09-04-2006, 01:44 AM
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![[Image: wernher_braun.jpg]](http://www.hnb.rtk.net.pl/ThirdReich/biografie/graf/wernher_braun.jpg)
Ja Wohl, Herr Professor Von Braun !


Rots OZ - Episode VII : La planète de l'équilibre
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09-04-2006, 01:44 AM
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![]() Ja Wohl, Herr Professor Von Braun ! ![]() ![]()
09-04-2006, 12:21 PM
(This post was last modified: 16-04-2006, 11:35 AM by Darth Nico.)
16-04-2006, 12:49 PM
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![]() ![]() en association avec La Gronico:LeLudwig:Goldwyn Mayer Inc.© présentent * NICOLASARTS *<!--/sizec--> Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... REVENGE OF THE SCUD<!--/sizec-->
EPISODE VII<!--/sizec--> <span style="color:#CC0000">LA PLANETE DE L'EQUILIBRE<!--sizec--></span><!--/sizec--> La navette du Soleil Noir sortit de l'hyperespace et arriva en vue d'une planète grise, entourée de plusieurs stations de défenses et ceinturée par des patrouilles de surveillance et des satellites d'observation. Elle descendit dans l'atmosphère, survola une vaste cité saturée de dispositifs de protections, de dômes, de tourelles, de miradors et de batteries de défense. Elle se posa à l'entrée d'une grande cité où des milliers de citoyens, dans des tenues standardisées, battaient le pavé sous une fine pluie de début de journée. La navette se posa. La passerelle s'abaissa et Merwyn, menottes aux poignets, cerné des quatre agents, en descendit lentement. Le général Cypher l'attendait à la descente, avec une dizaine d'autres agents alignés derrière lui. - Bienvenue sur Libria, monsieur Peake... - J'hésite à vous remercier pour votre hospitalité, général... - Remerciez plutôt votre amie, mademoiselle Captinson. Elle a tenu à ce que nous ayons cette chance de nous revoir... J'espère que votre séjour sera inoubliable... - Nous verrons bien, dit Merwyn, las, en montant dans le camion militaire, entouré d'une dizaine d'agents d'élite. Le blindé démarra dans le grondement de son moteur et sortit de l'astroport, précédé d'une escorte de motos-speeders et suivi de deux speeders noirs aux vitres fumées. Merwyn regarda la piste qui s'éloignait et le général Cypher contempler le convoi. Le blindé rejoignit une 32-voie expresse où il s'engagea à près de 300 km/h, sirènes retentissantes dans le trafic matinal des grosses cylindrées d'hommes d'affaires aux formes agressives, qui rejoignaient les bâtiments monumentaux du centre d'affaires. Le convoi prit un embranchement de route sans ralentir, qui l'emmena dans une voie en spirale qui s'élevait en tournant autour d'un axe fixe transparent, où de grandes plateformes montaient et descendaient des milliers d'habitants de la cité. En haut de la spire, le convoi ralentit enfin : les moto-speeders se scindèrent en deux groupes qui prirent des voies annexes, suivies par les speeders noirs. Quant au camion blindé, il s'engouffra dans un transport air-speeder de type base aéroportée, qui se referma sur lui et décolla dans le ciel de Libria, à 750 km/h, escorté d'un escadron d'air-speeders de combats et de chasseurs légers d'intervention. Les agents autour de Merwyn fumaient leur cigarette, l'air fier, en faisant semblant de ne pas s'intéresser à lui ou bien, s'ils lui jetaient un regard, d'être intimidants. Mais notre diplomate n'était guère intimidé par ces manières. Il savait qu'il valait trop cher pour Cypher : on ne toucherait pas à un seul de ses cheveux. Le convoi aérien survola de tentaculaires croisements de voies expresses et d'imposants bâtiments blancs en forme de poulpes et de pieuvres, puis descendit au moment d'arriver dans une grande cité au coeur de la métropole, séparée du reste de la prolifération urbaine par une centaine de mètres de vides et une muraille titanesque. Un dôme d'énergie couvrait cette cité d'une cinquantaine de kilomètres sur trente. La base se mit en position stationnaire au-dessus de la cour principale d'un pénitencier aux allures de camp de concentration. Elle descendit lentement, avant de relâcher le camion-speeder qui s'engouffra dans un long tunnel noir mal éclairé, gardé par une nouvelle escorte de motos dont les sirènes hurlaient dans la lumière rougeâtre des lieux. Le camion stoppa et on fit descendre Merwyn, avant de l'emmener à travers plusieurs portails blindés, gardés par des agents noirs équipés de BML. Les portes s'ouvraient et se fermaient dans un bruit dantesque, d'autant plus impressionnant pour Merwyn qu'une grande fatigue s'était abattue sur lui. L'endroit était plus que frais : on aurait pu se croire sur une planète polaire. On fit passer Merwyn sous la douche, pendant que des systèmes d'analyses le scannaient sous toutes les coutures. En ressortant, il eut le privilège de revêtir une belle tenue orange et de se voir accrocher à la cheville et au poignet un bracelet de surveillance ; il nota qu'une micro-bombe était attachée à chacun d'eux. Deux agents l'attendaient à la sortie du vestiaire. - La douche était bonne, monsieur Peake ? Notre Jedi peinait à voir son interlocuteur, dans la lumière blanche d'un petit hall de surveillance. Un humanoïde, vraisemblablement un gradé du lieu. - Glacée, répondit-il, de profondes cernes sous les yeux. - Cela vous requinque un homme ! Croyez-moi, le pénitencier de Vostromo a de quoi regaillardir les chiffes-molles et d'après ce que j'ai entendu, vous ne faites pas certainement pas partie du lot ! - En effet, sourit mollement notre héros. - Je vais prendre soin de vous, moi, vous allez voir ! Cette dernière phrase avait été prononcée avec une nette pointe de cruauté sadique dans la voix. - Monsieur, si je puis me permettre... C'était l'un des agents. - Silence ! Je suis le seul maître au coeur de Vostromo ! glapit l'homme, hystérique. Mes décisions sont la volonté de tous ! Quand je parle on m'obéit et à moi seul ! L'agent sortit un document officiel. - Pardonnez-moi de vous contrarier, monsieur le directeur, mais le général Cypher a exigé que Merwyn Peake bénéficie d'un régime un peu spécial. Le directeur, petit Sullustain à monocles, examina le document. Rouge de colère, il serra les poings puis pointa l'index sous le menton de l'agent : - Silence ! Pour moi il n'est plus ni Merwyn Peake ni personne ! Il n'est qu'un numéro : le 233-455! Emmenez-le ! Deux gardiens équipés d'implants cybernétiques prirent notre héros par les bras et le firent passer à travers une porte blindée sur laquelle on lisait : "SEKZION 4 - ZPECIÄL DEPÄRRTMENT". - Les prisonniers politiques ? murmura Merwyn. Il n'obtint aucune réponse mais découvrit aussitôt cette section 4 : sur une dizaine d'étages les cellules s'alignaient, la plupart avec seulement des grilles ; d'autres avec des protections magnétiques ; d'autres encore avec des portes hermétiques. Il y avait un bruit de fond entêtant, amplifié par l'écho entre ces murs ; les gardiens, solidement armés, patrouillaient par groupe de trois : des humains mais aussi d'autres races humanoïdes, choisies en fonction de leur masse musculaire. Du haut de son poste d'observation, le directeur contemplait, satisfait, l'arrivée du prisonnier 233-455. A côté de lui, un humain en blouse blanche regardait d'un oeil dans un mini-télescope de poche. - Déjà en train de deviner son génotype, professeur ? - Nein, herr direktor. Simple curiosité de scientifique. - Un spécimen intéressant, professeur Von Braun. L'un des criminels les plus recherchés de la galaxie. Sur le podium de nos propres listes noires. Le professeur hocha la tête d'approbation, déjà intéressé par ce nouvel arrivant. Merwyn eut droit à une cellule à porte hermétique. Elle s'ouvrit sur une petite pièce meublée. - Voilà la suite qu'on a t'a retenue, n°455. C'était un sous-officier boltrunien*, à l'haleine épaisse. * ![]() - Un vrai palace pour un hôtel comme le nôtre. 20 m², chiottes et douche individuelle comme ça t'aura pas à ramasser la savonnette de tes futurs ptits copains... Normalement, là-dedans, on en entasse jusqu'à quinze comme toi. - Remerciez le général Cypher pour ses attentions touchantes. - C'est ça. On va veiller sur toi, compte sur nous... La porte se referma derrière notre héros qui avisa la couchette, s'y allongea et s'endormit aussitôt. A suivre... ![]()
27-06-2006, 07:48 PM
