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22e Episode : La menace zombie
#4
CHRONIQUES DE L'EMPIRE D'EMERAUDE

Le lendemain matin, Hiruya et Shizuka prenaient le bateau sur la rivière et se firent conduire au palais Shosuro. Ouf, se dit Ayame, on peut de nouveau respirer !
Hida Shigeru reprenait sa place de maître du palais d'Emeraude. Et Miya Katsu était toujours l'invité permanent de Bayushi Goshiu, qui ne donnait aucune nouvelle. Hiruya avait donné des instructions précises à Shigeru : il était urgent d'attendre ! Pas de vagues, pas de provocation, le moins de contact avec le Gouverneur et les Scorpions. Se contenter de surveiller la calme et maintenir le calme.
Shigeru regrettait de ne plus se voir confier de tâches d'enquêtes dans les rues... et les débits de boissons ! Maintenant, il lui fallait fréquenter les administrateurs du palais. Il passait du temps au dojo pour se dégourdir les muscles. Il regrettait ses promenades, quelques mois plus tôt, dans le quartier des pêcheurs, à humer l'air du port, à regarder les gens vivre, à partager un peu de leur existence et de leurs soucis. Sa place n'était pas dans un palais mais à fouler la terre ou les rues et à parler aux gens du peuple ou au samuraï. Il pensait à sa famille, à ses quatre enfants, et se sentit pris d'une grande nostalgie.
- Par Hida, tu te ramollis Shigeru-san !...
Et il pensait à son clan, au yeux duquel il devait passer pour un renégat, lui qui avait chois la voie de l'honneur.

Isawa Ayame, suivie d'Ikky, alla au temple de Daikoku. Au passage, elle jeta un oeil sur l'autel de Shiba Shonagon, qui n'était pas fleuri. Elle fut accueillie par l'abbé Okawa. Elle prit le temps de prier longuement, le matin puis, après un déjeuner frugal, rejoignit la bibliothèque du palais. Ikky continuait ses lectures : jamais elle n'aurait cru que sa condition de yojimbo pût lui permettre de tant cultiver son esprit !
Elle lisait des récits plus ou moins parodiques de grandes batailles, des lectures populaires parmi les samuraï, qui s'en racontaient des passages pour passer le temps ou trouver le courage d'être à la hauteur des Ancêtres. Et par la lecture, Ikky vivait des aventures merveilleuses, qui la sortaient de son condition souvent terne, à protéger la shugenja la plus ambiguë de cet Empire ! Comme les autres Shiba, elle ressentait durement, en tant que guerrière, l'esprit de son clan. Il lui arrivait d'envier les samuraï du clan du Lion, élevés dans le culte de la guerre et du sacrifice. Elle n'aimait pas cette vie errante de magistrate. Elle aurait préféré vivre comme une femme au foyer, avoir une vie plus stable, ou bien se battre pour défendre ses terres natales. Pas pour découvrir de sordides secrets dans une ville étrangère, loin de la beauté simple et digne des terres ancestrales ! Que pouvait lui importer le destin de ce sale clan du Scorpion ! N'avait-on pas cruellement besoin d'elle et d'Ayame, à la Cité du Repos Confiant, ou au Chêne Pale ?...
Non, elle ne s'y faisait pas, à cette vie incertaine et changeante. Mais elle n'en montrait rien et assumait son destin. Elle se dévouait aveuglément à la protection d'Ayame, pour oublier de se poser des questions sur la justesse de cette tâche. Mais questionner, n'était-ce pas commencer à désobéir ?...

