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Récit : Au pays des gaijins - CROM - 18-03-2004

COPAIN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Li_Finnec


Récit : Au pays des gaijins - Darth Nico - 20-04-2004

Résumé : En mission pour leur clan, Shinjo Zenzabûro et ses trois fils, Iwazuni, Kenzan et Kohei, transportent un important chargement de kokus pour acheter, chez les gaijins du désert brûlant, des armements de guerre. Après avoir passé la frontière, ils font étape à l'oasis de Kaffour.

III : Où les Licornes discutent avec Massoud Nebeb, maître de l'oasis de Kaffour

L’entrée du bâtiment de la capitainerie était encombré des voyageurs aux couleurs chamarrés, qui faisaient la queue au bureau de la douane. Les fonctionnaires de Kaffour recevaient en monnaie sonnante et trébuchante les droits de séjour, de passage et de commerce.

Les deux janissaires écartèrent la foule pour que Kenzan et Kohei puissent passer. Ils les conduisirent à une cour intérieure du bâtiment, à l’écart de l’agitation vulgaire du commerce. Il y avait un jardinet, avec une petite fontaine qui ruisselait, des bosquets fleuris, une allée en dalles de marbre, de grandes cages avec des oiseaux aux plumes chatoyantes, et des arbres où l’on pouvait profiter de l’ombre.
Au centre de ce charmant asile, on avait disposé d’épais tapis par terre, sur lesquels on s’asseyait. Zenzabûro-san était là, aux côtés de son aîné, Iwazuni, à deviser avec un homme comme lui dans la force de l’âge, torse nu, la peau cuivrée, à la musculature raide, à la tenue affirmée ; une longue moustache finement taillée, une boucle d’oreille d’or, un pantalon bouffant brodé. Enfin, un visage de guerrier dur, mais rendu bienveillant par l’expérience.

:yo:

- Approchez donc, dit le père à ses deux fils, avec une bonne humeur affichée. Asseyez-vous avec nous. Laissez-moi vous présenter Massoud Nebeb, maître de l’oasis de Kaffour.
Le dénommé se leva et salua les deux jeunes samuraï en s’inclinant à la manière rokugani.
- Je suis enchanté de rencontrer les deux jeunes fils du noble Shinjo Zenzabûro.
- Nous sommes honorés de vous connaître, répondirent les deux fils, interloqués tout de même qu’un gaijin adopte ainsi des manières dignes d’un courtisan.
Iwazuni avait noté la surprise de ses deux frères. Tous se rassirent en cercle. Des serviteurs apportaient sur des plateaux des friandises. Pendant le reste de la conversation, Kohei, d’abord hésitant, y fit largement honneur. Ses deux aînés lui lancèrent, aussi discrètement que possibles, plusieurs regards sévères pour lui intimer de cesser sa goinfrerie ! Mais Kohei avait au moins appris des Grues l’art de feindre l’ignorance… Pendant qu’on discutait, il prenait dans le plateau des « loukoums », moelleux, croquants, très sucrés, et devait boire du thé brûlant pour étancher sa soif.

Devant Zenzabûro-san et Nebeb se tenait un étrange objet, haut comme une grosse lampe, dans lequel circulait des vapeurs d’eau. Il en sortait plusieurs tuyaux que le samuraï et le maître de l’oasis portait à la bouche pour aspirer des vapeurs. Cela ressemblait à une pipe pour plusieurs personnes.
- Cet engin qui vous intrigue, dit Kenzan, qui lui aussi en absorbait les vapeurs, se nomme un narguileh. Il permet de fumer en commun.
- Je ne connaissais pas cet objet de gaijin, remarqua Kohei.
Nebeb sourit et dit sans animosité :
- Puis-je vous rappeler, honorable Licorne, qu’à Kaffour, c’est vous le gaijin, avec votre sabre droit, votre nez court et votre peau claire…
- Bien répondu, rit Zenzabûro-san. Tâche donc de te souvenir de ça, Kohei ! Tu auras au moins appris une chose du voyage.
Kohei, vexé, remit le nez dans le plat de friandises, pour échapper aux rires de ses deux frères. Les serviteurs durent apporter d’autres loukoums pour satisfaire la gourmandise du benjamin.
Ils apportaient également du thé, non pas dans des coupes comme à Rokugan, mais dans de petits verres. Il était servi brûlant, et on attendait pas longuement avant de le boire. Ce n’était pas un thé de méditation.
- Les gaijins, commença Kohei, pardon… je voulais les habitants de Kaffour (l’assistance se retint de rire), font les choses plus rapidement que nos cousins du clan du Dragon. J’ai dû participer à une cérémonie du thé, en compagnie de mon ami Hiruya. Nous avons cru nous endormir plusieurs fois. Et pour nous distraire, nous pouvions juste regarder passer le soleil, ou quelques servantes du palais où nous étions !…
- Voilà que mon fils ferait passer notre clan pour une bande de rustres ! Décidément, tu n’en feras jamais d’autres, Kohei…
- Je n’ai pas dit cela père, et je m’excuse si ma langue a encore fourché. Mais il se trouve que pas une parole ne fut échangée pendant toute l’heure d’Akodo. Il nous fut pénible de garder les yeux ouverts. Ni Hiruya-san ni moi ne sommes habitués à méditer ainsi. Quand nous réfléchissons, c’est pour agir, et nous avons appris à prendre des décisions rapides.
- Tu apprendras, dit sentencieusement Iwazuni, qu’il n’y a pas que l’art du katana dans la vie d’un samuraï. Et que nos lames restent au fourreau tant qu’il n’est pas indispensable de les dégainer. C’est la marque des enragés de vouloir ferrailler en permanence. Je t’accorde que l’esprit de dame Shinjo nous commande d’agir promptement. Mais si le clan du Dragon t’a invité à une cérémonie, tu dois en être honoré, et pas ennuyé. C’était pour toi une occasion de méditer sans agir. J’ai moi-même appris chez nos amis du clan du Phénix la nécessité de la force intérieure pour un samuraï. Si nous en faisions plus preuve, je pense que nombre de Rokuganis de l’est cesseraient de nous prendre pour des gaijins.