(This post was last modified: 01-07-2006, 06:48 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Le transport civil, classe élite, aux couleurs du Soleil Noir, entra dans le système Libria et fut invité à se poser sur l'une des nombreuses lunes artificielles qui tournaient en orbite autour de la planète. L'agent spécial Preston VIII, Kristall Bane, en descendit, avec sa femme au bras et présenta ses papiers d'identité au contrôle. - Très bien, fit le soldat en saluant, cela me semble en règle, vous pouvez continuer. Ce n'était que le premier des nombreux contrôles que le couple eut à passer ce jour-là. On était, en heures standards, huit heures du matin et ils ignoraient à ce moment qu'ils en auraient jusqu'à 17h. Après chaque vérification, ils étaient autorisés à passer un nouveau portillon, une porte blindée, un portail transparent ou à se rendre dans une nouvelle section de la base, par un tapis roulant. Ils furent séparés quand ils durent passer sous la douche et au centre de désinfection spatiale, où on s'assura qu'ils ne portaient avec eux aucun virus spatial et/ou extraterrestres. Ils furent invités à revêtir les habits standardisés de la lune de contrôle, avant de se rendre aux quartiers luxueux réservés aux agents d'élite. Oui, une petite journée, c'était le temps des contrôles pour les agents de choc, ce qui laissait imaginer combien de temps cela pouvait prendre pour le vulgum pecus ! L'après-midi, divers tests médicaux, sensori- et psychomoteurs, puis attribution d'une note globale selon l'échelle réglementaire de Hemmlir, mesurant la normalité biologique des sujets. Bane et sa femme obtinrent la très bonne note de 7,8 sur 10, ce qui leur assurait un séjour confortable sur Libria : contrôles réduits, transports privés... En fin de journée, ils purent récupérer leurs bagages et prirent la navette militaire qui les descendit sur le sol de la ville. Une vilaine petite pluie battait la verrière et les hublots, une pluie de fin de journée, quand les foules d'employés s'engouffraient dans les gigantesques moyens de transports en commun et rejoignaient leurs blocs d'habitations standardisées. Après atterrissage, navette aérienne de l'astroport au quartier résidentiel KJ-24, aussi appelé "Quartier des Parcs" et arrêt à la station aérienne ; là, location d'un luxueux speeder et dernière ligne droite jusqu'au secteur 26-12 au 1245, Infinite Alley. Une grande villa, près d'un petit bois, collée à d'autres villas semblables. Bane ouvrit la porte du véhicule, qui se souleva comme une aile d'oiseau : - Ouf, ça fait du bien d'être arrivé à la maison, pas vrai ? "Madame Bane" regardait les lieux, essayant de se persuader que c'était là qu'il allait falloir vivre, le temps de sortir Merwyn de sa prison. Le couple fit le tour du propriétaire : de grandes pièces, peu de meubles, très fonctionnel, des stores aux fenêtres ; un salon à la moquette blanche ; une cuisine aux meubles argentés. Des droïds passant silencieusement, une chambre avec un grand lit et des étagères de livres pour décorer. Une salle de bains avec un grand jacuzzi. Une salle de réception où le sol pouvait s'ouvrir sur une piscine. Un jardin privé avec l'arrossage automatique qui venait de se mettre en marche. - Il fallait le mériter mais nous y voilà !... Gaeriel s'assit sur un tabouret de la cuisine et se fit servir un repas sur le pouce. Nello s'assit en face d'elle : elle n'était pas d'humeur à goûter l'ambiance des lieux. Elle ne songeait qu'à trouver le pénitencier et à en faire sortir Merwyn. Les deux agents mangèrent en silence et Gaeriel ne tarda pas à aller dormir. Nello s'allongea sur le canapé du salon et s'y endormit, alors que dans l'obscurité ne perçait plus que les points rouges des caméras de surveillance. ![]() Après sa première nuit au pénitencier, Merwyn se sentait lourd et fatigué. Il se fit porter pâle pour le premier repas de la journée mais vint au deuxième. C'est à ce moment qu'il prit conscience de combien il était seul, parmi la foule des détenus. Il s'assit en bout de table, alors que du coin de l'oeil, nombre de solides gaillards le regardaient et se demandaient qui était ce nouveau venu. Une fois par jour, au milieu de l'après-midi, c'était l'heure de la promenade, dans la grande cour de la prison. Là encore, Merwyn était seul. Les prisonniers se regroupaient par gangs ou par races, mais lui n'avait l'envie ni de fréquenter les humains ni personne. Et cette solitude assumée commençait à lui attirer des inimitiés larvées ; il sentait de l'agressivité autour de lui. Il était bien le seul à ne pas s'inclure dans un groupe ! Les gardiens avaient en permanence un oeil sur lui et cela dut se savoir rapidement. Il fut vite surnommé le Chouchou, encore qu'on ignorât pourquoi il semblait jouir d'un traitement de faveur. Personne n'avait donc reconnu le célèbre Merwyn Peake, terroriste intergalactique ? C'était peut-être mieux ainsi. Pour une raison ou une autre, il déplaisait particulièrement à un certain Chef-Chef, chef du plus gros gang du Pénitencier. C'était un T'surr, humanoïde à forte musculature, peau bleue, cinq petits yeux oranges et la tête hérissée de pointes. Il dirigeait une bande de brutes à sa merci et faisait la loi parmi la piétaille des criminels. Et en échange de sa surveillance, les gardiens concédaient certains avantages à son gang : meilleures cellules, meilleure nourriture... Les hommes de Chef-Chef se sentaient investis d'une mission d'autorité et se considéraient moins comme prisonniers que comme auxiliaires des gardiens. L'un des membres du gang, un Trandoshéen appelé Dybris "No-Gun" Bossk, avait l'air de particulièrement en vouloir à ce petit humain de la jouer solitaire. Merwyn l'avait remarqué mais se tenait à l'écart, sans le craindre mais sans vouloir chercher les ennuis. Tous les prisonniers portaient au poignet et à la cheville les bracelets détecteurs, munis de leur micro-bombe. Plusieurs mutilés, unijambistes ou manchots, rappelaient qu'il était inutile de vouloir s'échapper de Vostromo... Après la promenade, Merwyn regagnait sa cellule, parfois bousculé par l'un ou l'autre voisin : - Alors chouchou, tu viendrais pas nous voir ce soir. On a quelques amis à te présenter. Poliment, notre Jedi déclinait ses invitations ou souriaient aux menaces féroces des soudards. Ils s'y prenaient discrêtement pour le chahuter, car les gardiens n'étaient jamais loin. Ils n'auraient rien dit pour un autre prisonnier, mais pour Merwyn ils leur arrivaient de siffler et les petits malins avaient intérêt à filer droit ! ![]() Nello partait travailler le matin, avec le speeder noir, traversant les faubourgs de résidences monotones. Il avait été admis sur Libria pour quelques mois, officiellement en permission. Mais un agent du Soleil Noir n'est jamais déchargé de ses responsabilités. Et l'agent Kristall "Preston 8" Bale devait quelques heures de service par jour. Il s'agissait surtout d'heures de présence, à attendre, assis à un bureau argenté, dans une vaste salle bleu marine, où quelques heures agents patientaient aussi. Un vaste espace ouvert, aseptisé. Les citoyens de Libria étaient encouragés à consommer du Prozium, pilule apaisant les émotions, afin d'assurer le respect des principes moraux du Soleil Noir : Ordre - Equilibre - Hierarchie. Agent de sécurité au pôle des technologies futuristes de la Cité, l'agent Preston 8 était chargé de tester des armes dans des situations de combats simulés et d'essayer de forcer des systèmes de sécurité. Mais il était bien rare qu'il fût en mission sur le terrain. La plupart du temps, il devait étudier des plans, relire des pages et des pages de réglementations et de manuels d'endoctrinements, pour assurer sa parfaite conformité au modèle du citoyen de Libria. Discrêtement, entre deux comptes-rendus d'expertise, Nello se renseignait sur le plus grand pénitencier de la Cité, Vostromo, où étaient gardés les prisonniers les plus dangereux. Il n'avait pas du tout les compétences requises pour traiter les dossiers qu'on lui confiait, mais il possédait l'intégralité de la base de données du vrai Preston 8. Si bien qu'il s'arrangeait pour bricoler des analyses à partir du travail déjà effectué par l'original, sur Nar Shaddaa. Il espérait retrouver Merwyn avant qu'il ne soit plus capable de faire illusion. Au bout de quelques jours, il sentait la routine le gagner. C'est comme s'il devenait vraiment agent du Soleil puisque, somme toute, il vivait la même vie qu'eux. Il allait de sa villa sous les arbres à son grand bureau, du salon à sa table de travail, dans les mêmes meubles argentées, en faisant parfois un petit salut de la main à ses voisins, tous très heureux de vivre sur Libria. Il avait droit aux salles d'exercice, bien utiles pour se maintenir en forme et les entraînements obligatoires au tir. Il avait appris la vie, réglée comme un tic-tac, des agents d'élite. Il n'y avait pas de ses clones ici, et il ne vit pas d'autres personnes qui fussent identiques. Son supérieur, l'agent Maccrage, était poli et distant avec tous. A peine montrait-il de l'entrain quand il faisait visiter les bureaux où Nello et quelques autres travaillaient. De grands pontes de la finance intergalactiques obtenaient le privilège de visiter les bâtiments de la Corporation des Agents d'Elite, et on le présentait toujours comme modèle 8 de la série Preston et les visiteurs étaient chaque fois impressionnés. La rencontre avec ces Nemoidiens, ces Sullustains, rappelait qu'il existait des races en dehors des humains et d'autres planètes dans la galaxie. Les agents spéciaux, quoiqu'assimilables à des cadres supérieurs, étaient tenus à une discipline martiale tout le temps qu'ils se trouvaient dans la Cité. Le soir, il arrivait à Nello d'aller boire un verre avec quelques collègues, qui racontaient quelques fades anecdotes sur leur vie et ensuite le Jedi rentrait dans sa zone résidentielle 26-12, au 1245, Infinite Alley, à l'entrée des bois. Avec, en lui, la pesante impression d'une misère humaine profonde : les agents recevaient un traitement de presque 6000 crédits par mois, une très forte somme, même pour une planète comme Libria où la vie était cher. Mais cet argent, qui leur permettait de s'acheter des voitures, tout l'équipement technologique domestique qu'ils voulaient (la plupart