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22e Episode : La menace zombie
#1
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

<span style="color:green">La 5e Réincarnation : 22e Episode</span><!--/sizec-->
Boeuf 1127



La menace zombie<!--/sizec-->

Ayame se réveilla, la tête pleine de pensées confuses, dans une aube qui ne se montrait pas comme telle, mais comme un court interlude entre deux nuits.
Fatiguée, elle fit quand même l'effort d'aller saluer Shosuro Hyobu. Ikky la suivait, elle aussi mal sortie du sommeil.
- Gouverneur, dit-elle, front à terre, j'ai besoin de savoir ce qui vous fait penser que derrière Goshiu...
- C'est très simple ma fille, coupa la vieille dame, nous connaissions bien, mes conseillers et moi cette vieille malédiction. Les Gouverneurs la connaissent. Tous l'ont redoutée, mais moi je l'ai connue ! Les astrologues du palais ont scruté les cieux depuis des temps immémoriaux, pour prévoir le retour du Gouverneur qui fonda cette ville... Récemment, les astres envoyaient des signaux sans équivoque...
- Pourquoi ne pas nous avoir prévenus ?
- Nous ne pensions pas que la malédiction se réaliserait si vite... Et nous pensions que les Fortunes nous parlaient peut-être des Crabes eux-mêmes... Peut-être que c'était de cela, dont ils voulaient parler... Peut-être que Goju est l'un des leurs...
- Non, je ne le pense pas.
Et là, c'était Ayame qui rendait un jugement sans appel. Et, par son ton, elle intimait l'ordre au Gouverneur de ne pas feindre l'ignorance. Elle savait pertinemment qu'on pouvait par le fer et par le sang contre l'Outremonde. Pas contre Goju, qui avait profité de l'affaiblissement, de la détresse de la Cité pour s'y introduire.
- Et que pensez-vous de Bayushi Korechika, demanda Ikky. Va t-il se rallier à Goshiu ?
- Korechika est dévoué au clan du Scorpion. Goshiu est son supérieur. Il lui obéira sans discuter car c'est un samuraï.
Hyobu le déplorait-elle ou bien admirait-elle l'abnégation de son ancien bras droit ? Nul n'aurait pu le dire.
- Mère, il faut vous reposer, dit Kimi.
Ayame fit un petit signe d'excuse : elle et Ikky n'avaient que trop importuné Hyobu-sama.
En sortant de la chambre, elles croisèrent un serviteur qui leur annonça que Ryu les convoquait !
Ah, être convoqué par Mirumoto Ryu ! Subtil plaisir matinal !
Plus qu'avant, elle semblait débordée par sa paperasse, la meilleure armure contre la réalité pour elle. Elle barbottait dedans, accablée, jamais assez absorbée par ces paperasses triviales... Bien sûr elle ne parvenait pas à s'y plonger. L'honneur en elle n'était pas mort, juste agonisant. Comme une aiguille, il revenait la piquer, l'exciter, l'agacer en permanence.
- Je suis... je suis dépassée par la situation, avoua t-elle enfin.
Déjà, elle semblait allégée de cet aveu.
- Je dois partir...
- Partir mais où ?
Ayame était partagée entre la stupéfaction et le soulagement. Voir Ryu partir...
- Je pars en voyage...
- Mais où ?
On sentait que ce pourrait être n'importe où sauf dans la Cité !
- Au sud... Je vais demander conseil.
- A qui ?
Il fallait vraiment lui arracher les mots de la bouche !
- Il est vrai, reconnut Ayame, que tous les conseils sont bons à prendre.
- Je vais rejoindre Mirumoto Daini-sama. L'armée de mon clan...
Elle en avait besoin comme d'un retour au pays natal.
- Je te laisse les dossiers en cours, Ayame-san... Je souhaite partir sur l'heure...
Il aurait inutile de faire des politesses pour la retenir.
Beau mouvement tactique à vrai dire : pourrir la situation jusqu'à toucher le fond du marécage du deshonneur, puis s'en aller en laissant tout en plan !
Ryu quitta la ville en fin de mâtinée.
- Maintenant nous sommes seules, soupira Ikky.
Mais c'était moins un triste constat qu'un soulagement. Il allait falloir maintenant reprendre tout depuis le début ! Au niveau d'infamie où la Magistrature en était, elle ne pouvait qu'effectuer une ascension fulgurante ! Bien sûr, le peuple ne se doutait pas de ce qui se déroulait comme vilénies entre les murs augustes des palais, mais les samuraï de la ville n'ignoraient pas la prise d'otage du Gouverneur. Personne n'aurait eu un mot contre la Magistrature d'Emeraude. Seulement, on savait que les Scorpions étaient les maîtres tout-puissants de la Cité.

