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Les Contes de la Canine #7 : Histoire d'Elisabeth Poussin
#11
Résumé : Frédéric a appris par un mystérieux homme nommé Mathias que sa fiancée, Elisabeth, est en danger de mort. Danseuse de talent, elle sera tuée au musée Grévin, au coucher de soleil de ce solstice de l'an 2000, par sa propre mécène, la Comtesse Bathory.
Sans ami, sans l'aide la police, et après avoir subi la morsure de Mathias, qui lui procure une vigueur fauve, Frédéric parviendra t-il à sauver Elisabeth ?...



Terreur


LES CONTES DE LA CANINE
7e CONTE : HISTOIRE D'ELISABETH POUSSIN


2E PARTIE : LA NUIT DU SOLSTICE

L'EGLISE DE LA MADELEINE ET LE MUSEE GREVIN


Dans l’ambiance lourde du soir –ciel rouge et cendrée, crépuscule épais, menaçant ; les chandeliers et réverbères qui illuminent déjà les grands immeubles haussmaniens, les phares des voitures, les chanteurs de rue et les cacophonie des fanfares de cuivre – Frédéric courait dans les rues encombrées par les parisiens qui sortaient pour les festivités. Il traversa le rond point de l’Opéra, klaxonné par plusieurs chauffeurs, il bouscula des badauds, des pères de famille.

Il dut se faufiler à travers plusieurs groupes qui formaient cercle autour de chanteurs de rock d’un soir. Il était tard, trop tard ans doute. Avant la nuit, Elisabeth serait condamnée ; chaque étoile qui apparaissait égrenait le compte à rebours jusqu’au sacrifice de la danseuse.
Quand Frédéric arriva devant l’église de la Madeleine, il s’accorda un répit : il était à bout de souffle. Il arrêta de courir, força le pas tant qu’il pouvait, inconscient de la manière dont il pourrait rentrer dans le musée et arrêter le projet de la comtesse Bathory. Et il ne pouvait rien attendre de la police.
Il s’approcha d’un indien qui vendait des bouteilles d’eau fraîche. Il paya, regarda l’église, but et manqua s’étrangler.
DONG DONG DONG
Les cloches de la Madeleine s’étaient mis à sonner à toutes volées ! A croire qu’un moine fou s’accrochait aux cordages et tirait dessus frénétiquement !
DONG DONG DONG
Il n’eut aucun doute : ces cloches qui sonnaient, prises de panique, elles s’adressaient à lui ! elles sonnaient l’alarme ! Le temps imparti à Lisbeth s’achevait.
Il reprit sa course de plus belle. Au détour d’une rue, il heurta un homme de face, comme un boulet de canon. Etourdi, il recula, s’excusa. L’homme le regardait avec un sourire froid, une bienveillance glaciale. D’une stature mince et élancé, il portait une pelisse en fourrure d’animale, un gibus sur la tête. Il avait des yeux de chat, des agates vert doré, fascinantes.
Frédéric s’excusa encore, sans pouvoir se détacher du regard électrique du personnage.
- De rien, jeune homme, dit-il en souriant mystérieusement. N’interromps pas plus longtemps ta course… ne la fais pas attendre !
- Merci, répondit Frédéric, reconnaissant et mal à l’aise.
Sa première réaction fut celle-ci : « Il me voit courir à toutes jambes un soir de fête… oui, il est normal qu’il s’imagine que je vais retrouver ma copine… »
Cela ne laissait tout de même pas d’être troublant, car le rendez-vous était particulier, et le personnage non moins !

diablotin

Quelques minutes après, Frédéric l’avait oublié, car il trouvait l’entrée du musée Grévin. L’entrée était bien sûr fermé.
Frédéric souffla, considéra la porte avec inquiétude, sortit la clef donnée par Naundorff. Il inspira, l’enfonça dans la serrure… elle jouait ! La porte s’ouvrit sans mal. Frédéric remercia le détective.
Oui, c’était bien la clef des songes.