du temps offert par la Maison), d'entrer dans les clubs les plus selects de la ville, d'offrir des habits somptueux à leurs femmes, n'empêchait pas un profond désert de ronger leurs âmes. L'ennui, le vide, se lisait pour ainsi dire entre leurs paroles. Un soir, Nello fut appelé chez lui, alors qu'il regardait l'holovideo, pour une mission d'urgence. Il alla prévenir Gaeriel qu'il devait ressortir. Il remit ses habits d'agents, son manteau de cuir, ses bottes bien cirées, sa ceinture et son gros pull puis monta dans le speeder militaire qui venait de s'arrêter devant chez lui. On l'emmena dans une des zones difficiles de la planète, la 54-3, où vivaient des communautés très fermées d'extraterrestres, défendant leur morceau de ville, très bien armés et organisés. Dans ces endroits, on n'envoyait jamais les forces armées sans mettre à leur tête un agent d'élite. Et c'était Preston 8 que les ordinateurs avaient sélectionné, selon son profil, pour cette mission. L'obscurité de la nuit, des immeubles décrépis, le hurlements d'alarmes dans le lointain, la fumée blanche des véhicules du Soleil Noir qui venaient de se poser et les néons grésillants, mourants, du centre commercial voisin. Les hommes s'étaient déjà déployés, fusils en main, armures intégrales, scanners individuels en alerte. Nello enfila sa cagoule, arma son pistolaser et cria : - Déployez-vous ! Deux hommes avec moi, les autres par groupes de cinq, vous quadrillez la zone. Il s'inquiétait de voir qu'il savait si bien commander à ces hommes, comme s'il avait fait ça toute sa vie ! En réalité, il n'était pas étranger à ce types de manoeuvres : du temps où il était secrétaire de Déménor de Korbo, il avait eu plusieurs fois à prendre la tête d'une troupe de Sardaukars. Et il était même déjà venu, à l'époque sur Libria. Mais maintenant, c'était différent. Il était passé du côté des Jedi. Il y a quelques années, il aurait pleinement adhéré à son rôle et aurait vraiment éprouvé un cruel plaisir à jouer le chef de brigades, dans ce monde totalitaire. Maintenant, il devait se souvenir que ce n'était qu'une façade. Ce soir-là, il était appelé parce qu'un prisonnier de Vostromo avait réussi à s'échapper. Il avait trompé si bien les systèmes de surveillance qu'il avait pu rejoindre sa zone d'origine. On soupçonnait sa communauté, les Nimbanel*, de l'avoir accueilli. *
![]() L'agent Mccrage avait donc chargé Preston 8 de retrouver rapidement le fuyard, mort ou vif. Ce n'était au fond, malgré son évasion, qu'un second couteau. Nello avait envoyé les patrouilles chercher dans des quartiers périphériques, tandis qu'il se dirigeait directement vers la zone nimbanellienne. Il n'aurait pas pu prendre moins de deux hommes avec lui. Mais s'il trouvait le fuyard, il allait falloir l'arrêter, voire peut-être l'abattre. Au fond, c'était un criminel, donc ce n'était pas enfreindre le code Jedi que de le capturer. Ainsi on vit arriver les agents du Soleil Noir dans le quartier réservé des Nimbanel. Tous les regards s'étaient braqués sur eux : - J'exige, lança Nello, que vous me disiez ce que vous savez sur le fuyard. - Nous ne savons rien, répondit sans hésiter le chef du groupe. - Nous allons bien voir ça. Nello fit signe aux deux soldats de fouiller le quartier. Il espérait deux solutions : soit que le fugitif ne soit pas là, donc qu'il n'ait pas à l'arrêter, soit qu'il le retrouve vite et qu'il puisse lui passer les menottes sans provoquer une émeute. Il se répétait que c'était la meilleure manière de ne pas aller contre le code Jedi. Mais il savait aussi que n'importe quel autre agent, même dévoué sincérement, pouvait tenir le même langage et espérait qu'un autre ferait la sale besogne. Nello pénétra dans la grande résidence de la communauté, sorte de vaste salle polyvalente commune, où les familles se rassemblaient. Ils cachaient tous leur peur derrière des regards farouches, haineux pour certains. Le Jedi aurait voulu leur dire qu'il souhaitait que tout se passe bien, mais il n'aurait fait que parler comme un soldat qui veut faire son devoir sans ennui. Ici aussi, le vide et le desespoir rongeait les gens, mais sans l'apparat lisse et propre qu'on trouvait dans les quartiers réservés à l'Organisation. Nello faisait le tour de la pièce, les sens en alerte, prêt à sentir un danger fondre sur lui. Il avait en main un databloc du fuyard et dévisageait, l'un après l'autre, les hommes, qui, eux, le fixaient droit dans le blanc des yeux. Il fit lentement le tour des lieux, dans une atmosphère de plus en plus lourde. Ses gardes étaient revenus de leur tour dans le quartier, et l'attendait à la porte. Il marchait maintenant vers la porte, tranquillement. Il sentait le soulagement des Nimbanel, pressés de le voir partir. Nello jeta un coup d'oeil au chef, qui était là, comme à le mettre au défi. Mais au défi de quoi ? De trouver le fuyard parce qu'il était là ou bien de prouver qu'il avait trouvé de l'aide dans sa communauté ? Nello passa devant et esquissa un petit sourire. Il allait repartir tranquillement, gentiment, sans provoquer de remous. Le chef était prêt à lui rendre ce sourire. Preston 8 fit signe à ses hommes qu'on partait. La vie reprenait parmi la communauté. Le Jedi jeta un dernier coup d'oeil à la salle, la couvrit d'un lourd regard, sorte de dernière menace avant son départ. - Désolé que vous ayez fait le déplacement pour rien, osa dire le chef, sans pouvoir masquer sa satisfaction. - Vous n'avez pas à vous excuser. Nello fit un petit geste à ses hommes : le premier braqua soudain l'un des adjoints du chef, tandis que l'autre le ceinturait vigoureusement. - Je ne me serais pas déplacé pour rien, dit notre héros, le nez presque collé à celui du chef. Plusieurs Nimbanel, comme foudroyés, étaient prêts à sortir leurs armes, mais le chef leur fit signe de rester immobiles. Celui que les soldats venaient d'attraper était bien le fuyard en question. On le fit monter à l'arrière du speeder et Nello ordonna le départ. Les Nimbanel, pris dans la fumée lumineuse du speeder, regardèrent leur homme s'envoler, impuissants. - Désolé, murmurait pour lui-même Nello, mais je n'avais pas le choix. En t'arrêtant, je me fais bien voir de mes supérieurs et j'aurai plus facilement accès aux dossiers sensibles dont j'ai besoin. ![]() C'est à la suite de cette opération que Nello reçut une petite tape sur l'épaule de son supérieur : - Bien joué, Preston 8. Grâce à vous, la réputation de Vostromo est préservée. Quelques collègues, de leur table, applaudissaient, et le bruit des mains qui frappe, se perdait dans ce grand hall à l'atmosphère nocturne. - Ce soir, notre directeur reçoit quelques membres de la Fédération du Commerce à dîner. J'y serai invité. Passez donc pour le dessert. - Merci monsieur. - Révisez bien votre code d'agent. Nos visiteurs sont fascinés par nos tactiques spéciales de combat. Nello fut au rendez-vous, à l'heure fixée. Il gara sa voiture devant l'immense résidence, gardée par une petite garnison de soldats, autant de droïds et plusieurs speeders qui tournoyaient dans les airs. Depuis sa cuisante défaite lors de la Guerre des Clones, la Fédération du Commerce s'était peu à peu rétablie, mais avait choisi maintenant de rester discrête ; sans coup d'éclat, elle avait retrouvé une bonne part de sa puissance d'antan, surtout depuis la mort de Palpatine. Et le Soleil Noir n'avait aucune hésitation à traiter avec elle. Nello se présenta et fut introduit au salon, où le directeur des sections spéciales, dont Mccrage était un officier, devinait avec des dignitaires Chagrian* * ![]() Nello s'inclina devant l'assemblée. Il avait revêtu la grande tenue des agents, avec la vibrolame et les pistolets à la ceinture. - Voici un de nos meilleurs agents, dit Mccrage. Il fait partie de la section Preston, la crême de la crême, qui ne compte actuellement que dix membres. On demanda à Nello de présenter sa section. Ayant bien appris son rôle, d'une part parce que Mccrage l'avait demandé mais aussi parce que cela faisait partie de sa couverture, Nello expliqua les opérations que menaient les agents du Soleil Noir et le code d'honneur rigoureux auquel ils obéissaient. - Vous voyez, commentait le directeur, satisfait, à quel point la rigueur et la méthode, la discipline, dont font preuve nos agents constituent un modèle pour tout entrepreneur, pour les gens qui prennent des risques et qui, dans les affaires, ont à affronter des situations d'incertitude et de difficulté. Si le Soleil Noir remporte tant de succès dans la galaxie, c'est parce que la discipline dans ses rangs est le maître-mot. Nello dut passer une partie de la nuit à écouter les dignitaires se vanter, deviser, bavarder et se prendre pour les maîtres du monde et le considérer, lui, comme une sorte de divertissement ou d'arme de luxe, dont on parle à l'aise entre conquérants du commerce interstellaire ! L'aube n'était pas loin quand Nello put se retirer, félicité encore par Mccrage. Il était drôle de constater qu'il passait à côté d'une brillante carrière dans l'Organisation. Nello chassa cette idée de sa tête et rentra en vitesse dans sa villa, où devant Gaeriel il craignait de trahir ses incertitudes. A suivre... ![]()
28-06-2006, 11:12 PM
J'ai vu Equilibrium depuis qu'on a fait cette partie
![]()
29-06-2006, 05:13 PM
[sdm style]Je vois pas le rapport.
