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10e Episode : Les subtilités de la cour
#78
10e Episode : les subtilités de la cour

Des rônins en hiver

Ce matin-là de la fin du mois du Rat, Riobe et Sotan en finissaient avec l'épuisant voyage depuis la Cité de l'Or Bleu. L'aristocratique Cité du Chêne Pâle se dressait devant eux, noble et hautaine comme les courtisans dans les amples drapés de leurs kimonos. La neige soufflait en courtes rafales ; épaisses, compacte, elle couvrait les chemins, et étouffait les sons. Le ciel gris, fatigué, pesait lourd sur tous, avec ses nuages bas comme un plafond.
Les jointures de leurs armures humides, les plaques recouvertes de neige, leurs membres transis, les deux rônins, qui chacun à sa manière en avait vu d'autres, goûtèrent pourtant la petite auberge à l'entrée de la Cité.
Le feu intérieur leur revigora l'âme, la bonne chaleur du foyer étant comme un grand soleil après la traversée d'un aigre brouillard.
Leurs poches étaient presque vide. Quelques zénis, dérisoires, leur permirent de se payer un maigre bouillant, composé essentiellement d'eau bouillante et de restes de navets. La misère commençait à les harceler comme une vieille mégère, les rongeant peu à peu comme font les rats.
Ils discutèrent un moment avec un compagnon de leur condition, un rônin nommé Ozaki. Il portait un grand bandeau qui lui couvrait l'oeil droit. Quoique jeune encore, il paraissait éprouvé par la vie. Le visage fermé, les cheveux brouissailleux, quelques restes d'armure en mauvais état, un katana dans un fourreau de piètre qualité.
Les temps étaient rudes. Nos deux héros s'empressèrent d'aller se signaler à la porte du palais. Ils se firent envoyer à tous les démons par le garde, perché dans sa tour de garde, qui accepta néanmoins d'aller prévenir le bushi Shinjo Kohei, invité de Masanaga-sama.
Kohei-san se présenta dans la modeste auberge en fin d'après-midi. Il était accompagné de Mirumoto Ryu. Tous deux portaient leurs beaux habits de courtisan, dont la délicatesse contrastait avec les étoffes rugueuses des deux rônins. Le tient frais, bien nourris, gaillards, les deux courtisans juraient avec la situation de relative détresse des deux voyageurs. Seuls leurs saya signait leur appartenance à la même caste des samuraï.
Le jour annuel de remboursement des dettes venait de passer. Tous les marchands de Rokugan étaient donc maintenant bien en fond, gros et gras, la bourse bien replette, et les samuraï venaient de recevoir leurs premiers kokus pour l'année.
Kohei-san offrit donc à tout le monde du saké et un repas. Malgré ses bonnes manières, Riobe se jeta avidement sur la nourriture, en dissimulant un peu mieux que Sotan sa fringale. L'ancien Crabe, quant à lui, ne fit rien pour se cacher, et se remplit comme une outre, jusqu'à avoir "les dents du fond qui baignent."
Les bols arrivaient sur la table, pleins de riz, de légumes, de poisson, de soupe, tous chauds, appéttissants, et en quelques tours de baguettes, ils étaient vidés et avalés, et empilés, pendant que le patron faisait chauffait à toute vitesse le saké, avalé lui aussi à une vitesse peu ordinaire par Sotan et Riobe.
Kohei-san, qui avait lui aussi un bon penchant pour les plaisirs de la table, se réjouissait de satisfaire ainsi les deux hommes. Quel bonheur sur leurs visages ! Quel plaisir d'accompagner deux si bons mangeurs !
Le saké, quoique de piètre qualité, fut, pour le palais des rônins, comme un breuvage de Daikoku, Fortune de la Richesse ! bave Drunk
Comme à son habitude, Ryu-san mangeait peu, maigre, et avec une grande discrétion, sans se plaindre ni approuver, détachée comme un Ize-Zumi.

