volonté commune de renverser l'Empire galactique dirigé par l'Empereur Vader, les deux armées mènent plusieurs attaques destructrices.
Le professeur Sagnar Sting découvre en étudiant la Source Lumineuse que celle-ci est profondément liée aux extraterrestres Neti. Ixxos Sadim révèle alors qu'il sait où se trouve ce peuple et qu'il a juré de les protéger. Accompagné d'un commando d'élite, il part avec vers la planète exotique Felucia, pendant que Gaeriel Captinson et la princesse Amanoa mènent une attaque massive en orbite...
<!--sizec--></span><!--/sizec-->
...
Ixxos Sadim retira son masque intégral pour respirer. Il s’emplit les poumons de l’air chaud et humide, gorgée de senteurs entêtantes, de Felucia.
Son armure couleur cuivre était couverte de tâches verdâtres, de moisissures et de poussières grasses. Lui et ses hommes avançaient dans la jungle moite de puis des heures, obligés de se tailler un chemin à la machette. Ils avaient terminé leur descente sur le Tupikwamba, juste avant une vertigineuse chute d’eau. Impossible de continuer autrement qu’à pied. Ils étaient descendu en rappel, le long de la paroi, sur près de quatre cent mètres de dénivelée, harcelés par les moustiques, au travers les entrelacs de végétations anarchiques.
Ils perdaient des heures sur leur planning, pendant que, haut dans les cieux, on entendait l’écho assourdi de la bataille spatiale. Et ils n'avaient plus de communications avec la flotte Rebelle.
- Ils ne peuvent pas perdre, répétait Sadim. Avec Gaeriel aux commandes, ils sont sûrs de la victoire.
Au pied de la cascade, le groupe s’était arrêté pour boire. Un homme avait été désigné pour porter le canot dégonflé et il s’occupait de le remettre à l’eau.
- C’est prêt, annonça-t-il, pas fâché de profiter de cinq minutes de pause et de passer son tour de rame.
Sadim, attentif, lui fit signe de la main de se taire. Les autres n’avaient rien entendu mais en voyant leur commandant tendre l’oreille, ils avaient approché la main de leurs armes. Sadim lui-même était prêt à saisir son sabre. Il scrutait les fourrées, qu’il sentait frissonnants. Les animaux avaient dû sentir l’approche d’autres créatures. Mais au sol, il y avait à peine la place pour avancer. Il n’y avait que d’étroits passages entre des rangées d’arbres noueux et de hautes herbes impraticables.
Les hommes, fusils en main, prêtaient attention au moindre bruit.
- Des troupes camouflées, murmura Sadim.
Il savait que l’Empire possédait des commandos spéciaux, comme la Rebellion du reste, entraînés à évoluer dans un milieu spécifique, à s’y fondre pour mener des raids et des opérations de guérilla.
Un tir partit et un des soldats Rebelles s’écroula, touché à la tête.
Panique dans la jungle : des milliers de bestioles criaillèrent et s’égayèrent, des nuées d’oiseaux se dispersèrent et on entendit plusieurs mammifères détaler.
Les cœurs Rebelles se mirent à battre la chamade. Lentement, sans baisser la tête, Sadim s’accroupit pour ramasser l’arme de la victime. Un escadron passa dans le ciel, dans un vacarme assourdissant.
Sadim ne sentait aucune présence d’êtres intelligents en dehors de ses hommes. Des droïds équipés de camouflages ?...
Il sentit alors une odeur caractéristique, qui l’emplit d’effroi. Une odeur dont ses narines avaient été emplies pour la première fois, dix ans auparavant, lorsqu’aux côtés de l’Inquisiteur Tremayne, il avait mené la conquête de Neti.
A cette époque, il avait reçu l’ordre de capturer les habitants de cette planète. Il ignorait que Tremayne avait reçu un ordre supplémentaire : celui d’exterminer le peuple en question…
- Tous à l’eau !
Sadim eut juste le temps de crier cet ordre. Il y avait à quelques pas d’eux le bassin où se jetait la cascade. Il attrapa au passage un des soldats et parvint à le jeter à l'eau avec lui.
L’instant d’après, la jungle était transformée en un immense brasier. Le monde multicolore vert se transformait en une abominable fournaise, les arbres millénaires en torches gigantesques, les couches d’humus en terre ardente et l’air en un souffle de feu.
Sadim plongeait dans l’eau bouillante avec le soldat et ils n’entendirent pas le bref cri des autres hommes, carbonisés sur place.
Sadim entraîna le soldat fermement vers les profondeurs. Il avait bien vu que le jeune Rebelle avait mal pris sa respiration, qu’il se débattait, mais s’ils ne mettaient pas une grande distance d’eau au-dessus d’eux, ils seraient brûlés, ou pire : bouillis vifs !
Le soldat qui portait l’équipement de plongée était resté dehors. Mais Sadim portait sur lui son propre masque. Il le sortit et le plaqua sur la bouche de son compagnon de plongée, dans l’eau agité par la chute de la cascade. L’autre sentit l’oxygène arriver et cessa de se débattre. Puis Sadim fit signe qu’il voulait le reprendre et se le plaqua sur le visage à son tour. Ils se firent signe qu'ils respiraient. Ils entendaient le grondement de la chute d'eau et n'étaient pas loin d'être entraînés dans le tourbillon mortel.
Ils pouvaient tenir un certain temps ainsi. Ils sentaient l’eau devenir de plus en plus chaude. Ils descendirent vers le fond, parmi les étendues d’algues fluorescentes et devinaient le rougeoiment intense de l'air au-dessus. L'eau en devenait violacée.

L’odeur que Sadim avait sentie à temps était celle de l’agent rouge. Un défoliant mis au point par l’Empire, avec lequel on arrosait un territoire avant de passer aux bombardements bactériologiques. Cet agent avait été pulvérisé en quantités industrielles sur Neti, à partir de bombardiers Tie chargés jusqu’à la gueule de ce produit de mort. Tremayne avait supervisé cet holocauste et c’est ce jour-là que la foi de Sadim en l’Empire avait vacillé. En tant qu’Inquisiteur, il comprenait la nécessité d’asservir la galaxie à l’Ordre Nouveau. Mais il ne comprenait pas le besoin de dévaster gratuitement une planète. Et c’est parmi les quelques Neti qui avaient été pris vivants (pour être étudiés par les « scientifiques » de l’Inquisition) que Sadim avait rencontré la princesse Saa.
- Ces horreurs, avait dit Tremayne, ont la Force avec elles. Chaque membre de ce peuple vibre du côté lumineux. Nous tenterons de convertir les quelques spécimens capturés. Sinon, nous nous assurerons de l'extinction complète de ce peuple.
Ce n’est qu’après de longues minutes que le commandant Sadim fit signe qu’on pouvait remonter. En sortant la tête de l’eau, lui et le soldat se retrouvèrent dans un autre monde. C’était cauchemardesque. Il s’était mis à pleuvoir à verses sur une forêt dévasté, réduite en cendres et en boue brûlantes. On devinait les corps calcinés des Rebelles et on entendait le hurlement sinistre des bombardiers dans le ciel. Le soleil passait librement à travers la jungle carbonisée. Le défoliant avait ravagé la végétation sur des kilomètres à la ronde et plus loin, le feu continuait ses ravages. Il pleuvait de plus en plus fort, une pluie tiède, lourde, assommante. Ils étaient dans l'antre de la mort.
Les deux hommes sortirent de l’eau et mirent le pied sur une terre humide et chaude. Ils suaient et ils étaient trempés jusqu’aux os. Le soldat, tremblant, s’assit au bord de l’eau. Sadim ne savait quoi dire. Il regardait ce jeune homme, de grande taille, à la peau rouge, aux yeux bleu violet.
- Quel est ton nom, soldat ?
- Caporal Stefan Raïdenikoff, énonça l’autre machinalement. Mais on m’appelle plutôt Rayden.
- Les soldats volontaires pour cette mission en connaissaient les risques, caporal.
- Avec l’Empire, on ne connaît jamais les risques réels.
- Ces hommes le savaient aussi.
Ces hommes dont il ne restait que des cendres.
Sadim se souvint du dossier de ce caporal. Il avait étudié celui de chaque membre de cette expédition sur Felucia.
Le caporal Rayden s’était engagé dans la Rébellion peu avant la bataille d’Endor. Il avait déclaré son passé sans ambages : cinq ans de service dans les storm-troopers.
- D’où viens-tu, caporal ?
- De Qeten-Nek. Une petite planète polaire que personne ne connaît.
- Pourquoi nous as-tu rejoints ?
- Parce que je n’étais plus d’accord avec les méthodes impériales.
"Je sais aussi que vous avez fait partie de l’Inquisition et que vous l’avez quittée pour les mêmes raisons que moi, à peu près.
- Tu es bien renseigné, caporal.
- Le commandant Sadim a une bonne réputation. Mais je sais ce que vous pensez : ce n’est pas moi que vous auriez préféré sauvé, pas vrai ?
C'était la première fois que le caporal Rayden servait sous les ordres du commandant. Alors que les autres étaient connus de Sadim, qui les appréciait et les connaissait bien, pour avoir mené grâce à eux plusieurs opérations périlleuses. Maintenant, il n'en restait plus rien que de la cendre humide qui serait absorbée peu à peu par la jungle de Felucia.
- La Force m’a permis de te sauver toi, caporal. Ce n’est pas un hasard.
- La Force…
Ce terme le faisait sourire.
- Et la Force a aidé l’Empire a cramé les autres soldats...
- Silence, soldat et debout ! En avant !
Il était temps de se souvenir que dans l’armée, la réflexion est le commencement de la désobéissance ! Il n’était pas temps de se traumatiser, car les bombardiers pouvaient justement revenir.
- Sans bateau, nous continuons à pied. Rejoignons au plus vite la forêt encore vierge.
Les deux hommes coururent s’y réfugier, au moment où les bombardiers refaisaient un passage. De rage, Rayden brandit son fusil et tenta d’en mettre un en joue.
Sadim baissa le canon :
- Suffit à présent, caporal ! Je vous rappelle que vous êtes sous mes ordres et que notre mission doit être accomplie coûte que coûte.
- A vos ordres, fit Rayden, furieux.
Furieux moins contre son supérieur que d’impuissance.
Quant à Sadim, il n'appréciait guère les sceptiques. Il était connu pour méditer chaque jour au moins une heure. Et il ne comprenait pas qu'on puisse rejoindre la Rebellion sans croire à la Force.

Il fallut encore marcher longtemps, puis trouver un abri où dormir. La bataille s’était terminée depuis longtemps dans l’espace. Gaeriel Captinson avait reçu l’ordre d’occuper l'orbite planétaire de Felucia pour faciliter la mission de Sadim. Sans nouvelle du commandant, elle en avertirait la Rébellion, qui enverrait peut-être une autre patrouille le retrouver. Mais nul ne connaissait Felucia comme Sadim.
Après l’opération sur Neti, Sadim avait été chargé de ramener les derniers spécimens vers le Noyau Galactique, pendant que Tremayne partait accomplir son œuvre de dévastation ailleurs.
Sadim avait de suite repéré cette jeune Neti, enfermée dans la soute du solide transport impérial, avec les derniers membres de son peuple.
Il en avait pour une dizaine de jours avant d’atteindre Coruscant. Rapidement, cette Neti que les autres appelaient la princesse Saa avait compris que cet Inquisiteur n’était pas un monstre comme l’autre. Lui avait encore des sentiments. Et plus encore, elle avait senti le trouble qu’elle provoquait en lui.
Pendant deux jours, Sadim ne sortit presque pas de sa cabine. Il s’efforçait de ne pas aller voir les Neti. Il s’arrangeait pour envoyer un subordonné à sa place. Mais il savait déjà que les Neti avaient la Force avec eux. Et plus encore que ne l'avait cru Tremayne, en laissant Sadim s'occuper d'eux sans douter un instant qu'il eut la maitrise suffisante du côté obscur pour ne pas subir leur influence.
Même dans sa cabine, c’est comme s’il se trouvait en permanence près de la princesse. Pour supporter l’épreuve, les Neti s’était plongés dans une sorte de transe collective, toute de douceur, d’harmonie. Sadim, exaspéré, ne se résolvait pas à aller voir les Neti pour briser leur union de Force -alors qu'il aurait dû dès le début ! Lui seul dans le vaisseau pouvait la ressentir, pas les troopers qui, eux, ne faisaient que surveiller de gros végétaux vaguement intelligents.
La prière des Neti, sublime, apaisante, obsédait Sadim jusque dans son sommeil. Au bout du troisième jour, l’Inquisiteur alla à la soute des prisonniers, sabre en main. Il était prêt à les abattre un par un jusqu’à ce qu’ils cessent. Il avait l’ordre impératif de les amener vivants à l'Inquisition. Mais ce ne fut pas cela qui arrêta son bras. Il n’avait pas ouvert la porte qu’il fut submergé par une puissance mystique inconnu. Il avait entendu depuis le début que les serviteurs du côté lumineux étaient des faibles, des misérables et voilà qu’il ressentait la puissance de la Force comme jamais auparavant ! Irradié par cette énergie qui coulait entre les Neti, il s’arrêta avant d’entrer.
Il se contenta de bredouiller quelques mots aux soldats de garde.
- Est-ce qu’ils se tiennent tranquilles ?...
- Oui, seigneur !
Et il était reparti dans sa cabine !