![]() Pas un chef d'oeuvre, mais un bon film, avec Christian "Batman" Bale. ![]()
01-07-2006, 07:10 PM
(This post was last modified: 06-07-2006, 10:44 AM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Ce jour-là, "No-Gun", le petit malin de la bande à Chef-Chef, avait décidé que c'en était trop avec ce Merwyn ! Il était là, à tourner en rond, avec son petit air d'en savoir plus long que les autres, de petit fayot des gardiens, à pas faire comme les autres ! - Hé Chouchou ! Tu tiens les murs ? Rires gras de sa bande, et de quelques autres truands. Merwyn sourit poliment, avec une légère pointe d'ironie que le Trandoshéen, pourtant peu subtil, dut percevoir. A l'aise dans le monde des signes et des sous-entendus, notre Jedi avait appris à faire passer subtilement ses messages, même sans parler. Et le regard qu'il avait lancé à "No-Gun" en disait long : "Tu peux toujours causer, tu ne sais pas qui je suis vraiment ; tu n'es qu'un pauvre indic enfermé ici pour des années, alors que moi je vaux de l'or pour le Soleil Noir. Alors tu peux bien essayer de jouer les durs, j'ai connu pire que toi ; non seulement tu ne m'impressionnes pas mais tu n'es même pas très divertissant. Sans saisir tous les détails, le Trandoshéen avait saisi le message. - Approche un peu Chouchou ! Le patron veut te parler. L'énorme et brutal Chef-Chef se planta devant Merwyn, entouré de ses acolytes. Il grogna d'une voix caverneuse quelques phrases, que No-Gun traduisit : - Il veut savoir pourquoi tu es là, dans notre section spéciale. Merwyn toussota, montrant qu'il était flatté qu'on s'intéresse à lui. - Enchanté, monsieur Chef-Chef. Je me nomme Peake. Merwyn Peake. ![]() Le T'surr grogna quelques paroles. - Nan, le boss te connaît pas mais ton air de petit rigolo a cessé de l'amuser maintenant. Je te conseille de pas trop traîner près de nous. - Je n'ai nulle intention de vous gêner, Chef-Chef, dit Merwyn d'une voix doucereuse. Il fixait l'animal droit dans les yeux. - Après tout, je ne compte pas m'éterniser ici. Le T'surr se retint d'exploser de colère. Les gardiens n'étaient pas loin, la main sur leurs battes magnétiques. Merwyn s'éloigna. - Ca va comme ça, Peake, lui souffla un des hommes, on veut bien te protéger mais faudrait quand même pas nous compliquer la tâche, hein ! Un officier s'approcha : - Peake, vous êtes convoqués chez le directeur. - J'en suis ravi. Solidement entouré, Merwyn quitta la section 4, sous les sifflets de ses compagnons de cellule. Puis, par une série de couloirs et d'ascenseurs, il rejoignit les hauteurs du pénitencier. C'était un autre monde, près des nuages, loin au-dessus des quartiers des prisonniers. Le directeur Sullustain était assis derrière son grand bureau, trop grand pour lui, sur son trop grand fauteuil. A ses côtés, un humain, la soixantaine, le visage fermé, qui regardait ailleurs. Les stores étaient presque clos : quelques maigres rais de lumière passaient au travers, formant des tâches éparses dans la pièce. - Monsieur Peake, fit le Sullustain, j'ai l'honneur de vous annoncer que le général Cypher désire s'entretenir avec vous. - Très bien. Une plateforme holovidéo s'activa et le général, dans son exosquelette complet, apparut : - Monsieur Peake, je viens aux nouvelles... - Je n'ai pas à me plaindre de mes conditions de vie. Votre pénitencier est plutôt accueillant. - En effet. Libria réserve la section 4 de son pénitencier à ses hôtes les plus importants. Rien à voir avec les autres sections, sans parler des quartiers de haute sécurité. - Ma situation commence à créer des jalousies. - Parlons peu, parlons bien, Peake. Nous avons contacté Vinovo. J'ai exigé de traiter avec le gouverneur Captinson elle-même, mais on m'a fait savoir qu'elle était absente pour le moment... - Sans doute est-elle partie refaire sa garde-robe sur Corellia. - Ne faites pas d'esprit monsieur Peake. Ignorez-vous que je suis persuadé qu'elle tentera de vous délivrer... - Comment le pourrait-elle, dans votre propre prison ?... - J'ai conseillé à son bras droit Sacratiff de ne pas tarder à la contacter. Plus tôt elle m'aménera l'holocron d'Andeddu et plus tôt vous sortirez de là. - Alors je suis certain qu'avant peu, j'aurai quitté Vostromo. La communication cessa. - Remmenez-le, maugréa le directeur, qui, jamais, n'aurait pu se permettre de parler ainsi à Cypher ! Et c'est ce Peake qui se permettait de lui parler avec une telle insolence ! ![]() Il n'était plus que quatre, en cette fin de journée, assis derrière leur vaste bureau, à faire semblant d'être occupés. Ils ne se parlaient pas. Leurs regards se croisaient parfois, mais aucun n'esquissait un sourire. On entendait le ronronnement de la climatisation et des pas, qui résonnaient, lointain, dans les vastes couloirs du bâtiment. Des patrouilles qui martelaient le sol de leurs bottes en cuir, fusils en main. Nello tapotait sur son clavier et regardait défiler devant lui des tableaux et des dossiers holos. Il n'avait pas entendu Mccrage s'approcher de lui. Il mit une main sur le bureau et dit : - Alors, Preston 8, vos recherches avancent ? Nello eut du mal à cacher sa nervosité : - Ma moi, monsieur, je me renseignais sur la section Preston... Je cherchais en fait à... La vérité c'est qu'il cherchait à en apprendre plus sur ses clones ! - Hé bien pour tout vous dire je cherchais à comparer mes performances à celles des autres ! Mccrage sourit : - C'est bien naturel, Preston 8. Il ajouta, plus sec : - Evitez d'être nerveux ainsi. Votre rendement en est abaissé pour au moins une demi-heure. - Bien monsieur. Mccrage passa à côté des autres agents. Il termina par Westen Partridge, qui travaillait à l'autre bout de la pièce. C'était le plus ancien ici : quand Mccrage monterait en grade, il deviendrait à son tour le chef de la sectio. Nello tendit l'oreille, grâce à la Force, pour entendre ce qui se disait : - Westen, vous allez me faire un check-up complet de ce que nous savons de Vinovo. Et j'attends une fiabilité de 100% pas moins. - Bien monsieur. - ... les ordres-viennent-d'en-haut, Partridge, vous me comprenez ? - Oui monsieur. Mccrage s'éloigna, satisfait. La tension de Nello monta d'un cran. Gaeriel et lui étaient là depuis plusieurs jours et les pontes du Soleil Noir devaient s'impatienter. A lui donc, d'empêcher Partridge d'en apprendre plus. Avec ce qu'avait dit Mccrage, il allait maintenant rester à faire des heures supplémentaires. Nello ne lui connaissait pas de famille, mais de grosses ambitions. Donc il y passerait le temps qu'il faut pour satisfaire la hiérarchie. C'était l'heure normale pour partir. Le soleil baissait à l'horizon : on pourrait bientôt ouvrir les stores, quand la nuit viendrait pénétrer cette grande pièce nocturne. - Vous restez aussi ce soir, fit Partridge. Il avait été obligé de hausser la voix, pour parler à l'autre bout de la pièce. - En effet, répliqua Nello. Je souhaite boucler quelques dossiers ici. - Votre femme ne va pas s'inquiéter ? - Non. Je vais l'appeler. Et pendant le temps où il appela Gaeriel, Partridge ne cessa de le fixer. Soupçonnait-il quelque chose ? Ou bien n'était-il pas jaloux, lui qui était célibataire ? - Oui, je dois rester plus tard, ma chérie. Je t'embrasse. Ne m'attends pas pour dormir. Bonne soirée. Nello esquissa un petit sourire, que Partridge ne lui rendit pas. De manière générale, il en rajoutait dans la froideur et l'impersonnalité, pour monter plus vite en grade. Mais ce soir-là, Nello crut sentir de la méfiance chez lui. - Et sur quoi allez-vous travailler, Preston ? - Ma foi, un peu comme vous sans doute... Sur les affaires urgentes du moment. Partridge le fixa encore quelques instants puis se plongea dans ses holodata. Pendant plusieurs heures, Nello fit semblant de travailler assidûment. Il n'était pas difficile, dans cette vaste pièce sombre, d'avoir l'air affairé sur son holordinateur. Mais il savait que le successeur de Mccrage avait des nerfs en acier. Il allait peut-être y passer la nuit. Qui sait d'ailleurs s'il ne cherchait pas à montrer son endurance ? Ce serait à qui abandonnerait le premier, vaincu par la lassitude ou la fatigue. Et Partridge n'apprécierait pas que Preston montre autant d'acharnement au travail que lui. Nello connaissait un moyen de faire cesser cette longue attente, d'envoyer l'agent dormir. Mais il prenait un risque. La nuit était tombée et on entendait que le bruit des images holo s'affichant et disparaissant. Encore quelques patrouilles, qui se croisaient devant l'entrée de la salle et les droïds ménagers qui passaient discrêtement. Dehors, le trafic nocturne : les files de véhicules aériens qui se croisaient à angle droit, entre les grands ensembles de bâtiment. En utilisant la Force, Nello aurait pu tenir des jours ainsi. Mais il se serait découvert. Il s'efforçait donc d'avoir l'air fatigué, pour ne pas agacer Partride, pour endormir sa méfiance. - Bientôt onze heures, dit-il. Je crois que j'en ai encore pour quelques heures, Preston. Et vous ? Votre dossier est-il aussi long à boucler ? C'était un défi. - Non j'ai bientôt terminé. Le Jedi, nerveux, se leva et partit au toilette, où il se mit à siffloter. Quand il revint, Partridge lui lança cette remarque acerbe : - A quoi cela vous sert donc de produire ces bruits infantiles ? Au fond, il était satisfait de voir que ce Preston avait une discipline moins rigide que la sienne. Nello mettait son manteau : en sortant, il allait passer à côté du bureau de son collègue. - Bonne soirée. - Oui, bonne nuit à vous. - Vous avancez ? - Evidemment. Partridge avait dit cela avec un mélange d'agacement et d'orgueil : Preston pensait-il donc qu'il perdait son temps, qu'il ne serait pas à l'heure pour rendre son rapport ? - Peut-être qu'un jour, Preston, on vous confiera des dossiers importants comme celui-ci. Quand Partridge aurait pris la place de Mccrage. Cette phrase était une aubaine pour Nello : - Je l'espère de tout coeur. - Ne laissez pas votre coeur parler, Preston. - Ils vous ont sûrement demandé de vous renseigner sur cette Captinson... Tant pis, il fallait tenter le tout pour le tout ! - Oui, vous aussi ? Partridge avait le rouge qui lui montait aux joues. - Hélas, dit Nello, je n'ai rien trouvé. De fait, il ne mentait pas ! - Moi je crois que je tiens quelque chose. Sourire carnassier de Partridge. Nello se lança : il lui passa la main devant le visage et dit : - Non, vous n'avez rien trouvé. Il remit sa main dans sa poche, tremblant. Partridge le regardait fixement. Si jamais il avait échoué, si l'agent était immunisé aux pouvoirs Jedi !... - Non, je n'ai rien trouvé, hélas. Moue de dépit. Et Nello retint un soupir de soulagement. Agacé, Partridge enfila son manteau. Nello, dos à la console, tapota quelques touches, pour effacer les derniers dossiers. - Je vous raccompagne, proposa t-il gentiment. - Non merci, Preston. Et il partit, rageur, sans voir le large sourire de Nello. Le Jedi prit son speeder noir et décolla vers sa banlieue résidentielle, parcourant le ciel noir de Libria, que fendaient, à l'horizon, de silencieux éclairs. A suivre... ![]()
