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Republic Strikes Back - [Guardian of Eternity] - Prologue : Sabre-noir
#1
<span style="color:darkorange">Garfield Le consortium Garfield®</span><!--/sizec--> Garfield2

en association avec

La Gronico:LeLudwig:Goldwyn Mayer Inc.©

présentent




* NICOLASARTS *<!--/sizec-->




Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...





REPUBLIC STRIKES BACK<!--/sizec-->
<span style="color:#800080">[GUARDIAN OF ETERNITY]</span><!--/sizec-->




EPISODE BONUS<!--/sizec-->
PROLOGUE<!--/sizec-->




SABRE-NOIR<!--/sizec-->



<span style="color:#FF0000">PREMIÈRE PARTIE : LE VOYAGE DES JEDI</span><!--/sizec-->

<span style="color:orange">

Trois mois ont passé depuis la victoire de Coruscant.
La Nouvelle République est déjà en émoi, alors que des attentats terroristes frappent ses principales planètes. Venues d’on ne sait où, ces attaques menacent l’ordre fragile de la jeune démocratie.
L’amiral McRye a demandé aux Jedi d’enquêter sur ces attentats, car seule une puissance très bien organisée a pu les commanditer…
</span><!--/sizec-->

...


Jour I : Orbite de Coruscant - Arc solaire matutinal<!--/sizec-->

Le Reiterpallasch se mit en circuit d’approche. Les coordonnées de l'astronavigateur indiquaient : 0 - 0 - 0.

Nello entra dans le cockpit, où son droïd assistant, L3-E7, réglait le pilotage automatique.
- Approche autorisée, disaient les douanes, par vecteur 60. Arrêt contrôle station Golan n°12.
- Une station Golan, sourit Nello, franchement, je ne m’y fierais pas… Quand on voit combien la planète s’en est reçue sur la tête, de ces stations, lors des deux dernières batailles…
- Hé hé hé, ricana L3-E7 de sa voix métallique, on n’a qu’à foncer directement.
- Du calme, viens plutôt m’aider à l’arrière.
L3-E7 était le droïd de bord du Reiterpallasch. Nello l’avait trouvé dans la soute du vaisseau lorsqu’il s’était emparé de ce dernier. Le droïd était un modèle de base IG-88 modifié.
C’était donc à la base un assassin, et plusieurs reprogrammations successives n’avaient pu enlever à L3-E7 tout reste d’instinct de tueur… Il en gardait au moins un certain humour noir sardonique, et un goût pour la violence. Heureusement, cela restait, ces dernières années, à l’état de paroles...

- Je suis passé du côté lumineux, lui avait un jour avoué Nello, comme on avoue son homosexualité.
L3-E7 avait failli en faire une dépression cybernétique. Il ne savait pas bien si ce côté lumineux était une maladie honteuse, une idéologie malsaine ou un mélange des deux.
Mais il avait finalement réussi son travail de deuil et avait accepté de plier sa programmation au code d’honneur des Jedi. Pour le défouler, Nello le laissait de temps en temps dégommer quelques droïds et ces jours-là, L3-E7 s’amusait comme ces jeunes Gamorréens qui découvrent le plaisir de « casser de la ferraille sur pattes » (les Gamoréens étant en effet connus pour leur droïdophobie !wink.

[Image: 180px-IG88_Unleashed.jpg]
"...plusieurs reprogrammations successives n’avaient pu enlever à L3-E7 tout reste d’instinct de tueur…"

Nello passa à l’arrière du vaisseau avec son charmant assistant et ouvrit le réservoir de son moteur auxiliaire. Son moteur Stygian Abyss, unique dans la galaxie, générateur d’un écran d’invisibilité presque total !
Il y avait longtemps que Nello n’avait pu l’alimenter en cristal spécial et il était aujourd’hui à court. Nello plongea tout le bras dans le réservoir.
- Je suis sûr qu’il en reste encore au fond, dit-il, même des petits grains, et je voudrais les récupérer.
Le droïd déplia son bras télescopique et dédoubla ses doigts puis fouilla à son tour. Il ressortit du fond du réservoir une poignée charbonneuse.
- Passe-les à l’analyse, dit Nello, et vois ce que tu peux récupérer.
- Entendu.
Le Reiterpallasch approcha de la station Golan. Les douanes demandèrent à fouiller le vaisseau mais Nello leur transmit son accréditation signée du temple Jedi :
- Je suis un peu pressé, à vrai dire.
L’officier reçut le code spécial et dit :
- Ah, très bien, je vois…
Le vaisseau put passer son chemin et eut droit à un circuit d’approche rapide.
Nello ressortit du cockpit. L3-E7 passait les résidus du moteur sous un balayage laser.
- Il reste au moins 40 grammes de cristal pur, dit le droïd, l’œil dans un microscope.
- Il va s’agir de le reconstituer.

Le vaisseau entra dans Coruscant et s’approcha de l’une des dépendances de l’Ambassade Intergalactique. Il se posa sur une grande terrasse dans les derniers étages du bâtiment aux formes élancées. Nello descendit et salua le délégué Togruta qui l’accueillait.
- J’ai rendez-vous avec son Excellence Coldbacca, dit le Jedi.
- Son Excellence est actuellement en rendez-vous, mais elle va vous recevoir très bientôt. Si vous voulez me suivre…
Nello glissa quelques mots à son droïd :
- Tu as une piste pour nos cristaux ?
- Oui, dit L3-E7 en réglant son communicateur vocal au minimum, j’ai un collègue, du côté des bas-fonds…
- Alors fais vite, rendez-vous ici dans trois heures. N’oublie pas les composants pour monter la « chambre » du cristal et le focalisateur du laser.
Le Jedi suivit le réceptionniste de l’ambassade et le sinistre droïd partit de son côté avec le speeder du bord.
En traversant la terrasse, Nello aperçut plusieurs bâtiments encore fumants, troués par une explosion. Les attentats perpétrés par les ennemis de la Nouvelle République l'avaient frappée en plein coeur.

Duel


Jour I : Ruusan, Vallée des Jedi - Arc solaire matinal<!--/sizec-->

Dans la grande salle de réunion des Jedi, Kyle Katarn était assis à son siège, pensif.
Il passait en revue des banques de données sur lles dernières attaques qui avaient frappé la République.
Défilaient des vidéos prises sur de grands centres galactiques.
Explosion de cinq détonateurs thermaux dans un centre commercial de Corellia.
Explosion d'un droïd-kamikaze dans un grand jardin de Naboo, à l'heure où les enfants vont s'y promener avec leurs familles.
Attaque-suicide d'un transport piloté par un droïd, sur l'astroport de Juvex.
Tir de torpilles à protons depuis un chasseur Z-95 garé dans l'astroport de Boz Pity.
Désamorçage au dernier moment d'une "machine infernale" sur Onderon.

Et la liste n'était pas close. Des milliers et des milliers de victimes déjà, de toutes races et de tous âges.

Un appel bippa sur le canal principal. Appel venant de Coruscant. C’était Nello.
- Comment vas-tu ? lui demanda Katarn. Le voyage s’est bien passé ?
- Sans histoire… Je dois rencontrer l’ambassadeur Chestnut Coldbacca dans quelques minutes. Je vais demander à partir avec la valise diplomatique.
- Tu es sûr de vouloir retourner sur Libria ? demanda Katarn.
- Oui. J’en sais à la fois trop et pas assez sur mes clones. Je dois apprendre ce que le Soleil Noir a derrière la tête. Et il n’y a que leur chef pour me le dire. Et vous, où en êtes-vous ?
- Sadim est parti sur Boz Pity, pour un rapport complet sur Gianthropy. Baelun et Jaggath ont plusieurs rencontres dans le secteur corporatiste. Jan et moi nous rendons d’ici peu sur Xantooine, pour évaluer les besoins militaires du secteur.
- La Vallée va être bien vide, dans les jours à venir.
- Tu es toujours décidé, toi aussi ?
- Oui. Je ne peux pas m’arrêter en chemin… Je te laisse, on vient me chercher.
La communication se coupa.
Kyle Katarn se sentit un moment bien seul, dans la grande salle de la Vallée. Par les fenêtres, il apercevait le panorama incomparable, des chaînes de montagne et des vallées, à perte de vue.
Il se leva et ressortit du complexe souterrain. Dehors, Jan l’attendait près du Raven’s Claw. Les moteurs chauffaient déjà. Elle lui lança son casque :
- On est partis, chef ?
- Quand tu veux, Jan.
L’officier républicain en charge de Ruusan, le capitaine Costykian était venu les saluer avec une patrouille.
- Bon courage, chevalier. Que la Force soit avec vous.
- Merci, capitaine. Si tout va bien, nous serons de retour dans quelques jours. Il y aura bientôt une réunion de tout le conseil.

Jan referma la verrière, poussa les moteurs à fond et le vaisseau aux formes agressives, au métal bleu nuit, décolla dans les airs et ne fut bientôt plus qu’un point lumineux qui disparut derrière les nuages.

Duel

Jour I : Orbite de Boz Pity - Arc solaire vespéral<!--/sizec-->

Un transport léger de classe « Eaux profondes », construit dans les usines aquatiques de Mon Calamari, sortit d’un tunnel hyperspatial. Le pilote Quarren et son copilote Sullustain se mirent en trajectoire d’approche.
La porte du cockpit derrière eux s’ouvrit et laissa entrer Ixxos Sadim.
- Où en sommes-nous, messieurs ?
- Peu d’activité spatiale signalée, fit le pilote Quarren. Mais nos informateurs nous ont prévenus de la présence, dans les systèmes voisins, de l’armée régulière du Soleil Noir.
- Ils auront forcément des agents dans la capitale, Gianthropy, dit Sadim. Mais ça, j’en fais mon affaire. Tant que vous m’amenez à bon port.
- Cela doit pouvoir se faire, dit le Sullustain.

Déjà l’appareil avait amorcé sa descente sur Boz Pity. Il survola brièvement, dans le ciel gris-noir, le cimetière des blindés, datant de la guerre des clones. Au loin se profilait une gigantesque cité : Gianthropy.
- C’est là qu’il vaut mieux éviter les contrôles, dit le co-pilote.
- Et c’est bien pour ça que j’ai choisi votre engin, dit Sadim.
Déjà, une patrouille de chasseurs apparaissait en spot sur le radar.
- Vu le calibre de ces appareils, dit le Quarren, ce sont des engins du Soleil Noir : légers, rapides, bien armés.
- Vous pensez pouvoir les éviter ?
- Bien sûr.

Le pilote fit descendre son appareil au ras du sol.
- Le lac noir devrait apparaître.
A quelques dizaines de mètres du sol, le transport décoiffait les herbes hautes de la prairie. Un troupeau de grands quadripèdes sauvages décampait devant ce prédateur menaçant !
Le transport passa un col : apparut une vaste étendue d’eau dans une vallée encaissée, étendue sombre et agité de remous inquiétant.
Le pilote fit plonger l’engin, juste au moment où les chasseurs Nacht - 41 du Soleil Noir apparaissaient. Les pilotes envoyés par le Vigos local poussèrent leurs senseurs au maximum. Mais sur le spot non-identifié sur leurs radars venait de disparaître.
Le transport plongeait déjà de plus de dix mètres par seconde dans cette bouillie impénétrable.
Sadim observait la progression par la verrière, inquiet.
Le pilote dut ralentir, à mesure que l’indicateur de pression s’affolait.
- Ne vous inquiétez pas, dit le Sullustain, nous avons déjà plongé à de plus grandes profondeurs…
- Oui, dit Sadim, mais nous ne sommes pas encore tout en bas.
Les voix résonnaient déjà dans cette ambiance métallique, en plein monde du silence éternel.
Les phares de l’appareil perçaient ces ténèbres pour la première fois depuis des milliers d’années, peut-être… Le Quarren négocia l’entrée dans un boyau étroit, où les lumières révélèrent, sur les parois, des motifs fantastiques, qu’on ne pouvait à coup sûr attribuer à la nature ou à une civilisation antique.
- Nous descendons encore, dit le Quarren. Et cette fois, notre blindage va moins aimer…
Sadim sortit du cockpit et alla voir à l’arrière : par endroit, les murs transpiraient…
Dans l’intercom, le Sullustain dit :
- Je vais condamner la soute n°3, par sécurité.
La porte se ferma hermétiquement.
Sadim jeta un regard par le hublot : l’eau commençait à ruisseler dans la soute…
Et le Jedi avait chaud. Il épongeait son front bleu, et clignait de ses quatre yeux tant l’atmosphère devenait pesante.
Dire qu’il aurait tout aussi bien pu entrer dans Gianthropy par la surface et casser les défenses du Soleil Noir à coups de sabres !… Mais non, maître Skywalker avait recommandé la discrétion, à la suite du haut responsable des agents spéciaux, l’amiral McRye…
Un choc secoua l’appareil. Sadim se cogna à un mur, et courut au cockpit :
- Trois fois rien, dit le Sullustain, lui aussi en sueur, nous avons frôlé un banc de poissons.
- Frôlé ?... Des poissons gros comment ?
Il y avait encore du sang sur la verrière qui finissait de se diluer !
Et le couloir était de plus en plus étroit…
- Quand on touche le fond, comme je dis toujours, dit le Sullustain, on ne peut que remonter !
- Ou bien rester au fond, ajouta Sadim.