Samurai

Le capitaine Kiiro, cette femme entre deux âges, borgne, qui tenait une embarcation près du pont du Dragon, fumait sa pipe en surveillant le déchargement de ses cales. Elle vit Mirumoto Ryu s'approcher d'elle, pressée. Elle n'avait plus eu affaire aux samuraï d'Emeraude depuis l'enquête (avortée) sur le meurtre de l'ancien Magistrat.
- Capitaine, dit Ryu sans manière, j'ai besoin de quitter la ville. Dans la plus grande discrétion, est-ce bien clair ?
- Tout à fait clair, Magistrate !
Avec des kokus, le capitaine Kiiro savait rendre de grands services, sans poser de questions !
Ryu embarqua donc dès que le bateau fut prêt à repartir sur le fleuve.
- Larguez les amarres ! cria le vieil Edenté, l'assistant de Kiiro, de sa voix éraillée.

Samurai

Il ne restait donc plus que les deux Phénix au palais d'Emeraude. Bayushi Bokkai avait été poliment invité à séjourner chez le Gouverneur, en tant que membre du clan du Scorpion s'étant distingué à la guerre. Hida Shigeru était le second soutien de Miya Katsu.
Ayame s'installa donc à son tour dans le bureau du Magistrat d'Emeraude. On ne s'y retrouvait plus ! Officiellement, c'était pourtant Katsu-sama qui était le maître à bord.
L'après-midi suivant le départ de Hiruya, on vint prévenir notre shugenja qu'un émissaire du Gouverneur se présentait à la porte.
- Il s'agit du porte-parole de Goshiu-sama, un nommé Yogo Jinnai.
Encore une surprise ! L'hôte forcé du temple avait trouvé comment retourner son kimono ! Ayame n'enrageait pas, mais goûtait l'ironie amère de la situation. Elle reçut donc le porte-parole.
- Konnichi wa, Ayame-san. Au nom de mon maître, je souhaiterais vous inviter dans notre palais.
Ayame frissonna. Qu'entendait-il par "inviter" ? Inviter pour un temps indéterminé ?
- La Magistrature est déjà en bonne partie l'invitée de votre maître, Jinnai-san.
Elle lui faisait durement sentir, par son regard, ce qu'elle pensait de ce ralliement opportuniste à Goshiu.
- A ce sujet, affirma sans vergogne le porte-parole, je puis vous affirmer que Katsu-sama et ses deux assistants se portent comme des charmes. Ils se disent honorés de leur séjour, si agréable...
Ayame fit un petit geste agacé : il ne fallait pas non plus en rajouter !
Jinnai se retira, après moults contorsions diplomatiques.
- Il n'a pas perdu de temps lui, lâcha Ikky.
Ayame haussa les épaules : au fond, elle concevait assez bien qu'on sache dans quel sens souffle le vent. Elle-même avait tout fait pour rater sa carrière diplomatique, à cause de son avidité irrépressible pour les aspects les moins reluisants de l'Empire, pour sa manie de fouiller dans les recoins puants. En somme, elle avait échoué là où Isawa Kogin, en acceptant d'être une élève douée, allait parfaitement réussir. Ayame aurait tout eu pour réussir, pour briller. Elle aurait eu l'intelligence nécessaire à se forger des relations, pour savoir auprès de qui se faire voir, mais, en toute conscience, elle avait refusé la voie impériale pour les sentiers de la perdition. Elle était un cas exceptionnel : une arriviste volontairement ratée !

Elle avait accepté l'invitation pour ce soir. Qu'avait-elle à perdre ?... L'honneur ? La gloire ?... Ha ! elle était bien assez capable de décider seule de ce qu'elle perdait ! On ne pouvait plus grand'chose contre elle maintenant ! C'est bien ce qui effrayait avec elle : Ayame était bien celle qui était le plus capable de se nuire, la meilleure ennemie d'elle-même !

Samurai

Mirumoto Ryu descendit la rivière et arriva en vue du grand palais Shosuro, au pied duquel campait l'armée de son clan. Aux yeux des Mirumoto, elle s'était couverte de gloire à la guerre. On ignorait les sales mésaventures qu'elle avait vécues dans la Cité. Mais en temps de guerre, on avait besoin de héros sur les champs de bataille, pas de courtisans doués.
Elle fut saluée avec respect et bientôt reçue dans la tente du général Daini. Ce dernier avait réuni autour d'une table de cartes stratégiques son état-major, la crême des officiers du Dragon, rudes, nobles, forts physiquement et moralement, endurcis par le mode de vie ascétique des montagnes et l'âpreté des combats. Ils portaient les plus magnifiques armures du clan, qui semblaient taillées dans de la peau de dragon d'émeraude et de jade.
Ryu, la voix chargée de lassitude, voulut expliquer les méfaits commis dans la Cité, l'alliance de Goshiu et Goju mais elle ne fut pas entendue. On ne voulait d'elle que comme une héroïne du clan. On ne voulait que la hisser sur un piédestal, la glorifier et glorifier la famille en même temps ! Les intrigues de couloirs, ça ne parlait pas aux généraux !
En revanche, quand elle annonça que le Gouverneur avait l'intention de traiter avec les Crabes, elle fit mouche !
- Quoi ! que me dites-vous là !
- C'est ma faute, tenta Ryu, mes compagnons sont presque tous morts face à l'Outremonde et ensuite, j'ai insulté le Gouverneur et la Magistrature...
Mais sa voix se perdit dans le tumulte de l'indignation générale.
- Les Scorpions viennent de nous poignarder dans le dos ! hurla Daini. C'est une trahison abominable !
- Oui, insensée !
- Inexplicable !
- Le fiel de ces ordures est inépuisable !
- Ils veulent nous voir crever dans la boue pour défendre leur clan d'ignomineux lâches !
C'était dit :
- Je vais demander une audience immédiate avec les dirigeants de la famille Shosuro ! Ils nous doivent des explications ! Le Gouverneur de Ryoko Owari n'a pu décider une telle chose sans leur accord !
- Oui, bravo, vive le général Daini !

