RotS OZ - Episode IV : Les hommes blafards

[Darth Nico]

Le consortium Garfield®

en association avec

La Gronico :LeLudwig: Goldwyn Mayer Inc.©

présentent



* NICOLASARTS *

Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...


REVENGE OF THE SCUD


EPISODE IV

LES HOMMES BLAFARDS

Finissant de traverser l'espace interstellaire infini, le Z-10 Seeker passa au large de Nall Hutta, capitale de l'empire Hutt pour se diriger vers sa petite lune, connue sous le sobriquet de Petite Coruscant, encore appelée Lune des Contrebandiers ou bien tout simplement Nar Shaddaa. Ce repaire était à la pègre intergalactique ce que Coruscant était à la politique et aux intrigues de palais : une véritable terre promise.
Une corvette de douane vint s'accrocher au petit vaisseau de nos héros et le sergent-chef, gros humanoïde à tête de lézard, repu et satisfait, monta à bord avec ses hommes. Ceux-ci jetèrent un bref coup d'oeil, pendant que Gaeriel graissait la mécanique administrative. Le douanier compta avec un plaisir non dissimulé les plaques de creds glissées par notre héroïne et repartit sans demander son reste.
Nos héros enfilèrent des déguisements pour se poser sur cette lune dont la population comprenait au moins 2% de chasseurs de primes, parmi lesquels une proportion non-négligeable était intéressé par l'alpha-team. :baton:



Le Z-10 fut autorisé à se poser sur une plateforme de 3e zone, au bord d'un gouffre glauque, dans un quartier qui servait de zone tampon entre deux territoires de gangs. Nos héros sentirent que Nello était encore sur la planète : ils pressentaient la direction dans laquelle se rendre. Ils avancèrent dans les petites rues d'un quartier résidentiel, dans des blocs d'habitation à plusieurs kilomètres au-dessus de la terre ferme, dans un dédale de rues plongées en permanence dans la pénombre verdâtre, ce qui pouvait aider à comprendre le sentiment éprouvé par un poisson au fond de son aquarium.
Au détour d'une rue, des coups de blasters partirent : ils étaient manifestement destinés à nos héros ! Ceux-ci se jetèrent dans une ruelle : d'autres lasers vinrent s'écraser sur le mur. Merwyn répliqua par plusieurs tirs de DL-44, qui s'écrasèrent sur le couvert des ennemis. Gaeriel avait repéré une bâtisse inhabitée : à l'intérieur, dans de grandes pièces crasseuses, des squatters dormaient ou se réchauffaient autour d'un feu de poubelle.
Merwyn monta au premier étage et aperçut les agresseurs, de l'autre côté de la rue : des Rodiens. Il y avait deux de ces mercenaires là-bas et trois qui venaient d'arriver au pied du bâtiment. Merwyn échangea quelques tirs avec ceux qui traversaient. Les passant, habitués à vivre sur la lune criminelle, s'étaient déjà mis à couvert. Les restes de vitres et de fenêtres volèrent en éclats. Merwyn s'éloigna du rebord.
En bas, Gaeriel accueillait les invités surprises : cachés près de l'entrée béante du building, elle vit deux Rodiens entrer en roulade ; ils n'eurent pas le temps de faire feu car Gaeriel avait déjà découpé leurs pistolets d'un coup de vibrolame ! Elle avait promis à Merwyn de bien se tenir et de ne pas user de violence inutile. Quand le troisième fit son entrée, elle fracassa son arme d'un autre coup de lame, puis sortit son vibro-blaster et pria la compagnie de reculer contre le mur, mains sur la tête.
Merwyn descendit et alla près de l'entrée : on entendait les deux autres Rodiens, dans la ruelle, qui se concertaient. Les clochards des lieux buvaient un coup en regardant le spectacle.

