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16e Episode : L'ennemi de mon ennemi
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

<span style="color:#2F4F4F">Les 5 Rônins : 16ème Episode</span><!--/sizec-->
Sanglier 402



<span style="color:#696969">L'ennemi de mon ennemi</span><!--/sizec-->


<span style="color:#708090">1ère partie :
"Quand les ténèbres descendent..."
<!--sizec--></span><!--/sizec-->

[Image: Samurai_by_BrennenGeist.gif]

La neige se faisait de plus en plus épaisse sur Rokugan, et tombait sur les chemins boueux et les murs sales de la Cité de la Pieuvre. Il avait plu sans arrêt pendant des jours, et le froid avait déferlé comme un tsunami, et à présent, le monde vivait au ralenti sous les flocons qui chutaient d'un ciel gris lourd comme l'acier.
De gros buffles soufflaient par les naseaux pendant que les serviteurs du palais d'Ivoire terminaient les préparatifs du départ de l'ambassadeur Mitsurugi. Les palefreniers amenaient les chevaux, et les etas portaient les lourds paquetages. Les gardes de la cour regardaient ces hommes de peine s'affairer depuis le corps de garde où ils buvaient du vin chaud.
Le palais vivait, comme les autres ambassades, au rythme très lent de l'hiver. Il fallait des journées pour des tâches qu'on aurait achevées en une matinée en fin d'été ou au printemps. Mais après tout, on avait le temps ! On n'avait que l'hiver devant soi, que la promesse du froid engourdissant et de la neige abrutissante, jour après jour !

Quand il mit le nez dehors, sur le seuil du palais, Matsu Mitsurugi observa le ciel chargé et les oiseaux d'hiver qui menaient un ballet d'augure triste dans leurs solitudes. Il se frotta les mains et regarda son attelage qui serait bientôt terminé. Les soldats d'escorte arrivaient et se mettaient au garde-à-vous, commandés par un sergent qui vint s'incliner devant l'ambassadeur.
- Nous avons envoyé des patrouilles de reconnaissance sur la route, seigneur. Ils ont arrêté ou mis en fuite les bandits qui rôdent.
- Bien, sergent... Prions quand même Osano-Wo qu'il nous en reste quelques-uns, sans quoi le voyage sera monotone...
Mitsurugi remonta sa pelisse pour se couvrir le cou et monta dans le palanquin. Il ne regarda pas une dernière fois le palais d'Ivoire, qu'il ne reverrait pas avant le printemps.
- Vous verrez, dit le sergent, le palais que nous réserve la famille Hida dans sa capitale est très confortable...
- Sans doute, soupira Mitsurugi, qui s'était déjà attaché à "son" palais d'Ivoire.
Il passa la tête par la fenêtre et vit dans la cour l'ambassadeur Ikoma Noyuki qui lui faisait un petit signe : lui partirait le lendemain seulement.
Mitsurugi se cala au fond de son palanquin et décida qu'il observerait le paysage morne et désolant sans chercher à se réjouir artificiellement du voyage. Il serait bougon et personne ne viendrait l'en empêcher dans son palanquin !... Mélancolie d'hiver...

Des corbeaux croassaient dans les arbres, et des paysans leur jetaient des cailloux.

Samurai

L'avant-veille, Yojiro était de retour de la campagne profonde. Il avait de la neige jusqu'aux os. Il se réchauffait les mains près du bon feu, dans le bureau de Mitsurugi. Il finissait de laper un bol de soupe chaude et un bon verre de saké. L'ambassadeur et son noble conseiller Sasuke attendaient le rapport de leur éclaireur.
- Éclaire-nous donc, Yojiro...
Le rônin termina son bol bruyamment.
- Nous n'avons pas retrouvé Akuma...
Mitsurugi et Sasuke se regardèrent d'un air entendu. Ils souriaient pour eux et Yojiro faisait mine de ne rien voir.:baton:Comment allaient-ils lui annoncé qu'ils revenaient d'un autre monde, où ils avaient précipité le démon dans un volcan ?