Le pilote bifurqua d’un coup vers un autre boyau.
- Sans blague, dit Sadim, il y avait un holo-indicateur ?
- Je connais un peu le terrain, dit le Quarren. On s’est renseignés avant de venir.
Lentement, le tunnel remontait et l’indicateur de pression extérieur redescendait doucement. Sadim retourna à l’arrière : le sol de la soute était recouvert d’eau…
Le transport s’immobilisa au fond d’un vaste puits. Le pilote mit les moteurs au minimum, et laissa l’appareil se faire remonter par les puissants courants sous-marins. Bientôt, l’eau devint plus claire.
On respirait de nouveau.
Sadim alla enfiler son armure. Avant, il n’aurait pas pu. Il aurait étouffé !
Il se rendit dans le sas, le verrouilla, tandis que pilote mettait en marche les turbines. Le Jedi fixa son communicateur dans l’oreille, son sac étanche dans le dos et son masque respiratoire. L’eau envahit le sas. Sadim s’accrocha au mur et fit quelques mouvements. Il ne ressentait qu’à peine le froid.
- Nous vous laissons ici, dit le copilote. Bon courage à vous.

Sadim fit un signe d’au revoir à la caméra de surveillance et regarda la porte s’ouvrir sur l’eau trouble.
Il nagea jusqu’à la surface, sortit la tête de l’eau et sortit en enlevant son masque.
Il était dans un vaste puits aux parois convexes, comme un réacteur de centrale.
Il avança sur la rive boueuse, le nez en l’air, impressionné par un tel décor. Il vit alors, juste devant lui, une petite créature barbue, un Ugnaught, qui le braquait de son fusil datant d’avant l’invention de l’hyperespace !
- Vous êtes chez moi !
- Chez vous ?
- J’ai racheté cette centrale à un bon prix et je la réaménage pour accueillir ma famille !
- Ma famille ?
- Ouaip, mes huit frères et sœurs et leurs enfants, et mes dix-sept cousins.
- Ils en ont de la chance, sourit Sadim.
- Lève les mains ! Je peux savoir comment tu es arrivé là ?
Dans sa salopette usée, il avait les babines retroussées, un œil fermé pour viser, l’air mauvais.
- Oh, vous savez, je me suis perdu…
- Me demande si tu n’serais pas un de ces vauriens que la LEB recherche ! Peut-être bien que si je te livrais à eux, ils me paieraient cher !
- Il y a la LEB sur cette planète ?...
- Ya tout le monde, sur Gianthropy, vaurien, quand on sait chercher ! Surtout quand il s’agit de s’occuper d’un gibier de potence comme toi !
- Allons, moi, un gibier de potence ?
- Si si, t’as bien la tête de l’emploi ! Garde bien les mains en l’air ! Que je n’fasse pas de trou dans ton armure… Ces bons vieux fusils, ils ont la gachette facile…
Le Ugnaught toisa Sadim, attentif, et son armure :
- Mais dis-moi, ce serait bien de la feuille d’or, ça… Elle doit valoir un bon paquet, cette petite tenue, dis-moi… Hein, mon Prince !
- Prince, oui, sourit Sadim. Prince d’Ossus…
- Ossus ? Connais pas… J’vis sur Boz Pity d’puis que chuis tout p’tit, alors faut pas me parler de ce que je connais pas… Allez, en avant ! On va aller voir le bureau de la LEB, quoi que t’en dis ?
- J’en dis que je suis votre prisonnier…
Amusé, Sadim garda les mains en l’air et passa le premier. On ressortit du réacteur dans une cahute délabrée, puis dans une ruelle qui sentait le moisi.
On avait prévenu le Jedi que Gianthropy était la ville la plus anarchique du monde, un conglomérat improbable de mille villes en une seule.
Bientôt, on sortait des vilaines rues pour arriver devant de grandes places pleines de carcasses de voiture, avec des pillards Anzati qui les fouillaient avidement.
- Avance, toi, grogna l’Ugnaught.

[Image: ch_ugnaught.jpg]
"Le Ugnaught toisa Sadim, attentif..."

Duel

Jour I : Secteur corporatiste, parages de la nébuleuse de Malfyor - Arc solaire indéterminé<!--sizec--><!--/sizec-->

Un grand Aramandi noir monta sur scène et salua le public.
Il s’assit devant ses percussions et de ses quatre bras, commença à battre le rythme, pendant qu’un klooiste Ayrou, un bassiste Togruta et un guitariste Arconien lançait une mélodie syncopée. Le public applaudit et reprit ses conversations mondaines.
Il y en avait, du beau linge, à bord du yacht luxueux où tout n’était que lumières, cotillons et petits fours. Des comtesses Bimm riaient aux éclats en reprenant un verre que leur apportait des droïds.

[Image: 200px-Arak_Omis_(Aramandi).png]
"Un grand Aramandi noir..."

Un grand humain vêtu d’un manteau bleu nuit entra dans la pièce, très digne, et salua plusieurs invités.
- Cher ami, la soirée se passe-t-elle bien ?
L’ami en question, un gros Besalisk en costume trois pièces, serra de ses quatre mains les deux mains de son hôte, et répondit que tout allait bien.
L’humain prit un verre sur un plateau et fit signe à l’orchestre de baisser le son. Il tapota sur son verre cristallin.
- Mes amis…
Les conversations se turent progressivement.
- Mes amis, c’est un honneur, vous le savez, de vous avoir à bord de mon modeste navire. Je souhaite que tous passent ici un moment agréable, et afin de vous distraire, je voulais vous offrir ce petit spectacle…
Il activa une commande, et des volets blindés commencèrent à remonter.
- Sachez que nous survolons en ce moment même la vaste nébuleuse de Malfyor, et je n’aurais voulu pour rien au monde, que vous ratiez ce spectacle…
Une grande lumière verte envahit la pièce, alors qu’on découvrait un spectacle inoubliable : dans l’espace, une immense formation gazeuse aux tons émeraudes éblouissants.
Il y eut des cris de stupeur, d’admiration et un applaudissement général. Les comtesses Bimm faillirent s’évanouir. L’humain sourit à tous et leur souhaita une bonne fête. Bientôt, les conversations reprenaient leur ronron.

[Image: 250px-Bimm1.JPG]
"Des comtesses Bimm..."


L’humain s’approcha du buffet, où un Bothan se faisait servir un verre.
- Un petit alcool de chez nous, seigneur Jaggath ?
Le Bothan se retourna et sourit :
- Jamais d’alcool en service, seigneur Whispermoor. Vous devriez le savoir…
- Le Temple Jedi est loin… Et je veux que tous s’amusent ici…
- Nous sommes ici pour éviter que les Barabels ne s’amusent un peu trop dans le secteur corporatiste, dit le Jedi. A propos, vous ne craignez que nous ne soyons vus ensemble ?
- Vous savez, maître Jaggath, dans ce secteur, tout le monde trafique avec tout le monde, dit Whispermoor, en toisant ses invités. Ce qui est louche, c’est de ne pas être un agent double.
- Les Barabels ne sont pas des agents doubles. C’est à ça qu’on les reconnaît.
- Oui, vous avez raison. Je me suis d’ailleurs laissé dire, avec d’autres personnes bien informées, que les amis du général Konen avaient l’intention d’organiser, eux aussi, une petite sauterie, très bientôt…
- Tiens donc ?...
- Oui, dans un petit secteur non loin d’ici, de l’autre côté de la route Perlemienne, dans le secteur de Maiysha.
- Maiysha vous dites ?
- Oui, je crois que c’est bien ce nom… Vous connaissez ?
- Je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner depuis longtemps, mais j’y ai vécu, un temps… C’est même là-bas que Gaeriel Captinson et Merwyn Peake ont fait leurs armes pour la Rébellion…
- Ma foi, sourit Whispermoor, comme le monde est petit.
- Trop petit pour la Nouvelle République, l’Empire et les Barabels, je le crains. C’est pourquoi je vais devoir vous laisser.
- Quel dommage… Laissez-moi ajouter, au passage, qu’un nom circule, à propos de la réunion de la LEB dans ce secteur… « Sabre noir »…
- « Sabre noir », vous dites ? Alors il est vraiment temps de partir…
- A bientôt, j’espère…
- Dans un autre coin de la galaxie, certainement.
Jaggath salua et traversa la salle. Il descendit vers les hangars, et se dirigea vers un transport YT, à la porte duquel l’attendait Cyrillis Baelun.

[Image: 10103069A~Alan-Rickman-Robin-Hood-Posters.jpg]
"Un grand humain vêtu d’un manteau bleu nuit entra dans la pièce, très digne..."


- Nous partons sur le champ, dit le Bothan. Paraît-il que les Barabels sont à la fête…
- Vous ne m’avez pas ramené de petits fours ?…
- J’ai accepté de tirer au sort qui irait faire des mondanités, et vous avez perdu, chevalier…
Baelun sourit et se mit au commande du transport, qui décolla juste après et laissa derrière lui la barge de luxe.
Dans un coin sombre du hangar, un Barabel n’avait rien perdu de la scène et grognait quelques mots dans son communicateur… Si bien que lorsque le YT des deux Jedi sauta en hyperespace, deux gros chasseurs de la LEB l’y suivirent de près…


A suivre...Duel
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#2
Et pendant ce temps cette faignasse de Skywalker ne fout rien, ah ça a du bon d'être le chef heinOuimaisnon
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#3
Il médite.Aloy

(Avec Malia Lamil, mais chut, il ne faut pas le dire...)<!--sizec--><!--/sizec-->
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#4
Tain, Jaggath sait même pas être discret, il faut l'enfermer dans le temple pour qu'il médite, parce qu'à ce rythme, les barabels sauront bientot qu'on est tous sur Ruusan^^
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#5
[GUARDIAN OF ETERNITY]



Jour II : Orbite basse de Satchidananda - Arc solaire diurne<!--/sizec-->

Le transport de Jaggath et Baelun descendit en vitesse réduite, puis traversa une couche d'épais nuages, et bientôt la terre or, ocre et amande de la planète apparut.
- Il y avait si longtemps que je n’étais pas venu, soupira Jaggath.
- C’est ici que devrait se dérouler cette opération « Sabre noir » ? demanda Baelun.
- Je ne sais pas. Lord Whispermoor n’en savait pas plus. Nous savons juste que les Hutts ont investi des milliards de crédits dans ce projet. J’ignore ce qu’ils ont pu faire pour ce prix-là. Le fait est que nous devrions en apprendre plus très bientôt…
-
On survolait maintenant la planète.
- Nous ne sommes pas seuls, dit Baelun. Revoilà le renifleur…
Cyrillis ralentit l’allure. Une grosse sonde descendit en piquée de l’espace et vint s’enclencher sur le haut de l’appareil. Elle se mit à clignoter.
- Je reçois ses informations…
Baelun regarda les images de la sonde sur l’ordinateur du cockpit : on vit plusieurs petits films holo des chasseurs lourds de la LEB.
- Ils nous ont suivis depuis chez Whispermoor, dit Cyrillis.
- Alors, maintenons le cap et faisons comme si de rien n’était…
- J’ai peut-être mieux, maître… Je suggère que nous marquions une pause.
Cyrillis poussa un bouton qui fit s’ouvrir une bonbonne située sur le dessus de l’appareil. Il s’en échappa une âcre fumée noire. Baelun ralentit encore l’appareil, fit plusieurs manœuvres maladroites, coupa plusieurs circuits auxiliaires, fit mine de remonter, puis de redescendre et se posa, en pleine nature, alors que l’appareil semblait vomir l’énorme traînée.
- C’est Katarn qui m’a montré ça, fit Baelun, pas mécontent de lui. De même que la sonde.
- Si les Jedi se mettent à utiliser des ruses de contrebandiers, fit Jaggath.

Cyrillis coupa les moteurs et libéra la sonde qui s’envola dans les nuages.
Peu après, on entendit passer les lourds chasseurs Barabel. Du cockpit, les deux Jedi purent suivre l’évolution de leur sonde renifleuse.
On la vit approcher l’un des chasseurs Barabels par son angle mort, à gauche à l’arrière, et se fixer sur lui. Puis activer ses caméras sur toute sa surface sphérique.
- Le rayon d’émission n’est pas très grand, dit Cyrillis, mais il devrait suffire.
L’ordinateur de bord enregistrait les précieuses données transmises par la sonde. Bientôt, l’émission se brouilla et se coupa complètement.
- Bon, ces données devraient suffire. Et je crois que notre avarie est miraculeusement réparée, sourit Baelun.
- Alors nous repartons.
L’appareil redécolla dans la minute. L’ordinateur de bord calculait la trajectoire d’après les images reçues.

Les deux chasseurs Barabels descendirent dans un canyon aussi immense que tortueux, sorte d’entaille profonde sur la surface de Satchidananda, et se posèrent sur une plateforme précaire, qui dépassait, fragile, de la roche.
Les deux pilotes Barabels en descendirent, grognons et retirèrent leurs casques. Ils traversèrent la plateforme au sol grillagé et passèrent la porte sécurisée nichée dans la falaise. Ils entrèrent dans un gros hangar où s’affairaient un grand nombre de leurs semblables. Pendant ce temps, des remorques étaient en train de tracter leurs appareils vers le stand technique.