Samurai

Ayame fit cette après-midi là une découverte de très grande importante. Elle se sentait en veine ! Elle découvrit en effet rien moins que la localisation d'un temple dédiée à la Novice !
- Ikky, j'ai terminé mes recherches ici !
Surprise d'abord, la yojimbo soupira et rangea le roman qu'elle venait juste de déplier. Elle était interrompue en plein milieu d'un passage passionnant !
- Et où allons-nous ?
Ayame sifflota en rangeant ses parchemins. Elle ne répondit pas, toute guillerette.
Les deux femmes se mirent en route. Elles arrivèrent en fin d'après-midi au village de Pokau, une minuscule localité dans les contreforts des montagnes du Toit du Monde. Ayame trouva sans difficulté le temple.
C'était émouvant, en somme, d'arriver ici !
Ici la Novice était morte, tuée par un gunso Matsu. L'Ize-Zumi matérialiste était venu en pélerinage ici, triste de constater que celle qu'il avait cherchée si longtemps avait déjà péri... Ayame se sentait tellement lié à cet endroit. Depuis plus d'un an, c'est cet endroit, sans le savoir, qu'elle cherchait. De bibliothèques en temples, elle avait suivi la piste de la Novice, plus acharnée qu'un Inquisiteur Kitsuki et enfin, elle trouvait un lieu bien réel, bien présent !
Il n'y avait donc bien que notre shugenja pour considérer cet endroit perdu comme un lieu de pélerinage !

Le soir de cette journée, Kakita Hiruya arrivait avec Iuchi Shizuka au palais Shosuro. Un conseil se réunit avec Ryu et Yogo Veul. Hiruya examina le parchemin du cavalier. Notre Magistrat repensa au cavalier affronté dans la nuit, avec les Nagas, mais il ne s'agissait sans doute pas du même. Il y en avait peut-être deux au lieu d'un dans la région... On décida d'avertir le général Daini qu'il faudrait lancer des raids dans la région. Bien sûr, les Scorpions de la famille Yogo étaient déjà avertis, grâce à Veul-san.
En observant le cavalier et en écoutant Hiruya parler de celui rencontré dans la nuit, Shizuka prit un air grave... On devinait à quoi elle pensait.
- Les Motos déchus... aussi puissants que les samuraï, aussi sournois que les ruses des démons... aussi multiples que les oni...
- La menace qui pèse sur cet endroit est peut-être plus grave que nous ne pensions, déclara Hiruya. A cette fin, je vais faire appeler les deux Phénix. Nous aurons besoin d'elles pour nous débarrasser des monstres qui nous guettent !

A Pokau, le soir tombait aussi.
- Quel lieu de villégiature sympathique, dit Ikky en observant les quelques bicoques misérables exposées au vent coupant des montagnes arides. Mais enfin, il serait dommage d'être venu ici pour rien. Je suis certaine qu'il y a une bonne raison à ce voyage soudain...
Ayame riait sous cape et laissait dire. Ikky scrutait les lieux.
- Bizarre, personne... Je cherchais votre soupirant... Il n'est pas encore arrivé ?
- Je ne vois pas de qui tu parles, Ikky. Et quand bien même, je ne pense pas qu'il vienne ici...
En parlant à un homme du peuple, qui était né ici et y mourrait, Ayame apprit que la Novice était bien-aimée des gens du lieu : on la priait, on lui recommandait les femmes enceintes pour obtenir de beaux enfants qui pourraient courir, plein de vigueur, dans cette région si riche, si plaisante...
- Dis-moi, paysan, fit Ayame avec un ton où entrait un peu de mépris condescendant du peuple et le sentiment du triomphe à venir, sais-tu si d'autres personnes étrangères sont venues ici ?
- Oui, honorable et puissante shugenja, fit le vieil homme (parfaitement le genre de personne qu'un samuraï pressé aime rencontrer : humble et loquace !wink, il est venu il y a plusieurs années un important seigneur de la Cité des Histoires... un samuraï du clan du Lion, très différents des siens. Il se disait poète.
- Oui je vois, dit Ayame, qui n'était pas surprise.
- Ainsi qu'un Inquisiteur de la famille Asako, Phenix-sama.
Bashô et Nakiro !
Et derrière ses airs de paysan simplet, il était drôlement bien renseigné cet homme. Ayame le remercia et dit qu'elle allait prier au temple de la Novice. Goguenarde, Ikky aurait bien ironisé sur les méditations très pieuses d'Ayame mais elle sentait la shugenja si heureuse et si fébrile, si avide de trouver, prête à mordre, que le jeu n'en valait pas la chandelle !

