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16-03-2006, 12:42 PM
(This post was last modified: 26-08-2006, 12:11 PM by Darth Nico.)
* NICOLASARTS *<!--sizec--><!--/sizec-->
Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Le Kazellis sortit de l'hyperespace en orbite d'une planète glacée, qui semblait posée dans l'espace noir comme un diamant sur un fin tissu. Mygeeto, dans le langage des indigènes, signifiait le gemme.
Mushu et Jaggath entrèrent dans le cockpit où Soul Kephrin effectuait les manoeuvres d'approche de la planète. Gabby l'Ewok restait ceinturé sur son siège, sur le côté. Avec les années, il avait appris son métier d'agent spécial de l'Alliance Rebelle et, derrière ses airs de peluche mignonne, il était devenu un agent redoutable.
Les patrouilles douanières, portant le sigle impériale, étaient nombreuses ce qui ralentissait le trafic des vaisseaux marchands autour de la planète. Les escadrons de Tie-Fighters passaient à proximité des plus gros cargos.
- On ne va pas pouvoir y échapper, dit Soul. Regardez, une corvette approche déjà. Il est temps d'enclencher la procédure n°7...
Mushu approuva du chef.
Jaggath, qui n'était pas familier de ce jargon, s'enquit de quoi il s'agissait.
- Venez, dit Mushu en lui tapant sur l'épaule, je vais vous montrer. Gabby, allez !
L'Ewok sauta de son siège et Soul lui souhaita bon courage, puis regarda, inquiète, la corvette approcher. Elle se mit docilement en circuit d'attente et lança son identifiant lorsque les Impériaux le demandèrent. Puis elle passa en pilotage automatique et courut dans sa soute. Elle sortit d'une malle ses déguisements soigneusement confectionnés par les soins du laboratoire des agents spéciaux et enfila un masque de latex en vitesse et finit de l'ajuster devant le miroir.
Finie la jolie Shaull, elle changeait en un tournemain de race...
Bientôt, les douaniers exigeaient l'ouverture du sas. Ils furent accueillis par une charmante Bith qui jouait de sa flûte kloo, avec des cymbales aux chevilles et aux coudes, un harmonica à la bouche et d'autres flûtes et saxophones tordus autour du cou.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? s'indigna l'officier, un grand gaillard fier-à-bras. C'est carnaval ! Je vais vous apprendre à vous foutre de moi le saltimbanque ! Soldats, commencez par me confisquer ces instruments.
La Bith tendit docilement son petit saxophone. L'officier le secoua à son oreille, surpris par le bruit qu'il rendait quand on le remuait. Il le secoua un peu plus fort et plongea sa main dans le pavillon. Il en retira une belle liasse de barres-creds et la Bith lui faisait les yeux doux.
L'officier grogna et se les mit dans la poche.
- Bon, vous savez parler aux hommes, vous la branquignole... Soldats, fouillez-moi ce vaisseau !
Il toisait la musicienne, d'un air qui signfiait qu'elle n'avait pas payé assez cher pour y échapper. Les troopers commencèrent à passer dans les soutes du Kazellis, pendant que l'officier vérifiait le journal de bord du navordinateur, suivi de près par l'agaçante Bith, qui regardait par dessus son épaule. Grognon, il se retourna brusquement : la Bith se mit à nettoyer ses cuivres et joua un petit air entraînant à la flûte.
- 'Pas besoin d'une fanfare pendant le service !
Un trooper entra dans le cockpit :
- Lieutenant, nous avons trouvé un colis suspect dans la soute !
- J'arrive, fit-il en fixant la Bith des yeux. Voyons donc ça...
L'officier entra dans la soute, où se trouvaient empilées des caisses hermétiquement fermées.
- Ouvrez m'en une !
Les soldats s'exécutèrent : un bon coup de blaster fit sauter un verrou récalcitrant. La caisse s'ouvrit, laissant tomber un gros tas de pommes de terre dans un état de fraîcheur douteux.
L'officier recula, pris au nez par une pénétrante odeur de moisi.
- C'est dégueulasse !
- Lieutenant, la date de péremption est dépassée depuis deux semaines !
- C'est bien ce que je disais. Vous êtes même pas foutus de conserver ces trucs proprement ! Vous allez me balancer ça dans l'espace et vite ! Vous vous imaginez passer le service sanitaire avec un chargement pareil.
La Bith faisait tourner son pied sur la pointe, en baissant la tête.
- Allez, soldats, sortons et vous, vous allez me dépressuriser cette soute en vitesse !
La Bith eut l'air affolée : elle fit signe qu'on pouvait s'arranger.
- Pourquoi, vous êtes si attachée que ça à vos patates pourries ? Ou bien vous cachez autre chose là-dedans ?
L'officier prit son pistolet blaster et tira plusieurs fois dans la caisse ouverte. La Bith cachait péniblement sa nervosité.
- Nous allons vite le savoir. Soldats, conduisez-là au cockpit.
Les troopers firent signe à la Bith de marcher, pendant que l'officier sortait de la soute et restait devant la porte, à regarder par le hublot ce qui se passait à l'intérieur.
La Bith, escortée par les soldats, se mit devant la console du cockpit, hésitante.
- Dépressurisez la soute n°3, ordonna le soldat. Dépêchez-vous.
La Bith hésita, sentit un canon lui appuyer dans le dos et finit par activer la commande.
L'officier, l'oeil collé au hublot, vit la soute s'ouvrir sur l'espace et les caisses pleines de patates éjectées d'un coup dans le vide.
Tout le monde se retrouva à l'entrée principale du Kazellis.
- Alors ma jolie, on va pleurer sur ses patates ?
La Bith ne disait rien, mais était maintenant moins nerveuse.
- Rien d'autre soldat ? dit le lieutenant, monté sur ses ergots.
- Rien d'autre, monsieur.
Le lieutenant fit signe qu'on partait, en grommelant qu'il aurait bien juré que...
La porte refermée, la corvette se détacha du Kazellis.
La Bith se prit le visage dans ses mains, tira et arracha son masque en latex. Soul secoua la tête, en sueur. Puis elle alla dans le grand couloir ouvrir plusieurs lattes en métal. Elle aida Gabby, Jaggath et Mushu à s'extraire du compartiment exigu.
- L'idée, expliqua Soul au Bothan, c'est que les Impériaux soupçonnent la fraude une fois, pas deux.
- Vous vous êtes entrainée longtemps pour jouer de la flûte kloo si bien ?
- Pas la première fois que je tiens ce rôle, vous avez deviné...
Soul retourna au poste de pilotage et enclencha la descente sur Mygeeto.
Depuis longtemps, le coeur de la planète avait refroidi et ses roches souterraines avait cristallisé en masse, faisant de Mygeeto l'une des plus belles planètes de la galaxie, toutes de déserts en poudre de diamant, de lacs de cristal pur, de montagnes de cristaux novas, utilisées autant comme ressource énergétique que comme valeur d'échange par les habitants des lieux. Du temps de l'ancienne république, le Clan Bancaire tenait cette planète, remplissant ses lourds coffre-forts de quantités astronomiques de richesses, qui lui servirent grandement à financer la guerre des Séparatistes.
Depuis, l'Empire avait occupé la planète, la mettant à sac. Le pillage en règle par les armées de clones avait prelévé pour des millions de dizaines de milliards de crédits en pierres précieuses. Mais Mygeeto pouvait avoir perdu de son éclat, s'être vue la proie des plus féroces prédateurs, ses richesses dispersées aux quatre coins de la Galaxie, elle n'en restait pas moins un joyau.
La nuit était tombée sur la mer de glace. Le Kazellis reposait sur l'astroport de la petite station d'altitude. Une lune, blanche dans la nuit de cristal, passait insensiblement au-dessus des hauteurs glacées de la planète. Dans le vaisseau, les Rebelles enfilaient leurs habits d'hiver. Mushu tenait à son bonnet, car il prenait facilement froid aux oreilles.  Jaggath avait amené une grosse pelisse en poils d'Elom* et des moon boots et Soul passait un justaucorps à fibres chauffantes thermolactyls. Quant à Gabby, engoncé dans une grosse doudoune, il ressemblait vraiment à une grosse boule de coussin. La rampe s'ouvrit et il se laissa rouler dans la neige en riant.
* ![[Image: elom-0.jpg]](http://starwars.mytopix.com/img/e/elom-0.jpg)
- Allez en route, dis Soul, nous avons encore de la route à faire.
Mushu poussa le speeder des neiges hors du vaisseau et Soul prit le volant, pendant que Gabby venait se mettre sur les genoux de Jaggath et Mushu à l'avant. Kephrin suivit la route sinueuse qui montait vers les sommets d'une montagne perdue dans les solitudes de ce massif scintillant sous les étoiles. On devinait les immensités sans fin des glaciers et des vallées blanches. Dans les airs, des prédateurs de quatre mètres d'envergure planaient en poussant leurs cris effrayants. Le speeder monta la route, sur plusieurs kilomètres de dénivélation. Le thermomètre indiquait -20° et continuait à baisser. Gabby gigotait sur son siège en claquant des doigts, Mushu tenait son bonnet pour lui éviter de s'envoler et Jaggath fermait les yeux, concentré.
Soul prit un dernier grand virage, qui contournait la dernière côte et arriva enfin sur un plateau rocheux, où se dressait une bâtisse qu'on ne voyait pas du tout avant de la route, un grand palais des glaces, aux tours pointues, semblables à des lames de sabre-laser. A cette hauteur, il n'y avait plus que la roche, la glace, la nuit et des points brillants de flaques de cristaux, dispersées dans l'immensité des vallées sauvages alentours.
- Nous y voilà, annonça la Shaull. Le palais de Whispermoor Mountain.
- Dépêchons-nous, dit Jaggath, je sais que le maître des lieux aime la ponctualité...
Si, à l'extérieur, ces lieux paraissaient abandonnées aux solitudes venteuses et glacées, l'intérieur du palais Whispermoor était tout autre : il s'y tenait une grande réception costumée, où se trouvaient réunis les pontes de l'industrie et de l'armée de Mygeeto. Des présidents de consortiums bancaires et leurs épouses, des officiers de la Marine, des gouverneurs des colonies sous-marines de la planète, des dirigeants d'exploitations : le gratin festoyait allégremment, dans le somptueux décor de ce palais d'altitude.
Un orchestre à cordes jouait une musique d'ambiance entraînante, ayant réussi à décrocher ce contrat prestigieux après des années à faire la tournée des boui-boui de 3e catégorie de la Bordure extérieur. (  )
Alors que les invités devisaient autour d'une coupe de champagne, servis par des garçons en livrée aux couleurs de la Maison, on voyait arrivée, dans un ordre soigneusement composé, les membres de la famille du maître des lieux : les fils, puis les frères et enfin, le maître des lieux en personne, Seamus Whispermoor*, avec sa femme à son bras, Lady Emily Whispermoor.
*
Le seigneur prononça quelques mots pour souhaiter la bienvenue à ses invités et les remercier d'avoir répondu à son invitation. Puis les discussions reprirent, en même temps que la musique, selon un ronronnement paisible.
On vint avertir discrêtement le maître des lieux qu'il avait à régler un petit problème d'intendance.
- Si vous voulez bien m'excuser, dit-il à deux lieutenants-colonel avec qui il s'entretenait de la protection spatiale de la planète.
- Je vous en prie, lord, nous vous attendrons en dégustant votre excellente liqueur d'écorce de palimpseste.
Quand le maître des lieux se fut éloigné, les invités ne manquèrent pas d'échanger quelques mots à son sujet.
- Hôte toujours aussi agréable. Ses manières de grand aristocrate agacent souvent mais enfin, il ne vient pas du secteur aristocratique de Juvex pour rien.
- Oui, encore qu'il n'ait pas dû s'y rendre depuis longtemps.
- Certes non. Vous savez la rivalité mortelle qui oppose les maisons Whispermoor et Korbo depuis des décennies. Et aujourd'hui, les deux adversaires sont presque à terre et c'est nous qui triomphons. Le Baron Fel sera bientôt entre nos mains. Ce traître paiera pour ce que le duc Lepto a fait. Et quant à la maison Whispermoor, on s'occupe sur Coruscant qu'elle ne devienne pas gênante. J'ai eu confirmation que le gouverneur Isard a été mise au courant et veillera à ce que ces aristocrates ne viennent pas interférer avec notre politique.
- C'est une bonne chose en effet...
Seamus Whispermoor se rendit à l'étage, dans un salon privé, où il trouva Soul, Jaggath, Gabby et Mushu.
Jaggath alla vers lui et s'inclina :
- Nous sommes très heureux de pouvoir séjourner chez vous, lord Seamus.
- Le plaisir est partagé, répondit l(intéressé, avec un sourire de politesse.
- Nous venons sur la recommandation de l'amiral McRye, qui nous a dit que vous étiez, malgré les apparences, un partisan de notre cause...
- En effet... Comment se porte donc ce cher McRye ?
- Au mieux. Il est désormais notre supérieur, puisqu'il est à la coordination des opérations spéciales.
- Je vois, l'espionnage de haut-vol. Heureux de l'apprendre.
Whispermoor alla à son bureau, ouvrit une boîte de cigares et en alluma un. Il en proposa à l'assistance, qui refusa poliment.
- Alors, passons aux choses sérieuses. Comme vous voyez, je reste fidèle à mes convictions, malgré les doutes du QG de l'Alliance Rebelle à mon sujet. Ce soir, le tout-Mygeeto se régale à mes frais. Deux bataillons de troopers surveillent les alentours, à l'exception de cette plateforme déserte par où vous êtes arrivés, qui est sous la garde de mes propres hommes. Que vouliez-vous que je fasse de plus pour vous ?
- Nous dirons à l'Alliance combien vous lui êtes dévoué, assura Jaggath.
