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17e Episode : La marque du Condor
#11
Ouverture sur le monde, multiculturalisme, tourisme écologique, toussa...

>Fredo : ok, j'ai ajouté ce que tu me disais. Et à la fin de l'Ep #14, j'ai rajouté qu'Hiruya trouve la poupée et le poème, ce que j'avais oublié de dire.smile

EDIT
Suite du récit : la crampe saisit le patron de la maison de jeu...
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#12
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

Ryu et Shigeru entrèrent ensemble dans le quartier du Petit Outremonde et passèrent au peigne fin le quartier pour se renseigner sur la veuve Mayo.
D'abord intimidés, les "tanneurs de cuir" finirent par parler, après quelques manoeuvres de Shigeru, que celui-ci avait rôdées dans le quartier des pêcheurs (offrir quelques verres et les appuyer de menaces amicales au moment où l'autre boit) mais dont le Crabe inversait l'ordre chez les etas (d'abord les menaces et ensuite un petit verre pour finir).
La veuve Mayo ne résidait pas dans ce quartier, mais plus au sud. Nos deux enquêteurs s'y rendirent aussitôt.
Les cloches retentissaient quand ils entrèrent dans le quartier dit du "Puits Suppurant", qui n'était pas le plus répugnant, contrairement à ce que son nom suggérait. Non loin de la place du marché, vide ce jour-là, se tenait une petite bâtisse d'où sortaient des flammes et une épaisse fumée noire et autour de laquelle les voisins s'organisaient pour amener de l'eau -les pompiers des autres quartiers n'étant pas pressés d'intervenir chez le non-peuple.

Comme par hasard, c'était bien chez la veuve Mayo que ça brûlait ! Mais l'incendie n'avait pas eu le temps de prendre autant que chez le moutardier. Shigeru et Ryu se précipitèrent à l'intérieur, pendant que les etas se précipitaient derrière les deux magistrats, n'osant imaginer ce qu'il adviendrait des gens du coin s'il arrivait malheur à deux représentants de l'Empereur !
Ryu, les larmes aux yeux, toussant, aperçut une silhouette au fond de la pièce unique, assise en tailleur par terre. Il y avait des traces de sang sur les murs et au sol : on avait peint avec ce sang des lignes sinueuses. Shigeru approcha du fond de la pièce. Il recula d'un pas et dégaina son katana en voyant une femme âgée, entourée d'une aura de flammes, le regard dément, tendre les mains vers lui et s'effondrer, dévorée par le feu.
Ryu attrapa une couverture et la jeta sur la vieille folle, avant que les etas n'envoient des sauts d'eau et roulent la femme pour étouffer les flammes. Nos deux magistrats se hâtèrent de ressortir.
La victime était grièvement brûlée. Elle murmurait, d'une voix aigre, obsédée :
- ... le Condor... le Condor...
Elle perdit connaissance et ne se réveilla jamais.
Ryu et Shigeru ne purent masquer leur dépit.
- Qui la connaissait ? rugit le Crabe. Qui ?
Effrayés, les etas ne bougeaient plus, ne vivaient plus.
- Dépêchez-vous d'éteindre les flammes, vous autres !

Il ne fallut pas longtemps pour glaner des renseignements élémentaires au sujet de cette veuve Mayo. Elle travaillait comme nettoyeuses, à la maison de bain des quartiers nobles, là où passent presque tous les samuraï, sauf quelques dignitaires (comme le Gouverneur et ses proches) qui se lavent dans le palais Shosuro.
Et nos deux magistrats furent conduits vers la maison d'un prêteur sur gages, qu'on avait vu avec la vieille Mayo ces derniers jours.
Pendant que Shigeru allait rendre compte au palais d'Emeraude, Ryu alla l'interroger.
Le prêteur sur gages était un petit malin, qui savait comment y faire et qui avait bien compris qu'il n'avait aucun rapport avec le monde de l'honneur. Il expliqua complaisamment à Ryu comment ça se passait, de prêter de l'argent, combien ils devaient rendre. Et de l'argent, il en avait prêté récemment au cousin du moutardier. C'était exceptionnel, car il était bien trop endetté pour un pêcheur, pour que lui avance près d'un demi-koku. Mais la veuve Mayo était venu le trouver et s'était portée garante.
Et le prêteur se fichait pas mal de savoir pourquoi la vieille était venue au secours de ce pêcheur ni ce qu'elle avait demandé en retour. Lui avait donné les bus et la veuve l'avait remboursé sur le champ.
Il devenait clair que le pêcheur avait participé à allumer l'incendie chez son cousin. Soit il en était l'auteur, soit on lui avait fait porté le chapeau. Dans les deux cas, l'affaire était claire.
La veuve Mayo, membre de la secte du Condor, s'arrange pour déclencher l'incendie au moment où les magistrats vont aller fouiller chez Kuni Isao. Et quand on vient pour l'interroger, le Condor lui ordonne de s'immoler par le feu.

Les magistrats allèrent se renseigner à la maison de bain, où ils apprirent que la veuve Mayo ne s'était jamais signalée d'aucune façon. Elle s'occupait de faire chauffer l'eau, laver le parquet, s'assurer que les samuraï ne manquaient de rien... Elle travaillait surtout dans les pièces réservées à la famille Bayushi, mais elle n'était pas attachée à un samuraï en particulier.
Bayushi Korechika pouvait-il être le possesseur de la huitième poupée ? Avait-il pris la veuve sous son influence à la maison de bains ? Nos samuraï n'avaient pas le début d'un indice en ce sens.

Samurai

Magda ayant indiqué que les poupées étaient d'origine étrangère, c'est vers les Licornes que l'enquête se tourna. Le vieil Ide Baranato examina la poupée présentée par Ayame-san, surpris lui aussi qu'un Magistrat d'Emeraude s'intéresse à ce genre de jouets.
- Je crois avoir déjà vu des jouets comme celui-ci. Il est bien possible que nos marchands en vende. On trouve tant de choses dans leurs caravanes ! Je vais leur demander de consulter leurs registres, pour qu'ils y retrouvent l'acheteur de ces poupées.
Ayame et Ikky remercièrent le chef Licorne. Elles se rendirent à la maison du vieil Asako Kinto, pour lui poser quelques questions sur Asako Nakiro. Le vieil homme avait entendu parler de cet Inquisiteur, qui avait séjourné en ville, peut-être cinq ans auparavant.
Cinq ans, ça signifiait un an avant les conflits Scorpions et leur coup d'Etat.
Kinto-senseï avait rencontré briévement Nakiro, de façon très formelle. Il savait que l'Inquisiteur avait vécu longtemps chez les Faucons et passait pour un connaisseur des fantômes et esprits appelés yorei.
Il s'agissait maintenant pour nos Magistrats de découvrir si Dajan et Nakiro avaient fréquenté quelqu'un d'autre à l'époque, en priant les Fortunes que ce ne fût pas Bayushi Korechika.

Samurai

Hiruya était parti voir Doji Sukemara et Ashidaka Michitaka, près du quartier du temple, pour parler de Daidoji Dajan. Les deux Grue firent des compliments convenus sur ce dernier, louant son charisme, ses ambitions pour le clan, sa force de caractère. Ils regrettaient à demi-mot son acharnement à s'attaquer seul aux Scorpions. Il n'en ressortait toutefois pas que Dajan ait pu être le maître d'une conspiration employant la maho-tsukaï...
Le soir, les Magistrats mirent en commun les informations collectées pendant la journée. Shigeru avait pu établir que c'était la veuve Mayo qui avait tailladé le laveur de latrines du cousin. C'était ce laveur qui avait servi d'intermédiaire entre la veuve et le cousin ; donc la veuve avait supprimé son complice la veille du jour où elle avait envoyé le cousin allumer l'incendie.
Nos héros étaient passés à un maillon du dernier maître du Condor, qui devait se trouver juste au-dessus de la veuve Mayo.

Le lendemain, Hiruya, Ayame et Ikky retournèrent voir Ide Baranato, qui leur dit que la personne à qui les poupées avaient été vendues était... Daidoji Dajan.
- Je m'en suis souvenu car Daidoji Dajan était venu me voir, à l'époque, pour me proposer certains partenariats en affaire et il avait commencé par évoquer l'achat de ces poupées gaijin, sans doute pour me mettre en confiance. J'avais refusé tout net. J'avoue que ce Dajan ne m'inspirait aucune confiance. Nos marchands ne sont pas nécessairement ennemis de ceux de la famille Daidoji mais je ne souhaitais aucunement me lier avec ce Dajan qui défiait tout haut les Scorpions.

Nos héros remercièrent Baranato-sama. Mais ils n'étaient pas plus avancés.
- Allons parler aux moines, dit Hiruya, ils sont souvent de bons conseils.
En fait de "moines", notre Magistrat pensait précisément à Jirohei, le trésorier du temple, à l'esprit pragmatique, aux yeux et aux oreilles attentives.
Le vieil homme était en train de compter ses files de zenis avec un boulier et il se prosterna bien bas quand il vit arriver nos héros.
- Si tu nous montrais un peu mieux les jardins de Daikoku, moine ?
La manoeuvre n'échappa pas au vieil abbé Okawa, qui sourit poliment devant nos samuraï.

Les jardins de la Fortune de la Richesse perdaient leur feuillage et rougissaient un peu plus chaque jour.
- Nous avons besoin que tu nous dises un peu mieux ce que tu sais sur ce conflit qui a eu lieu, entre les familles Scorpions, il y a quatre ans.
- Ma foi, honorables samuraï, je puis vous dire qu'un grave conflit s'est produit à cette époque troublée. Et que la famille Shosuro y a beaucoup gagné et la famille Soshi beaucoup perdu.
- Nous l'avons entendu dire, mais comment le sais-tu ?
- Je le suppose, car les dons de la famille Shosuro à notre temple ont augmenté, tandis que ceux de la famille Soshi ont diminué. Or, je ne pense pas que ces familles aient décidé d'honorer plus, ou moins, Daikoku.
- Bien raisonné. Et sais-tu ce qui est arrivé à la famille Soshi ?
- Je crois bien qu'elle a regretté de s'être associée à Daidoji Dajan.
- Tu dis que Soshi Seiryoku était associée à Dajan ?
- Je le crois bien. Et pas pour son avantage, honorables magistrats. Quant à Daidoji Dajan, il a fait d'importants dons au temple à cette époque. Il voulait rivaliser, par ses façons superbes, avec les Scorpions.
Hiruya remercia le vieux moine et demanda un rendez-vous avec le chef de la famille Soshi. Elle était bien imprudente, cette Seiryoku, de s'associer avec Dajan, puis de reprendre des marchands à un Crabe, dont il s'avère finalement qu'ils sont souillés...

Nos Magistrats furent introduits au palais Shosuro, dans l'aile de la famille Soshi.
Seiryoku-sama les attendait, assise en tailleur, les regardant de derrière le masque qui lui couvrait tout le visage, ses longs ongles peints en violet.
- Seiryoku-sama, nous sommes venus vous parler d'une affaire qui remonte à quelques années, dit Hiruya après les présentations rituelles. Je veux parler de l'année 1123, époque où vous vous êtes associée avec un Daidoji Dajan.
- C'est exact, honorable magistrat.
- Si nous ne nous trompons pas, cette association n'a pas été fructueuse...
- En effet, répondit séchement la Soshi.
- Nous ne sommes nullement ici pour mettre en cause le clan du Scorpion. Nous cherchons plutôt à enquêter sur Daidoji Dajan. Ainsi que sur Asako Nakiro. En avez-vous entendu parler ?
- Je crois avoir entendu ce nom il y a quelques années, oui.
- Savez-vous si Dajan et Nakiro fréquentaient en particulier quelqu'un dans cette ville ?
Soshi Seiryoku expliqua posément qu'elle n'en savait rien. Mais on sentait qu'elle bouillait de colère contre Dajan. Ce dernier avait dû l'escroquer dans les grandes largeurs et lui faire perdre une fortune à cause de patronnages ruineux, où la Soshi devait peu s'y connaître et Dajan au contraire beaucoup.

Nos héros remercièrent Seiryoku-sama et ressortirent du palais des Scorpions, alors qu'une fine petite pluie se mettait à tomber sur la ville, portée par un vent lourd. Au loin, de lourds nuages d'orages grondaient et le ciel, noir comme du charbon, était déchiré par les lames de feu d'Osano-Wo.




SamuraiFORCE ET HONNEUR, SAMURAI !<!--sizec--><!--/sizec-->Samurai
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