Une fois tout le monde rassasié, Koehi-san exposa à tous le pourquoi de cette rencontre.
- Comme vous le savez tous maintenant, j'aurai l'honneur, dès la fin de la cour d'hiver, dans les premiers jours du printemps, de me mettre au service de la famille Daidoji, afin de rembourser une dette que ma famille a contractée envers eux. Mirumoto Ryu-san, elle aussi, a une obligation envers le clan de la Grue. Nous nous rendrons au chateau de la famille Daidoji. J'ignore encore les détails de la mission qui nous y sera confié. Je sais pour le moment que j'aurai sous mes ordres plusieurs samuraï, dont plusieurs rônins. La famille Daidoji m'a laissé le choix de plusieurs de mes hommes. C'est pourquoi j'ai pensé faire appel à vous, Sotan et Riobe. Car je vous connais, et j'ai confiance en vous. Je ne pense pas que ce sera une obligation de tout repos, car avec la guerre des Grues contre les Lions, la famille Daidoji est en première ligne pour défendre le clan. Etes-vous d'accord pour venir avec moi ? Vous serez bien payés en retour, je peux vous l'assurer.
- Nous sommes d'accord, Kohei-san, dirent Riobe et Sotan de concert.
- Bien. Vous m'en voyez content. Pour vous dédommager de votre peine, je vais vous laisser de l'argent, que vous ne mourriez pas de faim avant notre départ !
Le Licorne tira de sa bourse un demi koku, plus d'argent que n'en avais vu les deux rônins depuis bien longtemps. Ils n'avaient pas gagné autant en vendant les poissons avec Gempachi. Les pièces sonnantes et trébuchantes achevèrent de mettre du baume au coeur des deux samuraï sans clan.
Ils se sentaient maintenant revivre !
Après deux longues semaines dans la neige de ce pays du nord, à suivre les petits chemins de campagne, à éviter plusieurs postes de contrôle, à dormir dans des granges, dans des mauvaises auberges, à avaler de maigres nourritures, ils allaient pouvoir manger de bon coeur ! Et Osano-Wo sait que c'est important pour un Crabe !

- Pendant que vous êtes en ville, ajouta Kohei-san, après quelques coupes de sake, j'aimerais vous demander un service, Sotan et Riobe. Bien sûr, si vous pouvez m'aider, je vous paierai en plus de ce que je vous ai déjà donné.
- Dites-nous ce que nous pouvons faire pour vous, Kohei-san.
- Ecoutez-moi attentivement. Il s'agirait pour vous de me renseigner sur un des invités de la cour d'hiver, qui ne s'est pas présenté au palais le jour convenu. J'ai besoin de savoir s'il est bien arrivé dans la Cité, et tout ce que vous pourriez apprendre sur lui. Il se nomme Matsu Bashô. Pouvez-vous faire ça pour moi ?
- Nous ferons de notre mieux, Kohei-san.
- Bien, alors prenez ceci en plus, et bon courage à vous.
Kohei-san glissa une file de zénis supplémentaire aux rônins.
- Sayonara !

Shinjo Kohei et Mirumoto Ryu s'en retournèrent à la cour, alors que le soir tombait déjà sur la Cité du Chêne Pâle, engourdie par l'hiver. Une lourde et saine fatigue s'abattit sur les rônins, qui montèrent bien vite se coucher, et dormir bientôt tout leur saoul, leurs soucis provisoirement évanouis.