- Nous avons pourtant entendu parler de son passage dans ces contrées. Finalement, guidés par un ancien du village, un peu sorcier, nous sommes arrivés jusqu'à un village déserté, où un rituel sombre a été exécuté. Nous avions un shugenja avec nous, dans le clan du Loup, et il nous a assurés que c'était une porte vers un autre monde qui avait été ouverte ici.
Mitsurugi et Sasuke se regardaient : cela confirmait ce qu'ils savaient déjà. Akuma était donc passé par ce village avant de lancer sa croisade meurtrière contre les Limbes.
- Mais le shugenja nous a dit que c'était un portail qui ouvrait sur notre monde. C'était donc par là que s'étaient introduites des créatures venues d'ailleurs...
Les deux Lions eurent l'air soudain plus inquiets, et ils écoutèrent Yojiro plus attentivement. Ce dernier exposait posément ce qu'il avait fait, sans se laisser perturber, traçant son sillon droit comme un paysan, parce qu'il savait bien comme ça allait, avec ses deux compagnons de voyage...
- Nous avons continué alors à chercher, pour savoir quelles créatures avaient pu s'introduire dans notre Empire... Nous avons recueilli des témoignages de paysans. Bien sûr, il fallait faire la part des superstitions locales, des vengeances interminables entre les clans, qui s'accusent mutuellement d'avoir envoûté les buffles... Bref, nous avons pu entendre des témoins fiables... Je soupçonne celui d'entre nous qui menait les recherches d'être un ancien Dragon. Il en a les manières méthodiques... Ce qu'il en ressort, c'est que c'est un esprit réprouvé, banni, qui est revenu parmi les vivants (ça, nous le savons toujours grâce au shugenja de notre groupe).
- Et à quoi ressemble cet esprit ? demanda Sasuke, la question lui brûlant autant les lèvres qu'à Mitsurugi.
- D'après plusieurs témoignages concordants, toussota Yojiro, une vieille femme acariâtre, vêtue d'une robe noire et blanche. Nombre de paysans ont voulu y reconnaître leur belle-mère décédée (ou non)...
- J'ai peur que ce soit plus dangereux, fit Sasuke.
- Oui, en effet, dit Mitsurugi.
- Seulement, nos recherches ont été compliquées par l'arrivée du chien de chasse du Gozoku... Otomo Jukeï... Cet enragé a fait le vœu de pendre tous les rônins de l'Empire avant la fin de l'hiver !
- Oui, cela ne va pas vous faciliter la tâche...
- Nous étions une vingtaine. Le sachant sur nos pas, nous nous sommes dispersés. Nous connaissons certains repères, mais pas tous... De sorte que si l'un de nous est pris, et que sous la torture... Vous m'avez compris...
- Bien sûr, dit Mitsurugi. C'est plus sage ainsi.

Sasuke se leva et déclara :
- Bien, tu as quand même bien travaillé, Yojiro !... Seulement, il ne faudrait pas s'arrêter en si bon chemin...
Le rônin sourit, ce qui ne lui ressemblait guère.
- Il faut que tu retrouves cet esprit malfaisant, coûte que coûte. Et si possible que tu nous l'amènes "en vie", si je puis dire.
- Ce sera fait, Sasuke... Mais l'hiver va être long...
- Je te vois venir, dit le shugenja, qui avait tous pouvoirs sur les cordons de la bourse de l'ambassadeur Mitsurugi (ce dernier dédaignant de s'intéresser à l'argent). Tu seras payé, et il y aura une bourse aussi pour le clan du Loup. Leur aide est trop précieuse... Mais je crains que tu n'aies tout bu en chemin avant de les retrouver !
- Dans ce cas, généreux Sasuke, donne double ! Une bourse pour que je boive, une pour que nous mangions.
- Allez tiens, tu l'as bien mérité, dit le shugenja en lui lançant une bourse bien garnie. J'espère que vous pourrez brouiller vos pistes, pour éviter que Jukeï ne revienne jusqu'à vous...
- Il ne nous auras pas... Les loups n'ont rien à craindre d'un chien en laisse...
- Bien parlé !

Le soir, Mitsurugi et Sasuke rencontraient l'Inquisiteur Tadao, qui avait pris discrètement des nouvelles de Hida Torazo, alias Trollemon, sur la Muraille. Le cousin de Goemon avait récemment demandé à faire une retraite spirituelle à Koten, petit village où se dressait un temple aux ancêtres morts dans la gloire. Sasuke et Goemon s'y rendraient, tandis que Mitsurugi partirait à Kyuden Hida.

A suivre...Samurai
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#2
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE


Mitsurugi est en route pour la cour d'hiver à la capitale des Crabes ; l'Inquisiteur Tadao et Mamoru s'y rendent de leur côté ; Sasuke, Goemon, Yojiro et Maya vont interroger Hida "Trollemon" Torazo sur son appartenance à la conspiration du Lotus...


Samurai

Légère et court vêtue malgré le froid, Maya sortait de la Cité de Koten sur le chemin dit des pruniers de Shinsei. Une petite maison avec une cheminée qui fumait se trouvait à l’entrée d’un grand verger avec des arbres dénudés. Maya frappa à la porte, tandis qu’à pas de loup, le massif Hida Goemon s’approchait de la fenêtre de côté.
Il sortit une natte de son sac pour ne pas avoir le derrière dans la neige et s’assit lourdement.
- Et voilà la gourgandine dans la place… Espérons, se dit Goemon, que mon cher cousin se laissera prendre à ses charmes.

L’occupant de la maison était en effet Hida Torazo, alias Trollemon, cousin de Goemon (garde du corps de l’inquisiteur Tadao) et membre de la conspiration du Lotus. C’était Akuma, avant d’être précipité dans le volcan de l’île des Limbes qui l’avait dénoncé comme son ancien bras droit – du temps où Akuma était encore Lotus en personne. Comme Maya était connue pour sa facilité à user de ses charmes, souvent même non pour l’intérêt mais pour le plaisir, elle était toute désignée pour arracher des aveux à Torazo. Elle avait déjà fini dans son lit et de plus, elle portait avec elle un flacon de drogue particulièrment puissante.