- Dites-moi maintenant ce que vous venez faire sur Mygeeto.
- Nous avons besoin d'accéder à la colonie Novalis.
- Novalis ? Vous ne manquez pas d'audace, chevalier Jaggath. Et peut-on savoir pourquoi ?
- Malheureusement, je crains que cela ne soit confidentiel.
- Ecoutez-moi, fit Whispermoor en se levant, n'essayez pas de me jouer le coup de la sécurité intergalactique. Je vous signale que je risque ma vie et celle de toute ma famille pour vous aider. Vous savez ce qui nous arriverait si... ? Alors je crois avoir mérité votre confiance...
Jaggath hésita, jeta un coup d'oeil à Mushu et Soul. Celle-ci se leva et dit :
- Très bien, seigneur. Nous désirons accéder à Novalis car cette colonie est exploitée par l'organisation du Soleil Noir. Or, nous pensons qu'ils ont réussi à mettre au jour un nouveau filon de cristal, particulièrement indiquée pour servir dans les moteurs hyperspatiaux. Et nous pensons également qu'ils sont déjà en train de vendre ce minerais à des alliés officieux, alors même que le bon sens recommanderait de commencer par exploiter toutes les possibilités du minerais, d'en acquérir le monopole, bref de le vendre très cher. Or ce n'est pas ce qui se passe, si les informations récoltées par les agents de l'amiral McRye sont exactes.
- Je vois, c'est intéressant, dit Whispermoor en tirant sur son cigare. Et qui sont ces "alliés officieux" ?
- La Ligue d'Expansion Barabel.
- Je vois... A mon tour de vous apprendre quelque chose : la colonie Novalis a en effet découvert récemment un minerais d'un genre nouveau. J'ai aussi mes propres services de renseignement sur cette planète. Or, vous ignorez sans doute, par ailleurs, que Novalis était l'une des colonies qui fut les plus protégées par l'Empire et ce, dès le lendemain de la prise de pouvoir de Palpatine. Pourquoi donc ? Parce que Novalis était l'un des objectifs principaux d'une opération appelée Hammertong, dont le but était de découvrir ici même une source d'énergie d'un genre nouveau. Opération qui, au bout du compte, a abouti à la construction du superlaser de l'Etoile de la Mort...
- Vous insinuez que le Soleil Noir voudrait construire sa propre station géante de combat ?
- Je ne le pense pas, car il n'en aurait pas les moyens. Et l'Empire ne le permettrait pas. En revanche, vous ne vous êtes sans doute pas trompés en voulant rejoindre Novalis. Mais quant à savoir exactement ce que vous y trouverez, c'est une autre histoire...
- Comment faire pour y accéder ? dit Jaggath.
- C'est bien pour résoudre ce problème que vous m'avez contacté, n'est-ce pas ? Alors prenez un peu patience, car pour l'heure, je dois rejoindre mes invités, mais soyez sans crainte : avant demain soir, vous serez entré dans Novalis.
Whispermoor se leva, salua ses invités, qu'il confia à un domestique et redescendit le grand escalier qui menait au salon de réception.
A suivre... 8)
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17-03-2006, 07:25 PM
(This post was last modified: 28-04-2006, 11:54 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Sous les calottes glaciaires de Mygeeto s'étendaient de vastes mers où régnaient d'immenses prédateurs, maîtres des eaux froides et ténébreuses. Au sein de la pénombre écrasante de ces profondeurs liquides, il était bien difficile de distinguer les monstres abyssaux des machines sous-marines qui travaillaient à construire des pipe-line et des bâtiments pour les colonies minières de la planète.
Perçant ces noirceurs inquiétantes, deux faisceaux de lumière phosphorescente apparurent, précédant un transport blindé, aux couleurs de la Maison Whispermoor, amenant des ouvriers de la surface vers leur lieu de travail. Les gars étaient assis à l'arrière, en tenue de travail, à boire leur café avant de commencer la journée. Il y avait surtout des humains et assimilés, car l'Empire, sur Mygeeto comme ailleurs, continuait d'appliquer sa politique raciste, n'employant la force d'extraterrestres que pour des travaux d'esclaves.
Le contremaître passait parmi ses hommes, pour leur serrer la main, prendre des nouvelles de la famille et donner ses instructions pour la journée. Il descendit aux machines, où il trouva deux officiers de lord Whispermoor, avec des passages inhabituelles : un Ewok, une presque-humaine, un Bothan et un Dragon blanc.
A l'exception du Dragon, ils étaient en train de revêtir des combinaisons de plongée.
- Noubliez pas que vous êtes tenu au silence concernant cette affaire, contremaître.
- Bien lieutenant, mais je voudrais bien savoir de quoi il s'agit. Je dis ça pour la sécurité de la colonie et de mes hommes !
- Aucune inquiétude à avoir, monsieur, dit Jaggath, nous sommes juste ici en observation.
- Annoncez à vos hommes qu'il y aura une prime pour aujourd'hui. Et encore une petite hausse pour vous.
- Entendu, comme ça, ça va, lieutenant. Mais heureusement que c'est pas tous les jours, hein, vos combines...
- Continuez à faire du bon travail, contremaître et allez donc raconter une de vos plaisanteries à vos hommes. Je suis sûr que vous leur manquez.
Jaggath finit d'enfiler sa combinaison. Soul s'occupait de mettre les affaires dans un sac étanche, pendant que Gabby, fasciné, avait les pattes et le museau collé au hublot. Mushu l'attrapa par la capuche et lui enfila sa combinaison, malgré ses gesticulations.
- Bon, résuma Jaggath, Soul, Gabby et moi iront directement dans la colonie, pendant que Mushu attendra dans ce transport et préparera le départ. Ils ne font pas encore de combinaison avec des ailes et nous avons besoin d'un plan de sortie.
- Entendu, approuva le Dragon. 
Soul fit une bise à Mushu avant d'enfiler son casque, puis les trois agents pénétrèrent dans le sas. La porte hermétique se referma : la salle se remplit d'eau et le sas s'ouvrit sur les profondeurs marines. Jaggath, Gabby et Soul s'enfoncèrent dans les ténèbres, alors que le transport continuait son chemin et arrivait à la porte principale de la colonie Novalis.
Le Bothan, la Shaull et l'Ewok suivirent un itinéraire indiqué par l'écran holographique de leur visière. Ainsi ils purent se repérer au milieu de nulle part dans ces abysses. Après une vingtaine de minutes de nage, ils trouvèrent l'étroite entrée d'une caverne inondée, bien cachée derrière un épais rideaux d'algues entrelacées.
Nos héros remontèrent à la surface et se hissèrent sur la rive.
- N'enlevez pas encore vos casques, dit Soul dans le com'. L'atmosphère n'est pas respirable ici.
- D'après les indications laissées par Whispermoor, dit Jaggath, nous devrions trouver une entrée condamnée de la colonie. Nous avons surtout consigne de ne pas mettre en danger les ouvriers qui viennent travailler ici pour le Soleil Noir : ils feraient de parfaits otages...
- D'autant que le Soleil Noir est sûrement à cran, après ce que Gaeriel et Merwyn leur ont fait sur Perspicior IV...
- Oui, sourit Jaggath, Ludwig m'en a parlé... Une Forteresse entière à eux deux : ils n'ont peur de rien...
- ... et c'est comme ça qu'on se retrouve sur le podium des criminels les plus recherchés de la galaxie !
Nos trois héros avancèrent, tiges lumineuses à la main et arrivèrent devant une grande porte en fonte, rouillée, à moitié encombrée par des éboulis.
Jaggath se concentra sur les pierres. Gabby commença à en enlever et se fit soudain soulever comme les autres roches par la télékinésie. Il se mit à rire et à gigoter dans les airs. Soul hocha la tête, amusée et attrapa la boule de poil dans sa combinaison, pendant que Jaggath finissait de dégager l'entrée. Puis le Bothan prit son sabre et pratiqua au laser une ouverture dans la porte. L'air s'infiltra par la fente.
- Les détecteurs indiquent que l'atmosphère devient respirable, dit Soul.
- Alors dépêchons-nous.
Nos héros enlevèrent leurs combinaisons : Soul sortit les vêtements du sac et ils les enfilèrent, pendant que Gabby allait cacher le sac dans une cache sous un rocher.
Jaggath reprit son sabre et découpa soigneusement les verrins qui retenaient la porte fermée et l'ouvrit le moins possible : nos héros purent ensuite se faufiler à l'intérieur de Novalis...
Nos héros trouvèrent un poste d'observation idéal : un nid d'aigle ou plutôt une sorte de plateforme en surplomb des installations de la colonie minière. Soul entama la procédure habituelle du bon agent en mission d'infiltration / repérage : elle sortit les macrojumelles, monta et posa un fusil blaster à portée de main et activa un groupe de minuscules droïd sonde, gros comme des petits pois, qui allait partir repérer les lieux et collecter toutes les informations possibles.
La vue plongeait sur une vingtaine de mètres : il y avait plus bas un poste de surveillance.
- Des Barabels, murmura Soul. Nous ne nous sommes pas trompés d'endroit... Et près des ouvriers Gamorréens, des gardes Klatooiniens* et encore là-bas, des Nikto**.
<div align="left">* ![[Image: klatooinian.jpg]](http://www.archive.swclub.ru/shpora/species/pic/klatooinian.jpg) </div>
<div align="right">** ![[Image: nikto02.jpg]](http://www.loresdelsith.net/universo/aliens/bin/nikto02.jpg) </div>
- Autrement dit, les races qui se sont massivement jointes à la Ligue d'Expansion du général Konen. Et pourtant, cette colonie appartient au Soleil Noir.
- Il faut que nous descendions voir ce qui s'y passe.
- Envoyons Gabby, dit Soul. Il est tout désigné pour s'infiltrer dans ces mines.
Jaggath acquiesça puis attacha Gabby à une corde passée autour du bassin. Il allait falloir le descendre en évitant que les soldats au poste de garde, plus bas, ne s'en aperçoivent.
En rappel, l'Ewok, pistolet blaster à la ceinture, lunettes à vision nocturne, combinaison de camouflage et sac de survie, commença à descendre la falaise, pendant que les gardes Nikto buvaient pour passer le temps, en surveillant les pistes d'acheminement de minerais et l'organisation des équipes de foreurs.
Au moment où il arrivait à hauteur du poste de garde, Jaggath, penché au-dessus de la paroi tendit la main et provoqua un éboulis de l'autre côté de la paroi. Pendant que les gardes regardaient vers la droite, Gabby passait à gauche d'un coup et descendiit jusqu'à un aplomb plus bas. Quand l'Ewok fut assuré, Jaggath détacha la corde, qui tomba aux pieds de Gabby, juste au moment où les gardes reprenaient une garde vigilante.
Gabby se plaqua contre la paroi tant qu'il pouvait. Il accrocha fermement le grappin dans la pierre et continua sa descente. Arrivé en bas, un ingénieux système lui permit de laisser le grappin accrocher sans qu'on voit la corde : un enrouleur automatique fit remonter celle-ci, tandis que tombait un fil de nylon presque invisible.
Et pendant que l'Ewok s'aventurait dans les galeries minières, Jaggath et Soul passaient par des galeries en hauteur, qui n'étaient pas directement exploitées.
:baton:
La grande salle de la colonie Novalis était située au coeur des galeries minières automatisées. Dix agents spéciaux du Soleil Noir, alignés, attendaient au bout d'une ligne de monorail. Le "tube" arriva à grande vitesse, en sifflant, et ralentit : de forme ovoïde, il pouvait contenir une dizaine de personnes. Ses portes s'ouvrirent en coulissant latéralement et en descendit un grand humain portant une armure qui rappelait celle des Gardes rouges de l'Empereur Palpatine ; mais il portait, de façon visible, l'insigne de la Ligue d'Expansion Barabel, gravée sur sa plaque dorsale. Il était entouré de deux gardes du corps barabel, à peau noire et aux améliorations cybernétiques.
Il se tint à distance respectable des gardes de l'Organisation et sembla les dévisager de derrière son grand masque rouge.
- Messieurs, je suis heureux d'être accueilli dans votre colonie. Je suis le capitaine Endeaven Feron. Je salue le respectable Soleil Noir au nom de mon leader, le général Konen.
- Bienvenue à vous, dit l'agent du milieu. Au nom du Vigos* (*parrain)<!--sizec--><!--/sizec--> de Mygeeto, soyez le bienvenu, capitaine Feron.
- Nous connaissons l'excellence de vos produits, messieurs et c'est pourquoi la Ligue peut vous en proposer un prix lui aussi excellent. Sachez que ceci ne constituera qu'un premier achat. Dès que le général Konen nous aura confirmé qu'il trouve satisfaction dans votre minerais, nous vous recontacterons pour de nouveaux achats. Considérez que votre carnet de commande peut se remplir pour les deux prochaines années au moins, si vous consentez à faire affaire avec nous.
Les agents du Soleil Noir et les membres de la Ligue se faisaient face, autant dans une posture d'accueil que de défi réciproque. Les talents de combattants tant des guerriers Barabels que des agents étaient réputés : il n'en aurait pas fallu beaucoup pour qu'ils essayent d'en découdre.
- Montrez-nous donc votre offre, capitaine Feron.
Les Barabels sortirent du tube monorail une lourde caisse, à blindage électronique moléculaire (  ) et l'amenèrent devant les agents. Ceux-ci ne bronchèrent pas : deux droïds mécaniciens s'approchèrent de la caisse ; à distance, le capitaine Feron en déclencha l'ouverture. Le mécanisme joua et les senseurs optiques des droïds furent éblouis par de purs diamants bleus.
- Nos amis les Hutts, dit Feron, sont prêts à mettre le prix, comme vous voyez, pour votre minerais.
Le droïd prit dans sa pince l'un des diamants et le visionna de près.
