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Mon topic récit 2 (partie 15)
#1
Jet Allen ne perdit pas un instant après le départ de l'ambulance transportant la détective Garcia grièvement blessée accompagnée des lieutenants Yu et Hawkins. Installé dans sa voiture il parcourut le document que lui avait remis celui-ci tout en appelant les autres détectives du groupe Sigma pour les mettre au courant de la situation. Le texte était un journal intime, précédé d'une véritable profession de foi qui expliquait pourquoi il laissait ce document et ce que les lecteurs étaient censés y voir. Il souhaitait que son acte soit reconnu par le public ce qui expliquait pourquoi c'est à un network qu'il avait envoyé sa confession avant que la journaliste Mandy Moore ne contacte le lieutenant Yu

L'homme donnait son prénom, son âge et sa profession se devinait facilement au cours des notes datées qu'il avait rassemblées. Il s'agissait d'un employé d'entretien qui travaillait au commissariat central. Sans avoir besoin des profileurs du LAPD le détective Allen pouvait voir que l'homme souffrait de grave troubles psychologiques. Il avait une obsession pathologique de l'hygiène et se croyait en mission au nom de Dieu afin d'abattre un membre du COPS qui serait à ses yeux un pêcheurs, sale physiquement ou métaphoriquement, la distinction semblait floue pour lui. L'ensemble du journal était composé de commentaire de l'auteur sur différents détectives qu'il suivait et observait à leur insu, à la recherche de celui ou celle qui selon ses critères dévoyés méritait de mourir.

Jet découvrit des fragments d'intimité volés et couchés sur le papier, parfois beaux comme une prière du détective Solo pour un mort ou le combat contre l'alcool du détective Hartwood, parfois plus sordide comme la corruption du détective Muller. Le suspect racontait page après page le mal qu'il avait à trouver une victime. Tous se voyaient sauvés un jour pour une raison plus ou moins rationnelle, pour une bonne action envers un jeune délinquant comme le détective Lohman, ou juste pour être trop en décalage avec le monde moderne comme le détective Kogoro Columbo et son kimono anachronique. Le texte racontait également sans le moindre remords qu'il s'entrainait au tir sur des clochards et qu'il avait sans doute froidement tué ses voisins.

Enfin la dernière page, celle qu'avait lu quelque temps plus tôt Jen Yu dans son bureau, expliquait qu'il avait entendu Anita Garcia chanter au Cabanon la veille. Il expliquait dans sa folie que son aspect et les paroles suggestives du morceau qu'elle avait alors dédié silencieusement à son amie l'avaient convaincu qu'elle était le symbole de la souillure qu'il voulait dénoncer. Jet demanda et obtint en quelques minutes les fichiers du personnel de l'entreprise qui s'occupait de l'entretien du central. Là il retrouva les coordonnées de l'homme dont le prénom correspondait à la confession et lança un avis de recherche à son encontre. Il se lança ensuite à vive allure en direction de l'adresse qui apparaissait dans le fichier. En chemin il donna rendez-vous aux autres détectives du groupe et c'est en escouade que le COPS envahit l'immeuble anonyme de la banlieue résidentielle déshéritée où vivait le tireur présumé.

L'équipe ne perdit pas de temps, sur un signe de Jet le détective Chalmers, à qui l'explicite surnom de Bourrin collait depuis l'académie, enfonça la porte. En un éclair les hommes se répandirent dans l'appartement. Le suspect était assis en tailleur, dos à la porte, avec des notes griffonnées autour de lui, plus loin se trouvait un fusil de précision dans sa mallette.
- COPS ! Lève les mains, lentement, paumes vers le haut ! Lui cria Jet.
L'homme se retourna et paru surpris.
- Non, non, ce n'est pas ainsi que cela devait se passer. Où est le lieutenant Yu ? C'est elle qui devait venir et me tuer.
- Désolé connard faudra te contenter de nous mais insiste un peu et on pourrait s'arranger pour le reste. Allez-y les mecs, passez lui les bracelets et balancez-le en cellule.
L'homme ne chercha pas à se défendre et se laissa emmener sans ménagement dans une voiture qui le conduisit au central. Jet appela la scientifique pour effectuer les relevés d'usage mais l'affaire était entendue. Les notes sur le sols étaient de la même veine que la confession, des délires de psychopathe et Jet ne doutait pas que la balistique confirmerait que le fusil était l'arme du crime.

