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Berlin. 4h.
#1
Place de Paris, il y a de quoi se sentir chez soi, non ? La nuit berlinoise se termine, j'entends encore quelques éclats de musique techno qui s'échappe des clubs underground du quartier mais les fêtards sont fatigués et l'ecstasie ne fait pas de miracle. J'en vois passer, titubant vers leur coma quotidien. Ils seront bientôt remplacés par l'agitation familière de nos villes occidentales, mais pour l'heure ils sont les seuls à arpenter la place. Pour ma part je dicte ces notes adossé à la porte de Brandebourg, dans la fraîcheur du climat continental qui n'a pas encore décidé d'abandonner l'hiver. J'ai repéré à quelques rues d'ici un petit parc qui devrait faire l'affaire pour la journée.

Mes pires pressentiments se sont confirmés cette nuit. Dans le reflet sale d'une vitrine de magasin, au milieu des téléviseurs allumés j'ai vu ce qu'Elle avait fait de moi. Des flancs décharnés qui laissent paraître des côtes tranchantes, une fourrure d'un noir désespéré et âpre comme du papier de verre, de grands yeux pâles luisant d'un éclat malsain et enfin une gueule barrée de crocs figée dans un rictus haineux. Je me suis arrêté pour regarder l'apparition venu des Enfers, je rattraperai la caïnite bien assez vite. Ca n'aurait pas dû se passer comme ça. Dans le cimetière quand j'ai senti ce frisson et que mon sang guidé par la Bête m'a fait retrouver l'apparence du Prédateur j'ai assisté impuissant à l'infiltration de la corruption dans le processus. Je voyais la Bête se manifester et prendre sa forme de chasseur mais cette puissance inconnue qui rôde dans mon esprit l'a plié à son désir méphitique pour engendrer cette créature. Je reste devant cette vitrine en m'accrochant à l'espoir que ce n'est qu'un mauvais rêve mais les secondes passent sans m'apporter ce réconfort. Vient le temps de se mettre en chasse, mais les chemins qui mènent aux ruelles de la capitale allemande sont tortueux.

Je suis à Paris dans mon bureau, encore en train de mettre de l'ordre dans mes pensées après notre voyage au moyen-orient quand je reçois la visite de François et de Benedict. Le Sang-Bleu s'inquiète de la menace de mort que fait planer sur nous l'organisation de la Toute-Vie, j'approuve distraitement tant le concept même de lutte pour la survie fait parti intégrante de mon existence. Je suppose que pour un guerrier en fauteuil de cuir la chose est plus dérangeante. Benedict semble encore plus humain que d'habitude, il laisse glisser sur son visage des émotions qui n'ont plus de sens pour nous. François décide de mener l'enquête sur les membres éminents de l'organisation dont Félias nous a gracieusement fourni les identités. Nous tombons d'accord sur le nom de Sophie Malone qui ne semble pas aussi inaccessible que les autres monstres qui la dirigent, en plus un voyage à Londres ne peut pas nous faire de mal. Benedict prend la pose de l'Ange Gardien et déclare venir pour nous surveiller.

Grâce aux amis des amis de François nous obtenons des billets d'avion dans l'heure. Le vol se passe sans encombre et nous arrivons 1 heure plus tard dans la capitale britannique. Dès la sortie de Heathrow le comité d'accueil nous accoste, un groupe de caïnite qui se propose gentiment de nous accompagner devant le Prince pour faire les présentations. Ils nous embarquent dans leur limousine et file vers le nord. L'ambiance est fraîche dans la voiture, François doit savoir où ils nous conduisent mais je ne me sens pas d'humeur à lui demander. Nous ralentissons enfin en vue d'un immense bâtiment qui ne peut être que Buckingham Palace, comment n'y ai-je pas pensé. Nos cerbères en costume noir nous guident jusqu'à l'intendant du Prince qui nous introduit auprès de celui-ci. Si la rigidité de la bonne société britannique avait un visage, elle ressemblerait à celui de ce Ventrue. Son discours aussi est figé dans les principes de la Camarilla, ne pas attirer l'attention, se présenter à chaque seigneur des domaines que nous traversons, toujours les mêmes conneries. J'ai la désagréable impression d'être un môme qu'on sermonne préventivement. Heureusement Loren prend la discussion en main et m'épargne d'avoir à écouter cette outre de sang bouffie d'orgueil et de vanité.

