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Journal de Lucinius #12 : Folies ordinaires
#1
Journal d'Aladax Lucinius

Nuits du 25 au 28 novembre 2003



FOLIES ORDINAIRES


STURM UND DRANG

Notre Prince, nous le sentions d'humeur badine, ce soir-là, Loren, de Valori et moi. Le visage poudré, parfumé, un petit sourire de vif contentement aux lèvres, dans son costume des grands jours, à écouter la musique que jouaient pour lui ses serviteurs, oui, il était dans un bon jour.
- Voulez-vous plaire à votre Prince ?... demanda t-il avec un air tout à fait précieux.

Et voici comment nous sommes partis sur l'heure à Prague...

Au passage, j'ai dû annuler mon rendez-vous avec Lisbeth, dans sa propriété flambant neuf de Rambouillet (et j'ai bien dit "flambant... neuf !", contrairement à feu ma maison de Sceau, qui a fini flambante tout court... :( ).
Etonnamment, je n'étais pas rempli de bonheur en permanence depuis que j'avais retrouvé Lisbeth, et que la comtesse avait fini dans l'estomac de Loren... Je m'imaginais, quand elle était loin de moi, à l'autre bout de la terre, que j'étais au supplice en permanence à l'imaginer dans les pattes du bestial Kruegger, que rien au monde ne pourrait me rendre plus heureux que de la retrouver.
Maintenant qu'elle est là, que je peux la retrouver chaque nuit, sans rien à craindre, l'excitation de l'attente a disparu, et si je m'étais entrainé à la patience, j'ai omis de m'entraîner à la jouissance... Tout vient trop tôt à qui ne sait qu'attendre...
Bien sûr, nos relations sont cordiales, mais un rien de désenchantement les rend plus prosaïques que je ne m'y attendais. Quand elle était absente, j'ai eu tout le temps de me fabriquer ma Lisbeth imaginaire, idéale ; maintenant je fréquente la Lisbeth et c'est une autre affaire, car la coïncidence est loin d'être parfaite entre l'image et l'originale... :?

C'est à tout cela que je pense, dans le jet privé de Loren, qui nous emmène à Prague, au service du Prince. A 22 heures, nous sommes entrés dans le cabinet du Prince. A minuit, nous étions à Roissy et nous décollons presque aussitôt. Deux Le temps de voyage, à quoi s'ajoute le décalage horaire, et nous arrivons dans la ville illuminée alors que le soleil est encore loin de se lever.
Cette fois, je n'ai pas prix le temps de consulter ces brochures sur papier glacé qu'on donne dans les avions, et qui nous montre les palaces des quatre coins du monde, et les mille façons de vivre de manière cosmopolite et esthétique, aux quatre coins du monde, parmi l'élite des créateurs Japonais zen et des jet-setteurs européens.

A notre descente de l'avion, une limousine commandée par Loren (il fait bien les choses décidément !wink, nous conduit en ville. Là, une grande calèche pimpante, conduite par un affreux serviteur Brujah (Modération : Qui a dit qu'il était Brujah? Les serviteurs sont généralement des goules ou des caïnites du clan du maître. Seuls quelques princes influents ont l'immense honneur d'avoir des serviteurs autres que leur clan. ^_^) , du doux nom de Boris (son allure d'épurateur de tranchées ne me dit rien qui vaille). Nous avons rendez-vous avec le comte Arloff, ami du Prince Villon, dans son manoir à la sortie de la ville.
Nous montons à bord de la calèche, tirée comme il se doit par quatre chevaux noirs comme des Lasombra. Boris fouette l'attelage, et nous partons au trot par les rues de Prague, dans la lumière qui gicle de tous les réverbères et sur tous les bâtiments de cette capitale artistique.
Dès la sortie de la ville, la calèche prend de la vitesse, et nous galopons à travers la campagne, dans des lieux de plus en plus sauvages, tandis que sans doute les chevaux prennent le mors aux dents, que BOris les fouette comme un damné, que le vent en tempête mugit, et que dans une parfaite ambiance de tempête, nuit, brouillard, forêt maléfique et villages hantés, nous rejoignons la campagne profonde !
Boris nous prévient que nous allons maintenant arriver dans le domaine du comte Arloff, et que nous allons grimper un chemin escarpé, en forte pente, au milieu des terrains de chasse où s'ébattent joyeusement de jeunes lupins que ce brave comte tire au fusil pour ses loisirs...
Ma parole, c'est Jurassik Park ici ! Combien suis-je prêt à parier que cet imbécile de comte n'est pas capable de surveiller tous ses loups-garous, qu'une dizaine au moins se cache au fond des bois, qu'ils ont atteint leur taille adulte, qu'ils commencent à se reproduire comme des lapins, qu'ils vont bientôt pulluler dans le parc, et déferler en meute hurlante sur le château du Prince ?... J'en mettrais un Nosfératu à couper !