A cette époque, environ quatre ans avant Yavin, Ixxos Sadim ne portait pas son armure intégral cuivre et or. Il portait l'uniforme noir de l'Inquisition et la casquette ornée d'une tête de mort dans un insigne impérial. Comme ceux de son espèce, il possédait deux paires d'yeux superposées, qu'il s'arrangeait pour dissimuler en partie sous une frange de cheveux blancs qui tombaient sur sa peau bleue. La politique de l'Ordre Nouveau considérait les non-humains comme inférieurs. On savait que parmi les grands officiers, l'Amiral Thrawn était le seul humanoïde accepté. Dans l'Inquisition, Sadim était l'un des seuls non-humains.Il appartenait à la branche "traditionnelle" de cet organe de répression, à la tête duquel se trouvait le Grand Inquisiteur Bartok, lui-même disciple de l'Empereur. Bartok sortait peu du Noyau.
L'autre branche de l'Inquisition à cette époque était celle de Zegmor. L'ancien bras droit de la Salamandre avait utilisé un antique pouvoir du Sith pour marquer des créatures et les transformer en zombies décérébrés, entièrement soumis. La Marque de Zegmor était devenue célèbre dans la Galaxie. Des non-humains en furent marqués, Zegmor choisissant en fonction du dévouement du sujet et de son absence de scrupule, non de sa race.
Si le seigneur Vader restait l'emblème par excellence de la terreur impériale, il était efficacement secondé par ces deux branches d'Inquisition. Seulement, si Bartok était un personnages des plus discrets, plongé dans les arcanes du côté obscur dans son palais de Byss, Darth Zegmor s'affichait publiquement et prétendait, sans le montrer directement, rivaliser avec Darth Vader. A ce jeu, les membres de l'Inquisition de Bartok ne se seraient pas risqués. D'ailleurs, l'Inquisiteur Tremayne avait été formé par Vader en personne. Aux disciples de Bartok, il paraissait évident que Zegmor ne serait jamais de taille face à Vader et que l'Empereur entretenait cette rivalité uniquement pour maintenir intacte la haine de Vader -pour le pousser à devenir toujours plus impitoyable, pour ne pas déplaire à son maître. Personne ne l'aurait dit face à Zegmor, mais nul n'avait oublié qu'il venait d'une secte qui avait servi le comte Dooku. Il s'était opportunément rangé du côté de l'Empereur lors de sa prise de pouvoir et avait fait montre de tout le zèle nécessaire. Cependant, l'Inquisition "classique" redoutait sa folie. On s'attendait pour très bientôt à voir rouler sa tête au pied de l'Empereur.

Sadim essayait de se souvenir qui il était : un agent de terreur au service de l'Ordre Nouveau ! Un des bras armés de Palpatine.
Seulement, depuis la petite quinzaine d'années que le régime était en place, il n'y avait plus beaucoup d'ennemis vraiment dangereux dans la galaxie. La Purge des Jedi était pour ainsi dire terminée. Il devait en rester quelques-uns, dispersés dans les étoiles, attendant de s'éteindre, seuls, oubliés de tous. Sadim lui-même n'avait pas été envoyé dans des missions bien dangereuses. Tout au plus avait-il été envoyé chez un gang criminel de Nar Shaddaa, leur rappeler certains engagements envers l'Empire. Il avait dû en trucider deux ou trois, ce jour-là, parce qu'on ne déplace pas l'Inquisition pour rien ! Mais rien de plus ! rien de bien méchant !
Et il y avait eu cette opération sur Neti...
Il se passa encore deux jours et Sadim sut qu’il ne pourrait pas livrer les Neti. Plié en deux sur sa couche, il se sentait misérable, loin de ses maîtres. Sans eux, il ne trouvait plus la puissance du côté obscur. Et la prière continuait, belle, magnifique... Elle l'envoûtait, l'enserrer dans une aura lumineuse, semblable à la lumière du matin, sur sa planète natale... quand...
Sadim se leva et se regarda dans la glace :
- Je vais en tuer un, juste un ! On ne me le reprochera pas. Je dirai qu’il a tenté de s’enfuir… Mais non, si je le dis, c’est un aveu de faiblesse… Ou alors je l’ai tué pour l’exemple… Non, je n’ai pas le droit… Si on a gardé ceux-là en vie, il y a une bonne raison… Ou j’ai voulu convertir un Neti au côté obscur, moi-même, et il en est mort, trop faible qu’il était pour… Non, impossible…
Malgré lui, il gambergeait. Il ne se demandait plus comment faire cesser cette transe, mais comment trouver le moyen de ne pas amener les Neti sur Byss ! Il se recouchait, pour fuir l'appel lancinant...
Il lui restait six jours pour trouver la solution... non, cinq, car il fallait compter un jour pour le voyage entre Coruscant et Byss. Sadim priait pour que Tremayne l’appelle, que sa seule présence (même par hologramme) lui rende ses moyens, qu’il redevienne un sombre Inquisiteur, un vrai !
Les soldats, obéissants, ne disaient rien. S’apercevait-il de ses tourments ? Il leur avait dit qu’il devait méditer pendant le voyage et eux ne chercheraient pas plus loin.
Le lendemain, l'Inquisiteur franchit un pas supplémentaire dans l'hérésie : il envisagea de contacter les Rebelles ! Il se disait qu’il n’était pas sérieux, qu’il imaginait ce plan pour passer le temps. S’aider de ces misérables Rebelles, cachés aux quatre coins de la galaxie, pour trahir ses supérieurs sans en avoir l’air ! En tant qu’Inquisiteur, il connaissait quelques nids de Rebelles. Mais il n’y en avait pas sur sa route. Il pouvait faire croire à l’obligation de se dérouter. Et là, une attaque imprévue de Rebelles… Ou bien de pirates de l’espace… Mais non, on n’attaque pas un convoi impérial si facilement… Le sien était solide, bien armé. De plus, aucune raison de sortir de l’hyperespace… Sauf s’il allait saboter lui-même les machines… et que les pirates attaquaient à ce moment-là...

Après une nouvelle nuit agitée, Sadim se décida à sortir de sa cabine. Il fit repasser ses habits par le droïd ménager et prit son air le plus raide. Les bottes bien cirées, l'uniforme sans un pli, la casquette vissée sur la tête, le brassard à l'avant-bras, il salua fermement les officiers de bord.
- Rien de neuf, capitaine ?
- Rien à signaler, seigneur. Nous suivons le plan de vol prévu. Nous arrivons en vue de Coruscant dans trois jours.
- Excellent.
- Nous avons été contactés il y a cinq heures de cela par le seigneur Tremayne.
Sadim tressaillit mais parvint à n'en rien montrer.
- Comme vous vous reposiez, nous lui avons juste confirmé que tout allait bien à bord.
- Vous... vous avez bien fait, capitaine !
Sur ce, Sadim claqua des bottes et retourna dans sa cabine, où il se jeta sur sa couche, en nage.
S'il avait pu parler à Tremayne !... Maintenant, il restait trois jours !... Il ferait sauter le vaisseau plutôt que de livrer les Neti ! Il le savait pertinemment.
Le miracle attendu, qui seul pouvait tirer l'Inquisiteur d'affaires, arriva le lendemain. Sadim n'avait demandé qu'un petit coup de pouce du destin. Mais pour lui venir en aide, la Force n'avait pas fait les choses à moitié...

Le vaisseau de l'Inquisition, baptisé Vectivus en l'honneur d'un vieux seigneur Sith, sortit brusquement de l'hyperespace. Il fut violemment secoué, au moment où Sadim dormait. Il se leva, se rahbilla en vitesse et courut au poste de pilotage.
Il ne réalisait pas encore bien ce qui se passait. Le vaisseau tremblait et son générateur de gravité, perturbé, se désactivait en permanence, si bien qu'on devait se tenir pour ne pas tomber ni s'envoler. Le Vectivus évoluait parmi des falaises spatiales, certaines de la taille d'une lune. Au loin, une étoile nova brillait avec une intensité aveuglante et projetait des éclairs écarlates vers les systèmes solaires voisins.
- Nos capteurs ne détectent aucune activité électronique, seigneur.
- Aucune flotte dans le secteur ?
- Rien du tout. Nous sommes sortis de l'hyperespace par accident.
- Alors retournons-y !
- Impossible ici, seigneur. L'espace ordinaire est trop encombré pour que nous en sortions. Nous pourrions aller nous fracasser contre un de ces blocs.
A son allure de croisière, le transport évoluait au beau milieu des pans rocheux qui provenaient peut-être de la désintégration d'un corps stellaire important.
- De quelles informations disposez-vous sur ce système ?
- Notre navordinateur est en train d'analyser ces lieux. Pour le moment, il n'a encore fourni aucun résultat.
- Impossible. Nos navordinateurs sont les plus performants de la Galaxie ! Il n'y a pas un système qu'ils ne connaissent pas avant la Bordure Extérieure ! Et nous ne sommes qu'à quelques parsecs de Coruscant !
- Je vous assure, seigneur, le navordinateur ne rend rien.
L'écran restait en effet desespérement vide : seul un curseur défilait, solitaire, inlassable.
- Nous recevons un signal basse fréquence, dit soudain l'un des officiers de transmissions.
- D'où vient-il ?
- De cette nova, là-bas.
- Alors allons-y, fit sans hésiter Sadim.
Le Vectivus mit le cap vers l'intense lumière qui venait du fond de ce système galactique.
A suivre...
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la Force a envoyé...
Jaggath
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16-05-2007, 03:26 PM
(This post was last modified: 16-05-2007, 11:34 PM by Darth Nico.)
¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
- Maintenez le cap vers cette nova.
- Seigneur, je dois vous avertir que ces corps peuvent perturber gravement nos instruments de navigation. Ils émettent des ondes qui-
- Capitaine, maintenez le cap. Je vais voir nos prisonniers.
- A vos ordres, seigneur. Sergent ?
- A vos ordres, capitaine.
Sadim, nerveux, partit à la grande soute sécurisée, suivi de deux soldats.
- Attendez-moi dehors.
- A vos ordres.
Les soldats se mirent face à la porte, tandis que deux autres continuaient à surveiller l’entrée, dos au mur.
Sadim referma la porte. Les Neti s’agitèrent. Leurs racines remuèrent, les branches s’agitèrent. Ici, l’Inquisiteur savait que son uniforme ne trompait personne. Il tâcha de garder sa posture d’agent de terreur mais il la sentait se fissurer rapidement, sous le regard des captifs.
- Vous avez entendu que nous sommes sortis de l’hyperespace.
- Cette notion, fit un des vieux Neti, n’a guère de signification pour nous, Inquisiteur. Nous avons vécu depuis toujours sur la Planète Vivante. Nous n’avions aucune raison de quitter notre monde. Loin de lui, nous sommes condamnés à dépérir.
- Vous savez bien de quoi je parle. Je sais que vous devinez vers quoi nous allons.
- Nous sommes vos misérables prisonniers, Inquisiteur et c’est à nous que vous demandez ce qui se passe ?
- Ne joue pas au malin, vieil homme ou bien…
- Ou bien quoi ?…
C’est la « princesse » qui avait parlé. Sadim avait approché la main de son sabre mais les paroles de Saa suffisait à le désarmer. Les autres le sentaient.
- Vous finirez par me dire ce qui se passe !
L’Inquisiteur ressortit à grands pas, pressé. Il retourna dans la cabine de pilotage.
La nova n’était plus loin. On avait quitté le champ de falaises et on entrait dans un nuage de plasma ionisé qui cernait la nova. Le Vectivus tremblait de plus en plus fort. Les pilotes maintenaient le cap fermement, avec l’Inquisiteur au pont supérieur, mains appuyées à la rambarde, fixant l’espace à travers la baie vitrée.
La lumière devenait vraiment insoutenable. Le sergent abaissa un filtre sur la baie.
- Non, enlevez-le, cria Sadim.
Il venait d’apercevoir quelque chose que le filtre lui masquait.
La vue découverte, l'Inquisiteur fixa le centre du nuage lumineux. Il apercevait un phénoméne étrange : des flammes bleues et oranges traçant une forme de 8 renversé : ∞. Etait-ce encore le nuage ou déjà cette nova ?
- Apprêtez-moi un vaisseau et un pilote. Je vais m'y rendre.
Le premier officier de bord osa émettre une protestation, fait très rare dans l'Empire :
- Mais Seigneur, c'est extrêmement dangereux !
- Votre mission n'est pas de veiller sur moi, capitaine, mais sur la sécurité des prisonniers.
- Bien, seigneur.
"D'ailleurs, à ce propos..." songea Sadim.
Il se dirigea vers le quartier des prisonniers. Il les fixa d'un oeil terrible et en choisit un au hasard.
- Toi, viens avec moi.
Il n'aurait su dire quel âge avait ce Neti. Il avait l'air encore robuste. La princesse voulut s'interposer. Les troopers la braquèrent :
- Assise !
Elle ne fut pas assez prompte à s'exécuter. Elle reçut une décharge de blaster paralysant, et encore un autre qui remuait trop.
- Bien, fit Sadim, en tenant fermement le Neti, je pars voir cette Nova. Je sais qu'elle est liée à vous. Inutile de me mentir. Je souhaite pour vous que je trouverai là-bas une voie de sortie hors de ce système, sans quoi...
- Le destin qui nous attend sur ta planète, gémit le Neti, est pire que la mort.
Les troopers firent reculer les autres et Sadim alla vers la navette, suivi du Neti solidement ligoté. Le pilote fit démarrer le moteur et déploya les ailes de ce modèle Lambda standard.