Samurai

Le lendemain, revigorés, après un sommeil lourd comme les pierres, nos deux rônins se réveillèrent, alors qu'un tendre matin d'hiver baignait la Cité, et que quelques hommes du peuple se risquaient dehors, malgré la froidure, des paquets sur les épaules ou la tête. Les rayons de soleil étaient froids comme la lune, mais le ciel clair mettait de l'espoir dans les coeurs.
L'enquête de Riobe et Sotan démarra aussitôt. Il s'agissait de mériter l'argent de Kohei-san !
Ryu-san était également de l'enquête. Il lui tardait d'exercer à nouveau ses talents de nazodo, cette discipline de recherches de preuves et d'indices concrets, si étrange aux Rokuganis. Ils ne tardèrent pas à trouver l'auberge où était descendu Matsu Bashô. Elle était fort luxueuse, réservée aux plus nobles hôtes de la Cité. Les rônins firent mauvaise impression en entrant, mais comme l'auberge était vide, le patron les accepta, et puis, quand il vit que les deux samuraï avaient de quoi bien payer, il les servit bien.
Usant d'un art du double langage qu'on ne lui connaissait pas [appris avec Ayame l'Obscure], Riobe interrogea le patron, en se faisant passer pour un homme au service de Bashô-sama. Le patron n'y vit que du feu et grâce à lui, les deux rônins apprirent que le Lion avait séjourné dans cette auberge, puis s'était rendu à la cour d'hiver, au soir de la 5e journée, comme il convenait à son rang (c'est à dire le même jour que Daidoji Morozane ou Ide Tadaji par exemple). C'était un noble seigneur, il convenait d'être prudent à son sujet.
Mirumoto Ryu alla reconnaître le parcours entre l'auberge et le palais. Il était constitué de plusieurs rues étroites, mais il y avait peu de chemin à parcourir néanmoins. Difficile de se faire attaquer sur la route sans voir venir les agresseurs. Ryu-san interrogea un marchand sur le chemin, à qui Bashô-sama avait acheté des objets, ce soir-là. Le noble Lion s'était ensuite dirigé vers le palais, mais avait bifurqué, pour aller parler à quelqu'un que le marchand n'avait pas vu. Ses souvenirs étaient imprécis, car il n'avait pas plus prêter attention que cela au Lion une fois celui-ci partit : il avait commencé à fermer son échoppe.
Vraisemblablement, Bashô-sama avait pu être attaqué entre l'auberge et le palais, et même certainement entre l'échoppe et le palais. Si le blessé de la cour était bien le Lion, cela signifiait que quelqu'un d'habile avait pu approcher le Lion juste avant le palais. Bashô-sama devait avoir une escorte avec lui.
Que s'était-il passé, à quelques mètres seulement de l'entrée du palais ?

Au cours des quelques journées d'enquête, Riobe retrouva une connaissance à lui : il s'agissait de Kakashi, le samuraï de la vallée d'Inchu, au service de Toturi. Kakashi et Riobe auraient pu être frères d'armes s'ils s'étaient rencontrés par le passé. De sa blessure contre les vils Scorpions, dans la forêt, Kakashi avait gardé une jambe boiteuse. Il s'aidait d'une béquille pour marcher. Il avait été soigné par les moines de la rivière d'Inchu, puis, après avoir entendu parler du criminel Hiro à la Grenouille Riche, il avait suivi sa piste, ce qui l'avait mené à la Cité du Chêne Pale.
Maintenant, aux yeux de tous, Kakashi était un samuraï boiteux. Qui plus est, il jouait l'idiot, si bien qu'il passait pour un pauvre here, vraiment innofensif. Fallacieuse apparence : Kakashi savait tenir un katana mieux que la plupart des samuraï, et même avec une béquille, il avait de quoi en remontrer à plus d'un.
Mais qui s'inquiétait d'un infirme à moitié fou ?

Or, de son côté, Kakashi avait découvert que le gang même dont Hiro avait fait partie était en ville. Le rônin fut content d'apprendre que Riobe en avait fini avec Hiro sur la côte du Phénix. Toutefois, il convenait de se se méfier de ses complices... Les trois rônins, contents d'être ensemble, décidèrent de profiter ensemble des largesses de Kohei-san, et se payèrent un excellent repas à l'auberge !
Ce n'était pas si courant que deux frères d'armes se retrouvent, alors Kakashi et Riobe voulaient fêter cela ! Sotan fut content d'être de la partie, et ce soir-là, une modeste auberge de la Cité fut réchauffée par le copieux repas des trois rônins !