- Nous tenons vos amis, dit notre diplomate avisé. Je vous propose ceci : envoyez vos armes, nous les relâchons et vous partez. Nous ne sommes pas rancuniers et nous pouvons oublier cet incident !
Merwyn entendit les Rodiens grogner de mécontentement. Pendant ce temps, Gaeriel interrogeait les prisonniers :
- Qui vous a embauchés ? Pour combien ?
La seconde question étant posé pour satisfaire sa vanité personnelle : ils avaient intérêt à être payés cher !
Un Rodien grogna et fit des gestes pour se faire comprendre : ils avaient été envoyés par le chef de leur gang, le terrible Vreedo, boss incontesté de l'enclave rodienne de Nar Shaddaa. Et ils avaient été payés vingt briques chacun.
- 100.000 creds en tout, c'est respectable, songea Gaeriel.

Du côté de Merwyn, les négociations avançaient bien : trois flingues arrivèrent dans la pièce. Gaeriel relâcha les otages et les cinq malfrats partirent sans demander leur reste.
Belle entrée en matière !



Nos héros poursuivirent leur chemin et entrèrent dans un grand quartier d'affaires, où plusieurs honorables syndicats du crime avaient leur siège social. De grandes publicités inondaient de leur lumière la rue, les défilés de voiture, les passants pressés, les pin-ups, mannequins et vedettes holographiques vantant les marques d'alcool, de cigarettes et de speeder fabriqués par les succursales des industries Hutts. Nos héros se fondirent dans la foule et explorèrent le quartier, sans savoir comment ils pourraient bien retrouver Nello dans cette population hétéroclite.



Quand la pluie se mit à tomber dru, des milliers de parapluies s'ouvraient d'un coup sur les grandes artères. Au hasard de leurs pérégrinations, nos héros passèrent par une petite ruelle, encombrée par les camions de livraisons, les diverses habitations construites sauvagement et les échoppes des commerçants. En arrivant devant une cantina, à l'enseigne clignotante et grésillante, ils eurent l'intuition que Nello était passé par là. Et après tout, il pleuvait et ils avaient bien mérité de boire un verre.



Sans même se poser de questions, nos héros allèrent au comptoir. Ils durent avancer parmi les groupes compactes de consommateurs extraterrestres, dans l'atmosphère enfumée et colorée de la salle, avec son inévitable groupe de musiciens qui rêvaient de remplir un jour les salles de concert de Nar Shaddaa et en attendait, couraient le cachet de troquets mal famés en boui-boui louches en passant par les claques de mauvais garçons et les bars pas fréquentables.
Le patron était un Zabrak* qui paraissait la cinquantaine, le genre de type qui avait roulé sa bosse en pratiquant divers métiers ambigus, pas recommandables voire carrément illégaux et qui avait fini par se poser dans un endroit digne de lui.

*

- Bienvenus au Varactyl** Doré ! Qu'est-ce que je vous sers ?
Merwyn s'accouda au comptoir, assis sur un grand tabouret, tandis que Gaeriel restait debout, face à la salle.
- La spécialité maison, fit Merwyn. Je suis sûr que vous avez de quoi nous régaler.
Merwyn, en tant que diplomate et escroc intergalactique, avait dû s'adapter à fréquenter divers milieux, aussi bien les réceptions de Sandra de Korbo que les cantinas de la Frange. Il avait appris à passer pour le type débrouillard, goguenard, un peu blasé et qui sait y faire quand il était dans ces derniers lieux.
- Et deux bières de l'égoût, deux ! Car l'égoût et les couleurs, ça se discute pas hein !...
Merwyn se força à rire. L'humour d'un barman étant proportionnel à la qualité de son établissement, nos héros savaient où ils étaient maintenant...
- Vous êtes nouveaux ici, non ? Je crois ne vous avoir jamais vus. Et pourtant, j'ai la mémoire des têtes, croyez-moi.
- Oh, on passe juste pour affaire. On cherche un ami qui nous doit de l'argent. Il a dû oublier. Mais c'est pas grave, ça peut s'arranger.
- Ah oui, je vois. Un ami. Qui vous doit de l'argent.
- On vient le voir en tout bien tout honneur, hein.
- Oui, approuva le patron, vous n'êtes pas comme ces recouvreurs de dettes qui cassent un doigt par brique de creds pas remboursés.
- Non, dit longuement Merwyn, évidemment non. Là, il s'agit juste d'un ami. Un simple oubli de sa part.
- C'est bien ce que j'avais compris. Quand je pense qu'il y a des gens qui usent de violence et pire encore, des gens qui oublient de payer leur dette. Car les bons comptes font les bons amis, comme je dis toujours. Et qui paye ses dettes s'enrichit, comme dirait mon beau-frère.
- Tout à fait, opina Merwyn.
- Franchement, j'espère que ça va se passer en douceur.
Les clients à côté hochèrent la tête, tous d'accord.
- Oui, bien sûr. On sait qu'il vient ici souvent. Il fréquente que les bons établissements, comme celui-ci.

