10-08-2007, 02:58 PM
LES PJ
Suggestion de PJ pré-tirés.
Le barde : Ikoma Jiro
Le jour où Jiro apprit que le courtisan Scorpion, qu’il avait ridiculisé la veille, venait de faire seppuku, il a compris qu’il avait dit le fameux « mot de trop ». Son entourage lui avait pourtant dit, depuis sa plus tendre enfance, de tenir un peu sa langue, que le « mot » finirait par arriver.
Il est vrai que Jiro a toujours été celui qui faisait rire ses camarades au dojo… mais pas les senseï, qui lui ont infligé un nombre étourdissant de punitions et de corvées. Ce n’était encore que peu de choses, en comparaison du châtiment demandé par les Scorpions pour réparer le suicide de leur courtisan. Jiro, âgé de seize ans, regretta ce jour-là les journées passées à brosser le parquet ou à porter des fagots de bois. Car lorsqu’on lui signifia l’endroit où il devait se rendre pour faire pénitence, lorsqu’il quitta son pays, traversa le Toit du Monde, passa le pays des Scorpions, entra chez les Crabes et finit par apercevoir la Grande Muraille, il aurait volontiers donné sa langue en réparation. Car une boule d’angoisse resta coincée dans sa gorge, et n’en partit que lorsqu’il eut le droit de quitter le Mur, après deux mois qu’il n’oubliera jamais.
Condamné à partager la vie de la famille Hida, à surveiller une tourelle donnant une vue dégagée sur les terres désolées de l’Outremonde, où apparaissaient de temps à autres, lors de nuits interminables, des formes inachevées et des silhouettes effrayantes, Jiro apprit à tenir sa langue et à ne parler que pour dire le minimum. Une escarmouche avec une bande d’oni mineurs lui a laissé une cicatrice qui court de sa joue droite à son épaule gauche, et passe au milieu de sa bouche. Ce jour-là, il a crié à temps pour que ses voisins de garde lui viennent en aide, avant que le monstre ne l’avale dans sa gueule. A compter de ce jour, Jiro comprit qu’il fallait peu de mots pour dire l’essentiel.
Revenu transformé de ce séjour chez les Crabes, Jiro se retira dans un temple, et se mit à étudier avec ardeur les textes de sa famille, et se jura de devenir le meilleur barde de son temps. Depuis, il ne dit pas un mot de trop, mais s’il le faut, il ne sera pas en retard d’une pique meurtrière contre un rival un peu trop sûr de lui. A trente-deux ans, c’est un homme accompli.
Jiro a été invité à ce festival car il réside à la Cité du Fanion d’Or. C’est la première fois qu’il y participe vraiment. Il sent que le temps est venu. Il compte faire ses preuves, même s’il a passé l’âge d’être un jeune premier. Il est fidèle et dévoué au seigneur Matsu Danjô, qui le connaît un peu, car il a déjà fait appel à lui pour raconter des contes à ses invités.
Depuis qu’il a soutenu le regard abominable d’un oni, Jiro ne craint plus de soutenir le regard de quiconque. Mais il n’a pas encore tout vu des participants à ce festival…
L’acteur : Shosuro Jotaro
D'aucuns pensent que Jotaro est peut-être l'un des plus grands acteurs de nô que le clan ait connu. A vingt-six ans, il dépasse déjà les espoirs de ses professeurs. Il a un don autant pour la danse que pour le chant. Même ceux qui ne comprennent pas ces récitations ésotériques qui durent pendant des heures, sont envoûtés par la voix et les mouvements de Jotaro.
Dans le monde du théâtre, les courtisanes ne manquent pas, et Jotaro en a séduit un certain nombre. Il passe la nuit avec une geisha, après chaque représentation importante et il fréquente volontiers les bouges sordides des quartiers interdits, passant des beaux linges de la noblesse aux draps grossiers des maisons closes.
Applaudi, célébré sur scène, Jotaro a une réputation sinistre à la ville. Il convient bien à l'archétype de son clan. Certains racontent qu'il est la réincarnation du chef de la troupe qui massacra les dirigeants de la cité, voici deux cents ans. Aurait-il envie de recommencer, en assassinant Matsu Danjô ? Mais non, il est dévoué seulement au nô, et si son clan l'a envoyé au festival du Fanion d'Or, c'est pour la gloire et la reconnaissance... Si seulement on le laissait jouer cette pièce ancienne, si peu connue, écrite pour seigneur Lune, où il n'y a pas une seule parole de toute la représentation...
[Au MJ : il est recommandé de dire au joueur qui voudrait ce PJ qu'il y réfléchisse à deux fois. Pour plus d'infos, lire les spoilers dans l'annexe II.]