C’était Matsu Sasuke qui avait eu cette idée pour donner toutes leurs chances aux appâts de Maya. En chemin depuis le Palais d’Ivoire, Sasuke avait chargé Yojiro de se procurer un poison qui délie la langue. Yojiro avait alors fait un long détour pour retrouver le clan du Loup, en particulier un ancien Scorpion qui avait pu se procurer cet élixir pour rendre les gens loquaces.
Sasuke, Goemon et Maya avaient attendu le rônin pendant deux jours dans un village près de Koten et quand la drogue était arrivée, ils avaient eu le temps de préparer Maya pour qu’elle ne gaffe pas avec Torazo.
- Souviens-toi que c’est lui qui doit te parler, pas le contraire ! répétait Sasuke. Tu ne vas pas lui raconter ta vie, tu viens parce que tu ne peux pas te passer de lui !
Maya avait promis qu’elle avait compris. Elle savait en gros comment orienter la conversation.

Goemon, lui, ne perdit pas une miette de la rencontre. Il put entendre les courts habits de Maya tomber sur le parquet quelques instants après son entrée. Il avait bien envie de jeter un œil, mais il savait qu’il pouvait se faire repérer facilement. Ce n’était déjà pas prudent d’être collé à la maison pour pouvoir aider Maya en cas de pépin.

- Sers lui à boire, sers lui à boire, répétait Goemon entre ses dents.
Il entendit enfin qu’on remplissait des verres et qu’on trinquait et il devinait les grosses pattes de son cousin qui caressait la peau fine et douce de Maya.
- Vas-y mon pépére ! Donne-t’en à cœur joie ! C’est bien trop beau pour un conspirateur comme toi ! Quand je pense que tu passais pour un modèle dans la famille… Et tu vas nous déshonorer par tes aveux !
Tapis dans les buissons, Sasuke et Yojiro guettaient Goemon, qui leur fit signe que tout se passait bien. Il fit d’ailleurs un geste obscène pour dire que les festivités avaient commencé à l’intérieur !
- Vas-y, craque le plancher de ta salle à manger, mon cousin ! Fais tomber les murs de ta maison, tu n’en auras plus besoin… Et toi, Maya, il faut que tu apprennes à mieux simuler un orgasme, mon cousin pourrait se vexer.

Par contre, quand Goemon repensait à la fois où Maya avait fini dans son lit, il était sûr que c’était pour de vrai. Impossible de croire qu’elle simulait !
Des couverts qui se renversent, des bruits de doigts qui griffent le parquet, des coups sourds sur le sol, les ahanements de buffle de Torazo qui manque de s’étouffer…
- Salaud, grommelait Goemon, je suis sûr que tu as fini avec la brouette céleste… Tu as dû te luxer l’épaule…
Torazo se met à ronfler. Goemon reconnaît à coup sûr ce bruit. Il passe un œil par la fenêtre et voit Maya en train de se rhabiller. Il lui fait signe d’accélérer. Sasuke et Yojiro n’ont presque plus de bière !
Il va néanmoins falloir patienter. Elle est pesante, la sieste de Torazo après l’amour. Goemon sort une couverture de son sac et s’enroule dedans. Sasuke peste : ça s’éternise. Goemon tape contre le mur pour que Maya se presse.
- Hein, quoi ? fait Torazo.
- Rien, juste un petit oiseau…
Du coup, le voici réveillé. Maya l’observe et voit sa pupille dilatée, signe que la drogue a fait son œuvre. Goemon lève le pouce pour Sasuke.
- Pas trop tôt, dit le shugenja en finissant sa gourde de bière et en continuant avec celle de Yojiro. Fini de s’amuser là-dedans !

Goemon entend mal la conversation qui suit, mais ils parlent beaucoup. Il lève encore le pouce pour Sasuke, l’air très confiant. Il entend Torazo qui se met à pleurer, Maya qui le console. Goemon a mal pour son cousin, mais ce n’est pas dans la famille qu’on lui a appris à conspirer contre l’Empereur !

Maya a l’air de bien jouer son rôle. Torazo est en train de vider son sac et elle lui répète « oui, oui, je comprends… » avec le ton d’une mère qui console son fils qui a un gros chagrin. Goemon aimerait bien entendre des phrases précises mais il se ferait voir. Et Torazo se remet à ronfler. Il est temps que Maya sorte. Goemon tape au mur. Il entend l’Ize-Zumi qui ramasse ses affaires et ouvre le panneau. Le garde du corps ose se redresser. Il voit alors, à travers sa fenêtre et celle du mur d’en face, un homme sur la branche d’un arbre, dans le bois en face de celui où Sasuke et Yojiro sont cachés. Il n’a rien le temps de dire que l’homme lance une flèche qui atteint Torazo à la gorge. Le cousin de Goemon fait un demi-tour sur lui-même. Brièvement réveillé, il se débat, étouffe, attrape la flèche…

D’autres flèches arrivent par la fenêtre et une seconde se plante dans son estomac. Torazo cesse de se débattre et retombe mort. Maya s’est jetée dehors, le nez en premier dans la neige ; elle roule et court se cacher derrière la maison ; Sasuke et Yojiro ont jailli de leurs taillis. Ils traversent le jardin de la maison : le temps qu’ils arrivent de l’autre côté, les tueurs se sont évaporés dans la forêt.