De son côté, quand elle rentra au palais, Ryu découvrit dans sa chambre, posé sur son futon, un parchemin grossier. Elle l'ouvrit, et lut ce message, hativement tracé :
"Hiro n'est pas mort. Hiro est dans la Cité, et prépare sa vengeance."
Ryu en eut un coup au coeur.
Comment ce message était-il arrivé là ? Un serviteur avait pu le poser. Mais le message disait-il vrai ? Qui en était l'auteur ?
Ryu alla aussitôt voir le docteur Munetaka, qui lut le message, et eut une grimace de colère.
- Par Togashi ! qui se mêle ainsi de nos affaires !... Ryu-san, pas d'imprudence concernant ce sujet ! Akuma-sama vous a ordonné de tuer ce Hiro, il faut aller au bout de cette mission. Et surtout, prenez garde pour ce qui concerne ce Matsu Bashô sur lequel vous vous renseignez ! Bashô-sama est un noble seigneur ! Vous risquez l'honneur de votre famille à vous approcher de lui !... J'ai reçu l'ordre de garder le silence sur le blessé qui s'est présenté à la cour d'hiver. Et déjà, des rumeurs sur lui ont provoqué la grave dispute entre Kameko-sama et Masumi-sama puis le duel de leurs champions !... Alors, sur cette affaire, du doigté avant tout. C'est bien compris ?
- Oui, Munetaka-sama. Je serai vigilante.
Dans sa tête, Ryu-san était déjà résolue à tout faire pour anéantir Hiro et tout son syndicat de criminels.
Pour retrouver Ryu-san, Kakashi, Riobe et Sotan lui donnaient rendez-vous dans un temple à la sortie de la cité. Personne ne s'étonnait de voir la Dragonne partir se recueillir dans ce lieu. Elle y trouvait les trois rônins, aussi doués pour la méditation que Ryu-san pour les discours éloquents, et ils se mettaient au courant de leurs recherches.
Au bout de deux jours, Kakashi avait pu localiser le lieu de réunion des yakuzas de Hiro. Encore n'étaient-ils sûrement pas des yakuzas au sens classique, c'est à dire des petits criminels locaux. Ils semblaient bien mieux organisés, pour avoir des ramifications à la Grenouille Riche, sur les terres du Dragon, à la Cité du Chêne Pale et chez les passeurs de la côte du Phénix.
Cela posait d'ailleurs un problème : si Hiro était bien en vie, qui était le Hiro mort dans la maison de Gempachi ? et la prétendue Nahoko ?
Des sosies ? Des monstres ayant pris visage humain ?... Ou bien des créatures des ténèbres, capables de changer de forme, comme celles du cauchemar collectif de Morikage Toshi ?... Roll_fast
Seuls Riobe et Ryu-san pouvaient penser à une telle éventualité. D'ailleurs, les Scorpions de la vallée d'Inchu pouvait aussi avoir été en contact avec Hiro, quand il était encore magistrat de la famille Kaeru. A moins même que ce ne soit encore la même organisation qui ait manigancé les crimes d'Inchu ?... Qui pouvait le savoir ?
Il fallait être très audacieux pour enlever plusieurs enfants sur les terres du Dragon...

Samurai

Ce soir-là, l'avant-dernier du mois du Rat, le sort des criminels terrés dans la Cité du Chêne Pale, fut scellé pour de bon.
C'était dans le quartier mal famé de la ville, non loin du village d'etas. Des gaillards solides et sans honneur raccompagnaient des filles sans honneur dans leur abri pour la nuit, avant d'aller les reconduire à leur place le lendemain. Un infâme bouge avalait et recrachait des ivrognes, et un autre accueillait les passionnés de jeux et ceux avides de venir tirer sur une pipe d'opium. Pendant la cour d'hiver, la repression de la garde Shiba était encore plus impitoyable pour les troubles de l'ordre, mais en échange, tant que les drogués, les joueurs, les prostituées et les bandits restaient à baigner dans leurs sales ruelles, sans se répandre ailleurs, ils y faisaient la loi.

Une batisse anonyme, parmi cette cité sans honneur. Des hommes assis en demi-cercle, autour de leur chef. Des coupes de cendres brûlent d'une étrange lumière verte. Au sol, de grands signes ont été tracés, et dans la pénombre des lieux, on distingue d'autres silhouettes, dans les recoins, qui surveillent.
Face à ces crapules à jamais exclues de l'Ordre Céleste, trois samuraï. sont assis en tailleur.
Au centre, une jeune samuraï-ko d'une très grande beauté, qui ne dit mot. Elle porte sans ostentation le mon du Dragon.
A sa gauche, un gaillard taillé dans le roc de la montagne ou de la grande muraille, qui s'appuie sur un tetsubo usé par tous les coups qu'il a portés.
A sa droite, un jeune rônin. C'est lui qui parlemente.
- Dragon-san a juré de retrouver et de châtier un criminel du nom de Hiro, et elle pense que ce criminel se trouve dans la Cité. Nous savons que vous pourchassez également cet homme, car il dirige un groupe ennemi du vôtre. Il est donc clair que nos intérêts convergent quant à Hiro. C'est pourquoi Dragon-san propose de s'associer avec vous.
- Je vois, répondit le vieux yakuza. Il est inhabituel de voir des membres du clan du Dragon. Inhabituel de les voir pourchasser des criminels si loin de leurs terres. Mais cela ne nous concerne pas. Alors, nous acceptons de nous associer avec vous, à la condition qu'après cela, nous ne nous soyons pour ainsi dire jamais rencontrés. Est-ce clair ?
- Tout à fait. Nous proposons que vous créiez une diversion, pendant qu'avec quelques-uns de vos hommes, nous menions une attaque de front. Nous agirons rapidement, et efficacement.