A l’intérieur du musée, rien que les statues de cire, immobiles, drapées de pénombre. Venant d’une salle plus loin, une discussion, plusieurs personnes. Précautionneusement, Frédéric marcha vers cette assemblée. Oui, il devait bien s’agir de la voix de Bathory !
Et maintenant, que faire ? Il était seul contre cette bande de… de vampires ! Elisabeth était entre leurs mains.

diablotin

Frédéric avança caché par les statues. Plusieurs personnes se trouvaient là, dont Elisabeth. Avec elle, la comtesse et un homme que Frédéric avait déjà vu : Tropovitch, chef d’orchestre, et un autre qui lui était inconnu, au faciès ignoble.
- Nous sommes en grande tenue pour cet événement, disait Tropovitch.
- Vous êtes élégant à ravir, je vous assure !
- Merci, comtesse. Ce soir, c’est la jeune Elisabeth la vedette. Quel grand moment pour vous !
- Oui, souriait la danseuse ; je suis un peu inquiète, plus qu’avant une représentation à vrai dire.
Tropovitch et Bathory rirent gentiment. Le troisième homme peinait à décrocher un sourire. Sinistre personnage, un vrai croque-mort de western.
- C’est tout naturel, voyons ! affirmait la comtesse. Qui n’éprouverait pas le trac à ta place ! Ne t’inquiète pas, nous avons tout prévu. Tout va bien se passer. Tu vas juste t’endormir, te réveiller, boire un verre. Tu te sentiras un peu tendue, mais tout ira bien, n’est-ce pas Tropovitch ?
- Tout à fait, dit avec bonhomie le musicien.
La malheureuse Elisabeth, prise dans l’influence de ces horribles créatures ne devait s’apercevoir de rien. Caché derrière un personnage de cire, Frédéric n’eut aucun mal à deviner la voracité, l’appétit morbide, derrière les beaux sourires. Le troisième, l’espèce d’employé de pompes funèbres (le parfait collaborateur pour une société de suicide assisté…), scrutait la pièce. Elisabeth essayait de se donner de la volonté. Elle voulait paraître contente : elle devait trembler de peur. Danseuse, elle avait appris à sourire même quand la douleur la prenait dans tous les muscles. Elle voulait être ravissante, souple. La comtesse caressait Elisabeth comme un cygne à qui on prendra plaisir à tordre le cou.
Fragile, elle se donnait l’éclat du cristal. N’importe lequel des vampires pouvait la briser comme une figurine de verre.

diablotin

- Nous devrions y aller, comtesse, suggéra le sombre acolyte.
- Mais enfin Gwydion, Lucien n’est pas encore là. Dieu sait que je me passerai de sa visite….
- C’est vrai, fit Tropovitch (il cachait mal son impatience), mais nous avons promis de l’attendre. Nous savons le sacrifice que cela implique pour vous. Mais soyez certaine que nous ne vous infligerons plus pareille épreuve désormais. Alors, juste pour ce soir…
- Très bien, très bien, fit la comtesse, agacée. Attendons ce triste Sire !
- J’ai cru entendre quelque chose remuer pas loin d’ici, dit le dénommé Gwydion, en portant la main à l’intérieur de son manteau.

Diablo

A suivre...
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#12
LES CONTES DE LA CANINE Virus