:yo:

On marqua un silence après ce discours. Iwazuni avait parlé avec le buste droit, la voix assuré de celui qui se sait juste.
- Ton fils a bien raison, dit Nebeb en regardant l’aîné avec un sourire admiratif. Il est rare que j’entende parler comme cela autour de moi.
- Oui, moi-même je suis étonné souvent par mon fils aîné, dit Zenzabûro-san, non sans fierté, mais non sans afficher une modestie de convenance. Il a fait de brillantes études chez nos amis Phénix. Il y a puisé une grande force intérieure qu’il n’aurait pu trouver dans son clan. De ma famille, il est peut-être le plus éclairé.
- Et ton benjamin Kohei est sans doute le plus fougueux, n’est-ce pas ?
- J’étais pareil quand j’avais son âge, dit Zenzabûro-san. Je galopais sans cesse. Je n’avais pas assez de nos plaines pour épuiser ma soif de cavalcades. J’ai mené la belle vie, et bataillé férocement. J’ai senti plusieurs montures crever sous moi ! Je pense que Kohei a hérité de cela.
- Père, je n’ai pas la moitié de votre fougue, vous le savez…
- Par Otaku, je ne t’ai pas vu à l’œuvre aux côtés de Hiruya-san !
- J’admets que Hiruya-san est prompte à dégainer, dit Kohei, pris par son discours, désireux d'y insuffler un ton épique. Il est fier de ses talents, et aime en faire démonstration. Il a encore beaucoup à apprendre cependant...
L’assistance se retenait de rire, en même temps qu’elle admirait ce ton affirmé du jeune samuraï, à qui il venait des phrases de maître d’armes.
- Hiruya-san a pour maître un célèbre bretteur, n’est-ce pas ? demanda Iwazuni.
- Par la fortune des Grues, et comment ! Il se nomme Kakita Yobe, et c’est le plus talentueux manieur de sabre que j’ai vu ! Son style et sa rapidité sont extraordinaires. Même Hiruya pâlit de la comparaison. J’ai vu Yobe-san faire une démonstration publique des techniques de l’école Kakita. Avant même que j’ai terminé un battement de cils, il avait coupé en rondelles un mannequin de bois grimé en démon.
- Allons, tu exagères encore ! lança Kenzan.
- Pas du tout ! je jure que ce que je dis est vrai ! La foudre n’est pas plus rapide que le katana de Yobe-san. Et sa détermination est parfaite. Il ne fait aucun geste de trop. Je suis sûr qu’il terrasse un adversaire en moins de temps qu’il n’en faut à son cœur pour palpiter !
- La verve de ton fils est admirable, rit Massoud Nebeb.
- En effet, dit Zenzabûro-san.
- Tu nous vantes les mérites de Yobe-san, dit Iwazuni, mais c’est que tu n’as pas vu à l’œuvre le champion d’émeraude. Voilà un bretteur qui dépasse tous les autres !
- Tu l’as vu toi, mon frère ?
- Oui, je l’ai vu se battre en duel, quand j’étais dans les murs du palais Kakita. J’ai eu comme toi la chance de voyager chez nos amis de la Grue. Un émissaire du clan du Faucon, un parfait rustre ignorant à qui le Champion d’Emeraude avait affaire, l’avait défié en duel quelques temps plus tôt. Notre Faucon venait donc rencontrer son terrible adversaire. Le malheureux menaçait de faire sous lui, car entre temps, il avait bien sûr appris à qui il s’attaquait ! On dit que les Faucons sont rapides à l’attaque. Mais il n’avait pas porté la main à son arme que la lame du champion lui coupait net l’oreille. Le Faucon poussa un cri de douleur. Grimaçant, pathétique, il demanda aussitôt grâce. Accordée. Il s’en tira bien : il demanda plus tard à faire seppuku et mourut dans l’honneur. Belle fin pour un arrogant de son espèce…