Pour bien finir cette excursion charmante, nous passons par la grande porte du palais, et la herse se renferme lentement derrière nous, en grinçant comme un rat qui agonise. La région est isolée, inhabitée, le vent souffle plus fort que jamais, l'orage menace...
Tout va bien. Les fréquentations du Prince sont des plus charmantes.

Boris nous fait passer dans la cour. Loren fait semblant de s'intéresser à l'aperçu touristique que nous donne Boris ; Graziella et moi faisons semblant d'apprécier l'architecture et les décorations surabondantes et pompeuses des lieux. Le Saint-Empire romain germanique et le style du 1er Reich ont dû fortement marqué l'esprit du comte Arloff.
Le monstre de Frankeinstein de service nous conduit dans le bureau du comte, qui nous reçoit, habillé dans une sorte de tenue papale rouge et vert d'un goût douteux. Il n'est pas bien grand, 1m50 guère plus, et porte un monocle qui le fait ressembler à une doublure naine d'Eric von Stroheim. Il parle français avec un fort accent allemand et avec beaucoup de verve.
Il nous salue, demande des nouvelles du Prince, s'enquiert un peu de nous, et nous parle beaucoup de lui et de la région.
- Je vis dans ce château depuis le 15e siècle. Ne vous inquiétez pas si vous n'êtes pas allés vous présenter au Prince Rudolf Brandel, ici, du moment, que vous ne vous faites pas remarquer, vous n'avez pas à vous en faire ! Quelle drôle d'idée d'aller vous présenter devant lui, vous êtes un peu vieux jeu, non ?... Il faut changer un peu !... Ah, le Prince Brandel est un Ventrue puissant, très puissant, un des plus puissants qui soit sur terre, mais entre nous, il ne se fait pas assez respecter. Je ne sais pas s'il est au courant pour mes petits lupins dans mes bois. Moi je m'inquiète surtout pour les Tzymisce qui sont dans la région. On parle beaucoup parmi les humains d'enlèvement non-élucidés, mais nous, nous savons bien ce qui se cache là-dessous. Ils les enlèvent pour leurs "expérimentations"... Le Prince ne dit rien, car ils sont puissants. Mais je serais partisan de les chasser. Ils sont malsains.
- Nous à Paris, dis-je, non sans fierté, notre population de Tzymisce a drastiquement baissé ces derniers mois, et nous en sommes très contents, l'air est bien plus sain maintenant...
Sur ce, le comte Arloff fait l'éloge du Prince Villon, et de Paris qu'il aime tant. Nous sommes venus chercher une harpe très ancienne qui appartient pour le moment au comte, et qu'il doit rendre à Sire Villon. Il nous montre l'instrument, encore en parfait état. Le Prince nous a promis d'en jouer s'il était de bonne humeur à notre retour... Spectacle d'une grande rareté. La bonne humeur du Prince, je veux dire...