- Debout, caporal, dit Sadim.
La nuit avait passé vite sur Felucia. Rayden était encore fatigué. Il ressentait le contre-coup des épreuves d'hier.
- Saleté de planète...
Dans le ciel, on n'entendait plus aucun bruit.
- C'était bien la peine de déranger toute une armée pour se retrouver dans cet état...
- Caporal, si tu perds l'espoir à la moindre épreuve...
- La moindre épreuve !
- Ce n'est pas la première fois que je perds des hommes, et amis, pour la Rébellion. Et ces soldats n'étaient pas tes amis. Alors de quoi te plains-tu ? Que notre mission soit retardée ?
Le caporal en restait sans voix.
- N'as-tu jamais frôlé la mort dans ton passé ?
- Si...
Rayden n'avait pas envie d'en parler. Mais sur Qeten-Nek, il avait connu le froid, et les nuits en embuscade. Et son supérieur, un fou sanguinaire qui menait ses hommes vers la mort sans hésitation.
Les deux soldats se remirent en route.
- Que font-ils ? se disait Sadim. Normalement, n'ayant aucun contact, ils devraient tenter une approche. Ou bien ils nous croient morts.
- Où allons-nous, exactement, commandant ?
- Nous cherchons les Neti, caporal. Et d'après mes informations, nous les trouverons dans leur principale colonie sur Felucia.
Rayden avait enlevé son haut d'uniforme, à moitié brûlé par l'agent rouge. Il avançait en débardeur, son barda et son fusil sur le dos, avait noué un bandana sur sa tête, les grosses bottes crottées et le pantalon griffé par les ronces. Il enrageait de voir Sadim, ses manières raffinées, son pas svelte, avancer dans la jungle presque comme dans une réception mondaine, dans son armure intégrale. S'il fallait ça pour devenir commandant !...

La navette approchait du mystérieux ∞.
- Analysez l'atmosphère à l'intérieur de ce nuage, ordonna l'Inquisiteur.
- Atmosphère irrespirable. Gaz xénons, diazote, résidus ferreux, traces d'oxygène.
- Viens, dit Sadim au Neti. J'espère que tu rentres dans les scaphandres.
Farouche, le Neti se laissa emmener vers le sas de sortie de la navette.
Le vaisseau tremblait. Le pilote avait éteint le plus de servocommandes possibles et manoeuvrait presque entièrement en manuel.
- Quel est ton ? dit l'Inquisiteur en s'équipant.
- Dna Rood, dit-il, peu aimable.
C'était un représentant de son espèce trapu, d'une taille moyenne. Sadim se méfiait : il savait les capacités de métamorphose des Neti.
- La vie des tiens repose sur ta collaboration à cette mission, Rood. J'ignore ce que nous allons trouver près de cette nova, mais tu vas m'aider à le découvrir.
Le pilote avait arrêté la navette.
- Impossible d'aller plus loin, seigneur, dit-il dans l'intercom. Nous risquons de nous abîmer pour de bon dans ce nuage.
- Cela ira comme ça. Prépare la dépressurisation.
Sadim jeta un oeil au Neti : il avait correctement enfilé sa tenue spatiale aux couleurs de l'Empire.
- Je souhaite pour toi qu'il soit bien fermé. Dans quelques secondes, nous serons dans le vide spatial.
Les combinaisons étaient chacune attachées à la navette par un solide filin en synthécorde améliorée.
Le pilote vida le sas de son atmosphère et les lourds verrins jouèrent pour ouvrir la porte blindée.
Les scaphandres étaient équipés de petits propulseurs à air comprimés. Sadim passa derrière le Neti. Ils flottaient dans l'espace mais ils n'étaient pas dans le vide complet. Des particules lumineuses circulaient autour d'eux, échappés de l'étoile.
- Il n'est pas normaln dit le pilote, que nous ayons pu approcher de si près sans être brûlés par les rayonnements solaires. Je ne parviens pas à comprendre la composition de cette étoile.
Le Neti et l'Inquisiteur avançaient dans cette purée lumineuse, approchant du ∞, qui lui dégageait une chaleur importante. Il pouvait faire une centaine de kilomètres de longueur, pour une vingtaine de hauteur. Les deux explorateurs spatiaux se trouvaient encore loin de ce double anneau, au moins deux cent kilomètres.
Sadim avait son sabre à la ceinture et avançait au travers des grains lumineux. Il y avait aussi quelques débris solides, dangereux avec leurs bords tranchants, capables d'endommager le scaphandre ou le filin.
- Sergent, de nouvelles informations sur ces corps stellaires ?
- Rien, seigneur. Les senseurs sont perdus. Ils ne parviennent pas à décoder le-
Le silence se fit dans le casque de Sadim.
- Allô, sergent vous m'entendez ?
Le pilote ne répondait plus.
- Sergent ? sergent ?
Sadim se retourna et vit que son filin avait été sectionné !
Le Neti s'était tourné vers lui. Il croisa la trajectoire d'un petit caillou, prit appui dessus et se propulsa vivement, vers le ∞. Sadim vit que son filin aussi était rompu !
Et la navette était complétement prise dans ces grains lumineux.
L'Inquisiteur fut soudain heurté par un gros débris qu'il n'avait vu venir dans ces épaisseurs éblouissantes. Il sentit qu'il tombait à toute allure et perdit connaissance.

Quand Sadim se réveilla, il flottait, encore vêtu de son scaphandre, dans un grand espace bleuté, irisé. Il s'aperçut alors qu'il était prisonnier d'une membrane gélatineuse, qui épousait à peu près la forme de son corps. Et il était entraîné au travers du nuage de plus en plus épais et il voyait approcher le grand ∞. Il plongeait au travers de son premier anneau, dans un froid de plus en plus mordant. Il ne pouvait rien faire pour diriger la cellule. Celle-ci commençait à givrer, à durcir mais continuait son avancée. Il avait maintenant de la buée sur son casque. Il était perdu dans un lieu indéfini, en route pour un immense voyage. Il avait beau remuer, se plier, rien n'y faisait. Il ne pouvait influencer sur le cours de son déplacement. Il se retrouva parmi des milliers d'autres cellules semblables aux siennes, mais vides. Il était à l'intérieur d'un gigantesque organisme !
Il en était sûr maintenant !
Les grains de lumière, agglomérés, formaient une sorte de grand bain dans lequel baignait ce monstre spatial ! Et il évoluait au travers de son organisme ! Il voulut crier encore, frapper la paroi, mais la membrane était trop résistante.
Il perdit connaissance un moment et quand il se réveilla, il avait bien moins froid. Seulement, il approchait de la zone brûlante. Et la chaleur augmentait rapidement ! Après le gel, la fournaise !
La membrane se dilatait, devenait plus molle, mais pas plus fragile. Sadim transpirait. Il pouvait cuire à petit feu, prisonnier comme il était !
Il voyait les millions de cellule converger vers une grande caverne et se mettre en orbite d'un grand champ cristallin, haut comme un destroyer stellaire.
Sur une des branches du cristal, il aperçut alors le Neti, Dna Rood, debout à l'air libre, qui l'observait approcher.
Au moment où il entrait dans le circuit circulaire, Sadim vit le cristal, d'abord transparent, prendre des teintes multicolores, en même temps que résonnait des notes à chaque branche qui se colorait. La mélodie de couleur se doublait d'une mélodie musicale qui faisait frissonner les cellules. Sadim en avait les cheveux qui se dressaient sur la tête.
Il n'était plus loin du Neti. Sa cellule se stabilisa à quelques mètres de lui, au bord du champ cristallin.
- Par ma voix, dit Dna Rood sentencieusement, une entité dont le pouvoir dépasse ton imagination, désire te parler. Elle est la divinité qui a créé mon peuple.
La voix du Neti était transfigurée, effrayante et sublime à la fois.
- Es-tu prêt à écouter, Inquisiteur ?
- Par les étoiles de Byss, soyez maudits, vous les Neti !
- Tu t'es rendu complice du massacre de mon peuple, Inquisiteur !
- Un tribunal !
Oui, il était bien dans la salle du jugement des Neti !
- Arrêtez !
- Tu trembles, Sadim. Le côté obscur te rend lâche, peureux, toi aussi. As-tu tremblé quand l'Inquisiteur Tremayne a ordonné le bombardement de la Planète Vivante !
- Finissons-en ! Tuez-moi puisque c'est sans doute la peine que je mérite !
- C'est le sort que tu réserves aux derniers représentants de mon peuple, misérable !
- J'exécute les ordres ! Si tu es si lucide sur mon cas, Neti, tu saurais qu'au fond, je n'approuve pas ces massacres ! Je venais juste vous soumettre !
- Tu n'as pas levé le petit doigt pour empêcher Tremayne.
- Il m'aurait tué et n'aurait laissé aucun survivant !
- En sorte que nous devrions te remercier de ta bonté, Sadim ?
- Si ta divinité veut s'adresser à moi, qu'elle parle ! Je préfère m'adresser directement à mon juge !
La cellule se stabilisa complétement et Sadim fut à peu près debout devant Dna Rood.
Tu oses prendre la parole le premier, Sadim...
La voix venait du champ cristallin. Elle parlait directement dans la tête de l'Inquisiteur.
Sais-tu pourquoi tu es ici ?
- Il n'est pas difficile de le deviner. Tu veux me mettre à mort pour avoir presque exterminé ton peuple !
Si je voulais ta mort, tu ne paraîtrais pas devant moi
- Tu veux offrir aux Neti un semblant de procès ou bien me faire mourir à petit feu. Qu'ils s'estiment en partie vengés de mes actes.
Si tel était le cas, nous ne vaudrions pas mieux que les séides du côté obscur de la Force.
- Alors que vas-tu faire de moi ?
Silence ! Je t'offre une occasion unique de réparer ta faute. Je t'offre cette grâce car je sais que tu n'es pas complétement perdu, contrairement à Tremayne et aux autres.
- Qu'ai-je à perdre, maintenant ?
Misérable, tu vas accepter ma proposition rien que pour préserver ta vie...
- Tu peux me tuer sur le champ. Qui n'agirait pas ainsi à ta place ?
Tu as eu tort d'attaquer les Neti. Ce peuple était sous ma protection. Sache que je suis Sheer'Kalah.
- Si tu sais lire dans mes pensées, tu sais que je n'ai jamais entendu ce nom.
Les serviteurs du côté obscur, privés à jamais de la pureté de la Force, ne peuvent connaître mon existence. Ni tes Maîtres, ni même ton Empereur, ne peuvent discerner ma présence, car les ténèbres dont ils vivent les rendent aveugles aux êtres de ma sorte.
- Qui es-tu donc, pour te dire si puissante ?
Ignorant ! Sheer'Kalah est une entité émanant de la Force. Je suis apparue dans des temps immémoriaux, bien avant que la moindre créature intelligente de cette Galaxie ne connaisse la Force et ne voyage dans les étoiles. A cette époque, les constellations étaient encore jeunes. Ceux que vous appelez les Jedi ne viendraient pas avant longtemps. Sans même parler des premiers qui corrompirent la Force pour se vouer au côté obscur, et se nommer les Sith...
Sache donc que les rares êtres pouvant appréhender ma nature m'appellent, moi et les autres, les Presque-Dieux.
Sadim écoutait, incrédule mais de plus en plus fasciné.
Nous autres Presque-Dieux sommes presque immortels. Presque seulement. Nous incarnons quelques aspects les plus puissants de la Force. Notre réalité est bien au-delà de la compréhension des simples mortels comme vous, et pourtant, nous avons la faiblesse de nous attacher, parfois, à certains d'entre vous. Et même à ceux qui ont été corrompus, comme toi, Sadim.
Aujourd'hui, je t'ai fait venir ici pour que tu répares le crime inqualifiable qu'a commis Tremayne. Je veux que tu deviennes le protecteur du peuple Neti.
Abasourdi, Sadim ne sut que répondre. Il regardait tour à tour Dna Rood et le champ cristallin.
Tu restes sans voix, comme je pouvais le prévoir. Cependant, je sais que tu vas accepter...
- Mais comment pourrais-je seulement protéger les Neti !
Déjà tu trembles, Inquisiteur, en pensant à la mission que tu dois accomplir...
- Si je trahis, on me pourchassera où que je sois. On me traquera à mort, moi et les derniers Neti !
Crois-tu que je n'aurais pas envisagé cela ?... Voici donc ce que tu vas faire... Car je suppose que tu acceptes...
- Une divinité comme vous devrait le savoir !
La cellule se resserra brusquement autour de Sadim. Il allait étouffer !
- Arrêtez !
Ne crois pas pouvoir plaisanter avec moi. Tu n'es pas en position, Sadim... Acceptes-tu de servir le peuple Neti ?
- Tu sais à quoi cela t'engage, dit Dna Rood. Tu devras abandonner ta vie d'Inquisiteur et te tourner vers la Force.
- Mais même si je le voulais ! Avz-vous le pouvoir de me protéger de l'Inquisition !
- Accepte sans condition, Sadim. Ou bien nous saurons que tu ne dis oui que pour sauver ta vie. Ce serait l'acceptation d'un lâche.
Il y eut un moment de silence. Le champ cristallin ne se colorait plus. Sadim était seul, dans sa cellule flottante, dans le grand et lent ballet des cellules de la caverne merveilleuse.
- J'accepte, fit-il enfin.
Et sa réponse résonna. Elle se répercua, en écho et Sadim vit son image apparaître, dans des centaines de reflets, sur le cristal, et répéter "j'accepte".
- Mais si vous êtes si puissante, Sheer'Kalah, vous saurez protéger les Neti sans moi !
Détrompe-toi. Les mortels ne sont pas si faibles que tu crois et ont su servir les Presque-Dieux, par le passé. Notre alliance est donc scellée.
Sadim vit alors sur sa poitrine un signe briller, à travers sa combinaison.
Désormais, tu portes ma marque. Tu es lié au sort du peuple Neti. Tu reçois ma protection mais tu ne pourras te détourner de la tâche que tu as acceptée.
A suivre...
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Il me semble avoir entendu ces noms il y a très longtemps dans une autre galaxe lointaine
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Autre galaxie d'il y a longtemps... qui commence à sérieusement se rapprocher de l'actuelle.
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19-05-2007, 11:52 AM
(This post was last modified: 19-05-2007, 01:53 PM by Darth Nico.)
¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
- Je n'aimerais pas être à ta place, mon ami...
Tremayne marchait aux côtés de Sadim et épiait ses moindres réactions. Les longs couloirs austères du grand Temple de Byss, nimbés d'une lumière vert-bleu sombre tombant de lourds nuages, résonnaient d'un inquiétant silence.
C'était un temps orageux, d'avant des averses qui balaieraient une grande partie de la planète. Au loin, on pouvait apercevoir les colonies agricoles collectivisées, où des milliers d'esclaves pris dans toute la galaxie avaient été déportées, pour les plans de reconquête palpatiniens.
Lors de la prise de pouvoir de l'Empereur, Sadim avait douze ans. Il fut capturé avec ses parents et emmené dans ces camps collectifs. Là, il fut bientôt repéré par les recruteurs de l'Inquisition, qui le choisirent pour devenir élève. Ils tuèrent ses parents sous ses yeux, afin de lui inculquer la haine et le couper de toute attache avec son passé.
Pendant huit ans, il fut entraîné dans le côté obscur et à vingt ans, devint Inquisiteur-assistant. Depuis deux ans, il avait mené quelques missions de traque et d'assassinat d'opposants. Et voilà que Tremayne l'emmenait avec lui sur Neti pour cette campagne d'extermination.
- Que vas-tu dire pour ta défense, Sadim ?
La voix de Tremayne était glaçante.
- Je t'avais confié la mission de ramener ces Neti dans notre Temple. Et tu me dis que tu as été incapable de les protéger.
Sadim transpirait.
- Je suis prêt à répondre de mes actes dans la Salle de Vérité.
- Je te le souhaite, mon ami...
Tremayne donna une tape sur l'épaule de son collègue, avec un amusement cruel et le laissa devant une lourde porte gardée par deux novices encapuchonnés de la Confrérie des Ténèbres.
Sadim passa la lourde porte et se retrouva dans une pièce noire.
Il tremblait. Il avait une vague idée de ce qui pouvait arriver à ceux qui passaient dans la Salle. Mais lui-même n'avait pas assisté à une séance dans ce lieu sacré.
Il resta dans le noir une longue minute, puis une grande lumière apparut et des dizaines, qui l'éblouirent.
- Deshabillez-vous entièrement et ensuite, avancez dans le couloir.
Effrayé, Sadim s'exécuta. Il savait que sa nature humanoïde ne plaiderait pas en sa faveur. Ses quatre yeux, sa peau bleue... Il avait toutes les chances d'être jeté dans l'incinérateur ! Si ça se trouvait, on l'y envoyait déjà !
Sadim serra sa poitrine. Il sentit sous sa peau le signe de Sheer'Kalah.
Ce signe te protégera, avait dit la Presque-Déesse, et nul serviteur du côté obcur ne pourra le voir. Tant que tu parleras pour la cause du peuple Neti, nul des Inquisiteurs de Byss ne pourra détecter tes mensonges. Mais si tu oses dire un seul mot pour sauver ta vie seule, si tu tentes de te rétracter, alors tes mensonges apparaîtront clairement à tous.
Sadim, prisonnier de sa cellule, s'était incliné. Il avait alors été renvoyé avec le Neti au-dehors du grand huit renversé et déposé sur un astéroïde où le pilote de la navette Lambda l'avait retrouvé, bientôt à court d'oxygène.
- Il n'y a rien là-dedans... Tâchons de retrouver un couloir spatial, avait dit Sadim, encore haletant, surveillé de près par Dna Rood.
On était alors revenu au Vectivus, qui s'était arraché de l'atmosphère de la nova.
Sadim avançait sur un tapis roulant, dans un couloir sans fin où alternaient des zones d'obscurité et de pleine lumière. Sur des écrans, Sadim voyait son visage holofilmé, agrandi des dizaines de fois, et ils commençait à sentir la peur lui serrer l'estomac. Il avait l'impression de se liquéfier, que ses os flottaient dans le sang ! Il ne pouvait réprimer un tremblement. Qui allait le juger ? Bartok ?... L'Empereur en personne ?
Il ne connaissait pas chaque Juge de l'Ordre mais il avait entendu que certains n'avaient jamais administré d'autres peines que la mort. D'autres appréciaient les châtiments corporels, les pénitences atroces ; d'autres encore préféraient confier au coupable une mission desespérée. S'il en revenait vivant, il était acquitté.
Qui serait aujourd'hui le Juge ?