06-07-2006, 12:37 PM
(This post was last modified: 08-07-2006, 11:26 AM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Dès le lendemain de son arrivée sur Libria, Gaeriel employa son temps à jouer l'épouse-modèle de son agent d'élite de mari. Du reste, un tel rôle de composition ne lui demanda pas, dans un premier temps, d'efforts insurmontables : après le départ de Nello, elle partait, en fin de mâtinée, faire des courses dans le grand centre-ville, conduite et escortée d'un garde du corps. Elle visitait les luxueux magasins réservés aux dignitaires et accomplissait un véritable marathon d'achats, tout ça aux frais de la princesse ! Elle savait qu'elle ne pourrait jamais emmener cette garde-robe hors de Libria, mais elle n'en profitait pas moins pour acheter d'immenses chapeaux, des robes magnifiques, des bijoux, du parfum. Elle mettait en branle une armée de vendeuses affolées, qui piaillaient et couraient sans ordre pour amener et remporter les articles. Et c'était au garde du corps de transporter les paquets, pendant que madame Bale continuait sa tournée des grands magasins. Enfin, le soir, venait le moment de charger le speeder avec ces achats, avant d'aller au restaurant puis de rentrer dans le calme de la banlieue résidentielle. Gaeriel devait fréquenter d'autres femmes d'agents de l'Organisation, elles aussi occupées à tuer le temps en achats, en coiffeurs, en clubs de discussions et en réunions mondaines. La plupart des citoyens de la ville prenaient de lourdes amendes quand ils en venaient publiquement à exprimer des émotions, mais dans les centres commerciaux, les passions, les folies étaient au contraire encouragées. Et quand ces dames ressortaient de cet univers de lumières, de couleurs et de glaces, elles étaient suivies de près par plusieurs agents de sécurité. Et au sortir de l'univers enchanteur des shopping malls, elles retrouvaient l'ambiance de grisaille des zones du centre-ville, quadrillées par les tank de la police. Au fil des journées, Gaeriel avait repéré la grande sierra noire que Jaggath avait aperçu dans les cristaux : le pénitencier de Vostromo. Aussi prit-elle ses dispositions pour s'approcher, dans la journée, le plus possible de la zone interdite de Libria, la Cité de de Cattaga, réservée aux plus hauts dignitaires du Soleil Noir. Elle avait trouvé un vaste mall : centre commercial, complexe sportif, salles holos, opéras... avec de grandes promenades sur des étages verdoyants, d'où l'on apercevait nettement Vostromo, même les jours où le temps était lourd, orageux. Après une mâtinée passée à essayer des robes, elle se faisait emmener au restaurant d'altitude Hiruya's, sous un grand dôme en cristal surmonté d'une grue en or qui se dressait, arrogante. Elle déjeunait, assise en tailleur, au milieu d'un grand étang, sur une grande pierre avec, en dessous d'elle, par transparence, la perspective du grand vide qui la séparait des immenses blocs urbains de Libria. L'après-midi, elle allait se promener dans les jardins, suivie de son garde du corps, discret mais toujours vigilant. Et en observant attentivement la lointaine Cattaga, elle put se concentrer sur ce lieu, comme son début d'entraînement avec Merwyn lui avait appris et peu à peu se projeter dedans. Et c'est ainsi qu'elle finit par percevoir la présence du Jedi qu'elle aimait dans ce lieu. Le soir, en rentrant, elle était la première arrivée. Nello avait prévenu qu'il ne rentrerait pas avant le milieu de nuit. De fait, par cette nuit orageuse, il ne revint que peu avant l'aube, fatigué. - Alors, pourquoi as-tu été retenue ? Gaeriel essayait de ne pas parler à Nello comme à son mari, mais il est vrai qu'objectivement la situation voulait qu'ils fussent un couple et cela devenait troublant. - Un de mes collègues, dit Nello, a failli obtenir des informations importantes sur Vinovo. J'ai dû prendre des risques pour l'en empêcher. - Ils commencent à s'inquiéter de ne pas pouvoir me parler alors... - Oui, il faut se dépêcher. Je sais que certains agents méritants sont admis à entrer dans la Cité de Cattaga, surtout s'ils ne font que passer. Il faut que j'obtienne une autorisation de séjour, même de courte durée, pour là-bas. Nello se servit à boire. Ses cheveux soigneusement gominés, coiffés en arrière, un léger fond de teint lui donannt le ton impersonnel apprécié par ses supérieurs, il devenait de plus en plus semblables à ses clones. - Et toi, où en es-tu ? - J'ai presque réussi à parler à Merwyn. Il sait que nous sommes là désormais. Bientôt, j'arriverai à le contacter par télépathie. - Tant mieux. Cela va lui redonner de l'espoir. J'ai une difficile journée demain : entraînement intensif et opération nocturne pour finir. - Tu sais de quoi il s'agit ? - Non pas bien. Je te tiendrai au courant. Maussade, Nello partit s'allonger dans le grand salon et finit par s'endormir une nouvelle fois devant l'holoreseau, bercé par le ronronnement des grands aquariums de poissons tropicaux, minuscule abysse aux couleurs chatoyantes. ![]() C'était l'heure de la promenade. Les prisonniers de la section 4 se réunissaient comme toujours par gang. Et les hommes de Chef-Chef s'occupaient de leurs petits trafics journaliers, comme par exemple aller rappeler à un autre gang qu'il lui devait quelques services. Merwyn marchait de son côté, mains dans le dos, plus inquiet pour Gaeriel que pour lui. Il avait senti sa présence ; il la savait en danger sur Libria ; il savait que Nello était là, lui aussi. Il savait que les gens du gang de Chef-Chef le regardaient toujours et il leur souriait aimablement, pour ne pas trop leur montrer qu'il se moquait complétement d'eux ! - Vous ne vous êtes pas renseigné sur moi ? - Arrête de faire ton malin, Chouchou ! Merwyn n'avait rien demandé : il aurait autant aimé ne pas avoir à leur parler, mais ils faisaient tout pour ! - Vous savez, monsieur Chef-Chef, j'ai détruit plusieurs bases impériales et aussi du Soleil Noir. Et j'étais sur Coruscant l'année dernière... Le gang savait-il maintenant qui il était et faisait comme s'il l'ignorait ? Ou bien étaient-ils ignorants et agacés de ne pas savoir si ce Chouchou leur racontait des craques ? - Ca va, laisse-nous maintenant ! Merwyn sourit à son ami "No-Gun" et s'éloigna en silence. Il avait entendu que ce Trandoshéen, Dybris Bossk, avait gagné son surnom quand il était petit, le jour où sa maman, chef d'une bande de pirates, lui avait interdit de toucher à un flingue. Depuis, le surnom était resté, source continuelle d'humiliation pour lui. Et dans le regard de Merwyn, le Trandoshéen lut qu'il savait et qu'il le méprisait, qu'il lui disait de retourner dans les jupons de sa mère. - Fin de la promenade ! Tout le monde rentre ! Dans l'ordre et le calme ! Merwyn s'aligna à sa place habituelle, attendant d'être reconduit à sa cellule. Il monta l'escalier métallique et se retourna pour jeter un coup d'oeil sur l'ensemble de la section 4, ses chemins de ronde, ses étages, ses alignements de cellule. Il eut juste le temps d'entendre un grognement sauvage dans son dos avant de se retourner et voir l'énorme Wookie noir qui lui envoyait un crochet en travers de la tête. Il crut que sa tête se décrocher sous la violence indescriptible du coup. Il s'écroula à terre, la face en sang, tandis que le Wookie hurlait. Aussitôt, les gardiens boltruniens se précipitaient sur l'agresseur, leurs matraques électriques en mains et abattaient une volée de coups sur l'animal, qui s'écroula, avant de se faire tabasser en règle pendant une longue minute. Merwyn ne sentait pas encore une douleur insoutenable du coup au front, mais il voyait tout rouge. Il sentit qu'on l'emmenait sur une civière alors que des élans de fureur et d'encouragements, des coups frappés contre les barreaux, des cris d'officiers retentissaient dans le bâtiment. Merwyn se réveilla, allongé sur un lit d'hôpital, avec un bourdonnement régulier dont il ne sut pas s'il était dans sa tête ou à l'extérieur. Il souffrait horriblement du coup et du nez. On lui avait mis une minerve et des bandages sur la cloison nasale. Sa joue gauche avait triplé de volume et il avait un beau cocard. Il n'avait jamais reçu une dégelée pareille ! - Ne bougez pas. Voix métallique d'un droïd. - Je vais vous injecter un calmant. Merwyn se rallongea et sentit une aiguille pénétrer sa jugulaire. Choc brusque, qui le secoua des pieds à la tête et il retomba, brusquement détendu. - Ca va faire dégonfler votre joue. J'ai remis votre mâchoire en place et refait votre nez. Vous avez de la chance que nous soyons équipés de matériel de pointe. Je suis moi-même un médecin à la pointe de la finesse chirurgicale. J'ai reçu les derniers programmes sortis des laboratoires du Soleil Noir. - Vous m'en voyez ravi, articula Merwyn en se tenant le menton. - Alors, monsieur Peake, vos réflexes s'émousseraient-ils ? C'était un humain qui avait parlé. Avec ce fort accent qu'il avait déjà entendu chez les membres du Soleil Noir, notamment chez ce Sergueï, sur Kashyyyk... Il était assis de l'autre côté de la pièce, une holopad en main. Blouse blanches, petites lunettes rondes, la soixantaine. - Professeur Werner von Braun, enchanté monsieur Peake. - Moi de même, dit notre Jedi en se mettant sur les coudes. Le scientifique le regardait d'un air interrogateur, comme s'il était déçu qu'il n'ait pas senti venir le Wookie. - Entre autres exploits, si je ne m'abuse, disait le dénommé von Braun, il me semble que vous combattu le consortium du Faucon d'Acier ? - En effet... C'était la première fois que lui et ses amis avaient emprunté un Anneau d'hyperespace, dans la périphérie du secteur de Minos. Von Braun approuva et puis s'en alla : - Le directeur désire vous parler. Merwyn s'assit sur le lit, pendant que le droïd lui injectait un calmant. Encore vaseux, le Jedi fut emmené au sommet de Vostromo, dans la pièce rayée de pénombre et de raies lumineuses du directeur. - J'attends, monsieur Peake. Merwyn dut s'asseoir, alors que la pièce tanguait autour de lui. Il y avait entre deux et trois directeurs de pénitencier face à lui. - Qu'attendez-vous ?... - Ne jouez pas au plus malin... La plateforme