Après quoi, nous descendons manger. Je murmure quelques mots à Graziella, lui faisant remarquer que ce comte Arloff me fait penser à mon ancien domestique Felias... :baton:
Le comte n'a pas plus tôt entendu le nom de Felias qu'il dit aussitôt :
- Vous connaissez Spalinger Felias ?!
Nous toussotons tous. Oui oui, nous l'avons un peu connu... Mais c'était il y a longtemps... Et nous n'avions pas de bonnes relations avec lui... Il était désagréable.
Le comte est bien d'accord avec nous : Felias avait séjourné plusieurs années à Prague, et il fréquentait à l'époque les Tzymisce... Je me dis alors que j'avais décroché le gros lot en l'engageant comme domestique à l'époque, quand je croyais qu'il n'était que le gardien de la galerie des monstres de l'école de médecine...
J'entends encore la griffe de Corso qui pénètre dans son épaule, et lui vrille la chair. Désagréable frisson...

Nous passons à table. Nous ne demandons, Loren, de Valori et moi, qu'une coupe de sang. Le comte Arloff se fait quant à lui servir une grosse cuisse de chevreuil, et commence à l'engloutir avec forces bruits de succion, machage et déglutition, et avec voracité. C'est étonnant autant que répugnant à vrai dire, un vampire qui se goinfre comme ça !
Après le repas, le comte nous annonce que l'heure d'aller rejoindre nos cercueils est venue. Même dans ce pays de tempête et de tourmente, le soleil finit par se lever...

A suivre... Roll_fast
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#2
Oui... la suite twisted
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#3
bravo
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#4
A propos de folies ordinaires, les paroles du générique d'Hellsing... :shock:
J'arrête pas d'écouter le morceau, et en fait, les paroles ne veulent rien dire du tout. Elles imitent de l'anglais, mais les paroles officielles publiées donnent ça :

Quote:Don't be cool vibration
Revlofantasy fou
Tell me fool talk show day and rain
Every stardom the rating
Don't stop horror show inner darken
Jus suc ra ra oh

Oh no harbor won't you buy valley show
Take me want to talking revolution
No havea won cheese have lay show
(No have a want cha have late show)
Diviphon de have worry star
Shooby dooby doo shooby dooby doo durul
Shooby dooby doo shooby dooby doo durul

Les fansubs peuvent s'amuser à y entendre de l'anglais, c'est voué à l'échec.
Surtout que le morceau s'appelle : A world without logos = un monde sans raison. fou
Mais ce dialecte mal foutu rend super bien dans le morceau ! bravo On a l'impression que le gars raconte des trucs trop gothiques et trop vampiresques ! lol
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#5
Les japonais et l'anglais ça fait 3 hein faut pas trop chercher des paroles dans les génériques c'est clair.
A la limite chez Y Kanno ça va encore, là c'est le francais qui est un peu fou
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#6
Journal d'Aladax Lucinius