Goemon aide Maya à se relever ; ils sont alors frappés de deux fléchettes empoisonnées et s’écroulent dans la neige. Goemon l’a prise dans le dos, Maya dans le coude. Les deux hommes les ont entendus et accourent : Maya n’a que le temps de murmurer « attentat… Mitsurugi… » et elle perd connaissance. Goemon va lui aussi succomber.

Sasuke l’attrape par le col et lui dit :
- Elle a eu le temps de le faire tout avouer ? tout dire ?
Goemon hoche la tête pour dire oui. Il s’évanouit à son tour.
- Cette fille sait tout, lance Sasuke à Yojiro. Il me la faut vivante ! Court à Koten chercher un médecin. Je vais voir ce que je peux faire avec l’aide des kamis !
Le rônin part en courant, attrape son poney et le lance au galop.
- Je ne pensais pas un jour avoir autant besoin de toi, se dit Sasuke.


Samurai


Après des heures à être secoué de façon monotone, Mitsurugi voit enfin, en soulevant l’épais rideau de son palanquin, que sa troupe est sortie du brouillard enneigé. Depuis le début d’après-midi, on n’y voyait plus rien à vingt pas à la ronde.
- Bandits en vue ? crie Mitsurugi.
- Pas la semelle d’un !
- Recrutez-en ! Dites-leur que mourir sous notre lame purifie leur kharma !
- C’est la vérité, ô ambassadeur Mitsurugi, mais de bandits en cette saison, pas plus que de mangues dans les arbres !
- Vous n’êtes pas à mon service comme poète, sergent ! Tâchez de me dégotter un peu de distraction avant notre arrivée !
- Kyuden Hida est déjà en vue, ô ambassadeur !
- Cessez de me contrarier, sergent ! S’il le faut, nous ferons un détour !
Mitsurugi se renfrogne sur son siège. Le sergent n’est pas le mauvais soldat, mais il est bien un homme du sud. Depuis son gempukku il y a trente ans, il est au service des ambassades du Lion sur les terres du Crabe. Il a pris l’accent rocailleux du sud et ses habitudes de paresse. Il aime bavarder le coup, parler de la pluie et du beau temps… Quant à Mitsurugi, c’est un nordiste. Un Matsu normalement, quelqu’un qui aime l’action et qui parle peu et bien. Et c’est encore pire de par ses origines Phénix !
Au fond, il est plutôt sympathique ce sergent… Il connait très bien les terres du Crabe, mieux que n’importe quel autre Lion. Il a dépassé depuis plusieurs années l’âge où il aurait dû se tondre la tête. Il doit secrètement espérer mourir comme soldat. Il sait bien comment sont les ambassadeurs Matsu, énergiques, tyranniques et il sait les prendre en douceur pour les habituer à l’ambiance du sud.
- Nous avons soif, sergent ! Et quand je dis « nous », ce n’est pas le « nous » de majesté !
- Oh non, seigneur ambassadeur ! Les hommes ont le gosier desséché.
- Alors, halte ! Ici, oui, halte ! Au milieu du chemin !... Bien, fait Mitsurugi en constatant qu’il est obéi vite et bien. Que ceux qui ont le plus soif fassent un pas en avant !
Trois soldats sortent du rang.
- Parfait, lance Mitsurugi de son palanquin, vous trois vous accompagnerez la cantine au palais. Les autres me serviront d’escorte à la meilleure taverne de la ville !
- Vive l’ambassadeur Mitsurugi !
Les porteurs en mettent un coup et Mitsurugi doit s’accrocher à son siège pour « encaisser » le démarrage en flèche.
C’est ainsi qu’à l’heure où Sasuke piétinait dans le bois pour combattre le froid, Mitsurugi trinquait dans une excellente taverne de la capitale des Crabes. Il était ensuite reçu avec sa troupe aux joues rouge dans le palais de Kyuden Hida ; il n’avait qu’à se laisser conduire à un bain brûlant et parfumé et à ses appartements où de courtoises servantes allaient l’aider à s’habiller pour la réception.
- Oui, comme l’a dit Shinsei, « certains vivent, d’autres survivent »…
- Qu’avez-vous demandé, seigneur ? dit une servante, le front à terre.
- Rien, rien, dit Mitsurugi en se tournant devant le miroir. Resserrez un peu la manche gauche.