- Messieurs, j’attends votre rapport de vol.
Les deux pilotes se retournèrent et firent face à l’officier qui s’adressait à eux : c’était un humain en uniforme du Soleil Noir.
La peau noire, les cheveux en brosse, deux pastilles blanches à la place des yeux, avec une large balafre à son menton qui laissait apparaître un circuit électronique.
- Commandant Kuti-La, grogna l’un des pilotes, nous ne sommes pas censés répondre devant vous, mais devant le seigneur Feron…
L’humain les toisa, bras croisés derrière le dos. Il ne dit rien et s’approcha des deux vaisseaux, sur lesquels plusieurs droïds commençaient à opérer. Calmement, l’humain observa les appareils. De petits droids arachnéens couraient sur la coque pour effectuer des soudures. Kuti-La en suivit un, qui s’acharnait contre une épaisse boule, fixée par des grappins sur la coque. Le droïd tirait dessus et lui infligeait des chocs, sans succès.
Kuti-La observait attentivement, tandis que les deux pilotes ne comprenaient pas mais commençaient à s'inquiéter. Le droïd parvint enfin à enlever la sphère. Il fut déséquilibré en l’arrachant et tomba au sol, écrasé par sa boule.
Pendant qu’il agonisait en gesticulant, Kuti-La s’approcha et examina la sphère.
Furieux, il se retourna sur les deux pilotes, ahuris, qui ne comprenaient rien.
- Un problème, commandant ? dit l’un des deux.
Il l’avait dit d’un air presque ironique, comme si cet humain allait pouvoir se permettre un commentaire sur les magnifiques vaisseaux des fiers pilotes Barabels !

Soudain, les deux avant-bras de Kuti-La se mirent à crépiter et des circuits chauffés à blanc apparurent sous sa peau. Coup sur coup, les deux pilotes reçurent le plus beau direct de leur vie en pleine mâchoire. Ils s’écroulèrent par terre, la bouche en sang, secoués de tics dus au choc électrique.
- Un problème, imbéciles…
Kuti-La les toisa avec mépris.
- Dites plutôt que nous pouvons plier bagage ! Les deux Jedi seront ici d’un moment à l’autre !
Kuti-La fit signe à un groupe de ses hommes d’évacuer le hangar. Les deux pilotes peinaient à se relever, penauds, déconfits…
- Soyez heureux, bande de primates, que ce soit à moi que vous deviez rendre des comptes, leur lança Kuti-La. Avec le capitaine Feron, vous seriez déjà morts !
Le commandant s’éloigna en hurlant l’ordre d’évacuation générale. Les sirènes se mirent à retentir dans toute la base.

[Image: blade.jpg]
Commandant Kuti-La, Soleil Noir

Alors que les Barabels et les hommes du Soleil Noir entraient en effervescence, le transport YT plongeait dans le canyon. Jaggath fermait les yeux en se pinçant le haut du nez.
- Je sens… plusieurs êtres vivants… plus bas, cette direction…
Cyrillis changea sa trajectoire et régla le senseur du vaisseau en recherche focalisée.
- Ca y est, une activité électronique…
- L’entrée doit être dissimulée…
- Pas si dissimulé que ça…
Deux chasseurs lourds étaient juste en train de décoller de la plateforme !
- Il ne fallait pas en attendre d’autre des Barabels, sourit Jaggath.
Mais quatre torpilles à protons partirent des chasseurs de la LEB ! En plein vers le cockpit du YT !
Baelun vira brusquement et le transport fit une embardée terrible, perdit son équilibre, plongea. Les torpilles allèrent s’écraser sur la falaise. D’énormes blocs s’en détachèrent, avec une pluie de roches, qui percutèrent la coque du transport des Jedi, qui plongeait à pic !
Cyrillis tirait le manche tant qu’il pouvait. Jaggath écarta les bras, tendit les muscles et fit appel à la Force, crispé. L’appareil commença à se redresser, évitant de peu un choc définitif avec le fond du ravin.
Les deux chasseurs Barabels avaient plongé à leur tour et ouvraient le feu. Jaggath s’était précipité aux commandes des boucliers et les cala à l’arrière, juste à temps. Les tirs percutèrent la membrane laser et s’y dispersèrent. Cyrillis avait rétabli l’appareil à l’horizontale et filait en rase-motte.
- Nous nous éloignons trop, dit-il. Ils vont avoir le temps de décamper !
Il amorça une remontée à la verticale. Le tout pour le tout ! Parce qu’il pouvait soit échouer à maintenir l’appareil en équilibre, soit aussi devenir une cible de choix pour les deux Barabels.
Mais ceux-ci avait fait des embardées dans le fond du canyon et eurent du mal à suivre. Le transport YT passa au-dessus du sommet des falaises et Cyrillis amorça un large demi-tour.
- Maintenant, trouver le moyen d’entrer avant que les deux affreux ne nous rattrapent…
- Il faut couper leur retraite aux occupants de la base.
- Entendu, fit Cyrillis, nerveux…
Il commença à enclencher des torpilles dans le tube que Katarn lui avait monté sur l’appareil.
- Arrêtez, dit Jaggath, je n’ai pas dit de tout détruire !

Cyrillis accéléra et replongea vers l’entrée de la base.
- Il va quand même nous falloir une ouverture !
Il expédia une torpille sur la falaise. Le Bothan ferma les yeux : il ne voulait pas voir le résultat !
La torpille percuta et, dans une abominable explosion, un pan de falaise s’effondra, en énormes blocs, révélant à nue la base de la LEB !
- La porte est ouverte ! fit Cyrillis.
Jaggath sortit du cockpit et alla au sas d’entrée. Il enleva son grand manteau (un des nombreux exemplaires de sa garde-robe), attacha ses manches très serrées aux poignets, son pantalon aux chevilles, puis sa ceinture. Il ouvrit le sas et reçut des rafales cinglantes d’air en pleine tête. Il s’accrocha à la porte : la plateforme, ou ce qu’il en restait, approchait à toute allure !
Au moment opportun, ou le moins inopportun, Jaggath se propulsa en l’air avec la Force, en un grand salto avant, et atterrit en roulade sur la plateforme. Entraîné par le mouvement, il était encore en train de rouler quand le comité d’accueil arriva : des droïds K5 armés de fusils mitrailleurs !
Le Bothan, en grand écart au sol, dégaina au dernier moment son grand sabre bleu et para les tirs. Il y avait quatre droïds face à lui, et deux autres qui arrivaient par le côté !
Les tirs se déchaînèrent. Jaggath bondit, et empala un droïd sur son sabre ; il rebondit sur sa tête et sauta derrière un appareil endommagé : les tirs ne purent le suivre jusque là.
Les droïds se réorganisèrent, et braquèrent leurs armes en direction de vaisseau. Puis ils se mirent à avancer lentement.
Le transport de Cyrillis et ceux des Barabels s’étaient éloignés. On entendit plus que le bourdonnement caractéristique du sabre-laser.
Les transports mirent en joue. Ils allaient se diviser en deux groupes de cinq, quand on vit le Bothan jaillir dans les airs et allumer la seconde lame de son sabre !
Le Jedi atterrit devant ses ennemis, et, dans un tourbillon de lames bleues, les attaqua et les découpa à vive allure !
C'est à ce moment que Cyrillis revint : il sauta de l’appareil, atterrit en allumant son sabre turquoise, et prit son lot de droïds !
En quelques secondes, il y en eut une quinzaine par terre.
Les deux Jedi s’approchèrent l’un de l’autre et se remirent en garde.
- Je pense qu’ils n’ont pas lésiné sur les moyens, dit Jaggath, son doublesabre en défense. Ce n’était que les gardes de l’extérieur.

Doublelame

Les deux Jedi coururent vers l’entrée, dans laquelle un Barabel venait de se précipiter. Une porte blindée se referma d’un coup sec devant eux.
Jaggath allait posément la découper au sabre quand Cyrillis eut une idée :
- Excusez-moi, maître…
Il y avait un gros blaster BLAF renversé, dont les Barabels n’avaient pas eu le temps de se servir. Avec la télékinésie, Cyrillis le remit sur pied ; Jaggath recula de trois pas, puis Cyrillis déclencha le tir sur la porte.
L’impact des deux lourds lasers la fit voler en éclats.
- Si l’artillerie lourde doit remplacer les sabres, soupira Jaggath en enjambant la porte éventrée.

Dans la base, on n’entendait plus d’alarme, mais on voyait des lumières rouges clignoter dans les couloirs.
Plus personne.
Ils arrivèrent dans la salle de surveillance, où ils activèrent en vitesse l’ensemble des écrans. Le spectacle en valait la peine. Cinq des écrans étaient consacrés au site principal de cette base secrète : dans un puits naturel, trois gros silos à missiles. Et on voyait des transports descendre lentement vers la surface.
Il n’y avait plus à se demander où aller !
- Ils seraient prêts à tout faire sauter, pour effacer les preuves, dit Cyrillis.

Kuti-La dirigeait la manœuvre d’évacuation sur le lieu des silos. Déjà, plusieurs barges décollaient et des droïds finissaient de miner les accès du site.
Soudain, un droïd fut projeté dans les airs, et un autre plaqué au sol. Sabres allumés en main, les deux Jedi entrèrent dans le puits.
- Malédiction, cracha Kuti-La.
Des droïds braquèrent les Jedi de leurs mitrailleuses.
- Vous savez bien que c’est inutile, dit Jaggath.
En rangs serrés, les droïds reculèrent devant les Jedi qui faisaient tourner leurs sabres lentement, très assurés.
Kuti-La se voyait perdu.
Il agrippa brusquement un droïd et sauta sur ses épaules ! Puis il activa le réacteur dorsal de sa monture improvisée, qui s’envola dans les airs avec lui ! Et qui se posa sur une plateforme, une dizaine de mètres au-dessus.
Kuti-La activa alors une commande. L’alarme retentit à nouveau dans le puits et les silos se mirent à trembler.
Les Jedi éteignirent leurs sabres et refluèrent vers l’entrée d’où ils venaient.
Brusquement, un bruit titanesque retentit, et un souffle de cauchemar secoua le puits. Tout fut soufflé et broyé d’un coup et on entendit un grondement semblable à celui du moteur d’un gros transport !

Jaggath jeta un coup d'œil et vit les deux silos décoller lentement !
Ils étaient montés sur réacteurs !
Au sol, tout avait été balayé ! Mais les silos rejoignaient l’air libre et un transport les attira à lui de son rayon tracteur, les arrima sous sa coque et s'envola !
- Non, dit Cyrillis, ils n’ont pas lésiné sur les moyens !

[Image: jaggath.jpg]
"Quelques tenues de la garde-robe de Jaggath..."


Doublelame


Jour I : Niveaux médians de Gianthropy, Boz Pity - Arc solaire nocturne<!--/sizec-->

Sadim avançait toujours, mains sur la tête. L’Ugnaught ne le lâchait pas d’une semelle, dans les rues chaotiques de la cité. A se demander comme il pouvait s’y retrouver dans ce fouillis de quartiers agglutinés les uns aux autres, où il n’y avait pas deux rues semblables.
Ils traversèrent une grande passerelle, de laquelle Sadim aperçut les quartiers et les îles inondées. Enfin, au détour d’une tour de communication, on arriva devant un petit bâtiment gardé par deux Barabels à l’air patibulaire.
- Ptêtre bien qu’on est arrivés, grogna le Ugnaught.
- Ptêtre bien que je vais continuer seul, dit Sadim.
- M’étonnerait !
Il allait cracher, de satisfaction, quand il sentit son tromblon lui échapper des mains. Le temps de réaliser et il vit son supposé prisonnier qui le tenait dans les mains !
Et qui lui retournait un coup de crosse dans les gencives !
Le Ugnaught tomba sur le sol boueux, tandis que Sadim cassait l’arme sur sa cuisse.
- Fini de jouer avec des armes dangereuses, papi ! Faudra penser au blaster à bouchon, plutôt !... Merci quand même de m’avoir conduit ici.
Les Barabels avaient assisté à la scène, méfiants, et s’approchèrent, leurs gourdins de sécurité en main. Ils furent alors assez surpris d’entendre l’humanoïde en armure dorée leur lancer :
- Conduisez-moi à votre chef.

Le sergent Barabel ronflait tranquillement à son bureau, sous son ventilateur de plafond qui tournait au ralenti. Soudain, la porte s’ouvrit en coup de vent, et une rafale fit tout voler, lui y compris, avant qu’il ne retombe, les quatre fers en l’air, recouvert de ses papiers. Le sergent vit alors un humanoïde lui demander poliment :
- Où est votre chef ? Vous n’êtes sûrement pas le chef ici, je me trompe ?...
Le sergent grogna une vague injure.
L’humanoïde l’attrapa par le col et l’assit sur son bureau.
- J’ai posé une question, et je suis pressé, imbécile…
Sadim entendit arriver dans son dos deux gros Gamoréens, contents de pouvoir se défouler.

[Image: sadim.jpg]
"Conduisez-moi à votre chef."

Dans la rue, l’Ugnaught se relevait, la tête sonnant comme un diapason, avec des dizaines d’étoiles qui dansaient devant ses yeux.
Quand il allait raconter à sa femme qu’il avait essayé de jouer les apprentis chasseurs de primes !
C’est alors qu’un coup de vent, parti de l’intérieur du bâtiment, projeta à travers les fenêtres deux Gamoréens dodus, qui allèrent s’étaler dans la boue avec lui.