Il repartit de l'appartement dès que les experts se mirent au travail et que les hommes de la Metro s'occupèrent de sécuriser le périmètre. Une fois arrivé au central il croisa Charlie Swagger qui revenait juste de Watts.
- Hé Black Dog j'ai appris pour Anita, vous avez coincé le type ?
- Ouais, on a fait ça vite et bien pour ce pourri.
- Et on a des nouvelles de l'hôpital ?
- Non pas encore, mais Jade et Hawkins y sont.
- J'espère qu'elle va s'en sortir, un seul mort dans la journée c'est largement suffisant...
- Ouais comme tu dis... Quelle journée de merde. Bon allez traine pas, vas te reposer tu en as besoin, c'est moi le patron ce soir alors considère ça comme un ordre.
- Ok.
Jet lui tapa sur l'épaule et parti vers son bureau.

Alors qu'il prenait ses affaires au vestiaire, deux détectives de la section Epsilon que Charlie connaissait un peu l'abordèrent.
- Eh Reito, on sait pour Terminator, c'est moche ce qui lui est arrivé. On est avec toi.
- Merci les mecs, ouais c'était vraiment un bon agent.
- Et il s'est fait buter pour rien, ça me rend dingue...
Les deux détectives échangèrent un regard et le plus vieux reprit un ton plus bas :
- Le type qui a tiré est en cellule ici, les militaires nous l'envoyé. Si tu veux un tête-à-tête avec ce bâtard on peut arranger ça, personne ne le saura.
Charlie hésita un moment.
- Bon sang c'est tentant les mecs mais je pense pas que ça soit une bonne idée, la journée a déjà été assez merdique comme ça, je vais pas en rajouter.
- Ok, tu as surement raison. Reprit le plus vieux à moitié convaincu.
- Ouais croyez-moi, bon je me tire, encore merci les mecs.
Saluant ses collègues il prit l'ascenseur pour le parking puis parti du central au volant de sa voiture de sport, accélérant plus que de raison pour laisser derrière lui les images de la journée.

Pendant ce temps la nuit de Jet n'était pas terminée elle. Après avoir géré tant bien que mal la fin de service du groupe comme lieutenant, il descendit avec son ami Costigan au Loser Bar. L'endroit était tenu par un ancien flic et était toujours accueillant pour les cops fatigués. Les mauvaises langues affirmaient même que l'établissement faisait partie des locaux du commissariat central tellement les policiers y étaient nombreux à toutes heures du jour et de la nuit. Les deux amis faisaient parti des clients les plus réguliers même si Costigan ne suivait plus Jet aussi longtemps qu'avant maintenant qu'il avait une femme qui l'attendait. Ce changement lui valait souvent des moqueries ou des blagues salaces mais ce soir l'ambiance était plus sombre.
- Bon allez, je file, j'ai dû déjà passer une demie-heure au téléphone à rassurer Maria tout à l'heure quand elle a appris ce qui s'est passé à Watts, je voudrais pas l'inquiéter davantage.
- Ca marche lâcheur. Passe le bonjour à madame.
- Ouais, compte sur moi.
Jet vida encore quelques bières après le départ de son ami mais elles n'avaient aucun goût dans sa bouche ce soir.

28/06

Vers 3h du matin, alors qu'il s'apprêtait enfin à partir, il reçu un appel du central.
- Allo détective Allen ? C'est le détective Lopez de la section Tau, vous devriez venir tout de suite au bureau.
- Pourquoi ? Que se passe-t-il ?
- C'est un peu compliqué, le mieux c'est que vous veniez rapidement.
- Bon d'accord, je serai là dans 5 minutes.
- Parfait à tout de suite.
Jet se leva en s'étirant, fini sa bière et posa l'argent sur le comptoir avant de sortir.