- 96,5% de pureté. Un taux record.
- Intéressant, dit le chef des agents.
- Ceci n'est qu'un aperçu. Si le Soleil Noir peut nous fournir du minerais, nous paierons.
- Avez-vous un transport assez gros pour charger ce que nous allons vous vendre ?
- N'ayez crainte, monsieur, dit Feron, la Ligue a bien fait les choses. Commencez donc le chargement. La seconde moitié du paiement sera effectué à la fin du chargement.
Le chef des agents considéra les diamants, sans pouvoir masquer son admiration.
- Entendu, dit-il, cette affaire est entendue.
Feron et lui se serrèrent la main.
A la macrojumelle, Jaggath et Soul avaient suivi la scène :
- Ce n'est pas Gaeriel qui avait des diamants de ce type ?
- Si, chuchota Soul, et ils venaient de chez un gros Hutt. Que faisons-nous ?
- Je sens le côté obscur autour de ce capitaine Feron. Nous ne pouvons rester sans rien faire.
- Détruisons les transports de la Ligue avant qu'ils ne redécollent.
- Non, nous ne devons pas nous révéler. Nous avons appris que le Soleil Noir et la LEB avaient partie liée. Inutile de finir en feu d'artifice. En revanche, je dois empêcher ce capitaine de nuire.
- Vous comptez le prendre en otage ?
- Le livrer à l'Alliance.
- C'est du travail de chasseur de primes...
- C'est un des lieutenants du général Konen, Soul ! Il en sait suffisamment sur la LEB pour être livré au QG de l'Alliance.
- Alors on couvre votre retraite.
- Entendu.
Feron et les Barabels marchaient à grands pas dans le couloir qui les reconduisait vers les hangars à transport de la colonie. Ils n'avaient pas l'intention de s'attarder dans le secteur. De lourds transports spatiaux étaient hissés en cale sèche, pendant que les chargements de minerais arrivaient dans la zone de chargement.
Feron alla derrière son transport personnel et activa une plateforme holographique. Une silhouette trapue et robuste apparut.
- Où en sont vos tractations, capitaine ?
- Elles se déroulent bien. Le Soleil Noir a accepté l'offre sans discussion.
- On peut faire confiance à leur sens des affaires...
Jaggath, déguisé en mécano, s'était approché furtivement et tendait l'oreille : l'interlocuteur de Feron était le général Konen. Il les laissa discuter, tapota son sabre à la ceinture et sortit de derrière son abri.
- Bien sûr, seigneur, disait Feron, il y a là de quoi équiper largement notre flotte et nos batteries...
Il entendit alors des pas derrière lui et se retourna : un technicient s'approchait.
- Dégage toi ! Tu vas voir ce qu'il en coûte d'épier un membre de la LEB !
Feron dégaina un pistolet blaster et tira : son coup aurait dû atteindre le technicien dans l'oeil mais il ricocha contre une lame laser verte.
Jaggath se défit en un tournemain de son bleu de chauffe et se mit en garde.
- Je viens interrompre votre transaction, capitaine. Rien de personnel, mais l'Alliance des Planètes Libres serait heureuse de vous rencontrer...
- Tu vas plutôt me donner l'occasion d'embrocher un Jedi et d'amener ta tête pour que le général joue avec !
Feron jeta sa cape, dégaina un pique de Force dont il fit jaillir les deux lames et se précipita sur Jaggath. Ce dernier bondit en salto avant par-dessus le capitaine : les deux lames se choquèrent et le Bothan réatterrit près de la plateforme holo.
- Mes salutations, général ! En espérant vous voir en chair et en os prochainement !
Jaggath planta son sabre dans la plateforme et se remit en garde.
Les guerriers Barabel approchaient derrière Feron.
- Laissez-le moi. Mais il n'est pas venu seul : cherchez et trouvez ses complices !
Les Barabels s'inclinèrent et partirent, vibrohaches à la main.
- Un sabrelaser n'est pas nécessaire pour embrocher un petit Jedi... J'ai été entraîné par Darth Vader en personne.
Feron fit tournoyer son arme et courut sur Jaggath. Celui-ci se tenait en position défensive du Soresu, la forme III. Il para les attaques du capitaine, qui enchaîna rapidement plusieurs coups. A n'en pas douter, c'était un adversaire formidable, même pour un Jedi.
A suivre...
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27-03-2006, 11:40 AM
(This post was last modified: 29-04-2006, 01:13 AM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Seamus Whispermoor disait au revoir à ses invités. Il serrait la main du gratin des diplomates, chefs d'entreprise, ministres, officiers supérieurs de l'Empire.
On appréciait cet hôte agréable, qui dépensait sa fortune sans compter, quand il s'agissait de réceptions prestigieuses ou de croisière de luxe ; la maison Whispermoor, après avoir mené jadis la guerre au clan Korbo, avait fini par se ranger inconditionnellement à l'Empire. Et c'était le seigneur Seamus qui était l'artisan de cette coopération de la vieille Maison avec le régime de l'Ordre Nouveau ; c'était lui le plus fervent défenseur de l'Empire parmi les Whispermoor. Il avait d'ailleurs été l'un des artisans de la purge des secteurs aristocratiques de Senex/Juvex : il n'avait pas hésité à livrer les membres de sa famille qui soutenaient la Rebellion. Certains mêmes trouvaient qu'il en rajoutait, qu'il en faisait trop dans la propagande impériale, mais on attribuait cette exagération à son caractère de lettré, à l'imagination vive, emportée.
De fait, c'était un orateur passionné, qui, au Sénat, avait déjà su s'attirer des tonnerres d'applaudissements quand il se faisait l'avocat des explorations spatiales. Du reste, il avait su rester à sa place et ne pas se montrer trop ambitieux. Docilité qui convenait bien à l'élite impériale, qui n'aimait pas voir les Nobles devenir trop gourmands.
Whispermoor était un de ces hommes qui donnent au régime impérial un vernis de grandeur, un decorum, un apparat, pour cacher la brutalité en acier des méthodes de la Flotte et la grisaille d'esprit nécessaire pour accéder aux plus hautes responsabilités.
A la connaissance de lord Seamus, personne n'avait soupçonné que, depuis vingt ans, il soutenait l'Alliance Rebelle à titre de financier occulte et d'agent de renseignement. Pour tenter de racheter ses crimes de jeunesse, il avait endossé cette position qui l'obligeait à collaborer malgré tout au régime impérial et à rester suspect aux yeux de la Rebellion, en dépit de ses deux décennies à les soutenir corps et âme.
Mais en héritier de l'esprit des Whispermoor, lord Seamus était prêt à assumer cette tâche ingrate. Le jour où il avait avoué ses vraies convictions à sa femme, Emily, elle n'avait d'abord pas voulu le croire puis, quand elle l'avait accepté, elle avait été horrifiée. A mots couverts, elle avait menacé de le dénoncer à l'Empire. Celui-ci, sans trembler, l'avait mise au défi de le faire : il s'était déjà préparé à l'idée que sa femme pourrait le trahir. Emily avait hésité puis avait accepté de garder le secret.
Après des mois d'inquiétude, elle avait voulu mettre Seamus au pied du mur : ou elle, ou la Rébellion.
Cette seconde fois non plus, il n'avait pas tremblé :
- Ce sera la Rébellion.
Vaincue par cette résolution d'airain, Emily était restée. De fait, elle était devenue à son tour un agent double.
- Désolé que vous deviez partir si tôt, mon général.
- C'était un plaisir, Whispermoor, comme chaque fois, vous le saviez, disait le vieux gradé, d'un air important, cigare à la bouche pendant que le domestique l'aidait à enfiler son manteau, mais que voulez-vous... on avait minuit à la baby-sitter !
- Ah, général, quel humour ! Toujours le même farceur !
- ...mignonne, d'ailleurs, la petite...
Madame le général fit semblant d'être outragée par les remarques grivoises de son mari, pendant que l'hôte du manoir serrait déjà d'autres mains.
- Madame l'Archicomtesse... Monsieur l'Ambassadeur Plénipotentiaire... Votre Excellence Directeur du Bureau de Terraformage... Votre Altesse Sérenissime...
Lady Emily y allait aussi des bavardages dans le hall d'entrée, pendant que les barges de luxe venaient chercher leurs propriétaires.
Après une petite heure de salutations, Whispermoor referma lui-même la grande porte, et soupira de soulagement.
- Encore une soirée de mascarade qui se termine, dit Lady Emily, blasée.
Son mari ne répondit rien et alla se servir un verre. En société, il restait sobre mais pour tenir le coup, l'alcool était un précieux auxiliaire.
- Finirez-vous la nuit avec elle, dit Lady Whispermoor, en désignant la bouteille, ou avec votre "régulière" ?
- Ne parle pas comme une tenancière de cantina, Emily, cela ne te va pas du tout... Monte te coucher, j'arrive bientôt.
Lord Seamus finit son verre, pendant que les droïds s'agitaient pour nettoyer les salles où les invités avaient bu, discuté, mangé et fumé.
- Je dois m'assurer que tous mes invités passeront une bonne fin de nuit...
Le seigneur passa dans ses quartiers personnels et y retrouva le chef de sa police personnelle.
- Alors, capitaine, quelles nouvelles de la colonie Novalis ?
Le capitaine Vansler était au service de la maison Whispermoor depuis une dizaine d'années. Il avait eu un cousin, dans l'armée impériale, qui avait mal tourné : il avait rejoint le duc Lepto, et mal fini : il avait été tué sur Coruscant...
- Notre agent dans la colonie, un contremaître, nous signale l'entrée en scène de vos invités, au beau milieu d'une réunion entre le Soleil Noir et la Ligue d'Expansion Barabel...
- Alors les deux trafiquent bien ensemble...
- C'est confirmé. L'équipe des agents a pu surprendre la réunion. C'est l'agent Kephrin qui a transmis l'information.
- Et ensuite ?
- Ensuite... incidents dans le dock principal. Il semble que Jaggath a engagé en duel le représentant de la LEB... Soul est intervenue pour couvrir la retraite du Bothan... Le Soleil Noir a voulu déployer ses agents mais la bestiole poilue avait saboté plusieurs systèmes de sécurité, bloquant des accès essentiels. Le temps pour notre équipe de se replier... Le Dragon est arrivé pour faire diversion.
- Comment ?
- Il est arrivé avec des explosifs par l'un des tunnels condamnés et a envoyé le feu d'artifice, ce qui a provoqué des éboulis monstres et inondé un des tunnels...
Whispermoor soupira :
- Ils ne font pas dans la dentelle, capitaine...
- Non, seigneur.
- Où en sont-ils ?
- Ils ne vont pas tarder à revoir la surface. Ils s'enfuient à partir du transport de personnel n°3. Celui par lequel ils sont arrivés. Ils regrettent de ne pas avoir le temps de passer nous dire bonne nuit.
Whispermoor alla à la fenêtre : les barges impériales avaient disparu dans la noirceur glacée des hauteurs de Mygeeto. Une étoile brillait, plus grosse que les autres. Elle grossit rapidement, à mesure qu'un grondement se rapprochait : c'était le Kazellis, navigant à pleins moteurs, poursuivi par un escadron de Tie-Fighters, qui passait en rase-motte près du palais, avant de plonger dans un gouffre immense, où les pilotes impériales s'engagèrent à leur tour.
On entendit des tirs, des explosions, des pans de falaise crouler et le Kazellis ressortir, fumant mais victorieux, monter en chandelle vers la nuit immense étoilée ; Whispermoor rêva t-il ou bien vit-il, brièvement, la boule de poile avec son chaperon rouge, le museau collé au hublot, le saluer au passage ?...
- C'est fini pour ce soir, capitaine Vansler, dit Whispermoor en frottant ses yeux lourds de fatigue. Prévenez en code niveau 5 la base Rebelle de Saleucami que la mission Novalis s'est bien terminée.
- A vos ordres, monseigneur !
Whispermoor but un dernier verre, à la santé de la Rébellion, maintenant que le silence éternel avait repris ses droits sur les hauteurs glacées de Mygeeto, à tel point qu'on n'aurait plus su faire la différence entre ces plateaux sous la nuit et les profondeurs de l'espace intergalactique...
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27-03-2006, 11:51 AM
(This post was last modified: 26-08-2006, 12:15 PM by Darth Nico.)
Le consortium Garfield®<!--/sizec-->
en association avec
La Gronico:LeLudwig:Goldwyn Mayer Inc.©
présentent
* NICOLASARTS *<!--/sizec-->
Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
REVENGE OF THE SCUD<!--/sizec-->
EPISODE VI<!--/sizec-->
OPERATION PEAKE<!--/sizec-->
Afin de libérer des otages Rebelles détenus par le Soleil Noir, Gaeriel et Merwyn acceptent de retrouver un holocron Sith.
Après de longues recherches qui les conduisent notamment dans l'ancien repaire de Darth Orcus, nos héros arrivent sur Ossus et s'introduisent dans un manoir ayant appartenu à un certain Darth Andeddu. Là, ils retrouvent l'holocron tant désiré mais sur le chemin du retour, Merwyn est repéré par des troopers, qui ouvrent aussitôt le feu. Vivant mais très mal en point, Merwyn est secouru de justesse par Gaeriel et placé sur un radeau qui descend un torrent rapide.
Notre héroïne, ayant réussi à capturer une navette Lambda, vole au secours du Jedi, poursuivie par deux escadrons impériaux...<!--/sizec-->
La frégate impériale descendit dans l'orbite spatiale basse de la planète, et largua deux escadrons de Tie-Fighters qui plongèrent dans l'atmosphère d'Ossus en formation d'attaque. Les deux officiers du groupe localisèrent rapidement la navette Lambda volée et partirent en quatrième vitesse à sa rencontre. Elle était deux fois plus lente qu'eux et ils ne tardèrent pas à l'avoir en visuel. Malgré l'escadron de Tie qui la poursuivaient déjà, elle continuait son avancée, au raz des arbres, à l'approche d'une falaise où venait se suicider un torrent, en une jaillissante cascade.