Ce soir-là, dans les mauvais quartiers de la Cité du Chêne Pale, une épaisse fumée fut signalée à un coin de rues. Une vieille tannerie se mettait à brûler, et des projectiles enflammées furent envoyés sur le bâtiment voisin. Aussitôt, d'un repaire de crapules noir comme la gueule de Fu-Leng, sortirent un groupe de criminels endurcis, qui furent accueillis par des coups de tonfa, de couteaux et de sabres ennemis. A ce moment, profitant de la diversion, un groupe mené par Ryu-san, Riobe et Sotan se précipitait dans le repaire des criminels. Tandis qu'un sanglant combat de rue s'engageait, que les machoîres se fracaissaient, que les membres se brisaient, que les coups de sabre lacéraient les chairs, et lançaient des éclairs sanglants dans l'obscurité, le groupe de nos héros fracassait la porte et les fenêtres des bandits. Le noble sabre du grand-père de Riobe coupa les corps ignobles des ennemis, pendant que ce dernier, ancien tacticien de son clan, promis à une brillante carrière militaire, commandait l'attaque des criminels contre les autres criminels. La fumée se répandait partout, et le sang giclait dans les ténèbres. Les criminels tombaient les uns après les autres, recevant quatre coups pour un qu'ils donnaient. Sotan élevait son tetsubo et l'abattait de toutes ses forces, comme pour briser la roche, et Ryu-san coupait sans ménagement dans les rangs adverses. Par tous les murs, leurs alliés d'un soir brisaient, détruisaient, rapidement, presque en silence, coupant le papier et la peau avec la même détermination.
Deux rônins, katana au fourreau, main sur la garde, avancèrent vers Riobe, prêts à la défier au iaijutsu. Riobe, l'arme à la main, les aperçut, se dit : "nous sommes à la guerre, pas aux jeux olympiques compétitions athlétiques" et se jetant sur eux comme une lionne sur sa proie, fracassa le crâne de l'un avant qu'il dégaine. Ryu-san et Sotan, quoique blessés, vinrent en renfort. Riobe s'arrêta un moment pour coordonner l'attaque de son groupe, puis se lança en courant dans la pièce du fond du bâtiment, entouré de Ryu-san et Sotan.
A l'intérieur, il faisait presque entièrement sombre. Nulle âme qui vive à l'intérieur.
Soudain, un craquement. Tombant du plafond comme un fruit mûr de l'arbre, un homme se jeta sur nos héros. Sotan l'évita de peu, et abattit son tetsubo sur sa colonne vertébrale, qui se brisa en craquant sinistrement. Ryu-san l'acheva aussitôt.
A la lumière des lanternes qu'apportaient les autres yakuzas, ils virent que c'était bien Hiro. Respectant la coutume, Riobe coupa la tête, et l'emporta comme trophée. Voilà qui convaincrait à coup sûr la famille Kaeru que celui qui les avait trahis avait été puni comme il se doit.
Aussitôt après, nos héros se précipitèrent au-dehors. L'attaque se terminait : on achevait les perdants, et on prenait possession de leur territoire. Nos héros coururent vers le bout de la rue. Le vieux yakuza était là :
- La victoire est à nous !... Merci et adieu, samuraï !
- Adieu !
Quittant ce lieu sanglant et ignoble, Ryu-san, Riobe et Sotan se hâtèrent de regagner les abords du palais. La nuit tombait déjà.

Ce soir-là, alors que Hiro et sa bande étaient tous tués, une nouvelle menace arrivait au palais même. Deux honorables samuraï, invités par Masanaga-sama, faisaient leur entrée à la cour d'hiver. Membres des famille Bayushi et Shosuro, arborant leur masque de traître, leur maquillage noir et leurs tatouages venimeux, ils se présentaient parmi les nobles courtisans, qui les saluèrent avec un piquant mélange d'excitation et de frisson...

A suivre... Strygger
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