A l'étage des COPS régnait une agitation inhabituelle à cette heure de la nuit. Dès son arrivée un agent se précipita vers Jet.
- Black Dog, je suis Juan Lopez je vous ai appelé.
- C'est quoi ce bordel ?
- Nous voulions joindre votre lieutenant mais on nous a dit qu'elle était indisponible et que vous assuriez son remplacement.
- Ouais, racontez-moi ce qui se passe.
- C'est DNA, il a pété un plomb. Il est revenu ici tout à l'heure, à moitié bourré et il est allé dans la cellule du type qui a tiré sur Terminator et maintenant il menace de le buter.
- Ah bravo les mecs, vous auriez pu essayer de l'empêcher de faire ça.
- C'est allé très vite, on a compris trop tard que ça allait déconner.
- Ok ok, je vais m'en occuper, et calmez-vous c'est pas la peine de rameuter tout le central. Surtout pas ces connards du SAD...
Jet se fraya un chemin parmi les hommes qui se massaient à l'entrée du couloir des cellules puis fini par arriver devant celle où le détective Baker brandissait un couteau de chasse sous la gorge de l'homme menotté qui avait tué son coéquipier quelques heures plus tôt.
- N'approchez pas, laissez-moi buter ce salaud ! Il mérite pas de vivre !
- DNA calme toi c'est moi Black Dog, je vais entrer dans la cellule pour discuter.
- Il l'a tué pour rien, j'ai vu sa déposition, il voulait se faire un flic, comme ça pour rien !
Jet rentra doucement dans la pièce.
- Ne t'inquiète pas, il ne s'en tirera pas comme ça, il y a une justice.
- Quelle justice ?! Avec un bon avocat il passera pour dingue il fera quelques années et il ressortira.
- Dis pas de connerie, il ira tout droit à la chaise électrique, il a aucune chance de s'en tirer tu le sais ! Fout pas ta carrière en l'air pour ce type, il n'en vaut pas la peine.
- Je... Je veux qu'il paie... je veux pas qu'il s'en sorte
- T'inquiète pas, il paiera.
A ce moment Jet envoya un crochet dans le foie du suspect qui tomba à terre et se plia en deux de douleur. Le détective Baker resta interdit quelques secondes puis laissant sortir sa colère il lui envoya un violent coup de pied dans les cotes. Jet le laissa frapper l'homme à terre plusieurs fois avant de le prendre par les épaules pour l'éloigner. En sortant de la cellule il jeta un oeil derrière lui vers l'homme qui gémissait à terre. Le détective Lopez déclara assez fort pour être entendu par tout le bureau :
- Vraiment maladroit ce suspect, c'est fou comme on peut se faire mal en se prenant une porte. Bon venez m'aider à l'amener à l'infirmerie.
Jet lui fit un petit signe de remerciement et emmena à l'extérieur le détective Baker qui avait du mal maintenant à tenir sur ses jambes. Là il appela un taxi et soutint son collègue chancelant.
- Bon écoute moi DNA, demain matin tu vas voir le toubib du service et tu lui racontes tout, il est réglo, il te filera un congé pour que tu puisses te reposer, maintenant tu rentres chez toi et tu dors, ok ?
- Ok Black Dog...merci.
- C'est bon t'inquiètes pas, tiens voilà ton taxi. Allez, oublie pas le toubib demain matin.
Après avoir regardé le taxi s'éloigner, Jet décida qu'il avait bien mérité une dernière bière au Loser Bar.
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#2
' Wrote:L'homme donnait son prénom, son âge et sa profession se devinait facilement au cours des notes datées qu'il avait rassemblées. Il s'agissait d'un employé d'entretien qui travaillait au commissariat central. Sans avoir besoin des profileurs du LAPD le détective Allen pouvait voir que l'homme souffrait de grave troubles psychologiques. Il avait une obsession pathologique de l'hygiène et se croyait en mission au nom de Dieu afin d'abattre un membre du COPS qui serait à ses yeux un pêcheurs, sale physiquement ou métaphoriquement, la distinction semblait floue pour lui. L'ensemble du journal était composé de commentaire de l'auteur sur différents détectives qu'il suivait et observait à leur insu, à la recherche de celui ou celle qui selon ses critères dévoyés méritait de mourir.