FACETIES ONIRIQUES


Le lendemain soir, nous repartons, après une journée à dormir d'un sommeil agité...
Quand nous sommes allés nous coucher, Graziella a cru voir des ombres s'agiter, comme si elles avaient pris vie, et François aurait juré voir le portrait craché d'Helena dans une vieille tapisserie. Quand à moi, il me semble que mon cercueil porte des traces de griffes.
Je n'aurais pas voulu me réveiller, avec ce sentiment lancinant d'une présence superflue non loin de moi, et avec ces griffes sur mon cercueil, et avec l'impression que les ombres s'agitent, et que partout dans les tapisseries, mille portraits d'Helena s'agitent, grimacent, et nous défient...
Mais ça sent le brûlé partout dans le sous-sol du donjon, là où nous avons dormi... En ouvrant la lourde porte qui donne sur les cachots (oui, l'hospitalité de notre hôte est incomparable), Loren découvre que l'autre côté est entièrement rongé par le feu. Pas de flammes, mais un incendie a dévasté pendant la journée tous les lieux. Affreuse odeur de chair grillée... Nous nous pressons de remonter vers l'étage.
Tout est dévasté. Tapisseries arrachées, meubles renversés, ombres rampantes... On a perpetré un beau casse dans cet endroit. Et tout est abandonné. Il n'y a plus âme qui vive dans le coin...
Ou plutôt presque pas.
Quand on parle de harpe, on ne pouvait manquer de tomber sur le harpiste le plus célèbre du clan Gangrel...
Il est là, Kruegger. Poilu et épais comme un gorille, un air dément sur le visage, comme s'il venait de bouffer un Malkavien et que ça lui avait fendillé le cerveau aussi facilement qu'une plaque de verre... Cette fois, c'est la rechute complète.
Il est venu s'emparer de la harpe du Prince, et il ne veut pas la lâcher. Pendant que j'essaye de raisonner le primate, avec sa belle chemise hawaïenne déchirée, Graziella et François cherchent une issue ailleurs.
Manque de pot pour eux, ils m'ont raconté qu'ils étaient tombés sur le maître des vrais Lasombras, le célèbre Montano en personne. Sa Seigneurie des Ombres Conquérant le Sang Frime a ordonné carrément à Graziella de tuer Loren. Le Ventrue a pris la signora de Valori sous sa Domination. Mécontent de l'échec, Montano a sorti un beau katana à la lame d'obsidienne, et s'est apprêté à trancher rituellement la tête de son infant désobéissante. Dans l'histoire, il y a aussi l'Assamite du village irakien, qui est venu pour régler son compte à Loren, mécontent sans doute de l'avoir seulement amené à l'article de la mort ultime la dernière fois.
Pendant ce temps, je ne parvenais pas à calmer Kruegger, qui a balancé la harpe par la fenêtre du deuxième étage... Sur ces entrefaits, Corso est arrivé.
- Vous voyez bien, Lucinius ! Il est irrécupérable ! Je vous l'avait dit depuis le début ! Kruegger est un monstre !
Corso lui a sauté dessus, et l'a expédié ad patres aussi facilement que si c'était un lapin. Il l'a sucé copieusement, avant de se tourner vers moi pour le dessert.
Je crois me souvenir que du coup, j'ai attrapé deux épées attachées au mur, je les ai brandies ; par la fenêtre, j'ai vu la harpe, au pied du mur, encore en bon état ; j'ai vu la Bathory au loin, et j'ai vaillamment sauté par la fenêtre comme un kamikaze.
Je n'étais pas arrivé en bas que ce rêve s'est enfin terminé.

Nous nous sommes reveillés dans nos cercueils. Pas d'ombre, pas de visages dans les tapisseries, pas d'ombre qui s'agitent... Il s'avérait que ce cher comte Arloff était tout à fait facétieux. Il venait de jeter une grosse pierre dans la mare de notre subconscient, histoire de s'amuser à voir les remous que ça provoque... Nos vieilles peurs, nos vieux désirs, nos échecs et nos fantasmes sont remontés en même temps à la surface, dans un bouillonnement crasseux, et le résultat a été ce rêve collectif...
On sait rire, chez les Malkaviens ! Surtout quand on se fait passer pour un Ventrue !
Le Prince Villon a de ces fréquentations... :roll:
Bref et fin finale, nous avons écourté les adieux, nous avons pris la harpe, bien emballé, et d'un saut en avion, nous sommes arrivés à Paris.

Avec le décalage horaire, nous arrivons à l'heure où nous sommes partis. Après une entrevue avec le Prince, durant laquelle de Valori et Loren ont insinué que ce voyage n'était pas de tout repos, nous sommes repartis les mains vides, sans récompense princière.
Loren avait des affaires urgentes à régler.
J'ai invité la signora Graziella à reprende notre promenade interrompue sur les quais de la Seine.
La nuit nous appartenait.
Ah non, j'oubliais : c'est bien nous qui appartenions à la nuit.

A suivre... Virus
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#7
:jmekiffe:

Rien d'autre à ajouter 8)
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#8
Ajd, je suis fatigué. J'arrive pas à bosser, alors je glande devant le PC.
J'ai quand même pris le temps d'avancer un peu Vamp.
Restau ce soir avec Clémence heureusement. smile

Il me reste trop de récit de SW à faire ! Totoz ²
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#9
Bon appétit. bave
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#10
Ca a quand même du vous faire bizarre comme partie fou
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