- J’attends, dit Sadim, en serrant le sergent un peu plus fort.
Dans son vilain dialecte, le Barabel grogna quelques renseignements. Sadim le relâcha :
- C’est tout ce que je voulais savoir.
Le Jedi ressortit tranquillement. Les Gamoréens étaient en train de se relever. Sadim leur fit un petit signe négatif. Les Gamoréens grognèrent puis se rallongèrent dans la boue. Ils firent semblant de s’y sentir à l’aise, d’y nager avec plaisir…

Doublelame

Le Jedi ne s’attarda pas dans ce quartier miteux. Un bloc de données pris aux Barabels lui indiqua le chemin à suivre pour se rendre à la grande station ferroviaire.
Son sac de voyage sur le dos, il arriva dans ce grand bâtiment de l’ère industrielle impériale, triomphe du style mastoc, démesuré, de l’ère Palpatine. Et il n’y avait presque personne dans cette gare bien trop grande, avec sa verrière et ses quais interminables. Un express était sur le départ. Sadim grimpa à bord au moment où les portes allaient se refermer.
L’express de nuit quitta la gare sur ses rails magnétiques. Sadim rejoignit le salon des premières, où des hommes d’affaire Arconiens étaient en train de boire en prisant du sel, produit qui est pour eux une drogue très forte.
La décoration du wagon, très belle époque républicaine, plut beaucoup à Sadim qui prit un siège et commanda à boire et un cigare. Il proposa un petit sabbacc aux Arconiens, pour passer le temps (« ces voyages sont si ennuyeux… »). Le Jedi, qui n’avait jamais été une flèche aux jeux de cartes, allaient faire exploser ses notes de frais !
- Décidément, messieurs, je joue de malchance…
Les Arconiens riaient de cet ahuri qui n’avait l’air d’être venu que pour se faire dépouiller en beauté !
Avec leurs yeux phosphorescents, ils étaient déjà plus ou moins sous l’effet du sel, et ils continuaient à en priser en jouant. Bientôt, ils furent abrutis pour de bon, et Sadim n’eut pas de mal à regagner ses mises.

Le contrôleur, un gros Cathar au poil ras, passa à ce moment.
- Dans combien de temps, demanda Sadim, passerons-nous le pont de Sanctifer ?
- Normalement, dit l’employé, dans trois minutes.
- Trois minutes ?
Sadim bondit de son siège, attrapa son sac au passage et se précipita à travers le wagon.
- Hé ! votre billet !
Le Cathar lui courut après, mais Sadim déplaça sur son passage tables et chaises, pour ralentir le contrôleur furieux. Il referma hermétiquement la porte de l’entre-wagon. Le Cathar se cogna dessus, força sur la poignet, donna des coups d’épaules, essaya encore et parvint à rouvrir la porte. Quand il entra enfin sur la plateforme, il entendit la sonnerie d’alarme retentir et le train ralentir brusquement. Il plongea en avant et se rattraper à la poignée de la porte. Il vit alors la porte du dehors grande ouverte sur le gouffre que traversait le pont de Sanctifer ! Le passager en armure dorée venait de faire le grand saut dans le vide !

Doublelame

Jour I : District de Gianthropy, Boz Pity - Arc solaire matutinal<!--/sizec-->

Sadim tomba à pic pendant d’interminables secondes. Sur l’écran interne de son masque apparaissaient diverses coordonnées, dont l’altitude, qui défilait à toute allure.
Sadim garda les bras le long du corps et les jambes bien allongés, alors que les vents hurlant le fouettaient sans relâche. L’altitude approcha dangereusement du zéro. A deux cent mètres au-dessus du sol, un signal bippa et son réacteur dorsal s’enclencha.
Il y eut un ralentissement puis ce fut le choc de la remontée. Enfin, après plusieurs soubresauts, le Jedi mit pied à terre, courut, et se délesta de son réacteur.

Le bruit de son arrivée était couvert par le grondement régulier d’usines installées dans une étroite vallée, entre deux parois abruptes rouge rocheux.
Le Jedi se posta derrière un rocher et prit ses macrojumelles. Il calma sa respiration et observa.
Les installations étaient bien plus grandes que ce qu’en avait dit le sergent Barabel. Il ne s’était pourtant pas trompé en affirmant que l’accès par Sanctifer était plus simple.
Dans les hauteurs, des Gamoréens postés sur des plateformés mobiles renforcées de blindages et d’artilleries. Des patrouilles d’air-speeder.
Au sol, des Barabels en armures lourdes surveillaient les points d’accès aux usines. Sadim se trouvait pourtant devant l’entrée la moins bien gardée.

A deux heures, des cohortes de droïds entraient et ressortaient, chargés de containers qu’ils emmenaient dans des transports Ghtroc banalisés. A dix heures, un corps de garde.
Trois Barabels approchèrent d’un des Ghtroc, d’où sortait un véhicule à chenilles portant plusieurs containers protégés par des cages transparentes. Les soldats s’approchèrent pour vérifier l’engin et son droïd, puis donnèrent l’autorisation d'avancer vers l’usine.
Un fort roulement se fit entendre. Les Barabels se retournèrent et virent un gros bloc se détacher de la falaise, rouler, prendre de la vitesse, entraîner de la caillasse avec lui et dégringoler sur un groupe de droïds manouvriers, puis s’écraser sur lui et ensevelir par la même occasion plusieurs containers ressortant de l’usine.
Six gardes coururent sur les lieux de l’accident sans voir que, dans leur dos, un humanoïde en armure dorée effectuait un énorme saut jusqu’au véhicule à chenilles.
Des droïds foreurs arrivèrent pour dégager les décombres pendant que Sadim s’accrochait sous le véhicule. Les Barabels reprirent leur garde. Le véhicule aux containers dangereux pénétra dans l’usine.
Sadim se laissa rouler à terre et alla s’agenouiller au pied d’un tapis roulant.

Il était en bas d’une dizaine d’étages de chaînes sur lesquels circulaient les containers hermétiquement clos. Il y avait, le long de ce vaste circuit, de nombreux postes de contrôle des containers. Des Barabels circulaient deux par deux, entre les étages, montés sur de petites plateformes.
Aux jumelles, Sadim observa les postes de contrôle : sur les holo-écrans apparaissaient les images aux rayons X des containers. Le Jedi enregistrait tout dans la mémoire de ses jumelles. Et cela constituerait un trésor pour les techniciens du Moustache Noire.

La question était maintenant de savoir comment remonter au sommet de la chaîne d’assemblage. Sadim vit alors que sur les côtés, à même les parois, des tubes ascenseurs avaient été fixés. Le Jedi rampa sous le tapis le plus près du sol et arriva au pied d'un des tubes et il appela la cabine.
Les Barabels continuaient d’évoluer sur leurs petits transports. Ils survolaient méthodiquement les tapis et envoyaient régulièrement des « RAS » dans leurs com’.
La cabine arriva au sol et s’ouvrit. Sadim monta dedans et appuya sur le bouton du dernier étage. La porte se referma et la cabine entama sa remontée dans le tube. Sachant qu’à tout moment les Barabels pouvaient jeter un œil sur la cabine, Sadim n’en perdit pas moins l’occasion de filmer la vue d’ensemble du système de montage. Plus il remontait, mieux il découvrait de quoi on remplissait ces containers qui étaient scellés en bas.
Aux niveaux supérieurs, ils passaient dans des tubes horizontaux qui se croisaient avec de gros tuyaux transparents où passait un liquide phosphorescent. Une fois arrivé presque en haut, Sadim vit que le liquide provenait d’une vaste cuve centrale, enfermée dans une cage en verre, cuve alimentée par des tubes verticaux, déversant divers minerais et liquides, qui étaient ensuite brassés. Des droïds s’activaient pour vérifier sans relâche les indicateurs de sécurité de la cuve.
Sadim zooma et prit des images aussi précise qu’il pût de ces installations. Il n’entendit pas le panneau derrière lui s’ouvrir en silence. Ce n’était pas encore la porte, puisqu’il n’était pas au dernier étage. C’était un compartiment secret aménagé dans la cabine, où se nichait une créature humanoïde musculeuse, en costume noir moulant, grande d’à peine plus d’un mètre vingt, avec un masque de tête de mort sur la face et de grandes griffes au bout de ses pattes antérieures.

Elle saisit Sadim par le torse en poussant un feulement aigu. Le Jedi suffoqua. l Il donna un coup de pied dans la vitre devant lui pour se projeter en arrière. La créature fut frappée contre la paroi. Déséquilibré, Sadim tenta de faire pencher son adversaire en avant, se débattit encore, repartit en arrière et cogna plusieurs fois la créature.
Les griffes commençaient à entailler son armure et allaient pénétrer dans sa peau. Le Jedi se débattait, le souffle court, mais l’emprise de son ennemi ne se desserrait pas. Sadim tournait et se balançait mais rien n’y faisait. Enfin, la cabine s’arrêta au dernier étage et les deux adversaires en sortirent : Sadim courut et tomba par terre, sur la coursive. Deux Barabels les aperçurent et firent remonter leur plateforme. Ils prévinrent les autres. L’alerte fut donnée. Les soldats braquèrent l’intrus de leurs fusils, mais comme la créature griffue restait agrippée à lui, il n’était pas possible de le viser sans risquer d’atteindre l’autre !

Sadim était à bout de souffle. A peine s'il avait pu respirer depuis qu’il avait été saisi. Il usa alors de la Force pour gonfler sa musculature et tomba sur le dos. La créature fut plaquée au sol et reçut donc Sadim en plein sur elle. Elle lâcha un moment prise. Le Jedi roula sur le côté, se releva et respira, haletant.
Les Barabels approchaient. Sadim s’accrocha aux barreaux du garde-fou et put s’appuyer dessus. Il allait saisir son sabre, quand la créature bondit sur lui. Sadim partit en arrière, la saleté de créature agrippée sur son torse, décidée à lui enfoncer ses griffes dans les omoplates. Les Barabels, bientôt à hauteur, ouvrirent le feu. Sadim roula en arrière et frappa la créature au visage. Il retrouvait ses réflexes d’Inquisiteur, du temps où on lui avait apprenis les techniques de combat à mains nues, au temple de Byss. Il asséna plusieurs manchettes, des deux mains, dans le cou de la créature. Celle-ci se décrocha. Sadim la repoussa d’un coup de pied et enchaîna d’un coup de pied sauté. Puis il la déséquilibra d’un coup de poing sur le plexus et lui attrapa le bras gauche, qu'il brisa d'un coup sec. La créature le frappa de son autre main griffue. Le Jedi attrapa alors son adversaire et le jeta par-dessus la rambarde !

[attachment=1:technobete_eversor.JPG]
"Une créature humanoïde, avec un masque à tête de mort et de grandes griffes..."

La créature disparut dans un hurlement. Elle heurta les chaînes de montage à plusieurs étages et finit par s’écraser au sol.
Les Barabels ouvrirent le feu, mais Sadim avait bondi sur la passerelle de l’étage d’en dessous et les tirs partirent dans le vide. L’instant d’après, le Jedi sautait sur l’un des transports et en vidait ses deux occupants. Il déclencha le tir d’artillerie sur la passerelle voisine et sauta hors de sa plateforme au moment où un autre groupe ouvrait le feu… pour atterrir sur une quatrième... vidée aussi sec des deux Barabels !... et bondit en salto avant sur une plateforme située au-dessus ! Il assura son équilibre et courut vers un sas de sécurité, où il rentra, juste avant qu’une pluie de tirs ne s’abatte sur lui !

Doublelame

Le cargo qui emmenait les silos arrivait déjà en orbite.
Les transports Barabels quittaient la base de Satchidananda en quatrième vitesse. Au sol, Jaggar Jaggath et Cyrillis Baelun rattrapèrent à la course deux Barabels qui allaient monter dans un air-speeder. Ils leur mirent le sabre sous la gorge et leur ordonnèrent de reculer.
Cyrillis prit les commandes du véhicule et décolla. Il prit en chasse le groupe d’appareils que commandait Kuti-La.
- Je ne sais pas très bien ce que nous faisons, maître, dit Baelun. Cet appareil n’est pas très bien armé et ils vont nous envoyer la chasse. Leurs canons peuvent nous réduire en miette du premier coup.
- Peut-être pas, dit Jaggath. Plonge vers le canyon, ils ne pourront pas facilement nous y suivre… Il y a plusieurs gorges étroites…
Le Bothan ne se trompait pas : deux chasseurs de la LEB se risquèrent derrière l’air-speeder et découvrit trop tard que certaines passes étaient trop petites pour eux et pas pour les deux Jedi : ils raclèrent les parois, perdirent leurs moteurs et allèrent s’écraser dans le lit de la rivière.

Après plusieurs acrobaties pour serpenter dans les ramifications du canyon, Cyrillis, qui frôlait le torrent, remonta en direction d’un grand temple érigé sur un plateau isolé d’où chutait une gigantesque cascade. C’est là que le groupe commandé par Kuti-La venait d’atterrir.
- Pour qu’ils viennent là au lieu de s’enfuir, il faut qu’ils aient une bonne raison, dit Jaggath.
- Ils nous attendent déjà !
Des tirs de fusils partirent des abords du temple mais n’eurent aucun effet sur le speeder. Cyrillis reprit de l’altitude et allait engager une approche musclée, quand une tourelle sortit du toit du temple et lui envoya une belle torpille à proton !
Cyrillis braqua à mort. Il évita la torpille de justesse mais perdit la maîtrise de l’air-speeder, qui partit en vrille et s’écrasa quelques secondes après sur la paroi.
Kuti-La et ses hommes regardèrent les débris enflammés de l’appareil pleuvoir jusqu’au fond du ravin.
- Rentrons, dit l’officier, le père Rendok nous attend pour la cérémonie.

Le soleil descendait derrière la ligne des montagnes de Satchidananda et il faisait déjà sombre dans le ravin. Les dernières lueurs qu’on y vit furent les cendres brûlantes de l’appareil qui avait transporté les deux Jedi.
Doublelame

FIN<!--/sizec-->

DE LA PREMIERE PARTIE
...
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#6
Oula y a eu de l'edit làbiggrin
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#7
Edit :
- Ajout texte
- Test gestion fichier image
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#8
[GUARDIAN OF ETERNITY]

<span style="color:#FF0000">DEUXIÈME PARTIE : LE VOYAGE DES SITH</span><!--/sizec-->

<span style="color:yellow">

La perte de Coruscant a porté un coup profond à l’Empire. Beaucoup comptent encore sur l’Impératrice Ysanne Isard pour vaincre la Nouvelle République. Mais d’autres ne croient plus que l'Empire puisse à nouveau dominer galaxie. Ceux-là voient dans le général Konen un possible successeur au défunt Empereur.
L’amiral Zsinj a pris ses distances avec l’Impératrice et s’est réfugié dans les mondes du Noyau. Il est maintenant au cœur d’un terrifiant projet mené par les agents de la Ligue d’Expansion Barabel.
Le projet SABRE NOIR…
</span><!--/sizec-->

...


Jour II : Noyau Galactique - Orbite de Khomm - Arc solaire diurne<!--/sizec-->

[Image: 250px-Khomm_FF7.jpg]

La flotte de Zsinj croisait en orbite géostationnaire de Khomm depuis des semaines
L’amiral grassouillet tortillait ses petites moustaches rebiquées, en contemplant la vue planétaire. Au pied de son trône se tenaient agenouillés, yeux fermés, deux Khommites en robes vertes.
C’était bien aimable au seigneur Sirius d’avoir offert ces deux gardes du corps ! On lui avait assuré qu’ils étaient parmi les plus puissants sortis des laboratoires de Khomm. Avec tous les Jedi qui traînaient dans la Galaxie, il n’était pas mauvais de s’entourer de combattants de cette carrure !
Zsinj soupira, fit quelques pas dans la pièce et observa le transport qui sortait de l’orbite de Khomm. Il devait transporter plusieurs humanoïdes à destination de Barab I.
Zsinj ne savait pas encore s’il avait raison de traiter avec le général Konen. Derrière ses airs de gros Barabel rustre (le plus rustre des rustres pour commander aux autres) le leader de la LEB était plus fin qu’on ne pouvait croire. D’abord, il savait su s’entourer d’au moins deux personnalités intelligentes.

D’abord, le seigneur Sirius, avec qui Zsinj était en contact régulier, puisque c’était Sirius qui s’occupait des Khommites. C'est-à-dire qu’il se chargeait de faire amener ces braves imbéciles dans le laboratoire – temple bâti par la LEB, où, à force d’injections et de traitements en tous genres, ils en ressortaient aussi dangereux que des guerriers Sith.
Zsinj ignorait comment on pouvait obtenir une pareille mutation, de braves benêts clonés en tueurs armés de sabrelasers !

Le second homme fort aux côtés de Konen était le capitaine Feron. Sur le compte de celui-ci, Zsinj avait plus d’informations. Ancien membre des gardes impériaux, il avait servi Palpatine dans les dernières semaines de sa vie, puis avait rejoint, après Endor, l’armée régulière avec le grade de capitaine. Il avait alors mené plusieurs campagnes sanglantes dans la Région d’Expansion : il s’y était taillé une réputation de seigneur de guerre. Il avait été séduit par le charisme du général Konen et l’avait rejoint au moment où celui-ci créait sa Ligue.

[Image: 180px-Zsinj-EC.png]
"Zsinj ne savait pas encore s’il avait raison de traiter avec le général Konen..."

Konen, donc… Dont on savait peu de choses. Sinon qu’il avait été le bras droit du Duc Lepto. Il passait pour son garde du corps. A l’époque, il y avait eu aussi, pendant un temps, le seigneur Revan qui avait fait parler de lui, mais qui avait disparu peu avant la bataille d’Endor et le coup d’Etat raté de Lepto sur Coruscant.
En somme, on savait sur Konen ce que Konen voulait bien qu’on sache sur lui !
Il avait réussi à réunir autour de lui beaucoup d’anciens amis de l’Empire. D’abord, la plupart des familles Hutts, ce qui devait lui assurer des revenus plus que substantiels pour entretenir sa Ligue. Et aussi les Gamorréens, et plusieurs autres peuples de tradition guerrière. Autant de contingents de bons soldats prêts au sacrifice pour leur leader bien aimé.
Il ne fallait pas non plus oublier le soutien des Vigos du Soleil Noir : soit, tout un réseau d’information et d’influence sur le monde de la Frange et bien des industries de par la Galaxie.
Et il n’avait pas fallu à Konen plus de trois ans pour tisser ces alliances !
Le général lui-même se montrait peu. C’était le capitaine Feron qui lui servait de porte-parole. Konen était toujours en retrait, ce qui contribuait évidemment à tisser une aura de mystère autour de lui.
Et aujourd’hui, Zsinj n’était pas loin de penser de lui-même que, bien qu’il eût le titre de grand amiral, il appartenait plus à la LEB qu’à l’Empire. Il avait abandonné l’Impératrice et n’avait plus de contacts avec les autres amiraux de l’Empire. Déjà, à l’époque, le duc Lepto avait su rallier au moins deux flottes entières à sa cause. Aujourd’hui, Konen marchait sur ses pas en ratissant dans les rangs de l’Empire.

Or, il était étonnant de constater qu’avec de tels moyens à sa disposition, Konen se contentait d’un territoire relativement restreint, centré sur Barab I, avec des branches d’extension vers l’Amas de Maw (la belle affaire : une région à l’écart de tout !wink, le bout de la route Perlemienne (autant dire au bord de nulle part) et l’espace inconnu !
Le fait est qu’en revanche, sur cette portion réduire de galaxie, personne ne rentrait sans l’autorisation du Général. Certains avaient essayé… Impériaux, agents de l’Alliance Rebelle, pirates de la Frange… Deux jours au maximum après leur intrusion, ils avaient disparu et on n’avait plus entendu parler d’eux.
Le discours officiel tenu par le capitaine Feron était : « Notre Ligue est disposée à accueillir tout visiteur pacifique. Mais il n’y a pas d’intrus sur nos territoires ».
Tellement pas d’intrus que les autorités de la LEB niaient avoir jamais capturé un quelconque visiteur indésirable !…

Zsinj, curieux, avait fini par apprendre la vérité.
C’était tout simple… Les intrus, quelle que soit leur origine, servaient ensuite de gibier sur Barab I, lors des grandes chasses rituelles organisées pour maintenir le moral et le physique des tribus !
Et c’est ainsi que le général Konen était bon avec son peuple !

Zsinj se tourna vers son sous-amiral :
- Je suis un peu las de regarder la planète Khomm tourner… Nous allons aller faire un petit tour, qu’en pensez-vous ?
- Bien, mon amiral.
- Mettez le cap vers la planète Byss.
- Vers Byss ?
Le sous-amiral n’était pas rassuré par cette décision.
- Oui, tout à fait, dit Zsinj en caressant sa moustache, je suis impatient de savoir ce que devient l’Inquisiteur Bartok !
Le sous-amiral salua et transmit l’ordre.
La flotte s’éloigna de Khomm et partit en vitesse subspatiale un peu plus loin vers le cœur du Noyau. Zsinj regardait cet endroit à la fois vide et perdu, mais en plein cœur de la galaxie, à quelques encablures de Coruscant, comme sa chasse gardée. En fait, il s’y promenait à sa guise et ne recevait d’ordres de personne !

Emperor

Jour II : Boz Pity, District de Gianthropy - Arc solaire matinal<!--/sizec-->

Le sas se referma derrière Sadim. Il était sur une coursive qui traversait un grand entrepôt où des droïds entreposaient des pièces métalliques.
Le Jedi vit une silhouette avancer, à l’autre bout de la pièce. Un humanoïde trapu. La peau rouge avec deux moustaches et des cheveux rouges s’agitant comme de petits tentacules. Des yeux rouges sous un front lourd.
Il prit un sabrelaser en main et l’activa. Deux lames rouges côte à côte en jaillirent, qui émettaient un fort bourdonnement, supérieur à la normale.
- Vous êtes bien audacieux, Ixxos Sadim… C’est bien votre nom, n’est-ce pas ?
- Oui… Et, à qui ai-je affaire ?
- Sirius Ranfeust. Bras gauche du général Konen. Trop occupé par vos recherches, vous n’avez pas senti ma présence…
- Sirius, c’est donc vous… Vous intéressez énormément le conseil Jedi. On sait si peu de choses sur vous…
- Trop heureux d’attirer votre attention… Vous allez avoir l’occasion de me découvrir de plus près, Sadim…
Sirius brandit son sabre et marcha vers son ennemi. Il y avait une certaine distance entre les deux. Le Jedi prit son sabre lentement et se mit en garde. Soudain, Sirius disparut, et réapparut juste devant Sadim !
Il s’était déplacé en un éclair d’une dizaine de mètres !
Sadim para au dernier moment ! Il recula, surpris par la vitesse des coups de son adversaire. Les deux sabres se heurtèrent et craquelèrent.
- J’avais entendu bien des choses sur vous, Inquisiteur Sadim, fit Sirius. Que vous étiez un fin duelliste… Le côté lumineux vous aurait-il ramolli ?...
Sadim dégagea son sabre et contre-attaqua. L’échange de coups qui suivit fut sec et violent. Sirius dévia les coups du Jedi avec maestria, grâce à son grand glaive laser, qui se composait en fait de deux cristaux attachés l’un à l’autre, créant deux lames collées l’une à l’autre.
- Vous me surprenez, seigneur Sirius, dit Sadim. Un Jedi Noir, qui se bat avec la forme de défense !...
- Bien vu, Inquisiteur… Mais sachez qu’une bonne défense ne sert qu’à préparer une bonne attaque !
- Je ne suis plus Inquisiteur…
- Et je ne suis pas un Jedi Noir… Je suis Sith !
Le sabre de Sirius entailla l’épaule de Sadim !
Les Barabels achevaient de faire sauter le sas. Ils arrivaient dans le dos de Sadim, fusils en mains et le braquèrent. Sirius bloqua alors le sabre de Sadim, pendant que les Barabels mettaient en joue. Par un effort violent, le Jedi se dégagea et bondit en l’air. Les tirs des Barabels fusèrent et allaient toucher leur chef. Sirius les dévia, tandis que Sadim atterrissait dans l’entrepôt.
Les Barabels ouvrirent le feu à nouveau, mais Sadim prenait déjà la fuite. Sirius se pencha en avant : il sauta et disparut en l’air. Le moment d’après, il réapparut trois mètres devant Ixxos Sadim !
- Vous êtes rapide, vous, soupira le Jedi.
- Vous avez commis des erreurs de débutant, Sadim, à plusieurs points de vue… Vous ne m’avez pas senti venir, vous n’êtes pas à la hauteur en duel, vous pensiez vous enfuir… Si c’est cela, être un Jedi…
- D’où venez-vous, Sirius ?... Vous n’êtes pas sorti de nulle part… Vous n’êtes pas un de ces Khommites récemment éveillés au côté obscur… Ni un ancien Inquisiteur… Et ce n’est pas le général Konen qui vous aurait appris à vous battre avec le Soresu…
- Je viens de loin, c’est vrai. Mais servir le général Konen me plaît assez…
- Vous vous fichez de Konen, cela ne se sent que trop
- Pas plus que vous ne vous souciez de servir le conseil Jedi…
Sadim attaqua de plus belle. Sirius se remit en défense.

[attachment=2:Sirius_Ranfeust.JPG]
"Sirius Ranfeust, bras gauche du général Konen..."

Du haut de la falaise arriva brusquement un transport Mon Calamari qui fut pris dans le feu multiple des défenses. Mais le vaillant pilote Quarren et son assistant Sullustain bravèrent tourelles et patrouilles aériennes.
Sadim rompit le combat en sautant sur la tour d’un mirador. Il y rebondit et se projeta au sommet du mirador voisin. Le transport allait passer juste à cette hauteur. Sadim détruisit le droïd de combat qui gardait le poste, se hissa sur la rambarde. Le transport arrivait, sas d’entrée ouvert. Sadim allait sauter quand Sirius se matérialisa derrière lui et lui asséna un coup de sabre, qui lui lacéra le mollet. Le Jedi hurla de douleur et se rattrapa de justesse par les bras. Le transport décolla. Le Sullustain aida le Jedi à se hisser à bord.
Du haut du mirador, Sirius regarda son adversaire s’enfuir.