:yo:

- Tous ces exploits ne manquent pas d’être étonnants, déclara Massoud Nebeb..
- Tu t’en étonnes, dit Zenzabûro-san, mais moi je sais que les cavaliers de ton peuple n’ont souvent rien à envier à ceux de la Licorne. Et vos sabres courbes sont autant à craindre que ceux des Lions dans la bataille.
- Tu es un des seuls à connaître mon peuple, Zenzabûro-san...
- Je le connais si peu… Mais je sais combien nous Licornes vous devons dans notre art de la guerre.
- N’est-ce pas pour cela que tu voyages dans mon pays ?
- Oui. Je me rends avec mes fils à la cour du sultan Alqasim. Je sais que ses artisans sont les meilleurs fabriquants de « boucliers », de « longue-vues » et autres matériels de guerre.
- Hélas, nota Kenzan le fils aîné, ce sont autant d’excellentes inventions qui sont traitées dans l’Empire d’Emeraude de « ruses barbares ».
- Bah, les Lions finiront bien par reconnaître l’importance de nos machines de guerre, dit Kohei, comme ils ont reconnu la force de notre cavalerie.
- Voire, songeait Iwazuni… Les Matsu sont d’entêtés batailleurs qui ne comptent que sur la vitesse de leur course et la vigueur de leur maniement du sabre.
- Oui, concéda Kohei, mais les gens de la famille Akodo ne sont pas si bornés. Ce sont des tacticiens : ils finiront par comprendre l’intérêt de nos « ruses barbares ».
- Tu as prévenu le sultan Alqasim de ton arrivée, demanda Massoud Nebeb.
- Non, aurais-je dû ?
Zenzabûro-san avait perçu une pointe d’inquiétude dans la voix du maître de l’oasis.
- Non, ce n’était sans doute pas indispensable...
- Quelque chose t’inquiète à ce sujet ?
- Je crois que la région est assez agitée en ce moment. Cet oasis est relativement à l’écart des conflits. Mais sitôt que tu seras sorti de Kaffour, tu voyageras dans une région troublée…
- Que veux-tu dire ?
- Je ne veux pas te donner de mauvais conseils à force d’en dire trop, Zenzabûro-san mais…

A ce moment, un serviteur vint à pas rapides, s’inclina très bas et dit :
- Puissant Massoud Nebeb, il y a une grande agitation dehors ! On veut pendre un homme !
- Quoi ? Mais qui donc ?
- Un soldat qui a fauté !
- Et qui veut le pendre ?
- Les convoyeurs nègres de la région de Hektoub
- Par les djinns de l’ouest, qu’est-ce que cela signifie !
Nebeb s’était aussitôt levé.
- Nul ne pendra quiconque sans mon autorisation ! Allons voir cela.
- Puissant seigneur, l’homme qu’ils veulent pendre est l’un des soldats des honorables gaijins de l’Empire d’Emeraude !
Le serviteur suait de sa course et de devoir annoncer un tel événement.
- Il faut qu’ils soient devenus fous ! En avant ! Mène-moi à eux.
- Nous venons avec toi, déclara Zenzabûro-san.

A suivre... Samurai


Récit : Au pays des gaijins - Riobe - 21-04-2004

biggrin Woa! Encore un texte de qualitaÿ! 8)
Force et honneur Samurai Nico Panda Tes textes sont décidément très bons Aloy


Récit : Au pays des gaijins - Darth Nico - 21-04-2004

IV : Où nos héros sont confrontés aux esclavagistes de Hektoub

Pendant que les samuraï se levaient promptement, Nebeb passa son sabre courbe à la ceinture, enfila un collier d’or marqué du sceau de Kaffour (un guépard bondissant) et ordonna à quatre de ses janissaires de le précéder. Les quatre Licornes fermaient la marche, très inquiets.
Déjà, dans le comptoir des taxes, une grande agitation régnait. Les soldats durent écarter vigoureusement la foule. Dehors, c’était la cohue. On se pressait, on s’agitait, on se répétait la nouvelle de la pendaison.
- Silence ! cria Nebeb. Sa voix forte, pas tonitruante mais sans appel, imposa un semblant de calme. Où sont les convoyeurs de Hektoub ? Qu’on les amène immédiatement !
Un noir, vêtu seulement d’un pagne, marqué au fer sur l’épaule, s’inclina devant le maître de Kaffour :
- Moi, je suis l’esclave des convoyeurs. Je vais te conduire à eux. Ils sont au bord du lac, ils vont embrancher le soldat jaune !
Nebeb, les Licornes et les soldats sortirent de la foule, et descendirent le petit chemin qui menait au bord du lac.
Les convoyeurs nègres avaient établi un campement à l’écart de la ville. Deux de leurs soldats gardaient l’entrée du village de tentes. Une grande agitation régnait là aussi.
Un des yorikis, essoufflé, se précipita vers les Licornes :
- Zenzabûro-sama, ils vont pendre Sumiteru !
Nebeb s’adressa avec détermination aux Licornes :
- Ils ne pendront personne dans l’enceinte de Kaffour sans mon autorisation !