holo s'activa et le Sullustain se renfrogna dans son siège. - On m'a prévenu que vous participiez désormais au club de boxe, disait le général Cypher. - Je débute seulement, soupira Merwyn. - Où est Gaeriel Captinson ?... - Je suis certain que vous le savez mieux que moi, général... Il l'avait dit comme un compliment. - Libre à vous de jouer au plus malin, monsieur Peake, mais vous le regretterez et Gaeriel la première. Nous ne parvenons pas à la joindre sur Vinovo. Vos amis Sacratiff et Blood font tout leur possible pour faire traîner en longueur... Comme je le pensais, elle va tenter l'impossible pour vous délivrer. Mais je doute qu'elle puisse réunir une flotte assez importante pour nous inquiéter... - Sans doute pas. - Si vos pouvoirs de Jedi vous permettent de la contacter, dit Cypher en appuyant chaque syllabe, je vous conseille de lui dire de livrer l'holocron. - Je suis persuadé qu'elle vous contactera très bientôt... Merwyn peinait à garder les paupières ouvertes. L'holo s'éteignit. - Remmenez-le, ordonna le Sullustain, d'un geste agacé de la main. Le retour de Merwyn dans sa section fut accueilli par des sifflets d'admiration ironique : - Hé Chouchou ! t'as la gueule en biais ! - Tu joues un round contre moi ! Viens me faire peur ! - Chouchou, soigne ton droit ! - Ton jeu de jambes ! ton jeu de jambes ! - Gros câlin pour le Wookie, Chouchou ! Merwyn fit un petit salut amusé ; il était tellement las. Une fois arrivé à sa cellule, sous escorte rapprochée, il s'allongea et s'endormit aussitôt. Il avait cru comprendre que Chef-Chef avait dû payer très cher pour éviter à son Wookie de finir dans l'incinérateur à ordures. ![]() Le lendemain soir, plus ou moins remis, Merwyn resta assis à l'heure de la promenade et dormit une partie de l'après-midi. Le directeur avait une annonce à ses "chers invités de la section 4". Il promettait des réjouissances pour le soir-même. C'est qu'il les aimait, ses occupants de la Section Spéciale, car Vostromo était un peu une grande famille ! Merwyn ne comprenait toujours pas ce que signifiait Section Spéciale, mais il notait qu'on y était pas trop mal traîté. Il arriva le soir dans le grand réfectoire. Au lieu que tout le monde fut assis à sa place habituelle, c'était la cohue. De grands écrans holo étaient activés au murs, qui passaient pour le moment des vidéos de propagande pour le Soleil Noir. L'Organisation proposait à certains prisonniers de rejoindre leurs escadrons kommandos pour s'y réinsérer. S'ils acceptaient des missions indice poulet 9, ils pouvaient finir par trouver une place dans l'armée régulière. Indice poulet 9 désignant, dans l'argot intergalactique des agents spéciaux, un degré de danger, sur une échelle exponentielle, égal environ à la rencontre d'un troupeau de Rancors. Pas tenus en laisse. Merwyn dut s'asseoir, alors que la foule s'agitait, criait, réclamant son spectacle. - Mes amis, annonça le directeur sur écran géant, comme promis, voilà un divertissement spécialement pour vous ! Car Vostomo prend particulièrement soin de ses invités ! Applaudissements furieux. Merwyn avait la migraine. Il baîlla, en s'excusant auprès d'un Cragmoloid* d'avoir été bousculé. [*humanoïde de 4m de haut, à tête d'éléphant] Il se leva et s'avança pour regarder le spectacle promis : L'orée d'un grand bois. Passage en revue d'une section d'agents du Soleil Noir, alignés, fusils en bandoulière, vibro-lames à la ceinture. - Mon nom est Henzar Mccrage, chef de cette section d'élite. Un humain de taille moyenne, trapu, avec de nombreux implants cybernétiques. - Mes hommes représentent la crême de la crême des agents de notre Organisation. Ils sont entraînés à tous les types de mission. Ils peuvent survivre dans les environnements les plus hostiles. Ils peuvent se battre à mains nues dans une dizaine de styles de combat. Ils manient toutes les armes standards de la galaxie et de nombreuses autres. Bref, ce sont des machines à tuer. "Nous autres, au Soleil Noir, nous pensons que Justice n'est pas un vain mot. Vous allez en avoir la démonstration ce soir. Oui, nous avons proposé à des volontaires parmi nos détenus de tenter leur chance. Acceptez de passer notre épreuve et vous serez libre. "Et cette épreuve la voici : ils sont une quarantaine actuellement, de nos quartiers de haute sécurité, qui veulent retrouver la liberté et rejoindre nos troupes. Rien de plus simple. Ils vont être lâchés dans ce bois. Et s'ils en trouvent la sortie, ils seront libres. Seulement, pour pimenter le jeu, nous allons envoyer cette section d'élite à leurs trousses. Et si jamais mes hommes retrouvent ces fuyards... Rires gras et cris de colère dans l'assistance. Plan rapide sur les volontaires : toutes sortes d'extraterrestres, avec un bref signalement de leur dossier, du crime organisé au terrorisme en passant par les viols répétés avec supplices. Certains dans la salle devaient en reconnaître car ils hurlaient de plus belle. Merwyn soupira : une chasse à l'homme... Les agents d'élite se dispersèrent puis vint s'agrandir l'image aérienne du lieu de l'épreuve, avec des points bleus pour les agents et rouges pour les prisonniers. Merwyn sentit qu'on lui tapotait l'épaule : il se retourna d'un coup. - Rassurez-vous, je ne suis pas un Wookie... Un Ithorien, souriant. - Regardez plutôt l'épreuve monsieur Peake. Le coeur de Merwyn était monté à 110 battements ! - Mon nom est Wamble Dekter. Agent comme vous. L'Ithorien souffla le mot de passe des hommes de la Rebellion. - Nous sommes trois dans ma situation. Nous sommes arrivés ici depuis deux mois. C'était donc ces agents que Cypher, au début, voulait troquer contre l'holocron d'Andeddu. - J'ai dit trois mais nous sommes plutôt quatre. - Qui est le quatrième ? souffla Merwyn. Autour des deux hommes, l'ambiance montait, maintenant que la chasse avait commencé. On entendait des tirs en rafale, mêlés aux cris d'agonie des perdants... - Le quatrième se nomme Cyrus Bel. Il a été pris en charge par Von Braun en personne. - Le scientifique, là ? - Oui. Il mène à Vostromo des expérimentations sur des prisonniers. Une aile du pénitencier lui est réservé. Il garde en hibernation des sujets sur lesquels il teste sa médecine de dément ! Ce type est un monstre ! Il a le droit de tout faire subir à ses victimes : le Soleil Noir ne dit rien. - Et dans quel état se trouve Cyrus Bel ? - Nous ne sommes pas censés le savoir. Normalement, rien, absolument rien ne filtre de là-bas. Mais nous avons été contactés par Bel... - Mais comment ?... - Par télépathie !... - Quoi ? - Pour nous, Bel n'était qu'un agent spécial talentueux. Mais, emprisonné par Von Braun, il nous a avoués qu'il avait été Jedi. Il se nommait Cyrillis Baelun. Merwyn n'en revenait pas. Mais il se hâtait d'entendre ce qu'avait à dire l'Ithorien. - J'ai entendu parler de vous, monsieur Peake. Je sais que vous pourrez faire quelque chose pour lui. - J'essaierai. Wamble Dekter lui tapa sur l'épaule et partit ailleurs dans la foule. Ils n'avaient déjà que trop passé de temps ensemble... ![]() Notre héros avait maintenant un but : secourir ce Jedi ! En fouillant dans sa mémoire, il crut se souvenir que Baelun avait été instructeur au temple de Coruscant. Il tenait ces informations de Eo Khelin quand il lui racontait la légende des Jedi mais tout cela remontait à longtemps. L'ambiance était survoltée dans le refectoire : déjà plus de dix morts parmi les fuyards ! Les affrontements étaient filmés et repassés plusieurs fois au ralenti, sous quatre angles différents. L'écran était coupé en plusieurs fenêtres, qui s'agrandissaient à tour de rôle, dès qu'un agent rattrapait un des "courageux volontaires". A chaque fois, explosion de joie et de haine dans le public, qui en redemandait ! Et malheur aux vaincus ! Merwyn repéra les noms des agents : l'un d'eux était Preston 8. Il apparut en grand sur l'écran. On le voyait hésitant. - Sourit, Nello, réussit à dire Merwyn par télépathie, tu es filmé. Le Jedi rechargeait son fusil. - C'est le carnage ici, Merwyn... - D'ici, on voit tout. Je peux t'aider. Je t'indiquerai le chemin. - Entendu ! Nello repartit en courant, hué par le public pour son incompétence : il n'avait encore attrapé personne ! Et par un malencontreux hasard, il termina la soirée sans avoir mis la main sur un seul fuyard. Il fut vite oublié, car au même moment, un Dashad enragé arrachait la gorge d'un des agents et l'abattait avec son fusil. Il lançait ensuite des rafales dans toutes les directions. Un autre agent tombait, blessé, avant que deux autres n'arrivent et exécutent le criminel. A suivre... ![]()
08-07-2006, 12:14 PM
(This post was last modified: 09-07-2006, 11:17 AM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Les gardiens se mettaient en rang serré, matraques à la main, pour maintenir l'ordre dans le grand réfectoire. - Ca suffit ! le spectacle est terminé ! tout le monde rentre chez soi ! Huées du public. - Dispersez-moi ça ! Les gardiens activèrent leurs casques et leurs matraques assommantes se mirent à crépiter. Excités, plusieurs brutes voulurent en découdre et tombèrent bien vite à terre, après avoir reçu une bonne décharge en travers du groin ! Merwyn s'était reculé prudemment. - Chouchou, viens te battre ! "Sans façon", fit notre héros de la main, toujours poli. Il eut le temps d'apercevoir l'Ithorien, Wamble Dekter, qui regagnait le couloir de son côté, penché en avant, pendant que les gardiens brisaient la formation des prisonniers. En nage, un officier lança, en désignant tous les combattants à terre : - Prenez des civières et emmenez-les moi dans leur lit ! Ils allaient faire un bon somme avec la dose de paralysant qu'ils avaient reçu. Et ce soir-là, aucun volontaire n'avait échappé aux agents du Soleil Noir. Ils avaient tous trouvé la mort, au détour d'un chemin, d'un arbre et les droïds se chargeaient d'emmener leurs cadavres ensanglantés à l'incinérateur. Dans les vestiaires des agents, Nello, en sueur, retirait sa combinaison en cuir, ses protections en même temps que ses camarades. Il s'était mis à l'écart, car il sentait peser sur lui de lourds regards. - Preston 8, cria un soldat, vous êtes attendus par le capitaine Mccrage. Et les autres de le regarder, en lui signifiant qu'il était l'heure de rendre des comptes. Nello se lava en hâte et se présenta dans le bureau de son supérieur, au garde-à-vous. Derrière son bureau, l'officier contemplait son agent avec un mélange d'interrogation et de sévérité. - Alors, Preston 8, qu'avez-vous à me dire ? - J'ai échoué, capitaine. J'en suis pleinement conscient. - Comment l'expliquez-vous ? Sa voix était