Samurai

Ayame et Ikky entrèrent en grande tenue dans la salle d'audience du Gouverneur et firent leur révérence. Bayushi Goshiu, sur son trône, présenta ses salutations.
- Je suis honoré que vous ayez répondu si vite à mon invitation.
Dans soin coin, Yogo Jinnai se grattait la barbe, pas mécontent de lui. Bayushi Korechika, stoïque, approuvait d'un hochement de tête à chaque phrase du Gouverneur. Miya Katsu, entouré de Bokkai et Shigeru, produisait un grand effort pour garder sa contenance, pour ne pas montrer combien il se sentait humilié.
- Comme vous le savez, nous désirons parler avec les Crabes, afin de savoir si certains d'entre eux sont prêts à poser les armes et à discuter avec nous. Ils ne peuvent tous vouloir la destruction de l'Ordre Céleste qu'incarne notre Empereur. Ce sont les défenseurs du Mur depuis mille ans. Ils n'ont pu, du jour au lendemain, se retourner contre nous. Ecoutons ce qu'ils ont à nous dire.
- Oui, fit Katsu (dont on sentait bien que c'était son tour de parler, convenu à l'avance), il est plus honorable de discuter avec la famille Hida.
- Toutefois, fit poliment Ayame, souvenons-nous que nombre d'entre eux s'est allié à l'Outremonde. Pour ceux-là, il ne peut y avoir de pardon.
- Certainement non, dit Goshiu, les doigts tendus devant son visage, le coude posé sur le genou. Nous ne parlerons qu'à ceux qui n'ont pas oublié qu'ils ont le sang des dieux dans les veines.
Ayame allait tenter une autre objection.
- Que ceux qui sont encore honorables trouvent une chance d'écouter la voix des Ancêtres qui parle à tous les serviteurs des Hanteï !
- Une tâche honorable, fit Ayame, juste et magnanime, Goshiu-sama.
Katsu-sama venait de lui intimer par le regard l'ordre de se soumettre.
- Bien, fit le Gouverneur, satisfait, alors que tous prient les Fortunes, car je ne veux pas laisser cet Empire, que nous avons bâti durant mille ans, se scinder en deux ! Mes négociations n'échoueront pas !
C'était là son credo. Chacun devait se répéter ce petit slogan et le transmettre à ses subordonnées.

Pour ses bons et loyaux services, Miya Katsu fut autorisé à parler en privé à ses assistants.
- Quelles nouvelles ?
- Nous n'avons pas de nouvelles de Kakita Hiruya, fit Ikky. Quant à Ryu, elle a décidé de rejoindre l'armée de Mirumoto Daini.
- Ce n'est pas une mauvaise décisions, soupira Katsu.
Et il avait exactement la même réaction que les deux Phénix : plus soulagé que déçu !
- Il ne faut pas nous appuyer sur les Dragons outre-mesure, fit Katsu. Défendre la ville avant tout. C'est le devoir de la magistrature.
- Entendu.
- J'étais si impatient, fit Bokkai, rêveur, de retrouver la Cité des Histoires... Cette atmosphère si particulière, unique à Rokugan...
On le laissait dire car lui, en tant que membre d'un clan de toute façon dehonorable, pouvait bien exprimer les mauvaises pensées des autres !
- Le Gouverneur autorise Hida Shigeru à repartir avec vous, fit le Magistrat.
- Dans ce cas, vous êtes maintenant le chef, déclara Ikky.
Lourd, fatigué, le gros Crabe se leva et fit jouer ses muscles. A son tour de s'asseoir sur le siège de Magistrat de la Cité !

Samurai
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22e Episode : La menace zombie - by Darth Nico - 04-11-2006, 12:52 PM
22e Episode : La menace zombie - by Darth Nico - 02-12-2006, 12:14 PM
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22e Episode : La menace zombie - by Darth Nico - 04-12-2006, 09:00 AM

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