Jet découvrit des fragments d'intimité volés et couchés sur le papier, parfois beaux comme une prière du détective Solo pour un mort ou le combat contre l'alcool du détective Hartwood, parfois plus sordide comme la corruption du détective Muller. Le suspect racontait page après page le mal qu'il avait à trouver une victime. Tous se voyaient sauvés un jour pour une raison plus ou moins rationnelle, pour une bonne action envers un jeune délinquant comme le détective Lohman, ou juste pour être trop en décalage avec le monde moderne comme le détective Kogoro Columbo et son kimono anachronique. Le texte racontait également sans le moindre remords qu'il s'entrainait au tir sur des clochards et qu'il avait sans doute froidement tué ses voisins.
mdrlol
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#3
La foule en délire exige l'exil de M. Nico Gro en Alaska pour 2-3 ans, tant la productivité de M. Mamar a augmenté ces derniers temps.wink
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#4
mdrc clair que la minute où tu poseras le pied en france cette folie cessera

Et le Philou qui rigole de voir que je dis que son perso est aussi dingue que le tireurlol
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#5
Bon petit update mais faut relancer la machineredaface2
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#6
A quelques blocs de là dans une chambre de l'unité de soin intensif de l'hôpital St Vincent, abattue de fatigue sur son siège le lieutenant Yu dormait au chevet de son amie. Le premier éclair la sortit de son sommeil profond, puis il y en eut un autre, elle ouvrit difficilement les yeux, et encore un flash qui l'obligea cette fois à lever sa main pour se protéger. Elle distingua une silhouette.
- Qu'est-ce que vous faites là ! Vous n'avez pas le droit d'être ici !
Ignorant l'avertissement le paparazzi continuait de prendre ses clichés. Jen tenta de se lever pour attraper l'appareil mais encore mal réveillée elle n'y parvint pas. L'homme en profita pour prendre une dernière photo et sentit qu'il était temps de déguerpir. Il se retourna pour sortir et eu soudain l'impression que la porte avait été refermée derrière lui. De fait le détective Jean Metraux occupait bien presque tout le cadre. Il attrapa l'homme par le col et le souleva d'une seule main de trente bons centimètres pour l'amener les yeux dans les yeux.
- Tu n'as pas entendu ce que t'as dit la dame, tu n'as pas le droit d'être ici. Dit Metraux d'une voix menaçante.
- Le public a le droit de savoir, vous ne pouvez pas m'empêcher de prendre ces photos !
- Ah ouais, violation de la vie privée, du secret médical... On va voir si je peux pas t'en empêcher.
Il lui arracha alors l'appareil photo et le réduisit en miette l'instant d'après sous son énorme rangers.
- Bon maintenant tire-toi, minable.
Il jeta l'homme dans le couloir comme un vulgaire sac de chiffon sale. Jugeant que les milliers de dollars que lui auraient rapportés les photos ne valaient pas d'affronter une telle menace, le paparazzi prit prudemment ses jambes à son coup.

- Merci Baron.
En trois ans le détective Metraux n'avait jamais vu sa collègue avec aussi mauvaise mine.
- De rien, je venais aux nouvelles, de la part des autres aussi, si je peux faire quoi que ce soit...
- Merci c'est gentil, pour le moment on ne peut pas faire grand chose d'autre qu'attendre. Les médecins ont dit qu'elle s'en sortirait mais ils ne peuvent pas encore se prononcer sur les séquelles.
- Ok, j'espère qu'elle va vite se remettre et que tout ira bien...
Jen esquissa un sourire en voyant son camarade si menaçant quelques instants plus tôt devenir pataud, planté là devant le lit d'Anita.
- Bon je dois filer, n'hésite pas à m'appeler si un autre de ces cafards vient t'emmerder.
- J'y penserai.
Il lui fit au revoir d'un signe et sorti de la chambre en refermant la porte derrière lui. Jen tint la main de son amie pendant un long moment avant de s'endormir à nouveau.

Plus tard dans la matinée Kogoro Columbo se présenta au central comme toujours plusieurs heures avant le début de son service. Les rumeurs allaient bon train chez les COPS sur les moeurs de la nippo-californienne. Elle n'avait jamais montré de signe d'attirance pour les plus beaux playboy du service, et pas davantage pour les filles. Joker était pourtant sûr qu'elle avait une liaison avec Reito son coéquipier, malgré ses dénégations à lui et ses silences à elle, il en avait même lancé le paris dans le service. La cote était à 10 contre 1 mais quelques têtes brûlées avaient tout de même misé une poignée de dollars.

Alors qu'elle relisait inlassablement les rapports sur l'affaire du pacemaker comme le tueur en série avait été surnommé, elle reçu un appel du standard :
- Détective Kogoro Columbo ?
- Oui c'est moi.
- Nous avons une personne à l'accueil qui souhaite vous voir, elle dit que c'est au sujet de l'affaire du pacemaker.
- Faites-la monter.
Peu de temps après une femme sans doute jeune mais déjà ravagée par la consommation de drogue et d'alcool sortit de l'ascenseur et se présenta à mètre cube qui désigna le bureau d'Akechi.
- Bonjour madame la détective, c'est vous qui enquêtez sur le tueur là ? Ils ont dit votre nom à la télé.
- Oui, vous avez des informations ?
- Euh ouais je gagne quoi si je vous aide.
La femme s'agitait, elle était visiblement dans les premiers stades du manque et pensait à des substituts médicamenteux.
- C'est un devoir de témoigner et si vous cachez des informations vous pourrez être inculpée.
- Bordel c'est bien ma chance, j'aurais mieux fait de rester dans mon quartier, vous allez au moins me rembourser les tickets de bus ?
Akechi soupira.
- Oui je vous rembourserai vos tickets, maintenant dites-moi ce que vous savez.
- Ben comme qui dirait je l'ai vu votre gars, près de l'endroit du premier mort, je l'ai vu sortir de sa camionnette avec un gros paquet, je suis parti parce qu'il me faisait peur, quand je suis revenue dix minutes plus tard le corps était là avec tous les trucs vaudou ou je sais pas quoi.
- Pourquoi avez-vous attendu aussi longtemps pour nous donner une information aussi importante.
- Ben je pensais pas que c'était un tueur en série, c'est que quand j'ai vu les journaux avec les autres morts que j'ai compris...
Akechi se retint de rajouter que c'est surtout le manque et l'appât de médicaments qui l'avait plus surement amenée là.
- Bon vous pourriez en faire un portrait robot ?
- Oui je crois bien.
- Parfait, j'amène un dessinateur.
L'expert arriva peu de temps après et se mis à l'oeuvre. Un fois le portrait achevé la page montrait un homme arabe menaçant.
Akechi installa ensuite son témoin sur une chaise et lui offrit un café.

C'est à ce moment que son ordinateur lui indiqua la réception d'un message. Il s'agissait du résultat de l'analyse des empreintes trouvées sur les lieux de la découverte du premier coeur. Le résultat était difficile à croire, les experts du labo avaient trouvé une correspondance, un certain Ali Ben Ouassali, mais l'homme était noté mort depuis le 4 juillet 2026. Il était à l'époque militaire et faisait parti des très rares pertes humaines lors des échauffourées qui avaient accompagnées la déclaration d'indépendance de la Californie.
Akechi s'empressa d'imprimer le visage figurant sur le dossier militaire et la présenta à son témoin.
- Ah ben oui voilà c'est lui, il est peut être un peu plus vieux mais je reconnais sa tête d'assassin !
- Merci. un agent va prendre votre déposition.
Des empreintes et un témoin qui incriminaient un mort, quelqu'un devait bien se tromper part !
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#7
Après une nuit qui ne lui apporta aucun repos, Jen laissa son amie toujours inconsciente pour rentrer chez elle prendre une douche et repartir presque aussitôt en direction du central. Les visages étaient graves à l'étage des COPS, tous connaissaient les risques de leur unité mais la veille avait été particulièrement dure. Elle donna des nouvelles d'Anita au lieutenant Hawkins et au reste du groupe alpha puis rejoignit son équipe. Elle venait juste de survoler les rapports d'activité de la nuit que le médecin psychologue du service, le docteur Carter, vint frapper à sa porte. Après s'être enquis de l'état de son amie et lui avoir prodigué quelques paroles réconfortantes il en vint au sujet de sa visite.
- Comme vous le savez sans doute le détective Baker de votre groupe s'en est pris brièvement au tireur de Watts dans sa cellule cette nuit. Je l'ai reçu ce matin en consultation et je voulais vous signifier que je lui avais prescrit un repos complet de deux semaines. Le pauvre homme a été très affecté par la mort de son coéquipier et son jugement était indiscutablement altéré lorsqu'il a menacé le suspect.
Jen eut de la peine à garder une contenance, elle ignorait tout de cet incident et aucun rapport sur son bureau n'en parlait.
- Et bien... Je... Merci pour votre assistance docteur, j'essaierai de passer voir le détective chez lui pour discuter. Qu'en est-il du suspect ?
- Le suspect ? Oh et bien je crois qu'il a quelques ecchymoses dues à une chute, ou une collision avec une porte je ne sais pas très bien. Rien de grave en tout cas.
On avait frappé un suspect dans une cellule du COPS, un suspect sous sa responsabilité. Elle avait beau comprendre la colère du détective, la nouvelle lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle avait l'impression de vivre un mauvais rêve où se matérialisait tous les aspects négatifs de son métier, la mort, l'impuissance et le déni de justice jusque dans les murs de ceux qui sont censés la faire respecter.