Le poète : Isawa Kimiko
Tous ceux qui voient la jeune Isawa Kimiko, dix-sept ans, ont envie de l'envie Kimiko-kun, de s'adresser à elle comme à une petite enfant charmante. C'est vrai qu'elle ressemble à une jolie poupée, Kimiko-chan. Elle vient de passer son gempukku et elle semble rayonnant comme un rayon de soleil printanier. On a peine à croire qu'une jeune femme si douce et charmante puisse exister, après la guerre qui a ravagé l'Empire. Et pourtant, si, elle est là, avec son teint frais, sa voix charmante. Kimiko-chan est une shugenja adepte de l'Eau, qui ne demande qu'à aider les gens. Elle est également élève de l'école d'illusion de la famille Isawa. Elle peut faire apparaître à son gré des phénix, des licornes, des créatures merveilleuses, qui disparaissent en un instant, le temps qu'elle ait son petit rire qui fait fondre les coeurs.
Qui pourrait vouloir du mal à une personne si charmante ? Elle semble voler légérement au-dessus de la réalité, comme si les mauvaises choses s'évanouissaient à son contact. Malheureusement, à ce festival, il y en a une, de mauvaise chose, qui est un peu plus coriace que les autres, et qui s'en va difficilement une fois qu'elle vous a tâché...
Le magistrat : Doji Yakamochi
Yakamochi a vingt ans. C’est un jeune magistrat, qui a combattu à la guerre, mais à l’écart des grandes batailles. Il s’est illustré lors de quelques escarmouches contre des pillards du clan de la Mante. Lui pense que les dieux ont voulu le garder en vie pour défendre le droit impérial.
Il pense qu’après la guerre, il est grand temps de rétablir l’ordre dans l’Empire. Il sait que les Licornes ont envoyé partout des magistrats de la famille Ide pour faire respecter la loi, mais il entend montrer que l’Empire n’a pas besoin que ces barbares parlent au nom de Toturi. C’est au clan de la Grue d’assister l’Empereur, pas à d’autres, surtout des nomades braillards sortis de leur désert.
Yakamochi vient à ce festival parce qu’il y a été invité. Et c’est bien normal, car sa famille est réputée, et que les Lions se déshonoreraient en oubliant de lui envoyer un carton d’invitation. Et il entend bien être assis dans les premiers rangs des pièces de nô. Bien sûr, ces pièces au sujet abscons, qui durent parfois une après-midi entière, sont incompréhensibles. Mais ce qui compte, c’est d’être vu de toute la salle. C’est comme ça que ce magistrat conçoit la vie.
En effet, Yakamochi a toujours vécu dans le luxe des palais et des jardins de son clan. Il est raffiné, il aime faire des caprices, s’intéresser aux ragots, aux intrigues amoureuses et se mêler ce qui ne le regarde pas. Et en tant que Magistrat, il devient intransigeant et n’aime pas être contredit. Les gens de sa famille pensent donc que c’est un jeune homme bien comme il faut. Les samuraï des autres clans penseront que c’est un jeune coq prétentieux, qui aurait besoin d’une petite leçon de vie pour en rabattre.
Le jour où il laissera des plumes face à plus fort que lui, il aura fait un premier pas sur le chemin de la sagesse. Bénis soient les dieux, ce festival pourrait bien en être l’occasion…
Le voyageur : Iuchi Tchen-Jen
Tchen-Jen est né sur les frontières ouest du clan de la Licorne, dans un pays dont on ne sait guère s’il appartient encore à l’Empire ou déjà aux Sables Brûlants. Il a appris à chevaucher en même temps qu’il apprenait à marcher, et il a su lire dans les étoiles avant de lire sur les parchemins. Il manie aussi bien l’épée gaijin que le sabre, et il parle le Rokugani avec un accent à couper au no-daichi. Pour les samuraï hors de son clan, il passerait pour un barbare complet, s’il n’était pas doué d’un véritable talent de musicien et conteur.
Tchen-Jen a appris de ses parents les légendes des terres et des peuples lointains, et la musique de pays ravagés par le soleil ou emprisonnés dans la glace. Mais il a appris aussi à jouer du biwa aussi bien qu’un puriste de la famille Isawa, et il est capable de mémoriser rapidement des textes très longs.
Son clan l’a envoyé au festival pour prouver la valeur de la culture Licorne. Il sait qu’il aura en face de lui de grands bardes de la famille Ikoma, des orateurs et des conteurs du clan de la Grue, mais il a confiance en ses moyens. Il espère surprendre tous ces gens de l’Est, en leur en remontrant en termes de pureté de l’expression et d’habileté de la parole, sur leur propre terrain.
Mais même pour un demi-gaijin comme lui, il reste bien des choses à apprendre de Rokugan, et face à ce qui va arriver, il ne sera pas mieux préparé que les autres samuraï…
Suggestion de PJ pré-tirés.