[b]LA MORT DE FREDERIC


Frédéric fut pris d’une peur bleue. Il crispait ses mains sur la statue devant lui, il se recroquevillait. L’affreux personnage blafard était résolu au pire.
Partir en courant ? Rester cacher ? Et si ce Lucien était sur le point d’arriver ?
Craquement de plancher. Frédéric sentit une grosse boule le prendre dans la gorge, qui n’allait pas passer de sitôt. Il ne voulait plus respirer, plus bouger. Il suait abondamment. Il ne quittait pas des yeux Elisabeth et les vampires. Il aurait voulu être une ombre, se terrer quelque part.
- Vous êtes certain d’avoir entendu quelqu’un ? dit Elisabeth, en souriant d’un sourire pâle. C’est sans doute Lucien qui arrive.
- Oui, il serait temps, souligna la comtesse.
- Probable, dit Gwydion. Je vais quand même aller voir. Normalement, il n’y a pas de gardien de nuit ce soir.
- Peut-être simplement des rats…
- Non, Tropovitch, dit Gwydion, de plus en plus méfiant. Je connais l’odeur des rats. Je crois que ça sent l’humain…
- Oh, tiens c’est très drôle, nota Tropovitch en plaisantant. On dirait l’ogre des contes : « Hohoho ! ça sent la chair fraîche !… »
- Vous ne croyez pas si bien dire…
La main dans sa poche intérieure, Gwydion commença à marcher doucement vers l’endroit où se cachait Frédéric. Ce dernier peinait à contenir les halètements de sa respiration.
Incapable de se contrôler, il se releva brusquement. La statue devant lui se renversa lourdement, provoquant un choc sourd sur le plancher.
- Je n’avais pas tort de croire qu’un rat se terrait dans les parages, sourit Gwydion.

Strygger

Le terrifiant personnage, peau blafarde, vêtements sombres, était devant Frédéric, le pistolet braqué sur lui. Il était affreux, il n’exprimait plus que des restes d’humanité de par son expression figée. Frédéric se releva lentement. Elisabeth, Bathory et Tropovitch s’étaient approchées.
- Elisabeth, souffla Frédéric.
Il la regardait dans le blanc des yeux, pour s’unir par ce regard à elle, d’un regard brûlant pour ce cygne fragile et soyeux.
- Frédéric ! s’exclama la danseuse étoile, stupéfaite, et affolée, en portant ses mains à la bouche.

Craquement plus appuyé du plancher. Le personnage aux yeux de chat, qui avait interpellé le jeune homme dans la rue, était là.
- Nous sommes au complet, dit-il, en fixant Frédéric.
Tropovitch alla vers lui :
- Ah, Sire Lucien, enfin ! nous vous attendions !…
- Nous sommes un de trop, à vrai dire, fit Gwydion.
- Mais non, mais non… murmura Lucien.
- Ça suffit ! siffla Bathory. Lucien, nous vous attendions, c’est vrai. Libre à vous d’être en retard, en fonction de l’importance que vous vous accordez ! Mais ce jeune humain ne devait pas être de la partie ! Qui est-il ?
- Mais voyons, dit Elisabeth en contrefaisant le ton de l’évidence, c’est Frédéric Lorrain voyons ! Je vous l’ai déjà présenté.
- Que m’importent les humains ce soir ! (elle montrait les crocs –les canines plutôt). S’il fallait ce soucier de chaque tête de ce bétail. Elisabeth ne la reconnaissait plus : elle parlait avec une voracité à peine dissimulée. Finissons-en Gwydion !
- Non ! protesta Elisabeth. Elle voulut se jeter sur Gwydion : celui-ci la repoussa d’un bras, ouvrit le feu sur Frédéric.
- Non ! non ! non !