**

Là, Merwyn avait touché dans le mille : quoi de plus efficace que de flatter le barman sur la qualité de son affaire.
- Un peu mon n'veu ! Ici c'est le meilleur bar du quartier ! Franchement, quand vous allez au Rewvien qui fume ou au Rancor herbivore, soyons sérieux, c'est que des claques mal famés ! Et je vous mens pas en vous disant qu'ils frelatent leur alcool ! C'est du tout distillé sur place les saloperies qu'ils vous vendent ! Tandis que moi, mon whisky est en importation directe de... euh... de Corellia bien sûr !... C'est pas moi qui ait des emmerdes avec la commission d'hygiène. D'ailleurs, la dernière fois qu'elle est venue, c'était euh... voyons... euh, enfin ya pas si longtemps, ils n'ont rien trouvé à redire.
Une forte odeur nauséabonde d'alcool emplissait les lieux. Merwyn remarqua que des vapeurs passaient à travers les lattes du plancher. On vit alors s'ouvrir une trappe derrière le comptoir : un nain bossu, cheveux rares, yeux rougis, passa la tête :
- Patron, j'ai un problème avec l'alambic, il surchauffe !
Gêné, le barman appuya un bon coup de pied sur la trappe :
- Tu vois pas que je suis occupé, idiot ! Alors débrouille toi tout seul pour réparer la baignoire ! Je veux prendre un bain chaud ce soir !
La trappe n'était pas refermée qu'un autre nain, les tiffes presques disparus, le regard vaseux, sortit des toilettes :
- Patron, j'ai un problème avec le compteur geiger : il vient de me lâcher !
- Ta gueule, imbécile ! Je te demande pas de me compter le Becquerel mais de me déboucher les ouatères ! Alors file !
Merwyn soupira :
- Ah le petit personnel...
- M'en parlez pas, quelle plaie ! Alors, il ressemble à quoi votre ami, au fait ?
- Mon pote ? Oh, c'est facile : la trentaine, cheveux gominés, lifting (il assume pas son âge), un peu bellâtre, beau brun ténébreux futur séducteur sur le retour, vous voyez le genre ?
- Oui, un peu... Ah le lifting ! Les gens n'assument plus leur âge, maintenant. Regardez, moi j'ai 62 ans et bah j'ai pas honte ! J'assume ! De toute façon, le premier qui vient me faire des remarques trouvera à qui parler !
Clin d'oeil complice : le patron montra le BML caché sous le comptoir. Le signe des VRAIS barman qui ont été de bons chasseurs de primes.
- Mais j'y pense, votre pote, oui je crois que je l'ai déjà vu. Et si je ne me trompe pas, la fille qui est au fond là-bas, venait pour boire un verre avec lui.
- Encore une fille ? Je le reconnais bien là. Merci patron. Amenez une tournée de bières de l'égoût, on va allez lui parler.

A suivre... :jmekiffe: