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Episodes
#1
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CHAPITRE 1 : LA LÉGENDE DU MOINE FOU

Episode 1 : L'écurie
Un ingénieur Crabe est assassiné sur les terres de l'ambassade Licorne...

Episode 2 : Le moine fou
Découverte d'une conspiration derrière l'assassin de l'ingénieur...

Episode 3 : La toile de l'araignée
Un senseï de l'Araignée met les magistrats sur la piste du coupable...

Episode 4 : Deux propositions
... qu'on ne peut pas refuser...

Episode 5 : Le port des merveilles
Sur une île lointaine, découverte de la société secrète du Moine Fou...

Épilogue : Pire que la mort
Le senseï Yugure dévoile enfin ce qu'il sait...

*

CHAPITRE 2 : LE RETOUR DE LA MORT ROUGE

Prologue : Harmonie
Genichi veut engager nos héros dans la magistrature...

Episode 1 : Le sang de la lune
Les Poings de Justice attaquent Bakufu...

Episode 2 : Pour qui sonnera le glas
Bakufu attaque les Poings de Justice...

Episode 3 : Compassion
La défaite des Usagi contre l'Harmonie...

Episode 4 : Le prince des îles perdues
Expédition dans les sept mers...

Episode 5 : Au pays des brumes
A travers la tempête, puis séjour à Dunwall...

Epilogue : Les yeux de la lune
Guerre contre les esclavagistes Thranois...

*

CHAPITRE 3 : MENACES A L'OUEST

Prologue : L'esprit du kenshinzen
Nos héros se recueillent sur la tombe d'un magistrat d'Emeraude...

Episode 1 : Les montagnes du crépuscule
Départ vers la frontière ouest de l'Empire...

Episode 2 : La vengeance de Kohei
Il y a deux cent ans, un magistrat Licorne cherchait à venger son ami...

Episode 3 : Le désert de l'aurore
A la recherche d'un vieux manuscrit...

Episode 4 : L'appel des esprits
Les derniers doutes de nos héros sont levés...

Episode 5 : La piste des barbares
Les Ujik ont des complices dans Rokugan. Expédition dans Shinomen...

Épilogue : Le sable et le sang
Le vol du codex de l'aurore...

*

CHAPITRE 4 : LE CODEX DE L'AURORE

Prologue : Le culte du soleil
Feiyan en apprend plus sur le Guide...

Episode 1 : Les trois brigands
Le plus malin n'est pas celui qu'on croit...

Episode 2 : La piste des moines
Le trajet va plus vite en chemin de fer...

Episode 3 : Le toit du monde
Combat contre les moines qui ont enlevé les parchemins...

Episode 4 : La colère de Feiyan
L'Harmonie attaque les Ujik-Haï...

Episode 5 : Le conseiller
Nos héros sont décorés pour leurs exploits...

Epilogue : Les espions
Nos héros partent chercher des informations sur l'Emeraude...

*

CHAPITRE 5 : LES ESPIONS QUI PARTAIENT DANS LE FROID

Prologue : La tour astronomique
Nos héros intègrent les services du renseignement extérieur...

Episode 1 : Pénitence
Nos héros partent dans l'Emeraude et y font une retraite spirituelle...

Episode 2 : Le carnet
Nos héros recherchent un ingénieur Thranois disparu...

Episode 3 : La fiancée de Tesla
Nos héros exfiltrent la fiancée hors de la Cité des Apparences...

Episode 4 : La maison de glace
Nos héros infiltrent le camp où Tesla est retenu prisonnier...

Episode 5 : Le fossoyeur
Mort et résurrection de l'ingénieur Tesla...

Epilogue : La machine à orichalque
Comment Tesla s'échappe grâce à une troupe de théâtre...

*

CHAPITRE 6 : LA PERLE DU DÉSERT

Prologue : Le secret de l'ambassadeur
Dastan poursuit un diplomate Phénix qui a des choses à cacher...

Episode 1 : La forêt des rêveurs
Mission d'infiltration dans la Brume...

Episode 2 : Le sang de Shilah
Nos héros découvrent Medinat Al-Salaam

Episode 3 : La folie d'un homme...
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#2
[Image: pmGjo9O.png]

L'ambassade des Licornes auprès de l'Harmonie est située en-dehors de la ville de Bakufu, sur de grands champs où le clan peut entraîner ses chevaux. Un soir d'orage, la foudre tombe sur le toit de l'écurie des montures Utaku, et met le feu au bâtiment.
Les Licornes se précipitent pour sortir les chevaux. Utaku Feiyan manque alors de trébucher sur un corps étendu par terre. On sort l'homme de l'écurie. Il est mort. Il porte le mon des ingénieurs de la famille Kaiu.

Arrive alors le magistrat Tsuruchi Sarutobi, qui poursuivait un bandit qui sévit dans la région. Ce bandit a réussi à s'échapper, et selon toute vraisemblance, il poursuivait l'ingénieur dans la forêt, en pleine nuit. Or, le bandit en question a tué sa victime à presque cent mètres de distance, d'un coup de fusil qu'il a pu ajuster au moment où la foudre a illuminé l'écurie où l'ingénieur s'apprêtait à entrer. Parfois, le karma est vraiment mauvais...

La situation est des plus embarrassantes pour les Licornes, car l'ingénieur, Kaiu Kuraï, a été tué sur leurs terres. Ils se voient donc obligés d'accueillir toute une délégation de la famille Kaiu pour honorer le mort.
Le magistrat Miya Genichi arrive à son tour pour apaiser la situation. C'est lui qui a engagé Sarutobi pour retrouver le bandit. Il accepte aussi qu'Utaku Feiyan participe à l'enquête, pour laver l'honneur de son clan auprès des Crabes.

Le bandit disposait d'une cache dans une cabane forestière, quelque part entre le chantier du chemin de fer et les terres de l'ambassade Licorne. Dans cette cache, une boîte métallique contenant du matériel militaire (canif, corde, miroir etc. : le nécessaire du soldat) et du matériel de crochetage. Le mon gravé sur la boîte a été gratté et est illisible, mais le bandit a oublié d'effacer un insigne sur le couteau : le mon de la famille Kosuga, autrement dit la Tortue, l'armée du Guide. Le bandit est-il un ancien soldat, ou a-t-il volé ce matériel ?

En interrogeant les collègues de l'ingénieur, Feiyan en apprend plus sur la victime, Kaiu Kuraï. Il était ingénieur topographe, en charge du nivellement du terrain du chemin de fer. Il travaillait mal, commettait des erreurs de débutant, et ces derniers mois, les incidents se multipliaient. On peut croire un temps au mauvais œil, mais cela devenait trop... Pour tout dire, sa mort est un soulagement. Les autres ingénieurs sont aussi bien contents de ne plus voir le sinistre rônin qui travaillait pour Kuraï.

Or, un complice du bandit a été arrêté la nuit précédente. Ce complice révèle que le rônin en question se nomme Torii. Il travaillait pour le compte de l'ingénieur Kuraï, pour la sécurité du chantier du chemin de fer. Mais en même temps, Torii exerçait un chantage sur Kuraï. De quelle nature ? Sarutobi l'apprend en enquêtant dans le Monde Flottant : Kuraï, célibataire et sans enfants, fréquentait une maison de plaisir où il a fait un enfant à une servante. Depuis, il envoyait régulièrement de l'argent à la mère.
Torii menaçait de tout révéler, ce qui aurait gravement nui à Kuraï et à la famille Kaiu en général, surtout sur un chantier aussi important que le chemin de fer, le grand projet du Guide Radieux. En pleine nuit, Torii est venu poser un ultimatum à Kuraï, qui s'est enfui à travers la forêt, a vu un bâtiment dans lequel il voulait trouver refuge. Mais Osano-Wo, divinité du Tonnerre, avait décidé que cette écurie serait son tombeau...

Depuis des mois, Torii avait demandé à Kuraï de retarder, voire de saboter le chemin de fer. L'ingénieur avait donc provoqué du sabotage de matériel, des éboulis et même des glissements de terrains qui auraient pu coûter la vie à des ouvriers. Le chantage de Torii se faisait toujours plus dur, et à terme, il aurait réuni des explosifs pour commettre un attentat lors de la visite d'officiels sur le chantier.
Quels étaient les motifs de Torii ? Menait-il cette vengeance seule, ou avait-il un commanditaire ?

Dans le Monde Flottant, Sarutobi retrouve la servante qui a accouché de l'enfant de Kuraï il y a quatre mois. Kuraï envoyait de l'argent, ainsi que des petits jouets qu'il fabriquait lui-même. Le magistrat demande à les voir : des petits animaux en bois, dont une tortue et... une araignée.
Sombre présage : le clan de l'Araignée constitue le méchant idéal de toute intrigue ! De plus, dans Bakufu, tout le monde connaît le dojo du Souffle Retenu, où un ancien magistrat de la Cité des Mensonges, Daigotsu Yugure, enseigne le tir au pistolet comme une voie vers l'Eveil. Ou la sagesse à la mode Araignée...
De là à penser que les Araignées ont dirigé la vendetta de Torii contre le chantier... Qui d'autre que le senseï Yugure aurait pu entraîner un homme pour un tir à longue portée, la nuit par temps d'orage ?

L'enquête se poursuit, et confirme que Torii a appartenu au clan de la Tortue. Sarutobi demande à ses camarades du clan de la Guêpe de l'aider à trouver, parmi les fichiers criminels, un individu connu pour son adresse au fusil. Le magistrat Miya, qui entend chaque jour le rapport de Sarutobi et Feiyan, découvre l'ampleur du crime qui s'est commis, et qui menace encore. Mais il ne croit pas du tout que les Araignées soient derrière les crimes de Torii. Le clan de l'Araignée n'est pas opposé au chemin de fer : ils seraient même trop heureux que le train relie leurs grandes cités au reste de l'Empire. Idéal pour exporter aux quatre coins de Rokugan leurs fameuses "herbes médicinales"...
Pour cette fois, on ne pourra pas compter sur eux pour jouer les coupables tout trouvés.

De son côté, le chef de l'ambassade Licorne, Moto Kohei, a toujours le mort sur les bras, si l'on peut dire. Pour accélérer les recherches, il écrit à l'armée de la Tortue, pour demander, de daimyo à daimyo, un entretien afin d'avoir plus d'informations sur cet ancien soldat, Torii. Il charge Feiyan de porter la lettre à l'ambassade Crabe. Au culot, Feiyan demande une réponse urgente à sa lettre, et cela paye : elle est reçue dans une aile du palais du Guide, où un officier de la Tortue lui raconte la vérité sur Torii. Ce dernier faisait partie des éclaireurs et tireurs d'élite chargés d'abattre des onis. Des missions particulièrement dangereuses. Torii était un soldat courageux, mais souvent téméraire. Du fait de ses brillants états de service, les Tortues voulaient lui obtenir une place au dojo de l'Araignée, afin de parfaire sa maîtrise du tir. Une demande prestigieuse, pour laquelle les Tortues avaient contracté d'importants services auprès du clan de l'Araignée.

Or, le passage de Torii au dojo fut de courte durée : le senseï Yugure fut rapidement mécontent de son élève, qu'il jugeait indigne de son enseignement. Connu pour son peu de courtoisie, Yugure renvoya sèchement Torii. Humilié, ce dernier tomba dans la boisson. Il refit quelques missions, durant lesquelles il mit en danger la vie de ses camarades, et bientôt, ses supérieurs n'eurent d'autre choix que de le dégrader. Renvoyé, Torii devint un rônin. Un temps, il fit partie d'un groupe de bandits qui opérait aux confins des terres de l'Harmonie, des Renards et des Lièvres. Puis il trouva cette place auprès de Kuraï, pour le servir et surtout le faire chanter.
Reste maintenant à savoir s'il travaillait seul ou s'il y a d'autres ennemis de l'Harmonie derrière lui.
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#3
[Image: wl7R5PR.png]

Après l'enterrement de l'ingénieur Kaiu Kuraï, les Crabes demandent aux Otaku de patrouiller en avant du chantier du chemin de fer. Façon pour les Licornes de solder leur dette envers eux.
Kohei envoie les cinq Otaku se montrer et faire une patrouille de reconnaissance. Sarutobi et un Guêpe plus âgé, habitué à chasser dans cette région, se joignent à eux.
Du haut d'une colline, font le point sur la situation :
- à l'ouest, le clan du Lièvre, opposé au chemin de fer qui traverserait leurs terres, et qui est soupçonné de sabotages
- au sud, les Moineaux, soutiens de l'Harmonie
- au nord, les forêts du clan du Renard, pas concernés par l'actuel tracé, en mauvais termes avec leurs voisins du Lièvre

Sarutobi se sent d'aller en découdre illico avec les Lièvres. Choquée par sa brutalité, et par le manque de réactions de ses soeurs Otaku, Feiyan part en avance, le temps de se calmer. Son cheval se cabre soudain, devant un renard qui détale. Le guide Guêpe trouve cela étrange et demande à Sarutobi de le suivre dans la forêt. Le vieux Guêpe a compris que le renard est un messager, envoyé par le clan du Renard pour les inviter plus loin dans la forêt. Sarutobi suit le renard, pendant que le Guêpe va chercher Feiyan.
On se retrouve plus au nord, dans une clairière où campent une dizaine d'éclaireurs Renard, dont le shugenja qui a envoyé l'animal.
Les Renards ne voulaient pas approcher des terres de leurs ennemis Lièvres.
Point sur la situation :
- Les Renards ont vu beaucoup d'agitation. Vers le grand ouest, chez les Lièvres, puis dans le (pseudo) clan du Loup, beaucoup de paysans ont commencé à s'armer
- Dans les forêts près de Shinomen, des bandits rôdent. On parle d'un personnage légendaire, le Moine Fou, sorte de croque-mitaine. Des arbres ont été marqués à la peinture. Des paysans ont été aperçus, et enrôlés parmi une bande de ce Moine Fou, sorte d'illuminé qui fait peur et qui promet monts et merveilles à ceux qui combattent pour lui.
Sarutobi montre le portrait de Torii aux Renards, qui ne le reconnaissent pas.

Intrigué, Feiyan et Sarutobi demandent à voir ces arbres. Font le tour de plusieurs arbres. Ces signes peuvent-ils être réunis ? Signifient-ils qqch ensemble ? Un Renard donne une copie de tous les signes relevés, qui ne semblent pas constituer un langage.
Suractif, Sarutobi étudie mieux les arbres, et aperçoit d'autres signes sur chacun, mais gravés au canif !
Il faut tout reprendre !
On relève ces nouveaux signes. Cela rappelle qqch à Feiyan : un langage gaijin. Elle l'a déjà vu sur des écriteaux de marchands gaijins près du port, quand elle était allée faire les boutiques. Il faut retourner à Bakufu pour trouver qq1 qui puisse déchiffrer tout cela.
Après une nuit chez les Renards, retour à l'ambassade Licorne.

*

Passage au Nid, où on discute avec la fille de Sarutobi. A dix ans, elle est très sérieuse et veut faire des études puis travailler dans l'administration de l'Harmonie. S. va discuter avec la Reine pour savoir où trouver des écritures gaijins. Elle lui recommande un salon de tatouage sur le port. Donc un repaire de yakuzas. Discussion avec la Reine sur le progrès, la conquête de l'ouest par le chemin de fer... S. se sent dépassé : avec le développement de l'Harmonie et l'avancée de la civilisation, n'est-ce pas la fin des chasseurs de primes comme lui, qui courent après des gredins dans la forêt ?... Ne va-t-il pas être mis au placard ?
Sa fille veut contribuer à une cité où les gens ne voudront plus devenir des bandits.

Sarutobi part sur le port pour enquêter. Salon de tatouage. (Comment a t-il trouvé cette adresse ? Par la police du port ?) Il discute avec le patron du salon quand un gamin s'enfuit. S. lui court après et l'attrape au sortir d'une ruelle : corde à linge ! L'emmène pour l'interroger.
Le gamin, un mousse, a été approché un soir qu'il était saoul. On l'a fait boire, et on l'a payé pour peindre des signes sur quatre portes de maisons des ruelles du port. Ignorait de quoi il s'agissait vraiment, croyait que c'était juste une blague. Parmi les hommes, le gamin reconnaît Torii. Après cela, une vieille femme a été assassinée chez elle.
S. enquête sur les trois autres personnes : il les interroge d'abord, puis dit à la police du port de les arrêter et de les envoyer au Nid. S. soupçonne que Torii a voulu faire pression sur d'anciens complices pour les "réveiller" et les obliger à revenir dans le groupe du "Moine Fou". En effet, la vieille a été assassinée mais les trois autres ont réchappé. Après une nuit d'interrogatoire :
- Un artisan retraité s'est chargé il y a dix ans d'exfiltrer des gens hors de Bakufu, pour qu'ils partent par la mer sur les îles de la Mante et ailleurs. Torii lui a demandé cette fois-ci de faire rentrer du monde. Des gaillards dangereux, armés, des pirates, corsaires etc. Le retraité se voyait passer une retraite tranquille, mais maintenant qu'il a dû balancer aux Guêpes des noms et des complices, sa vie à Bakufu semble compromise.
- Le deuxième est un cordonnier. Il a travaillé sur les navires pour réparer les cordages et a beaucoup bourlingué avant de s'établir à Bakufu. Lui connaissait les endroits où recruter les gaillards dangereux : tavernes mal fréquentées, îles discrètes dans des zones de tempêtes etc.
- Le troisième est un marin, et il s'est chargé il y a dix ans de faire sortir des gens de Bakufu pour les faire entrer dans les terres. C'est cela ça que Torii lui a demandé de refaire.
Il ressort que la vieille femme a travaillé dans la fausse monnaie, lorsque, il y a dix ans, la monnaie papier a commencé à se développer dans Bakufu. Pourquoi a-t-elle été tuée ? Les versions divergent : parce qu'elle menaçait de crier ? pour lui voler son argent ? pour la faire taire par sécurité ?

De son côté, Feiyan va en bibliothèque se renseigner sur ces codes mystérieux sur les arbres. Accompagnée de la fille de S., elle va à la prestigieuse bibliothèque de l'université et découvre l'auteur d'un livre sur les codes maritimes : un ancien chirurgien Daidoji, qui a travaillé sur les navires. Elle demande aussi à se renseigner sur le Moine Fou. Elle trouve un livre de mythes et légendes, mais dont certaines pages ont été arrachées. Elle voit que la dernière personne à l'avoir emprunté est un Araignée. Elle retient le nom, et garde dans un coin de sa tête le nom du chirurgien. Le code qu'il a compilé était international, compréhensible par les Rokuganis et les gaijins, la plupart des marins illettrés. Système simplifié.

Feiyan se renseigne auprès de l'assistant de l'ambassadeur sur ce Daigotsu "John Doe" : c'est en fait un alias habituellement utilisé par les Araignées : quand ils veulent rencontrer la femme d'un autre, opérer une tractation secrète, tromper des enquêteurs etc.

Le code tracé sur les arbres dans la forêt était donc destiné à tous ces mercenaires que Torii & cie veulent faire entrer dans Rokugan, pour que ces hommes de la mer se repèrent dans la forêt. Inquiétude : cela veut dire que le groupe du Moine Fou prépare une véritable subversion de l'intérieur, avec non seulement des paysans, mais surtout de véritables soldats, prêts à attaquer Bakufu.

On fait le point au restaurant avec le magistrat Miya, qui commence à sentir que cette affaire lui pèse lourd sur les péaules : il va falloir organiser une battue dans toute l'Harmonie contre cette armée infiltrée. Du port de Bakufu jusque dans les terres en direction de l'ouest sauvage et des terres du Loup, et dans les forêts des Renards, aux abords de Shinomen.

Feiyan déjeune le lendemain avec quelques femmes fonctionnaires de l'administration de l'Harmonie, et retrouve le Phénix qui a le béguin pour elle. Elle lui demande de l'emmener dans une librairie où elle pourrait trouver ce livre de mythes et légendes, "pour ses parents". Le Phénix l'emmène et quand il demande le livre, la libraire confuse, lui amène. Feiyan s'aperçoit tout de suite qu'il manque des pages et par la fenêtre, voit un Araignée qui s'en va. F. s'en va précipitamment et rattrape le Daigotsu, qui est en train de déchirer les pages et de les jeter depuis un pont dans un canal. Elle lui demande des explications : il est dangereux d'oublier le passé. L'Araignée ne nie rien, mais explique que son clan préfère oublier le passé.

F. retourne voir le Phénix et s'excuse maladroitement. Se sent déshonorée d'avoir menti, et mal surtout. Le Phénix, froidement, la raccompagne en cette fin de journée au funiculaire. Ils sont suivis par des hommes de l'Araignée. En sens inverse, arrivent des magistrats Miya ; les Araignées disparaissent par la première ruelle.

Le lendemain, déjeuner avec le magistrat Miya au restaurant du port. Il écoute les derniers développements de l'affaire. Puis il offre un exemplaire complet du livre de mythes et légendes à Feiyan. Il raconte ensuite ce qu'il sait sur le Moine Fou :
Il y a dix ans, des révoltes paysannes ont éclaté contre les impôts (les Kimonos Jaunes !) Les paysans ont commencé à s'armer et à développer un art martial. Il s'est avéré qu'ils l'avaient appris grâce aux moines de l'Eglise de Shinsei, dont ceux-ci se servent contre les bandits. Ces paysans se sont organisés comme une armée, et se sont trouvé un nom : les Poings de Justice.
L'Eglise de Shinsei a été accusée d'activités subversives contre l'Harmonie par le Guide. Et comme ils étaient désormais considérés comme armés, ils étaient donc des soldats en guerre. Des répressions ont eu lieu contre les temples de l'Eglise, et le Shinseisme a été interdit dans Bakufu. Des combats ont eu lieu dans la ville. Les moines ont été expulsés. Ils ont trouvé des passeurs pour quitter la ville... dont les complices arrêtés par Sarutobi dans le port. Des moines sont partis par la mer, d'autres par la terre. Les magistrats Miya ont traqué les passeurs qui ont permis aux moines de s'échapper. C'est à cette époque que la légende du Moine Fou a commencé à circuler : le Moine Fou reviendrait un jour se venger de cette répression contre l'Eglise de Shinsei.
Les magistrats ont arrêté plusieurs moines dangereux, mais ont fermé les yeux sur les passeurs qui ont permis à des moines plus inoffensifs de fuir.
Depuis, le shinseisme est juste toléré discrètement dans l'Harmonie.
Et le groupe de Torii est sûrement financé en sous-main par le "nord" = le trône d'Emeraude = l'Empereur. Sinon impossible qu'une organisation pareille se mette sur pied.

Et aujourd'hui, Torii et ses complices sont prêts à rejouer le retour du Moine Fou. Feiyan et Sarutobi sont impatients de retourner dans la forêt et d'affronter pour de bon l'armée des insurgés.
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#4
[Image: TKRGfI0.jpg]

Deux jours après la dernière fois.

3h du matin : un coup de feu réveille Feiyan. Est-ce qu'on attaque l'ambassade Licorne ?
Non, le coup a été tiré dans Bakufu. Depuis l'étage de l'ambassade, on a une vue sur la rive nord de la ville. Pas d'incendie, mais de l'agitation du côté du dojo du Souffle Retenu et sur le quartier du Levant, au bord de la plage. Feiyan se prépare et descend sur la plage à cheval, avec deux de ses Soeurs. Des jeunes samouraïs qui faisaient la fête de nuit ont replié en vitesse et courent vers la ville.
Un peu plus loin, une barque s'éloigne vers un navire au large. Un homme qui courait vers la barque est abattu d'une flèche dans le dos. Feiyan aperçoit une silhouette habillée en noir, qui a tiré depuis les remparts.
Feiyan galope vers les remparts du Levant, monte les escaliers et galope dans les rues étroites du quartier chic (le Saint-Tropez de Bakufu). Encore un mort dans la rue, pas un samouraï, tué d'une flèche dans le dos. Et un troisième non loin du dojo du Souffle Retenu : Feiyan a le temps de le voir se faire abattre à l'arme blanche. Puis elle a juste le temps d'apercevoir deux bushis de l'Araignée qui rentrent dans le dojo.
La police du quartier lui apprend qu'il y a eu au moins un coup de feu de tiré sur le dojo, peut-être plusieurs. Feiyan rentre se coucher.

3h30 : deux samouraïs Miya réveillent Sarutobi à la demande de Miya Genichi. Il est attendu devant le dojo de l'Araignée. Quand il arrive, il apprend que Genichi va s'entretenir avec le senseï Yugure, et que cela va prendre du temps. S apprend aussi la cavalcade de Feiyan dans la ville. Il commence son enquête. Il retrouve l'endroit d'où on a tiré : un toit qui donne directement sur les jardins du dojo. De là, avec un fusil, le tireur pouvait atteindre quelqu'un dans le jardin, peut-être quelqu'un dans les bâtiments. Les Araignées ont répliqué d'au moins deux tirs : un impact de balle sur une tuile, et le tireur lui-même a été atteint. Des traces de sang. Il est parti par les toits, est descendu, et la piste du sang s'arrête dans les rues.
Dans les rues du Levant, Sarutobi aperçoit deux hommes en noir qui rôdent. S leur court après, quand il est bousculé par une mère qui porte ses deux enfants, qui a réussi à sortir de chez elle. Un vieillard sort aussi du bâtiment. S, en avance sur la police du Levant, prend ses précautions pour entrer dans la maison : à l'intérieur, une grande table renversée, et les halètements d'un homme caché derrière, aux abois. Du sang. S lui dit de sortir, mais l'homme se tire une balle dans la bouche.
Enquête sur son corps : il a un fusil, il est en habits de fête (pas une tenue pour aller tirer sur un dojo en pleine nuit !), et dans sa main ensanglantée, il serre un papier où il a écrit : "Le Moine Fou l'a ordonné". S garde le papier.
Il apprend ensuite que l'homme est un marin et commerçant de la Mante, Yoritomo Gusei.

6h : Miya Genichi ressort du dojo de l'Araignée, après un entretien qu'on devine difficile avec le senseï Yugure. S le retrouve dans une maison de thé. Après ses exercices matinaux, Feiyan arrive. Genichi fait venir le barbier et pendant qu'on le rase, écoute le compte-rendu de ses deux assistants. Comme on a attaqué le dojo de l'Araignée, ceux-ci ont répliqué en envoyant leurs hommes en noir exécuter les assaillants. Comment leur en vouloir ?
Alors que S termine son compte-rendu, on vient dire que deux magistrats de la Guêpe l'attendent à l'entrée. Dans la nuit, après son départ, on lui a envoyé un message attaché à une pierre :
"Vous trouveré le cors du marain a la plage des cormoran".
S s'y rend avec ses deux camarades Guêpe. Une plage plus au nord que la plage où les Utaku s'entraînent. Là, S trouve le corps du Marin mangé par les crabes. Le Marin était le passeur qui a fait sortir des moines de Bakufu il y a dix ans, et qui venait d'être contacté par le groupe du Moine Fou pour faire entrer des mercenaires sur les terres de l'Harmonie. Le Marin a-t-il été éliminé par Torii et ses complices ?
Sur la plage, des caisses de contrebandes destinées aux Yasuki.

*

11h : S revient à la maison de thé faire son rapport. Genichi est fâché de son entretien avec le senseï Yugure : non seulement ce dernier n'a rien dit sur les assaillants, mais en plus, Genichi pense qu'il s'est payé sa tête. G dit à Sarutobi qu'il faudrait arrêter les deux autres passeurs d'hommes. S en a surtout après le cordonnier, celui qui recrutait les mercenaires dans les îles, car il le trouve trop tranquille pour être honnête. S dit qu'il va les faire surveiller, en attendant peut-être des les amener au nid.
S montre à Genichi le papier que le Yoritomo serrait dans sa main, et il lui donne un médaillon "porte-bonheur" trouvé sur le corps du Marin. Pas si porte-bonheur... Ce médaillon porte le symbole de l'église de Shinsei, interdite dans Bakufu comme tous les groupes religieux.

Genichi écrit une lettre de recommandation pour Feiyan : elle doit aller voir Wasu, le plus célèbre marchand (Yasuki) de la ville, pour qu'il dise où se trouve le repaire de clients à lui, les contrebandiers du ruban bleu.  Genichi serait évidemment fâché si Wasu prévenait ses "amis" avant que la magistrature n'aille les interroger.
S rentre au Nid, envoie des hommes surveiller le cordonnier et l'autre passeur, puis demande à deux Guêpes de chercher qui lui a envoyé le message anonyme la nuit dernière.

Feiyan arrive chez Wasu et s'entretient avec lui : elle lui fait lire la lettre du magistrat, et lui demande de but en blanc où se trouvent les contrebandiers du ruban bleu. Wasu en a la mâchoire qui se décroche ! Mais il donne l'adresse : une boutique d'articles pour marins, au sud du port des brumes.

F et S s'y rendent plus tard dans la journée. S charge deux collègues Guêpe de s'y rendre par un chemin détourné, pour attraper des contrebandiers qui voudraient s'enfuir.
En traversant les ruelles étroites qui mènent au port des brumes, F voit une femme tatouée, fumant avec un porte-cigarette, qui la dévisage, surprise, puis rentre dans sa boutique. F garde à l'idée d'aller la voir plus tard.
Boutique du ruban bleu : une échoppe adossée à un entrepôt. Les contrebandiers attendent les PJ, pas fiers et prêts à coopérer. Ils jurent qu'ils n'ont rien à voir avec ce meurtre. Ils connaissaient le Marin, car tout le monde se connaît sur le port des brumes. Mais ils l'ont trouvé alors qu'ils devaient récupérer de la marchandise arrivant par bateau. Affolés, ils sont partis en vitesse.
Quelque chose cloche : d'après ce que disent les etas qui ont examiné le corps du Marin, ce dernier a passé peu de temps dans l'eau. Or, il est arrivé sur la plage, rejeté par les vagues. Mais il n'a pas été jeté d'un bateau, les contrebandiers jurent qu'il n'y en avait pas. Il y avait leurs clients, mais plus loin. Les courants marins vont à cet endroit en direction du nord. Donc le Marin a pu être tué plus au sud, être transporté jusqu'à la plage des cormorans par les courants, et s'y échouer.
L'un des contrebandiers dit qu'il y a, au sud des Cormorans, une rivière souterraine qui sort au niveau de la plage et se jette dans la mer. Le Marin a pu être rejeté par cette rivière et être remonté vers le nord par les courants. Autre chose importante : le Marin a été tué d'un coup de lame, sûrement de katana.
Mais d'où vient cette rivière ? S part avec le contrebandier à la plage, pour remonter le trajet qu'a fait le corps du Marin.

*

A la plage des Cormorans, S retrouve la rivière souterraine qui sort. Avant de se jeter dans la mer, la rivière traverse les falaises au nord de l'ambassade Licorne. S remonte la falaise, la suit et de l'autre côté, dans les terres, voit la rivière qui ressort... près du chantier de défense des Licornes, à l'orée de la forêt. C'est là que Moto Kohei fait construire une tour de guet et ouvrir un sentier à travers la forêt.
S inspecte les abords de la rivière : il voit des branches coupées, des traces possibles de luttes.
Il demande à interroger les ouvriers. Le contre-maître du chantier intervient, dit que ce n'est pas possible de les soupçonner, bref fait barrage. Mais S sent qu'il cache des choses. Moto Kohei est appelé pour régler le conflit. Le maître de l'ambassade dit que si ça se trouve, une patrouille de nuit a abattu un rôdeur la nuit dernière. S sent que Kohei a un sac à vider. Il accepte son invitation à dormir à l'ambassade. La nourriture, et l'alcool !, sont bons, et comme cela, Kohei va passer une mauvaise nuit pour préparer ce qu'il aura à dire le lendemain.

Le même soir, Genichi fait venir Feiyan au palais Miya. Il prend des bushis avec lui, et ils partent dans un quartier paisible, dans l'ouest de la ville, derrière l'université. Ils entrent dans une grande demeure avec un beau portique, traversent le jardin et à l'intérieur, Feiyan comprend : ils sont reçus par un religieux !
- Il n'y a donc rien de sacré pour vous, magistrat ?
- Si, il y a des choses sacrées, répond calmement Genichi. Comme la préservation de l'Harmonie.
Les religieux sont interdits dans Bakufu, tolérés dans l'Harmonie, mais on voit que Genichi fermait les yeux sur cet endroit ; un temple est en effet caché dans cette grande propriété, et Feiyan comprend qu'une communauté religieuse y vit. Les hommes vont fouiller la maison et Genichi demande à Feiyan de fouiller le jardin.
Beau jardin zen. Feiyan trouve un cabanon d'outils, où manifestement un homme a dormi. Une sortie discrète par le mur arrière, qui donne accès à la rive du Fleuve Radieux. On peut aller discrètement du cabanon à la sortie secrète. Pas de traces de pas, mais l'endroit a été soigneusement ratissé et nettoyé. Donc, par la négative, c'est tout comme.
Feiyan vient faire son compte-rendu, et le père supérieur doit avouer : ils ont hébergé le Marin la nuit dernière. Il est venu à leur demande, car avec les révoltes qui grondent, les religieux craignent les persécutions comme il y a dix ans et ils ont demandé au Marin de les aider à quitter la ville. Le père dit que le Marin a dit qu'il allait retrouver ses contacts d'il y a dix ans. Mais le père ignore de qui il s'agit.
- C'est comme cela que vous protégez les enfants ? dit Genichi, en accueillant un tel personnage ?

Les magistrats repartent. Feiyan remonte à l'ambassade, où elle apprend que Sarutobi est invité à passer la nuit.
Le lendemain, S discute avec Kohei, et celui-ci lui propose de venir discuter dans son bureau. Il fait venir aussi Feiyan. Et à ce moment, Genichi se fait annoncer à la porte de l'ambassade.

*

Réunion dans le bureau de Kohei. Genichi :
- Bien, Kohei-san, nous allons reprendre une discussion commencée il y a dix ans...
Genichi rappelle qu'il y a dix ans, quand les religieux ont été interdits dans Bakufu, ils ont pu compter sur des habitants pour quitter la ville. L'Harmonie a poursuivi ceux qui avaient aidé les moines armés des Poings de Justice, mais avait fermé les yeux sur ceux qui avaient aidé les temples pacifiques à quitter la ville. Genichi ajoute que la compassion est une vertu importante pour les Licornes. Et enfin, que l'ambassade Licorne est construite sur des falaises, avec des tunnels auxquels on peut accéder par les caves. Il rappelle enfin que Kohei est seul maître de son domaine, qu'il a donc droit de justice, donc de vie et de mort sur quiconque s'y trouve. Et que le Marin n'était pas un samouraï. Tout ceci étant dit, Kohei avoue : le Marin est venu il y a dix ans pour que les Licornes aide des moines à s'exfiltrer. Au moment des persécutions, Kohei en a caché dans les caves du domaine.

Et la veille, le Marin est revenu, sur demande de l'église de Shinsei. Kohei aurait été prêt à accepter de nouveau, mais le Marin -sans doute lui-même menacé- s'est montré menaçant : il s'agissait de plus d'aider à faire sortir de Bakufu des mercenaires dont Kohei a bien compris qu'ils étaient des crapules.
Kohei avoue alors fièrement que c'est son honneur de soldat qui était attaqué, et que lorsqu'il était dans les Sables Brûlants, il n'aurait jamais toléré qu'on s'adresse à lui sur ce ton, encore moins qu'on le menace à demi-mots.

Genichi soupire :
- Nous ne vous ferons pas l'affront de vous demander si vous avez donné l'ordre à un de vos bushis ou si vous avez agi vous-même...
Mais la réponse ne fait pas de doute.
Genichi fait seulement le reproche à Kohei d'avoir éliminé un témoin potentiel dans une affaire importante. Kohei répond crânement que l'honneur passe avant la vérité.
Genichi repart, en invitant Sarutobi à rentrer avec lui.
Ecoeurée, Feiyan s'en va sans rien dire et, au lieu d'aller à l'entraînement avec ses Soeurs, part seule sur sa monture, sur la plage. Elle la pousse au galop pour décharger sa rage, et se lance dans une folle chevauchée. Elle revient deux heures plus tard, un peu calmée, mais pas prête à reparler tout de suite à Kohei.

*

En chemin, Genichi fait part de ses réflexions à Sarutobi : il a cru d'abord que le senseï Yugure se moquait de lui. Il lui a dit, d'un air sarcastique, que les assaillants du dojo agissaient peut-être pour un mari jaloux. Genichi confie que le senseï Yugure, veuf depuis plusieurs années avant sa retraite, est connu pour ses conquêtes dans Bakufu. Et si c'était une piste sérieuse, après tout ? Yugure n'est pas le genre d'homme à parler pour ne rien dire. Ancien haut magistrat de la Cité des Mensonges, il ne se raconte pas d'histoire, et il maîtrise mieux que quiconque l'art de faire passer un message sans en avoir l'air. Il est bien possible qu'il connaisse le coupable, et qu'il ait voulu aiguiller le magistrat.
Pourquoi ?
D'un part, Genichi est certain que Yugure, par orgueil, veut attraper Torii, son ancien élève, lui-même. Mais le commanditaire derrière est plus puissant : dans l'idée de Yugure, ce serait à la magistrature de s'en occuper.
Il va donc falloir fouiller le Monde Flottant pour retrouver quel mari jaloux pourrait en vouloir à mort à Yugure. Une enquête idéale pour Sarutobi ! Mais il faut que Feiyan vienne aussi. Elle doit apprendre à se familiariser avec tous les terrains, y compris les maisons de plaisirs.

Torii et sa bande sont des fanatiques. Endoctrinés par ce Moine Fou. Torii était un brillant soldat, mais qui n'a jamais eu son heure de gloire, que tout annonçait pourtant. Après son renvoi du dojo de Yugure, il a commencé à sombrer. Aujourd'hui, il attend sans doute son heure pour briller et se sacrifier, comme un samouraï... même au nom d'une cause pervertie.

Genichi ajoute une information : on a enquêté sur Yoritomo Gusei, le tireur du dojo, et on a appris que depuis quelques années, il fréquentait des cercles ésotériques et plus ou moins mystiques. Il a dû se laisser enrôler par le groupe du Moine Fou, et il s'est fait retourner le cerveau.
- Ah vous savez, répond Sarutobi, l'ésotérisme, ce n'est pas bon pour les Mantes...
Genichi éclate de rire. Comme si S. venait de dire : l'alcool n'est pas bon pour les nourrissons.

Dernière chose, et non des moindres : la question des financiers du Moine Fou. L'argent est quand même le nerf de la guerre. Or, les opérations que mènent Torii et ses complices coûtent cher. Qui finance ? On se doute bien que cela vient en partie du nord, d'Otosan-Uchi. Mais l'Emeraude utilise encore uniquement les kokus. De la monnaie repérable. Il est difficile de faire rentrer des caisses entières de kokus dans Bakufu. De plus, contrefaire les kokus de l'Harmonie est difficile.
Par contre, Bakufu a développé depuis dix ans le papier monnaie, les billets, qui sont bien plus durs à tracer. Genichi a donc la conviction qu'il y a un ou des commanditaires dans la ville elle-même. Y compris le mari cocu qui veut tuer Yugure. Mais sans doute d'autres. Qui sont-ils ?

Pour trouver le ou les commanditaires, Sarutobi a dans l'idée d'organiser une descente dans le quartier de Merenae. Ce sont ces gaijins qui ont importé la poudre explosive dans Rokugan. Et on sait qu'ils sont liés au groupe du Moine Fou. Qui finance les Merenae ? Sarutobi commence donc à organiser un plan.
Pour le moment, c'est relâche pour aujourd'hui et demain.
Sarutobi retourne voir le cordonnier, celui qui recrutait les mercenaires, et il le somme de nommer les complices Merenae.
- Oh ça va, ça vient, ils viennent, ils repartent, vous savez.
- Hé bien, tu vas me donner les noms de ceux qui sont en ville en ce moment.

*

Feiyan profite de sa journée libre pour retourner voir la femme tatouée sur le port. Une petite boutique de tatouage, avec un rideau de clochettes. Un marin est en train de se faire faire une encre sur l'épaule "à ma maman". La femme la reçoit poliment, mais un peu gênée, et l'emmène dans la pièce à côté, une petite cuisine. L'endroit est modeste mais propre. Elle se présente : Togashi Korimi.
Feiyan comprend rapidement que c'est une marginale. Elle habite dans cette bicoque de marin, loin de son ambassade, située à l'autre bout de la ville. Les Togashi ont la réputation d'être des moines excentriques, qui cherchent l'Illumination par toutes sortes de moyens. Quelle voie poursuit donc Korimi ? Elle a des tatouages d'éléments de la terre, ce qui explique qu'on ne doit pas l'embêter sur le port : elle doit avoir des pouvoirs surnaturels pour rosser les gêneurs !

Les deux femmes bavardent aimablement, puis on en vient au sujet principal. Korimi bredouille qu'elle s'en veut d'avoir dévisagé Feiyan, qu'elle l'a confondue avec quelqu'un qui lui ressemble et qu'elle a connu il y a quelques années. Or, qui cela pourrait être ? sinon la soeur de Feiyan, disparue dans des conditions peu claires -mais déshonorantes : elle serait partie brusquement avec un gaijin !

Korimi est aimable, mais on sent qu'elle a quelque chose qui ne tourne pas rond. Feiyan ne veut pas la brusquer : la Togashi fait tout pour paraître normale, mais on sent qu'elle doit faire un effort. Elle sert du thé exotique, Feiyan répond que c'est original (elle n'aime pas du tout), et Korimi se confond en excuses et promet de trouver un meilleur thé la prochaine fois. Une bonne occasion de se revoir !
Son assistant vient les interrompre pour dire que Juso, le voisin, veut un tatouage sur la fesse gauche. Korimi referme le rideau, et ne veut plus être dérangée ! Pour une fois qu'elle peut discuter avec une personne de qualité.

Alors que la discussion se termine, on entend tout un raffût dans le quartier, pas vraiment inhabituel, mais tout de même impressionnant : c'est la magistrature Guêpe qui descend dans le quartier de Merenae. Ca va chauffer ! Sarutobi fait coffrer quelques chefs gaijins, sur dénonciation du cordonnier et les fait emmener au Nid, pour qu'ils aient le temps de mijoter !

Sur le chemin du retour, Feiyan trouve le Phénix qui lui tourne autour, dans une des maisons de thé où il passe le plus clair de son temps. Fonctionnaire de son ambassade, à un poste assez mal défini, il a beaucoup de temps libre. Il peut fréquenter ses amis, parmi lesquels l'ambassadeur Licorne qui lui, derrière cette apparence de mondanité frivole, pense aussi à jouer le représentant de commerce pour son clan.
Feiyan lui propose de faire un bout de chemin avec lui. Ils s'excusent tous les deux pour la dernière fois, le Phénix pour avoir été trop froid, Feiyan pour avoir manqué de sincérité. De toute façon, c'est la faute des Araignées, au départ !
Ils se quittent bons amis, et en rentrant vers son ambassade, le Phénix sourit aux angeS.

*

Le surlendemain soir (pendant que les Merenae sont cuisinés à petit feu !), F et S descendent dans le Monde Flottant. Le but est de tâter le terrain pour enquêter sur les Araignées et les Scorpions. On joue en terrain hostile. Les Bayushi détestent et envient les Daigotsu, car ces derniers ont pris la tête du clan et ont changé son nom. Les Daigotsu sont donc plus Scorpions que les Scorpions, car ils se font même détester des Scorpions !
Sur indication de Genichi, ils trouvent une maison fréquentée par les Scorpions. Beaucoup viennent ici vider leur colère et leur amertume d'appartenir à un clan qui a pour rôle de se faire détester.
F et S trouvent un Scorpion qui est à part, et engagent la conversation avec lui. Mais même dans une soirée du Monde Flottant, le Scorpion ne se trahit pas et il parvient au contraire à tirer les vers du nez de Feiyan à propos du deshonneur de sa soeur. Nos héros ne ressortent pas gagnants !
Mais du moins ont-ils établi un premier contact.
F rentre en pousse-pousse, tandis que S finit la soirée au bras d'une fille, et prend un dernier verre à côté de Korimi, elle aussi bien éméchée. Discussion décousue de fin de soirée. Korimi s'en veut pour la soeur de Feiyan, qui était une fille bien et qui ne méritait pas... Le reste se perd dans l'alcool.
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#5
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Après la nuit au Monde Flottant, Sarutobi se renseigne sur les Merenae qui ont mijoté au Nid depuis la veille : parmi eux, un membre de la famille Cornejo, les spécialistes de la poudre explosive.
Les Merenae avaient une livraison de prévu pour des Lièvres et des Araignées.
Les Guêpes ont réussi à avoir l'heure et le lieu de la livraison.
Sarutobi pense tendre un piège et arrêter les Lièvres après la transaction, mais il préfère en parler d'abord à Genichi.

Feiyan est convoquée dans le bureau de Kohei. Sont présents Utaku Oda, le Maître des Ecuries, et Ide Benjiro, l'ambassadeur.
A cause de sa charge de magistrate sur l'assassinat de l'ingénieur Kaïu, Feiyan n'est plus aussi assidue à l'entraînement. Le Maître Utaku voudrait qu'elle revienne dans sa famille et qu'un autre Licorne, si nécessaire, soit envoyé pour la remplacer. L'ambassadeur Ide, au contraire, pense qu'il est prestigieux qu'une Utaku soit associée à la magistrature. Il est vital de retrouver l'assassin pour l'honneur du clan.
Moto Kohei est partagé : en tous les cas, un samouraï ne peut pas avoir deux charges à la fois. Il va donc falloir choisir. Mais Kohei voudrait l'avis de Miya Genichi.

Le midi, Sarutobi et Feiyan sont dans le bureau de Genichi et font leur rapport : la rencontre dans le Monde Flottant avec le courtisan Scorpion, Bayushi Ojun. Comment ce dernier a tiré les vers du nez.
Sarutobi explique son idée d'arrêter les trafiquants Lièvres, pour obtenir des informations sur les financements du Moine Fou.
Genichi est d'accord. Son collègue Miya Sekawa, en charge de la répression du trafic de poudre, sera aussi de l'opération, avec son assistant, Suzume Kiohage, un Moineau qui enquête depuis longtemps sur les Lièvres.
On sait que les Lièvres fournissent en poudre les Araignées, par qui ils sont soutenus depuis longtemps, mais aussi les Loups, ainsi que les Dragons, car les shugenjas Agasha cherchent le secret de fabrication de la poudre Cornejo.

Tous les clans ont droit d'acheter une certaine quantité de poudre par an, en passant par les Miya. Mais évidemment, il y a tout un marché noir pour en avoir plus.

Feiyan reçoit une lettre de Bayushi Ojun, le courtisan rencontré la veille : "Chère amie, j'ai été ravi de cette conversation avec vous. J'ai été touché par l'histoire de votre soeur. Il existe dans toutes les familles des gens déshonorables, mais après tout, nul n'est responsable des actes des autres. C'est pourquoi je serais enchanté de reparler avec vous très bientôt, dans un lieu plus digne d'une cavalière Utaku de votre rang.
Votre dévoué etc."

*

Feiyan se renseigne sur Ojun auprès de l'ambassadeur, Ide Benjiro. Elle déjeune d'abord avec l'ambassadeur et ses convives, qui ont leurs habitudes dans un restaurant du quartier du Levant. Feiyan se fait apprécier de tous. Le Phénix, Shiba Handen est là. Ses amis se moquent de lui pour le peu de travail qu'il a à faire à l'ambassade. Il y a aussi un Araignée, qui est toujours là pour faire du sarcasme. L'ambassadeur discute à voix basse avec trois jolies Grues qui gloussent et font les timides, alors qu'il leur décrit les parfums et tissus merveilleux que transportent les caravanes Licorne.
Après le déjeuner, Feiyan parle avec l'ambassadeur. Ce dernier lui dit que Bayushi Ojun est un intermédiaire, un intrigant, un informateur. Il sait beaucoup de choses et il rend des services, mais il n'est jamais anodin d'avoir une dette envers un Scorpion. Ojun travaille d'abord pour son clan. Cependant, l'ambassadeur assure que le clan de la Licorne sera derrière Feiyan : on ne laissera pas ce courtisan devenir trop "gourmand", on lui fera comprendre qu'il ne peut pas abuser de la situation. Même pour un Scorpion, il n'est pas bon de se mettre le clan de la Licorne à dos. Benjiro conseille donc à Feiyan de rester formelle dans son approche, de bien faire comprendre qu'elle rencontre Ojun pour l'enquête de la magistrature.

Pendant ce temps, Sarutobi part à la pêche aux infos dans le Monde Flottant. Il fait le tour des informateurs pour se renseigner sur le senseï Yugure. Il revient avec une révélation importante : Yugure a eu une maîtresse régulière il y a quelques années, une samouraï, à qui il a fait un enfant. Qui est cette femme ? Où est l'enfant ? Cela reste à découvrir.

Après une nouvelle discussion avec Genichi : Feiyan va devoir demander des informations à ce sujet à Ojun.

Le soir, coup de filet contre les Lièvres : Sarutobi dirige l'opération dans le Port des Brumes. Des ashigarus et des Guêpes arrêtent les Lièvres, avec l'aide du magistrat Moineau qui connaît bien les circuits de livraisons des Lièvres et des Merenae. On met les Lièvres à mijoter à leur tour au Nid.

Le même soir, Feiyan dîne avec Bayushi Ojun. Elle s'est fixée comme limite de ne rien révéler sur l'enquête de la magistrature. En revanche, elle sait qu'elle devra céder sur d'autres informations. L'ambassadeur la soutiendra. Discussion éprouvante avec Ojun, personnage retors et manipulateur, sous ses airs affables et charmeurs. Mais Feiyan ne se laisse pas faire, et parvient à obtenir une information cruciale d'Ojun. En échange, ce dernier requiert un entretien avec l'ambassadeur Licorne, qu'il réclame depuis longtemps. Feiyan estime s'en est être bien sortie. Et Feiyan repart avec la promesse qu'Ojun ira se renseigner sur le senseï Yugure.

Interrogatoire des Lièvres : ils fournissent de la poudre aux Scorpions. Le chef du trafic est Daigotsu Kappon, le responsable d'approvisionnement de l'ambassade Araignée.
Genichi félicite Sarutobi pour l'arrestation des Merenae et des Lièvres. Cette partie de l'enquête concernera davantage son collègue Miya Sekawa, car Genichi n'est pas chargé à lui seul de lutter contre tous les bandits de Bakufu ! Mais Sarutobi a bien travaillé et Suzume Kiohage a une dette envers lui.
Le magistrat Sekawa dit que son assistant Moineau descend du célèbre Suzume Mitsurugi. Kiohage est trop honoré qu'on mentionne son vénérable ancêtre, dont il est mille fois indigne ! Il invite Sarutobi et Feiyan à venir à Kyuden Suzume pour voir le monument pour Mitusurugi.

Sarutobi mijote déjà la suite de son plan : faire pression sur Daigotsu Kappon pour obtenir plus d'informations. Mais là, on marche sur des œufs, et même sur des grenades ! Il va falloir beaucoup de tact pour s'en prendre aux Araignées sans déclencher de représailles.

Le lendemain, Feiyan prend un thé avec Ojun et repart avec le nom de la maîtresse du senseï Yugure : Shosuro Hino, la femme de Shosuro Shoda, un acteur de nô. Yugure et Hino ont eu une liaison passionnée, la seule connue du senseï, qui sans cela, a eu des brèves aventures.
Yugure a été marié quand il était magistrat à la Cité des Mensonges. Sa femme est morte, puis Yugure a pris sa retraite en venant s'installer à Bakufu, où il a ouvert son dojo. Il n'avait jamais eu d'enfants... et Shoda non plus.
Feiyan ne soupçonnait pas ce passé tourmenté chez le digne et sévère Yugure. Mais Ojun lui affirme que tout le monde porte un masque, et que si l'on voyait ce que sont les samouraïs sans ce masque, l'Empire apparaîtrait sous un tout autre visage.

*

Feiyan fait son rapport à Genichi, qui veut qu'Ojun serve d'intermédiaire pour parler à Yugure. De cette façon, les choses garderont une tournure officieuse et discrète pour tout le monde. Feiyan recontacte donc le courtisan et attend de sa part des nouvelles de Yugure.

Celles-ci arrivent le lendemain : Ojun transmet de la part de Yugure une information qui a de quoi estomaquer. Si la magistrature de l'Harmonie retrouve son fils, Yugure livrera Torii ! Carrément !
Même Genichi a du mal à le croire. Mais il imagine mal Yugure faisant du bluff.
Il demande donc à F et S d'enquêter pour savoir où se trouve l'enfant. On sait déjà par Ojun qu'il n'est pas en ville. Il n'est pas élevé par ses parents.
Sarutobi part enquêter dans le Monde Flottant, remuer une nouvelle fois les informateurs parmi les serveurs, les cuisiniers etc.
Il apprend que l'enfant a été confié à la confrérie de Shinseï.

Pendant ce temps, Feiyan préfère aller voir Togashi Korimi. Elle se souvient que quand la Dragonne l'a vue pour la première fois, elle a confondu Feiyan avec quelqu'un d'autre... Or, qui cela pourrait bien être, sinon sa propre soeur, Utaku Xulian ?
Korimi se montre très accueillante. Feiyan la met à l'aise en lui demandant comment Korimi est arrivée là.
Korimi raconte que depuis quelques décennies, les Togashi ont engagé une révolutionnaire spirituelle majeure : un nouveau courant "matérialiste" est apparu. Pour ses membres, la voie de la sagesse ne se trouve plus dans la vie contemplative, tout en haut des montagnes éternelles du Dragon. Au contraire, l'adepte Togashi doit "descendre" vers les hommes ordinaires, se mêler à l'Empire, et trouver sa voie par des moyens inattendus. Le Togashi doit prendre part à la vie d'un Empire qui est en plein bouleversement. Il ne peut plus faire comme si on vivait selon les traditions d'avant le Jour des Tonnerres. Korimi se retrouve donc là, dans son échoppe sur le Port des Brumes, aussi loin qu'il est possible du monastère Togashi.
Feiyan trouve ces Dragons vraiment surprenants, déroutants au point de changer de philosophie du tout au tout ! Korimi a acheté cette boutique modeste, mais qui lui permet de subvenir à ses besoins. Dit-elle tout ? Ce n'est pas certain. Elle est sincère sur l'intention de départ : sortir des vieux monastères et ne pas passer sa vie en prières. Mais entre l'intention et le résultat, il y a tout un écart, et elle a dû arriver où elle est à la suite de péripéties. Car qui choisirait de vivre dans un quartier humide et modeste comme le Port des Brumes ? Elle a même pris ses distances avec l'ambassade du Dragon.

Korimi lui répond que Feiyan elle aussi est très loin de ses terres ancestrales. Un point commun entre les deux femmes. Feiyan dit qu'il n'y a rien de commun entre plaines de l'Ouest, sous le ciel immense, et les rues étroites de Bakufu où on peine parfois à apercevoir un coin de ciel. Puis Feiyan en arrive au sujet principal, toujours en étant aimable, pour mettre à l'aise son interlocutrice. Elle veut savoir avec qui Korimi a bien pu la confondre.
La Togashi ne tourne pas autour du pot : elle a bien confondu Feiyan avec sa soeur. Car Korimi a connu Xulian. Elles se sont rencontrées dans le Monde Flottant, l'une des rares fois où Xulian s'y est rendue. Elles ont sympathisé. Xulian était une femme vive, avenante, qui regrettait certes les plaines de l'Ouest, mais qui était ardente, passionnée. Puis, petit à petit, Korimi a senti que quelque chose n'allait pas chez Xulian. Quelque chose avec son clan. Elle ne l'a plus revue pendant un temps, et a senti que quelque chose se tramait à l'ambassade Licorne. Et un jour, soudain, Korimi a vu Xulian sur le port : elle ne portait plus le môn de son clan, elle était devenue une "femme de la vague", une rônin.
Korimi a alors accueilli Xulian chez elle. L'ex-Licorne a travaillé à la boutique. Mais elle ne voulait plus de Bakufu, elle voulait partir. Retrouver les grands espaces. Et puisque ce ne serait pas les plaines de l'ouest, ce serait les Sept Mers de l'est ! Korimi a trouvé ce projet fou, incertain, mais en accord avec le tempérament de Xulian. De plus, il semblait que la rônin n'était recherchée ni par son clan, ni par les autorités Miya.
Et un jour, après avoir trouvé des contacts parmi les passeurs, Xulian s'est embarquée à bord d'un aéronef, avec un billet aller simple pour Porto Maravila, une île Merenae connue pour ses contrebandiers, corsaires, brigands, pirates, mercenaires, toute la faune de l'entrée de l'archipel Mante. Xulian a donné régulièrement de ses nouvelles au début, puis un jour, elle a arrêté.
Korimi s'est renseignée auprès de contacts à Porto Maravila, elle a su que Xulian s'y trouvait toujours, qu'elle allait bien et avait du travail.
Korimi est en pleurs en racontant cela : Xulian était une femme bien, qui ne méritait pas son sort.

Feiyan demande si d'autres personnes ont connu sa soeur. Korimi mentionne le docteur Daidoji Rijin, un ancien chirurgien de marine. Feiyan reconnaît ce nom : c'est l'auteur du livre sur les codes de navigation. Y a-t-il un lien entre ce livre, le Moine Fou et la dégradation de sa soeur ?

Le lendemain, repas avec Genichi dans un de ses restaurants favoris. Quand Sarutobi mentionne la confrérie de Shinsei, Genichi et Feiyan pensent tout de suite à l'église cachée, dans l'ouest de la ville. Genichi n'a cette fois rien à reprocher d'illégal aux religieux. Ils ont recueilli l'enfant confié par les Shosuro et l'ont envoyé dans un autre monastère, hors de Bakufu. Genichi envoie donc les PJ chercher le père supérieur, et lui donner rendez-vous dans une maison de thé.
F et S y vont, et le père vient sans difficulté. Il dit à Genichi que l'enfant a été envoyé dans un archipel au large des terres du Phénix, sur une île dirigée par les Shiba. Le père ne sait pas exactement où.

Feiyan se souvient alors que Shiba Handen, le Phénix qui lui fait de l'oeil, a un emploi (pas trop fatigant) au bureau des cartes maritimes de son ambassade ! Il est vrai que mettre à jour les cartes de navigation n'est pas éreintant, car les emplacements des îles et les voies de navigation ne changent pas tous les jours !
Seulement, Feiyan se sent gênée : soit elle demande directement ce service au Shiba, soit elle trouve un moyen de lui mentir pour s'emparer des cartes.
Sarutobi sent la gêne de Feiyan, et lui dit alors qu'il va se renseigner auprès des marins et des gaijins de sa connaissance. Ceux-ci vont bien réussir à lui donner toutes les informations nécessaires sur cette île. Feiyan se sent soulagée.

Et en effet, les contacts de S ne tardent pas à lui indiquer une île : L'île des larmes des mers de l'est. Une île en forme de tortue, où se trouvent les Shiba et les Merenae. Ils y exploitent une mine de rubis. Il est de notoriété publique que les Phénix ont des contacts avec les gaijins depuis des siècles, même s'ils ne s'en vantent pas : avec les Merenae par la mer, avec les Yobanjin par les montagnes du nord.
Sarutobi récupère une carte précise des lieux. Un fortin Shiba, une ville et dans l'ouest de l'île, une forêt avec le monastère au milieu, isolé. S cogite déjà pour la suite : il est en effet persuadé que quand Yugure a demandé qu'on "retrouve" son fils, ce n'était pas seulement savoir où il est. Non, c'est bel et bien aller le récupérer !
Genichi aussi a senti cette ambiguïté. Cette fois-ci, le magistrat dit à Feiyan d'aller voir Ojun pour que ce dernier aille voir Yugure et demande fermement un rendez-vous au senseï. La situation est trop grave... et trop ambiguë, pour continuer à se parler à distance.

Étonnamment, Yugure accepte, et le lendemain, après avoir déjeuné dans un restaurant avec ses assistants, il vient discuter avec le magistrat. Genichi propose à F et S de passer dans la salle d'à côté, derrière un panneau d'où il est évident qu'ils entendront tout. Feiyan préfère s'en aller, alors que Sarutobi n'a pas ces scrupules, et entend tout.

*

Genichi manque de s'étrangler quand Yugure lui annonce qu'il a une deuxième proposition : ramener l'enfant à Bakufu !
En échange, Yugure "donnera" non seulement Torii mais les commanditaires !
- J'ai passé les soixante ans, magistrat. Je veux revoir mon fils avant de rejoindre mes Ancêtres. Sinon, les secrets du Moine Fou partiront en fumée avec moi.
Genichi perd patience :
- Vous n'avez pas le droit de me faire cette proposition, senseï ! Tout citoyen de l'Harmonie, s'il a connaissance d'activités criminelles, doit les rapporter aux autorités ! Si vous refusez de me dire ce que vous savez, vous vous faites le complice du Moine Fou !
Yugure reste de marbre.
- Vous voulez Torii, je vous le livre ce soir. Mais le commanditaire vous échappe. Vous concluez ce deuxième marché et vous arrêtez toute la bande.
"A prendre ou à laisser, seigneur magistrat.
- Les bras m'en tombent, s'exclame Genichi. Pour une chose pareille, je dois en avertir mes supérieurs, le Guide probablement.
- Non, Genichi-san, répond calmement Yugure, ce sera entre vous et moi. Qu'attend le Guide ? Que vous attrapiez Torii et sa bande, non ? C'est donc votre parole de magistrat contre la mienne. Et si la parole d'un Daigotsu ne vaut rien pour vous, alors... considérez c'est la parole d'un père, et d'un homme qui n'a plus rien à perdre.
- C'est du chantage !
- C'est un marché, franc et loyal.
- Vous mettez en danger l'Harmonie !
Yugure reste impassible, en homme qui a prévu toutes ces objections :
- J'aime l'Harmonie, Genichi-sama. Mais aujourd'hui, j'aime davantage mon fils.
- Vous me parlez d'un rapt d'enfant... et je n'ai même pas la preuve que ce soit le vôtre ! Et quand bien même, il serait illégitime ! Je ne peux pas attenter aux intérêts d'un membre de l'Harmonie.
- Shoda n'a jamais eu d'enfants, répond Yugure,  inébranlable. Quand enfin sa femme – sa seconde femme – en a un, il l'envoie à l'autre bout du monde. Je n'appelle pas cela un père, magistrat. Et il l'envoie dans les terres de l’Émeraude. J'appelle cela de l'intelligence avec l'ennemi.
Genichi ne sait quoi répondre.
- Votre réponse ?
- Vieille technique Scorpion, hein ? maugrée Genichi. Obliger les gens à donner leur parole, tout de suite, n'est-ce pas ?
- Vieille technique, connue de tous, sourit Yugure : poser des questions pour se laisser le temps de réfléchir.
Genichi est sur le point de céder. Au dernier moment, il se reprend :
- Un magistrat n'est tenu de répondre sur-le-champ qu'aux questions de ses supérieurs. Je ne peux pas combattre des bandits en me faisant moi-même bandit. Je vous ferai savoir ma réponse demain.
- Comme vous voudrez.
Yugure se lève et s'en va.

Genichi rouvre le panneau. Sarutobi le voit dans tous ses états. Genichi boit son thé pour se donner une contenance. Le bon et prévenant Sarutobi lui dit alors :
- Vous savez, Genichi-sama, je connais des hommes qui peuvent nous emmener là-bas et mener à bien cette mission.
- Je vous remercie de votre sollicitude, répond Genichi. Je ne doute pas que nous puissions le faire. La question qui se pose à moi est : devons-nous le faire ?
- Je tenais juste à vous assurer que nous avons tous les moyens à notre disposition.

Genichi se laisse la nuit pour réfléchir. Il a donné rendez-vous au senseï le lendemain, même endroit, même heure.

*

Feiyan et Sarutobi retrouvent un Genichi qui a les traits tirés : il n'a pas dû beaucoup dormir de la nuit. Mais il a retrouvé son assurance. Feiyan est mise au courant de la deuxième proposition. Elle la trouve évidemment déshonorable au possible : un rapt d'enfant ! Jamais elle ne pourrait se mêler d'une telle chose et s'en sortir la tête haute.
- Cette proposition est en effet odieuse, affirme Genichi. Elle est inacceptable et je pourrais considérer comme une insulte que Yugure ait osé me la faire.
Feiyan est rassurée.
- Cependant...
L'air malicieux, Genichi tapote son gros volume de code de lois :
- Cependant, j'ai relu le code de lois relatif aux obligations familiales.
Selon les lois de l'Harmonie, les parents peuvent confier l'éducation de leur enfant à un précepteur ou une institution de l'Harmonie. C'est ce qui se passe assez tôt généralement, quand les enfants entrent au dojo. De plus, si les parents abandonnent leur enfant, ils doivent le confier à l'hospice publique de l'Harmonie. Or, considérant que l'enfant n'est pas chez ses parents, considérant qu'il n'a pas été confié officiellement à une institution de l'Harmonie, et considérant enfin qu'il y a des preuves qu'il est hors de l'Harmonie, il peut être considéré comme... otage d'une puissance ennemie.

Genichi sourit et savoure son thé. Feiyan reste interdite, et a quand même des doutes sur le fait que l'enfant soit en territoire ennemi. Il est chez les Phénix, certes, sur le territoire de l'Emeraude, soit...
Genichi, pour le moment, élude la question et continue :
- Une fois ramené à Bakufu, la négligence de ses parents sera établie, et cela peut même passer pour du trafic d'enfants. L'enfant sera donc confié à une institution publique de l'Harmonie. Il pourra recevoir une éducation, selon ses talents, et devenir un membre à part entière de l'Harmonie.
"On pourrait m'objecter que l'enfant devrait revenir à son clan d'origine. Mais à cela je réponds que, nulle part dans les lois de l'Harmonie, il n'est fait mention de "clans".

Et Genichi referme son code de lois, satisfait.
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#6
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Préparatifs du départ pour l'île du Rubis.

Sarutobi demande à Genichi jusqu'où on peut aller pour récupérer l'enfant. Genichi a choisi la voie légale. Inutile donc de penser à des opérations d'infiltration ni d'envisager le recours à la violence. Au pire des cas, si les autorités refusent de laisse partir l'enfant, on se passera de l'aide de Yugure pour la suite de l'enquête. Le senseï a juré de livrer Torii, ce qui serait déjà un bon début. Mais hors de question de se déshonorer avec un rapt d'enfant pour combattre la secte du Moine Fou. Cela prendra plus de temps sans l'aide de Yugure, mais on y arrivera tout de même.

Sarutobi fait le tour de ses contacts pour se rendre là-bas. Il a rendez-vous à Porto Maravila avec le capitaine Jamal Al'Fasidî. S part en avance à Porto Maravila pour régler les détails du vol.

Miya Genichi a "invité" le senseï Yugure à séjourner au palais de la magistrature le temps que F et S reviennent avec l'enfant. Genichi ne veut prendre aucun risque, maintenant que Yugure est décidé à parler.

Feiyan est envoyée par Genichi rencontrer l'ambassadeur Phénix. Celui-ci doit signer un laissez-passer. Via l'ambassadeur Licorne, Feiyan obtient un rendez-vous, et explique que l'Harmonie a besoin de cette lettre. Mais elle ne dit pas la raison de ce voyage. Elle sait par Genichi que si l'ambassadeur ne signe pas, le clan du Phénix s'expose à des ennuis avec la magistrature. L'ambassadeur, agacé qu'on ne lui dise pas tout, signe néanmoins.
Feiyan retourne ensuite voir Korimi dans le port des brumes. Elle cherche à avoir plus d'informations sur sa soeur. Korimi ignore pourquoi Xulian a dû quitter le clan. Elle sait seulement que Xulian avait repris son nom de jeune fille une fois rônin : Meikudo. A l'époque, elle a rencontré le docteur Daidoji Rijin.
Feiyan apprend ensuite que son voyage vers l'île du Rubis passera par Porto Maravila, dernier endroit où sa soeur a été vue...

Les Phénix, qui ont signé un laissez-passer pour F et S, demandent qu'un des leurs soit envoyé : Shiba Handen, le responsable de la cartographie maritime ! Celui qui a des vues sur Feiyan !

Deux jours après Sarutobi, Feiyan et Handen prennent l'aéronef régulier qui fait la navette entre Bakufu et Porto Maravila. Baptême de l'air pour Feiyan, qui ne perd pas une miette du voyage par le hublot. De nombreux gaijins à bord.
Sous la chaleur tropicale, ils débarquent sur l'île, dans le "port des merveilles", le port où tous les rêves se réalisent, comme le clame un crieur public à la descente de l'aéronef.
Sarutobi les attend. Handen avait réservé un hôtel assez luxueux, mais Sarutobi, qui connaît bien cette île de flibustiers et de pirates, insiste pour les emmener dans un autre hôtel, moins luxueux, mais mieux gardé puisqu'il appartient au clan de la Mante. Une sorte de second Nid !
Feiyan est tendue, et le sera tout le temps de son séjour ici, car elle sait que sa soeur Xulian a séjourné ici et s'y trouve peut-être encore.

Sarutobi a pris contact avec Jamal Al'Fasidî, un gaijin venu des Sables Brûlants, qui pilote un aéronef avec son petit équipage. S n'était pas au courant qu'un troisième passager serait du voyage, Shiba Handen. S négocie donc une place supplémentaire : ce sont les Phénix qui payeront de toute façon !
Feiyan sait par Korimi que Xulian a travaillé comme mercenaire à Maravila. A l'hôtel Mante, elle demande donc où se trouve les bureaux de recrutements des mercenaires. Le patron lui indique une taverne dans la basse ville. Il lui adjoint deux gardes du corps, qui suivent Feiyan discrètement à travers la ville.
A la taverne, l'arrivée de Feiyan est remarquée, bien qu'elle ait revêtu des habits discrets. Elle commande au patron une bière (qu'elle ne boira pas) et rencontre un gros homme tatoué, un patron de mercenaires, qui a un peu connu Xulian. Feiyan lui paye alors une fortune (deux kokus) pour que le gros tatoué surveille un retour de Xulian et la fasse avertir (via l'hôtel des Mantes) que sa soeur veut la voir.

Sarutobi, de son côté, apprend par un informateur, Hugi les bons tuyaux, que Feiyan a été vue dans la basse ville. Intrigué que la délicate et noble Feiyan traîne dans ces quartiers, Sarutobi descend se renseigner et croise Feiyan au moment où elle repart de la taverne. Sarutobi demande au gros tatoué ce qu'elle voulait, et apprend qu'elle recherche cette Xulian. Le gros tatoué soupçonne que les deux femmes sont soeurs.

Sarutobi finit la soirée en compagnie de Jamal, dans une taverne où l'alcool coule à flot et où les filles ne sont pas farouches...

*

Le lendemain matin très tôt, départ en aéronef. Il décolle plus haut que la navette qui vient de Bakufu. Vol au-dessus de l'océan immense, alors qu'Amaterasu se lève. Feiyan observe les îles qui ne sont que des points verts à l'horizon et elle dessine le paysage, émerveillée.
Six heures de trajet, puis escale sur l'île de la Déesse de l'Espoir. Une île isolée, où il n'y a vraiment que des gens de passage. Dans l'après-midi, F et S vont prier au temple en compagnie de Jamal, comme c'est la tradition pour les voyageurs : la Déesse de l'Espoir est la protectrice des marins.
Sarutobi fait la connaissance d'un officier Mante qui s'occupe de l'île. Ils discutent dans le temple. L'officier lui apprend que sur les îles où ils vont, il y a la justice officielle (des Rokuganis, des Merenae, Thrane etc.), mais il y a aussi la justice officieuse des "sociétés secrètes". Ce sont des gens du peuple Nanbiwa, des Noirs très grands, qui sont organisés pour châtier secrètement des criminels. Ce sont aussi des guérisseurs, des faiseurs de pluie, des sorciers etc. Le peuple le craint et les respecte.
- Quand vous serez là-bas, ils sauront tout de suite qui vous êtes et pourquoi vous êtes là. Ils n'interféreront pas, mais ils vous auront toujours à l'oeil.

Départ le lendemain matin pour l'île des Larmes de l'Est, alias l'île du Rubis, alias l'île de la Tortue. Six heures de vol. En route, Jamal, Sarutobi et Handen dégustent un petit rhum des îles, Feiyan décline la proposition et reste à l'eau.

*

Atterrissage sur l'île du Rubis, dans un petit archipel à l'est des terres du Phénix. Un fortin de douane Shiba au pied de la piste d’atterrissage. Chemin à travers champs sur la grande-route qui mène à la cité Phénix.
Dans une boîte laquée, Feiyan garde trois documents précieux : la lettre de Genichi au magistrat de l'île, la lettre du père supérieur à la communauté de Shinsei de l'île et le laissez-passer signé par l'ambassadeur Phénix.
En arrivant dans la cité, passage par le quartier commerçant. Des gaijins de toutes origines, dont les Nambiwa dont S a entendu parler à l'escale. Ils ont des robes colorées et ont des processions dans les rues avec des marionnettes de personnages grimaçants. Ils ont plusieurs échoppes et boutiques en tous genres, dont une qui ne peut que frapper nos héros, avec son enseigne représentant le "Moine Fou" ! Un personnage de leur mythologie, avec ses yeux écarquillés.
Ainsi donc la secte des conspirateurs qui terrorise l'Harmonie se montrerait ici à visage découvert !
Nos héros voient aussi que les Nambiwa ont toujours quelqu'un qui les surveille.
Entrée dans le quartier noble, et rencontre avec le magistrat Shiba. Très poli mais visiblement ennuyé que la magistrature de l'Harmonie débarque chez lui. Un souci dont il se serait bien passé, les Shiba étant officiellement ralliés à l’Émeraude. Le magistrat dit qu'il va faire le nécessaire au sujet de l'enfant, à commencer par contacter le monastère de Shinsei, dans la forêt à l'ouest de l'île. Nos héros vont loger dans un hôtel -les Shiba leur ayant indiqué le meilleur établissement de la ville, mais n'ayant pas proposé de les héberger au palais. Shiba Handen est de son côté accueilli par son clan, et va se mettre au travail pour recopier les cartes maritimes les plus récentes de la région : il aura rarement autant travaillé !
Nuit dans la ville. On entend parfois, dans le quartier commerçant, des tambours nambiwas et dès le petit matin, ces processions du Moine Fou.

Le magistrat Shiba dit que le père supérieur de Shinsei va les rencontrer le soir.
Dans la journée, Feiyan se promène dans le quartier marchand et croit reconnaître quelqu'un dans la foule, un Rokugani. Mais elle n'arrive pas à remettre un nom sur ce visage.
Le soir, le père supérieur examine les documents présentés par Feiyan et dit qu'il va faire de son mieux. Dans ces rencontres, on sent toujours comme une gêne.

Deux jours se passent sans que les religieux ne donnent de nouvelles. Feiyan et Sarutobi se disent que si le lendemain, ils n'ont toujours pas donné de réponse, il faudra aller frapper directement à leur porte.

*

La nuit, on frappe à la porte de S : des Nambiwa. Ils entrent et sortent une bouteille de rhum. Ils viennent discuter de l'enfant. Ils posent quelques questions à Sarutobi, qui explique posément que l'enfant peut être considéré comme abandonné, et qu'il a droit de revenir dans son clan pour recevoir une bonne éducation. Les Nambiwa écoutent et remercient S pour son hospitalité.
Et le lendemain, comme par hasard, la situation se débloque : les religieux accueillent nos héros et leur confie l'enfant, accompagné de sa nourrice.
F et S décident de ne pas s'attarder sur l'île : ils vont rejoindre l'aéronef de Jamal, y passer la nuit et décoller le lendemain à la première heure.
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#7
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Le matin du départ, les PJ quittent le palais Shiba. Handen n'est pas mécontent de s'en aller, car il a entendu le pire sur les sociétés secrètes Nambiwa : ils sont capables de relever les morts, ils ont des loups-garous, ils peuvent tuer d'un regard... Légendes ou réalités, dans tous les cas, il se sentira mieux à Bakufu !
Feiyan a de la fièvre, mais parvient à se lever.
En traversant la ville, on s'aperçoit que l'enfant aussi a beaucoup de fièvre. Sarutobi voit que les Nambiwa l'ont vu et surveillent les PJ. Sur le chemin, l'enfant parvient à peine à marcher et il est de plus en plus mal. Les processions du Moine Fou continuent.
Sarutobi décide d'emmener l'enfant se faire soigner : avec la nourrice, ils le ramènent à une échoppe de guérisseur Nambiwa. Feiyan aurait totalement désapprouvé : déjà quand elle a appris que les sociétés secrètes ont approuvé le départ de l'enfant, elle a été indignée que S traite avec ces bandits.
Les Nambiwa allongent l'enfant et lui font avaler un remède, lui passent des onguents sur le corps.

Pendant ce temps, Feiyan, toujours fébrile, continue le chemin avec Handen. Soudain un coup de feu : ils attaqués par deux Merenae. Feiyan plaque Handen sur le côté de la route et fonce sur les assaillants. Elle dégaine son sabre et fait face aux deux tueurs armés de machettes. Elle jette toutes ses forces et parvient à en blesser un. Handen arrive alors, aussi le sabre au clair, attaque et du premier coup, étend raide mort son assaillant ! Lui-même n'y croit pas ! Lui le paisible (et un peu fainéant) responsable des cartes maritimes, vient de se battre comme un vrai bushi !

*

En ville, les Nambiwa disent que l'enfant a été empoisonné avec un venin mortel, celui du serpent corail. L'enfant va survivre car il a été soigné à temps. Feiyan aussi a ingéré ce poison : elle pourra tenir plus longtemps mais si elle ne prend pas de remède, elle ne passera pas la nuit. Ils confient à Sarutobi une bouteille contenant l'anti-poison.
Sarutobi se dit que si les Nambiwa avaient voulu empêcher l'enfant de partir, ou s'ils avaient voulu le tuer, ils l'auraient déjà fait. Il choisit donc de leur faire confiance et part en courant pour sauver Feiyan. En chemin, il est lui aussi attaqué par deux Merenae équipés de fusils. Ils lui tirent dessus, Sarutobi continue sa course mais les Merenae gagnent sur lui et Sarutobi doit se battre. Il parvient à tuer les deux hommes.

A bout de forces, Feiyan arrive en vue de l'aéronef, soutenue par Handen. Jamal et son équipage ont abattu trois Merenae qui tentaient de prendre d'assaut le navire. Jamal et Handen allongent Feiyan.
En fin de journée, Sarutobi arrive avec le remède et en fait boire à Feiyan qui, délirant à cause de la fièvre, n'a pas le temps de comprendre que cette potion a été fabriquée par les Nambiwa.
Ceux-ci ont dit à Sarutobi qu'il était trop dangereux de passer la nuit sur l'île. Ils peuvent décoller avant que la nuit ne soit complètement tombée, et aller sur une petite île au sud-ouest. C'est leur île, ils peuvent atterrir au sud, l'endroit est dégagé.
Jamal met en route les moteurs, fait une manœuvre de contournement pour éviter de survoler la cité Merenae, au sud de l'île du Rubis et atterrit chez les Nambiwa.
Sarutobi met en place la défense pour une nuit qui s'annonce longue. Déjà, sous le clair de lune, il voit que les Merenae ont mis deux barques à l'eau. Sarutobi prend alors deux flèches inflammables et tire sur les barques : touchées, coulées ! Les Merenae vont finir à la nage.
Jamal et ses hommes ont pris leurs fusils et tirent sur les mercenaires. La nuit est tombée et alors que les Merenae donnent l'assaut en nombre, on entend des grognements bestiaux dans la forêt, des cris et bientôt des râles d'agonie : manifestement, un prédateur s'est attaqué aux Merenae !
Sarutobi et les autres abattent ceux qui s'approchent.

Feiyan se sent un peu mieux. Elle se relève, fait mettre l'enfant et sa nourrice au fond de la cale et s'assoit devant : quiconque veut entrer devra lui passer sur le corps. Alors que les tirs s'arrêtent au-dessus dans le navire, elle entend l'escalier de la cale grincer et distingue une silhouette à peine visible. Elle dégaine son sabre et se bat contre un tueur équipé d'un wakisashi. Il est furtif comme un courant d'air. Alors que les tirs s'arrêtent, Sarutobi entend le bruit du combat et dévale l'escalier. A bout de forces, dos au mur, le mystérieux tueur voit le Guêpe et, se voyant perdu, s'enfonce le wakisashi dans le ventre. A l'agonie, il redevient visible. Sarutobi reconnaît alors un shugenja Isawa du palais de l'île. Il lui crache son mépris à la tête et lui tranche la gorge.
On entend dans la forêt les tam-tam caractéristiques des Nambiwa. Ceux-ci s'approchent. Feiyan dit qu'on ne peut pas laisser ces bandits s'approcher. Sarutobi lui explique alors ce que ces soi-disant criminels ont fait pour eux : accepter le départ de l'enfant, puis le soigner et sauver aussi la vie de Feiyan. Celle-ci doit alors admettre qu'elle s'est trompée.
Un des responsables Nambiwa répète à Sarutobi ce qu'il lui a dit le matin : sur les îles, les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.
Pour Sarutobi, il est probable que tous les Phénix de l'île (sauf Handen tout de même) sont corrompus. Les Nambiwas n'en sont pas sûrs, et Feiyan proteste contre cette idée : il est certain que le shugenja a agi seul !
Les Nambiwa restent une partie de la nuit, et disent que des bouleversements se préparent sur l'île. Sarutobi les remercie encore pour leur aide, et reconnaît sa dette envers eux : s'ils ont besoin de ses services, il viendra les aider. De son côté, Feiyan va remercier sincèrement les Nambiwa pour leur aide.

*

Le lendemain matin, enfin le départ, avec escale à l'île de l'Espoir. Feiyan et l'enfant se remettent des fatigues. Arrivée à Maravila : Feiyan se sent remise. Handen a du mal à "atterrir" : sur cette île lointaine, il a vraiment étalé raide mort son adversaire ! Sarutobi et Jamal partent faire la fête toute la nuit. Handen hésite un peu : d'un côté, il y a Feiyan qui, toujours sérieuse et dévouée, va rester avec la nourrice et l'enfant. Honorable mais ennuyeux. Et ce ne sera pas le moment de lui conter fleurette. De l'autre, Jamal et Sarutobi qui vont s'en mettre "jusque là". Handen choisit finalement... la fête ! Pour la romance, on verra plus tard.

En fait, Feiyan profite quand même de la soirée pour se renseigner à l'hôtel Mante : sa sœur n'a donné aucune nouvelle. Elle laisse à nouveau une somme extravagante pour qu'on surveille un éventuel retour de Xulian et qu'on transmette son message. Feiyan veut au moins savoir si Xulian veut lui donner rendez-vous ou au contraire ne plus entendre parler d'elle. De son côté, Sarutobi retrouve son indicateur, Hugi les bons tuyaux : si Meikudo revient à Maravila, il faut que Hugi organise un rendez-vous entre elle et Sarutobi. Et pour le moment, Sarutobi ne dit rien de ses recherches à Feiyan.

*

Le lendemain, retour à Bakufu.

Genichi attendait impatiemment ses assistants. Yugure est toujours au palais Miya, même si officiellement, après l'attaque de son dojo, il est parti pour un temps dans ses terres ancestrales.
Sarutobi et Feiyan racontent brièvement ce qui s'est passé sur l'île, la rencontre avec cette "secte du Moine Fou", leurs pouvoirs mystérieux et surtout l'attaque de ce shugenja traître.

Genichi raconte que des événements graves ont eu lieu dans l'Harmonie : des villages Lièvres ont été attaqués. Si les Usagi ont soutenu le Moine Fou à un certain moment, il est évident que la secte s'est retournée contre ses alliés.
De plus, le soulèvement des Poings de Justice prend de l'ampleur dans la région de l'Expansion. Les Poings ont attaqué les Renards, mais aussi les Moineaux. Le magistrat Miya Sekawa en a arrêté certains.

La dernière nuit à bord de l'aéronef, les Nambiwa ont dit que le shugenja avait réussi à gagner leur confiance, puis avait transmis certains secrets nambiwas à des Rokuganis, pour être utilisés à des fins personnelles. Ce crime est considéré comme le pire qui soit par les Nambiwa : s'ils avaient attrapé le shugenja vivant, ils lui auraient réservé un sort "pire que la mort". Ce qui explique sans doute qu'il ait préféré se suicider plutôt que de passer devant le tribunal secret.
Des Rokuganis ont donc détourné les rituels et pouvoirs nambiwas pour monter leur propre culte du Moine Fou, à des fins obscures.

Le responsable a ajouté qu'un autre Rokugani, un médecin, avait en revanche partagé ses connaissances médicales avec eux, et qu'il avait eu droit d'assister à certaines de leurs cérémonies : le docteur Rijin.
Le fameux chirurgien Daidoji Rijin dont Feiyan entend parler pour la troisième fois : Rijin, l'auteur du code de navigation, Rijin qui a rencontré Xulian avant son départ pour Maravila, et maintenant Rijin qui a été initié aux rituels Nambiwas.

Genichi dit qu'il faut amener Rijin au palais de la magistrature : il sait sans doute des choses qui permettront de traquer la secte du Moine Fou, mais cela le met en danger. Feiyan est donc chargée d'aller le chercher poliment. Comme Sarutobi propose de l'accompagner, Feiyan lui dit qu'elle peut y aller seule. Sarutobi en profite pour passer au Nid, revoir sa fille et prendre des nouvelles d'une enquête qu'il a commencée avant de partir : il voulait que les Guêpes mettent gentiment la pression sur Daigotsu Kappon, le responsable du trafic de poudre pour les Araignées. Les Guêpes disent que Kappon a accepté, de bonne grâce, de collaborer, et a donné les noms de quelques commanditaires du Moine Fou. Un responsable de l'ambassade Grue, un Phénix etc.
Mais Genichi ne veut pas lancer son coup de filet avant d'être sûr d'attraper le maximum de monde, dont le Moine Fou en personne, si ce personnage existe vraiment. Il veut donc se laisser le temps de mener l'enquête à bien.

Feiyan est accueillie chez Rijin, alors que le médecin retraité, un petit homme grassouillet, avec des petites lunettes gaijin, est occupé à tailler ses bonsaïs. Le plus poliment possible, elle l'invite à le suivre pour parler à Genichi. Elle lui conseille de prendre des affaires pour quelques jours. Le docteur accepte, compréhensif et fait appeler un pousse-pousse. Sur le chemin du retour, Feiyan prend sur elle de lui demander ce qu'il sait de sa soeur. Rijin sourit tandis qu'il fume sa pipe et lui dit ce qu'il sait : Xulian avait des ennuis avec son clan, mais elle n'a pas tout dit au médecin. Elle venait le voir pour savoir si elle était enceinte ; elle ne l'était pas. Rijin a seulement compris que Xulian a fui son clan parce qu'elle était promise à un mariage qu'elle détestait.
Feiyan la remercie. Ils arrivent au palais, où Rijin dit ce qu'il sait sur les rituels nambiwas. Genichi a fait venir Yugure.

*

- Quand j'étais chirurgien de marine, explique le docteur, j'ai rencontré ces sociétés secrètes. Je ne connais pas l'étendue de leurs pouvoirs, mais il faut comprendre que dans ces îles, les sociétés secrètes sont aussi craintes que respectées. Là-bas, la mort est présente au quotidien, les esprits marchent avec les vivants, les dieux de la mort conseillent les hommes, ou les emportent ; un culte comme celui du "moine fou" est célébré presque quotidiennement. Ils disent qu'ils peuvent rendre quelqu'un invisible, mais cela se voit aussi à Rokugan.
J'ai entendu parler de leurs techniques pour droguer les coupables, leur faisant perdre toute volonté propre. Ces gens deviennent des esclaves, et sont employés dans leurs plantations par exemple ou dans leurs maisons, et sont appelés des "zombis". Les sociétés infligent ces peines à des criminels qui échappent à la justice, qui a bien du mal à se faire respecter sur ces îles isolées, entre lesquelles, dès la saison des tempêtes, la navigation devient difficile.
Le secret pour transformer les gens en "zombis" relève de la magie, selon les Nambiwa.
"Mais, ajoute le docteur avec une pointe de fierté, j'ai fini par comprendre que leur technique tient plutôt de la botanique, et si j'ose dire, de l'art culinaire. En effet, ils se servent d'un poison pour "zombifier" l'individu, et j'ai compris certains ingrédients qui entrent dans cette préparation. Le principal vient d'un poisson appelé "fufu" là-bas, et que nous connaissons chez nous sous le nom de fugu, ou poisson-globe. Ils mélangent le poison du fugu avec certaines plantes urticantes, et par exemple, en imprègnent le vêtement de la victime. Celles-ci va être prise de démangeaisons, et comme elle va se gratter, le poison va pénétrer sous sa peau. Bientôt, elle va perdre conscience, sera incapable de réfléchir, elle sera devenue un "zombi".
"Une fois dans cet état, le zombi ne peut exécuter que des tâches assez simples. Il ne peut assumer aucune responsabilité, par exemple. Certains sont employés pour tuer. On les maintient dans cet état avec un régime sans sel pour provoquer un affaiblissement des facultés. Cette nourriture pauvre leur sert de chaînes.
"On peut redonner une nourriture riche à un zombi, et cela lui rendra en partie l'esprit, mais il ne pourra jamais redevenir un individu normal. Le poison du fugu est tellement puissant qu'on ne s'en remet jamais. Il faut de plus le doser correctement : trop peu, et il excite juste ; trop, il tue en quelques heures.

Feiyan se souvient alors que des samouraïs comme la bande de l'Ambassadeur participent à des dîners au fugu dans des restaurants chics : le cuisinier doit goûter son plat avant de le servir aux invités. Le but est, en mangeant le plat, de ressentir une légère excitation, de jouer avec la mort... à petite dose.
Rijin ajoute que le fugu n'est pas un délice, et qu'au restaurant de monsieur Jan, le Thranois, on mange des choses bien meilleures, et sans danger pour la santé.

Sarutobi demande alors s'il existe des remèdes. Rijin dit qu'il y a certaines plantes qui peuvent aider. L'idée de Sarutobi est de voir s'il y a des "zombis" parmi les Poings de Justice et de les amener.

L'arrière-pensée de Sarutobi est aussi que ce docteur Rijin est très suspect. Il sait beaucoup de choses. Les Daidoji ont déjà la réputation d'être fourbes, et en plus, Rijin disserte à l'aise sur les zombis !
Genichi fait envoyer un message à Suzume Kiohage pour qu'il amène des prisonniers des Poings de Justice. Kiohage confirmera qu'ils ont trouvé plusieurs lieux d'endoctrinement : des cabanes, des grottes, des villages abandonnés, où les futurs "zombis" sont amenés et où leurs tortionnaires, déguisés, masqués, leur font subir un rituel d'asservissement.

*

Genichi se tourne alors vers Yugure, silencieux jusqu'ici et dit, d'un ton joueur :
- Je me demande qui est ce moine fou. Avez-vous une idée, senseï ? Et si c'était Shosuro Shoda ? Un acteur de nô, maître des masques, des déguisements et des mises en scènes ?
Yugure ricane :
- Non, Shoda n'est pas votre homme, j'en suis sûr. Pourtant, vous pouvez vous douter de ce que je pense de ce personnage et comme j'aimerais le voir condamné par la justice. Mais je suis sûr d'une chose : il n'a pas assez de volonté ni d'intelligence pour être un tel conspirateur.
Genichi continue, toujours enjoué :
- Et pourquoi pas Daigotsu Kappon ? Un trafiquant de poudre, un manipulateur, habitué des opérations secrètes au nez et à la barbe des autorités ?
Dans son coin, Sarutobi hoche la tête de déni : non, cela n'irait pas du tout à Kappon d'être un comploteur. Kappon est un patron du crime certes, mais pas un fanatique voué à la destruction de l'Harmonie. Et Yugure ricane encore :
- Vous vous trompez, magistrat, ou vous vous moquez. Daigotsu Kappon a tous les défauts que vous voudrez mais c'est avant tout un commerçant, et il aime l'Harmonie pour les contacts avec les gaijins. Sur le fond, soyez assuré qu'il soutient profondément le régime. A sa façon, ajoute Yugure, c'est un patriote.
Genichi ne perd pas son sourire, et fait servir du thé à tout le monde.
- Tiens au fait, dit-il, et si vous nous disiez où est Torii ?

Et c'est vrai, tout le monde l'oubliait !
Yugure boit une gorgée de thé et lâche :
- Il est dans mon dojo.
Genichi perd son sourire :
- Pardon ?
- Nous l'avons arrêté dans la campagne, il y a quelques jours. Depuis, nous le gardons en cellule, en sécurité. Et bien nourri.
- Vous vous moquez de moi ?
- Je respecte mon premier engagement, seigneur magistrat. Vous vouliez Torii, je vous le livre.
"Vous n'avez qu'à passer le chercher, il est à vous. Nous l'avons traité correctement, mais il est dans un état qui peut faire penser qu'il est devenu lui aussi un "zombi".

Genichi dit à Sarutobi de partir sur cette piste du fugu : autant il y a beaucoup de gens (trop même !) qui achètent de la poudre au marché noir, autant le fugu ne doit pas être un produit si répandu, même en contrebande. Sarutobi se met au travail, sur le terrain où il est le plus à l'aise : le Port des Brumes ! Il parcourt de long en large le quartier et remue tous ses indics, secoue les passeurs, interroge les contrebandiers, prend des contacts chez les Araignées etc. Il met tout le port en ébullition pour trouver la trace du fameux fugu !