Strygger

A trois reprises, le Tzymisce tira sur le jeune homme. Trois détonations meurtrières. Elisabeth s’était effondrée par terre, au pied de la comtesse. Frédéric s’écroula par terre, avec trois balles dans le cœur. Gwydion s’approcha de lui :
- Il n’a pas eu le temps de souffrir.
Son cœur fumait encore.
- Oh mon Dieu non ! hurla Elisabeth.
- Ça suffit, décida Gwydion, excédé déjà par les pleurs et gémissements de la jeune fille. Il lui asséna une violente claque.
- Ça suffit ! intervint Bathory. Je vous interdis de traiter ma future infant comme une souillon ! C’est bien compris, Gwydion !...
Ce dernier baissa la tête.
- Je vous prie de m’excuser, comtesse. Un mouvement d’humeur.
Lucien regarda Frédéric, puis il tapota l’épaule du Tzymisce :
- Allons, contiens-toi un peu, Gwydion. Sois plus respectueux des femmes. Un homme ne se comporte pas ainsi. Tu comprends ?
- Oui… Le Tzymisce prenait une posture de mauvais sujet en phase de repentir.
- Je vais te dire une chose, souffla Lucien. Tu es fait pour servir et plier l’échine, Gwydion. Naundorff lui n’aurait jamais accepté de devenir un chien de garde. Il n’aime pas les repas à heure fixe.
- Il vous a pourtant trahi, Sire…
- Chose dont au fond tu serais bien incapable, Gwydion, nota Lucien. Tu as rejoint la comtesse pour être à l’abri, dans ses jupons.
- Peut-être…
- Allons, ne les faisons pas plus attendre.

Strygger

Elisabeth s’était approchée de Frédéric. Elle le prenait dans ses bras, elle l’embrassait, elle voulait le réconforter, le réchauffer, le voir s’animer.
- Venez, Lisbeth, dit Lucien en lui posant une main sur l’épaule. Il n’est plus temps…
- Je m’en moque ! je m’en moque ! elle hoquetait de pleurs et de dégoût. Je m’en moque, vous m’entendez ! je m’en moque ! de vos sales histoires ! Elle tressautait de colère. Je veux mourir ! mourir pour de bon !… vous êtes des monstres ! je ne veux pas avoir à vivre sans lui !
- Petite sotte, persifla Gwydion, tu auras l’éternité pour l’oublier ! et crois-moi, tu n’auras pas besoin de très longtemps ! Tu ignores tout ce que la Comtesse va faire pour toi ! Il n’y a qu’une mijaurée comme toi pour préférer ce faible idiot aux pouvoirs de la non-vie !
- Suffit, le coupa Lucien.
- Bathory était déjà passée dans la pièce du fond.
- Ca suffit, Lucien. Je suis en train de m’apprêter. Il n’est plus l’heure de penser à ce jeune humain insignifiant. Si Elisabeth a besoin de partenaires pour satisfaire ses désirs, je saurai bien lui en trouver !
Tropovitch revint vers la jeune fille.
- Elisabeth, venez… Il n’y a plus rien à faire pour lui.
- Oh je vous en prie ! Sire Tropovitch ! Sire Lucien !… je viens d’avoir une idée ! si vous injectiez un peu de votre sang à Frédéric ! il pourrait vivre !... Rien qu’un peu de votre sang, pour le sauver ! Je ne suis rien pour vous, mais je sais que vous êtes des seigneurs, et de généreux seigneurs !... Je vous accorderai une reconnaissance pour toujours ! Vous me demanderez ce que vous voudrez !
- Ne dites pas de bêtise, Lisbeth, dit Tropovitch en hochant la tête négativement. Vous savez bien que ce n’est pas possible.
- Je vous en supplie ! Rien que quelques gouttes de votre sang ! quelques gouttes dans sa gorge… ou ma non-vie ne sera qu’une agonie !

Diablo

A suivre... Roll_fast
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#13
J'suis en train de préparer la mise à jour de mon site [Image: japonicon__664.gif] . Panda , tu m'authorise à mettre les Contes dessus? [Image: japonicon__682.gif]
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#14
Je t'avoue que j'ai une seule crainte : comme il n'y a pas de copyright dessus, j'ai peur que qq1 me les pique et les publie, d'une manière ou d'une autre sous son nom. C'est un peu parano, mais mieux vaut être prudent. :?
Qui viendra sur ton site ? Seulement des gens que tu connais comme le site de Seb, ou ce sera plus grand public ?
Ca m'embêterait de t'en priver mais je ne voudrais pas que le premier internaute venu se les télécharge tranquille. non
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#15
UNE FAVEUR DU PRINCE