Après le départ du docteur Carter Jen réunit l'équipe pour le briefing. Elle confia à Kogoro Columbo et Swagger toutes les enquêtes sur le Djihad Noir que menaient le tandem Terminator - DNA. En particulier l'investigation sur l'origine de l'armement du groupuscule. Un peu plus tôt dans la journée un reportage tonitruant du spécialiste des scoops plus ou moins crapuleux, le journaliste Cubler, les avait présentés avec un véritable arsenal, loin du matériel que l'on se procure dans la planque du premier gang venu.
A Costigan et Allen elle confia une enquête sur un meurtre qui avait été commis dans la nuit et qui avait atterrit sur son bureau en raison de l'identité de la victime. Il s'agissait de passeur que les deux hommes avait interrogé dans le cadre de leur enquête sur les clandestins de Palos Verde porteur du virus cannibale.

Une fois les taches réparties elle demanda à Jet de venir dans son bureau.
- J'imagine que vous êtes au courant pour DNA ?
- Oui, j'étais là.
Jet avait deviné que le médecin avait vendu la mèche au lieutenant, il avait d'ailleurs discrètement écouté à la porte leur conversation pour confirmer ses soupçons.
- Je veux un rapport sur ce qui c'est passé. DNA était perturbé je le comprends mais je ne peux pas laisser passer cette affaire.
- Franchement lieutenant je ne vois pas l'intérêt d'en rajouter sur cette histoire, le type a juste été secoué, DNA va se reposer, et on en parle plus. Il n'y a pas de raison que le SAD fourre son nez là dedans, il n'y avait que des COPS présents et ils ne le balanceront pas.
- Ce n'est pas que le SAD...
Jen cherchait ses mots, elle aurait voulu lui dire que la défense de la justice n'était pas fluctuante selon les circonstances et les personnes. Elle aurait voulu faire un discours enflammé d'idéalisme comme dans un vieux Capra mais elle était épuisée et elle savait qu'elle ne le convaincrait pas. Quelque soit ses explications, à la fin elle aurait toujours le mauvais rôle de celle qui enfonce un membre de son équipe. Tous les deux savaient qu'elle allait suivre le règlement mais le règlement n'était pas vraiment quelque chose en laquelle croyait Jet Allen. Il aurait pu passer lieutenant bien avant elle, il en avait largement les compétences et plus d'expérience, mais c'était un franc-tireur qui à une autre époque aurait été chasseur de prime plutôt que shérif.
Jen soupira et renvoya le détective avant de s'abimer dans la contemplation du plafond, immuable et insensible à ses tourments.