Le barde : Ikoma Jiro
Le jour où Jiro apprit que le courtisan Scorpion, qu’il avait ridiculisé la veille, venait de faire seppuku, il a compris qu’il avait dit le fameux « mot de trop ». Son entourage lui avait pourtant dit, depuis sa plus tendre enfance, de tenir un peu sa langue, que le « mot » finirait par arriver.
Il est vrai que Jiro a toujours été celui qui faisait rire ses camarades au dojo… mais pas les senseï, qui lui ont infligé un nombre étourdissant de punitions et de corvées. Ce n’était encore que peu de choses, en comparaison du châtiment demandé par les Scorpions pour réparer le suicide de leur courtisan. Jiro, âgé de seize ans, regretta ce jour-là les journées passées à brosser le parquet ou à porter des fagots de bois. Car lorsqu’on lui signifia l’endroit où il devait se rendre pour faire pénitence, lorsqu’il quitta son pays, traversa le Toit du Monde, passa le pays des Scorpions, entra chez les Crabes et finit par apercevoir la Grande Muraille, il aurait volontiers donné sa langue en réparation. Car une boule d’angoisse resta coincée dans sa gorge, et n’en partit que lorsqu’il eut le droit de quitter le Mur, après deux mois qu’il n’oubliera jamais.
Condamné à partager la vie de la famille Hida, à surveiller une tourelle donnant une vue dégagée sur les terres désolées de l’Outremonde, où apparaissaient de temps à autres, lors de nuits interminables, des formes inachevées et des silhouettes effrayantes, Jiro apprit à tenir sa langue et à ne parler que pour dire le minimum. Une escarmouche avec une bande d’oni mineurs lui a laissé une cicatrice qui court de sa joue droite à son épaule gauche, et passe au milieu de sa bouche. Ce jour-là, il a crié à temps pour que ses voisins de garde lui viennent en aide, avant que le monstre ne l’avale dans sa gueule. A compter de ce jour, Jiro comprit qu’il fallait peu de mots pour dire l’essentiel.
Revenu transformé de ce séjour chez les Crabes, Jiro se retira dans un temple, et se mit à étudier avec ardeur les textes de sa famille, et se jura de devenir le meilleur barde de son temps. Depuis, il ne dit pas un mot de trop, mais s’il le faut, il ne sera pas en retard d’une pique meurtrière contre un rival un peu trop sûr de lui. A trente-deux ans, c’est un homme accompli.
Jiro a été invité à ce festival car il réside à la Cité du Fanion d’Or. C’est la première fois qu’il y participe vraiment. Il sent que le temps est venu. Il compte faire ses preuves, même s’il a passé l’âge d’être un jeune premier. Il est fidèle et dévoué au seigneur Matsu Danjô, qui le connaît un peu, car il a déjà fait appel à lui pour raconter des contes à ses invités.
Depuis qu’il a soutenu le regard abominable d’un oni, Jiro ne craint plus de soutenir le regard de quiconque. Mais il n’a pas encore tout vu des participants à ce festival…
L’acteur : Shosuro Jotaro
D'aucuns pensent que Jotaro est peut-être l'un des plus grands acteurs de nô que le clan ait connu. A vingt-six ans, il dépasse déjà les espoirs de ses professeurs. Il a un don autant pour la danse que pour le chant. Même ceux qui ne comprennent pas ces récitations ésotériques qui durent pendant des heures, sont envoûtés par la voix et les mouvements de Jotaro.
Dans le monde du théâtre, les courtisanes ne manquent pas, et Jotaro en a séduit un certain nombre. Il passe la nuit avec une geisha, après chaque représentation importante et il fréquente volontiers les bouges sordides des quartiers interdits, passant des beaux linges de la noblesse aux draps grossiers des maisons closes.
Applaudi, célébré sur scène, Jotaro a une réputation sinistre à la ville. Il convient bien à l'archétype de son clan. Certains racontent qu'il est la réincarnation du chef de la troupe qui massacra les dirigeants de la cité, voici deux cents ans. Aurait-il envie de recommencer, en assassinant Matsu Danjô ? Mais non, il est dévoué seulement au nô, et si son clan l'a envoyé au festival du Fanion d'Or, c'est pour la gloire et la reconnaissance... Si seulement on le laissait jouer cette pièce ancienne, si peu connue, écrite pour seigneur Lune, où il n'y a pas une seule parole de toute la représentation...
[Au MJ : il est recommandé de dire au joueur qui voudrait ce PJ qu'il y réfléchisse à deux fois. Pour plus d'infos, lire les spoilers dans l'annexe II.]
Le poète : Isawa Kimiko
Tous ceux qui voient la jeune Isawa Kimiko, dix-sept ans, ont envie de l'envie Kimiko-kun, de s'adresser à elle comme à une petite enfant charmante. C'est vrai qu'elle ressemble à une jolie poupée, Kimiko-chan. Elle vient de passer son gempukku et elle semble rayonnant comme un rayon de soleil printanier. On a peine à croire qu'une jeune femme si douce et charmante puisse exister, après la guerre qui a ravagé l'Empire. Et pourtant, si, elle est là, avec son teint frais, sa voix charmante. Kimiko-chan est une shugenja adepte de l'Eau, qui ne demande qu'à aider les gens. Elle est également élève de l'école d'illusion de la famille Isawa. Elle peut faire apparaître à son gré des phénix, des licornes, des créatures merveilleuses, qui disparaissent en un instant, le temps qu'elle ait son petit rire qui fait fondre les coeurs.
Qui pourrait vouloir du mal à une personne si charmante ? Elle semble voler légérement au-dessus de la réalité, comme si les mauvaises choses s'évanouissaient à son contact. Malheureusement, à ce festival, il y en a une, de mauvaise chose, qui est un peu plus coriace que les autres, et qui s'en va difficilement une fois qu'elle vous a tâché...
Le magistrat : Doji Yakamochi
Yakamochi a vingt ans. C’est un jeune magistrat, qui a combattu à la guerre, mais à l’écart des grandes batailles. Il s’est illustré lors de quelques escarmouches contre des pillards du clan de la Mante. Lui pense que les dieux ont voulu le garder en vie pour défendre le droit impérial.
Il pense qu’après la guerre, il est grand temps de rétablir l’ordre dans l’Empire. Il sait que les Licornes ont envoyé partout des magistrats de la famille Ide pour faire respecter la loi, mais il entend montrer que l’Empire n’a pas besoin que ces barbares parlent au nom de Toturi. C’est au clan de la Grue d’assister l’Empereur, pas à d’autres, surtout des nomades braillards sortis de leur désert.
Yakamochi vient à ce festival parce qu’il y a été invité. Et c’est bien normal, car sa famille est réputée, et que les Lions se déshonoreraient en oubliant de lui envoyer un carton d’invitation. Et il entend bien être assis dans les premiers rangs des pièces de nô. Bien sûr, ces pièces au sujet abscons, qui durent parfois une après-midi entière, sont incompréhensibles. Mais ce qui compte, c’est d’être vu de toute la salle. C’est comme ça que ce magistrat conçoit la vie.
En effet, Yakamochi a toujours vécu dans le luxe des palais et des jardins de son clan. Il est raffiné, il aime faire des caprices, s’intéresser aux ragots, aux intrigues amoureuses et se mêler ce qui ne le regarde pas. Et en tant que Magistrat, il devient intransigeant et n’aime pas être contredit. Les gens de sa famille pensent donc que c’est un jeune homme bien comme il faut. Les samuraï des autres clans penseront que c’est un jeune coq prétentieux, qui aurait besoin d’une petite leçon de vie pour en rabattre.
Le jour où il laissera des plumes face à plus fort que lui, il aura fait un premier pas sur le chemin de la sagesse. Bénis soient les dieux, ce festival pourrait bien en être l’occasion…
Le voyageur : Iuchi Tchen-Jen
Tchen-Jen est né sur les frontières ouest du clan de la Licorne, dans un pays dont on ne sait guère s’il appartient encore à l’Empire ou déjà aux Sables Brûlants. Il a appris à chevaucher en même temps qu’il apprenait à marcher, et il a su lire dans les étoiles avant de lire sur les parchemins. Il manie aussi bien l’épée gaijin que le sabre, et il parle le Rokugani avec un accent à couper au no-daichi. Pour les samuraï hors de son clan, il passerait pour un barbare complet, s’il n’était pas doué d’un véritable talent de musicien et conteur.
Tchen-Jen a appris de ses parents les légendes des terres et des peuples lointains, et la musique de pays ravagés par le soleil ou emprisonnés dans la glace. Mais il a appris aussi à jouer du biwa aussi bien qu’un puriste de la famille Isawa, et il est capable de mémoriser rapidement des textes très longs.
Son clan l’a envoyé au festival pour prouver la valeur de la culture Licorne. Il sait qu’il aura en face de lui de grands bardes de la famille Ikoma, des orateurs et des conteurs du clan de la Grue, mais il a confiance en ses moyens. Il espère surprendre tous ces gens de l’Est, en leur en remontrant en termes de pureté de l’expression et d’habileté de la parole, sur leur propre terrain.
Mais même pour un demi-gaijin comme lui, il reste bien des choses à apprendre de Rokugan, et face à ce qui va arriver, il ne sera pas mieux préparé que les autres samuraï…