evil

Arrivés à l’entrée du camp des convoyeurs, ils virent venir à eux les chefs des convoyeurs, de robustes gaillards, torses nus, portant des colliers et des bracelets en or, des tatouages dans le dos, le crâne rasé avec une grande natte qui leur descendait jusqu’au milieu du dos.
- Puissant Nebeb, dit leur chef d’une voix forte et dure, je suis Babakaré Traoundé, le chef des convoyeurs de Hektoub. Le gaijin jaune a regardé nos femmes ! Il doit être puni pour cela.
Le Noir, à la musculature taillée dans le roc, croisait les bras devant la poitrine, imité par ses deux associés.
- Baisse d’un ton ! lança avec hargne l’un des janissaires. A qui crois-tu parler ?
- Un instant, dit Neneb. Quel crime ya t-il à regarder vos femmes ?
- Tu sais très bien, puissant maître de Kaffour, que nos femmes portent le voile. Il est interdit de les voir découvertes, cela les souille. Or, nous leur avions donné l’autorisation de se baigner dans un bassin, à côté du lac, à l’écart des curieux. Mais l’un des gaijins jaunes s’est approché par ruse pour les surprendre !
- Ce n’est pas vrai, protesta le yoriki. Sumiteru n’a pas voulu outrager les femmes. Il était parti ramasser du petit bois pour faire du feu à la nuit tombée, et il a vu par hasard les femmes au bain !
- Et moi je dis, reprit Traoundé, qu’il était poussé par la lubricité. Les gaijins de l’Empire d’Emeraude ont la réputation de trop aimer les femmes !
- Ca suffit, lança Zenzabûro-san, la main sur le fourreau, encore un mot comme ça, et je t’apprendrai comme on lave son honneur chez nous !
- Reculez, ça suffit.

evil

Deux janissaires s’étaient interposés devant le samuraï, car le grand Noir était prêt à céder au défi.
- Père, dit Iwazuni, allons-nous tolérer l’insolence de ces gaijins ?
- Du calme, dit Zenzabûro-san. Je suis sûr que les convoyeurs veulent comme nous faire la vérité sur cette affaire.
- La vérité, je la connais bien, reprit Traoundé : ton soldat a voulu s’approcher de nos femmes. Nous avons évité de peu qu’il les souille !
- Mène-moi à Sumiteru, Traoundé, ordonna Nebeb.
- Allons-y, dit le colosse d’ébène. Si mes hommes ne l’ont pas déjà pendu…
- Je ne le souhaite pas pour toi, dit Nebeb, à deux nez de distance de Traoundé. Car il t’en cuira de t’en prendre à l’escorte d’un de mes invités.

Précédé maintenant de Traoundé et ses deux hommes, Nebeb et les Licornes entrèrent dans le camp de tentes des convoyeurs. Des gamins les regardaient avec curiosité, avant que les nourrices ne les fassent rentrer sous la tête.
- Mauvaise affaire pour vous, glissa Nebeb aux Licornes, sur le chemin. Ces Noirs sont des esclavagistes. Ils font commerce de nomades qu’ils capturent dans le grand désert. Ils ont des mœurs très rudes, et ils se montrent intraitables pour ce qui concerne leurs femmes.
- Sumiteru ignorait cela, dit Shinjo Zenzabûro. C’est la première fois que je l’emmène avec moi en voyage.
- Je vais tout faire pour que ce ne soit pas la dernière…
Ils arrivèrent au milieu du camp. Sumiteru était solidement tenu par deux forts Noirs : ses jambes ne le portaient plus. Il avait été durement rossé : il avait le visage bleui de bosses. On avait dû également le rouer de coups sur le ventre et le dos. Les femmes lui criaient des injures qu’on devinait innommables. Elles hurlaient comme des harpies outragées. Plusieurs Noirs avaient la main sur leur sabre, prêt à taillader le malheureux yoriki.

evil

Nebeb et ses janissaires firent irruption au beau milieu de ce camp, comme des gazelles au milieu d’une fosse aux lions.
- Dans les terres de la Grue, souffla Kohei à ses frères, on dit de ces situations qu’elles sentent le poivre gaijin…
- De quel droit avez-vous rossé ce soldat ! lança Nebeb, ses soldats fermement à ses côtés, hallebardes brandies. Et pour commencer, jetez vos armes à terre ! De quel droit accueillez-vous le maître des lieux, qui vous héberge et vous nourrit, comme des fauves accueillent un lapin !
Traoundé lança quelques phrases au campement, dans un dialecte inconnu des rokuganis. Les Licornes peinaient parfois à comprendre la langue employée par les gaijins à la peau cuivrée. Les Noirs rangèrent leur arme à la ceinture. Ils ordonnèrent à leurs femmes de rentrer sous les tentes. Celles-ci y consentirent après avoir lancé encore quelques féroces injures vers Sumiteru.
- Voilà qui me paraît mieux ainsi, dit Nebeb. Et maintenant, libérez ce yoriki ! J’ai seul le pouvoir de le juger !
Après que Traoundé ait lancé l’ordre, les Noirs obéirent. Sumiteru tomba à terre, marcha péniblement et retomba à genoux aux pieds de son maître.
- Pitié, Zenzabûro-sama. Je jure que je suis innocent. J’ai surpris sans le vouloir leurs femmes ! Ils étaient prêts à m’achever comme une bête.
- Il faut avouer, honorable Traoundé, dit froidement Zenzabûro-san, que tes hommes ne manquent pas de sang dans les veines. Et du sang le plus chaud qui soit. Mais je le comprends, car nous n’hésiterions pas à traiter semblablement un gaijin dans l’Empire d’où je viens…
- Pourquoi me demandes-tu la grâce de ton soldat dans ce cas ? fit le Noir, avec un sourire de défi.
- Parce que nous sommes sur les terres de Kaffour, dit Nebeb, tandis que ses janissaires ordonnaient de leurs armes aux Noirs de se tenir à distance d’eux. Et que c’est une tradition que des étrangers puissent se fréquenter sans s’entre-tuer !
- As-tu effectivement surpris les femmes ? dit Zenzabûro-san à son yoriki.
- Oui, mais je jure par dame Shinjo que c’est par erreur ! je ne l’ai pas voulu !
- Massoud Nebeb, dit Zenzabûro, tu sais que les Rokuganis sont des hommes d’honneur. Le mensonge nous répugne plus que la mort. Nous autres Licornes sommes francs. Si Sumiteru a juré sur dame Shinjo, je le crois coupable malgré lui.
- Cela ne suffit pas ! dit Traoundé. Nous aussi nous avons notre honneur ! Et pour avoir flétri nos femmes, cet homme doit être châtié ! Que l’honneur de chaque peuple soit respecté !
- Et quel serait ce châtiment ? dit Massoud Nebeb.
- S’il n’est pas pendu, il doit au moins avoir l’œil droit percé au fer rouge !
- Tu sais très bien que je n’accepterai pas ce châtiment pour un soldat de mon invité ! répliqua Nebeb.
- Tu porterais atteinte à nos coutumes, à notre honneur ? C’est très très grave !
Traoundé avait dit cela avec une colère grondante et palpable, le doigt accusateur. Colère qui se ressentait chez tous les Noirs.
D’autres janissaires tenaient à l’écart la foule de voyageurs curieux qui s’approchaient du campement.

A suivre... tresfache


Récit : Au pays des gaijins - Riobe - 21-04-2004

Eh ben! L'incident diplomatique n'est pas loin... Le rencontre des cultures est un peu rude


Récit : Au pays des gaijins - Darth Nico - 22-06-2004

V : Où il est décidé du sort de Sumiteru

- Très bien, Traoundé, dit Massoud Nebeb rouge de colère, viens avec moi, nous avons deux mots à nous dire, tous les deux !
- Je ne bougerai pas d'ici, maître de l'oasis, répliqua effrontément le grand noir.
Les autres esclavagistes s'alignèrent derrière leur maître, tout comme les soldats derrière Nebeb. Zenzabûro-san et ses fils reculèrent d'un pas.
- Tu vas venir avec moi, chef Traoundé, répéta Nebeb, qui contenait sa colère, car tu es dans mon oasis et que j'en suis le maître indiscuté. Nous allons discuter à l'écart, entre hommes.
- Tu veux te battre avec moi ? grogna Traoundé, en serrant la mâchoire et en faisant jouer ses muscles puissants.
Arrivèrent alors d'autres soldats de Nebeb.
- Maintenez les Noirs à l'écart, ordonna le chef de l'oasis.
Aussitôt, une dizaine de soldat avancé en rang serré, les lances pointées vers les Noirs, pendant que ceux-ci reculaient, la haine au coeur, la main sur leur sabre. Traoundé était resté fermement devant Nebeb, mais deux autres soldats s'interposèrent.
- Nous allons discuter à l'écart, Traoundé. Je te conseille de ne pas refuser une fois de plus, il pourrait t'en cuire sévèrement. Passe devant.
Le Noir lança un crachat vers l'eau, et se mit en marche, suivit de deux soldats et de Nebeb.
- Tu as besoin de nous ? demande Shinjo Zenzaburo.
- Non, je te remercie, mon ami, mais je vais parler à cet homme seul. Attends-moi avec tes fils à ton campement. Je te ferai appeler avant de rendre ma décision. Mes hommes vont emmener ton soldat à l'écart des curieux. Je te donne ma parole qu'il sera bien traité.
Les Licornes s'inclinèrent devant la décision de Massoud Nebeb. Des soldats se saisirent du pitoyable Sumiteru. Ils l'emmenèrent manu militari vers l'arrière de la caserne, et Zenzaburo-san put lire une grande détresse dans le regard du soldat. Il ne lui donnait que peu de chances de survivre...