Merwyn avait réussi à mettre son tronc d'arbre en travers de la rivière et à mettre pied sur la rive. Son flanc toujours douloureux, il avait avisé une branche qui pouvait lui servir de béquille et avait descendu une petite pente, à la lisière de forêt, afin d'arriver le plus près du bord de la falaise. Dans les airs, on entendait le rugissement des engins impériaux. Gaeriel n'était plus très loin : Merwyn vit la navette Lambda arriver, son ventre frottant la cîme des arbres. Gaeriel amorça une remontée en chandelle et redescendit aux abords de la falaise. Le panomara était spectaculaire et le show aérien des Tie dominait toute la vallée. Le rugissement des moteurs était accentué par l'écho fantastique des massifs alentours, dans un déchaînement de tonnerre démultiplié.
Merwyn, boîtant, s'approcha encore ; il fallait prendre le risque de sortir du couvert des arbres. D'autant que le Jedi entendait, sortis de la forêt profonde, d'inquiétants cris qui pouvaient être aussi bien bestiaux que provenant d'êtres conscients. Merwyn se retourna : il avait cru voir s'approcher une silhouette de stature humaine. Des branches craquaient dans les frondaisons au-dessus de lui. Il était sûr maintenant que des créatures évoluaient au-dessus de lui. Gaeriel amorçait sa dernière manoeuvre pour approcher de la falaise et prendre Merwyn au vol. Celui-ci allait s'élancer pour de bon, quand il reçut un violent coup sur la tête et sentit le sol se dérober sous ses jambes.
Gaeriel le sentit aussitôt : elle voyait déjà Merwyn auprès d'elle mais comprit soudain qu'il venait d'être assommé. Mais elle ne repérait aucun trooper dans la forêt. Des tirs de Tie se déclenchèrent et finirent dans les arbres. Elle avait réussi à remonter vers la montagne. Elle effectua encore un virage pour essayer de contacter Merwyn. Mais il était inutile de se laisser plus de temps : le Jedi ne reviendrait pas à lui.
La mort dans l'âme, Gaeriel abandonna la vallée et passa derrière la montagne, se laissant de ce fait un temps de répit sans avoir les Tie en visuel. Puis elle amorça sa montée vers l'espace. Grâce à d'habiles manoeuvres de contournement, elle put disparaître un temps des radar impériaux, dont la surveillance n'était pas très importante et arriver au point de passage en hyperespace : elle s'en mordait les doigts mais elle savait qu'elle ne pouvait rien faire dans l'immédiat pour Merwyn. Elle n'aurait pas pu se poser et repartir ; elle enclencha l'hyperpropulseur et partit vers Ruusan. :o
Merwyn se réveilla, allongé sur un tapis de branchages, dans la pénombre d'une grotte éclairée par un feu qui projetait des ombres tordues, inquiétantes, fantastiques sur les murs de pierre. Il était perclus de douleur.
Deux humanoïdes, front bas, épaules larges, trapus, vêtus de pagne le surveillaient, pendant qu'une femelle appliquait des onguents sur sa plaie. Il avait la fièvre et peinait à garder les yeux ouverts. Il se sentait encore faible. Il se rendormit et ne se réveilla que bien plus tard, peut-être le lendemain. On lui faisait boire un bouillon amer, dans une coupelle où flottaient d'étranges morceaux d'insectes et des bouts de petites racines. Il sentit la nausée monter et vomit dans une bassine qui avait été placée là à cet effet. Puis il dormit de nouveau.
Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas dormi autant. Il se sentait déchargé de sa responsabilité. Il s'en remettait entièrement à ses sauveurs. Dans son sommeil, il délirait et ce délire le renvoyait aux cauchemars précédents, quand il avait rejoint le duc Lepto puis quand il avait subi son opération de la main. Mais cette fois, parmi le cortège grotesques de monstres, de souvenirs et de regrets, il entendait une voix douce et bonne. Une voix féminine, qui émanait directement de la Force.
- Je vous ai senti arriver sur Ossus. J'ai compris que vous étiez Jedi. Je suis prisonnière ici...
Comme par réflexe, Merwyn répondit qu'il viendrait bien sûr la délivrer. Quand il se réveilla plus tard, il ignorait s'il l'avait vraiment dit ou si ce n'était qu'une hallucination.
Il reprenait du poil de la bête. Il avait compris qu'il avait été recueilli par des troglodytes qui vivaient dans des grottes et sous-terre. Avait-il été transporté loin ou bien était-il à proximité de l'endroit où il avait été capturé ?
Il entendait les indigènes grogner et s'exprimer dans un sabir proche du basique. Il ignorait ce qu'ils voulaient faire de lui. La nuit d'après, il entendit encore la voix, mais au réveil, il avait oublié ce qu'elle avait dit.
Il fut autorisé à marcher dans une petite clairière, à la sortie de la caverne, dans l'air frais des montagnes. L'endroit où il était soigné se trouvait à l'entrée d'une galerie souterraine. Le reste de la tribu vivait-il dans les profondeurs ? C'était vraisemblable mais il n'avait pas été invité à explorer le reste de cet habitat...
Notre Jedi entendait parfois distinctement le bruit de tonnerre des patrouilles de Tie. Elles étaient de plus en plus nombreuses et on avait l'impression d'orages succédant à d'autres orages. Les indigènes, craintifs, se cachaient dès qu'un escadron passait à proximité. Après bien des bouillons et des applications d'onguents, Merwyn était de nouveau valide. C'est ce jour-là qu'il entendit que les indigènes envisageaient de le livrer aux "hommes de l'espace", afin de plaire à ces envahisseurs qui généralement les abattaient à vue.
La jeune femelle qui s'occupait de lui le regardait maintenant avec un oeil triste et la surveillance était plus attentive ; Merwyn comprit qu'il était temps de mettre les voiles !
La voix lui parla de nouveau :
- Je me nomme Saa. La princesse Saa. Je vis dans la cité de Felucia, aussi appelée la Cité Radieuse. Je pourrai vous guider sur le chemin.
Merwyn sentait que cette princesse devait être initiée plus que superficiellement à la Force. Elle communiquait avec lui facilement ; mais il n'émanait d'elle aucune trace de côté obscur.
- J'ai été recueilli par des indigènes. Je ne connais pas Ossus. Comment puis-je trouver votre cité ?
- Je sais que vous vous trouvez non loin de Carsteinvaal. Au sortir de la forêt, vous trouverez un plateau rocheux sur lequel passe un monorail express qui arrive à Felucia.
Merwyn attendit la nuit et resta bien sage, comme les jours d'avant. Il ignorait dans quoi il allait partir, sans arme, sans sabre. Le Z10 avait dû être capturé depuis belle lurette, avec les deux cristaux à l'intérieur dont lui et Gaeriel voulaient faire des sabres.
Les étoiles brillaient dans le ciel nocturne quand Merwyn décida de passer à l'action. Les deux gardiens, assis à l'entrée de la caverne, somnolaient. Ils se réveillèrent en entendant une pierre rouler dans le fond de l'abri. Méfiant, l'un d'eux s'approcha pour voir. Pendant ce temps, Merwyn marcha en silence vers l'autre garde et passa sa main devant son visage :
- Tu ne m'as pas vu, je dors toujours à poings fermés. 
Le garde approuva, stupide, et Merwyn, en quelques enjambées, avait passé la clairière et s'enfonçait dans l'épais massif d'arbres et de fougères géantes.
La navette Lambda arriva sur Ruusan et survola peu après la Vallée des Jedi. Gaeriel se posa, à bout de forces, sur l'astroport de la base Rebelle. Elle avait besoin de sommeil, car elle n'avait presque pas pu dormir du voyage, hantée par Merwyn qu'elle avait laissé dans la forêt. Elle sentait qu'il n'avait pas été pris par les Impériaux mais combien de temps cela durerait-il ?
Limbo était dans la vallée. Elle le mit au courant de la situation, avant de lui dire de contacter Nello. De son côté, elle mit Vinovo au courant : elle parla au capitaine Blood qu dit que la flotte était prête si une intervention était nécessaire sur Ossus.
- J'espère que nous n'en arriverons pas là...
Elle contacta Ludwig. Averti de la situation, ce dernier dit qu'il se mettait en route pour Ruusan, sans cacher son affolement. Merwyn désarmé, traqué par toute une planète remplie de troopers, jamais il n'aurait imaginé une telle situation possible !
Gaeriel s'accorda plusieurs heures de sommeil. A son réveil, le Reiterpallasch arrivait dans le ciel de la Vallée des Jedi, suivi de près du Moustache Noire. Gaeriel organisa la réunion de crise au sein de la base Rebelle, suivant en cela la consigne de Luke Skywalker de n'autoriser l'accès à la Vallée elle-même qu'aux Jedi et à quelques proches privilégiés. Ludwig était accompagné de son assistant, l'Ichyos Darkrun Meer.
- Nous avons commencé à étudier la situation pendant le voyage, dit Ludwig. Comme vous pouvez vous en douter, nous avons reçu des rapports émanant de nos agents dans la région, signalant une augmentation spectaculaire de la protection d'Ossus. Meer va vous montrer.
L'Ichtyos activa un disque holo, qui donnait un aperçu des mouvements de flotte dans le secteur d'Ossus.
- Il est raisonnable d'estimer que les Impériaux vont déplacer cette flotte-ci, la IVe vers la planète.
- Toute une flotte ! s'exclama Gaeriel.
- Ce n'est pas tous les jours, murmura Ludwig en se tortillant la moustache, que les Impériaux ont Merwyn Peake à portée de mains.
- La IVe arrivera en orbite d'Ossus dans quelques heures, précisa Darkrun Meer. A ce moment-là, le système sera verrouillé. Nous n'aurons pas le temps d'intervenir d'ici là.
Ludwig, qui connaissait bien sa Gaeriel, précisa sans tarder :
- Donc inutile de penser à entrer en force sur Ossus. Quand bien même vous arriveriez à entrer, nous ne pourrions pas vous faire ressortir. Les services de renseignement ont un certain budget mais, comme je vous l'avais déjà dit, nous n'avons pas les moyens, et encore moins les droits !, de déclencher une guerre dans un secteur !
- En effet, dit Meer avec le ton de l'objectivité de celui qui ne veut connaître que les faits, Merwyn Peake n'est pas citoyen de l'Alliance Rebelle, autrement dit plutôt de l'Alliance des Planètes Libres.
C'était sous cette dénomination que l'Alliance s'était fait connaître depuis quelques semaines, sous l'impulsion de Mon Mothma, en attendant de pouvoir se nommer vraiment Nouvelle République.
Et la conclusion de l'Ichtyos tomba comme un couperet :
- Donc officiellement, l'Alliance ne peut engager un crédit pour sauver Merwyn.
- Toutefois, précisa Ludwig en voyant Gaeriel virer au rouge cramoisi, il est évident que nous autres des Renseignements avons quelque marge de manoeuvre...
- Très bien, dit Gaeriel. Alors prévenons les systèmes de l'alliance proches d'Ossus qu'une flotte impériale est en approche.
- Qu'avez-vous en tête ? dit Ludwig, qui n'osait pas deviner.
Dans son coin, Nello suivait la conversation et souriait, car il avait déjà deviné.
- Rien, fit Gaeriel, je pense juste qu'il est du devoir de votre service de prévenir les secteurs voisins quand les Impériaux se font menaçants... Avec une flotte pareille, l'Empire pourrait vouloir mener une véritable invasion.
- Vous voulez que les systèmes Rebelles attaquent Ossus ?! Vous n'avez rien trouvé de mieux pour délivrer Merwyn, Gaeriel !
- Je n'ai pas dit cela... Mais sait-on jamais ?
Meer ajouta :
- Pour aller dans le sens de Gaeriel, je dirais ceci : quand bien même la IVe viendrait sur Ossus pour Merwyn, rien n'empêcherait les Impériaux d'envahir par la même occasion les alentours d'Ossus. L'alliance n'a pas beaucoup de base : ce serait une victoire sans danger pour l'Empire.
- Entendu, fit Ludwig. Meer, contactez nos agents de la Frange. Que la nouvelle remonte vite aux gouverneurs des systèmes limitrophes... Mais ne criez pas victoire trop vite, Gaeriel ! Rien ne dit que nous pourrons sortir Merwyn de là par la force. Et dans ce cas, il reste des solutions moins honorables, mais qui ont montré leur efficacité.
- La négociation ? Et contre quoi voudrez vous négocier Merwyn ? Contre l'Etat-Major de l'Alliance ? Contre Skywalker ? Le quart de la galaxie ?
Les moustaches de Ludwig retombèrent de dépit. Il se contenta de soupirer. Il savait bien que Gaeriel avait raison.
- C'est insoluble en l'état.
Meer, qui était parti passer des holocoms, revint :
- Nos agents infiltrés nous confirment la présence du vaisseau de l'Inquisiteur Tremayne, au sein de la IVe flotte, qui vient d'arriver à Ossus. Par ailleurs, nos agents de la Frange ont reçu leurs instructions. Avant peu , notre Etat-Major devrait recevoir des appels de gouverneurs affolés, qui exigeront l'envoi d'une flotte conséquente. Evidemment, nos services de Renseignement ne sont pour rien dans cette affaire.
- Non, dit Gaeriel. Vous ne faites que les informer de la situation. Et souvenez-vous, ajouta t-elle, en montrant l'holocron d'Andeddu, c'est pour vous que nous sommes allés là-bas.
Ludwig alluma un cigare, celui des débuts de mission qui promettent nuits blanches et nerfs en pelote. Gaeriel fit signe à Nello qu'elle voulait lui parler seul à seul.
