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20e Episode : Trois contes d'hiver
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

La 5e Réincarnation : 20e Episode (III)<!--/sizec-->
Boeuf 1127



Trois contes d'hiver<!--/sizec-->

Ténèbres sur la Cité<!--sizec--><!--/sizec-->

Samurai


La maison du vieil Asako Kinto.
Mais quel âge pouvait-il avoir, ce vieil homme ?... Hiruya n'avait peut-être jamais connu de samurai aussi vieux. Chenu, recroquevillé, il continuait pourtant à entretenir son jardin, à herboriser, malgré le froid hivernal.
Il fit entrer Hiruya et sa servante apporta du thé.
Notre Magistrat, après les lenteurs rituelles de la cérémonie, lui expliqua la raison de sa visite.
Le vieil Asako hocha longuement la tête.
- Le senseï Kagetoki s'est adressé à moi, c'est exact. Déjà cinq ans !... Cette pée de cristal.
Il marmonna dans sa barbe des choses incompréhensibles puis reprit à l'intention de son visiteur :
- Vous a t-on dit où le senseï Kagetoki est parti ?
Le Magistrat toussota :
- Doji Sukemara m'a laissé entendre qu'il était parti, enfin, disons...
Il n'osait pas le dire, de peur d'être ridicule.
- Oui, dites-le...
- Hé bien, dans un autre monde.
- C'est tout à fait exact, honorable Magistrat.
Le vieil homme versa le thé.
- Dans un autre monde...
Il l'avait dit, pénétré de tout ce que cela impliquait. Et Hiruya ne s'en rendait pas bien compte. Un autre monde !... Où ? Fait de quoi ? Peuplé de quelles créatures ? Gouverné par quel Empereur ?
- - Voyez-vous, honorable Magistrat, puisque l'honneur vous commande de retrouver Kakita Kagetoki, je ne puis vous laisser partir ainsi, démuni, en direction de la forêt Shinomen.
- Je vous en suis infiniment reconnaissant, senseï.
- Je vais vous dire des choses que peut de monde a besoin de savoir. Car pour garder la tête froide et toujours rester fidèle à son devoir, un samurai n'a pas besoin d'en savoir trop. Qu'il connaisse la voie pavée par ses Ancêtres, qu'il connaisse les exigences de son seigneur, qu'il connaisse les ruses de ses ennemis, et cela suffit à remplir sa vie d'homme !
- Oui senseï.
- Ceux que nous appelons les shugenjas servent comme les bushis, mais cherchent à vivre en harmonie avec les puissances élèmentaires. Ils cherchent à se les concilier pour servir l'Empire.
- Oui senseï.
- Les shugenjas sont donc initiés à des savoirs qui seraient superflus pour des bushis. Mais vous, honorable magistrat, vous voici en quête d'une épée venue d'ailleurs, des Sables éternelles, et vous partirez bientôt la chercher ailleurs que dans notre monde. Aussi faut-il que vous sachiez certaines choses, qui échappent complétement à la plupart des samuraï, et même des shugenjas les plus érudits... Car qui se soucierait de ce qui se passe dans d'autres mondes ?... C'est à peine concevable, n'est-ce pas ?... Pourquoi se soucier de ce qui se passe hors des frontières de ses terres natales ?
- Parce qu'il ya la guerre parfois...
- De fait, honorable Magistrat. Et si vous cherchez cette Epée, c'est bien parce que vous désirez défendre la justice en ces temps troublés.
- Oui senseï. Un moine en qui j'ai toute confiance m'a convaincu de l'importance de cette épée.
- Soit, soit... Alors laissez-moi vous dire ceci : le monde que vous connaissez, celui où se trouvent les vivants, les humains, les plantes, les animaux, les roches, les esprits, les plaines... Tout cela compose le Ningen-Do, le monde des vivants. Mais ce monde n'est pas seul. D'abord il communique avec le monde des morts, dans lequel nous passerons avant de nous réincarner. Mais nous ne sommes pas à l'abri du monde du Jigoku, le monde des ténèbres et des démons, d'où viennent les serviteurs de l'Outremonde...
- Combien y a t-il de mondes ainsi ?
- Dix, honorable magistrat. Ou peut-être plus... Qui parmi les êtres éphémères que nous sommes pourrait avoir la folie de connaitre toute la circonférence de la roue cosmique... Que savons du vaste empire des dix milles choses ?... Que savons du jeu infini des Fortunes ?... Que savons des autres mondes ?...
Hiruya tâchait de comprendre mais il lui semblait s'avancer dans des sables mouvants. Il perdait pied, le sol se dérobait, il s'enlisait.
- Bien, quoiqu'il en soit, reprit le vieil Asako, sachez que Kakita Kagetoki est parti pour le monde appelé Sakkaku. Autrement appelé le monde des rêves.
- Sakkaku, répéta Hiruya...
- Aussi appelé le Monde de l'Espiéglerie. Dans ce monde vivent des créatures qui nous ressemblent, mais qui ressemblent aussi à des animaux. Par exemple, des guerriers légendaires, appelés les Kenkus, des hommes-oiseaux...
- ... qui auraient enseigné à Kakita lui-même l'art du sabre !...
Elles revenaient à sa mémoire les légendes de sa jeunesse !
- Tout à fait, honorable magistrat, sourit le vieil homme.
Les yeux de Hiruya brillaient déjà d'envie. On lui aurait dit dix ou quinze ans de moins ! Les Kenkus ! Les duellistes merveilleux, plus rapides que l'éclair, plus puissants que la foudre !
- Et les Kenkus, comme les pies, aiment beaucoup les objets brillants, Hiruya-sama...
- C'est donc pour cela que l'un d'eux a dérobé l'épée de Kagetoki.
Kinto-senseï hocha la tête positivement.
- Trouvez ses objets brillants, même de peu de valeur, et vous vous concilierez leurs faveurs...
- Je n'y manquerai pas. Je sais que les caravanes des Licornes regorgent de babioles étranges qui brillent au soleil... Mais comment accédez à ce monde ?...
- Il y a un passage dans la Forêt Shinomen. C'est ce passage que Kakita Kagetoki est parti chercher. Soit il l'a trouvé, soit il gît, mort, depuis cinq ans dans les profondeurs de la forêt...
- Non impossible ! Il l'a trouvé !
- J'en suis certain, soupira le vieil homme.
- Comment trouver ce passage ?
- Kagetoki-senseï s'était fait accompagner de Kitsuki Jotomon-senseï. Elle seule a osé braver les dangers de cet endroit.
- Alors elle ne pourra refuser de me servir de guide.
- L'honneur lui ordonnera de le faire. Et elle n'a jamais transigé avec, par Togashi !