Sur les marches du palais nous retrouvons un Écossais que nous avions croisé en entrant dans le bureau du Prince. Il semble en plein échange constructif avec un Toreador, qui fini bien sûr par mordre la poussière. L'Ecossais est un Gangrel mais pour le reste peu de point commun avec moi, on dirait que son horloge s'est arrêtée il y a quelques centaines d'années, il se promène en kilt et se bat avec une épée gigantesque. Pour tout dire, il semble tout droit sorti du film Braveheart. Enfin...au moins il nous offre l'hospitalité. Nous partons donc avec lui dans la campagne anglaise, sur de petites routes désertes. Notre destination est un château ou plutôt la forêt avoisinante puisque le Gangrel nous raconte que la bâtisse en elle-même est occupée par le Toreador du Palais. Une fois arrivé, je prends congé de notre hôte et je vais me balader un peu avant la fin de la nuit. Le soir suivant une désagréable surprise m'attend au dessus de mon refuge, des poils et des traces de griffes sur le sol. Je me rappelle alors que l'Ecossais nous avait vaguement parlé la veille de jeunes Lupins qui roderaient dans les parages. J'espère que nous n'auront pas à leur faire un brin de causette.

Je rejoins Benedict et Loren qui ont dormi dans une dépendance retirée du château. Nous repartons vers Londres pour notre enquête, à la différence de François, Benedict ne goûte pas l'ambiance calme des sous bois et préfère continuer sur le bitume. L'ambiance change rapidement pourtant et je n'ai pas besoin d'un prof du British Museum pour identifier les grognements qui nous encerclent. Les quatre Loup-Garous surgissent en même temps, François esquive avec difficulté l'assaut du premier pendant que je prends la position face à mon adversaire à fourrure. Etrangement j'ai le sentiment qu'ils ne cherchent pas vraiment à nous atteindre, la meilleure preuve en est que le Sang-Bleu est encore en vie après l'attaque du Garou. Mon intuition se confirme quand mes griffes ne trouvent que le vent à la place de la tête du cabot mal éduqué. Un petit rigolo se paie notre tête et je n'aime pas ça. Nous repérons le mauvais plaisant dans un arbre un peu plus loin, c'est un enfant caïnite. L'interrogatoire est cordial mais je ne comprends toujours pas pourquoi les gens ne répondent à mes questions qu'après avoir senti la douleur d'une griffe dans le ventre. Il nous révèle qu'il est un ami de Jeanne Lafayette et que c'est elle qui lui a dit que nous passerions tôt ou tard dans ces bois. Il nous raconte enfin que celle-ci se trouve actuellement à Berlin. Je le laisse partir sans écouter ses menaces de vengeance.

Benedict m'appelle à ce moment sur mon téléphone pour me dire qu'il est déjà à Londres et qu'il a parlé au maître d'hôtel de Malone, apparemment notre cible est en déplacement à Berlin également. Je note au passage le ton ironique du Brujah, satisfait de m'avoir grillé la politesse. Une fois sur place je n'en n'apprends pas plus. Nous sommes tous d'accord, la suite de notre enquête passe par la capitale allemande. Pour faire plaisir à François nous respectons les traditions en allant taper le carton avec le Prince pour notre départ. J'ai encore égratigné la bonne personne moi, le môme était une de ses connaissances et il n'est pas content. On dirait que j'ai bien fait de ne pas l'écorcher de la tête aux pieds comme j'en avais eu la fugitive envie. Le Ventrue se remue sur son siège et glapit ses petites menaces d'enfant gâté. On pourrait croire que des siècles d'existence finissent par rendre intelligent mais il faut se rendre à l'évidence, certains n'apprennent rien.

Nous voilà donc persona non grata à Londres et en transit vers Berlin. Le voyage dure plus longtemps et le saut de fuseau nous vole un peu de nuit. Le matin est encore loin cependant et cette fois aucun comité d'accueil ne nous attend à la sortie de Tempelhof, nous pouvons donc commencer tout de suite nos investigations. Je ne me rappelle plus qui a eu l'idée de chercher dans les cimetières mais il a visé juste. Un peu trop juste peut-être. Les premiers n'offrent rien de plus que ce qu'on est en droit d'attendre d'un tel endroit à 2 heure du matin, calme et mélancolie. Mais dans le vieux cimetière juif nous apercevons deux silhouettes qui gardent l'entrée d'une crypte. Benedict et François vont leur parler pendant que je m'approche dans le dos des sentinelles pour intervenir en cas de besoin. Mais après une brève consultation téléphonique ils nous invitent à descendre avec empressement. Je pense que l'expression tomber dans la gueule du loup a été inventé pour nous ce soir. La petite assemblé qui se prépare à sacrifier avec entrain une Tremere, n'est rien d'autre qu'une cellule de l'organisation. La discussion avec la Vampire qui dirigent les opérations est polie mais fraîche. Elle nous apprend beaucoup de chose sur la Toute-Vie, ses dogmes, ses rapports avec l'Inquisition...