- Alors vous avez réussi à récupérer l'holocron ?
Nello ne pouvait se défaire de la contemplation de la petite pyramide métallique. Il n'y a pas si longtemps, il était encore Jedi Noir, et avide de mettre la main sur ce genre d'objets. Et on ne se refait pas du jour au lendemain.
- Malgré les efforts que pourra produire Ludwig, je ne vois pas bien comment il pourrait sortir Merwyn de là-bas. Et se pose aussi le problème de cet holocron. Si nous devons le donner à Cypher, il faut que nous sachions ce qu'il y a dedans.
- Oui, dit Nello, mais plus nous pénétrerons dans les couches de l'holocron et plus le côté obscur...
Ils se regardaient, comme des conjurés. Nello mit ses gants et ouvrit la petite pyramide. A première vue, ils ne découvrirent rien de trop sulfureux, sinon des rituels de prière Sith et autres élèments folkloriques certes inquiétants mais superficiels. Voyant qu'il allait pénétrer dans la connaissance de pouvoirs Sith anciens, Nello préféra refermer la pyramide.
- Ca promet, fit Gaeriel.
- On ne pouvait pas s'attendre à mieux, de la part d'un seigneur Sith vieux de plus de 1000 ans.
- Je me demande une chose... Le général Cypher ne doit plus trop s'inquiéter de ses otages actuels. Nous savons bien qu'ils ne peuvent plus rien nous apprendre. Mais il veut toujours son holocron.
Nello vérifia que personne n'écoutait et baissa d'un ton :
- Ne me dites pas que...
Gaeriel le regardait, déterminé. Elle était prêt à tout, vraiment tout, pour sortir Merwyn d'Ossus. Elle avait assez vécu de choses avec lui pour être prête à retourner la Galaxie. Elle ne pouvait envisager de vivre sans lui. Si Merwyn était capturé aujourd'hui, il serait emmené dans la plus profonde prison de Coruscant : elle ne le reverrait jamais.
- D'ici, je ne peux pas passer de communication, c'est trop surveillé. Je vais trouver un prétexte pour rentrer à Vinovo. Viens là-bas avec moi.
Nello acquiesça et partit à son vaisseau préparer ses affaires.
Ludwig fut informé brièvement par Gaeriel que ses devoirs de gouverneur l'appelaient dans son système.
- Qui plus est, ajouta t-elle, je ne dois négliger aucune piste pour délivrer Merwyn.
- Le système de Vinovo, signala Meer, n'est pas encore rattaché à l'Alliance. Libre à vous d'entreprendre ce que vous désirez contre l'Empire mais nous ne pourrons vous soutenir.
- Je comprends.
Une heure après, le Reiterpallasch, avec Nello et Gaeriel à son bord, mettait le cap sur Vinovo.
A suivre...
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28-03-2006, 01:12 PM
(This post was last modified: 29-03-2006, 08:47 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Merwyn s'était dissimulé derrière un arbre. Un patrouille de trooper passait sur un chemin en contrebas.
Après une nuit fraîche, pendant laquelle il s'était forcé à marcher, il s'était reposé en début de mâtinée, sous un soleil tiède. Il avait une barbe bien fournie maintenant et il était perdu dans un nouveau monde dont il ignorait tout...
Après les troopers, il dut chasser loin de lui plusieurs bêtes qui le suivaient à la trace. Armé d'une lourde branche, il faisait de grands gestes menaçants et reprenait sa marche.
Il finit par trouver la voie de monorail indiquée par la princesse Saa. Il dominait un grand plateau rocheux, battu par le vent, au-dessus duquel passaient des escadrons de Tie-fighters. Merwyn crut même apercevoir plus loin de lourds bâtiments impériaux : des Corvettes, voire des frégates d'assaut. Sans surprise, l'Empire devait déployer des moyens phénoménaux pour le retrouver. Mais une recherche à l'échelle d'une planète pouvait prendre du temps. Notre héros sentait qu'on le recherchait. Quelqu'un puisait dans le pouvoir de la Force pour le détecter, mais Merwyn savait résister à ce genre de détections grâce à son entraînement.
Il avait emporté de chez les indigènes de la bouillie de viande et de légumes, qu'il finit de manger, avant d'étudier de plus près la voie du monorail. Il se mit en observation. Un premier convoi ne tarda pas à passer : long de plusieurs kilomètres, il roulait presque en silence et défila pendant une longue minute. Il était composé de dizaines de wagons blindés. Des troopers occupaient l'un des wagons.
Le monorail atteignait le plateau au sortir de la forêt et accélérait vivement après être sorti de sous les arbres. Merwyn attendit le prochain. Il allait falloir du Muscle© pour bondir sur le toit du wagon, mais surtout du Neurone© et de l'Oeil© pour sauter au bon moment et ne pas être vu des troopers.
Un nouveau convoi approcha une heure après. Merwyn s'approcha du talus de ballast ; il allait bondir mais hésita et, au dernier moment, se retint.
Il s'en voulait de ne pas s'être lancé. Il se remit en méditation pour tenter de se calmer. Mais après un jour et une nuit de voyage, il était aux abois. Un nouveau convoi arriva une heure après. Cette fois, il attendit que le wagon des troopers soit passé et il bondit. Une vrille l'amena sur le toit, où il fut plaqué par la vitesse. Et le convoi accéléra sur le plateau rocheux. Merwyn serra les dents : la Force lui procurait un excédent de masse musculaire mais pendant un temps limité. Battu par le vent, il se raccrochait au toit, en tâchant d'apercevoir le système d'ouverture ; il parvint à se pencher sur le côté, au risque de tomber et aperçut le verrou électronique de la porte. Il se souvint de quelques instructions élèmentaires qu'il avait reçues de Moustache Noire concernant cette sécurité et par la télékinésie, réussit à la déverrouiller. Il se raccrocha au toit et se laissa pendre le long du wagon, puis se balança de gauche à droite plusieurs fois et, aidé d'une impulsion de la Force, entra enfin dans le wagon. Il tomba à plat ventre, le souffle coupé. Il se rassit et prit le temps de retrouver sa respiration.
De gros containers étaient empilés autour de lui. Il en trouva un dont l'ouverture était aisée et où il pourrait être plutôt à l'aise. Les containers étaient remplis de matériel de construction. Merwyn parvint à s'installer au milieu des pièces de chantier et put s'accorder quelques heures de sommeil, bientôt bercé par le rythme monotone et le grondement du monorail.
Gaeriel et Nello arrivèrent en vue de Vinovo.
Pendant le voyage, Nello avait évoqué la mission d'infiltration qu'il avait menée pour l'Alliance Rebelle, dans une usine spatiale appartenant aux Séparatistes. Et cette usine se trouvait précisément dans le système de Vinovo.
- Je suis étonné que vous ne l'ayez pas trouvé.
- Je n'en ai jamais entendu parler, dit Gaeriel, stupéfaite.
Nello lui précisa qu'elle avait certainement été plus qu'endommagée par un raid impérial, après que l'information leur était parvenue.
- Il en restera certainement de la tôle fondue et dans tous les cas, les Impériaux n'auront laissé aucun appareil dedans.
En arrivant au palais, Gaeriel organisa une réunion de crise pour exposer la situation. Elle commanda à Déménor d'envoyer rapidement une équipe inspecter la ceinture d'astéroïdes proche, selon les recommandations de Nello. Elle apprit de son ministre de l'Industrie que le professeur Neuhrat avait bien avancé dans ses recherches.
- Il a fini par reconstituer certains rouages essentiels de ces modèles de droïds. Avant peu, il aura sans doute les moyens d'envoyer à nos usines des plans pour un prototype.
Gaeriel dit qu'il fallait continuer à maintenant le scientifique sous pression : il n'avait pas été débauché du Soleil Noir pour venir se tourner les pouces à Vinovo ! 
- Pour ce qui me concerne, conclut Gaeriel, je dois repartir de façon urgente en mission. Continuez ainsi. Blood, maintenez la flotte en alerte générale. Il n'est pas encore dit que nous n'irons pas faire un tour sur Ossus !
La réunion se finit : Gaeriel et Nello partirent aussitôt à bord d'un vaisseau officiel de Vinovo, à destination du système voisin d'Altaïr, escortés par des chasseurs de la flotte.
La délégation fut admise sur la lune de la planète du Soleil Noir, où des soldats d'élite de l'organisation, des Preston, attendaient l'arrivée du gouverneur. Vêtus de leur manteau de cuir noir, de leurs lunettes de soleil, avec leurs implants cybernétiques et leurs armes à signature, les agents indiquèrent à nos deux héros qu'ils pouvaient s'asseoir. Deux fauteuils avaient été disposés à leur intention.
Ils se trouvaient sur la base lunaire d'Altaïr, dans un de ces décors froids et fonctionnels affectionnés par l'Organisation. Une plateforme holo s'activa et Fayan Diggs, le Gouverneur d'Altaïr, apparut.
- Mademoiselle le gouverneur. Content de vous rencontrer.
- Moi aussi. Entre voisins, nous devrions nous rencontrer plus souvent.
- J'ai toujours nombre d'affaires à traiter, hélas. Que désirez-vous ? Vous n'envoyez pas votre Diplomate cette-fois ?
- Je viens vous voir en particulier à cause de lui... J'aimerais contacter quelqu'un de votre organisation.
- Qui donc ?
- Le général Cypher.
Même le flegmatique et froid Diggs eut une seconde d'étonnement, avant de répondre :
- Certainement. Cependant, contacter ainsi une des instances dirigeantes du Soleil Noir n'est pas gratuit.
- Je paierai le prix : je laisserai mon ministre de l'industrie régler cette affaire.
- Très bien, alors nous dirons au général Cypher que le gouverneur Captinson voudrait lui parler.
- Je vous remercie.
Gaeriel repartit sans tarder. Le temps d'effectuer le voyage de retour et notre héroïne fut prévenue qu'une communication arrivait au palais sur la ligne rouge, la plus sécurisée.
Notre gouverneur ne garda que Nello à ses côtés.
Elle autorisa la communication : le général Cypher, dans son exosquelette noir, apparut devant Gaeriel.
- Vous avez demandé à me parler... J'imagine que c'est au sujet de notre affaire.
- En effet, j'ai retrouvé l'holocron que vous demandiez.
- Alors il faut convenir d'un lieu de rencontre pour l'échange prévu.
- Je voudrais changer les termes de l'échange : je pense que les otages que vous détenez actuellement pourront vous être payés par l'Alliance Rebelle. Je crois qu'ils ne nous apprendront plus grand'chose sur vous. Cet holocron vaut plus...
- Quoi par exemple ?
- Avez-vous entendu parler de la situation sur Ossus ?
- Oui, en effet...
Le général prit un ton intéressé, qui indiquait qu'il commençait à comprendre.
- Je me suis rendu là-bas avec Merwyn. Pour y trouver l'holocron précisément. Nous avons réussi. Mais Merwyn est resté là-bas.
- Je m'explique mieux maintenant les raisons de cette arrivée massive de l'Empire sur place...
- Je vous donnerai l'holocron en échange de Merwyn.
- Vous insinuez que j'aurai les capacités de sortir Merwyn Peake d'Ossus ?
- Je veux qu'il échappe à l'Inquisition. Je crois comprendre que vous tenez à cet holocron. Je tiens aussi à Merwyn.
- Je vais réfléchir à votre proposition. Je vous rappellerai.
La communication se coupa. Gaeriel soupira, étourdie. Elle venait de mettre le doigt dans l'engrenage.
- Cypher est le seul moyen de sortir Merwyn d'Ossus. Mais nous ne pouvons pas donner cet holocron à Cypher...
- Oui, ajouta Nello, nous voulons retrouver Merwyn sans donner l'holocron et Cypher ne pense déjà plus qu'à prendre l'holocron sans rendre Merwyn... Pour le moment, nous ferons bien de nous mettre au vert. Avec le Soleil Noir pour voisins, ils pourraient être tentés d'entrer en force à Vinovo. Disparaissons le temps de régler cette histoire.
- Bonne idée. J'ai une communication personnalisée dans mon YT !
Gaeriel était heureuse d'en finir avec des mois passés dans des Z-10 successifs, pour retrouver le pont de son Hope Star, ce magnifique transport surarmé à bord duquel elle avait défié des armées entières dans des batailles spatiales gigantesques !
Elle se sentait vraiment chez elle dans son YT : son bonheur aurait été complet si Merwyn avait pu être là. Nello s'installa dans une des soutes et le vaisseau décolla à destination de Riflor, le second repaire du Jedi, où les indigènes de cette planète presque déserte avaient bâti des statues en l'honneur de leurs deux sauveurs !
:jmekiffe:
La nuit était tombée sur Ossus ; Merwyn avait attendu longtemps depuis l'arrivée du monorail dans la cité de Felucia.
Les troopers avaient fouillé le wagon et assisté au déchargement des containers ; notre héros avait été secoué mais pas repéré, ce qui était l'essentiel.
Il ouvrit enfin le container de l'intérieur. Il se trouvait dans un vaste entrepôt où circulaient des droïds manutentionnaires. Notre héros se faufila à l'extérieur : l'endroit était mal gardé.
Le jour pointait déjà à l'horizon. La cité de Felucia était bâtie à flanc de montagnes. Une grand'rue principale montait en spirale du bas vers le haut de la ville. Dans la lumière approchante du matin, qui ne tarderait pas à passer la crête, on discernait le palais où était certainement retenue la princesse Saa. Merwyn ne savait pas comment il allait réussir à jouer le chevalier servant. Il savait seulement que là était sa seule piste.
Les troopers surveillaient les abords de la ville, à la porte par où les marchands arrivaient dans les bas quartiers.