Diablo

Les deux Caïnites restèrent interdits. Devant leur hésitation, Elisabeth reprit espoir. Elle se releva.
- Ridicule ! Nous ne devons rien à cette petite sotte. Gwydion hocha la tête et partit rejoindre Bathory.
- Oh je vous en prie, disait Elisabeth, en s’accrochant à la veste de Tropovitch. Rien qu’un peu de votre sang ! quelques gouttes pour le sauver ! qu’est-ce que cela fait pour vous !...
- Hum, voyons, se rengorgea le chef d’orchestre en tirant sur sa veste. D’abord, ne m’agrippez pas comme ça ! Nous ne sommes pas à votre disposition. Nous étions juste venus là pour assister à votre étreinte… nous ne sommes pas censés créer d’Infant ce soir…
- Sire Tropovitch ! je vous en prie !…
- Et pourquoi moi d’abord, hum ?
- Mais parce que… parce que…
Elisabeth ne put se contenir :
- Je vous en prie ! je sais que le Prince vous en a donné la permission !
- Quoi !
Tropovitch fut stupéfait par cette révélation.
- Cette petite est au courant, murmura Lucien en regardant Tropovitch d’un air amusé.
- Comment vous savez ça d’abord ?! Vous ne manquez pas d’air, Lisbeth ! vous êtes vraiment une garce ! alors ça oui ! Je vais finir par être d’accord avec ce Gwydion !...
- Le portrait craché de sa future Sire, murmura Lucien.
- Je suis outré ! Sire Lucien ! Vous vous rendez compte ? Ah oui, vraiment outré !... Elisabeth, qui vous a dit ça ?
Tropovitch prenait des postures scandalisées :
- Ca c’est la meilleure ! ah oui la meilleure !… Qui aurait pu imaginer ?
- Que se passe t-il ici ? rugit la Comtesse.
Elle revenait, tapant des talons à chaque pas, suivit de Gwydion qui lui avait tout raconté. Dans la pièce du fond, elle était en train de se mettre en tenue, et elle détestait qu'on la dérange pendant qu'elle s'apprêtait.
- Elisabeth ! debout à présent !... vous vous comportez comme une souillon ! je vais finir par donner raison à Gwydion. Vous insultez Sire Tropovitch ! Venez maintenant ! Les enfantillages, ça suffit pour ce soir !... A-t-on idée ! non mais a-t-on idée d’importuner aussi scandaleusement Sire Tropovitch ! Veuillez l’excuser, Sire... Je saurai bien lui redonner des manières !... Ce n'est quand même pas ce Frédéric qui vous met dans des états pareils, non ?
- Je vous en prie, dit Elisabeth, agitée à nouveau de sanglots, à genoux. Je vous en prie… je sais que Sire Tropovitch a reçu du Prince l’autorisation de créer un Infant !… pourquoi pas Frédéric !
- Mais je n’ai pas envie de prendre n’importe qui ! protesta le musicien.
- Ce n’est pas n’importe qui ! s’insurgea la jeune danseuse. Il est jeune, plein d’énergie, il est passionné, il aime l’art ! un vrai Toréador !
- Quel panégyrique… dit Lucien.
- Ah mais vous commencez à me courir sur le système à la fin, Elisabeth ! Sire Tropovitch n'a pas à négocier avec vous. Point à la ligne.
- Sire, c’est l’Infant idéal ! je vous en prie ! pleurait Elisabeth, tandis que Gwydion l’attrapait par les épaules et la relevait

diablotin

Tropovitch resta muet. Lui et Lucien regardèrent Gwydion et les deux femmes partirent vers la chambre du sacrifice.
Gwydion fit entrer Elisabeth dans cette pièce, un petit salon décoré de portraits d’ancêtres de la comtesse. Elle avait tout décoré comme un boudoir, réservé pour ses soirées de stupre, qui lui rappelaient sa vie mortelle, dans le 18e siècle de la décadence des nobles français. Des bougeoirs noirs aux flammèches rougeâtres brûlaient, des vapeurs soufrées s'échappaient de brûloirs.

Aidée de Gwydion, Elisabeth revêtit une simple robe noire, marqua le contour de ses yeux de feutre bleu, mit un collier de perles grises autour du cou. Elle se regarda dans le miroir, tourna sur elle-même.
- N’est-il pas vrai qu’ainsi, prononça t-elle, très digne et solennelle, je ressemble à la Reine de la Nuit, Gwydion ?
Il semblait que ses chaudes larmes s'étaient brusquement glacées en elle, quand elle avait enfilé son habit cérémonial. Elle adoptait maintenant une posture raide, impassible.
Le Tzymisce, fasciné soudain par Elisabeth, la regardait fixement, comme un petit animal plein d’un respect où entrait une dose de désir lubrique.
- Oh oui, Elisabeth… oh oui…
La comtesse s'était habillée de manière semblable. Elle avait appuyée plus sur le fond de teint, avait mis plus de colliers brillants. Elle voulait resplendir du feu des pierres précieuses, puisque c'était sa fête à elle que l'on préparait ce soir-là. Elle regardait elle aussi le monde, à présent, d'un regard très distant, absorbée de plus en plus par le désir glacé qui montait en elle.
- Hé bien, Gwydion, murmura t-elle avec une juiblation contenue, n'est-il pas vrai que c'est moi qui de nous deux brille des flammes de la nuit ? Des larmes brillantes et un tissu d'encre sont ma tenue.
- Oh oui, comtesse, oh oui...
Gwydion bavait presque devant elle. Il s’affairait autour d’elle, il l'aidait à enfiler une bague, un collier, à rectifier sa coiffure. Il surveillait Elisabeth. Celle-ci s’était résignée : à genoux, elle penchait la tête. Sa longue chevelure touchait presque terre. Elle s'enroulait sur elle-même, dessinant une courbe élégante.
Gwydion préparait maintenant les flacons de sang, les disposant minutieusement sur la table. En se réveillant dans la non-vie, Elisabeth serait prise d'une soif frénétique. Il fallait prévoir suffisamment pour éviter un malheur.

diablotin

La comtesse dit :
- Je suis prête.
Le Tzymisce alla chercher ouvrir le tiroir d’une commode. Il en sortit un poignard qu’il tendit à Bathory en baissant la tête. Elisabeth tremblait, pleurait doucement.
La Comtesse prit le poignard, le soupesa, regarda le profil de la lame, esquissa quelques gestes. Le tenant fermement, elle exécuta quelques gestes qui fendirent l'air.
- Oui, il est très bien, Gwydion. Tu as fait un bon choix. Je crois l’avoir déjà utilisé, n’est-ce pas ?
- Oh oui, certainement, minauda son serviteur, transi.
- Oui, il a beaucoup servi durant l’affaire des poisons… du sang noble a coulé sur cette lame. Elle se régalait à l’avance, elle léchait délicatement la lame.
- Et ce soir encore, vous avez choisi une chair fraîche, du premier choix, maitresse… une belle créature à ajouter à vos Infants… le Prince sera ravi.
- J’y compte bien, fit-elle, froide comme une lune. Maintenant, laisse-moi, Tzymisce. Il est d’usage que je sois seule en ce moment crucial.
- Oui, certainement, comtesse.
Gwydion sortit sur la pointe des pieds et referma la porte sans bruit.

Diablo

A suivre... Virus
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#16
8) tout un rituel! Quand tu pense que dans le sabbat il se contentent de les mordre, de les enfouir et les attaquent à plusieurs quand ils émergent de la terre twisted
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#17
Les totos appellent ça de la poésie 8)
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#18
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont infanté dans la douleurs... Clever mais bon, surtout la douleur des infants, pas celle de la mère evil
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#19
à ce propos, j'ai le clan book Baali et Arhimanes twisted
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#20
oh non pas les baalÿ Diablo Kopikol
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