:x

De loin, les Licornes assistèrent à une entrevue des plus orageuses entre le maître de l'oasis et le chef des esclavagistes. Ils étaient de l'autre côté du petit lac, assez loin pour n'être entendus de personne.
Kohei laissait couler du sable entre ses doigts, las.
- Père, croyez-vous que le pauvre Sumiteru échappera au courroux du grand Noir ?
- Nous sommes sur les terres de Massoud Nebeb. C'est un ami des Licornes depuis toujours. Mais la justice de son peuple prévaudra dans tous les cas. Il m'avait parlé des esclavagistes. Ils payent de fortes taxes partout où ils passent et leurs hommes sont indispensables aux lourds travaux dans tout ce pays. Nebeb ne peut pas prendre le risque de fâcher Traoundé...
- Autant dire, ajoute Iwazuni, avec une palpable hostilité envers le Noir, que la vie de Sumiteru ne vaudra pas cher, comparé aux revenus du commerce d'esclave.
Ils virent Nebeb et Traoundé se séparer, s'en retourner chacun de son côté, qui près du campement, qui à la capitainerie. Le temps fut long à passer.
- Père, allons-nous rester ici sans demander au maître Nebeb ce qu'il a décidé ?
- Du calme, Iwazuni, nous avons promis de patienter.
On vint les chercher plus tard, quand la nuit commençait à tomber sur l'oasis. Les yorikis ramassèrent du bois et firent un feu, puis tous s'assirent autour. Un froid mordant pouvait succéder à une chaleur bouillante, créant un climat encore plus extrême que dans les grandes plaines de la Licorne.
L'attente mettait à rude épreuve les nerfs des Shinjo, d'autant plus qu'il n'entrait pas dans leurs habitudes de patienter. Les Licornes aiment agir promptement.
- Mon maître vous prie de le rejoindre, vint annoncer un soldat de l'oasis.
- Nous allons enfin savoir, se dirent les Licornes, se levant brusquement. Ils se rendirent à la capitainerie, où la foule des marchands, des curieux, s'amassait une fois de plus : on espérait voir la tête d'un homme rouler à terre avant peu !
Les soldats durent dégager le passage une fois de plus devant Zenzaburo et ses fils.
Massoud Nebeb les accueillit d'un air distant et sévère. Le grand Traoundé se tenait là, un léger sourire sur la bouche. Stoïques, les Licornes saluèrent ensemble le maître de l'oasis, comme s'ils étaient devant leur daymio.
- Tu nous a fait venir, dit le père, et nous venons écouter ta décision.
- J'ai beaucoup d'amitié pour ton clan, sois-en sûr, Zenzaburo-san, dit posément Nebeb. Cependant, la faute qu'a commise cet homme m'apparaît très grave, maintenant que j'ai entendu le témoignage de plusieurs gens de la caravane de chef Traoundé. Tous leurs propos concordent avec ce qu'ont vu d'autres voyageurs présents dans l'oasis, et qui ne connaissent pas chef Traoundé.
- Il y avait malheureusement beaucoup de monde, si je comprends bien, pour observer vos femmes au bain, fit Iwazuni.
- Je n'ai que faire de tes sarcasmes, répondit aussitôt Traoundé, qui cachait son triomphe.
- Crois-bien que j'en suis désolé, Zenzabûro-san, mais je ne peux refuser à Traoundé et à ses femmes la tête de ton soldat.
Après avoir pris une inspiration, et essayait d'avaler cette décision, le chef des Licornes dit :
- Très bien, Massoud Nebeb. Tes décisions sont souveraines dans cet oasis.
Les trois fils regardèrent ensemble Traoundé et lui vouèrent dès lors une solide rancune. Comment ce parfait gaijin pouvait-il obtenir ainsi la tête d'un membre du clan de la Licorne, un fils lointain du divin empereur ?
- J'entends que ma décision soit respectée sans discussion, cela va de soi, dit Nebeb en fixant les Licornes, et sans triomphe indécent, ajouta t-il à l'adresse de Traoundé. Comme il n'est pas question que cette affaire traîne en longueur, la décollation du soldat Sumiteru se fera demain à la première heure.
- Nous respectons ta décision, dit avec peine Zenzabûro-san. Nous sommes prêts à croire avec toi à la culpabilité de Sumiteru.
Sans s'attarder, les Licornes saluèrent et tournèrent les talons. Ils repassèrent à travers la foule, mais cette fois, ils écartèrent eux mêmes, avec une poigne coléreuse, les impudents qui se mettaient en travers de leur chemin. Ils marchèrent vers leur campement sans se retourner. Derrière eux, la nouvelle de l'exécution du yoriki se répandait. Des clameurs de joie montaient de la foule, et on entendit le rire grave et puissant de Traoundé et ses associés.