doucereuse, mais glaciale. - Je l'ignore, capitaine... La malchance. - La malchance... Cette réponse le fit sourire. - La malchance, Preston 8, n'entre pas en compte pour un agent d'élite du Soleil Noir. Mccrage contempla longtemps encore, en silence, son agent, puis lâcha brusquement : - C'est bon. Vous pouvez y aller. Nello salua et alla vers la sortie. - A propos, Preston 8... Sourire amical de Mccrage : - Vous avez déposé un dossier d'admission à Cattaga avant-hier... - Oui, capitaine. Nello s'attendait évidemment à ce qu'il ne puisse plus en être question. - Passez demain me voir pour en parler. Nous avons rendez-vous avec des officiels. Venez avec votre femme, ce sera du meilleur effet. - Bien capitaine. Nello s'efforça de sourire. Il rentra sans tarder chez lui -il était bien obligé d'admettre que c'était "chez lui" ! - où il raconta sa soirée à Gaeriel, en vidant un grand verre de whisky corellien. - Sur le moment, disait le Jedi, j'ai écouté Merwyn. Il m'a aidé à ne tuer personne. Très bien, mais maintenant, je me demande ce qu'ils vont inventer. Si jamais ils me soupçonnent d'avoir volontairement évité les fuyards... Gaeriel n'était pas contente : - Merwyn a eu tort. Si nous voulons sortir de cette planète, il va bien falloir accepter quelques entorses au code Jedi... Le soir, elle put contacter Merwyn par télépathie et n'hésita pas à lui dire qu'il avait eu tort. - Désormais, je t'en prie, n'interviens plus. Nous allons te sortir de là, mais veille surtout à ta sécurité ! Elle le battait froid, mais c'était nécessaire. ![]() La nuit fut courte, et pluvieuse. A l'aube, Gaeriel alla se préparer pour jouer la femme modèle pendant que Nello prenait une douche glacée. Le couple décolla en speeder et entra une petite heure après dans le quartier général des Milices Spéciales. Monsieur et Madame Bane avaient revêtu le costume noir standardisé des élites de l'Organisation : long manteau et bottes en cuir pour monsieur, tailleur noir strict et escarpins pour madame. Mccrage les attendait au bout d'un long couloir gris argenté, entouré de deux soldats armés de fusils. - Madame Bane, enchanté de vous rencontrer. Par ici... Ils passèrent plusieurs portes blindées, escortées par les agents en combinaison de combat et arrivèrent dans une grande salle de réception, bien trop grande pour une réunion avec si peu de mondes. De grandes tapisseries à la gloire du Soleil Noir, des baies vitrées, des écrans holo, des statues en armure et de grands chandeliers et corbeilles de cristal. Un humain, la soixantaine, petites lunettes rondes, blouse de scientifique, attendait ici le couple. - Madame Bane, agent Preston 8, permettez-moi de vous présenter le docteur Werner von Braun. Peu rassuré, Nello et Gaeriel lui serrèrent la main. - Le docteur Von Braun, disait Mccrage, travaille à la Cité de Cattaga sur les projets de pointe de la maison. Il répond de ses recherches directement devant le Conseil Intérieur. Nos héros firent tout pour avoir l'air admiratif. - Agent Preston, vous avez demandé votre mutation à Cattaga. Hé bien, c'est le docteur Von Braun qui va lui-même en décider. - Pour cela, dit le scientifique avec l'air lointain mais autoritaire du spécialiste, vous allez passer un test spécial, monsieur Bane. - Très bien, professeur. Nello redoutait le pire. - Suivez ce soldat, dit Mccrage. Il va vous conduire au vestiaire. Nello jeta un regard à Gaeriel, où il aurait voulu montrer son inquiétude : il ne pouvait montrer que de la détermination. Mais était-ce celle qu'on attendait d'un Jedi ou celle qu'on attendait de Preston 8 ?... - Si vous voulez nous suivre, madame, dit le capitaine. Vous allez pouvoir assister au test de votre mari. Gaeriel sourit, sans cacher tout à fait son inquiétude. Mais madame Bane n'avait-elle pas le droit de s'inquiéter ? Ils descendirent plusieurs étages, toujours escortés et arrivèrent dans un petit salon où un droid vint servir des boissons. - A la réussite de Preston 8, dit Mccrage. Ils levèrent leurs verres puis s'assirent dans de grands canapés blancs. Un holo-écran diffusait des images d'une côte marine, déserte et ensoleillée. Ils restèrent un long moment silencieux. Von Braun s'excusa de devoir s'absenter, pendant que Mccrage s'entretenait avec un sergent. Gaeriel respirait l'atmosphère froide des lieux. Von Braun revint ; un sergent entra et annonça que le test était prêt. - Madame Bane, par ici je vous prie. Notre héroïne suivit le scientifique dans une petite équipée de plateformes holo et d'écrans de contrôle. Un sas s'ouvrit sur une autre petite pièce. - Par ici, sourit Von Braun. Après vous... Un soldat la saisit par le bras et la poussa dedans. La porte se referma et se referma hermétiquement, puis électroniquement. Surprise, Gaeriel se retourna et voulut rouvrir la porte. - Asseyez-vous et détendez-vous, madame Bane, disait Von Braun par l'intercom. Car vous avez pleinement votre rôle à jouer dans ce test. Un écran s'alluma devant Gaeriel : elle aperçut Nello, vêtu de blanc, deux pistolets à la main, qui attendait lui aussi dans un sas, ailleurs dans la base. La voix de Mccrage se fit entendre : - Madame et monsieur Bane, puisque vous désirez accéder à la Cité de Cattaga, il est normal que vous passiez un test d'aptitude car la Cité est réservée aux plus méritants de nos membres. Et hier soir, l'agent Preston 8 nous a fortement déçus. Il va donc devoir faire preuve de tout son dévouement, toute sa loyauté, s'il veut regagner notre confiance. La porte va s'ouvrir devant lui. Il y aura un couloir et des agents armés face à lui. Puis tout un parcours à traverser, truffé de pièges et d'ennemis. A ce moment, un compte à rebours va se déclencher. Preston, vous aurez alors quelques minutes pour voler au secours de votre femme. Sachez le professeur Von Braun a mis au point un gaz très puissant, le Typhon-C, très utile pour nous sur le champ de bataille. Il provoque l'asphyxie de ses victimes en quelques secondes. Gaeriel vit alors un petit panneau s'ouvrir, révélant une grille d'aération. - Nous avons pensé que mettre votre femme en jeu vous aiderat à faire preuve de vos capacités à 100% Preston. Bon courage. La voix retomba et un sas s'ouvrit, lentement, devant Nello. Furieux, celui-ci arma ses pistolets. Deux agents entraient dans le couloir devant lui, en braquant leurs fusils sur lui. ![]() Nello courut sur eux et se jeta sur le côté ; une rafale faillit le frapper à l'épaule. Il abattit ses deux opposants d'un tir en pleine tête et continua sa course. Au détour d'un couloir, il s'arrêta pour observer. Il entendit dans sa tête Gaeriel : - Je vois ta progression sur écran. J'ai le plan des couloirs qui s'affiche. Je vais te guider. - Entendu, je te recontacte au prochain croisement. Il envoya quelques tirs vers des droïdekass qui approchaient ; flingues vides. Il ramassa les fusils de ses deux victimes. Les droidekass activèrent leur boucliers et déchainèrent leurs tirs. Nello envoya plusieurs rafales de blaster, qui rebondirent sur les écrans d'énergie. Il avisa alors une grenade à la ceinture d'un des deux soldats. Il se précipita pour l'attraper. S'il avait pu, il aurait utilisé la Force et les choses se seraient passées bien plus rapidement. Les deux droïds surgirent au coin du couloir et reçurent un bel ananas quadrillé qui les pulvérisa. Fusil en main, Nello continua sa course. Les lumière s'éteignirent et des agents surgirent dans son dos. Rafales et éclairs rouges dans le noir, cris et hurlements. La lumière se ralluma ; Nello rechargea son fusil avec les cartouches des trois victimes ; il se retourna en vitesse : une tourelle de tir venait de surgir du plafond. Il la détruisit avant que trois autres ne sortent. Il dut battre en retraite avant de recevoir une pluie de tirs. La situation devenait de plus en plus dangereuse. Il s'allongea et passa juste la tête pour dégommer les tourelles, l'une après l'autre. Puis il avança jusqu'à un sas qui s'ouvrit devant lui. Derrière, des droïds K6, dernier cri, qui braquèrent des lances-flammes sur lui. Il plongea en arrière et tira sur le verrou électronique, ce qui referma la porte. On entendait le bruit de la fournaise qui s'était déclenchée derrière. Il lâcha son fusil, dégaina une vibrolame et rouvrit la porte : aidé par la Force, il trancha coup sur coup les bras des deux droids ; il courut en arrière, fusil à la main. Les droids avançaient, avec l'essence qui coulait de leur bras. Il lâcha une rafale et les deux soldats d'acier explosèrent. Le feu prit autour d'eux. Nello se jeta au travers des flammes, en utilisant la Force au passage pour absorber la chaleur. Il ressortit de l'autre côté, son bel habit blanc noirci. Les murs s'ouvrirent et des assassins armés de lame lui sautèrent dessus. Il sauta en avant et ressortit sa propre lame : il se mit en garde face à eux ; ils étaient quatre. Du temps où il servait le prince Déménor de Korbo, il avait été entraîné avec les Sardaukars. Et Baados avaient veillé à faire de lui un tueur aussi rapide qu'efficace. Il retrouvait tout ce passé enfoui, les réflexes de prédateur, le sang-froid face au meurtre. Les quatre duellistes coururent sur lui : il coupa le premier à l'horizontal, roula en avant, frappa un second dans le dos, se releva, trancha le troisième ; il échangea plusieurs passes avec le dernier, avant de lui planter sa lame dans l'omoplate. Gaeriel tâchait de garder son sang-froid devant ce spectacle et parla par télépathie à Nello pour le guider. Il put éviter plusieurs impasses du dédale de couloirs et trouver un ascenseur qui le mena à l'étage en-dessous. ![]() Une grande salle à tapis bleu, plongée dans l'obscurité, avec des dizaines de piliers alignés. Une grande lumière parcourant la salle d'un bout à l'autre, dans un sens puis dans l'autre. Nello, fusil en main, avança, guettant le danger. Une dizaine de soldats surgit, au moment où la lumière passa sur eux. Nello se jeta derrière un pilier. Il était dans le noir, mais la lumière allait passer sur lui dans quelques secondes. Il recula, puis se jeta en avant au moment où le rayon passait en sens inverse. Il courut dans l'obscurité et utilisa la Force pour désarmer plusieurs gardes avant de les neutraliser à mains nues. La lumière revint : il attrapa un fusil et le vida sur trois courageux qui venaient sur lui. Ils repartirent en arrière et se cognèrent au poteau avant de s'écrouler. Nello attrapa deux pistolets et les vida sur les deux derniers qui voulaient encore en découdre. La lumière repassa sur lui : il était seul dans la pièce. Il alla vers la porte, qui s'ouvrit sur un couloir ocre et