Au palais, on amène un paysan révolté des Poings de Justice. Rijin examine l'homme et affirme reconnaître l'effet du fugu : regard vide, souffle court, quasi incapacité de parler. Rijin ajoute que certaines plantes, peu communes mais sans intérêt culinaire, entrent dans la préparation du fugu. Il en sort une, qui vient de son cabinet médical, et en la respirant, Feiyan se souvient soudain d'avoir déjà respiré cette plante quelque part ! Mais où ?...

Sur le port, Sarutobi découvre quel personnage louche a acheté du fugu aux contrebandiers. Il demande alors à deux Guêpes d'aller l'arrêter.

Depuis le début de cette enquête, une idée revient dans les conversations entre Genichi et Sarutobi : plus l'enquête avance, plus on creuse dans les bas-fonds de l'Harmonie.
Et cette fois-ci, Sarutobi en est sûr : il vient de toucher le fond.
Dans le quartier des Tanneurs, ses collègues Guêpes ont trouvé une bicoque branlante. A l'intérieur, des animaux empaillés, des peaux de bêtes clouées au mur. Sur une table, des morceaux d'animaux disséqués, diverses préparations à l'odeur fétide. Et le personnage qui vit dans cette antre de la pestilence est répugnant. Crasseux, pouilleux, les yeux jaunes, les chicots noirs, il est connu comme l'Herboriste, et fournit des poisons à toutes sortes de gens, y compris des samouraïs honorables.
Les Guêpes ont l'habitude des mauvais garçons du port, ils ont interrogé plus d'un truand endurci et ils savent entendre sans sourciller les confessions les plus sordides. Mais jamais ils n'ont ressenti cette répugnance physique qu'inspire l'Herboriste. Même pour les cellules d'interrogatoire du Nid, il est trop dégoûtant.
- Ah merci du cadeau, Sarutobi !

*

Tandis qu'au Nid, on met les fers sur le feu, Genichi se lève, les mains sur son bureau et dit à Yugure, droit dans les yeux :
- Vous ne me dites pas tout, senseï. Depuis le début, vous me donnez des informations au compte-goutte.
"Vous savez qui est le Moine Fou. Vous le savez et vous ne voulez pas le dire. Pourquoi ?
Yugure a un petit hochement de tête mais il ne fait presque plus semblant.
Feiyan se souvient soudain : cette plante que Rijin vient de lui montrer, elle l'a déjà sentie dans le jardin de l'église cachée de Shinsei ! Elle reste un moment pensive, imaginant l'implication des moines... ou du moins, veut-elle croire, de certains moines. Certainement pas de tous, non...
Elle prend la parole et demande à aller à l'église. A ce moment, elle surprend un regard presque complice de Yugure. Comme s'il était fière d'elle ! Yugure regrette déjà et baisse la tête, mais Genichi et Feiyan ont compris. Genichi attrape un document officiel et le signe en vitesse.
- Venez, ordonne-t-il
Il accompagne son assistante jusqu'à la sortie du palais, et lui tend le parchemin :
- Ce document vous confère les pleins pouvoirs de la magistrature. Il vous donner le droit d'entrer chez n'importe qui, sans justification, et si l'on tarde à vous ouvrir, de forcer la porte. Il vous donne enfin le droit de réquisitionner n'importe quel homme en armes et valide. Faites-en bon usage.

Accompagné de deux samouraïs, Feiyan part dans la nuit de Bakufu. Au Nid, l'Herboriste a donné le nom de ses clients, et parmi eux : l'église cachée de Shinsei !
Feiyan passe devant le Nid au moment où Sarutobi en sort avec deux de ses collègues. Et Sarutobi regrette que Feiyan soit là avec un document officiel !

Au palais, Yugure finit son thé :
- Vous avez deux assistants remarquables, Genichi-sama. Intelligents, dévoués, perspicaces, courageux... A l'époque de la Cité des Mensonges, j'aurais aimé en avoir deux comme eux.
Genichi ne peut s'empêcher de rétorquer :
- Ils ont un petit quelque chose en plus que les Araignées n'ont pas. Pardonnez-moi de vous le dire, senseï.
Yugure ne relève pas :
- Pourquoi vous salir les mains avec ces conspirateurs, Genichi-sama ? Laissez-nous faire.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire qu'il est trop tard, magistrat. Mes hommes sont déjà en route.
Genichi blêmit :
- Vous ne pouvez pas faire cela...
Yugure, les poings serrés, souffle :
- Ces conspirateurs n'ont pas hésité à empoisonner mon enfant, mon fils.
Genichi comprend alors que Yugure a entendu ce qui s'est passé sur l'île de la Tortue. Yugure avoue sans détour que ses hommes ont interrogé Shiba Handen, qui s'épanchait volontiers sur ses exploits là-bas.
- Ils tuent sans distinction, continue Yugure, ils n'ont aucune pitié envers quiconque, ils veulent la destruction de l'Harmonie. Laissez-nous faire, Genichi-sama. Souvenez-vous de ce que Hantei a dit à Bayushi : "Tu seras mon méchant".

Le ton de Yugure se fait presque suppliant, comme si c'était une question d'honneur pour lui -ou de ce qui en tient lieu chez les Araignées :
- Laissez-moi être votre méchant, magistrat.
- Nous ne sommes plus à la Cité des Mensonges, senseï ! Nous sommes dans l'Harmonie !
- J'ai appris moi aussi ce qu'ils font dans ces sociétés secrètes. C'est Torii qui nous en a parlé. Changer quelqu'un en zombi est le pire des châtiments, il est considéré comme pire que la mort. Hé bien, pour leur crime, les moines ont mérité eux aussi un châtiment pire que la mort.
- C'est monstrueux, Yugure ! Vous ne pouvez pas faire cela ! Vous ne pouvez pas vous substituer à la loi !
- De toute façon, c'est trop tard, Genichi-sama.
Genichi est révulsé, mais il a un sursaut d'orgueil :
- Non, senseï, il n'est pas trop tard.
"Mes assistants sont en route, et ils vont arriver à temps.

Feiyan et Sarutobi entrent dans le quartier ouest de la ville. Des moines de Shinsei courent dans les rues, affolés, et plusieurs ont été accueillis par les Mirumoto de l'ambassadeur Dragon, juste à côté.
Devant la maison où se cache l'église, des Araignées montent la garde. Sarutobi, enflammé, parvient tout de même à les saluer brièvement, regarde un instant s'ils vont opposer une résistance. Les Daigotsu n'en font rien, et Sarutobi les écarte pour passer.
Lui et Feiyan fouillent le temple, quand ils entendent du bruit du côté des jardins, que Feiyan a déjà fouillés. Elle se souvient alors du muret au fond, et de la sortie discrète derrière le feuillage. Elle y va : des traces de pas. Derrière, la rive du fleuve, un endroit discret, à l'écart.
Les Araignées sont là, avec des Bayushi également. Parmi eux, Bayushi Ojun, l'informateur. A terre, deux moines égorgés. Des serviteurs finissent de creuser un trou et les Daigotsu tiennent le père supérieur, ligoté et bâillonné. Ils sont prêts à le jeter dedans.
- Savez-vous ce que font les sociétés secrètes, dit Bayushi Ojun, quand elles condamnent quelqu'un à devenir un zombi ? Elle le drogue avec le poisson-globe. La personne respire à peine, son coeur ne bat presque plus, mais elle est encore consciente. Ils la mettent ensuite dans un cercueil. La victime, même si elle est paralysée physiquement, voit et entend tout ce qui se passe. Elle se voit descendre sous terre, elle voit les pelletées qu'on jette sur la vitre de la boîte, et la lumière qui disparaît. Elle vit sa propre mort, les yeux grand ouverts. Et quand elle ressort, elle est devenue un mort-vivant !
"C'est ce châtiment que cette ordure a mérité.
- Désolé, dit Sarutobi pressé, mais cet homme appartient à la justice.
Du reste, Sarutobi lui ferait bien subir le même châtiment qu'à l'Herboriste !

Les Araignées se résignent et laissent le "moine fou" aux magistrats. En repartant, Feiyan s'assure que le quartier est bien bouclé et qu'aucun autre religieux n'a pu le quitter. Et il faudra demander aux amis Dragon de bien vouloir faire sortir ceux qu'ils ont accueillis !

*

Au palais Miya, le silence est revenu. Il fait nuit noire. Genichi et Yugure finissent leur thé, sans mot dire. L'attente n'en finit pas.

Soudain, on entend le remue-ménage habituel des magistrats qui rentrent d'un gros coup de filet ; l'agitation dans le palais, les panneaux qui s'ouvrent, les pas dans tous les couloirs, les ordres lancés... Yugure et Genichi se lèvent en même temps, n'y tenant plus.
Le père supérieur, au grand regret de Sarutobi, est emmené au cachot. Il va y rester un certain temps avant qu'on vienne l'interroger.

Feiyan et Sarutobi arrivent dans le bureau de Genichi, triomphants :
- Nous l'avons !

Yugure soupire de dépit, pour son échec bien sûr, mais aussi parce qu'il ne comprend pas cet idéalisme inflexible chez Genichi.
- Je ne vous retiendrai pas plus longtemps, dit alors le magistrat, aux anges. Je vous remercie de votre aide précieuse, senseï. Soyez assuré que j'ai été honoré de vous recevoir.
Dans le palais, il n'y a plus que quelques bougies allumées. C'est maintenant le silence d'avant le sommeil qui s'est installé.

Yugure se lève et, passant près du magistrat, se retrouve presque nez à nez avec lui.

- Pourquoi faites-vous tout cela, Genichi ?
Genichi se laisse un temps avant de répondre et fixe le senseï :
- Je suis magistrat. J'applique la loi écrite dans le code de l'Harmonie.
Et comme il sait que cette réponse va décevoir le senseï, que c'est en somme insulter son intelligence d'en rester là, il ajoute :
- Mais être un homme de loi ne m'empêche pas d'agir selon une conviction profonde :
"C'est qu'il y a un sort pire que la mort, c'est de vivre dans une cité injuste.


FIN
DU CHAPITRE 1
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#8
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Le soir même de l'arrestation des moines de Shinsei : l'entrevue entre Genichi et Yugure se termine. Genichi dit à Feiyan et Sarutobi d'aller se reposer.
Feiyan rentre à l'ambassade. Dans le grand hall, Moto Kohei est là, avec le maître des écuries et les Vierges de Bataille en grandes tenues. Elles courent sur Feiyan, l'attrapent et la font sauter en l'air avec des grands hourrahs !
Feiyan remercie ses "soeurs" pour cet accueil chaleureux.
Moto Kohei annonce qu'il a réservé pour le lendemain soir une grande maison dans le Monde Flottant. Il faut fêter dignement le retour de la fille prodigue de l'ambassade !
Benjiro, l'ambassadeur, a réussi à incruster dans la soirée sa bande d'amis.
Pour l'heure, Feiyan, qui ressent le contre-coup des fatigues du voyage, et du poison du serpent corail, va se coucher.

Le lendemain, la délégation Licorne (Kohei, l'ambassadeur et les Utakus) part donc en grande pompe le lendemain soir, à cheval à travers les rues de la ville. Un spectacle qu'on ne voit pas tous les jours !
Ils font étape devant le Nid. Sarutobi les accueille. Kohei lui dit que les chevaux ont soif... et leurs cavaliers aussi !
Les Licornes entrent dans le Nid pour déguster un petit rhum que Sarutobi a ramené des îles. Ils racontent un peu leurs histoires là-bas, en taisant les éléments les plus désagréables : l'empoisonnement de Feiyan et de l'enfant, la trahison du shugenja Isawa.

Tout le monde part ensuite dans le Monde Flottant. Shiba Handen est là, avec ses amis, et supplie Feiyan de venir l'aider : personne ne veut le croire quand il raconte comment il a abattu d'un coup ce bandit Merenae !
- Feiyan a couru sabre au clair sur ces crapules ! Elle tourbillonnait autour d'eux, on aurait l'esprit des quatre vents, et elle les a combattus vaillamment. Et je suis arrivé ensuite pour lui venir en aide.
Le Daigotsu de la bande ricane :
- Nous croyons tout à fait la première partie du récit... C'est la suite sur laquelle on a quelques doutes !
Mais Feiyan confirme que Handen s'est montré héroïque.
Mais malgré cela, Handen se sent accablé :
- Maintenant, mon daimyo veut m'assigner à la garde du palais !
Ses amis éclatent de rire.

*

Plus tard dans la soirée, le même Daigotsu vient dire à Feiyan que Bayushi Ojun voudrait la voir un de ces jours. Feiyan n'est pas pressée de revoir cet intrigant, surtout si aucune enquête ne l'exige.
En fin de nuit, elle se décide à aller parler à Moto Kohei. Elle lui raconte comment elle a cherché sa soeur dans Porto Maravila, comment elle a appris par le docteur Rijin l'affaire du mariage forcé avec ce Kitsuki. Elle demande à en savoir plus
Kohei l'invite à sortir avec lui, et lui dit ce qu'il sait : Xulian a été fiancée à un shugenja Kitsu avant même de l'avoir rencontré. Elle n'était pas opposée à l'idée d'un mariage, mais quand elle a rencontré le Kitsu, elle l'a tout de suite détesté.
Les Kitsu, connus pour communiquer directement avec les esprits des ancêtres grâce à leurs shugenjas sodan-senzo, sont devenus la famille la plus traditionaliste des Lions, qui sont déjà le clan le plus conservateur, le plus opposé à l'Harmonie.
Or, Xulian avait commencé à prendre goût à Bakufu. Après avoir regretté de quitter la muraille de l'ouest, elle avait fini par trouver du charme à cette ville cosmopolite et pleine de rencontres inattendues. L'idée de devoir finir comme femme au foyer, dans une région inconnue, presque sans liberté autre que s'occuper des enfants, lui répugnait profondément. Elle s'en est ouvert à Moto Kohei, qui la comprenait sur le fond, mais ne pouvait pas intercéder dans cette affaire.
Les relations entre Xulian et sa famille se sont dégradées rapidement, et la soeur de Feiyan a commencé à sombrer dans le désespoir. C'est à cette époque qu'elle fréquentait Togashi Korimi dans le Monde Flottant. A la fin, Xulian était prête à demander le sacrifice honorable pour échapper à ce mariage arrangé.
Kohei ne pouvait pas accepter une chose pareille : il ne voulait pas voir une jeune femme vaillante comme elle sacrifier sa vie.
Feiyan comprend Kohei et reconnaît bien là son sens de la compassion.

L'engagement étant pris vis-à-vis des Kitsu, il devenait impossible de rompre les fiançailles. Xulian a alors honnêtement déclaré à Kohei qu'elle préférait quitter le clan. Ses soeurs Utakus pleuraient, faisaient tout pour la retenir, mais la décision de Xulian était prise : le déshonneur valait encore mieux qu'une vie sacrifiée pour un mari qu'elle détesterait.
Un jour, elle est donc partie. Feiyan dit qu'elle remercie Kohei pour ses éclaircissements. Elle ajoute qu'elle comprend que ce mariage ait déplu à Xulian, mais elle désapprouve évidemment sa décision de partir.
Mais est-elle devenue une rônin ?
Kohei reste évasif : un samuraï qui abandonne son poste et disparaît perd son honneur et son rang. Kohei a donc dû la déclarer disparue. Il a dû dire la vérité aux Utaku et aux Kitsu... ou du moins une partie. Comme Xulian fréquentait quelques gaijins dans Bakufu, il n'a pas eu de mal à raconter qu'elle était partie avec un étranger. Il fallait gagner du temps. Depuis, cette affaire honteuse a été passée sous silence. Rechercher Xulian et la ramener de force n'aurait rien arrangé. Kohei ne sait pas comment les Utakus se sont excusés de cet affront. Ils ont seulement envoyé Feiyan remplacer sa soeur.

La déchéance de Xulian est-elle irreversible ? Par le passé, Kohei aurait dit oui : quand il était jeune, un samuraï qui perd son honneur ne peut jamais le retrouver. Aucun clan ne reprend un rônin. Mais aujourd'hui, à Bakufu, à une époque où les règles traditionnelles perdent de leur force, qui sait ? Il reste peut-être un espoir pour Xulian.

Après cette discussion, Feiyan reste un moment dehors à contempler le ciel étoilé, à réfléchir à sa vie et sa place dans cet Empire.

*

Le lendemain, Genichi reçoit Sarutobi dans son bureau. L'enquête sur Torii est terminée, les "moines fous" ont été arrêtés : les premiers interrogatoires montrent que seuls certains, dont le père supérieur, étaient vraiment corrompus.
Dans toute la ville et dans l'Harmoie, des descentes, rafles et interrogatoires se déroulent pour mettre à bas conspiration. Mais ce travail appartient désormais à d'autres.
Pourtant, il n'est pas sûr que l'Harmonie en ait fini avec le Moine Fou.
- Il se pourrait, dit Genichi, que nous ayons encore du travail pour nous débarrasser d'eux. Je m'avance un peu, mais il se peut que je reçoive de nouvelles attributions, et que j'ai à m'occuper de menaces à plus grande échelle.
Genichi propose donc à Sarutobi de continuer à travailler pour lui, mais cette fois-ci avec un statut plus officiel : Sarutobi intégrerait pour de bon la magistrature Miya avec le rang d'assistant. Aussitôt, Sarutobi accepte l'offre. Genichi n'en doutait pas. Il demande ensuite à Sarutobi de jauger si Feiyan serait prête à sauter le pas, elle aussi.
Mais autant la situation de Sarutobi est simple, puisque les Guêpes sont déjà des magistrats, autant celle de Feiyan est compliquée, car elle devra choisir nettement entre son clan et l'Harmonie.

*

Les fêtes du printemps commencent : toute l'Harmonie va fêter la fin de l'hiver avec des célébrations qui dureront plusieurs jours. Sarutobi invite Feiyan à passer la journée avec lui dans Bakufu pour assister aux manifestations... et l'éblouir avec ce que la ville peut offrir de plus prestigieux.
Chaque clan qui a une ambassade doit organiser des parades dans les rues. Feiyan et Sarutobi assiste aux défilés des bunrakus de théâtre, puis des bunrakus militaires de l'armée de la Tortue. Dans les Naseaux du Buffle, des aéronefs décollent pour une grande parade aérienne, tandis que, depuis le fort militaire, on tire à blanc vers l'océan. Les grands kantetsuken (les tortues de fer) sont de sortie sur la mer, et la foule se presse sur la côte pour les admirer.
Dans la rue, des défilés, des feux d'artifices. En fin de journée, nos héros prennent un thé et Sarutobi demande à Feiyan ce qu'elle pense de Bakufu. Elle avoue s'y sentir plus attirée qu'elle ne l'était au début. En revanche, le dénouement de l'affaire Torii lui laisse un arrière-goût amer : ce sont les Araignées qui ont arrêté le coupable au nez et à la barbe de la magistrature. Et elle n'aurait pas cru les moines de Shinsei coupables, alors qu'ils bénéficiaient de l'indulgence de Genichi.
Sarutobi dit que c'est rageant pour lui aussi, après la course folle dans la forêt, qui s'est terminée par l'assassinat du magistrat. Sarutobi ajoute ue, dans l'ancien temps, les gens étaient peut-être conformes à l'idée qu'on s'en faisait en les voyant. Mais aujourd'hui, les choses ont changé : pour connaître quelqu'un, il faut le fréquenter et voir derrière les apparences. Les gens ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être.

Ils vont ensuite à l'école d'instruction où la fille de Sarutobi a un spectacle avec sa classe, et le soir, Sarutobi révèle à Feiyan la proposition de Genichi.

*

Le lendemain, Genichi invite F et S à déjeuner chez monsieur Jan, le célèbre restaurateur thranois (dont le poisson a été recommandé par le docteur Rijin !). Un grand restaurant à trois étages. Genichi a réservé la salle tout en haut, d'où on a une vue plongeante magnifique sur les Naseaux du Buffle, la plage et l'océan. Monsieur Jan se vante que par temps dégagé, on peut apercevoir les îles de la Mante... ce qui est peut-être survendu !
Repas délicieux. Genichi remercie ses assistants pour leur travail. C'est grâce à eux qu'il a pu faire face au senseï Yugure, car pendant que Genichi lui faisait face, eux ont agi rapidement pour aller arrêter les moines.
Genichi dit qu'il devrait recevoir sous peu des attributions plus importantes, et propose à nos héros de continuer à travailler avec lui.
Comme elle le disait la veille à Sarutobi, Feiyan préférerait, idéalement, retourner vivre dans les grandes plaines de l'ouest. Elle sent que sa vraie place est là. Mais si elle doit rester à Bakufu, il est vrai qu'elle préfère encore être une magistrate que de vivre la vie monotone de la garde Utaku. Elle va choisir, mais il lui faudra de toute façon l'accord de Moto Kohei pour quitter le service de l'ambassade.
Genichi ajoute que le lendemain auront lieu les voeux de printemps du Guide, et il propose à F et S d'y assister. Nos héros sont secoués : c'est un immense honneur pour eux. Ils n'ont jamais vu le Guide et être là serait faire partie de l'élite de Bakufu. Ils ne peuvent évidemment pas refuser. Sarutobi n'aura aucun mal à obtenir l'autorisation de son clan : chez les Guêpes, les deux seuls qui sont conviés habituellement sont Tsuruchi Masako, la Reine et Bakin, alias la Flèche, le doyen du Nid.
Dans l'après-midi, Sarutobi se rend à l'ambassade pour rencontrer Kohei et lui parler de la proposition de Genichi concernant Feiyan.
Ce soir-là, nos héros vont se coucher tôt, car les voeux du Guide ont lieu tôt le matin, à l'heure où l'aurore apparaît sur l'océan.

*

Il fait encore nuit noire quand Feiyan se lève, deux heures plus tôt que d'habitude, pour ses prières matinales et pour se préparer. Dans l'ambassade, les dignitaires se pomponnent aussi. Sont invités aux voeux du Guide : Moto Kohei, comme tous les daimyo d'ambassade ; Ide Benjiro en sa qualité d'ambassadeur ; Utaku Oda, le maître des écuries et Utaku Aoshi, capitaine de la garde Utaku.
La nuit s'achève à peine quand les invités arrivent au palais du Guide. Il faut déjà du temps pour entrer dans le palais, selon un ordre protocole. Puis les invités ont eu collation dans une antichambre, et entrent chacun à leur tour dans la grande salle de l'Harmonie, en commençant par les rangs du fond. C'est là que nos héros sont placés. Sarutobi est visiblement mal à l'aise dans ce genre de cours. Comme tous les premiers participant, nos héros reçoivent un petit livret avec les rituels à suivre pendant la cérémonie.
Dans la salle, ils reconnaissent la plupart des personnages en vue dans Bakufu : le senseï Yugure, le docteur Rijin. Bayushi Ojun, dans les derniers rangs aussi, a sa place. Parmi les autres dignitaires de l'Araignée, Daigotsu Kappon. Les ambassadeurs gaijin de Merenae et Thrane. Le marchand Yasuki Wasutsubo (dit Wasu) est là aussi. Que du beau monde !

Un gong retentit quelque part dans le palais, et au fond de la salle, un grand et lourd rideau s'ouvre. Derrière, un bureau tout en largeur. Le maître de cérémonie annonce :
- Les conseillers de l'Harmonie.
Tout le monde s'incline très bas dans la salle, et neuf personnages viennent s'asseoir : les ministres du Guide. Une majorité de Miya, mais aussi des Daidoji et un Asahina.
Les conseillers s'inclinent devant la salle, puis le gong retentit, et on annonce :
- Le Guide Radieux, maître de l'Harmonie, préside !

Entre dans le plus grand silence un petit homme, l'air très martial, des petites lunettes gaijin sur le nez, portant un éventail. Il salue la salle, et tout le monde s'incline front à terre. Puis le Guide ouvre d'un claquement son éventail, où est dessiné en fil d'or un motif de soleil se levant sur l'océan. Il s'asseoit et dit :
- Citoyens,
l'hiver s'est achevé et nous formons tous le vœu que le printemps soit radieux pour l'Harmonie et pour tous ses habitants.
De grands projets nous attendent et vont requérir dès à présent toute notre énergie. Voici les trois principaux qu'il nous faut aborder aujourd'hui :

Nos routes commerciales maritimes sont menacées par les attaques de pirates qui écument l'archipel. Nous avons rencontré nos amis Yoritomo pour mettre au point un système de défense commune, plus efficace et mieux concerté, afin de protéger nos navires et aéronefs, ainsi que tous les bateaux des nations qui commercent avec nous. A l'heure où je vous parle, cinq kantetsuken flambant neuf sortent des chantiers des Naseaux du Buffle, dotés des équipements les plus modernes contre tous ceux qui voudraient s'attaquer à nos intérêts sur la mer.
Une lutte acharnée contre la contrebande et la piraterie s'engage, qui va nous occuper jusqu'à l'hiver. Notre conseiller à l'Harmonie extérieure a d'ores et déjà mis en branle d'importantes opérations de répression, qui, avant l'été, auront rendu les mers entre nous et l'archipel Yoritomo plus sûr.

Notre front de lutte s'engage avec autant d'ardeur sur terre. Nous avons face à nous la recrudescence d'une insurrection rebelle qui, malgré leur défaite il y a une décennie, viennent à nouveau répandre la terreur dans nos campagnes, et jusqu'au pied des murailles de Bakufu. Avec la collaboration de plusieurs familles amies, nous avons entrepris de pourchasser ces insurgés. Des massacres ont eu lieu à l'ouest de notre capitale, et les coupables vont devoir répondre de ces crimes abominables.
Tout récemment, nous avons mis au jour une conspiration odieuse, dans les murs même de Bakufu. Celle-ci a été promptement défaite et en ce moment même, les conjurés sont interrogés au palais de la magistrature. Nous devons ici saluer l'action de la magistrature Miya, qui a conduit l'enquête sur cette conspiration. Nous savons que nous pourrons compter sur son action, et celle de toute la magistrature pour éradiquer cette menace.

Enfin, cette année sera celle du chantier de notre projet le plus ambitieux, celui qui nous tient le plus à cœur : celui du chemin de fer. Désormais, l'extension du progrès vers l'ouest n'est plus une chimère, mais une réalité. Nos ingénieurs Daidoji et Kaiu achèvent de mettre au point le Dragon de Fer, le premier train qui, bientôt, nous conduira des rives de l'est jusqu'à la grande muraille de l'ouest.
Nous avons demandé à notre armée de la Tortue d'assurer la sécurité du chantier, afin que la pose des rails avance à grande vitesse, et que bientôt, le Dragon de Fer nous transporte encore plus vite jusqu'aux frontières de l'Harmonie.

Le Guide se lève alors :
- Citoyens, je sais pouvoir compter sur votre dévouement, et en ce premier jour du printemps, je vous renouvelle mes meilleurs vœux de santé et de prospérité, à vous tous ainsi qu'à vos familles.
Pour l'aurore d'un monde nouveau, dans l'ordre, et pour le progrès.
La salle se lève et reprend en chœur :
- Pour l'aurore d'un monde nouveau, dans l'ordre, et pour le progrès.
Puis elle ajoute :
- Louanges à toi, Guide Radieux, pour ces paroles qui nous éclairent.
Le Guide referme d'un claquement son éventail, salue et sort.
A leur tour, les neuf conseillers saluent la salle et sortent. Le rideau se referme et, comme à la fin d'une représentation, la salle commence à se lever. Les invités des trois premiers rangs restent pour une réception, tandis que les autres sont libérés pour vaquer à leurs occupations... car il est évident qu'ils ont de travail à abattre pour le Guide ! L'Harmonie en marche !
(Bientôt le niveau de productivité de Vinovo !  Boidleau  )
En partant, Feiyan et Sarutobi voient qu'un grand nombre de personnes viennent saluer respectueusement Miya Genichi.
De son côté, Feiyan a noté que le Guide a mentionné l'ordre et le progrès, mais pas l'honneur. Elle s'abstient évidemment de le dire.

*

Sarutobi et Feiyan vont boire un verre, encore impressionnés de ce qu'ils ont vu. Ils commentent les décisions du Guide, admiratifs de la reconnaissance que Genichi a reçu, le Guide ayant nommément cité l'action de la magistrature. Feiyan remarque aussi que le Guide a parlé de la menace des insurgés au présent. On peut donc s'attendre à ce que le combat continue sur ce terrain.
Feiyan a besoin de réfléchir, de redescendre sur terre, avant de donner sa réponse à Genichi. On n'est qu'en milieu de matinée, elle descend au Port des Brumes pour aller prendre un thé chez Korimi. Celle-ci finit de s'occuper du tatouage d'un marin, et l'éconduit rapidement une fois qu'elle a fini. Elle tourne le panneau de sa boutique du côté "fermé" et sert du thé à Feiyan : cette fois-ci, elle a pris soin d'acheter une sélection de boîtes différentes pour que Feiyan choisisse celui qu'elle préfère !
Feiyan souffle sur son thé brûlant et l'air de rien, laisse tomber :
- Vous ne devinerez jamais où j'étais ce matin... A la cérémonie des voeux de printemps du Guide.
Korimi manque de s'étouffer. Elle félicite Feiyan pour cet honneur immense.
Les deux amies discutent de choses et d'autres. Feiyan la met au courant de la proposition de Miya Genichi, puis des recherches concernant sa sœur. Elle parle aussi de sa rencontre avec le docteur Rijin pour qui elle a eu tout de suite beaucoup d'estime. Korimi confirme que c'est un personnage honnête, qui fait mentir la réputation de la famille Daidoji.

Feiyan dit qu'elle a appris que sa soeur était promise en mariage à un Kitsu traditionaliste. Feiyan comprend donc pourquoi Xulian est partie, mais elle condamne une décision aussi déshonorable. Korimi, à ce moment, regarde sa tasse de thé et, poliment lui répond :
- Mettez-vous à la place de votre soeur. Qu'auriez-vous fait ?
Pour Feiyan, ce mariage devait être décidé dans l'intérêt supérieur du clan et un samouraï, même s'il ne comprend pas ou désapprouve, doit obéir. Korimi ne dit rien mais son silence en dit long. Feiyan ajoute qu'à la place de Xulian, elle se serait fait une raison et aurait accepté ce mariage.
Korimi s'abstient alors de lui dire : Vous le dites, mais voilà que la magistrature de l'Harmonie vous offre de sortir de la vie répétitive à l'ambassade, et vous en voulez à votre soeur d'avoir échappé à un destin bien plus étouffant que celui de la garde Utaku. Car chez les Kitsu, elle n'aurait même plus eu l'occasion de monter à cheval. Elle aurait été enfermée à vie à s'occuper du ménage et des enfants !

Feiyan, pour ne pas contrarier son amie, propose de changer de sujet. Les deux femmes parlent de choses et d'autres. Les Araignées ont profité des débuts de reconquête sur l'Outremonde pour accéder aux lointains Royaumes d'Ivoire, au sud-ouest de l'Empire, via un étroit couloir qui passe à l'ouest des terres souillés. Les Royaumes d'Ivoire sont un peuple exotique, qui disposent d'énormes animaux, les éléphants. Ils vénèrent des millions de dieux qui se métamorphosent, dont une avec huit bras, un autre avec une tête d'éléphant. Korimi en fait exprès pour voir la réaction de Feiyan, qui s'exclame :
- Barbarie que tout cela ! Les gaijins peuvent être des gens intéressants, mais c'est Rokugan qui reste la terre la plus civilisée et la plus raffinée du monde, celle vers qui tout le monde se tourne avec admiration.
Encore une fois, Korimi ne cherche pas à heurter les préjugés de son amie, mais il est évident qu'elle n'en croit rien. Elle se contente de dire que, même si les gens du Royaume d'Ivoire ne sont pas à Bakufu, on peut trouver certains de leurs produits chez Wasu. Korimi évoque brièvement les lointains royaumes de Thrane et Merenae, les deux nations rivales sur la mer.
Feiyan la remercie encore pour son thé.

Elle a rendez-vous le lendemain avec Genichi pour donner sa réponse. Dans la journée, Sarutobi accepte la proposition et signe les papiers qu'il faut (première fois de sa vie qu'il signe des papiers !) puis s'installe dans un bureau attenant au grand bureau de Genichi. Le voilà désormais magistrat de l'Harmonie !
Pour fêter cela, il va offrir la tournée à ses camarades du Nid.

Le soir, Feiyan va voir Moto Kohei et lui dit qu'elle est prête à accepter la décision de Genichi.
- Je serai loyale envers la magistrature mais je resterai toujours fidèle à mon clan. Et je ne finirai pas mes jours à Bakufu, je ferai tout pour revenir un jour dans les terres de l'Ouest.
A cet instant, Kohei a le même air sceptique que Korimi. Il tient honnêtement à l'avertir que cette solution du "en même temps" ne tient pas :
- Si vous jurez loyauté à la magistrature, alors cette loyauté passera avant celle à votre clan. Ce qui veut dire que, dans le pire des cas, vous pourriez avoir à enquêter sur nous.
La résolution de Feiyan est douchée : elle n'avait pas envisagé les choses sous cet angle. Elle reconnaît pourtant que Kohei a raison. Un samouraï ne peut pas avoir de loyauté envers deux clans, ne peut pas partager son honneur. Elle doit donc choisir résolument une seule voie.
Pour finir de vider les sujets pénibles, Kohei ajoute :
- Comme votre soeur, vous avez ce besoin d'aventure et d'imprévu. Je la reconnais dans le ton que vous employez. Mais contrairement à elle, vous avez la chance de quitter le clan par le haut.
Feiyan encaisse la remarque, qui est juste. Elle remercie Kohei pour ses paroles. Celui-ci ajoute que Feiyan sera évidemment toujours la bienvenue à l'ambassade et qu'il sera toujours heureux de l'aider quand elle en aura besoin. Feiyan demande la permission de laisser sa monture aux écuries et de pouvoir venir s'en occuper régulièrement. Kohei accepte volontiers, et dit qu'il va demander une remplaçante pour la délégation Utaku :
- Vous en serez quitte, Feiyan pour offrir un cadeau de départ à vos soeurs Utaku.

Feiyan passe donc une dernière soirée avec les Utaku, et le lendemain, se rend au bureau de Genichi. Sarutobi est là. Feiyan accepte de rejoindre la magistrature de l'Harmonie. Tandis qu'elle signe à son tour, un bruit strident retentit dans le bureau de Genichi. Sous le regard éberlué de ses assistants, il décroche le combiné d'un appareil moderne et dit dedans :
- Oui, seigneur conseiller de l'Harmonie intérieure, mes premiers assistants sont là. Je m'occupe de les accueillir parmi nous et je continue à réfléchir aux autres personnes que je souhaite recruter.
Genichi raccroche le téléphone, satisfait :
- Vous avez entendu notre Guide, nous avons quantité de travail qui nous attend !
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#9
Longue vie au suprême leader!!
Bientôt le premier guêpe conseiller de l'Harmonie Intérieure, va pas falloir faire chier à Bakufu Sarko
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#10
[Image: Sxwsk6f.png]

Premier jour de travail de nos héros.
Genichi leur présente leur nouveau collègue : Suzume Kiohage, avec qui Sarutobi a déjà travaillé lors d'une arrestation de trafiquants sur le port des brumes. Kiohage est fier et heureux de travailler pour Genichi.
Ce dernier montre ensuite un texte de loi qui va entrer en application le lendemain : interdiction de posséder, vendre et consommer du poisson-globe dans Bakufu et l'Harmonie. Le poisson-globe, aussi appelé poisson-lune ou encore fugu, sera désormais mis au même rang que l'opium ou la poudre gaijin sur la liste des produits illégaux.
Genichi demande donc à nos héros d'aller voir monsieur Jan (le restaurateur préféré de Genichi) pour l'avertir discrètement qu'il devra détruire ses stocks. C'est Feiyan qui va s'en charger.
Et pendant ce temps, sur ordre de Genichi, Sarutobi va se faire un plaisir d'aller traquer le poisson-lune chez divers commerçants et trafiquants du port des brumes. Il emmène Kiohage avec lui. Bien sûr, la loi n'entre en vigueur que le lendemain, mais il faut secouer un peu les trafiquants, pour leur rappeler qui fait la loi à Bakufu, et les empêcher de faire disparaître la marchandise le lendemain. Sarutobi indique aux commerçants honnêtes d'aller demander un dédommagement au palais Miya, tandis que ceux qui sont plus véreux (qui vendent de la marchandise avariée), il les envoie demander au Nid ! Autant dire à quelqu'un d'aller régler un contentieux avec un Oni de l'Outremonde !

Les mains dans le dos, Kiohage suit Sarutobi et le regarde faire, amusé et un peu impressionné.
Feiyan va chez monsieur Jan pour lui annoncer la nouvelle. Celui-ci, bien qu'embarrassé, promet de détruire ses stocks le jour même.

Le midi, Feiyan déjeune avec Kiohage, un homme de bonne compagnie, plaisant, cultivé, pondéré (mais déjà marié, deux enfants !)
Pendant ce temps, Sarutobi se rend à la zone de quarantaine du port militaire : on lui a appris qu'il y est demandé par un Nambiwa qui vient d'arriver. Sarutobi reconnaît Mamballa, le prêtre du Moine Fou, celui qui a préparé la décoction pour guérir Feiyan et l'enfant du poison de venin corail.
Impressionné, Mamballa fait les cent pas sur le port : il n'osait pas entrer en ville sans être accompagné par Sarutobi. Lui qui a toujours vécu sur les îles, où les bâtiments sont pour la plupart des cases, il est intimidé par l'architecture d'acier et de cuivre du port, par les énormes aéronefs qui décollent et atterrissent dans un bruit de pale, par les entrepôts des quais, les fortifications militaires, les palais Miya et des mille toits de la ville.
Sarutobi l'emmène dans un sympathique restaurant du port, où marins et dockers viennent manger, coudes à coudes au comptoir. Dans le brouhaha, c'est encore là qu'on est le milieu pour discuter tranquillement, sans craindre d'être entendu.
Mamballa raconte que des bouleversements sont en cours sur l'île des Larmes des Mers de l'Est : depuis qu'on a appris que les Merenae avaient attaqué Sarutobi et Feiyan, un conflit s'est engagé entre Phénix et Merenae. Des échanges de coups de feu, sous l'oeil vigilant des Thranois de la petite île voisine, qui n'attendent qu'une occasion pour faire main basse sur une partie de la mine de rubis. Des Phénix sont arrivés du continent pour enquêter sur ce qui s'est passé, et en particulier sur le shugenja qui avait vendu son âme au Moine Fou.
Les choses ne s'arrêtent pas là : les Thranois ont fait venir un de leurs corsaires, Jacob Wilderbrandt, qui s'est attaqué par mer aux Merenae. Des échanges de coups de canons ont eu lieu avec des navires Merenae. Wilderbrandt et son équipages, qui sont autant des pirates que des corsaires au service de leur nation, ont débarqué et se sont battus avec des mineurs Merenae. Au milieu de cela, les Thranois ont demandé après Sarutobi et Feiyan.
Intrigué, Sarutobi se demande ce que les Thranois leur veulent.
Mamballa, pour sa part, veut s'installer à Bakufu et y faire venir des gens de son peuple. Sarutobi lui conseille, s'il veut ouvrir un commerce, de ne pas le mettre au nom du Moine Fou... Le Guêpe, qui est toujours en dette envers Mamballa, lui promet de l'aider à trouver de quoi se loger et une échoppe pour travailler.
Il lui conseille déjà un hôtel, puis va demander à Genichi ce qu'il en pense. Le magistrat rappelle juste que la loi sur l'interdiction du fugu va entrer en vigueur : interdiction donc de posséder une demi-arête de ce poisson. Mais de la place va se libérer dans le quartier de Merenae, plusieurs d'entre eux ayant été arrêtés ou expulsés, après l'enquête de Sarutobi et Kiohage sur le trafic de poudre. Cela fera donc de la place pour de nouveaux arrivants.

*

Genichi envoie ensuite ses magistrats dans des pêcheries, en amont du fleuve qui traverse Bakufu, où sont élevés les poissons-globes. Dans l'après-midi, ils s'y rendent et s'entretiennent avec le rônin qui dirige cet établissement. Il y a sur place des Araignées, des Renards, des commerçants. Le rônin montre ses élevages, et accepte de les détruire, mais il apparaît, après une petite enquête de Kiohage dans les registres, qu'il y a du fugu dissimulé. Les magistrats reviennent, fouillent les caisses des entrepôts. Feiyan repère des poisson-globes dans des bassins de truite, et cette fois-ci, les magistrats arrêtent le rônin. L'entretien va se poursuivre au palais de la magistrature. Les ashigarus arrêtent des employés, qui iront eux aussi s'expliquer en ville avec les autorités.

*

Le soir, Feiyan se rend au rendez-vous proposé par Bayushi Ojun. Elle n'y va pas de gaieté de coeur, puisque la dernière fois, l'habile courtisan a mis au jour le secret de la soeur de Feiyan. Cette fois-ci, Ojun lui assure d'emblée que c'est lui qui a un important service à lui demander. Rendre service à un Bayushi, que pourrait-on y perdre ? Qui ne rêverait pas d'avoir un Scorpion en dette envers soi ?
Ojun lui dit qu'il souhaiterait que Feiyan rencontre une candidate Araignée pour la magistrature. Il s'agit juste que Feiyan se fasse un avis et le transmette à Miya Genichi. Rien de plus...
En échange, Ojun propose de nouvelles informations sur la soeur de Feiyan. Feiyan est très tentée de demander ; elle voudrait se retenir car elle ne veut pas d'un échange de service. Elle ne veut pas favoriser cette candidate. Elle accepte cependant la tractation, son sens de la famille prenant ici le pas sur son honneur. Ce n'est pas qu'elle se réjouisse forcément de revoir sa soeur : elle aurait plein de reproches à lui faire ; mais malgré tout, elle veut savoir ce qu'elle est devenue.

Feiyan rencontre donc la ténébreuse Daigotsu Yori : jeune magistrate, elle est aussi l'élève du senseï Yugure au dojo du Souffle Retenu, qui enseigne le tir d'élite. Elle a soigné particulièrement son aspect pour inspirer la méfiance, avec son fond de teint blanc, son noir autour des yeux et ses tatouages d'araignées sur le front et les mains.
Feiyan lui dit qu'elle accepte de l'écouter, mais qu'elle est réticente à recommander une Araignée, après les différents déboires que les Araignées ont causés aux magistrats lors de l'arrestation de Torii.
Ojun se retire et, d'emblée, la jeune femme joue franc jeu :
- Je sais que ma personne n'a rien pour inspirer confiance. Au contraire, j'ai toujours été éduquée pour que l'on ait peur de moi. Je suis élève du senseï Yugure, ce qui aggrave encore mon cas. C'est comme cela que vous nous voyez, nous les Daigotsu : des tueurs sans pitié, des démons à visages humains, des serviteurs des ténèbres. Mais nous nous battons pour la même cause que vous. L'honneur n'est-il donc qu'une question d'apparence ? Pourquoi redouter cette apparence si c'est l'honneur qui vous guide ? Notre but est de révéler la noirceur de l'âme des coupables. Si je suis à vos côtés, vous brillerez d'autant plus, comme la lumière à côté des ténèbres.

Derrière ce discours tout préparé, Feiyan perçoit une certaine détresse chez Daigotsu Yori. Est-ce sincère ou est-elle une excellente menteuse ? En tous les cas, il semble à Feiyan que Yori l'appelle à l'aide. Elle ne peut plus supporter de porter ce masque effrayant, elle voudrait réellement servir la justice. Elle veut quitter son clan.
Feiyan reconnaît que la jeune magistrate joue cartes sur table. Elle se met en danger en tombant le masque... sauf si c'est un rôle soigneusement préparé. Mais son sort a quelque chose d'émouvant.
Feiyan dit qu'elle parlera de lui à Genichi. Elle se sent prête à partir tout de suite, en disant à Ojun qu'elle ne désire rien savoir sur sa soeur. Ce qui serait plus honorable, car elle rendrait vraiment une faveur au Bayushi. Mais c'est trop fort pour elle, et elle demande à Ojun ce qu'il sait sur Xulian.

*

Feiyan va avoir l'occasion d'admirer la puissance des réseaux d'information Scorpion : Ojun lui dit que Xulian, alias Meikudo désormais, fait partie de l'équipage d'un pirate thranois, Jacob Wilderbrandt, capitaine du navire La Mort Rouge. Après être passé à l'île des Larmes des Mers de l'Est, Wilderbrandt a commencé à faire route au sud, vers l'île de l'Espoir (l'île d'escale où F et S s'étaient arrêtés avec Jamal).
Feiyan le remercie, pas fière d'avoir cédé.
Pendant ce temps, Sarutobi a entraîné Kiohage dans une soirée d'intégration dans le Monde Flottant. Les agapes vont bon train, mais vont être prématurément interrompues.

Lorsque Feiyan sort de son rendez-vous avec Ojun, elle entend de l'agitation, perçoit des coups de feu puis voit des incendies du côté du port des brumes et du quartier Merenae. Elle court là-bas : les Merenae ont été attaqués par des hommes armés, habillés en noir. Ils ont répliqué à coups d'armes à feu. La police du port, secondée par les Guêpes puis des samouraïs Miya, tente de rétablir l'ordre. On apprend que des assaillants battent en retraite vers le port des brumes. Feiyan suit le mouvement et compte bien en arrêter. On sait qu'ils sont arrivés cachés dans les cales d'un navire. C'est sans doute par là qu'ils vont repartir. Les canons tonnent : les Miya ont coulé un navire, et un aéronef militaire décolle dans la nuit.
Sur le port, Feiyan voit de l'agitation du côté de la boutique de Korimi : elle s'y rend, et trouve des voisins en pleurs, affolés : Korimi est allongée, vivante mais en proie à des douleurs terribles, de la fièvre. Sur le quai, trois ninjas, dont les têtes ont fait presque un tour complet.

Korimi tourne presque de l'oeil. Feiyan reconnaît sans hésiter l'oeuvre du venin de serpent corail ! Elle rassure de son mieux son amie, puis elle repense au Nambiwa que Sarutobi a accueilli : lui connaît le remède ! Mais elle ignore où il habite. Elle court alors au Monde Flottant, s'étant souvenu que S et Kiohage y font la fête (et puis, dans le doute, on peut toujours aller chercher Sarutobi au Monde Flottant le soir, on est à peu près sûr de ne pas se tromper !)
Elle les fait appeler. Sarutobi, qui a bien bu mais pas assez pour perdre ses moyens, se précipite chez Mamballa. Ce dernier a été arrêté par la police, mais plutôt pour sa protection : un étranger comme lui qui arrive et le soir-même, des assaillants inconnus arrivent en ville, la foule a vite fait un lien et voulu lyncher le Nambiwa. Sarutobi le sort du bureau d'interrogatoire et l'emmène chez un herboriste. Mamballa y attrape quelques herbes et potions, puis tous se précipitent chez Korimi. Avec un pilon, Mamballa commence à écraser des herbes, en récitant des prières à mi-voix. Il dit qu'il va sauver la Togashi.
Voilà donc la troisième personne sauvée par Mamballa en peu de temps !
On transporte Korimi au Nid, où il sera plus facile de la soigner.

*

Le lendemain matin, Genichi se demande pourquoi Korimi a été attaquée. Les Merenae, cela semble logique : ce sont des étrangers, et les Poings de Justice accusent les étrangers de précipiter la décadence de l'Empire. Mais pourquoi Korimi ?
Il demande à Feiyan d'aller voir aux archives ce qu'ils ont sur elle. Feiyan lit ceci :

"Elève turbulente au monastère Togashi.
A 16 ans, demande d'être libérée de la tutelle de ses parents et de passer son gempukku en avance.
Tatouée à 17 ans : un tatouage de Vigne, un tatouage de Vagues (pouvoir d'attaques et de défenses à mains nues)
Fiancée à Kitsu Jiniro.
Le mariage n'a pas eu lieu.
Arrive dans l'Harmonie en 1315.
Affectée à la garde de l'ambassade Dragon.
...
Ouvre une boutique de tatouage sur le Port des Brumes en 1318.
[dossier complémentaire aux archives Tsuruchi]
[dossier complémentaire aux archives militaires Kasuga. Accréditation nécessaire.]"


Feiyan n'est pas étonné que Korimi ait été une "élève turbulente". Mais elle tique en voyant que la Togashi, tout comme Xulian, a été fiancée à un Kitsu et que le mariage n'a pas pu se faire non plus. Coïncidence ?
Elle est surprise de voir qu'il y a d'autres archives sur elle, chez les Guêpes et dans les archives de la Tortue.
Genichi lui dit que c'est le problème de l'organisation moderne des dossiers : trop d'informations à traiter, trop de papiers partout et on n'a jamais le temps de tout mettre en commun !

Feiyan se rend au palais militaire de la Tortue et y consulte le dossier :
"Engagée volontaire en 1315.
Combats sur la Muraille et dans l'Outremonde
Participe à la répression contre les Poings de Justice (1316).
A fini lieutenant, décorée pour bravoure au combat. Surnommée "Le Dragon de Pierre".
Quitte l'armée en accord avec sa hiérarchie en 1318.
Pension de guerre."


Voici qui explique mieux pourquoi on s'en est pris à elle : par vengeance contre sa participation lors de la première guerre des Poings de Justice. Feiyan est fière que son armée se soit distinguée à la guerre.
On peut supposer aussi que sa modeste pension ne pouvait lui suffire pour vivre et qu'elle a donc dû ouvrir un commerce pour compléter ce que la Tortue lui verse.

Au Nid, Sarutobi consulte le dossier qu'ils ont :
"Premier prix du tournoi de la Paume Ouverte (1319).
A hébergé une femme déshonorée du clan de [raturé]
Plusieurs amendes pour contrebande.
Plusieurs amendes pour bagarres sur le port.
Plusieurs amendes pour tenue indécente en public (aucun vêtement).
Soupçonnée de complicité dans la mort d'un commerçant Thrane (duel). Affaire classée sans suite.
Relations connues, mais sans suite : Asahina Nemeru, Bayushi Ojun, Markus Wilderbrandt."


Sarutobi sourit à la mention de ce tournoi : sur le port se trouvent plusieurs salles où sont organisées des tournois d'arts martiaux, qui existaient déjà du temps des Daidoji. On imagine facilement Korimi mettant une raclée à ses adversaires grâce aux pouvoirs surnaturels de ses tatouages. Sarutobi se souvient d'ailleurs qu'après avoir remporté un tournoi, Korimi a été interdite de compétition. Mais là aussi, le premier prix du tournoi a dû l'aider financièrement.
Feiyan sera rassurée d'apprendre que la mention de la "femme déshonorée" a été rayée. Intervention discrète de l'ambassade Licorne ?
Les amendes pour contrebande ne prêtent guère à conséquence : qui n'en a jamais eu à Bakufu ? C'est à peine plus grave qu'ivresse publique dans le Monde Flottant ! Les bagarres, on peut supposer que c'est à l'époque où Korimi n'était pas encore respectée. Mais depuis, les soudards du port des brumes ont dû apprendre à voir de près les tatouages qu'elle a sur les poings.
Quant à la l'indécence en public, c'est ce qui a fait la réputation de Korimi : après avoir un peu bu, elle a été vue nue comme un ver, prêchant même que les vêtements sont un obstacle à l'Eveil ! Il est certain qu'avec une telle philosophie, elle engendrerait beaucoup de vocations !

Reste les relations qu'elle a eues. Sarutobi se dit que cela vaudrait la peine d'aller voir les anciens amants de l'excentrique Togashi. Il commence par Markus Wilderbrandt : celui-ci réside dans le petit quartier réservé aux Thranois. On y trouve la seule maison en briques rouges de la ville, entre plusieurs boutiques d'artisans, de marins et quelques restaurants, à deux pas du grand restaurant de monsieur Jan.
Wilderbrandt est maître d'armes : il dirige la seule salle d'escrime thranoise de Bakufu. En voyant arriver le magistrat, Markus-san laisse ses élèves qui répètent leurs mouvements au fleuret. Dès que Sarutobi mentionne le nom de Korimi, le Thranois pique un fard. Sarutobi l'assure qu'il n'est pas là pour embarasser un homme marié comme Wilderbrandt, il a juste besoin d'informations sur Korimi. Tout ce que sait Markus est que Korimi a fui les Kitsu pour leur traditionalisme. Elle ne se voyait pas enfermée pour le restant de ses jours, et que cela lui a valu des ennuis avec sa famille. Cela explique donc son départ pour Bakufu. Il sait aussi qu'elle est en froid avec l'ambassade des Dragons. Sarutobi remercie Markus, qui lui propose, à l'occasion, de venir prendre un cours d'escrime.

*

Dans la journée, Sarutobi retrouve au Nid un Mante de Porto Maravila, Yoritomo Dayu, qui lui apprend que le bateau de Wilderbrandt, la Mort Rouge, après avoir fait du grabuge sur l'île des Larmes, a été vu au large de l'île de l'Espoir. Les corsaires sont donc en train de descendre vers Porto Maravila.
Mamballa continue de soigner Korimi.

Arrive alors au Nid Jamal Al-Fasidî, qui vient porter un message de la part de Wilderbrandt : ce dernier se rend bien à Maravila.
- Dis donc, lui rétorque Sarutobi, j'apprends l'autre jour qu'ils nous recherchent et voilà que tu portes un message de leur part. Tu ne serais pas devenu un espion des Thranois, toi ?
Jamal jure ses grands dieux que non.
- Tu sais, continue Sarutobi, on ne fait pas de vieux os dans ce métier quand on n'apprend pas à se méfier. Alors j'aimerais bien que tu vides ton sac !
Jamal assure qu'il a juste été payé (et bien) pour venir à Bakufu et transmettre le message.

Feiyan touche un mot à Genichi de la candidature de Daigotsu Yori. Le magistrat dit qu'il y réfléchira. Puis Feiyan passe voir Korimi, qui est maintenant en état de parler. Elle lui apprend que les Kitsu dans leur ensemble sont ennemis de la modernité et de l'Harmonie surtout. Mais il y a plus : ils se sont alliés avec les plus traditionalistes shugenjas des familles Togashi et Iuchi pour combattre la décadence de l'Empire !
Feiyan est pétrifiée : ainsi, même dans son clan, il y a de ces conspirateurs qui s'en prennent à l'Harmonie et qui, d'une façon ou d'une autre, soutiennent la révolte des Poings de Justice !
Trois familles liguées contre le Guide.
- Nous avons déjà eu cette discussion, lui dit Sarutobi, mais vous voyez, on ne peut plus se fier aujourd'hui au nom de famille des gens pour jauger leur honneur. Il faut connaître chaque personne pour savoir ce qu'elle vaut.
Les deux magistrats retournent au palais pour en avertir Genichi et enquêter sur cette menace ; mais quand ils arrivent au palais, ils apprennent que Genichi a été attaqué : il a reçu un shuriken dans une côte, non loin du coeur. Il a survécu et il est alité, veillé par le docteur Rijin. Ce dernier a réussi à enlever les éclats du projectile, mais on sent qu'il a tremblé pour la vie du magistrat.

Le sang de Sarutobi n'a fait qu'un tour : il jure aussitôt de venger le magistrat. Il part sur l'heure le traquer, suivi par Kiohage. Mais comme Genichi est indisponible, Feiyan doit le remplacer en attendant. Elle va devoir rester au palais.
Sarutobi l'assure qu'elle est tout à fait capable d'occuper ce poste et s'en va, pressé d'amener la tête de l'agresseur au bout d'une pique. S'il y a bien quelqu'un que Sarutobi respecte dans cette ville, c'est Genichi ! Alors celui qui s'en est pris à lui va le payer très cher, ainsi que tout son entourage, proche ou lointain !
Accablée par ce qu'elle appris et ce qui s'est passé, Feiyan souffle dans le bureau de Genichi, quand on lui apporte un message de la part de Jamal : la Mort Rouge vient d'accoster à Porto Maravila.
Jamais Meikudo n'a été aussi proche.
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