- Oui que puis-je faire pour vous?
Un petit homme à lunette se tenait dans l'embrasure de la porte, il donnait l'impression d'avoir dormi avec ses vêtements et d'avoir renoncé à l'usage de sa salle de bain.
- Detective Swagger et Columbo. Fit Charlie en montrant sa plaque. M. Cubler, nous voudrions vous poser quelques questions.
L'homme renifla.
- Hmf la police. J'ai peur de n'avoir rien à vous dire.
Il ouvrit néanmoins la porte et fit entrer les deux agents dans son appartement, véritable capharnaüm de livre, de journaux, de boite de pizza et d'autres objets que Charlie renonça à identifier . C'est comme à son habitude avec tact que Shimazu aborda la question.
- Dites-nous ce que vous savez sur le Djihad Noir.
- Comme vous y allez. Répondit-il en ricanant. Vous n'avez qu'à regarder mes reportages, je peux vous en faire une copie si le COPS n'a pas la télé.
Insensible aux sarcasmes elle continua.
- Comment êtes-vous entré en contact avec eux ?
- Vous savez très bien que la constitution de notre bonne république me permet de protéger mes sources.
Shimazu soupira exagérément comme un enfant contrarié.
- Ecoutez nous sommes pressés, vous savez que nous pourrions vous rendre la vie très compliquée M. Cubler, contrôle fiscal, garde à vue pour recel, vous êtes sûr de vouloir être contre nous dans cette affaire ?
- Ola tout de suite les gros mots. Je vois qu'on foule allègrement la liberté de la presse au COPS, je m'en souviendrai ma petite dame soyez-en sûre. Je ne suis pas rentré directement en contact avec ces types, j'ai été abordé par un intermédiaire qui m'a proposé une interview croustillante avec les terroristes qui terrifiaient LA. J'allais pas dire non.
- Qui était cet intermédiaire ?
- Je ne connais pas son nom. Je peux juste dire qu'il avait une tête et un comportement de militaire.
- De l'Union ? Demanda Charlie.
- Possible comment voulez-vous que je le sache.
- Et les armes, ceux du Djihad Noir ont dit d'où elles venaient ? Reprit Shimazu.
- Oui évidemment, ils m'ont montré les tickets de caisse.
Charlie jeta un regard noir au journaliste crasseux pour le rappeler à l'ordre et en voyant le visage concentré de sa collègue il se demanda fugacement si elle n'avait pas pris la phrase au premier degré.
- Non bien sûr qu'ils ne m'ont pas dit d'où elles venaient, enfin pas directement, mais j'ai compris que leurs fournisseurs étaient des militaires ou se faisaient passer pour tel. Maintenant à moins que vous ne m'arrêtiez pour aller me torturer dans les geôles fascistes de downtown je vous prierais de partir.
- Très bien mais nous nous reverrons.
- Tout le plaisir sera pour moi madame...
Reply
#8
Quote:Shimazu soupira exagérément comme un enfant contrarié.

mdr
Des années d'expérience feront toujours la différence lol

Quote:il se demanda fugacement si elle n'avait pas pris la phrase au premier degré.

Aucun des lecteurs du rapport de Swagger n'aura de doute sur la réponseRofl




' Wrote:un mauvais rêve où se matérialisait tous les aspects négatifs de son métier, la mort, l'impuissance et le déni de justice jusque dans les murs de ceux qui sont censés la faire respecter.

Et ces aspects s'incarnent dans un homme qui a pour symbole un canidé de couleur sombreWhistle:baton:

Il y a une scène comme ça, très dure, dans L.A. Confidential, où ils passent à tabac des prisonniers. :o

' Wrote:Jen cherchait ses mots [...]Jen soupira et renvoya le détective avant de s'abimer dans la contemplation du plafond, immuable et insensible à ses tourments.

bravo2tout ce paragraphe.

On a envie de dire à Jade : mieux vaut passer pour une ambitieuse et au fond, avoir envie de justice, que le contraire : faire de grands discours et être au fond un salaud. [/loser bar ambiance]biggrin
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#9
De leur côté Costingan et Allen se rendirent à nouveau dans la grande maison du passeur de clandestins pour reprendre l'enquête aux inspecteurs de la brigade criminelle qui avaient été appelés sur les lieux. Là ils découvrirent rapidement un système de vidéo surveillance caché dans une plante et remontèrent jusqu'au dispositif d'enregistrement.
La bande montrait le passeur recevant dans son bureau deux hommes qu'il semblait connaître. Il s'agitait et ponctuait certaine de ses phrases de gestes menaçants. Le son était difficile à distinguer mais les policiers pouvaient raconter sans problème le déroulement de la scène tellement ses ressorts en étaient classiques. Le passeur avait travaillé pour eux, en faisant rentrer le couple de clandestins venu de l'Union, mais il avait fini par faire le lien avec la crise de Watts et maintenant il comprenait que cette information valait plus que ce qu'il avait reçu. Il essayait de les faire chanter. Et les deux hommes ne l'entendirent pas de cette oreille. Ils l'abattirent froidement avant de chercher d'éventuelles cameras, heureusement pour les deux policiers, sans succès. Ils ne purent distinguer qu'un seul visage exploitable pour des recherches informatiques mais c'était déjà une information capitale. Dès leur retour au central ils en firent part au lieutenant Yu.
- Bon travail les gars, on tient enfin un début de piste pour savoir qui a déchainé ce pandémonium.
- C'est pas faux. Hasarda Costigan après un court silence en tentant sa plus belle poker face, sans toutefois réussir à tromper son complice.