beige. Un affichage montrait qu'il ne restait plus que quelques secondes pour Gaeriel. Il avança, les deux pistolets en main. Il savait qu'un dernier piège l'attendait. Un soldat entra à l'autre bout du couloir et se plaça devant la porte du sas : Partridge. - Alors Preston 8... j'ai l'impression que vous battez tous les records de ce test... - Ecartez-vous... Il avait la bouche haineuse. - C'est à moi que revient le privilège d'entrer dans Cattaga. Pas à vous. C'est moi le meilleur agent de notre section. Mccrage me l'a dit. La jalousie de Partridge, larvée jusqu'ici, éclatait au grand jour. L'heure n'était pas aux négociations. Nello braqua ses deux pistolets et ouvrit le feu. Partridge évita les tirs en roulant de côté. Et Nello était à bout de munitions. Plus le temps de retourner chercher un fusil. Il courut sur son adversaire, qui lui envoya une rafale de tirs, avant de dégainer sa vibrolame. Nello prit la sienne et les deux hommes échangèrent à la vitesse de l'éclair plusieurs passes d'armes, dans une danse mortelle et impitoyable. Il ne restait qu'une poignée de secondes. Nello tourna autour de Partridge, qui sentait venir tous ses coups. Le Jedi lâcha la lame et utilisa la Force pour paralyser une seconde son ennemi puis lui envoya un direct au visage. Partridge se défendit encore et les deux hommes roulèrent à terre, enragés. Nello fit une clef de bras à son ennemi et lui infligea une atroce douleur. Partridge se tordit en deux et hurla, tandis que Nello attrapait son passe magnétique et ouvrait enfin le sas de Gaeriel. Elle se jeta dehors, au moment où le gaz verdâtre pénétrait par la grille. Nello braqua Partridge, lui dit de se relever et de reculer ; humilié, terrassé, le petit préféré de Mccrage regardait Preston 8 avec un mélange de peur et de haine. - Fin du test, annonça une voix. Mccrage apparut au bout du couloir, entouré de cinq soldats en armure. - Le test est terminé, Preston. Vous l'avez brillamment passé. Déposez votre arme maintenant. Nous avons activé nos "signatures". Votre arme devient inefficace contre nous. Nello déposa son fusil. Mccrage et ses soldats avancèrent résolument. Le capitaine dégaina et abattit Partridge. Il s'écroula et reçut encore plusieurs tirs, qui le secouèrent violemment. - Un tel échec n'est pas tolérable au sein du Soleil Noir, sourit Mccrage. Et pour notre section, il n'y avait qu'une seule place pour Cattaga. Elle est à vous, Preston. Félicitations. - Merci capitaine. Et Nello parvint-il à sourire parce qu'il jouait la comédie ou parce qu'il était vraiment content d'avoir mérité sa place là-bas ?... A suivre... ![]()
09-07-2006, 12:18 PM
(This post was last modified: 11-07-2006, 01:06 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Le lendemain de la chasse à l'homme, les prisonniers étaient bien calmes : ayant dégorgé toute leurs passions, leur haine et leur joie, au cours de cette cérémonie cathartique, ils étaient presque sereins. Merwyn fut appelé à l'infirmerie pour une visite de contrôle. Le droïd médecin finit de lui enlever ses bandages, lui refit une piqûre et lui donna de la pommade pour sa nuque endolorie. Von Braun entra, des papiers à la main, affairé. - Dites-moi, docteur 22-B... Il releva la tête et vit le patient : - Tiens, monsieur Peake... Il était très intéressé de le rencontrer ici. Merwyn aussi, maintenant qu'il savait pour Cyrillis Baelun. - Comment se portent vos cervicales ? - Mieux, merci... Merwyn n'avait aperçu le docteur, jusqu'à présent, que dans l'ombre du bureau du directeur. Pourtant, il y avait une certaine familiarité entre les deux hommes. - Si j'étais vous, je me dépêcherais de contacter mes amis, monsieur Peake. Le directeur s'impatiente. - Je pense qu'il a tort. Les négociations devraient bientôt commencer... - Je crois que vous connaissez le professeur Sagnar Sting, dit-il abruptement, comme si cette question lui brûlait les lèvres. - Oui, en effet, herr Von Braun. - J'ai entendu parler de ses travaux sur les organismes vivants. Intéressants. Certaines de ses recherches recoupent les miennes. - Vous pratiquez aussi des expérimentations sur le vivant, professeur ? - En quelque sorte... Brusquement, Von Braun salua et tourna les talons. Avait-il jugé que Merwyn en connaissait finalement trop ? Penaud, fatigué, Merwyn regagna sa cellule ; les nouvelles n'étaient somme toute pas bonnes. Par Gaeriel, il avait appris ce qui s'était passé : l'épreuve imposée à Nello, qui avait été encore pire que la chasse à l'homme. Si bien que si Merwyn n'avait pas proposé d'aider Nello la première fois, il aurait moins eu à enfreindre le code moral des Jedi. Et dans le pénitencier, il sentait encore plus d'hostilité de la part du gang de Chef-Chef, à cause du Wookie. Mais ce n'était pas la faute de notre Jedi si cette brute n'avait pas pu se contenir ! Et avec les négociations qui traînaient (et le gang devait plus ou moins être au courant), Chef-Chef et les autres devaient attendre le jour où Merwyn pourrait leur être livré pour un lynchage en règle ! Au fond, notre Jedi finissait par comprendre ce qu'était la section 4 : c'était la partie réservée aux prisonniers les moins dangereux, ou qui payaient le plus l'administration pénitencière. Donc il était en quelque sorte dans l'hôtel de luxe parmi le complexe de Vostromo. Bien sûr, Chef-Chef et compagnie avaient tendance à se laisser aller à leurs pulsions bestiales, mais ils savaient se contenir la plupart du temps et pouvaient supporter la présence d'autres êtres autour d'eux. Et pourvu qu'on soit obéissant et sage quand il le fallait, la vie n'était pas trop pénible dans la section spéciale. Les gardiens n'étaient jamais fâché d'arrondir leurs fins de mois avec les petits trafics qui animaient la vie des étages. Rien de tel qu'un peu de troc et de marché noir pour se divertir au quotidien. Le bienveillant directeur l'aimait bien, cette section. En réalité, ils étaient tous des chouchous ! Mais ils avaient décidé de l'ignorer en rejetant ce titre sur Merwyn ! Pourquoi n'allait-il pas remercier directement le général Cypher pour tant d'égards ! ![]() Nello n'avait pas pu dormir de la nuit. Tourmenté par les visions du passé, fiévreux, il s'était senti redevenir le sombre exécutant qu'il était quelques années avant : ambitieux, cynique, fier d'appartenir à une confrérie secrête. - J'ai été obligé de puiser dans le côté obscur, Gaeriel. Sans cela, je n'aurais pas pu vaincre Partridge... C'était en lui faisant une clef de bras qu'il avait utilisé la Force pour lui infliger une douleur atroce. - Et après, j'ai laissé Mccrage l'abattre sous mes yeux. - Ce sera bientôt fini. Nous allons délivrer Merwyn. Nous allons reprendre notre combat contre le Soleil Noir, Nello. - Mais un Jedi n'a pas à se venger de ses ennemis ! Ce matin-là, il prit encore une douche glacée et partit de bonne heure. - Preston 8, comment allez-vous ? Mccrage lui parlait maintenant comme il parlait à Partridge. Il voulait maintenant obtenir son affectation permanente sur Libria. - Pourquoi retourner sur Nar Shaddaa alors que vous feriez un excellent agent ici-même ? Je vais contacter vos supérieurs là-bas. Nello fit de son mieux pour le remercier sans perdre son sang-froid ; ce que Mccrage apprécia. - En attendant, voici votre autorisation. Vous déménagez dès demain. - Merci, capitaine. - Profitez-en pour faire le point, Preston 8. Sachez que votre exemple est très encourageant pour nous. "Ils" envisagent de développer d'autres sections de clones comme vous. - Entendu, capitaine. A partir de qui cette fois ? - Comme vous pouvez l'imaginer, cela relève du secret-défense, Preston. - Bien sûr, capitaine. Nello comprit que Mccrage savait pour lui. Il savait pourquoi le Soleil Noir avait créé des clones à partir de lui. Il était venu sur Libria au moins autant pour sauver Merwyn que pour en apprendre sur ce projet. Mais il ne pouvait rien demander ! - La discipline que nous exigeons de vous et des autres, Preston, est certes difficile. Mais l'individu doit savoir se vouer à une Cause supérieure ! Il prenait maintenant des accents lyriques ! - Chaque individu doit savoir rester à sa place pour être vraiment libre. En entendant ces mots, Nello pensa à toute la misère créée par le système de Libria, à tous ces déserts d'ennui, déserts climatisés, déserts synthétiques urbains, dans lesquels vivaient les citoyens de la planète, à ces êtres abrutis par les drogues et la propagande inlassable du Soleil Noir. - N'est-ce pas plutôt, capitaine, que si ces individus se réunissaient, ils pourraient penser à contester notre pouvoir puis à le combattre, pour finalement nous renverser ? - Qu'est-ce que vous dites ? Regard stupéfait, déjà scandalisé, de Mccrage. Nello passa sa main devant le visage de son supérieur : - Je n'ai rien dit, capitaine. Il s'inclina et se retira. Le lendemain, Nello conduisait le speeder qui les emmenaient, Gaeriel et lui, vers la grande sierra noire qui constituait le coeur de Libria. Après plusieurs contrôles aériens et un passage à travers un grand tunnel éclairé de lumières rouges, le couple Bane prit un tapis roulant qui l'emmena le long d'un interminable tunnel bleuté, aseptisé, où se diffusait une douce musique. Ils rejoignirent ensuite plusieurs autres couples dans un grand hall, qui attendaient la descente de la vaste plateforme qui emmenait un kilomètre plus haut. Ils montèrent dans un grand tube de verre et débouchèrent dans l'immense hall d'entrée de la Cité Parfaite. Ils passèrent les tourniquets où étaient vérifiés leurs codes génétiques pendant qu'une voix féminine impersonnelle répétait : Bienvenue à Cattaga... Bienvenue à Cattaga... Nello passa et vit sur un petit écran s'afficher son propre code, immense suite de c, t, g et a ; ils prirent ensuite un escalator en haut duquel brillait la lumière du soleil. Le cercle ébouissant s'agrandissait peu à peu et bientôt, ils furent inondés par l'éclat du jour. Ils se trouvaient dans un grand jardin, entre une cité de verre bleu ; des couples en tenue standardisée se promenaient dans les allées ombragées, faisaient de la barque ou pique-niquaient sur le gazon. Derrière les grands forêts alentour, on discernait à peine les murailles noires qui séparaient la Cité du reste de la planète. Le climat était froid, humide, sur le reste de Libria, mais il ici, il faisait printanier. Encore cette douce musique diffusée dans ces jardins. Et les échos, montant des profondeurs des sous-sols, de la voix qui répétait mécaniquement : Bienvenue à Cattaga... Bienvenue à Cattaga... A suivre... ![]() |
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