Autour des remparts de la cité, des marchands avaient établi leurs échoppes. L'endroit était un de ces souks comme il en existait des milliers de par la galaxie et qui rappelait à Merwyn le cratère de Zzin. Notre héros passa une partie de la mâtinée à se procurer un déguisement. Il avait compté sur le pouvoir de modification d'un esprit pour prendre des vêtements sans payer -car il n'avait pas un crédit en poche ! Hélas, il devait être à bout de jus : il avait beau passer la main devant le visage des vendeurs, la ruse ne prenait pas. :baton:Au bout de cinq magasins où il commençait à se faire remarquer, il finit par se déguiser avec de vieilles fripes, qui ne feraient pas illusion longtemps...
Il entendit la voix de la princesse Saa s'adresser à lui : elle avait senti qu'il était arrivé en ville.
- Je peux me déplacer en ville. Le peuple aime s'approcher de mon cortège personnel. Faufilez-vous dans la foule et ensuite approchez-vous du char principal. Je m'occuperai du reste.
Merwyn entra en ville et vit en effet que la foule se massait dans la rue : des trompettes retentissaient, des cavaliers sur d'immenses chevaux à six pattes avançaient, de grands chars aux couleurs de la cité descendaient lentement la rue principale ; les gens étaient aux fenêtres, les marchands sortaient de leur boutique et la milice populaire peinait à contenir la foule.
- Place ! place au cortège solennel de la princesse Saa !
Merwyn se fondit dans la foule. Il remarqua que les plus fanatiques achetaient de grandes toges à capuches vertes et obtenaient l'autorisation d'approcher le char de la princesse. On savait faire marcher le business ici : notre héros se dit qu'avant peu, Gaeriel aurait bien l'idée d'organiser un tel culte de sa personnalité pour faire rentrer des devises dans les caisses de Vinovo.:roll:
Mais notre héros était toujours fauché comme les troopers. Il décida de faire une petite entorse au code Jedi : nécessité faisant loi, il fallait bien faire avec... Il s'approcha d'un marchand qui voulait sa toge de Saa et l'allégea de son porte-monnaie puis avec l'argent, alla se payer un déguisement folklorique.
Après quoi, il se mit à gesticuler comme les autres groupies et avança vers le char. Il se dit que si jamais quelqu'un de sa connaissance avait pu le voir, il en aurait été si mort de honte que toute solution autre qu'un exil au fin fond de l'Amas de Minos aurait été inutile !:o
A force de scander le nom de Saa et de jouer des coudes, notre Jedi aborda le grand char, magnifiquement décoré de draperies, d'or et cerné par les cavaliers sur leurs terribles montures aux naseaux fumants. Des soldats à pied prirent par la manche Merwyn et les autres admirateurs :
- Allez, bande de vauriens, montez ! La princesse Saa daigne vous laisser l'apercevoir !
On les flanqua à l'intérieur. Merwyn prit garde de bien garder sa capuche sur la tête. Il se trouvèrent une grande pièce décorée de tapis, de blasons et d'armes, avec des parfums qui brûlaients et de lourds coussins. Derrière un fin rideau vert clair se distinguaient une silhouette gracile, allongée sur un sofa. Les gardes firent mettre à genoux les admirateurs, qui pleuraient à chaudes larmes de joie.
- Estimez-vous heureux d'apercevoir votre princesse ! lançait le sergent, vous mériteriez d'avoir les yeux crevés après avoir aperçu son visage radieux !
La princesse passa sa main et passa un instant son visage : Merwyn croisa son regard -elle l'avait reconnu. Elle était d'une beauté simple et élégante ; elle était d'une race presque humaine, la peau et les cheveux bruns ; une chevelure extrêmement abondante, plus grande qu'elle ; presque pas de nez et des gestes timides. Les fidèles embrassaient en pleurant de plus belle leurs médailles.
- Sergent, pourquoi ne pas offrir l'hospitalité à ces braves gens ?
- Princesse ! Ils sortent du bas peuple. Ils souillent déjà votre char.
- Allons, il faut savoir s'amuser en ces temps difficiles.
- Bien noble Saa. Je t'obéis.
Mais le sergent n'approuvait pas pour autant. Le char commença à remonter la pente et, au bout d'une longue heure de pompe grandiloquente et de délires populaires, passait la porte du grand palais de la ville, annonçant la fin des réjouissances : on retournait au travail, à ses préocuppations habituelles, les yeux encore brillants de la joie festive du début de journée.
Merwyn et les fidèles n'avaient plus vu la princesse : on les avait fait passer dans une seconde pièce, à l'arrière du char, où ils avaient eu à manger et à boire. Notre héros n'était pas le moins affamé de la bande. Les soldats les considéraient avec mépris :
- Regardez-moi ces crève-la-faim ! Notre princesse est encore bien bonne de les nourrir. Ce n'est pas le gouverneur qui aurait des intentions pareilles...
Au palais, on les fit descendre en dernier puis on les amena dans l'aile des domestiques. L'endroit était magnifique : des remparts on devait dominer la vue de toute la vallée ; le palais resplendissait d'oriflammes, d'ors, de hautes et innombrables tours et semblait sorti du rêve d'un pays extraordinaire.
On laissa les gueux se promener dans une partie des immenses jardins, celle réservée aux basses classes. D'autres endroits étaient réservés aux domestiques de plus haut standing (les femmes de chambre, les cuisiniers, les serviteurs) et les plus beaux endroits pour la noblesse de Felucia, qui pouvait profiter des massifs de fleurs, des labyrinthes, des fontaines, des vergers, des bassins et des promenades ensoleillées.
L'air était doux et la vie semblait si paisible à cet endroit qu'on imaginait avec peine qu'une princesse puisse y être retenue captive et que l'Empire y fasse peser sa menace d'acier depuis les ténèbres de l'espace.
Quand l'heure vint de raccompagner les bons admirateurs ravis à la porte du palais, Merwyn entendit la princesse lui parler. Alors que la compagnie passait dans un petit couloir, notre héros trouva à s'esquiver dans une ruelle et trouva une porte dérobée. Un escalier de pierre le mena dans un couloir trempé, hérissé de stalagmites et stalagtites, semblables à la dentition d'un monstre des profondeurs. Après un long chemin dans une obscurité quasi-complète, Merwyn aperçut la lumière vacillante d'une torche : une servante l'attendait dans l'embrasure d'une porte, pressée de le voir arriver. Notre héros hâta le pas et s'engagea dans un escalier étroit. La servante jeta un coup d'oeil circonspect dans le couloir et referma la porte.
A suivre...
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29-03-2006, 09:08 PM
(This post was last modified: 13-04-2006, 01:44 PM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Nello retrouvait son repaire de Riflor, aménagé dans une petite colline à la sortie du village des indigènes, contents de revoir les deux créatures, venues de l'espace, qui savaient manier le tonnerre. Nello aimait retrouver l'odeur de ce lieu familier : il était presque vide depuis plusieurs années maintenant, à cause de la guerre. Il n'avait pas voulu revenir ici pour ne pas mettre en danger les habitants de la planète. Mais il envisageait de ramener ici plusieurs livres afin de les étudier tranquillement quand il aurait envie de solitude.
C'était la deuxième fois qu'il venait ici avec Gaeriel. Il aurait vraiment pu la regarder avec envie, car elle était vraiment désirable, mais il la connaissait trop pour cela et un instinct de survie lui criait danger. Il ne pouvait pas oublier la princesse Amanoa et la Source Obscure. Elle ne semblait pas lui en vouloir pour cette épisode : ils ne l'avaient pas évoqué depuis. En coupant la main cybernétique de Merwyn, Nello avait facilité le retour de ce dernier dans le côté lumineux ; de même pour Gaeriel.
Nello s'était retrouvé dans cette situation bizarre de témoin privilégié du couple explosif Captinson - Peake.
D'un accord tacite, Gaeriel dormit dans le Hope Star tandis que Nello profitait de son repaire pour la nuit.
Le lendemain matin, au réveil, une idée traversa la tête du Jedi. C'était une intuition mais il la pressentait juste.
Il retrouva Gaeriel qui vérifiait le tuyau de vombulation du désionisateur. (  )
- Vous savez, je suis allé sur Bakura comme vous me le demandiez. Et j'ai demandé des recherches sur cette planète inconnue qui figurait parmi les données d'Orcus.
Gaeriel s'en souvint et arrêta son travail :
- Oui, alors, ça donne quoi ?
- D'après les données que vous avez récupérées, il pourrait s'agir d'une planète du Soleil Noir : Libria.
J'y étais allé, pour le compte du Prince Déménor, naguère... Une cité organisée de façon totalitaire, l'une des mieux gardées du Soleil Noir. Donc, à supposer que Cypher arrive à faire sortir Merwyn d'Ossus, il y a toutes les chances qu'il le fasse emmener là-bas : ils n'auraient pas de meilleur endroit pour le garder.
- C'est une idée intéressante... Mais comment s'en assurer ?
- Jaggath a dû rentrer dans la Vallée maintenant. Il était en mission sur Mygeeto...
- Quel rapport avec Jaggath ?
- Comment dire ? Je crois qu'il a réussi à entrer plus ou moins en harmonie avec les cristaux... Il parvient à discerner l'avenir grâce à eux... Ca ne coûte rien d'essayer. Et nous serons aussi bien là-bas pour nous préparer.
- Entendu, repartons.
Alors qu'ils préparaient leurs affaires dans le Reiterpallasch, ils virent qu'une communication sécurisée arrivait. Le général Cypher apparut, dans son armure exosquelette aux couleurs de l'Organisation :
- Mademoiselle Captinson ?
- Général ?
- J'accepte votre proposition.
Gaeriel n'aurait pu affirmer qu'elle en était soulagée. Mais elle avait meilleur espoir à présent ; elle avait de quoi traiter avec le Soleil Noir, pas avec l'Empire.
- Mais en échange, avant de lancer cette mission, j'ai un petit service à vous demander...
- Dites-moi...
Gaeriel écouta ce que Cypher demandait, accepta, puis Nello fit chauffer les moteurs et le vaisseau quitta Riflor pour s'enfoncer dans l'espace profond...
Merwyn regardait par la fenêtre de la luxueuse chambre de la princesse Saa, la cour d'honneur avec les nombreux serviteurs en livrée qui s'agitaient, les gardes dans leurs splendides tenues or, rouge et bleu, qui surveillaient les hauts quartiers de la ville, en haut de la colline et la vallée environnante. Notre héros n'aurait jamais soupçonné qu'existe une cité si fastueuse et si riche sur Ossus.
- Sadim l'a renommée en mon honneur... Felucia.
La princesse Saa regardait des robes avec ses servantes ; elle en avait une quantité digne de celle de Gaeriel, somptueuses, fines et éclatantes de couleurs.
- Vous vous nommez Felucia ?
- Non, Felucia est la planète d'où je viens... Une merveilleuse planète avec de magnifiques fleurs géantes. J'y ai passé ma jeunesse...
Elle parlait d'une voix sublime, le regard perdu dans les souvenirs.
Merwyn se sentait mal à l'aise parmi ces femmes : il se sentait vraiment comme l'amant prêt à se cacher dans le placard. Le gouverneur était parti en campagne, sur Ossus, pour trouver Merwyn et il n'aurait jamais pu se douter que le dangereux criminel était en ce moment dans la chambre de sa femme.
L'Inquisiteur Tremayne était arrivé, à la tête de sa flotte et avait exigé de Sadim qu'il l'aide à traquer Merwyn. La planète était cernée, en situation de blocus officieux tant que le Jedi n'aurait pas été capturé.
- Depuis combien de temps Sadim vous retient-il prisonnière ici ?
- Un an environ. Avant il faisait partie de l'Inquisition impériale. Mais à la mort de l'Empereur, il est parti. Il le voulait depuis longtemps. Il est venu plusieurs fois me voir, en secret, sur Felucia. Il était déjà amoureux.
- Il a traqué des Jedi ?
- Je pense, oui. Car il est très habile au sabre. J'ai cru comprendre qu'il n'aimait pas Tremayne mais aujourd'hui il n'a pas le choix.
- Et comment gouverne t-il sa cité ?
- Oh, tant que les gens se tiennent tranquilles, il les laisse s'occuper de leurs affaires. Mais plusieurs fois, il a dû réprimer des débuts d'insurrection. Dans ces moments, je sens en lui une terrible violence. Le côté obscur...
- D'après ce que vous m'en dites, je dirais que Sadim n'est pas perdu pour le côté lumineux. Il a quitté l'Inquisition car il vous aimait...
- Vous pensez que c'est bon signe ?
- Je n'ai pas connu auparavant de Jedi Noirs qui préfèrent l'amour à leur ambition...
- Je comprends... Mais c'est à mon tour de vous dire, chevalier Peake, combient j'ai été égoïste. Je vous ai appelé quand j'ai senti votre présence ; Sadim venait de partir pour vous retrouver. Je voulais en profiter pour m'enfuir avec vous.
- Vous me croyez capable de nous sortir d'ici ? Je suis Jedi certes, mais je n'en ai pas pour autant le pouvoir de disperser un blocus impérial...
- Je le sais bien. Je me suis menti à moi-même. J'ai été égoïste. C'est vous qu'il faut sauver à présent.
- Si vous êtes retenue contre votre gré, je ne partirai pas sans vous. C'est mon devoir de Jedi. 
- Vous ne pourrez pas vous échapper avec moi. Je suis trop voyante. Dans mes appartements, j'ai la paix, mais sitôt sortie, la soldatesque du gouverneur ne me lâche pas d'un oeil...
Merwyn regarda par la fenêtre. L'endroit était bien gardé. Sans sabrelaser, il n'irait pas loin. Pas d'astroport à proximité et une flotte impériale qui pesait sur le ciel, lourde comme une chape de plomb. Seul Merwyn avait peu de chance et avec la princesse, aucune ...