Kogoro Columbo et Swagger venaient eux de taper leur rapport de l'interrogatoire du journaliste. Shimazu avait fait part à sa supérieur de l'énigme Ali Ben Ouassali pendant le briefing. L'homme était le suspect numéro un de l'enquête du pacemaker mais il était déclaré mort depuis 5 ans. Et ce n'était pas tout, il était le fils d'Abdul Ben Ouassali qui était le riche leader de Neo Islam, un mouvement religieux radical dont le Djihad Noir était une émanation clandestine selon les infos de l'OrgDiv. Le lieutenant lui avait donné l'ordre de tirer ça au clair et elle avait bien l'intention de le faire. Or il n'y avait qu'un seul moyen de savoir si l'acte de décès était un faux, la détective avait donc envoyé plus tôt dans la journée une demande d'exhumation en toute urgence au bureau du procureur. La réponse positive venait d'arriver quand les deux équipes se croisèrent devant l'ascenseur.
- Vous allez où les stars ? Demanda William.
- Exhumer un suspect. Répondit Shimazu avec son sens habituel de l'ellipse.
Charlie haussa les épaules, Jet et son compère se regardèrent et se moquèrent de lui.

Au cimetière l'équipe des pompes funèbres réquisitionnée pour la circonstance attendait l'arrivée des détectives pour se mettre à l'oeuvre. Il faisait lourd et une pluie fine tombait sur la ville. Sur la petite butte réservée où était enterré l'ancien soldat le silence n'était rompu que par le bruit de la pelleteuse puis enfin par les coups de pelle et les respirations des hommes. Les ouvriers en étaient presque arrivés au cercueil lorsqu'une limousine noire vint se garer un peu plus loin. Un vieil homme en djellaba en sortit s'aidant d'une canne, il était accompagné d'un autre homme dont le costume semblait crier qu'il coutait plus que le salaire annuel d'un COPS. Le vieil homme fit de grands gestes en s'approchant de la scène et interpella les ouvriers.
- Arrêtez ! Vous ne pouvez pas faire ça !
Les hommes s'arrêtèrent et se tournèrent vers Kogoro Columbo pour savoir ce qu'ils devaient faire.
- Continuez.
Ils s'échangèrent un regard et redonnèrent quelques coups de pelle avant que le vieil homme n'arrive à la hauteur du groupe.
- Arrêtez tout de suite, vous n'avez pas le droit de faire ça à mon fils.
- Continuez.
- Madame, je suis l'avocat de M. Ben Ouassali et je vous préviens que vous commettez une erreur. Mon client est un homme respecté de cette ville, ce traitement est inadmissible.
- Voici l'autorisation signée du bureau du procureur. Continuez. Fit-elle, imperturbable, à l'attention des ouvriers qui commençaient à ne plus savoir à quel saint se vouer.
- Madame la détective nous allons interjeter une annulation immédiate de ce document. Annonça l'avocat aussitôt parcouru le papier qu'elle lui avait tendu.
- Malheur à vous si vous touchez à mon fils une minute de plus !
C'en était trop pour les pauvres ouvriers des pompes funèbres qui remontèrent du trou et commencèrent à se replier.
- Désolé madame, on a pas envie d'avoir d'ennui nous...
Swagger suivait la scène avec détachement tandis que Kogoro Columbo était excédée par cette obstruction et par la lâcheté des ouvriers.
- Bon si j'ai bien compris il faut que je fasse tout moi-même. Dit-elle avant de sauter dans le trou et de ramasser une pelle devant les regards ahuris des personnes présentes.
L'avocat appela le bureau du procureur et commença une longue bataille d'article, d'alinéa et de jurisprudence avec son interlocuteur. Swagger écarta du mieux qu'il pu Abdul Ben Ouassali de la scène car il savait que Kogoro sur sa lancée allait finir le travail en ouvrant le cercueil et effectuer elle-même les prélèvements.
Plus loin, caché dans un fourré un petit homme à lunette jubilait devant cette scène cocasse qui s'affichait sur l'écran de son appareil photo.
- Rira bien qui rira le dernier madame la détective.
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#10
j'y vais par petit bout:P
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