Le pilote Quarren poussa l’engin à vitesse maximum dans la petite vallée, et déjà la chasse du Soleil Noir prenait le relais des Barabels. Les chasseurs Nacht-41 déferlèrent du haut du ciel.
- Nous ne pouvons pas nous battre contre eux, dit le pilote, ils sont trop nombreux !
Il y en avait au moins une douzaine, de ces fins chasseurs, très rapides et maniables, armés chacun d’un canon blaster de puissance plus que respectable pour des engins de cette taille !
Dans peu de temps, ils seraient sur le transport, bien moins rapide qu’eux.
Le pilote remonta en chandelle vers une grosse masse orageuse.
- Le tout pour le tout !
- Magnétisme intense ! cria le copilote. Nos instruments de bord ne vont pas y résister !
- On sortira de cette « crasse » en manuel, s’il le faut, mais c’est notre seule chance.
Le transport Mon Calamari disparut dans l’épais monde noir de l’orage, suivi par les chasseurs du Soleil Noir. A l’arrière du transport, Sadim injectait un medpack à sa jambe blessée. Il remit sa botte et courut dans le cockpit :
- J’ai senti quelque chose…
- Un coup de sabre, mon vieux, dit le Sullustain, ça doit être douloureux…
- Ce n’est pas ça… Remontez ! Remontez encore !
- Au-dessus des nuages ? Ca ne va pas, ils vont nous tirer à vue dans le ciel dégagé !
- Non, allez-y !
- Les intuitions de Jedi !
L’appareil tremblait de plus en plus. Des dizaines d’éclairs frappaient chaque seconde ses boucliers.
- Bon d’accord, râla le Quarren.
Il prit de l’altitude.
Au-dessus des nuages, le beau ciel bleu, serein, de Boz Pity.
Dans cette étendue bleue nimbée de soleil apparut alors un vaisseau de guerre d’une forme extraordinaire : formé d’une grosse sphère centrale, entouré d’un grand tube circulaire, et quatre antennes dans les directions cardinales, avec des canons qui parcouraient la surface du tube et de gros lances missiles sur les antennes.
- Foncez ! ordonna Sadim.
Les chasseurs ennemis sortirent du nuage et furent pris aussitôt dans un tir massif de sphères ionisantes. Sur la douzaine, la moitié repartit comme elle était venue, dans le nuage. Le transport Quarren approchait du vaisseau, qui envoya une rafale de torpilles sur les chasseurs. Les torpilles explosèrent en l’air et saturèrent la zone de radiations, qui détraquèrent encore les systèmes des chasseurs. Plusieurs se percutèrent, et les autres abandonnèrent la chasse.
- Par les grandes profondeurs, siffla le Quarren, mais c’est quoi cet engin !

Rien que la sphère centrale était dix fois grosse comme le transport !
- Ce sont les Neti ! cria Sadim. Et ce vaisseau est un cadeau de la Nouvelle République !
- Ah bon, et il faut que je fasse quoi, moi, demanda le Sullustain, pour en avoir un pareil ?...


[Image: Ulysse_31_1981_2.jpg]
"Apparut alors un vaisseau de guerre d'une forme extraordinaire..."

Le transport « Eaux profondes » pénétra dans le vaisseau de guerre. Les passagers descendirent du transport, et furent accueillis par un groupe de Neti armés de hallebardes.
- La reine Q’orianka demande à vous voir, annoncèrent-elles sans chaleur excessive.
- C’est bien gentil à elle de venir s’occuper de nous, dit le Sullustain, sa casquette à la main.
- J’ai peur qu’elle vienne surtout pour moi, dit Sadim.

Les trois rescapés furent amenés dans le grand jardin tropical au centre de la sphère, lieu qui servait en fait de poste de commandement. Q’orianka Saa était assise sur son trône fleurie, entourée de ses servantes et de ses guerriers.
- Alors, Sadim, dit-elle en le pointant d’un doigt accusateur, il a fallu que nous venions à ton secours !
- Saa, dit le Jedi, comme c’est aimable à toi de te soucier encore de moi…
- Que ferais-tu sans nous ! Tu t’imagines sans doute que nous passons notre temps à pousser gentiment, sur Felucia, et que nous ne sommes pas capables de nous battre !
- Mais je n’ai jamais dit ça ! D’ailleurs, j’étais au courant que vous aviez ce vaisseau…
- Oui, bien sûr, cela te va bien de dire ça !
Le Sullustain toussota, tête baissée, et chuchota au Quarren qu’ils allaient peut-être se retirer discrètement.
- Emmenez nos invités à leurs cabines ! ordonna Saa ; pas toi, Sadim, j’ai à te parler !
- C’est trop d’honneur !
- Gardes, laissez-nous !
Une fois qu’ils furent seuls, Saa descendit de son trône, regarda autour et se précipita vers le Jedi, la voix pleine de reproches et d’inquiétude :
- J’étais morte de peur en apprenant que tu partais en mission sur Boz Pity ! Une fois de plus tu ne m’as pas avertie !
- Au départ, c’était juste une petite mission de rien du tout !
- Il y avait le côté obscur sur cette planète, et tu n’as rien senti !
- Même si je l’avais senti, je n’aurais pas annulé ma mission !
Sadim gémit, car sa jambe le relança.
- Tu t’es fait mal, en plus…
- Trois fois rien. J’ai juste fait un pas de travers…
- Monstre d’égoïsme et de vantardise !
- Insupportable petite donneuse de leçon !
- Embrasse-moi, idiot !

Ce fut la princesse Saa qui embrassa fougueusement Sadim et faillit l’étouffer !

A suivre...Emperor
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#9
Pourquoi j'ai jamais ce genre d'accueilMwe
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#10
[GUARDIAN OF ETERNITY]


Jour II : Noyau Galactique - Orbite de Byss<!--/sizec-->

L’avant-garde de la flotte de Zsinj se mettait en approche de Byss. La sombre planète avait pour satellite la forteresse de l’Inquisition, station spatiale aux trois cents tours noirs et pointues, taillée dans des roches de l’époque des grandes guerres Sith.
La navette Lambda de l’amiral y atterrissait déjà pendant que son armée prenait ses positions en orbite planétaire.
Des élèves de l’Inquisiteur étaient à la descente de l’appareil pour accueillir Zsinj : cinq Umbariens dans leurs épais et longs manteaux en fourrure couleur bleu ciel. Ils fixaient l’amiral de leurs grands yeux violets, pupilles inquiétantes au milieu de leurs visages pâles. Ils s’inclinèrent et montrèrent le chemin à leur invité qui était escorté de ses deux gardes du corps Khommites, dont les yeux restaient fermés en permanence.

Zsinj caressait nerveusement ses moustaches, guère à l’aise dans le décor, gothique torturé, de cette cathédrale galactique bleu nuit.
- Comment se porte ce cher Inquisiteur ?
- Tout à fait bien, répondit un des élèves, d’une voix impersonnelle et glaciale, qui résonnait dans les couloirs sépulcraux que le groupe traversait.

[Image: 250px-Umbaran_NEGAS.jpg]
"Cinq Umbariens dans leurs épais et longs manteaux en fourrure couleur bleu ciel..."

Les espaces par où l’on passait étaient de vastes pièces traversées de passerelles aériennes, aux murs couverts de livres, sur des dizaines d’étages et des centaines de rayonnage. Des bougies, disposées très loin les unes des autres, offrant une lueur grisâtre, étaient les seuls éclairages. Chacune laissait deviner un petit pan de mur et de mystère sur papier. Quelques humanoïdes se déplaçaient avec des torches lumineuses dont l’intensité était réglée au minimum.
- Ça en fait, de la lecture, tout ça, hum ?...
L’élève qui guidait le groupe s’arrêta et fixa l’Amiral dans les yeux :
- Vous désirez nous emprunter un ouvrage ?
- Moi, non, non, hum hum…
Les doigts de Zsinj se crispèrent dans son dos. Quand il commençait à dire « hum hum » à chaque phrase, c’était signe de nervosité !
- Nous ne demandons qu’à vous instruire, lança une voix caverneuse, un rien amusée, depuis passerelle au-dessus, à peine visible dans la pénombre.
Une silhouette s’y tenait debout, accoudée à la rambarde.
- Comment vous portez-vous, Amiral ?
Une plateforme circulaire volante vint se poser devant le groupe de Zsinj. Le disque s’éleva jusqu’aux derniers étages et atterrit devant le grand Inquisiteur Bartok.
- Vous désiriez me voir, Amiral ?
- Oui, ma foi, hum hum…
- Passons dans mon office.
L’Inquisiteur était un humanoïde âgé. Malsain, les traits anguleux, des tatouages au front. Lourds sourcils, cernes creusées, lèvre rigide.
Il fit un signe de la main devant l’épaisse porte ouvragée qui s’ouvrit en grinçant et se referma derrière l’amiral et ses deux gardes du corps.
L’office de Bartok était taillée dans des murs aux formes courbes, torturées. A peine si on devinait les lieux, car une seule fragile chandelle brûlait et sa lumière était à peine plus que de la fumée.
- Hum, je n’étais jamais venu ici…
Les deux Khommites s’agenouillèrent devant la porte d’entrée. L’Inquisiteur alla s’asseoir à son bureau.
Les yeux de Zsinj s’habituaient à l’obscurité. Au-dessus de lui, dans son dos, un vitrail couleur argent entrelacé de motifs complexes.
Quatre escaliers en colimaçon donnaient accès aux étages au-dessus ou en-dessous.
- Vous vivez toujours dans cette obscurité ?
- Obscurité, amirale ?... Quelle obscurité ? Ce qui est obscur pour vous peut être très coloré pour nous autres, voire même… éblouissant. Mais vous autres humains ne voyez pas dans le spectre supérieur de la lumière, celui que vous nommez « ultra-violet ». Spectre où nous discernons nous, des couleurs comme le berl, le crynor, le nusp ou l'onsible...
- Tant pis pour nous, toussota l’Impérial. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas venu parler de cela.
- De quoi donc alors ?
Un serviteur, que Zsinj vit arriver au dernier moment, s’était approché de l’Inquisiteur et lui versait une boisson brûlante, épaisse et visqueuse. L’Amiral voyait surtout de Bartok ses yeux pupilles violettes et le crâne chauve luisant.
- J’ai été en communication avec le général Konen, hum, récemment… Il m’a informé d’une visite que vous comptiez lui rendre… Et me demandait si je pourrais servir d’escorte.
- Qu’avez-vous répondu ?
- Je me demandais déjà si vous aviez effectivement l’intention d’aller le rejoindre…
- Nous ne tarderons pas à nous diriger vers Barab I, c’est vrai.
- C’est un, hum, long voyage.
- C’est pourquoi nous nous sentirions plus en sécurité avec votre flotte autour de nous, Amiral…
- On peut dire, hum, que Barab I est à l’autre bout de la Galaxie, dans une des branches les plus éloignées de notre Noyau… Nous sommes, comment dire, au chaud, ici… Vous voulez vraiment braver tous les dangers d’un voyage ? La Nouvelle République… les Jedi…
- Vous m’inquiétez, général… Il y a peu, la Galaxie n’était-elle pas un endroit sûr ?
- Il y a peu encore, ça oui… Mais les choses ont un peu changé.
- L’Empire ne pourrait-il pas assurer une telle escorte ?
- Bien sûr que si ! Ce n’était pas le sens de ce que je disais, naturellement... C’est juste que je tenais à vous mettre au courant, pour que nous prenions les dispositions nécessaires…
- Vous parlez comme un bureaucrate, Amiral…
Zsinj sentait que depuis le début de cet entretien, Bartok se moquait doucement de lui !
Quelle idée il avait eu de venir ! Puisque c’était l’Inquisiteur qui avait besoin d’escorte, c’est lui qui aurait dû se déplacer !
Zsinj se souvint alors de ce qu’il avait entendu sur les Umbariens, et ce fut comme s’il sortait d’un rêve ! Ce peuple était réputé pour leur capacité à subtilement influencer l’esprit des autres ! A l’instant même, Bartok, après lui avoir insinué à distance l’envie de venir depuis Khomm, était peut-être en train de lire dans ses pensées comme dans un livre ouvert !

- Bien, alors quand partons-nous, Inquisiteur ?
- Dès que vous serez prêt, ma foi, Amiral…
- Très bien, je vais faire préparer ma flotte.
- Je suis sûr que le général Konen vous saura gré de votre zèle.
- Ça alors, voilà qui m’étonnerait bien, hum ! D’abord, depuis quand les Barabels auraient-ils de la reconnaissance ! Surtout le général Konen !
L’Amiral se leva, pressé de partir. Retrouver le bon vieux pont de son destroyer stellaire et souffler dans les bronches de quelques subordonnées au hasard !
L’Inquisiteur le raccompagna à la porte :
- Entre nous, Amiral, il n’est pas mauvais que vous veniez… Pour les dangers du voyage, sans doute, mais aussi pour rencontrer le général Konen… Vous et moi, à vrai dire, savons bien quoi penser de lui, n’est-ce pas ?
- Que voulez-vous dire ?
- Allons, Amiral, ne faisons pas les innocents. Croyez-vous le général apte à diriger autre chose que quelques tribus de Barabels ? Que croyez-vous qu’il représente, au-delà de sa ligue, dans son recoin d’espace ?
- Pas grand’chose, c’est sûr !
- De lui, je dirais que c’est un bon serviteur, mais un mauvais maître…
- Je serais assez d’accord sur cette formule, mon cher Bartok.
- Alors, « mon cher Zsinj », nous nous entendons. Les Barabels et autres Gamoréens sont des bras armés. Les Hutts une manne financière. Mais si nous voulons en tirer quelque chose, et combattre la chienlit républicaine, il faudra notre intelligence, Amiral.
- Et mes troupes !
- Et vos troupes…
- Nous sommes d’accord.
- D’autant que nous aurons à reparler de ce projet Sabre Noir, Amiral…
- Ah, parce que vous êtes au courant ?...
- N’oubliez pas que l’Inquisition était les yeux et les oreilles de l’Empereur… Nous écoutons les murmures qui s'entendent de par la galaxie…
- Rien ne vous échappe.
- Songez, Amiral, qu’il y a suffisamment, dans la Ligue d’Expansion Barabel, de quoi faire repartir le combat contre les Rebelles. Une vraie poudrière, qu’il nous faut allumer… Le général Konen en première ligne, et nous derrière pour lui indiquer quoi faire…
- Oui, je vois où vous voulez en venir…
- Songez que l’Empire attend un militaire d’une carrure, d’une poigne assez forte pour se reconstituer… Les partisans de l’Impératrice le comprendront bien assez tôt. Vous, amiral, avez su prendre vos distances avec ce régime fantoche qui s’est laissé voler la capitale… Nous, nous sommes restés fidèles à l’esprit de l’Empereur… Vous me comprenez ?
- Parfaitement oui, parfaitement…
- Alors c’est entendu. Nous aurons le trajet pour y réfléchir…
Zsinj fit un salut martial, la poitrine bombée et sortit de l’office, suivi de ses deux Khommites.