Samurai

Sans surprise, Kitsuki Jotomon accepta d'accompagner notre Magistrat au coeur de la Forêt. Elle ne dit que quelques mots après que Hiruya lui eût exposé la situation. Elle serait prête le lendemain pour le départ.
Le soir, tous les assistants se réunissaient, pour apprendre le départ de leur supérieur. Et le Magistrat d'Emeraude distribuait ses ordres :
- Les Crabes sont signalés au sud-ouest de la ville. Des patrouilles, peut-être bien plus encore. Il est impératif de stopper leur avancée, de les empêcher d'approcher de la ville. Bayushi Bokkai et Mirumoto Ryu méneront une expédition contre eux. Enrôler des samuraï de tous les clans présents en ville, au nom de l'Empereur !...
" Hida Shigeru, tu resteras en ville pour veiller sur le palais. Tu écouteras les conseils du moine Tadakune et de Rukya. J'enverrai mes instructions par écrits aux deux Phénix. Que Hanteï vous protège !
Les assistants s'inclinèrent.
En sortant de la pièce, Ryu demanda à Bokkai s'il avait revu Bayushi Kishidayu, son insaisissable adversaire. L'hiver dernier, à la cour d'hiver, le malicieux Bokkai s'était vanté de le connaître.
- Hélas non, dit-il avec l'air d'être sincère. Je n'ai aucune nouvelle de lui. J'aurais pu le croiser à la guerre mais il ne semble.
- Je vous remercie.
Et Ryu s'en alla sans mot dire, aux bains publics.
Avant l'heure du coucher, Ayame et Ikky reçurent leurs instructions : elles devaient continuer à se reposer, à veiller aux maléfices toujours possibles...

Samurai

Le lendemain matin, Kitsuki Jotomon et Kakita Hiruya passèrent les portes de la ville de bonne heure. Le Magistrat n'avait pas souhaité ébruiter son départ : il ne voulait pas de cérémonie, ce qui l'aurait retardé.
Au palais, Ryu et Bokkai réunissaient leurs troupes : ils avaient fait placarder des avis sur les murs de la ville, pour recruter des mercenaires. Une quarantaine de rônin se présenta durant la journée et on en retint dix-sept. Les autres étaient trop vieux, ou trop galeux, ou maigrichons ou incapables de tenir une arme. Les clans du Dragon et du Scorpion envoyèrent chacun vingt bushis : les premiers venaient de l'armée stationnée au sud, et les autres venaient des meilleures troupes des familles Bayushi et Yogo. Les Licornes envoyèrent quinze Shinjo et dix Shiotomes, les redoutables Vierges de Bataille. On vit enfin une dizaine de paysans armés se présenter au palais, ainsi qu'une dizaine d'etas, prêts à mourir pour purifier leur kharma et atteindre une meilleure vie la prochaine fois.
Au total, une bonne centaine de combattants pour s'opposer aux Crabes infiltrés en profondeur dans les territoires de la Cité des Histoires. La troupe se mit en marche le lendemain matin. Elle arriva en milieu de journée sur les terres du clan du Lièvre. Usagi Ozaki et ses hommes remontaient leur château. Le daimyo borgne désigna dix de ses hommes pour se joindre à la troupe : ceux-ci furent honorés de payer une partie de la dette que leur clan devait à la Magistrature. S'ils mourraient, ils mourraient maintenant en braves, en samurai, en fils de l'Ordre Céleste, pas en rôdeurs de grands chemins.