:x

- Yorikis, dit solennellement Zenzabûro-san aux autres soldats, Massoud Nebeb a estimé que Sumiteru était coupable d'avoir souillé l'honneur des femmes de Traoundé. Il sera donc décapité dès demain.
Les yorikis baissèrent la tête. Le Licorne attendit que l'amère nouvelle passe.
- Il est de mon devoir de tout faire pour maintenir de bonnes relations avec le maître de cet oasis, car la route commerciale qui passe ici est essentielle à notre clan. Songez qu'ainsi, Sumiteru pourra expier ses fautes. Nous raménerons ses cendres dans l'Empire, car il ne se peut qu'on le disperse aux vents des Sables Brûlants. Ce seront les fortunes du Vent qui l'emporteront, pas les djinns du désert, j'en fais serment.
Les yorikis s'agenouillèrent devant Zenzabûro-san :
- Tes paroles sont sages. Nous sommes des fous et des imbéciles à vouloir préserver à tout prix la vie de Sumiteru. Mais pour la Gloire de la Ki-Rin, nous sommes heureux qu'il meurt s'il revit plus tard sous la lumière du divin Hanteï.
- Soyons forts, yorikis, et songeons à la détresse de Sumiteru. Que les kami-kaze lui insufflent demain matin le courage de mourir.

Les Licornes restèrent assis en silence, tandis que le feu mourait près d'eux. Puis ils s'enveloppèrent dans leurs couvertures en peaux de bête, pendant qu'un yoriki s'asseyait auprès des braises tièdes, un des derniers hommes éveillés dans la grande oasis, parmi le murmure des insectes nocturnes, qui observait le grand reflet trouble de la lune sur l'étang.

A suivre... Caribou


Récit : Au pays des gaijins - Riobe - 23-06-2004

Ruisseau c'est beau.... c'est encore meilleur que les contes de la canine


Récit : Au pays des gaijins - Darth Nico - 23-06-2004

:oops: Chinese


Récit : Au pays des gaijins - Darth Nico - 27-06-2004

2EME PARTIE : DANS LES SABLES BRÛLANTS

VI : Au pays des gaijins

D'après la symbolique des animaux d'Asie : la Licorne Wrote:L'existence est un jeu divin, notre part devient libre et active lorsque nous nous identifions au marionnettiste qui nous a créés.
Alors le soi se dissout pour faire place au Grand Soi sous la tente cosmique relié à l'étoile polaire.

Kohei avait lancé son destrier au galop. Agrippé à la crinière de l'animal, il relança sa course quand sa monture faiblissait. Il criait dans ses oreilles pour la relancer et lui transmettre sa colère... La Licorne grimpa une colline en quelques instants, y passant en coup de vent, descendit sur un chemin qu'il fit trembler, les cailloux roulants à côté des sabots puissants du destrier. Kohei poussait des cris, tandis que l'écho fantastique du cavalier et de sa monture, lancés à pleine vitesse, résonnait sur les parois lisses des montagnes. La piste s'effaçait devant eux, de gros rochers se détachaient des pans de montagne, les ruisseaux qu'ils traversaient chantaient en dévalant leur pente, et la végétation ondulait lentement sous le vent.
Bushi et destrier Shinjo arrivait au milieu de ces étendues comme le tonnerre dans le ciel bleu. Après avoir gravi une seconde colline, avec une rapidité déconcertante, Kohei stoppa son cheval. Celui-ci se cabra, rua, s'agita. Kohei dut s'imposer par la force. Il lui rappelait qui était le maître. Le cheval reposa les quatre fers par terre, soumise.
Le jeune bushi, pris entre la colère et la joie du galop, observa la caravane des Licornes, qui cheminait paisiblement au travers du payasage accidenté. En quelques minutes de galop, il avait couvert une distance considérable.
Il descendit de cheval, et l'accompagna au ruisseau qui coulait non loin de là. La pauvre bête avait bien mérité de se désaltérer. Et son maître aussi. Kohei porta de l'eau à sa bouche, et la savoura grandement. Puis, il poussa un soupir de contentement, et s'allongea contre une butte. L'animal s'ébroua à nouveau, faisant gicler l'eau autour de lui. Il semblait reprocher au samuraï son brusque départ. Kohei poussa un juron typique des écuries Licornes : il ne tolérait pas les reproches de sa monture ! Le samurai cueillit une longue tige sèche et se mit à la machouiller.
La monture se désinteressa de son maître et alla plutôt manger l'herbe maigre des lieux. Kohei prit le temps de retrouver son souffle. Il avait les jambes qui tremblaient après une telle course. Il renroule autour de sa tête le tissu donné par Massoud Nebeb : le maître de l'oasis avait prévenu les honorables rokugani que le soleil des Sables Brûlants ne pardonnait pas à ceux qui ne se couvraient pas devant lui...
Allongé, Kohei ferma les yeux quelques instants. Il se releva pour s'assurer que son destrier ne s'éloignerait pas, puis il monta au sommet de la butte. Il découvrait des lieux inconnus de lui. Derrière lui, la caravane des Licornes continuait à progresser à l'allure d'une tortue. Au-dessus de lui, dans le ciel passaient de grands nuages, libres et puissants comme le peuple des Licornes.