Malheureusement elle semble insister pour nous sacrifier de concert sur l'autel de la non-violence. Benedict a beau plaider notre cause en faisant remarquer, à juste titre, la légère incohérence de la chose, rien n'y fait elle est décidée. Je regrette davantage que la lourde porte de bois qui s'est refermée derrière nous partage cette inflexibilité. Il y a aussi le problème de la trentaine de caïnites à occire ou à éviter pour atteindre ladite porte. Finalement c'est serein que je me laisse attacher. Au dessus de moi un conduit parsemé de loupe mène à l'extérieur. Bien sûr il marche dans les deux sens et à l'aube les rayons du soleil le traverseront en s'amplifiant pour nous foudroyer tous les trois, la Tremere, Loren et moi. Oui Benedict est exempté et reçoit même une demande d'adhésion en bonne et due forme. Il n'a guère le temps de réfléchir à la proposition car une sentinelle revient en criant que l'Inquisition arrive, du moins une branche franchement hostile de l'institution. Mettant en oeuvre leur beau principe de respect de la vie ils décident de monter les affronter.

Nous sommes seuls maintenant. Je comprends enfin pourquoi rien de tout ceci ne m'inquiétait, j'écoute le murmure de la Bête et laisse mon corps se mettre en harmonie avec elle. Je décolle dans un grincement et me pose devant François pour observer son air interloqué. Quelle étrange sensation d'être un oiseau, je contemple la lumière des torches qui semble se dissoudre dans le jais de mes plumes. Je reprends enfin forme humaine pour libérer mes compagnons de sacrifice. Dehors la bataille fait rage et les bruits des coups de feu se mêlent au hurlement des combattants. Nous remontons tous les trois, avec pour ma part la ferme intention d'achever les survivants. Comme une poignée de minutes auparavant je sens un petit frisson qui me parcourt l'épine dorsale. La Bête me parle à nouveau, je l'écoute et la laisse affluer dans mes veines. Comme je l'ai déjà dit, quelque chose interfère avec le processus, mais sur le moment je ne m'en préoccupe pas trop. Le changement est si naturel, si facile, un dernier claquement de mes chaussures sur les marches de pierre et puis soudain le bruit étouffé des membres de chair et d'os. Arrivé à la surface, j'assiste entre les cadavres calcinés à un dernier débat entre les deux survivants, Benedict et la chef des caïnites, puis je me lance à la poursuite de cette dernière que le Brujah laisse partir.

Je n'aime pas qu'on essaie de me tuer, cette salope s'en souviendra. Même si elle a réussi à m'échapper à cause de la vitesse inhumaine des Brujahs, elle gardera longtemps les traces de mes crocs. C'est vrai qu'à présent elle a dû mettre l'organisation au courant de notre présence dans cette ville.

Tant mieux je déteste devoir faire les présentations.
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#2
Du GRAND Corso, comme notre Mamar le joue si bien! Yaisse

J'adorre!
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#3
Ah, le raisumai, çaï bon, mangézan sans modération ! aime

J'ai pas encore le temps de le lire, mais je salive déjà. Huit
: bananevert:
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#4
Comme à son habitude, il est excellent. Vraiment, j'aime bien son perso, fouillé, et tout ça. biggrin Et puis, ça au moins ça correspond à l'univers de Vampire...
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#5
Quote:Comme à son habitude, il est excellent. Vraiment, j'aime bien son perso, fouillé, et tout ça. biggrin  Et puis,  ça au moins ça correspond à l'univers de Vampire...

Pourquoi, pas les miens ? neutral
Virus
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#6
Mais si, mais si!!!!!!

Je faisais référence à une autre personne Wink
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#7
Bof! Je suis un peu flemmard ces derniers temps! :roll: He puis j'ai encore du mal à sentir mon personnage :?
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#8
Arrrghhhhhhhhhhhhh!!!!!

Je parlais d'un certain P.....
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#9
3615 Trente ans après

Hé bien ! eek2 Ce résumé m'était complétement sorti de la tête ! Je viens seulement de le lire : ça roolz ! lol
Tu as oublié de préciser à la fin que tu te transformais en hyène : c'est un peu trop elliptique pour qu'on le comprenne. Wink

Caï du bon, lisézan ! 8)
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#10
Mmmmmmm, Nico, gros boulet!!!!!!!!!!!!!!!!! Yaisse
Oublier de lire un pareil résumé, Mmmmmmmmmmmmmmmmm, tu veux mourriiirrrrrrr... twisted


Willo, en Mamar-mode durant l'absence du modo.
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