A suivre...Samurai

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#3
On dira ce qu'on voudra mais ce Mitsurugi, quel ambassadeuraime

Tiens, je note le gourgandine pour plus tardTeach

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#4
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

La réception de Mitsurugi au palais des Crabes fut dans l’ensemble plaisante et gaillardement animée, mais marquée de plusieurs incidents qui augurèrent mal de cette cour d’hiver. C’était la première fois que Mitsurugi était invité. De par sa naissance, il n’aurait jamais eu le droit de s’y rendre. Il aurait dû rester le chef de la garde de la petite Cité de l’Or Bleu, et partager son temps entre l’organisation des rondes, une famille, la taverne et la pêche.

Au lieu de cela, il fut accueilli avec des honneurs des plus chaleureux et des plus sincères – double honneur en quelque sorte, car on ne rendait pas seulement ce qui lui était dû comme ambassadeur, homme de parole, mais à ce que la famille Hida lui devait pour ses nuits de combat sur la Muraille.D’autres dignitaires, qui avaient été accueillis formellement, le sentirent ausstôt. Grues, Phénix, Scorpions virent aussitôt combien l’ambassadeur des Lions comptait d’amis dans la place. Le capitaine Kaiu Koga, qui avait éte le supérieur de nos héros sur la Muraille salua particulièrement le héros du jour en trinquant en son honneur.

L’Empereur n’était pas là, non plus que les dirigeants du Gozoku ni le daimyo du clan du Crabe. En revanche, Mitsurugi reconnut plusieurs têtes dont il s’efforça d’éviter le regard.
Otomo Jukeï était là. Le chien de chasse du Gozoku, le tueur de rônins, avait eu son entrée. Il avait vu Mitsurugi, et il flairait toujours en lui Manji le loup, dont il rêvait d’accrocher la tête au bout d’une pique comme exemple. Et dans les mouvements permanents des étoffes et des couleurs des courtisans, notre héros reconnut le juge qui l’avait condamné à déchoir de son titre de samuraï Shiba. Otomo Kempô… Mitsurugi retint ce nom qu’il apprit auprès du capitaine Koga. Il y avait le juge, mais ça ne suffisait pas. Le jour de ce faux procès ignominieux, il y avait un Scorpion de la famille Soshuro. C’était lui qu’il fallait retrouver car il était trop évident qu’Otomo Kempô avait été le jouet de ce Scorpion…

Peu avant qu’on passe à table, le géneral Matsu Kokatsu vit son entrée dans cette salle aux murs de pierre si dures à chauffer. Le silence se fit devant cet éminent vainqueur de la Cité des Apparences. Certains Grues, déjà rouges de colère à l’arrivée de Mitsurugi, tournèrent au cramoisi. Notre héros vint s’agenouiller devant son maître, qui eut un geste protecteur et reconnaissant envers lui, en lui mettant un moment la main sur l’épaule.

Samurai

Le repas fut vraiment bon enfant. Les plats de fruits de mer copieux, les rasades de saké généreuses, firent oublier ce début assez frais de réception et la dureté des conditions de vie près de la Muraille : le froid cassant qui s’insinue entre les murs, les plaintes du vent qui semblent venir de loin dans l’Outremonde, et la menace permanente d’une invasion. Les Crabes étaient bien les hôtes les plus francs et amicaux de l’Empire. Ce n’était pas du goût, bien évidemment, des gens du Gozoku, ni des quelques Dragons qui étaient là, mais il fallait faire avec.
Les Lions étaient partagés, Akodo et Ikoma trouvant que les Hida étaient vraiment trop rustres. Ceux qui s’amusaient franchement étaient les Matsu autour du seigneur Kokatsu et de Mitsurugi. En fin de repas, le général remporta un franc succès en gardant des baguettes en équilibre sur ses doigts ; c’était une coutume dont les sérieux Phénix se seraient bien passés, celle de faire des petits jeux d’adresses en fin de repas. Il fallait se prêter au jeu pourtant. Tout le monde s’y mettait à peu près, quand un nouveau personnage, et non des moindres, fit son entrée dans la salle.
- Ah, misère ! Une salle entière de nobles seigneurs s’amuse sans moi ! Mais à quoi sers-je alors ?... Dieux, voulez-vous me condamner à être ignorés des grands de ce monde ?
Des grimaces, une démarche ridicule, des contorsions ; un vilain visage et une grosse bosse dans le dos : c’était Yoriku, le bouffon impérial !

- Qui t’a laissé sortir de ta cage à singes, toi ? tonna Kaiu Koga (c’était un petit jeu convenu entre eux)
- Mais les singes eux-mêmes monseigneur ! Ils me trouvaient trop pouilleux ! Ils n’en venaient plus à bout !
- Tu es dégoûtant !
- Vous flattez, monseigneur ! Vous ai-je dit qu’une guenon me faisait de l’œil ? Les autres mâles étaient jaloux…
- Et je suppose, ajouta Koga, que tu vas venir ici nous raconter tes sornettes ?
- J’ai honte ! J’ai honte ! Je dérange une assemblée qui s’amusait bien sans moi…

Il manque de se casser la figure, renifle le plat d’un Dragon, pioche dans l’assiette d’un Grue, et sort d’une manche une gamelle pour chiens :
- Sentez ce fumet, messeigneurs ! C’est le plat de Flair, le chien du capitaine Koga. Et à sentir vos plats, ce que je redoutais est bien arrivé : le cuisinier a réservé le meilleur pour le chien !... Si vous désirez, je vais vous chercher des gamelle !
- Si tu n’as plus rien d’autre à dire, retourne donc dans ta niche !
- Ah mais si, pardon !... J’aperçois là le puissant seigneur Otomo Jukeï…

A ces mots, une bonne partie de l’assemblée se glace. Là, le gros bouffon pousse le bouchon loin. Il s’attaque à l’un des hommes les moins doués d’humour de l’Empire… Mitsurugi attend. Il n’a jamais vu ce bouffon, mais son intérêt a été piqué. Sans doute parce que notre héros aiment ceux qui savent jusqu’où aller trop loin !
- Monseigneur Otomo Jukeï, nul n’ignore que vous êtes ici en qualité de percepteur ! Vous allez inspecter les comptes de chacun et chacune… Comme je suis un homme d’honneur… Quoi ? Qui en doute ici ?... Bref, je paye mes dettes… Je vous ai apporté mes livres de compte, pour que vous puissiez dire devant tout le monde que je suis en règle.
Jukeï a à peine un sourire aux lèvres quand il répond :
- Passe me voir demain, que je découvre combien on te paye pour être drôle…
- Attendez, j’ai là mes papiers…
Et il tire de sa manche une culotte rouge.
- Oups ! pardon ! Petit souvenir de ma nuit dernière ! Ne riez pas !... J’ai les noms de ceux qui sont ressortis avec la même culotte dans la poche, à une heure où les gens honnêtes dorment !...
On craint un moment que le Bouffon ose suggérer que Jukeï fait partie du nombre, on voit déjà du sang d’obèse bossu sur les murs, mais Yoriku fait quelques grimaces et s’en tire par une pirouette :
- Que les femmes qui se sentent bafouées et qui veulent des noms -me rejoignent ce soir dans ma chambre !
Rires gras des Crabes.
- Tiens, en parlant de femmes…

Yoriku fait semblant de chercher dans l’assemblée.
- En parlant de femmes, j’aperçois, hasard des rencontres, l’honorable Matsu Mitsurugi, qui pourra nous en dire plus à ce sujet…
Les Crabes autour de notre héros se mettent à scander :
- La culotte, on veut voir -la culotte !...
Et là, Mitsurugi bénit le ciel que sa future belle-famille ne soit pas encore arrivée à la cour d’hiver ! C’est son tour de se faire mettre en boîte.
- Vous négociez comment avec ces dames ? Un diplomate comme vous !
- Tiens ta langue, Bouffon, tu parles à un héros de la Muraille ! lance un Crabe.
- Un héros, un héros… Un ambassadeur sur la Muraille qui n’a pas encore négocié la reddition de l’Outremonde, je n’appelle pas ça un héros !... A ce sujet, les habitants du Puits Suppurant sont-ils assujettis à l’impôt impérial, seigneur Jukeï ?
Avec une assurance parfaite, l’intéressé lance :
- Seuls les barbares, les démons et les samuraï déchus sont exemptés d’impôts… Ceux-là, on peut les abattre à vue, sans que personne d’honorable n’y trouve à redire... Pour les amuseurs publics, je dois consulter les règlements, je n'ai pas affaire souvent à vous...

Yoriku sent que Jukeï aurait vite fait de lui refroidir la salle. Il décide d’éviter le terrain toujours glissant de l’économie et de la politique, et il décide d’enchaîner avec des histoires paillardes. Les Crabes n’en demandent pas plus, et au moins, il ne fâchera personne.
La soirée reprend son petit bonhomme de chemin, tandis que le bouffon passe de table en table raconter ses histoires. Les conversations reprennent.
- Ce Yoriku est l’un des meilleurs personnages de la cour, dit l’ambassadeur Ikoma Noyuki. Je l’ai déjà vu à une autre cour, il y a trois ans. C’est le Bouffon préféré de l’Empereur. Alors qu'l y en a beaucoup dans l’Empire... Les Grues ont une école dédiée à cet art…
- Les Grues, ricane grassement Kokatsu, n’ont pas besoin d’école pour ça…
Rires des Crabes.
- Mais lui, continue Noyuki en sirotant son verre, nul ne sait où il a appris… Il parle beaucoup, sauf de son passé. Et il se fait même désirer de l’Empereur…
- Il ne manque pas de culot lui, gronde le général Kokatsu…
- Sous ses airs idiots, il est très habile. Je l’ai entendu répliquer un jour à un Phénix, qui lui disait qu’on ne refuse rien au Fils du Ciel : « Ce sont les hommes qui ont appris aux dieux à rire… » Shinsei n’aurait pas mieux dit. Le Bouffon qui en remontre à l'Empereur...
- Mouais, fait Kokatsu. Et quel est son rang exact ?... Porte-t-il un sabre quand il ne fait pas le pitre ?
- Je ne sais pas. Ce qui se dit, c’est qu’il est aussi à l’aise à la cour impériale que chez les plus bas etas. Ceux d’ici l’ont nommé leur Empereur… L’Empereur des pestiférés, des galeux, des tanneurs de cuir et des fossoyeurs…
- Je ne fais pas rire les morts, monseigneur, annonce Yoriku, qui avait entendu et s’est approché d’un coup, mais je fais se plier en quatre croque-morts et nettoyeurs de cadavres ! N’est-ce-pas une façon comme une autre de purifier un kharma bien mauvais ?
Et il l’a dit avec fierté ! L’ambassadeur Noyuki, qui avait cru parler suffisamment bas, est mouché. Le Bouffon fait un petit clan d’œil à la table et s’en va vers une table de Dragons, cinq samuraï qui n’ont pas eu un sourire de la soirée. Un affront pour un artiste comme Yoriku.

- Tiens, fait Kokatsu assez éméché, bah s’il parvient à amuser ces cinq-là qui ont un piquet de palissade dans le derrière, je l’invite à la Cité des Apparences au printemps prochain !
Les Lions et leurs hôtes Crabes acceptent de servir des témoins ; ils baissent d’un ton, se resservent à boire comme des conspirateurs, et regardent du coin de l’œil Yoriku essayer de dérider les sévères samuraï des montagnes éternelles.
Pendant un moment, il ne se passe rien. Kokatsu regarde ses témoins, sûr d’avoir raison.

Il y en a d’abord un qui sourit. Kokatsu grimace.

Un second qui pouffe, alors que Yoriku leur parle seulement à voix basse ; un troisième a un petit rire, et soudain, les cinq éclatent de rire et ne peuvent plus s’arrêter... Le fou rire ! Ils applaudissent comme des enfants et en pleurent !...
Kokatu écarquille des yeux ronds et ses voisins de table rient à leur tour.
Les Dragons applaudissent encore, en redemandent !... Yoriku salue, s’incline et s’en va, grand seigneur. Toute la salle a noté l’exploit !
Et bien sûr, il ne peut s’empêcher de faire un pas de côté :
- Seigneur Kokatsu, envoyez votre invitation à mon domicile, à la maison de plaisir où nous nous sommes vus hier soir !


A suivre...Samurai
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#5
Sacré bouffon, je me demande comment s'il évite aussi bien les boules de feu que les pics de Jukeïredaface2
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#6
Il les renvoie avec son gros bide ou sa bossebiggrin
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#7
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'ÉMERAUDE

Le général n’est pas mauvais perdant. Il sort sur le balcon avec d’autres invités d’un certain âge pour fumer sa pipe, et concède qu’il est quand même drôle ce Yoriku.
- Grâce à lui, nous aurons vu des Dragons en train de rire !...
Les autres fumeurs approuvent.
- Il est drôlement bien renseigné sur chacun, poursuit le général. Il a une petite pique prête pour chaque invité… Non, il est fort dans sa voie.
- Le rire n’empêche pas la sagesse, affirme le vieux Hanteï Norio. On dit que Shinsei était plein d’humour.

Les aînés de la réception fument leur pipe en regardant la vue sur la campagne noire et le chemin fortifié qui mène à la Muraille.
Arrive Ikoma Noyuki, qui dit à Matsu Kokatsu qu’il doit venir immédiatement.
Le général est prêt à tomber à bras raccourcis sur celui qui ose le déranger !
Il voit alors les invités faire cercle autour de Mitsurugi ! Kokatsu se retient de lui crier dessus comme s’il était du poisson pourri. Face à son vassal, un jeune Dragon qui faisait partie du groupe des cinq. L’assemblée se tourne vers Kokatsu, dont on attend une réponse.
Mitsurugi s’avance et déclare que le Dragon vient de le défier en duel. Le Dragon s’avance à son tour et dit s’appeler Mirumoto Robun.
Dédaigneux, Kokatsu réplique qu’il accepte ce duel et qu’il n’était pas urgent de le faire déplacer pour si peu !


*


Tard le lendemain, après une mâtinée pour se remettre des excès de la veille, Mitsurugi et le son supérieur se retrouvent pour parler du duel.
- A-t-il dit au moins les raisons de ce défi ?
- Il est jeune, général, il doit chercher à se faire une réputation.
- De réputation, il n’en a aucune ?
- J’ai entendu dire qu’il était habile au sabre...
- Il manque d’expérience. Il veut prendre une leçon, je te charge de la lui donner.
- Ce sera fait, général.