- Maudit sois-tu, Massoud Nebeb, se dit Kohei en crachant par terre. tu n'es bien qu'un de ces gaijins sans honneur !... Tu as offert la tête de Sumiteru à ces hommes noirs, qui n'ont pas d'âme, et qui ne valent pas mieux que les esclaves qu'ils transportent !
Kohei serrait la garde de son sabre.
- Quant à toi, Traoundé, c'est avec plaisir que je te passerais ma lame à travers le corps...
Kohei dégaîna son sabre, qui brilla comme s'il était d'or sous le soleil. Le vent du désert venait souffler autour de la lame. Le jeune samuraï exécuta quelques mouvements rapides, appris au dojo du village des rives blanches. Il se rappelait de l'assistant de son senseï, qui battait la mesure sur un tambourin, pendant que les trente élèves répétaient ensemble les mouvements, inlassablement.
Kohei exécuta à la suite tous les gestes meurtriers appris pendant ses années de formation. Il les enchaînait sans difficulté, alors qu'à ses débuts, il parvenait péniblement à en faire l'un après l'autre. A l'époque, il portait déjà un lourd sabre, et se laissait tromper par le poids de l'arme.
Maintenant, il pouvait couper le vent lui-même, car il avait appris à rendre son katana plus léger que l'air.

Il exécuta un kata simple, celui dont il avait fait la démonstration lors de son gempukku. La lame siffla trois fois et s'arrêta. S'imaginant avoir tranché le chef Traoundé en trois ou quatre morceaux, Kohei rengaina. Il ferma les yeux, pour échapper à la vision de la tête sanglante de Sumiteru, qui, après un coup de hache impitoyable, roulait à terre. Et les rires satisfaits de tous les Noirs, et les cris hystériques de leurs femmes... Sans parler de la clameur effrayée et fascinée de la foule puante et pouilleuse qui assista à l'exécution.
- Maudits soyez-vous, barbares... Que votre désert vous étouffe tous !
Kohei dégaîna violemment et tenta de frapper dans le même mouvement. Il n'y parvenait pas encore. Pourtant, Hiruya-san maîtrisait ce geste parfaitement.

Le Grue devait savourer le thé chez les Phénix en ce moment, pendant que lui, Kohei, s'aventurait dans cette région aride. L'esprit humain ne pouvait concevoir la distance incommensurable qui se trouvait de cette piste du bout du monde aux rives verdoyantes de l'océan. Un monde les séparait. Peut-être ce vent qui soufflait au-dessus du Licorne avait-il rafraîchi aussi le samurai Grue.
Kohei chassa le souvenir du bourreau qui s'approchait du pauvre Sumiteru, de l'impatience de la foule des marchands, des pouilleux et des moins que rien, heureux de se divertir de la mort d'un Rokugani -un gaijin pour eux... Kohei aurait souhaité à ce moment-là qu'arrive un détachement de la famille Otaku, qui piétinât cette racaille.
Le fils de Zenzabûro-san rengaina son sabre lentement.

Au loin, de longues caravanes progressaient dans le désert. Elles se composaient de dizaines de chariots et de grands chevaux. Elles traçaient de grandes pistes, patiemment. On voyait à des milliers de li en avant : des villages éparpillées dans la plaine, de petites villes, des montagnes, des pics, d'autres caravanes, le murmure du désert, des villages de tentes, des groupes de nomade... Tout un monde neuf, inconnu, un autre monde, très différent de Rokugan, dont le peuple ferait passer les Licornes pour des sédentaires, des "civilisés" comme disent les gens de l'Est. L'impérieux soleil dominait de son âpre puissance tout ce royaume sauvage.

A suivre... Li_Finnec


Récit : Au pays des gaijins - Riobe - 28-06-2004

8) Petit intermède pour reprendre son souffle dans cette longue épopée Sweatdrop et Nicolas montre encore l'étendue de sa gamme de styles narratifs Teach