- Je dois parler à Sadim.
La princesse, qui levait les bras pendant qu'une servante refaisait une couture, faillit tomber à la renverse :
- Quoi ?
Merwyn se tourna vers elle, cet air de résolution inflexible que prennent les Jedi quand ils savent que leur choix est conforme à l'honneur et à la Force.
- Je dois lui parler. Je ne parviendrai pas à m'enfuir. Mais je peux le convaincre de me laisser partir.
- Mais vous ne pourrez jamais ! C'est de la folie ! Il va vous tuer sur le champ en vous découvrant ici ! Et que va t-il imaginer en vous trouvant près de mon lit !
- Le convaincre qu'il n'y a rien eu entre nous ne sera pas le plus difficile, croyez-moi... Dans combien de temps sera t-il de retour ?
- Je ne sais pas.
La princesse avait les larmes aux yeux : elle tremblait d'appréhension.
- Vous rendez-vous compte dans quelle situation vous allez vous mettre ? Je ne parle même pas de la colère de Sadim contre moi : quand il vous aura tué, il sera si content de voir partir Tremayne qu'il oubliera peut-être de se venger de moi !
- Si comme je le pense, Sadim n'est pas complétement perdu, je n'échouerai pas. Il vous aime.
- Il vous haïra d'autant plus que vous vous êtes approché de moi.
Merwyn continua à regarder avec fermeté la princesse. Il parlait de façon diplomatique, en y mettant les formes et le ton mais il ne changerait pas d'avis. Il rejoignit l'abri souterrain par lequel il était venu. Les servantes lui avaient aménagé une cache plutôt confortable. Il se mit en méditation et espéra voir arriver rapidement Sadim...
Le Reiterpallasch se posa dans la vallée des Jedi. Jaggath était revenu de Mygeeto, où il avait infiltré une colonie de minerais du Soleil Noir avec Mushu, Soul et Gabby.
Ludwig et Darkrun Meer y séjournait également.
- La tension s'accroît dans le secteur Ossus, disait l'Ichtyos. Les gouverneurs ralliés à l'Alliance des Planètes Libres se sont concertés et ont obtenu des renforts conséquents. Ils sont prêts à donner leur feu vert pour une intervention massive sur Ossus.
- L'Alliance accepte maintenant les attaques préventives ? dit Gaeriel, non sans une pointe d'ironie acide.
- Nous sommes en guerre contre l'Empire, nota l'Homme-Poisson. Ces gouverneurs sont parfaitement dans leur droit.
- Du reste, je ne vois pas comment nous sortirions Merwyn d'Ossus sans libérer la planète à présent, rajouta Ludwig.
Gaeriel ne répondit rien mais fit semblant d'approuver.
Elle descendit avec Nello et Jaggath dans les quartiers réservés aux Jedi. Ils sortirent l'holocron d'Andeddu et le considérèrent attentivement.
- A l'intérieur se trouve la raison pour laquelle Cypher veut tant cet objet, dit Gaeriel.
- Nous ne pouvons prendre le risque de l'ouvrir. La tentation du côté obscur deviendrait trop grande pour nous. On commence par vouloir en savoir un peu et puis de plus en plus...
- Tu as raison. Nous ne pouvons pas laisser cet holocron à Cypher.
- Jaggath, nous avons besoin de ta connaissance des cristaux. Nous voulons savoir ce qu'il adviendra de Merwyn.
Le Bothan voyait bien où Nello voulait en venir.
- Je peux tenter de lire en eux, mais rien ne m'assure que j'y parviendrai.
- Essaie, je t'en prie. Nous n'avons rien à perdre.
A suivre...
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D'ailleurs il sera temps un jour de faire un roleplay concernant cette affaire...^^
Un bon roleplay de qualité avant d'aller massacrer la planète du SN!!!
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13-04-2006, 02:06 PM
(This post was last modified: 29-04-2006, 02:07 AM by Darth Nico.)
REVENGE OF THE SCUD
Jaggath s'assit en tailleur, dans la grande salle de la Vallée, là où Katarn avait vaincu Jerec en duel singulier ; entouré de cinq cristaux qui brillaient de plus en plus fort, il se plongea dans la Force ; un disque lumineux apparut autour de lui et des flammes de lumières se mirent à danser.
Nello et Gaeriel approchèrent prudemment et entrèrent dans le champ puis tâchèrent de se concentrer à leur tour. Gaeriel n'avait pas encore appris les techniques secrètes du Vide Spirituel et réclamait en permanence à Merwyn de les apprendre. :baton:Et comme le côté obscur ne l'avait pas encore totalement quitté, elle peinait à entrer en harmonie avec la Force.
La transe de méditation dura quelques minutes. Le champ cristallin avait le pouvoir de faire surgir des visions d'autres lieux et d'autres temps, de façon chaotique. Ce phénomène s'était manifesté de façon minuscule dans le temps d'Hypsis, quand Merwyn avait aperçu maître Unduli et son élève. Grâce aux cristaux, les passages dans le temps et dans l'espace devenaient plus assurés. Le champ ouvrait comme des portes vers d'autres lieux et permettait d'apercevoir les Jedi vivants dans la Force, comme perdus dans un brouillard éblouissant.
Jaggath rouvrit les yeux ; il s'était concentré sur l'image de Merwyn. Il pensait que les cristaux pouvaient interagir avec l'univers réel, comme s'ils parvenaient à en contenir de plus en plus d'images en miniatures. Dès lors, lire dans le cristal revenait à cerner l'univers en modèle réduit, en très peu de temps.
- Alors Jaggath ?
Le Bothan se frotta les yeux et dit :
- Je crois avoir vu Merwyn à bord d'une navette Lambda. Empire ou Soleil Noir, je l'ignore. Puis une planète aux quartiers résidentiels indistincts et une grande cité sur cette planète, comme une sierra noire en acier et des blockhaus impénétrables...
- Nello, ça te rappelle Libria ?
- Oui je pense que c'est cette planète. Le Soleil Noir y a construit une cité ultra-protégée, appelée Cattaga, où seuls sont admis l'élite de l'Organisation. C'est la sierra noire que Jaggath a vue.
- Alors comme tu le pensais, ils vont emmener Merwyn là-bas...
- Vous avez l'intention de vous y rendre ? dit Jaggath.
- Et comment !
- J'en suis aussi, dit Nello.
- Là-bas, nous ne pourrons emmener aucune arme. Pas de blaster, pas de sabrelaser, rien.
- Je suis prêt à courir le risque. J'ai deux bonnes raisons d'y aller : Merwyn... et découvrir pourquoi le Soleil Noir a fait des clones de moi. Si l'explication est quelque part, elle est sur Libria.
- Nous devons demander l'aide de Ludwig ; ses services doivent nous aider à rentrer sur cette planète.
- Il faudra déjà le convaincre que Merwyn va réussir à sortir d'Ossus et qu'il sera emmené là-bas...
- J'en fais mon affaire. Il nous doit bien ça. Et c'est lui qui nous a demandés de retrouver l'holocron au départ.
Gaeriel prit l'holocron avec elle et se retira dans ses quartiers pour contacter Blood :
- Vous allez vous mettre en mouvement avec la flotte, direction l'espace profond en bordure du secteur Libria, prêt à intervenir. Je vous enverrai les coordonnées. Je vais tâcher de vous croiser brièvement, pour vous remettre l'holocron voulu par Cypher.
- Vous envisagez une attaque contre cette planète ?
- Pas impossible. Vous devez être prêts à réagir vite.
Blood acquiesça. Gaeriel coupa la communication et alla trouver Meer et Ludwig.
- J'ai du nouveau concernant l'opération Merwyn Peake...
Merwyn se tenait prêt. Il refit une fois encore les exercices respiratoires appris auprès d'Eo Khelin, Jaggath puis El Daoud et laissa le flux de la Force circuler librement à travers lui. Il approchait de l'un de ces points critiques auxquels seuls les Jedi savent se confronter vraiment.
C'était une belle journée ensoleillée, qui rentrait par la fenêtre de la chambre. L'air était lourd, humide, mais le fond de l'air était printanier. Merwyn entendit du bruit dans la chambre à côté. Un homme entrait :
- Q'orianka, je suis de retour.
- Ixxos, enfin te revoilà...
- Pourquoi, tu m'attendais avec impatience ?
- Hé bien, oui en quelque sorte.
- Les Impériaux seront bientôt partis. Tremayne me l'a promis.
- J'en suis heureuse. Je n'aime pas les voir dans notre belle cité.
Merwyn entendait la gêne dans la voix de la princesse et l'autorité assurée dans celle de Sadim.
- Hé bien, tu ne me demandes pas si nous avons arrêté ce Rebelle ?
- Je crois que non...
- Comment cela ! Tu doutes de nous, c'est ça ! Tu as toutes les insolences !
- Ne te fâche pas, Ixxos, mais tu dois comprendre...
- Comprendre quoi ! Hé bien, non, c'est exact, nous ne l'avons pas trouvé ! Il a dû réussir à quitter Carsteinvaal, mais nous lui aurons bientôt mis le grappin dessus !
- Sadim, écoute-moi... Ce Jedi...
- Comment sais-tu que c'est un Jedi !
- Ixxos, il se trouve -
Le gouverneur eut-il une brusque intuition ? Merwyn l'entendit écarter la princesse et se précipiter vers la porte. Il l'ouvrit et tomba nez à nez avec notre héros. Furieux autant que surpris, il recula même d'un pas.
Il était grand, athlétique. La peau brune, avec deux paires d'yeux l'une au-dessus de l'autre. Merwyn avait déjà vu un représentant de cette race, mais sur le moment ne se souvint pas où.
- Gouverneur Sadim...
C'était presque Merwyn qui l'accueillait en ces lieux. Casque à la main, le gouverneur portait une armure intégrale, aux couleurs dorées et cuivre. Un sabre-laser au manche en électrum (3/4 or, 1/4 argent) à la ceinture.
- J'ai entendu par l'Inquisiteur Tremayne que vous aviez toutes les audaces, Jedi ! Mais je ne pensais que cela allait si loin ! Je sais que vous êtes désarmé. Vous avez perdu votre sabre et c'est pourquoi je ne vous transperce pas la poitrine sur le champ : je n'attaquerais pas un homme désarmé.
- Votre sens de l'honneur est appréciable...
- Plus que le vôtre : vous vous introduisez dans la chambre de mon épouse ! Terroriste et coureur de jupons, j'ignorais cette dernière qualité !
- Vous vous trompez, dit calmement Merwyn. Je veux bien admettre certains actes de "terrorisme", mais je n'ai pas touché à la princesse...
- Votre sens de l'honneur vous permet de tuer, mais pas de cocufier ?
- J'ai entendu parler de vous par la princesse... Je crois que vous n'êtes pas si obscur que Tremayne. Loin de là même je dirais...
- Vous n'avez pas à me juger. En revanche, j'estime que vous êtes insensé de vous jeter dans la gueule du loup ainsi. Croyez-moi, je n'ai rien contre vous mais je serais trop heureux de vous voir entre les mains de Tremayne !
- Qui vous dit qu'il partira une fois que vous m'aurez livré ?... Les Impériaux ne repartent pas d'où ils sont arrivés...
- Vous n'avez pas à en juger, Peake. Vous n'êtes plus en état. Je ne me soucie même pas de tirer de la gloire de votre capture. Je veux juste diriger Felucia en paix.
- Voilà qui vous différencie encore des serviteurs du côté obscur : eux veulent dominer la galaxie entière, généralement...
- J'ai quitté l'Inquisition impériale, Peake. Cela ne m'empêchera pas de vous livrer.
Merwyn ne perdait pas, en apparence son calme. Donner le change, donner le sentiment qu'on maîtrise la situation : c'était les enseignements de base d'Eo Khelin.
- Je sens que le côté lumineux en vous ne demande qu'à se réveiller, gouverneur. J'ai combattu plus d'un Jedi Noir et abattu ma quantité de Sith... Récemment encore, j'ai tué les deux assistants de Tremayne.
- Cela ne vous empêchera pas de trembler lorsque vous serez emmené sur Coruscant, au fin fond des prisons impériales...
Merwyn faillit répondre qu'il avait déjà - brièvement - visité les lieux, mais garda le silence et sa contention. Il sentait que Sadim hésitait.
- Je ne révélerai rien de ma présence ici, gouverneur. Cela ne me servirait à rien. Je ne fais que mon devoir en venant essayer de vous sauver.
Sadim approcha la main de son sabre :
- Vous allez me faire croire que vous êtes venu ici pour le salut de l'âme, et pas pour la princesse ?
- Elle m'a appelé à l'aide. Mais je n'en ai pas profité pour me comporter en soudard. Lisez dans mon esprit si vous le désirez, je ne vous en empêcherai pas.
- Vous cherchez à gagner du temps, comme tous les bavards de diplomate. Mais ce temps vous est compté.
- Je sais que vous êtes de ceux qui peuvent revenir à la Lumière. Et ils sont rares.
Disant cela, Merwyn repensait à la cohorte grimaçante, grotesque, monstrueuses de ces êtres vaincus par les ténèbres et qu'il avait abattu et qui demeurait auprès de lui sous forme de cauchemars...
Merwyn repassa les murs de la basse ville de la cité. Il jeta un dernier regard au palais flamboyant de Felucia et s'éloigna dans les faubourgs. Il avait réussi à plier la décision de Sadim, qui l'avait laissé partir : il fermait les yeux.
- Vous perdez votre temps, Peake. Tremayne vous trouvera, d'autant plus facilement hors des murs de Felucia. Je vous laisse partir uniquement pour m'éviter des ennuis. Qu'on ne sache pas que vous êtes venu ici...