Le soir, les officiers faisaient le point dans leur grande tente, autour de Ryu et Bokkai. Dans la journée, on avait aperçu au loin les patrouilles aux couleurs de la Muraille. Ils étaient bien trop près de la Cité. Sans doute que le combat aurait lieu dès le lendemain. Ainsi, le sort des armes serait vite décidé, ce qui convenait à tous. Mirumoto Ryu, qui se découvrait décidément des talents insoupçonnés de meneuse d'homme, mettait au point la stratégie, tâchant de coorodonner les philosophies bien différentes des différents clans d'où venaient ses guerriers.
Mais elle sut tenir compte des forces de chaque clan : les Dragons méneraient le gros de l'assaut comme fantassins, tandis que les Licornes déferleraient avec leur cavalerie. Les paysans et etas seraient mis au premier rang, avec les rônins juste derrière. Les Scorpions tenteraient des manoeuvre de contournement pour prendre l'ennemi à revers.
Ryu demanda enfin aux Licornes d'envoyer un messager vers le nord, au chateau de la famille Otaku, pour demander des renforts de troupes.
Le soir, elle s'entretint à part avec Bokkai : elle insinua (mais on sentait qu'elle n'y entendait rien aux insinuations !wink qu'elle aurait besoin de certains services spéciaux des membres du clan du Scorpion. Notamment des repérages nocturnes, mais peut-être un peu plus...
- Un repérage en force, murmura Bokkai, qui voyait bien de quoi on parlait.
Ryu remercia et alla dormir. Elle entendit plus tard dans la nuit des bruits de pas : elle vit des Scorpions quitter subrepticement le campement et s'enfoncer dans la nuit.
Elle ne comprit pas, s'assit, secoua Bokkai et cria en murmurant :
- Bokkai-san, des Scorpions quittent le camp !...
- Mais oui, maugréa le Bayushi, ce sont les volontaires spéciaux !...
Elle ne comprenait donc rien, cette Mirumoto !
Effaré autant qu'agacé il se rendormit vite. Ryu s'était tue, et en fit bientôt autant.

A suivre...Samurai
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#2
mdrEncore un morceau d'anthologie de Ryu
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#3
J'avoue que j'avais vaguement tendu un piège en disant à Philou :
"Tu remarques que des Scorpions quittent le camp la nuit."Whistle

Ça aurait été un autre PJ, j'aurais ptetre dit :
"Tu notes que les volontaires Scorpions quittent le camp comme prévu."

Mais le piège a fonctionné. :baton:
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#4
Tu as raison faut se faire plaisir des fois, un peu comme jouer au torero avec une montbeliarde en sommelol
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#5
Avoue que ce n'était pas un piège bien vilain... mais il a fonctionné à la perfection.biggrin

Et tout le monde aura noté ta référence pertinente à la Montbéliarde, signe d'une contamination importante du mode de pensée Payzan© en toi.
Il en sera désormais tenu compte dans nos relations sociales.Boidleau
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#6
Attends tu parles à un gars qui a passé tous ses été dans un village charentais de 300 âmes, moi la campagne j'y ai survecu :LeMarkSunstorm:
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#7
Fort de cette information inattendue, le conseil d'administration du Mamarland va se réunir en session extraordinaire pour statuer sur le maintien ou non de M. Marchand Sebastien à la tête du forum.

Voulons-nous d'un payzan déguisé comme supadmin, tel sera l'ordre du jour.
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#8
Pour ma défense je ne citerai que les paroles sages d'une grande figure de l'histoire de Rokugan, "Know your enemy !" disait l'honorable Isawa AyameChinese
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#9
Et comme l'a dit Shinsei au sumotori qui venait de perdre en tombant à terre sur le dos :

[Image: AB2721G.jpg]



Car jamais d'esprit d'à propos Shinsei ne manquait.Yodaloy
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#10
"Don't give the Gravity police a reason to knock on your door, do us a favor and always obey gravity."

Thinkgeek.com &copy;
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