Resté seul, Mitsurugi ouvre une lettre dont il n’a pas voulu parler à Matsu Kokatsu. Elle lui vient du palais Otomo, de Jukeï en personne, Donc rien de bon à en attendre. Mitsurugi est en train de lire quand un serviteur lui annonce que le rônin Yojiro sollicite une audience.
L’ambassadeur fait entrer son ancien compagnon de route et évite de mentionner que le contenu de la lettre le concerne, lui et les autres samuraï sans clan. Otomo Jukeï cherche en effet à traquer les samuraï qui ne peuvent acquitter les nouveaux impôts levés par le Gozoku. Il recense en ce moment les rônins vraiment sans maître et ceux qui sont au service des familles nobles.
Mitsurugi devine confusément les sombres machinations de Jukeï pour lui nuire... Car il est aussi question de justifier le paiement des impôts des années passées en fournissant le reçu de l’administration centrale d’Otosan Uchi. Ces dernières années, la bureaucratie impériale s’est développée, en même temps qu’une vague de corruption arrivée avec le Gozoku. Les Lions font plus que soupçonner les Scorpions d’être à l’origine de ce système, qui est appliqué à grande échelle, pour domestiquer de puissants seigneurs et les amener à la cause du Gozoku en leur offrant de magnifiques privilèges -ou par la menace sur le porte-monnaie ! Les Grues sont les premières cibles de ces campagnes, suivis par les Phénix. Quant aux Crabes, il est inutile de les acheter, de même que les Dragons. Et pour les Lions, c’est plus difficile, mais les agents du Gozoku gagnent du terrain.
Cette lente corruption gangrène les clans et provoque des dissensions internes, efficaces pour éviter que l’origine du mal soit combattue –c'est-à-dire le Gozoku lui-même.

Et Mitsurugi est dans le centre secret de ce nœud d’intrigues et de dessous de table, car les précieux kokus qui se répandent dans l’Empire sont une invention de la famille Yasuki, dont la capitale n’est autre que la Cité de la Pieuvre. Mitsurugi voit donc venir de loin le manège de Jukeï, entre les impôts et le recensement des rônins. Si on ne peut acheter un samuraï récalcitrant comme Mitsurugi, on s'attaquera à son honneur. En faisant ressurgir son passé, en salissant son travail actuel comme ambassadeur, par les moyens les plus bas.

Notre héros est dans ses papiers depuis un moment, et Yojiro attend. Il referme la lettre et consent enfin à l’écouter.
- Quelles sont les nouvelles ?

Le rônin lui dit que Maya a réussi à faire parler Torazo... Mitsurugi fait un petit geste pour dire qu’il n’a pas envie de savoir comment Sasuke s’y est pris pour arriver à ses fins. Il ne veut que le résultat.

- Nous avons appris que le Lotus va frapper pendant la cour d’hiver. Ils ont réuni des fonds toute cette année et ils ont l’intention de les dépenser d’ici le printemps pour arriver à leurs fins.
- Vous n’avez pas appris qui est Lotus ?
Mitsurugi voulait dire « qui est Lotus, depuis que l’ancien Lotus, alias Yasuki Kuma, alias Akuma est mort ? », mais Yojiro n’est pas au courant...
- Non, nous ne savons pas… Nous avons par contre appris par Torazo comment ils sont organisés. Il y a la branche du Lotus qui s’occupe de réunir des fonds. L’autre conspirateur appelé Nuage est versé dans la magie.
- A-t-il des hommes à son service comme Lotus ?
- Torazo n’en a rien dit.
- Ensuite ?...
- Ensuite la branche du Saphir, un groupe d’assassins. C’est eux qui ont tué Torazo.
- Ils l’ont tué ?
- Oui, mais il a eu le temps de parler à Maya avant.
- Bon, tant mieux... Autre chose ?... A-t-il parlé d’un certain… Cristal ? Maya en a entendu parler avant…
- Non, il n’a rien dit.
- Sait-on ce qu’ils veulent faire pendant cette cour d’hiver ‘
- Oui…
Yojiro est gêné. Il n’ose pas parler.
- Ils veulent s’attaquer à la lignée impériale, souffle-t-il.
Mitsurugi ne dit rien, rendu muet de colère et de stupeur par cette nouvelle. Qui ne le surprend qu'à moitié.
- Ils ne se prennent pour des conspirateurs à la petite semaine...
- Et ils veulent s’attaquer à vous aussi, Mitsurugi…
- Hmm, je suis flatté d’être l’objet d’autant d’attention que la famille du Fils du Ciel… Rien d’autre ?
- Non…
- Quand est-ce que Sasuke revient ?
- D’ici trois jours normalement… Il arrivera en compagnie de Goemon et Maya, qui ont été blessés.
Mitsurugi réfléchit un moment et dit :
- C’est bien, Yojiro, tu peux aller…
Mitsurugi lui tend distraitement quelques pièces et regarde, mortifié, par la fenêtre.


A suivre...Samurai
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#8
Hein, on paie Yojiro pour ce qu'il fait ?! Nan mais comment notre RH a pu laisser passer ça, je croyais que c'était un stagiaire moibiggrin
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#9
Même les grands ont leurs moments d'absence et croient nécessaire de payer leurs rônins.
Mais après, le DRH Jukeï sanctionne ces égarements.redaface2
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#10
Pourtant chez nous le service était au main du plus redouté des cost killerTotoz
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