Nu comme un vers, il entra dans la Salle de Vérité. C'était un grand hémicycle, presque désert, mal éclairé. Sur les centaines de places disponibles, il n'y avait guère qu'une dizaine de sièges occupées, par des silhouettes encapuchonnées, assises sans ordre précis.
Au pied des gradins, Sadim se tenait debout dans un cercle de lumière.
D'un coup d'oeil, il aperçut alors Tremayne, goguenard, assis vers le centre à mi-hauteur, qui observait son "ami".
Et Sadim ne reconnaissait aucune autre silhouette. Il se retourna et vit qu'il était au pied de la grande chaire où aurait dû siéger un Juge, avec ses greffiers et ses assistants autour. Mais le siège était vide. On se serait cru à la répétition d'une pièce, sans effets, presque sans public.
- Ne cherche plus, Sadim, dit Tremayne, c'est moi-même qui te jugerai.
Dans le fond, des capuchons se penchaient sur leur voisin et ces êtres de noirceur parlaient à voix basse.
- Oui, je serai ton Juge aujourd'hui.
Tremayne se leva et commença à descendre lentement les marches.
- Vois-tu, mon ami, ton échec me met dans l'embarras au premier chef. Car qui a décidé de cette campagne sur Neti ? Moi. Pour plaire au seigneur Vader et devancer ses désirs. Qui a décidé de la destruction de ce peuple ? Moi. Qui a décidé de garder quelques specimens vivants ? Moi encore. Pour plaire à nos scientifiques, qu'ils puissent les étudier. Qui a souhaité à un jeune Inquisiteur fraîchement adoubé le soin de ramener ces prisonniers ici-même, sur Byss ? Moi encore et toujours. Or, vois-tu, dans mon orgueil, Sadim, j'ai eu la faiblesse de révéler la surprise que je réservai à notre Grand Maître. Oui, je n'ai pas attendu ton retour pour présenter les Neti. Trop impatient, j'ai dit au seigneur Bartok que nous avions devancé le seigneur Zegmor et ses serviteurs. Que notre branche est la meilleure.
"Et toi, Sadim, que fais-tu ? Tu arrives ici, et tu m'expliques que tu as perdu nos précieuses prises !
Tremayne était arrivé en bas des marches et s'assit d'une jambe sur un pupitre. Sadim, debout, baissait la tête.
- Que va t-il se passer, maintenant, Sadim ? Vais-je aller dire à Maître Bartok que ma surprise s'est envolée... Tu imagines sa déception...
- Mais ce sont les-
- SILENCE ! Qui t'as permis de parler !
Sadim reçut alors une violente décharge électrique venue de la sphère d'éclairage au-dessus. Il tomba à genoux, tordu en deux par la douleur.
Furieux, Tremayne s'approcha, une canne de Juge à la main et remonta le menton de Sadim.
- Debout, misérable, si tu veux espérer ne pas finir au crematorium dans la minute qui suit !
Sadim se releva. Tremayne retourna s'asseoir. L'accusé voyait des étoiles et tenait difficilement debout. Il était prêt à vaciller, à s'évanouir.
- Tu vas donc nous faire un récit détaillé de ton voyage, afin de nous expliquer comment tu as pu laisser échapper tes prisonniers.
"Nous t'écoutons.

L'accusé raconta son voyage de retour depuis Neti.
- Alors que nous approchions du Noyau, nous avons soudain été sortis de l'hyperespace.
Il lui sembla que les silhouettes écoutaient maintenant bien plus attentivement. Sadim pensa à Sheer'Kalah. Si elle devait le protéger, c'était maintenant !
Il était clair que Tremayne avait réuni dans l'urgence ce tribunal. Il était assez haut dans la hiérarchie pour siéger comme Juge dans certains cas mineurs. Notamment l'échec de subordonnées n'impliquant pas la sécurité de l'Empire ou n'incluant pas la trahison. Et Tremayne avait réuni quelques fidèles qui n'iraient pas bavarder une fois le jugement rendu. L'Inquisiteur était lui-même sur la sellette : s'il ne chargeait pas Sadim de toute la responsabilité de cette affaire, c'est lui qui aurait à rendre des comptes. Sadim imaginait d'ailleurs que le seigneur Bartok souhaitât etouffer cette affaire pour ne pas perdre la face vis-à-vis de Zegmor.
Tout cela se tenait, c'était parfaitement rationnel. Tremayne souhaitait en finir au plus vite. Qu'on récupére les Neti ou qu'on oublie vite cette malheureuse affaire !
Sadim reprit :
- Mon vaisseau, le Vectivus, était revenu dans l'espace normal. Et il était cerné par de grands vaisseaux de guerre d'un type inconnu. Nous avons été contactés et on nous a ordonnés de livrer séance tenante nos prisonniers. J'ai bien sûr refusé mais nous avons reçu un coup de semonce : un tir qui a éteint nos boucliers. Et les canons ennemis étaient prêts à nous annihiler.
L'ordre a été répété. On m'a ordonné de livrer les prisonniers dans la minute !
"J'ai exigé de savoir qui m'ordonnait cela ! D'autres tirs sont partis, nous frôlant de très près. J'ai alors ordonné à un pilote de monter dans notre navette Lambda. Il allait décoller quand nous avons reçu un autre message :
- Non, venez vous-mêmes, Inquisiteur, avec tous vos prisonniers !
"Sur ce, un tir ionisant nous frappait, mettant hors d'usage nos canons. Je m'exécutais donc, voyant à quel point nous étions cernés. Et nous ne recevions aucune information sur le système où nous nous trouvions. Impossible de contacter des renforts !
"J'ai fait emmener presque tous les Neti dans le transport. Si je devais mourir, je préférais en laisser quelques-uns dans le Vectivus pour qu'ils puissent peut-être arriver jusqu'ici. Mais par l'holocom, on m'ordonna de les emmener tous, vraiment tous ! Et si je tentais encore de tricher, nous serions tous détruits !
"Je partais finalement avec tous les prisonniers. Nous entrâmes donc dans le vaisseau ennemi, moitié aussi grand qu'un de nos destroyers stellaires. L'intérieur était peint de signes barbares et l'ensemble de l'équipage était composé de soldats obéissants à des femmes aux allures sauvages, marqués de tatouages rituels.
"Je vis alors s'allumer un holocom et apparaître devant une abominable vieille femme dont je sentis sans mal qu'elle avait la Force avec elle.
![[Image: 313px-Gethzerion.jpg]](http://images.wikia.com/starwars/images/thumb/8/8c/Gethzerion.jpg/313px-Gethzerion.jpg)
"Elle me dit qu'elle se nommait Gethzerion, qu'elle était la Dirigeante des Soeurs de la Nuit de la planète Dathomir...
- Mensonge, hurla soudain un des capuchons ! MENSONGE ! Dathomir a été soumise sur ordre de notre Empereur, dès la première année de son règne !
Tremayne le laissa parler et regarda Sadim en souriant.
- Reconnaissant la menace représentée par les utilisateurs de la Force s'y trouvant, notre Empereur a ordonné à une flotte d'aller soumettre Dathomir. L'officier en charge de cette opération, Zsinj, n'aurait jamais laissé échapper une flotte entière de cette planète ! Ou alors, contactons-le sans tarder pour savoir si cela est possible !
- Nous verrons cela, dit Tremayne qui, au moins aux yeux de Sadim, ne put cacher sa gêne. Dis-moi, Sadim, pourquoi les Soeurs de la Nuit voudraient-elles mettre la main sur les Neti ?
- Il me semble qu'elles, ou bien un autre clan de leur planète, soient des ennemis ancestraux du peuple Neti. Ils voulaient mettre la main sur les derniers représentants de l'espèce...
- Comment ont-ils pu apprendre leur présence dans ton vaisseau ?
- Je crois qu'ils étaient au courant de notre expédition sur Neti. Et puis, la Force était avec cette Gethzerion. Il n'était pas possible de la tromper...
Tremayne avait perdu sa colère d'un coup. La peur prenait le dessus.
Il remonta lentement dans l'hémicycle.
Sadim tremblait. Il avait menti et Tremayne, apparemment, l'avait cru.
- Je demande, prononça l'Inquisiteur, une suspension de séance.
Et il mit quiconque au défi de protester. Les capuchons s'inclinèrent et sortirent de la salle en silence.
Tremayne attendit qu'ils fussent tous partis.
Sadim restait debout. Il reprenait confiance. Il avait presque gagné. Sheer'Kalah était avec lui.
- Bien sûr, mon ami, ce procès n'aura pas de suite. Nul n'y a intérêt, à commencer par moi. Nous n'irons pas poser de questions à l'amiral Zsinj car Dathomir est quelque peu un sujet tabou.
Sadim le savait aussi : il était notoire que l'Empereur avait échoué à soumettre réellement les Sorcières de Dathomir. Elles étaient trop puissantes pour lui ! On évitait de parler de ce sujet. Palpatine avait seulement ordonné que la planète soit surveillée en permanence.
Mais si les Sorcières avaient pu repousser l'Empereur, quel mal auraient-elles eu à tromper un simple officier, si talentueux soit-il ?
Et si jamais l'Empereur apprenait que Tremayne, pour un "cadeau", avait fini par réveiller ses pires ennemies, que se passerait-il ?...

Trois jours après son procès, Sadim quittait Byss à bord d'un petit transport.
- Cap sur la planète Ossus, dit-il au pilote.
C'est là-bas que Tremayne l'envoyait. Il avait pour mission de se rendre maître d'une grande Cité de cette planète, sur laquelle se trouvait une grande librairie qui intéressait particulièrement l'Empereur, ainsi que plusieurs vestiges de l'Empire Sith. Sadim avait donc à charge de surveiller cette planète sans en prendre officiellement le commandement, et ceci pour une durée indéterminée. Tremayne lui avait ainsi trouvé un placard doré. Mis à l'écart sans être condamné, ce qui aurait été une première dans l'ordre de l'Inquisition. Des opposants au régime étaient jugés, parfois des novices, ou des officiers impériaux. Mais des Inquisiteurs, jamais !
Tremayne ne voulait plus entendre parler de lui !
Le transport quitta le Noyau et ressortit en orbite de Coruscant, où il signala sa trajectoire. Puis il eut une étape dans les abords du coeur galactique, zone à partir de laquelle on n'osait plus contrôler les déplacements d'un Inquisiteur. C'est là que Sadim ordonna soudain à son pilote :
- Change ta trajectoire.
Interloqué, celui-ci hésita :
- Nous partons en direction de la planète Mon Calamari.
N'ayant rien à redire à un Inquisiteur, le pilote s'éxécuta et changea le trajet. Mon Calamari : un célèbre nid de Rebelles !
Bientôt, le transport arrivait en orbite de la planète aquatique. Sadim y retrouva les Neti, cachés dans le Vectivus, gardé par les Quarren. .
Officiellement, ce vaisseau avait été capturé par les Sorcières de Dathomir, Sadim ayant pu repartir à bord de la navette Lambda. En réalité, après son retour de chez Sheer'Kalah, Sadim avait fait plonger le Vectivus vers la nova, pour être sûr de brouiller les instruments de bord. Puis, il avait libéré les Neti, qui avaient emprisonné l'équipage. Et le Vectivus avait mis le cap vers la planète aquatique.
Sadim et son pilote entrèrent dans le Vectivus.
- Où allons-nous ? demanda le soldat, qui n'y comprenait plus rien.
- Met le cap vers Felucia.
Saa sentait que Sadim ne leur tendait pas de piège.
- Vous voyez, princesse, j'ai accompli l'impossible pour votre peuple. Vous ne me remerciez pas ?
Mais Saa garda un air farouche, refusant de parler à cet Impérial auquel elle devait sa vie.
Le Vectivus ressortit en vue de Felucia, la planète à la jungle exubérante. Elle était occupée par les Impériaux qui, dans ce coin reculé de la galaxie, n'auraient jamais pu soupçonner la trahison d'un Inquisiteur venu directement de Byss. Sadim avait une petite réputation dans la Bordure Extérieure, pour les quelques fois où il avait "traîté" d'homme à homme avec des syndicats criminels ou des organisations politiques trop turbulentes.
Il fit diriger le Vectivus vers le pôle nord de la planète, dans une région perpétuellement envahie par une froide brume. Bientôt, après un rapide survol des mers glacées, les Neti reconnurent la colonie où Sheer'Kalah souhaitait les envoyer, à l'abri de tous.
C'était une grande île dont le point culminant était un volcan éteint.
- Luleö, c'est ici, fit Saa, admirative.
Sadim en terminait avec ses devoirs entre la Presque-Déesse en amenant les Neti à Luleö, île perdue au milieu d'une mer de brouillard. Grâce à l'activité du sous-sol, il faisait en réalité plutôt chaud sur cette île, alors même que les régions polaires étaient plutôt froides (Felucia étant dans l'ensemble une planète aux températures très élevées). Et les Impériaux n'auraient jamais l'idée d'aller fouiller le pôle nord, se cantonnant à leurs quelques bases au milieu de la jungle luxuriante.
Les Neti descendirent sur l'île qui serait désormais la leur tant que l'Empire régnerait sur la Galaxie. Avec Sadim, et son pilote, ils firent l'ascension du volcan. Arrivés en haut, ils virent une grande lumière jaillir du cratère, et Sheer'Kalah s'adresser à eux :
Sadim, tu as tenu ta promesse. Tu as bravé la mort pour aider le peuple Neti à venir ici, sur Luleö. Tu es donc maintenant délivré de tes devoirs envers moi. Le peuple que je protège vivra sous ma protection. Dans longtemps, nous aurons l'occasion de nous revoir, Sadim, quand tu auras à nouveau pour mission de sauver le peuple Neti. Souviens-toi de qui je suis : Sheer'Kalah, la Presque-Déesse de l'Epave de Lumière.
"Maintenant, redescend la pente derrière-toi. Tu trouveras l'entrée d'une grotte. Je t'y ai réservé un présent, qui achévera qui te relie à moi dans la Force...
Sadim obéit, sous l'oeil curieux des Neti.
Il trouva l'entrée de la grotte, descendit à travers un boyau éclairé par la lumière de la lave du cratère. Il entra dans une petite caverne où se trouvait une armure intégrale faite de cuivre et d'or. Elle lui correspondait exactement.
En acceptant ce présent, tu rompts avec ta vie passée. Seuls les serviteurs de l'Empire te verront encore comme un des leurs, mais au fond de toi, tu auras changé. A présent, brûle ton passé.
Sadim obéit, subjugué. Il enleva ses habits d'Inquisiteur, défit la ceinture à laquelle était attaché son sabre et, résolument, jeta le tout dans la lave.
Puis, il revêtit l'armure aux motifs délicats, à la fois solide et légère et y attacha le sabre-laser à manche en or et argent marqué du sceau de Sheer'Kalah. Il ressortit de la grotte et retrouva les Neti en bas, près du prés Vectivus. Dans le ciel, ils virent alors la lumière de la Presque-Déesse luire, puis disparaître. Elle veillerait sur Luleö.
- Il est temps pour moi de partir, dit Sadim. Je suis attendu ailleurs.
Les Neti auraient presque commencé à apprécier leur sauveur. Même la princesse ne pouvait cacher sa reconnaissance pour lui -quoique ce fut à contrecoeur.
Le pilote faisait déjà chauffer les moteurs du Vectivus. Sadim s'apprêta à monter. Il s'arrêta et dit alors à la princesse Saa :
- Vous venez avec moi.
Eberluée, celle-ci n'osa rien répondre.
- Je ne plaisante pas, princesse, vous venez avec moi.
Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, la fixant de derrière son masque d'or.
- Lâchez-moi !
Les autres Neti s'agitèrent, prêts à enserrer Sadim dans leurs branches !
- Elle vient avec moi, lança Sadim, ou bien je ne réponds pas de votre sécurité ici !
- Nous allons te tuer, dit alors Dna Rood.
- Non, cria Saa. Pas de ça ! Nous ne sommes pas comme l'Empire ! pas comme lui !
- Je ne pourrai pas vivre sans vous, princesse. Vous savez très bien que je suis tombé fou amoureux de vous au premier regard. L'amour n'est pas interdit, même à un Inquisiteur vous savez !
- Il va l'emmener, lança Dna Rood, et ensuite nous vendre à l'Empire !
- Nous, dit Saa, qui s'était dégagée de l'étreinte de Sadim, sans quoi Sheer'Kalah ne le protégerait pas. Il n'aurait pu la tromper !
- J'aime mieux mourir ici que de partir sans toi. Là où je t'emmène, tu auras un palais magnifique. Je te protégerai et je ne te traiterai jamais mal. Je ne toucherai pas si tu ne le permets pas. J'exigerai juste que tu reste près de moi, rien de plus.
- Misérable ! rugit Dna Rood.
- Attends, fit la Princesse. Tu le jurerais sur Sheer'Kalah ? Tu sais que si tu mens, elle pourrait te foudroyer sur le champ.
- Je le jure.
Il n'avait pas hésité.
- Très bien, fit la princesse.
- Je te laisserai revenir ici de temps en temps. Mais si un jour tu me trahis, j'ignore de quoi je serai capable pour te retrouver.
Emue mais, en réalité, heureuse, la princesse monta dans le transport. Puisque telle était sa libre décision, le peuple Neti l'approuva.
C'est ainsi que Sadim et la princesse Saa quittèrent Felucia pour Ossus.
A suivre...
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19-05-2007, 02:21 PM
(This post was last modified: 27-05-2007, 06:50 AM by Darth Nico.)
¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
Une grande Cité en forme de pyramide circulaire se dressait sur Ossus.
C'est là que Sadim fut reçu. Les officiels étaient au courant de la venue de l'Inquisiteur. Leur roi s'apprêtait à l'accueillir dans son palais.
L'Empire faisait bien les choses, pour préparer la réception de ses dignitaires par les autochtones.
Accompagnée d'une Saa emmitoufflée dans un grand manteau, Sadim gravit la ville sous l'oeil curieux de la population, accompagné par le cortège des nobles et des notables de la Cité.
On arriva au sommet, au palais entouré de luxueux jardins. Sadim n'osait regarder si Saa appréciait les lieux. Il n'avait pas menti : le décor était superbe, la ville très riche et le domaine du palais enchanteur. Mais cela pourrait-elle la consoler d'avoir laissé son peuple sur Felucia ?
On fit entrer les deux invités dans les magnifiques jardins aux senteurs délicates et surprenantes, parmi des massifs de fleurs et des haies artistiquement taillées.
- Notre Roi s'apprête à vous recevoir, noble seigneur, dit le chef du protocole, mais il vous propose de vous promener dans les jardins, pour découvrir notre belle région.
Surpris, Sadim dit qu'il attendait impatiemment d'être reçu. C'était pourtant une belle occasion de passer un moment romantique avec la princesse, de recueillir ses premières impressions.
Mais dès qu'il eut mis le pied dans les jardins, Sadim sentit une menace peser sur lui. Le genre de choses qu'un Inquisiteur apprend à sentir -étant de ce point de vue sur un pied d'égalité avec les Rebelles, traqués en permanence.
Il serra la princesse plus fort contre lui. Ils arrivèrent sur une grande terrasse d'où on découvrait toute la vallée et les Cités éparpillées dans les montagnes sereines. Ils restèrent un moment à regarder le paysage et le grand lac où évoluaient quelques barques de nobles oisifs.
Sadim entendit alors des pas dans le gravier derrière lui.
Il se retourna et vit trois hommes portant l'uniforme de l'Empire. Avec des brassards l'Inquisition de Zegmor.
- Le reste du comité d'accueil, sourit Sadim.
La princesse trembla.
- Ne t'inquiète pas. Ces messieurs ont à me parler.
- Notre maître a entendu parler de toi, Sadim, dit l'un d'eux, un sinistre Trandoshéen. Il pense que quelque chose de louche se trame autour de toi. Sinon pourquoi t'aurait-on envoyé ici ? Nous souhaitons donc que tu reviennes avec nous sur Byss.
- Tu as d'ailleurs mis du temps à arriver ici, dit un second Inquisiteur. Où es-tu donc allé entre-temps ? Et où as-tu trouvé cette belle armure ? Et ce sabre ?
- Et enfin, il semble que tu aies avec toi une Neti. DarthZegmor sera intéressé de l'apprendre...
C'était la parole de trop.
Sadim s'avança, jetant son manteau à terre.
- Inutile de vous dire que vous pouvez retourner voir votre maitre pour lui d'aller se faire voir.
Il se mit en garde, la main sur le sabre.
Les autres reculèrent et dégainèrent leurs sabres.
- Je n'ai plus rien à vous dire, dit Sadim. Et maintenant que vous avez vu la princesse, vous êtes un danger pour moi.
Saa s'écarta.
Sadim fit craquer ses doigts et fixa les trois Inquisiteurs.
Le Trandoshéen ricana :
- Sadim se rebelle ! C'est vrai que tu passes pour un type posé. D'ailleurs, on ne t'a jamais vu te battre au sabre.
- Il n'a jamais passé pour une flèche au sabre-laser. C'est sans doute pour ça qu'on t'a toujours envoyé contre du menu fretin. Mais contre nous trois, tu n'as aucune chance.
- Allons avancez, dit Sadim, très calme, je ne vais pas vous dire de venir un par un...

Rayden se réveilla, courbaturé. La nuit n’avait pas été des plus confortables, à l’abri sous une fleur orangée géante, dans la jungle emplie de bruits inquiétants.
Sadim, déjà debout, scrutait le champ de plantes hautes de plus de quinze mètres qu’ils allaient devoir traverser.
- J’ai même préparé le repas, ajouta l’officier, pendant que Rayden se douchait en faisant tomber de l’eau accumulée sur une grande feuille de palmier.
Sadim avait mis à griller sur le feu des racines et divers baies.
- Mange pendant que c’est chaud.
Rayden tira les mets du feu, encore brûlants et en soufflant sur ses doigts, les avala en vitesse.
- C’est amer…
Il avait de la résine plein les doigts et continuait à souffler pour refroidir les aliments dans sa bouche.
- C’est plein de vitamines. Mais il faut savoir choisir les bons mets. Si on se trompe, on peut tomber sur des plantes mortelles. Et elles ressemblent de très près à celles qui sont comestibles.
Rayden faillit recracher.
Ils entamèrent leur marche à travers le dédale de plantes, dans un brouillard de plus en plus épais. Certaines plantes avaient un pistil fluorescent et ces lumières jaunâtres constituèrent bientôt les seuls points de repère dans cet espace flou, qui atténuait les sons et rendait les silhouettes plus menaçantes. C’était leur phare parmi les brumes de Felucia.
Rayden tenait son fusil à la main et scrutait ce monde grisâtre dans lequel le moindre bruit paraissait soudain proche, faute de pouvoir en estimer précisément la proximité.
Il fallut près d’une demi-journée pour passer cette plaine. Un grondement devenait de plus en plus distinct, de plus en plus sombre. La température fraîchissait. Après la montée raide une grande dune qui fermait la plaine, les deux soldats virent soudain devant eux une grande étendue d’eau incolore, noyée dans la brume, au point qu’on pouvait se demander si ce n’était pas un lac de nuages orageux.
- Nous ne sommes plus loin, maintenant, fit Sadim.
- Tant mieux.
- Il ne nous reste plus qu’à traverser cette mer.
- Quoi ?
- La mer polaire. L’île de Luleö est au large. Par beau temps, on l’apercevrait.
Rayden s’assit, découragé pendant que Sadim humait la brise marine. Dans la mer aussi poussaient les fleurs géantes, qui luisaient, phosphorescentes, s’agitant au rythme du lent ressac. Devant, une plage de sable noire, perpétuellement humide, une côte sauvage d’herbes folles. On entendait de gros mammifères marins s’ébrouer au bord de l’eau : toute une colonie alertée par l’arrivée des intrus.
Des oiseaux noir et blanc, aux ailes immenses, passaient au raz de l’eau, attrapaient un poisson puis retournaient sur leur nid, en haut des fleurs lumineuses.
Sadim descendit sur la plage, sous l’œil goguenard de Rayden, qui attendait de voir son supérieur engager une brasse coulée avec son armure. Mais le commandait, sans hésiter, avançait sur la plage et arrivait dans l’eau. Rayden entendit un clapotis et Sadim descendre peu à peu, en continuant à marcher, et s’enfoncer dans la purée de poix. Bientôt, il était devenu invisible.
- Merde, hé attendez !
Le caporal descendit la dune en courant, et la colonie de marsouins s’éloigna en glapissant, pendant que plusieurs oiseaux, dans un lourd battement d’ailes, décollaient. Rayden se retrouva seul, perdu entre la lande et la brume, sur cette plage noire.
- Oh, commandant !
Pas de réponse.
- Il ne s’est quand même pas noyé !
Rayden entra dans l’eau précipitamment, fusil en main. Il avança dans les éclaboussures, accéléra, appela encore le commandant, continua. Avec les gerbes qu’il soulevait, le brouillard, il ne savait jusqu’où l’eau lui montait vraiment !
Enfin, essoufflé, il s’arrêta. Il avait de l’eau jusqu’au ventre. Il avança encore.
Le terrain était relativement plat. Il avança d’une dizaine de mètres sans voir l’eau monter. Elle était peu profonde mais on y voyait goutte.
- Ho, commandant !
C’est comme si Rayden était soudain seul au monde. Le silence des lieux devenait sépulcral. Il avait beau crier, sa voix ne portait pas. Il continua sa marche, qui finit par lui rappeler les missions commando pour l’Empire : le sac tenu sur la tête, avec le fusil calé sur les bras, les macrojumelles sur le nez. Il y voyait vert, or, à gros points, l’amplificateur de lumière ne perçant qu’à peine la brume. Les silhouettes rouges des grands oiseaux et les silhouettes bleues des fleurs entre lesquels il évoluait.
- Ho, commandant !
Il le vit soudain, juste à côté de lui, agrippé en haut d’une des fleurs, scrutant l’horizon à la macrojumelle. Il se laissa descendre dans l’eau.
- De l’aventure, de l’action, de l’imprévu ! dit-il, c’est bien pour vivre ça que vous avez signé dans la Rébellion, caporal ?
- Je suis servi pour longtemps...
L’avancée continua, avec de l’eau au-dessus de la ceinture, dans l’eau tiède, dans le labyrinthe végétal. C’était plus qu’un marécage, mais moins qu’une mer. Des végétaux erraient à la surface des eaux et on se prenait facilement les pieds dans des taillis immergés. Pas un brin d’air, le calme plat, l’eau stagnante et la grisaille inquiétante, l’air tiède et des moustiques.
- Pour l’imprévu, on repassera ! Que de la saleté de jungle, sur terre et sur mer !
- Allons, c’est l’heure de la pause pique-nique. Choisissez-vous un perchoir parmi ceux-là. Vous pourrez cueillir des fruits comestibles.
- Je me ferais bien cuire un œuf de ces piafs-là… Même seulement m’en gober un !
- N’y pensez pas, caporal. Les arnoz-hiro de Felucia (c’est le nom des oiseaux) ont développé une relation de symbiose avec les felucia tropicalis marina (c’est le nom des plantes), de sorte que la plante vous attaquera si vous touchez aux nids.
- Une relation de symbiose ? comment ça ?... Ces plantes sont intelligentes ?
- Assez pour vous emprisonner dans une mâchoire dure comme l’acier, d’un coup et vous digérer lentement grâce à un acide des plus corrosifs.
- Saletés de nature en délire !
- Je pense que l’influence des Neti sur l’écosystème local n’est pas négligeable. Les Neti sont les spécialistes de la symbiose.
- Ils ont appris aux plantes à se défendre et à faire ami-ami avec vos piafs ?
- En quelque sorte. Du moins, ce n’était pas comme ça, il y a dix ans, quand j’ai accompagné les Neti au-delà de cette mer. Donc j'en déduis que les choses ont changé depuis.
- Saleté de mutations…
- C’est la Force, caporal. J’ajoute que les plantes peuvent émettre un gaz fluorescent, à l’odeur soufrée, des plus toxiques. Et si une plante s’y met, les autres seront solidaires. Donc en quelques minutes, c’est l’asphyxie assurée.
Les deux hommes avaient trouvé à s’asseoir en haut des fleurs. Rayden, pas rassuré pour ses fesses, s’était accroupi. Il avalait quelques fruits.
- Elles ne voient pas d’inconvénient à ce qu’on cueille sur elles, au moins ?
- Ne jetez pas vos déchets n’importe où…
- Saleté de niche écologique…
- Vous ai-je parler des poissons locaux, caporal ?
- Ils sont en symbiose avec les algues, je parie ?
- A peu près, oui.
- Je te mettrais tout ça au zoo municipal de Correlia, moi, tu verrais…
- Taisez-vous, les plantes vont finir par vous entendre.
Rayden s’allongea et s’adressa à sa plante :
- Ca va, tu veux bien de moi ? Tu te sens en symbiose là ?
- A mon avis non, sourit le commandant, mais elles ont appris à être tolérantes !
Le caporal fit un tour d’observation aux macros.
- Et la mer n’est pas plus profonde que ça ?
- Non, presque pas. Par contre, plus loin, les plantes ne poussent plus, donc pas d’étape possible.
Rayden soupira et trouva une position allongée à peu près confortable, appuyé sur les coudes. Sadim fit de même.
- On va attendre que la marée baisse un peu. On avancera d’autant plus facilement.
- Pas de refus…
La nuit allait être assez peu différente du jour, dans ces lieux voués à la grisaille et au flou.
- A propos, dit Rayden, comme si l'idée lui traversait la tête, la nuit dernière, vous en êtes resté au moment où les Inquisiteurs venaient vous reconduire sur Byss.
- Ah oui, dit Sadim, amusé que le caporal soit impatient de la suite. Ils étaient décidés à m’emmener.
- Qu’est-ce que vous avez fait ?
- Comme je vous ai raconté, caporal : j’ai refusé.
A suivre...
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27-05-2007, 06:54 AM
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¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
- Je ne vais pas vous dire de venir un par un…
Les trois Inquisiteurs avancèrent de quelques pas. Le Trandoshéen tendit la main vers Sadim, pour lui infliger une douleur dans la poitrine. Sadim plia légèrement, mais se redressa. Il mit sa main comme pour attraper un objet et tourna. Le Trandoshéen sentit qu’on vrillait son bras et s’arrêta, le souffle coupé par la douleur.
- Tu vas… souffrir, grogna t-il.
Les trois serviteurs de Zegmor dégainèrent leurs sabres rouges. A côté du Trandoshéen, il y avait un Devaronien et un Kilik, insectoïde aux mandibules acérées. Les trois Inquisiteurs se guettaient du coin de l’œil pour coordonner leurs attaques.
Sadim dégaina son sabre et le pointa à la verticale devant lui. Une belle lame d’or s’éleva devant lui. La lame de Sheer'Kalah.
L’Inquisiteur salua ses adversaires et se mit en garde, lame pointée à l’oblique vers le sol, une main proche de la garde, l’autre posée sur le bout du manche. Il défia ses adversaires du regard et provoqua la colère du Devaronien, incapable de résister à la provocation. Le diablotin courut sur Sadim, trop vite pour que le Trandoshéen lui ordonne d’arrêter. Sadim para le coup en remontant son sabre à l’horizontale, puis lui fit faire un brusque demi-cercle, qui s’acheva dans le ventre de son ennemi. Le Dévaronien cracha du sang et tomba à genoux. Sadim bondit en avant, rebondit sur les épaules du diablotin et s’envola d’un salto avant, avant que les deux autres n’arrivent à sa hauteur.
Il retomba, se releva, se retourna, à nouveau en garde la lame vers le bas.
- Où as-tu appris à te battre comme ça ? rugit le Trandoshéen.
- Vous n’apprenez pas ces techniques chez Zegmor ? C’est regrettable…
Tordu de douleur, le Devaronien attrapa son sabre et le lança sur l’insolent. Sadim le dévia d’un coup de lame mais les deux autres Inquisiteurs étaient sur lui.
Les échanges qui s’ensuivirent furent sans concession. Le Kilik et le Trandoshéen se battaient selon la technique classique du Djem So, violente et sans surprise, mais très efficace. Malgré ses coups surprenants, Sadim recula face à cet assaut conjugué.
Face aux deux, il ne tiendrait pas longtemps. Au milieu des bosquets, des haies, les coups pleuvaient, tranchant à tout va dans le beau jardin. On vit plusieurs arbres sectionnés s’écrouler. Depuis la terrasse du palais, les dignitaires, effrayés et attirés, observaient le duel sans pitié qui se déroulai, comme si c'était un spectacle qu'on leur offrait.
Sadim bondit en arrière, prit appui sur une branche et décolla plus haut, à la verticale la tête en bas, comme un sauteur à la perche et atterrit devant le parterre de nobles en costumes de cérémonie.
- C’est follement excitant ! remarqua une grosse dondon Twi’lek en agitant son éventail, avant qu’un autre Inquisiteur, le Kililk, n’atterrisse.
Sadim roula sur le côté pour éviter le sabre que l’autre venait de lancer et le dévia en télékinésie. Le Trandoshéen venait de prendre appui sur une branche. Le sabre volant la trancha et il retomba dans les jardins. Le sauveur des Neti eut juste le temps de parer l’attaque du Kilik, pendant que les nobles refluaient en désordre.
Les deux Inquisiteurs échangèrent plusieurs coups, tandis que l’autre, le Trandoshéen, se remettait de sa chute. Peu à peu, les combattants approchaient de l’entrée de la salle des fêtes. Poussé en arrière par une vague de télékinésie, Sadim passa à travers la grande baie vitrée, qui l’aurait entaillé sur tout le corps s’il n’avait eu son armure. Il roula sur les tapis précieux, au pied de la plantureuse Twi’lek.
- Debout, jeune homme !
Sadim, étourdi, se remit la nuque en place, pendant que le Kilik faisait son entrée dans la salle. Cris et tremblements parmi l’assemblée. La baie finissait de s'effondrer en miettes.
Sadim tendit la main vers la table et tous les objets se mirent à trembler. Il serra le poing et la vaisselle précieuse, les plats et les bouteilles s’envolèrent vers l’Insecte, qui trancha plusieurs projectiles du sabre, avant de reculer face à la pluie de verre et de métal qui s’abattait sur lui.
- Ce ne sont pas des manières, protesta la grosse Twi’lek ! De mon temps !...
- Cessez, ordonna Sadim, ou je vous catapulte sur lui !
Outrée, la mégère devint violette (elle avait la peau bleue) et s’éloigna en agitant son éventail.
- Comtesse Apfleglück, je vous en prie, venez ici ! le supplia un petit noble Bothan, caché avec d’autres sous une table renversée.
Le duel continuait dans la salle des fêtes.
- L’orchestre, ne vous arrêtez pas de jouer ! ordonna Sadim.
Les lames laser tranchèrent sans ménagement tapisseries, statues, chandeliers, mobiliers anciens… C’était une tornade ! le chaos !
- Reconnaissons, dit la comtesse énorme, qu’ils n’ont pas du jus de lait bleu dans les veines !
- Je prend les paris sur le grand doré ! lança un vieux baron humain à monocle.
- Je vous suis et je relance de dix mille sur l’autre à mandibule ! lança Apfleglück !
- Yipppi !!
- Un peu de tenue, je vous en prie, dit le chambellan, dont seule la tête dépassait de la nappe.
A ce moment, Sadim bondit sur la table au-dessus de lui, évitant plusieurs volées de coups du Kilik. Nouveau mouvement de panique !
Sadim bondit sur un autre meuble, pendant que le Kilik se prenait les pieds dans la nappe.
- Vingt mille de plus sur le grand en armure !
- Je relance de trente sur l’Insecte !
Les coups pleuvaient et les paris montaient !
Le chambellan passait sous les tables récupérer les mises.
- Par ici la monnaie !
Le Kilik lança un buffet contre Sadim, qui se jeta sur le côté. Le Kilik bondit d’un coup d’ailes mais son adversaire le repoussa d’un coup de pied.
- En avant mon joli, cria la comtesse, qui avait fait de Sadim son poulain.
A ce moment, entra en coup de vent le Trandoshéen !
- La côte du grand doré passe à 7 contre 1, annonça le chambellan.
- Rajoutez cinquante sur ma mise, Anthonose !
- Bien madame la comtesse !
- Soixante encore pour moi, cria le noble Bothan.
Sadim referma la lourde porte et se lança dans le grand escalier en marbre, constitué de trois emmarchements qui se croisaient et s'enlaçaient follement. Il passa par-dessus la rambarde d’un escalier, continua à descendre l’autre, pendant que ses deux ennemis s’engageaient à leur tour. Bientôt rattrapé, Sadim remonta d’un bond jusqu’à l’étage, où les parieurs s’enflammaient.
Peu après, le duel faisait rage entre les trois hommes, qui sautaient d’un escalier à l’autre dans un ballet aérien. C'était une virevolte insensée et on s'enflammait pour cette danse mortelle !
Debout les pieds sur deux rampes différentes, Sadim avait devant lui, quelques marches en dessous, les deux Inquisiteurs, qu’il maintenait à distance grâce à sa technique de sabre pointé vers le bas. Il sauta d’un coup en arrière et remonta quatre à quatre les marches, poursuivi par les deux affreux. Il revint au premier étage, juste devant la comtesse.
- Relancez de cent dix, sur mon compte, lui souffla t-il, avant qu’elle ne s’évanouisse.
Les deux Inquisiteurs arrivant, Sadim plongea tout en bas du grand escalier. On le vit chuter entre les escaliers entrelacés. Le Kilik suivit mais, moins heureux, heurta un emmarchement et dut se rétablir, contre le rebord. Le Trandoshéen se réceptionna sans mal et reprenait le combat contre le traître. Le Baron Bothan avait sorti sa lunette pour mieux y voir, les duellistes ayant descendu quatre grands étages d’un coup. L'humain à monocle avait sorti sa lunette pour mieux y voir, les duellistes ayant descendu quatre grands étages d’un coup. Le chambellan faisait respirer des sels à la comtesse et le Baron faisait les commentaires :
- Le Trandoshéen recule mais n’a pas dit son dernier mot… Le grand doré semble confortable pour le moment mais non ! L’autre contre-attaque ! et il est bien décidé à trancher son adversaire en deux !...
Sur le palier à mi-hauteur du palais, le duel faisait rage.
Par la grande fenêtre, Sadim vit qu’une barge de luxe s’était approchée. Tout en parant les coups adverses, il s’en approcha et passa au travers, dans une grande pluie de verre. Il atterrit sur le pont de l’embarcation, où de jeunes nobles avaient organisé une fête et s’étaient imprudemment approchés de la fenêtre. C’était la jeunesse dorée de la Cité qui s’y réunissait. Ils n’allaient pas regretter le déplacement !
- Décollez, ordonna Sadim. Décollez !
Le pilote hésita à s’exécuter. On vit les deux autres Inquisiteurs à la fenêtre. Le pilote mit en marche la barge, qui s’éleva dans le ciel. Le Trandoshéen s’arrêta avant de sauter. Mais, porté par ses ailes, le Kilik partit à l’abordage !
La petite assemblée reflua du pont supérieur où Sadim venait de se réceptionner. Essoufflé, il vit le Kilik approcher de lui lentement. Les deux Inquisiteurs commençaient à fatiguer. Même aidés par la Force, ils avaient déjà beaucoup donné.
Sadim fixait le Kilik, cherchant à en finir vite. L’Insecte approchait prudemment. Soudain, les deux adversaires frappèrent en même temps et leurs lames se fondirent !
A la force des bras, ils tentèrent de se dégager, tous leurs muscles crispés. Le Kilik tendit alors un bras vers le gouvernail et l’actionna. La barge se renversa sur le côté et Sadim tomba, pendant que le Kilik décollait du sol, son arme dégagée du sabre de Sadim. Celui-ci roula sur le côté, pendant que le pilote rétablissait la barge en équilibre. Mais Sadiim, à terre, vit le Kilik tomber sur lui, sabre pointé sur sa tête ! Il s’écarta, mais pas assez : la lame du Kilik lui perça l’avant-bras. Cloué à terre, Sadim était perdu !
Un tir de blaster partit et atteignit le Kilik dans le dos. Puis trois autres coups partirent, le frappant dans les ailes et à la tête. Et encore une volée, avant qu’il n’ait eu le temps de tomber. Il s’effondra, troué comme du papier à musique.
- Carton plein, fit un jeune noble depuis le pont inférieur, la mèche arrogante au front, entouré de ses amis.
Sadim éteignit le sabre rouge et se releva, saignant abondamment.
- Pourquoi ? grimaça t-il...
- Votre adversaire n’a pas été fair-play en actionnant le gouvernail, fit dédaigneusement le jeune effronté.
Bientôt, il y avait attroupement autour du blessé, pendant qu’un des hôtes, étudiant en médecine, appliquait un medpack sur la blessure.
- Vous venez vraiment du cœur du Noyau ? fit le jeune tireur, admiratif aussi bien que désireux de se faire voir en compagnie d’un bretteur d’élite.
Sadim tendait son bras et serrait les dents.
- Maintenant, les enfants, dit-il en désignant le cadavre du Kilik, priez pour que j’aie la peau du dernier, sans quoi il viendra vous organiser une fête à tout casser, en buvant du whisky dans vos crânes !
Le bras encore douloureux, Sadim monta dans un speeder de sauvetage, s’y allongea et le fit descendre vers le palais.

A suivre...
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Il a un petit Eroll Flynn dans sa manière de se battre ce Sadim, virevoltant
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01-06-2007, 07:53 PM
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¤CRISTAL AGE¤
LA LEGENDE DE L'EPAVE DE LUMIERE
Le vent se levait et remuait maintenant l’épais brouillard. Le monde était devenu presque irréel. Rayden, fatigué, contemplait les molles étendues liquides, les lentes évolutions des plantes sur l’eau et les clartés incertaines qui tâchaient le brouillard.
Il entendit du bruit derrière lui, celui un poisson qui venait de sauter brièvement hors de l’eau. Il vit des ondes se répandre autour de lui, la plante sur laquelle il était perché se mettre à frissonner, à trembler. Il s’accrocha pour ne pas tomber. L’eau se mettait à remuer de plus en plus forts. Il y avait quelque chose sous l’eau qui évoluait.
- Commandant…
D’un signe, Sadim lui intima l’ordre de se taire. Les remous s’accentuaient. Des créatures sous-marines convergeaient vers les deux soldats ! Peut-être des bancs de prédateurs ? Il perçut des frissons, des respirations, des souffles… Alors les frondaisons d’un arbre sortirent de l’eau, puis d’autres, et des branches, en désordre, lentement, partout autour d’eux.
Des créatures émergeaient et s’enlaçaient autour des fleurs. Des dizaines de créatures ! Ils étaient complètement cernés. Rayden attrapa son fusil mais un coup de branche sortie de l’eau le frappa et l’attrapa. L’instant d’après, un être de branches jaillit et se posa devant lui. Rayden recula. Il en sortait par dizaines, qui se perchèrent à leur tour. Rayden ne pouvait plus bouger, emprisonné brusquement par la plante.
Les créatures, humanoïdes, avaient elles aussi des yeux phosphorescents. Elles s’enroulèrent, s’agrippèrent aux récifs et aux fleurs. Sadim, assis en tailleur, les regardait sans crainte.
- Te voilà de retour, « Inquisiteur ».
Ces choses parlaient !
C’était le plus imposant de ces humanoïdes qui s’adressait ainsi au commandant !
- Dix ans déjà, murmura Sadim.
- Tu viens enfin nous délivrer de notre exil…
- Oui, le temps est venu.
- Des signes de Sheer’Kalah nous ont avertis. Nous savons qu’il est temps pour nous de rejoindre la Source.
- Je viens accomplir mon dernier devoir pour vous, dit Sadim.
Rayden n’en croyait pas ses yeux : les Neti dont parlaient le commandant existaient bien ! Bien sûr, il savait qu’il venait sur Felucia pour les chercher, mais il n’aurait pas cru les rencontrer dans pareilles circonstances.
- La Princesse exige de te voir, Sadim.
- Avec plaisir…
- Ton ami vient avec nous ?
- Oui, je pense qu’il a l’a mérité. Lui aussi a survécu au voyage jusqu’ici.
- Alors ne perdons pas de temps.
Le Neti qui était face à Rayden l’agrippa et le fit plonger dans l’eau avec lui. Le caporal se débattit, emprisonné, pour remonter à la surface. Sadim plongea à son tour et fit signe à Rayden de se calmer. Les autres Neti se décrochaient des plantes et plongeaient ensemble. L’un d’eux s’approcha de Rayden, qu’un autre continuait de tenir fermement. Il s’approcha de lui à quelques centimètres et lui cracha un épais liquide noir à la figure.
Rayden se crut perdu ! Il finit de cracher tout ce qu’il pouvait, piqué aux yeux. C’était la fin ! Ses poumons étaient presque vide !
Il rouvrit alors les yeux et vit autour de lui l’eau parfaitement claire, brillante et plus encore, il respirait ! Il respirait normalement !
Il prit une bouffée d’air et ce n’était pas fini. Il sentit l’étreinte se desserrer. Il voulut toucher son visage mais il sentit autour de sa tête une matière gélatineuse.
Le Neti avait créé une bulle artificielle, dans laquelle il pouvait respirer ! Sadim avait reçu la même substance, qui filtrait l’oxygène de l’eau.
Le chef du groupe Neti indiqua la direction. Les autres suivirent et nagèrent dans l’eau peu profonde. Rayden suivit le mouvement.
Après une centaine de mètres, le fond marin commença à descendre en pente douce, puis soudain, une fosse énorme apparut dans laquelle les Neti plongèrent.
Eberlué, Rayden resta à la contempler, effrayé par cet abîme qui paraissait sans fond. Il sentait qu’on le pressait de continuer. Il nagea de plus belle. La descente dans la fosse les amena dans des eaux plus froides.
Bientôt, la surface brumeuse disparut et il ne resta plus que les abysses noirs dans lesquelles évoluaient des poissons monstrueux, transparents, sortis des fonds, êtres aux formes torturées n’ayant jamais vu la lumière.
Quelque chose brillait au fond de la fosse. Rayden percevait difficilement de quoi il s’agissait. A la force des bras, il descendait, aidé par un Neti. Il aperçut une masse cristalline qui paraissait irréelle. Rayden distingua bientôt une sorte d’épave d’énorme navire, entièrement recouverte d’une poudre brillante qui lui donnait cet aspect cristallin.
Le groupe s’enfonça dans les entrailles du navire, dans une eau bleu ciel merveilleuse. C’était tellement inattendu dans ce trou sombre. Des particules étoilées étaient en suspension dans l’eau. La carcasse était celle d’une corvette. Rayden reconnut des insignes impériaux. On plongea sous la coque et on remonta vers ce qui avait été la salle des machines. Là, on débouchait à l’air libre, dans ce palais sous-marin.
Les Neti s’éloignèrent, laissant les deux soldats dans cette soute où l’eau arrivait aux chevilles.
- Commandant, puis-je savoir…
- C’est simple, fit Sadim à voix basse. L’Empire avait fini par trouver l’île de Luleö. Devançant leur arrivée, les Neti ont pris le risque d’attaquer une Corvette que les Impériaux avaient utiliseé pour repérer la mer polaire. De nuit, ils ont envahi le vaisseau et s’en sont emparé, le coulant pour de bon. Ils l’ont emmené dans cette fosse où le pouvoir de Sheer’Kalah le dissimule aux adeptes du côté obscur.
- C’est simple en effet, confirma Rayden. D’ailleurs, j’aurais dû y penser tout seul !
- C’est pour ça que tu n’es encore que caporal. Allons, viens.
Sadim s’engagea dans le couloir où de solides Neti montaient la garde.
Les deux soldats entrèrent dans la salle de commandement, entièrement recouverte d’une épaisse mousse au sol, de plantes grimpantes aux murs et aux plafonds. Devant un grand diadème, sur un trône recouvert de coquillages, une merveilleuse Neti, flanquée de deux solides gardes du corps, attendait ses visiteurs.
- Nous sommes heureux de te revoir, Sadim.
- Princesse Saa, fit le commandant en s’inclinant. Permets-moi de te présenter un de mes soldats, le caporal Rayden.
- Venons-en au fait. Si tu es venu ici…
- … c’est par la volonté de la Rébellion et, je suppose, de Sheer’Kalah…
- Ne parle pas trop souvent d’elle, Sadim. Tu as l’ironie trop facile. N’oublie pas que c’est à elle que tu dois la vie.
- Bien, princesse, fit Sadim, si tu veux aller à l’essentiel, disons que je suis ici pour vous emmener vers la Source. Il est temps pour vous de quitter cette retraite.
- Pouvons-nous au moins la quitter en espérant atteindre sains et saufs l’espace interstellaire ?
- Je veux le croire, car mes amis de la Rébellion ont fait le ménage là-haut. Et une fois dans la Source, vous serez sous la protection de la divinité qui a créé cette merveille de la Force…
- Tu veux parler de la Presque-Déesse Zzin, dit Saa. Ne crois pas en savoir plus long que nous sur ce sujet. Sache que l’actuel Oracle de Zzin est un membre de mon peuple. Du reste, l’Oracle est à l’heure actuelle parti en exil, car le démon se trouve dans son Temple. Une incarnation du mal qui a traversé le temps pour répandre ses malédictions.
- Je crains que ces sujets ne me dépassent, princesse.
- Oui, tu n’es sans doute guère en mesure de comprendre une alliance passée entre deux Presque-Déesses telles que Sheer’Kalah et Zzin. Et je ne parle même pas de ton soldat !
Rayden, vexé, faillit répondre. Sadim lui fit signe de se taire, sèchement. Il n’avait pas à intervenir dans ces discussions délicates.
Si l’histoire racontée par Sadim était vraie, Rayden comprenait surtout que l’ancien Inquisiteur retrouvait celle qu’il avait prise pour captive et que cette fois, il n’était pas en position de supériorité !
- Je dois parler à mon peuple, dit la princesse. Aussi vous allez vous retirer dans les chambres que nous avons prévues pour vous, le temps que nous délibérions.
- Sa Majesté est trop bonne.
- Sa Majesté, comme tu dis, a l’oreille assez fine pour détecter les persiflages !
Sadim s’inclina et fit signe à Rayden de reculer avec lui, doucement et sans se retourner.
Les deux soldats furent conduits dans une soute qui ressemblait à un petit jardin.
- Belle prison. Prison dorée, mais prison quand même, fit Rayden.
- Du calme, dit Sadim. La princesse doit juste sauver les apparences. Elle ne doit pas avoir l’air de m’obéir. Elle doit décider elle-même du départ.
- Là au moins, je comprends ces Neti !
Sadim rit et croqua dans un gros fruit bleu.
- Les choses ne sont pas toujours si compliquées qu’on croit !
Rayden cueillit un fruit qui semblait bien frais et juteux : il le renifla : il puait le moisi. Dégoûté, il le jeta.
- Dommage, dit le commandant, c’est excellent contre les varices.
- Je n’ai pas de varices !
Sadim rit à nouveau.
Ronchon, le caporal s’assit dans un coin, comprenant qu’il pouvait gaffer au moindre geste.
- A propos, finit par dire Rayden, vous ne m’avez pas raconté comment vous vous êtes débarrassé du dernier Inquisiteur.
Ixxos Sadim sourit et croqua dans un autre fruit, turquoise et plein de pulpe.