Merwyn l'avait convaincu, avec la princesse, qu'il n'avait pas touché à cette dernière. Imaginer que le Jedi avait réussi à entrer au palais était moins vexant que de penser qu'il avait pu aller au lit avec Saa...
Notre Jedi n'était pas tiré d'affaire pour autant, tant s'en fallait... Au sortir de Felucia, alors que le brouhaha des rues n'était plus qu'un murmure, que la nuit tombait à nouveau, que le vent des plaines soufflait de plus en plus fort, Merwyn s'enfonça dans une forêt venteuse, inquiétante.
Sans provision, sans couverture, il reprenait sa vie de fuyards, après quelques jours à profiter du confort du palais. Jamais il n'avait senti à quel point sa situation pouvait être desespéré. Le ciel était sans étoile mais on le devinait charger des lourds vaisseaux d'acier et d'heure en heure, l'Inquisiteur devait se rapprocher de lui. Et s'il le trouvait, Merwyn n'aurait pas de quoi faire face... Il trouva une misérable cabane, percée, humide, grinçante, où il put trouver refuge pour la nuit.
Le feu prenait péniblement dans l'âtre, comme timide, misérable, pendant que Merwyn, enroulé dans une couverture de tissu grossier, essayait de se réchauffer et de se souvenir que même dans la flamme la plus fragile, la Force demeure encore présente...
Merwyn entendit alors des pas au-dehors. Il vit la soldatesque de Felucia approcher, avec à leur tête Sadim en armure. Le gouverneur avait-il changé d'avis ?
Notre héros sortit sur le seuil.
- Monsieur Peake, je viens vous dire que la situation a évolué récemment. Figurez-vous que j'ai reçu un appel d'une de vos connaissances...
Merwyn n'osait y croire : Gaeriel ou les autres avaient-ils réussi à décider Sadim ?
- Un membre du Soleil Noir appelé général Cypher. Il affirme qu'il est prêt à vous sortir du piège impérial...
Merwyn restait abasourdi.
- Il me dit que si vous acceptez de partir avec ses hommes, vous échapperez à l'Inquisition...
- Cypher n'est pas mon ami ! C'est ce genre de personnages que je combats !
- Peu m'importe, Peake ! Je ne fais que vous transmettre ce qu'il m'a dit. Mais comme il savait que vous vous braqueriez, il m'a demandé de vous donner ceci.
Sadim sortit un holodisque et l'envoya à Merwyn. Celui-ci l'activa : Gaeriel apparut.
- Merwyn, tu seras surpris de recevoir cet enregistrement, mais c'est notre seule chance de te sortir d'Ossus. A l'heure qu'il est, nous ne pouvons pas forcer le barrage impérial. Et si tu es emmené sur Coruscant, nous ne pourrons plus rien pour toi.
"Alors je me suis résolue au pire. J'ai proposé au général Cypher de lui donner l'holocron en échange de toi. Cela inclue qu'il te sauve de Tremayne. Et je pense qu'il est prêt à le faire. Je préfère encore négocier ta libération au Soleil Noir car je n'ai rien à proposer à l'Empire.
"Si tu veux que nous t'aidions, accepte la proposition de Cypher, je t'en prie.
Merwyn n'avait pas besoin de cela. Choisir entre Cypher ou Tremayne, il n'aurait pas pu l'imaginer. Devant son air desespéré, Sadim n'insista pas et tourna les talons avec ses hommes.
- Si vous acceptez cette proposition, monsieur Peake, soyez demain à l'aube, aux portes de Felucia. Sans quoi, vous vous débrouillerez avec l'Inquisiteur !
La nuit passa, douloureuse, comme une agonie et le lever du soleil n'était pas un soulagement. Il n'était pas le temps où l'on sent ses forces s'éveiller pour la journée. C'était la fin de longues heures de solitude, d'ennui et d'incertitude.
En grande tenue, dès l'aube, entouré de sa garde d'honneur, le gouverneur Ixxos Sadim regardait les marchands prendre possession des places à l'entrée de la ville, alors que le soleil perçait au-dessus de la crête des montagnes. Près de lui se tenait quatre agents spéciaux du Soleil Noir, raides comme des piquets, longs manteaux noirs, lunettes teintées, mains croisées derrière le dos.
- Messieurs, dit Sadim, je pense que votre attente va prendre fin.
On vit s'avancer un homme fatigué, barbu, amaigri par les épreuves.
- J'accepte la proposition du général Cypher, prononça t-il, grelottant.
- Bien, dit le chef des agents. Alors suivez-nous.
- Qui me dit que vous ne me livrerez pas à l'Empire ?
- Vous pouvez toujours essayer de fuir à présent, dit froidement l'agent.
Merwyn jeta un dernier regard à Sadim, qui avait remis son casque intégral doré.
Une navette militaire de l'Organisation attendait et mettait déjà les moteurs à chauffer alors que les agents hissaient Merwyn à bord.
Celle-ci décolla bientôt, passa au-dessus de Felucia et rejoignit les étoiles. Merwyn, par le hublot, entrevit une partie de l'imposante flotte impériale, véritable mégalopole spatiale qui cernait Ossus. Et l'intégralité de cette armée n'était là que pour lui. N'était-ce pas flatteur ?
Il entendit l'agent du Soleil Noir transmettre ses autorisations spéciales : commerce avec Felucia. L'Empire envoya à bord des troopers fouiller de fond en comble le vaisseau. Merwyn fut placé dans un coffre blindé, respirateur à la bouche et dissimulé au fond d'une réserve à produits de refroidissement de circuits. Les troopers n'y virent que du feu. Comment auraient-il pu se douter que le Soleil Noir aidait leur ennemi à quitter Ossus ?
La navette poursuivit son chemin, passant au travers des enfilades de corvettes, à proximité des titanesques destroyers puis se projeta dans l'hyperespace.
- Général, dit l'agent, nous avons passé leur barrage. Nous partons pour le point de rendez-vous. Arrivée calculée pour dans 82 heures.
Un Z-10 Seeker vint se poser sur Nar Shaddaa, dans un petit astroport à proximité de l'enclave des Rodiens. L'endroit était devenu bien plus sûr depuis que l'attaque contre la Forteresse du Soleil Noir avait échoué et qu'une violente répression s'en était suivi : le gang de Vreedo avait été décimé par une contre-attaque d'une violence inouïe des agents spéciaux. Une véritable blitzkrieg, rapide et fulgurante, qui avait débarrassé Nar Shaddaa d'une belle bande de criminels féroces -au profit, il est vrai, de la plus grande organisation criminelle de la galaxie. Les Rodiens qui avaient eu la vie sauve avaient été capturés et envoyés dans une des prisons, sur une planète de l'Organisation.
Nello et Gaeriel sortirent discrêtement de leur appareil, à la nuit tombée et s'enfoncèrent dans la métropole lunaire, parmi les enfilades de canyons de buildings, dans les rues labyrinthiques et pluvieuses.
Ils entrèrent dans un bâtiment appartenant à un syndicat de travailleurs de l'industrie des speeders. En réalité, une couverture pour des agents du clan Korbo. Officiellement, celui-ci avait été dissout mais Déménor et Sandra se gardaient encore quelques succursales pour traiter de leurs affaires. Sandra surtout, du reste.
Mais Nello, ayant appartenu à la maison par le passé, connaissait quelques adresses sûres. Il n'était pas en bons termes avec Déménor mais par l'intermédiaire de Gaeriel, le Prince avait accepté la requête du Jedi. On le reconnut dès qu'il entra. Les hommes s'affairaient autour d'ordinateurs : ils traitaient de grosses affaires avec des banques Hutts, depuis cet endroit discret, véritable base opérationnelle dissimulée dans une petite usine de montage d'allure décrêpie.
- Messieurs, j'ai besoin de votre aide, car je sais que vous êtes des experts en matière d'information...
- Vous pouvez compter sur nous, monsieur. Vous pouviez pas mieux tomber sur Nar Shaddaa. Nous et nos droïds, on peut vous provoquer une panne d'électricité géante si on veut ! Nar Shaddaa dans le noir d'un simple clic.
- Je n'en demande pas tant, mais pas tellement moins...
- On vous écoute.
Une fois leur requête terminée, Nello et Gaeriel remercièrent les techniciens et, d'un coup de Z10, se rendirent dans un quartier résidentiel anonyme, dans un de ces blocs où vivent des milliers de créatures qui ne se connaissent pas et forment une solitude peuplée, d'individus engoncés dans le confort de leur petite habitation, inquiets de vivre sans parler à leurs voisins.
Nos deux héros réglèrent leurs blasters sur paralysant et montèrent au 45e étage. Un long couloir froid, verdâtre, s'étendait devant eux.
- Appartement 45-24.
Gaeriel se plaqua contre le mur à côté de la porte, tandis que Nello frappait à la porte. Il consulta son databloc : la fiche informatique d'un agent du Soleil Noir apparut. Kristall Bane, dit Preston VIII, agent d'élite. Un des clones de Nello.
- Qui est-ce ?
- Bane ? C'est moi, Preston IV.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Je reviens de la Forteresse. J'apprends que tu as obtenu un congé, veinard.
- Pourquoi tu viens chez moi ?
- Te dire au revoir avant ton départ.
La porte s'ouvrit. Nello l'enfonça violemment ; elle s'ouvrit en grand alors que Gaeriel surgissait et expédiait plusieurs coups de paralysants à l'agent, à bout portant.
Nello avait dégainé son propre blaster et braqua la femme de l'agent. Il lui intima l'ordre de se taire. Elle était terrifiée.
- Du calme, madame. Nous ne vous voulons aucun mal.
Habillée en tenue de soirée, elle tenait un verre de vin. Elle et son mari s'apprêtait sans doute à sortir fêter sa permission.
- Mais je vais vous demander de nous suivre.
Interdite, les larmes lui montant aux yeux, elle recula d'un pas. Nello soupira et tira : assommée, elle s'effondra par terre.
- C'est encore le moyen le plus rapide.
Gaeriel ramassait l'agent. Ils sortirent le couple, dans l'indifférence générale des voisins. Ils les chargèrent à bord d'un speeder et rejoignirent en vitesse le vaisseau personnel de Preston VIII, que Gaeriel emmena sans tarder dans l'hyperespace.
Le petit vaisseau d'exploration ressortit en vue de Ruusan et se posa dans la Vallée des Jedi. Les soldats Rebelles se chargèrent d'emmener le couple à l'infirmerie. Aussitôt, les droïds et les ordinateurs des services de Darkrun Meer s'activèrent : ils prirent les mesures de Bane et sa femme, sous toutes les coutures. En moins d'une heure, leur code ADN était déchiffré et aucun secret de leur constitution organique, moléculaire et nucléaire n'échappait aux services de la Rebellion.
Des droïds modèle LM-2 se mirent à fabriquer, avec leurs dizaines de petits bras fins et agiles, des greffons de peau. Gaeriel passa sur la table d'opération le soir même : on lui greffa un visage, réplique parfaite de celui de la femme de l'agent. L'intervention était provisoire, mais le masque ne pourrait pas être enlevée sans une autre opération.
Darkrun Meer donna les dernières nouvelles, au moment du départ :
- La situation dans le secteur d'Ossus ne s'arrange pas. Une grosse partie de la flotte impériale est partie, mais le blocus est maintenu, car ils n'excluent pas que Merwyn s'y trouve encore. Le Soleil Noir n'est mentionné dans aucun des rapports que nous avons pu intercepter. Nous ignorons si Tremayne est parti chercher ailleurs.
- Alors nous tenons une chance de sauver Merwyn. Le général Cypher tient trop à son holocron, dit Gaeriel, qui se faisait à sa nouvelle identité, pendant que son "mari" réglait les détails du vol à la console de pilotage.
Ludwig, Jaggath, Katarn, Jan Ors et Limbo étaient venus souhaiter bon courage.
- La planète où vous allez a la réputation d'être l'une des plus dangereuses, les plus totalitaires, du Soleil Noir, dit Ludwig. Vous pouvez encore renoncer...
- Nous ne pouvons pas livrer l'holocron à Cypher, lança Gaeriel, alors que les moteurs grondaient de plus en plus fort. Merwyn désapprouverait moins de savoir que je me jette dans la gueule du loup que de savoir que j'ai livré l'objet au général !... Ma flotte se tient prête, en cas de situation desespérée, à une attaque là-bas.
- L'Alliance ne peut officiellement rien pour vous, Gaeriel. Seuls nous autres des renseignements pouvont nous mettre en peine pour vous. Mais j'ai de grosses dettes envers vous.
- Votre aide en rembourse une bonne partie, Ludwig.
- Alors que la Force soit avec vous !
Le transport du Soleil Noir quitta Ruusan et partit pour un long voyage, pour la plus dangereuse mission qu'ait jamais tentée ses passagers, à l'exception peut-être de la bataille de Coruscant.
La navette du Soleil Noir sortit de l'hyperespace et arriva en vue d'une planète grise, entourée de plusieurs stations de défenses et ceinturée par des patrouilles de surveillance et des satellites d'observation. Elle descendit dans l'atmosphère, survola une vaste cité saturée de dispositifs de protections, de dômes, de tourelles, de miradors et de batteries de défense. Elle se posa à l'entrée d'une grande cité où des milliers de citoyens, dans des tenues standardisées, battaient le pavé sous une fine pluie de début de journée.
La navette se posa. La passerelle s'abaissa et Merwyn, menottes aux poignets, cerné des quatre agents, en descendit lentement. Le général Cypher l'attendait à la descente, avec une dizaine d'autres agents alignés derrière lui.
- Bienvenue sur Libria, monsieur Peake...
See you, Space Jedi... <!--sizec--><!--/sizec-->
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Tiens, cf. 2e msg, j'ai continué l'intro de cette partie (la mission de Jaggath & Cie.).
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Depuis quand Jaggath il est assez courageux pour faire ça, ça doit être une doublure
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