Emperor

Jour IV : Orbite de Nar Shaddaa - Arc solaire nocturne<!--/sizec-->

Une frégate aux couleurs de la Nouvelle République, escortée de trois transports armés, s'était positionnée en approche de la lune criminelle des mondes Hutts.

Le capitaine du vaisseau, Benjass Costykian, regardait la planète verdâtre depuis la baie de son poste de commandement. En hologramme se trouvait à ses côtés Nello Dewelden.
- Ils n’ont pas dû voir de vaisseau diplomatique depuis des lustres, remarqua le Jedi.
- Grâce à vous, nous avons l’occasion de rappeler à ces Hutts que la Nouvelle République a rétabli l’ordre et la justice dans la Galaxie. Nous arborons un pavillon diplomatique, donc ils n’ont nulle raison de nous agresser. Et s’ils s’y essayent, ils verront bien les représailles.
- Je vais tâcher d’être rapide.
- Nous ne sommes pas pressés. L’Ambassadeur Coldbacca a donné l’ordre de vous escorter jusqu'à Libria. Nous vous escorterons.
- J’en ai pour quelques heures, tout au plus, capitaine. Quelques courses à faire.
- Alors bonnes courses, dit l’officier.
Nello coupa la communication et se rendit au cockpit de son appareil. L3-E7 s’était mis aux commandes et manœuvrait pour le décollage.
Le Reiterpallasch sortit de la frégate diplomatique et descendit sur la lune verte.
- J’aime beaucoup cette planète, ricana le droïd.
- Je me serais bien passé d’y revenir, mais c’est le moment ou jamais…

Le transport se posa sur la plateforme d’un astroport privé, gardé et dirigé exclusivement par des droïds.
L3-E7 descendit le premier et salua ses congénères, tous armés jusqu’aux dents... et au-delà. Leur chef était un modèle K6 qui s’était customisé au fil des années et qui ressemblait maintenant à un arsenal ambulant, avec des plaques de tank pour renforcer sa coque et, aux épaules, des crânes plantés sur des piques pour faire joli. Il avait une démarche balourde, en perpétuel déséquilibre, mais la présence de plusieurs lance-torpilles sur ses épaules dissuadait de lui faire remarquer…. Derrière lui, une solide escorte de six IG.
- Salut à toi, K8-UM, heureux de te revoir…
- Je n’en dirais pas autant, gronda le droïd, espèce de sordide petit tueur à gages à la manque…
- Tu me flattes, grand K8-UM ! C’est trop d’honneur que je puisse garer ma poubelle galactique sur ton rutilant astroport !
- Cesse tes jérémiades, gibier de décharge, et aligne plutôt la fraîche.
L3-E7 tendit un tube de crédits.
- J’ai ajouté un petit supplément, pour les bonnes œuvres de ton secteur.
K8-UM les enfourna dans sa coque et gronda à L3-E7 et « son humain » qu’ils pouvaient passer.
Nello fit une petite révérence polie, juste hypocrite comme il faut, devant la grinçante carcasse bardée de canons.
A la sortie de l’astroport, le Jedi et son droïd s’arrêtèrent boire un verre dans une cantina qui servait surtout de salon de beauté pour droïds : les plus honorables mercenaires et tueurs en ferraille venaient prendre un bon bain d’huile dans cet établissement et discuter des derniers engins de mort à acheter pour être dans le coup.
- Tu vois ça, disait un IG-88, c’est un blaster de chez Merr-sonn tout ce qu’il y a de plus standard, hé bien regarde comment je l’ai modifié…
- Impressionnant, disait son camarade, droïd médecin modifié avec une respectable collection de scalpels et d’engins de dissection attachée aux bras.
L3-E7 loua une cuve et s’y plongea avec délice. Il n’y avait plus que sa tête qui dépassait.
- Ne reste pas trois heures dans ton bain, lui dit Nello. Nous sommes quand même attendus, hein…
- Pas longtemps, promis, ronronna le droïd.
- Tâche de trouver les pièces qui nous manquent encore.
- Ne t’inquiète pas, j’ai une adresse infaillible.

Nello laissa son pilote se lubrifier les jointures et partit de son côté. Il entra dans l’un des quartiers les plus mal famés de Nar Shaddaa, la Ville d’Etain aux Yeux Glauques.

Emperor

La Ville d'Etain aux Yeux Glauques échappait à cette règle qui voulait que Nar Shaddaa soit une cité verticale. Dans ces quartiers, on pouvait plutôt parler de ville horizontale et même de décombres. Des décombres envahis par des marécages qui étaient aussi bien des rejets d'égouts... Il poussait là des arbres maigres et noirs, parmi des ruines et des routes effondrées, entre des carcasses métalliques.
Au cœur de cette ville en décomposition se trouvait des restes d'astroport. Nello y entra, la main près de son sabre. Il avança sur le tarmac défoncé, le long de hangars croulants.
Le Jedi vit alors un point laser rouge se déplacer sur sa poitrine le long de son coeur. Il ne fit plus un mouvement. Son communicateur se mit à bipper. Lentement, il le prit à sa ceinture et l'alluma :
- On s'est perdu, monsieur le Jedi ?...
- Non, je t'ai trouvé...
Le point rouge tremblait légérement. Nello aperçut la silhouette allongée en haut du toit, fusil à longue portée bien en mains.
- On peut se parler ? demanda Nello.
- Si je ne t'avais pas reconnu, je t'aurais déjà tué, réflexes de Jedi ou pas. Je n'aime pas les intrus chez moi.
Le laser s'éteignit. La silhouette avait quitté le toit.
Nello avança en direction du hangar. La silhouette l'attendait à l'entrée.
- On se connait bien, dit Nello. Tu utilises les mêmes droïds de surveillance que moi... et tu as le goût des repaires bien cachés...
Plusieurs droïds sphériques flottaient dans l'air et dans les coins se tenaient des K5. La silhouette s'avança : c'était un des clones de Nello.
- Preston VIII, je ne me trompe pas ?
- C'est Kristall Bane maintenant. Le projet Preston est terminé. Surtout depuis que tu t'en es mêlé.
- Le Soleil Noir ne t'a pas recontacté ?
- Après un petit séjour forcé chez les Rebelles, grâce à toi et Captinson, j'ai fini par retrouver ma liberté. Quand ils ont vu que je n'avais rien de sensationnel à leur apprendre sur l'Organisation... Ensuite, je me suis fait un petit chez-moi dans ce coin...
- A ta place, sourit Nello, j'aurais fait pareil.
- Tu viens faire quoi ? Me donner des conseils de décoration ? Si j'étais à ta place, c'est pour ça que je viendrais t'embêter.
- J'ai un service à te demander.
Bane ramassa le sac de son fusil et le mit en bandoulière et il fit signe à son "jumeau" de le suivre, pendant que les droïds se remettaient en surveillance.

[Image: ReignofFire-photo_01.jpg]
"Preston VIII, alias Kristall Bane"

Emperor

Les circuits de L3-E7 ronronnaient doucement pendant qu'une sympathique hôtesse protocolaire C3 lui huilaient à la pipette les articulations.
- Là c'est bien... encore un peu plus à droite... oui, à gauche...
"Ailetroi Eucète" lisait en même une revue pour adultes, Playdroïds, que lui avez prêté le droïd du Moustache Noire, Bender.
- Toi tu es une sacrée coquine, hein... bavait-il en feuilletant les pages.
Il regardait en détail les circuits électroniques d'une machine agricole dernier modèle de Tatooine.
- Il est quelle heure ma jolie ?
- Il est déjà 28h30, monsieur Eucète, minauda l'hôtesse.
- 28h30 !
Le droïd faillit s'enrayer les transmissions.
- Il faut que j'y aille.
Il était resté plus d'une heure à mariner dans l'huile !
Il se fit aider pour s'extraire de son bain et se sécha, puis s'admira dans le miroir, tout rutilant.
- Vous êtes... ma-gni-fi-que, monsieur Eucète !
- Je sais ma jolie...
Le droïd roula des mécaniques jusqu'au comptoir, paya, s'alluma un cigare et sortit du bar en récupérant son arsenal de fusils et de grenades auprès du vigile.

Il sifflota en chemin, pendant qu'il descendait à son tour vers des quartiers mal famés. Il entra, insouciant, chez un garagiste T'Surr de ses connaissances. Le gros humanoïde bleu travaillait sur un air-speeder.
- Que le ciel me tombe sur la tête, voilà cette crapule de Ailetroi Eucète !
- Hé oui, c'est moi, ricana le droïd.
Par une amusante coïncidence comme la vie en réserve, le garagiste n'était autre que le cousin de Chef-Chef, le célèbre gangster du pénitencier de Vostromo.
- Pourquoi viens-tu rouiller par ici, sale petit fouineur ? dit le garagiste, sympathique, en s'essuyant les mains.
- J'ai besoin de pièces pour assembler un sabre, mon gros.
- Ah, je vois... Tu tombes bien, je viens justement de récupérer des bricoles qui peuvent t'intéresser.
- T'es sûr, mon gros T'surr ?...
Il y eut un petit blanc.
Une sorte de vague de solitude qui traversa la lune entière.
Puis le garagiste alla voir dans sa réserve. Il fouilla dans une caisse qui débordait d'un innommable bordel. Il revint et tendit divers composants à Ailetroi.
- Ça te va ?
- C'est parfait mon gros.
Le droïd prit les pièces et les rangea dans le casier de sa poitrine.
- Tu crois que c'est gratuit, peut-être ? grogna le T'surr.
- Remercie-moi de te débarrasser de pièces inutilisables !
- C'est moi qui vais te réduire en pièces inutilisables !
- J'attends de voir ça !
- En attendant, ça fera cent crédits.
- Tu n'as aucun cœur, vieux lait bleu.
- Toi non plus, espèce d'azimuté de la gâchette.
- Ça se payera dans ta prochaine vie.
Le T'surr mit l'argent dans sa poche :
- Je ne te retiens pas. Quelqu'un d'important comme toi doit avoir des tas d'affaires plus urgentes à régler que de bavarder pendant des heures avec un imbécile de garagiste comme moi !
- C'est ça, cieux cléments !

[Image: 250px-1krayn.JPG]
"Le garagiste n'était autre que le cousin de Chef-Chef, le célèbre gangster du pénitencier de Vostromo."

Eucète se retourna. Il vit une dizaine de droïds dans la rue, massés devant le garage, qui sortaient chacun deux ou trois flingues de calibre illégal !
Le garagiste se jeta derrière une pile de débris de moteurs tandis qu'Eucète effectuait un bon gigantesque et s'accrochait à une poutre au plafond. Une énorme rafale de tirs partit, fit voler en éclats la vitre du garage et transperça ses murs.
Les fusils encore fumant, les droïds s'approchèrent du bâtiment.
Lentement, lentement, Eucète, accroché à la poutre, avançait pour passer dans la pièce d'à côté. Le premier droïd qui entra projeta sa tige lumineuse sur l'atelier. Le garagiste surgit de derrière son tas de ferraille et tira au gros fusil sur l'intrus ! Le tir frappa le droïd en pleine tête, qui s'écroula. Le T'Surr se précipita dans la pièce à côté alors que le reste du groupe entrait précédé d'une nouvelle rafale de tirs !

Eucète continuait à ramper au plafond en prenant garde de ne pas grincer. Il s'adossa à moitié au mur et tenta d'atteindre un clapet situé dans son dos. C'était aussi difficile que de se gratter les omoplates !
Dans la pièce, les droïds avançaient lentement. Eucète les reconnut : les soldats de K8-UM ! L'un d'eux tenait l'affiche impérial qui mettait à prix la tête de Nello et de son droïd !
- Les sales traîtres, pensa le droïd dans ses circuits cérébraux.
Il atteignait presque l'ouverture du clapet. Il sentait qu'il allait pouvoir le tourner. Il ferma les yeux et serra les dents. Il tourna. On entendit un léger "clic". Les droïds en-dessous balayèrent de leurs lumières la pièce.
Eucète ouvrit le panneau de contrôle.
Il y avait cinq niveaux de réglage de son niveau de violence. Et il était calé pour le moment sur le plus pacifique. C'était une idée de Nello, après que le Jedi ait eu à subir les conséquences de ses déchaînements de pulsions blasterisantes !
Le système de contrôle était calé pour le moment sur le niveau le plus pacifique.

Je suis trop jeune pour mourir.Doom
Ho, pas trop fort.
Cogne-moi comme un sourd.
Extrême violence.
Cauchemar !


Dans ces conditions, impossible pour Eucète d'ouvrir le feu !
Il avait ouvert le panneau, mais il ne voyait pas les boutons. A peine s'il pouvait les toucher ! Généralement, c'était Nello qui s'occupait de régler son niveau de violence !
Le clapet ouvert tapa alors contre le mur. Aussitôt, une forêt de fusils se leva vers le droïd !
Il poussa un hurlement et passa par la fenêtre, une seconde avant de recevoir un déluge de laser !
Il atterrit dans la rue et se mit à courir ventre à terre, en poussant les pires jurons de sa carrière !
Il tourna au coin de la rue, poursuivi par la bande de droïds qui eux, n'avaient pas de régulateur de violence !