Le speeder descendait lentement, sous le regard des nobles de la barge luxueuse.
Sadim ne parvenait pas à calmer la douleur dans son bras. Le medpack avait produit son effet mais ce n’était pas suffisant. Il n’était pas dosé pour une blessure au sabre laser !
Le speeder atterrit sur la terrasse du palais. Là, les courtisans attendaient Sadim, ceux qui avaient assisté à son fantastique duel et avaient gagné ou perdu gros en misant sur lui.
Le bras et l’épaule raides, Sadim s’avança.
- Inquisition impériale, prononça t-il, retournez à vos occupations.
- Nous savons qu’il est encore dans le palais, dit le Baron Bothan.
Sadim avançait et les autres le regardaient, aussi apeurés qu’effrayés par son stoïcisme. Blessé, épuisé, il était encore prêt à aller se battre.
- Il est dangereux, fit la comtesse Apfleglück.
- Je sais…
- La Force est avec lui, s’écria un courtisan Quarren, effrayé.
Sadim sourit jaune.
- Dites-moi plutôt où il est…
- Nous pensons qu’il est monté directement chez le Roi.
L’Inquisiteur marchait pas après pas, suivi timidement par les courtisans.
- Restez ici un moment, dit la comtesse en s’approchant.
- Ne me touchez pas !
- Vous êtes fatigué… Vous ne seriez pas en état de l’affronter.
- Je ne vais pas attendre, répliqua Sadim furieux, qu’il vienne m’abattre dans mon sommeil.
- Vous ne pourriez même pas l’affronter du regard !
- Ce Trandoshéen est un dément, cela se voit, affirma le Baron. Il a la haine en lui… une haine brute !
- Mais moi aussi, ne vous inquiétez pas ! Je sers l’Empereur et ma haine est à son service.
- Nous savons bien quel genre de créature il est, dit la comtesse. Nous avons beau vivre sur une planète provinciale, nous ne sommes pas si ignorants. Nous avons entendu parler de l’Inquisition, de la marque de Zegmor…
Sadim se retourna vers la grosse Twi’lek :
- Et moi ? Croyez-vous que je sois un enfant de chœur, comtesse ?
L’Inquisiteur avait les quatre yeux injectés de sang, la face déformée par la colère.
Il se retourna : la princesse Saa était entrée. Elle le regardait froidement, pour masquer sa répugnance.
- Je me bats… pour vous, princesse… pour le peuple Neti…
Il voulut avancer vers elle, mais, trop affaibli, mit un genou à terre. Sa vue se brouillait.
Les courtisans s’approchèrent de lui.
- Laissez-moi ! laissez-moi…
Impuissant, il dut se laisser porter sur un siège, où il s’assit en gémissant.
- Il est à bout de forces !
- Depuis combien de temps n’avez-vous rien mangé ?...
- A boire, murmura Sadim… j’ai soif.
- Allons, s’indigna la comtesse, qu’on lui serve à boire !
De ses gros doigts boudinés pleins de bagues, elle dirigea la manœuvre des domestiques, qui remettaient de l’ordre dans la pièce.
- Dépêchez ! Préparez-lui un repas décent !
Un domestique, affolé, malhabile, prit une bouteille et commença à la verser dans un verre. Il en mettait à côté, sur le tapis. Sadim attrapa la bouteille et en but plusieurs grosses gorgées.
La princesse faillit pleurer devant ce spectacle.
Sadim reposa la bouteille, l’air abruti, l’alcool s’ajoutant au poids de la fatigue.
- Maintenant ! maintenant… je suis prêt !
Et il partit d’un rire de saoulard. Il se resservit un coup, voulut se lever, trébucher, s’étala.
- Par la galaxie !
La comtesse l’appuya sur son épaule. Le Baron prêta son autre épaule.
- Arrière les domestiques ! Vous n’êtes pas bons à porter un noble Inquisiteur de son Excellence Palpatine !
Le respect du protocole !
Le groupe se mit en marche, Sadim les bras passés autour de ses deux porteurs. Il se sentait les jambes lourdes et faibles.
- Mais qu’est-ce qui m’arrive ?...
- La Force t’abandonne, dit la princesse, car tu t’abandonnes à la haine.
- Excuse-moi de ne pas m’abandonner à l’amour ! Je vais aller embrasser ce Trandoshéen et il va me pardonner aussitôt !
- Si tu laisses le côté obscur…
- Mais il est déjà en moi le côté obscur, princesse ! D’où crois-tu que je sorte !
- Non, fit la princesse dégoûtée, tu veux jouer à te noircir, mais tu n’es pas ainsi… Sheer’Kalah ne t’aurait pas choisi…
Les courtisans emmenaient Sadim et la princesse ne voulait plus les suivre.
- Elle ne t’aurait pas choisi… pas un serviteur du mal…
Elle retenait d’épais sanglots.
La comtesse avait laissé sa place à plus fort qu’elle.
- Venez, princesse…
- Il ne peut pas être si mauvais…
- Vous savez, ma chérie, les bons sentiments ne sont pas toujours bons conseillers.
Elle ne le disait pas méchamment, mais elle parlait en femme qui a vécu.
- Comment vous pouviez espérer quoi que ce soit, dans cet état ? demanda Rayden.
Sadim, agacé, jeta son fruit. Il sentait en lui le jeune homme qu’il avait été se réveiller.
- Ecoute, caporal, fit-il, paisible mais définitif, il vient un moment dans la vie d’un homme où il doit prendre une décision et s’y tenir. Le fait est que j’avais juré de servir cette « Presque-Déesse ». Que j’avais emmené les Neti sur Felucia, donc trahi l’Empire pour de bon. Que j’étais fou amoureux de la princesse. Que, après ma trahison, les agents de Zegmor étaient devenus plus que des rivaux : des ennemis mortels. Que maintenant, j’avais une Cité à sauver.
« Bref, dans cette histoire, je jouais mon honneur et mon bonheur. Alors, crois-tu que c’est une fatigue passagère qui allait m’arrêter ! Est-ce qu’un jeune homme de vingt-deux ans se résigne à ce que son corps le trahisse ! Non, bon alors ! A partir de là, les choses sont simples !...
Rayden haussa les épaules :
- Dis comme ça, oui.
- Bien, alors je continue…
«… Mais je te concède que la montée des escaliers fut pénible…
Le Baron Bothan portait Sadim, à qui la douleur dans le bras tournait la tête. Il restait encore trois étages avant d’arriver en haut, quand l’Inquisiteur dit enfin :
- Ca ira, laissez-moi là. Vous ne pouvez pas plus pour moi.
Sadim les regarda. Bien sûr, il jouait l’avenir de leur Cité ! C’était de sa responsabilité maintenant !
- Nous nous battrons à vos côtés ! dit le dignitaire Quarren.
- Bien dit, reprit le Baron. Nous avons entendu que l’Inquisiteur est allé trouver le roi ! A cette heure-ci, notre bon monarque a dû se soumettre !
- Il est comme ça, votre roi ? ricana Sadim.
- Il est comme beaucoup de gens, dit le Bothan : il obéit à ceux qui sont du bon côté du sabre-laser !
A ce moment-là, plusieurs nobles remontaient à leur tour, fusils et pistolets en main. Parmi eux, les jeunes premiers de la barge d’assaut. Le tireur de Kilik enclencha la cartouche blaster dans son arme :
- Maintenant, il faut aller au bout, n’est-ce pas ?
- Entendu, fit Sadim, qui n’était pas fâché de trouver des alliés. Quel est ton nom ?
- Vice-Duc Xladimir d’Anjois, de la maison du –
- Bon, très bien, Xlad… Tu permets que je t’appelle Xlad ? Tu sais tenir une arme ? Tu sais organiser des hommes ?
- Je suis lieutenant dans l’armée de-
- Bien. Alors tu vas réunir les volontaires, t’assurer qu’ils sont armés, qu’ils ont des réserves de munitions, des protections si nécessaires. Et nous allons monter ensemble au dernier étage.
Xlad s’exécuta et redescendit organiser les volontaires. Il y avait une dizaine de personnes autour de l’Inquisiteur maintenant, prêtes à se battre. Des domestiques montaient avec des victuailles.
- Tenez, mangez, vous ne l’avez quand même pas volé !
- Par les anneaux de Corellia, non !
Sadim rit de bon cœur et mordit dans une bonne cuisse. Il reprenait du poil de la bête !
- On ne fait pas une révolution de palais le ventre vide, pas vrai !
Et il y allait à pleines dents.
- Ce que je ne comprends pas, dit le Baron, c’est ce qui peut se passer là-haut, au dernier.
- A mon avis, dit Sadim, le roi et l’Inquisiteur savent que la partie n’est pas gagnée pour eux. A propos, de là-haut, est-ce qu’on peut communiquer ? Je veux dire avec d’autres planètes ?...
Sadim avait froid dans le dos. Si le Trandoshéen avait contacté Byss, parlé de la trahison de Sadim !... Il ne servait plus à rien de rester là !
- Non, pas là-haut. D’autant que le Vice-Duc, enfin, Xlad comme vous l’appelez, a fait couper les communications.
- Il est bien ce petit, dit Sadim en se relevant.
Il était encore fragile sur ses appuis. La tête le tournait et il dut s’appuyer à la rambarde.
D’autres soldats arrivaient en renfort
- Le roi est avec sa garde personnelle là-haut, dit Xlad, de retour. Les meilleurs soldats de la planète.
- Et vous alors ?...
- Nous, nous ne sommes que les cadets de l’Académie de-
- Terminée l’Académie, s’exclama Sadim. On est plus à la parade !
- Sacrée situation de combat réel, fit Xlad.
- C’est comme ça qu’on apprend. En se battant contre les meilleurs.
- Avant de nous lancer dans toute action inconsidérée, dit l’humain en remettant son monocle, nous pourrions peut-être envisager de, comment dire ?...
- Vous voulez faire des phrases plus courtes, s’il vous plait ?
- Enfin, bref, nous pourrions essayer de négocier avant de sortir l’artillerie...
- Pourquoi pas négocier, dit Sadim. Seulement, la diplomatie, ça marche mieux avec un appui balistique derrière...
- Je vois, soupira le Baron. De la négociation à la façon des temps modernes…
- Moi je dirais plutôt de la négociation à l’ancienne, remarqua Xlad.
- D’accord avec toi, reprit Sadim.
Maintenant, il était remis d’aplomb ! Par la Force, on allait bouter les félons hors du palais !
Il avait avec lui une vingtaine d’hommes, décidés à le suivre.
- Allons-y maintenant !
A suivre...:sayen:
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