Emperor


Jour III : Canyons de Satchidananda - Arc solaire matinal<!--sizec--><!--/sizec-->

Devant le temple perché sur la montagne s'étendait un plateau rocheux où les hommes de la Ligue d'Expansion Barabel s'étaient repliés à la suite de l'attaque des deux Jedi.
Une plateforme holo aux pattes arachnéennes vint se poster devant le commandant Kuti-La, qui s'occupait de coordonner l'évacuation prochaine de la planète.
En hologramme apparut Sirius Ranfeust.
- Capitaine, je viens prendre de vos nouvelles.
- Seigneur, dit l'humain en s'inclinant, nous avons été attaqués par deux Jedi. J'ai pris la responsabilité de faire partir les silos.
- Vous avez bien fait. Mais où sont les Jedi maintenant ?
- Nous les avons abattus dans leur appareil, qui s'est écrasé au fond du ravin.
- Voilà une bonne chose de faite. Vous allez faire hâter le départ de Satchidananda, commandant. De mon côté, j'abandonne Boz Pity. Nous allons donc regrouper les différents composants du projet Sabre-Noir vers sa base principale.
- Bien, Seigneur.
- Pour l'heure, confiez aux Barabel l'évacuation de la base. Vous, commandant, allez partir sur l'heure à Libria. Je vous y retrouverai avec le seigneur Antékriphe.
- A vos ordres...

Ranfeust disparut. Kuti-La entra dans le temple, où ses Barabels s'affairaient à démonter des installations de surveillance spatiale. Il entra dans des quartiers gardés par des religieux en robes oranges. Un petit homme âgé, que Kuti-La ne voyait que de dos, se préparait face à sa glace, avec des assistantes qui le maquillaient et apprêtait sa robe.
- Je dois partir, mon père... Je viens de recevoir des ordres.
- Entendu, commandant...
- Vous avez la responsabilité de protéger "Sabre-noir" jusqu'à son arrivée à la base principale.
- Nous y veillerons, n'ayez crainte. Le seigneur Sirius pourra dormir tranquille.

Kuti-La ressortit et se dirigea vers son appareil personnel, un transport Kazellis bleu acier, que les droïds achevaient de vérifier. En vitesse, le commandant transmit ses dernières instructions. Il s'apprêtait à refermer le sas quand, de ses prothèses d'yeux, il vit deux silhouettes intruses qui arrivaient de la falaise : les deux Jedi !
- Alerte !
Les Barabels se retournèrent et, dans un beau désordre, épaulèrent leurs fusils puis tirèrent !
Les tirs de laser furent aisément par déviés par Cyrillis et Jaggath, qui coururent vers Kuti-La !
Celui-ci referma le sas et fit décoller son appareil. Cyrillis ne parvint qu'à l'érafler de la pointe du sabre ! Le Jedi dut reculer pour éviter le souffle du moteur.
Jaggath s'était mis en défense avec son double-sabre.
Du temple sortirent plusieurs droïds de sécurité, pendant que les Barabels accéléraient le mouvement des droïds qui chargeaient les vaisseaux.
- Ne nous occupons pas d'eux, dit Jaggath, pendant qu'il renvoyait quelques dizaines de tirs, il faut aller vers le temple directement !
- Entendu !
Cyrillis envoya quelques Vagues de Force pour disperser les assaillants. Jaggath avança et vit arriver une nouvelle troupe de droïds de surveillance.
- Nous n'en finirons jamais !
Il prit son sabre comme un discobole son projectile et envoya son arme, les deux lames allumées, tourbillonner dans les jambes des droïds ! Le grand disque laser bleu fit un ravage dans les rangs ennemis, les découpant proprement, efficacement, avant de revenir vers son propriétaire.
Cyrillis avait couru sur des Barabels et les avait désarmés en quelques coups de lames. Les Jedi regardèrent le plateau, contents d'eux. Les droïds étaient tous cassés, les Barabels mains sur la tête...
- On dirait que nous sommes maîtres du terrain, dit Jaggath.

Sans plus attendre, les deux Jedi entrèrent dans le temple, maintenant bien silencieux depuis que tout le monde était sorti pour évacuer sur le plateau.
Ils avancèrent d'un pas pressé dans les couloirs. On entendait de la musique et des récitations collectives en écho.
Les deux Jedi jettent un œil au coin du mur. Il y avait une grande salle collective, avec des fidèles en robes oranges assis sur des coussins rouges, qui secouaient en rythme des maracas tout en marmottant leurs prières.
Un prêtre, petit, vilain était en train d'haranguer ce groupe d'humanoïdes :
- La fin des temps approche, mes frères, la fin des temps accourt ! Nous devons nous prémunir contre la destruction et le chaos... Il nous faut quitter Satchidananda, vouée à la déréliction, et partir vers les étoiles !
Soudain, un pan de mur s'écroula derrière le prêtre et du matériel de guerre se répandit dans la pièce. Cyrillis venait de faire tomber à distance l'autel derrière le prêtre !
Les fidèles virent rouler à leurs pieds grenades, BML, cartouches blasters et explosifs divers...

Les deux Jedi entrèrent à ce moment. La foule s'écarta, effrayée.
- Ça c'est de l'équipement pour accélérer la fin des temps, constata Cyrillis...
- Maudits soyez-vous, cracha le prêtre.
- Tu n'es pas content de voir tes vieux amis, dit Jaggath...
- Misérable Jedi ! Je ne pensais plus te revoir un jour
- Comme le temps passe, Rendok...
- Déjà presque dix ans !
Les deux Jedi allumèrent leurs sabres.
- Vous allez nous suivre, père Rendok, ordonna Jaggath, pour répondre de vos activités de terrorisme contre la Nouvelle République !
- Et pour nous expliquer en quoi consiste le projet Sabre-noir...
- Vous pouvez toujours rêver, mes amis...
Rendok sortit des plis de sa robe un sabre-laser et l'alluma. Il pointa la lame rouge vers les deux Jedi :
- Vous ne pouvez rien contre nous !
- Est-il dangereux, demanda Cyrillis par télépathie à Jaggath.
- Il y a dix ans, quand je l'ai connu, pas tellement, mais entretemps, il a pu faire son chemin.
- Je vais m'occuper de lui, dit Cyrillis, à voix haute.
Jaggath hésita un instant, puis dit :
- Entendu, je reviens dans une minute... Je sens un danger à l'extérieur...

Rendok bondit avec la Force et attaqua Baelun. Celui-ci ne se laissa pas surprendre, sabre turquoise en main.

Jaggath ressortit du temple, et vit que son intuition ne l'avait pas trompé. D'abord, plusieurs Barabels avaient pu évacuer la planète, mais surtout, le Kazellis de Kuti-La revenait vers le temple ! Et il envoya deux torpilles vers le bâtiment !
Le Bothan envoya un message télépathique à Cyrillis. Celui-ci, qui croisait les sabres avec un Rendok aigri et méchant, bondit brusquement en arrière.
La torpille percuta le temple. Rendok se jeta sur le côté. La seconde torpille atteignit son objectif et détruisit la façade de l'antique monument.
Les murs de pierre allaient s'écrouler. Cyrillis avisa une ouverture dans le toit et y bondit par la Force. Rendok bondit à sa suite. Cyrillis pointa son sabre vers lui et hurla :
- Votre allié vous trahit, Rendok ! Rendez-vous et nous assurerons votre sécurité !
- Jamais !
Le Kazellis de Kuti-La fit un passage en rase-motte et lança un tir de barrage sur le Jedi et Rendok !
Chacun des deux sauta au bas du temple de son côté. Jaggath courut vers Rendok, sabres à la main :
- Rendez-vous !
Pour toute réponse, le prêtre l'attaqua de plus belle :
- Vous êtes devenu encore plus cinglé en dix ans, Rendok !
Rendok attaquait encore et encore.
Le temple s'effondrait lentement pendant que les appareils de la LEB décollaient dans le désordre. Kuti-La effectuait une remontée en chandelle dans le ciel, et le hurlement de ses moteurs emplissait l'espace.
- Il va refaire un passage, dit Cyrillis.

Doublelame

Le sabre du père Rendok se fusionna dans celui de Jaggath :
- Ce n'est plus la secte de Thembee, dit le Bothan, c'est quoi maintenant ? La secte de Konen ?...
- Tu ne connais pas la puissance du Sabre-noir, pauvre Jedi !
- Tu vas venir en parler à la République !
Jaggath dégagea son sabre.
Kuti-La approchait, et armait deux nouvelles torpilles.
Cyrillis prit son souffle et courut à toute bombe vers le Kazellis qui approchait.
- Que crois-tu faire ? se demanda Kuti-La depuis son cockpit.
Le Jedi serrait les dents et courant au maximum de ses moyens. Il sauta sur une rampe d'accès d'air-speeder, qui lui servit de tremplin pour se propulser dans les airs. Il y resta suspendu, un court instant, et lança son sabre sur le Kazellis, retomba ; son sabre percuta l'appareil, dont les torpilles partirent vers le canyon, qui perdit brusquement de l'altitude, racla par terre, redécolla, racla encore et remonta juste avant de percuter le temple qui finissait de s'écrouler !
Kuti-La avait repris le contrôle juste à temps.
Cyrillis se recevait à terre et reprenait son sabre.

Furieux, Kuti-La se dirigea vers un plateau en surplomb de celui du temple. Il y posa en vitesse son appareil fumant, et sortit du cockpit, un lourd fusil en main. Il mit un genou à terre et activa ses prothèses oculaires, qui lui servirent de macrojumelles.
Il voyait Jaggath et Rendok se battre, et Cyrillis courir vers eux.
- Allez-y, regroupez-vous...
Cyrillis engagea le combat aux côtés du Bothan. Kuti-La tira : une sphère métallique fut propulsée vers la plateforme ; Jaggath, en plein duel, la vit arriver et la trancha d'un coup de sabre, et para le coup que Rendok allait lui donner !
Kuti-La enclencha une nouvelle sphère dans le canon de son arme, tira et en envoya une seconde juste après. Jaggath put en détruire une, mais la seconde explosa à terre : elle produisit une onde sismique qui jeta les trois combattants à terre, et fissura le sol rocheux.
Assourdis, tremblants, les deux Jedi se relevèrent, et virent que Rendok était évanoui.
Kuti-La rechargeait et visait. Il se situait à plusieurs kilomètres des Jedi mais il pouvait les viser avec une précision inégalable !
Cyrillis ramassa Rendok, qui était à moitié conscient.
- Où sont partis les silos, demanda le Jedi, vite !
La bouche en sang, le vieux prêtre balbutia quelques mots incompréhensibles. Ils furent jetés à terre par une nouvelle décharge sismique de Kuti-La !
Cette fois, le plateau allait se fissurer et partir en blocs dans la falaise !
- Nereides ! cria Rendok. Nereides !
Il criait comme un sourd !
Cyrillis n'entendait presque rien. Jaggath l'aida à porter le moribond, lui aussi assourdi. Le sol devenait instable. Les Jedi trouvèrent un air-speeder et y montèrent, puis s'envolèrent au moment où le plateau s'écroulait.
Kuti-La rangea son fusil et remonta dans son appareil. Il quitta le sol de Satchidananda et mit le cap vers Libria.

Cyrillis se posa au fond des gorges. Rendok avait d'urgence besoin d'être soigné.
- A son âge, il ne peut plus résister à un tel traitement de choc, dit Jaggath.
- Nereides, Nereides... répétait le vieil homme...
- Ne vous agitez pas, dit Cyrillis, en sortant une trousse de secours de l'appareil. Je suis médecin, je vais vous soigner.
Rendok ouvrit les yeux : il avait comme un voile, qui rendait le monde flou.
- Dix ans déjà, hein, Jaggath... Dix ans...
- Vieux fou, dit le Bothan, vous ne savez donc que monter des sectes, pour admirer les autres comme des divinités...
- Thembee est puissant, dit Rendok, Thembee est vivant... Je n'ai jamais cessé de l'admirer... Lui aurait voulu le Sabre-Noir...
- C'est le général Konen qui a lancé le projet Sabre-Noir ?...
- Konen n'est pas seul, murmura Rendok, de plus en plus faible.
Cyrillis allait lui injecter un medpack mais Jaggath lui fit signe d'attendre.
- Nereides, c'est une planète ? une entité ?
- Système Nereides, Sabre-Noir, gémit Rendok.
Il ferma les yeux et s'évanouit pour de bon. Il se crispa à l'extrême, et rendit l'âme.
- Le vieux salopard, murmura Jaggath...

Oui, dix ans déjà ! Depuis que le Bothan avait trouvé refuge sur Satchidananda pour échapper à la traque des Impériaux ! Qu'il avait connu le Crotale, Limbo, Loloth puis Merwyn et Gaeriel !...

La journée était déjà bien avancée quand les deux Jedi finirent d'enterrer Rendok, près des rivières folles qui couraient au fond des gorges spectaculaires de Satchidananda.
- Je connais une ville pas loin d'ici, dit le Bothan, allons-y et nous y prendrons un transport spatial. Nous rentrons sur Ruusan.

L'air-speeder décolla et partit dans les chemins tortueux des ravins.

A suivre...Doublelame
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