Les deux femmes entrèrent dans la petite bâtisse. Ayame avait l'impression d'entrer dans le saint des saints !
- Par où commence t-on les "prières" ?
Non, Ikky n'avait pu se retenir ! Ayame, circonspecte, observait avec le plus grand sérieux. Rien ne lui échapperait de ce qui se cachait ici. Dans ces moments, elle en aurait remontré à un disciple du Nazodo en tenacité méthodique !
- Toi, Ikky, fouille. Moi, je vais m'intéresser à ces tentures. Je jurerais qu'elles contiennent un message codée... Il me semble que ces écritures...
Elle était déjà plongée dans leur lecture. Elle prit son parchemin, une plume et de l'encre et copia minutieusement les inscriptions.
Ikky trouva une cache dans un mur, une pierre étant mal scellée. L'endroit avait déjà été découvert et son contenu dérobé.
Ayame termina sa copie, regarda Ikky et, discrêtement, utilisa un sort dit de la Lumière de Seigneur Lune, qui révélait instantanément tout objet caché dans une pièce.
- Tiens, Ikky, regarde ! Tu as mal cherché ! Tu n'as pas vu la boîte qui se cachait dans ce défaut du parquet !
Ayame jubilait de sa méchanceté gratuite. A l'intérieur, des parchemins, écrits dans un style qu'Ayame reconnaissait comme celui de l'époque du Gozoku. Ses cinq doigts tremblèrent quand elle trouva un plan et des indications codées dessus. Elle tenta de les déchiffrer ainsi, rapidement, mais ce n'était pas un code habituel. Elle bouillait d'impatience !
Même Bashô et Nakiro n'avaient pas trouvé cette boîte !
Les gens du village ne reconnurent pas davantage ce qui était indiqué sur ce plan.
L'Empire ignorait que bientôt, chacun de ses habitants pourrait être interrogé par la Magistrate Isawa Ayame, afin de reconnaître ce plan !
Par des chemins détournés, Ayame arrivait à ce plan, en étant parti d'un parchemin ramené au hasard à Isawa Akitoki exprès pour l'emmerder, les mémoires de l'Ize Zumi matérialiste !
La boucle était presque refermée sur elle-même, mais Ayame ne savait pas comment finir de la boucler.

Samurai

Les deux femmes dormirent à Pokau. Le soir, Ayame entendit une voix moqueuse caractéristique la tirer de son sommeil :
- Heureux de constater que votre pélerinage vous plaît, Ayame-san...Strygger
Ayame, à moitié endormie, se rassit :
- Nakiro... où êtes-vous ?
Elle s'habituait presque à la présence, pourtant quelque peu malsaine:baton:, de l'Inquisiteur mort, et cette habitude atténuait la peur de ce mort-vivant plus vivant que mort !
- Etes-vous venue chercher la sagesse ?...
Ce soir, Nakiro n'était qu'une voix, portée par le vent nocturne.
- Pourquoi ne restez-vous pas dans le monde des morts, Nakiro ?
- D'une certaine façon, je vous suis lié, Ayame. Et j'ai encore des devoirs envers ce monde-ci.
- Des devoirs !...
Même Ayame pensait qu'il ne fallait pas exagérer ! Des devoirs !... un maho-tsukaï !
- Vous ne voyez pas où mène ce plan, Ayame ?
- Je serai opiniâtre, je trouverai...
- Moi je suis de plus en plus inquiet, Ayame...
- Pourquoi donc ? Vous êtes mort...
- Et vous, vous êtes mon seul lien avec le monde des vivants maintenant...
La voix se tut. Ayame s'endormit. Le lendemain, les deux femmes étaient de retour à la Cité des Histoires.

Samurai

Sur les terres Shosuro, Hiruya et ses assistants poursuivaient leur enquête. On retourna sur les lieux de l'attaque du premier cavalier, celui qui maniait le feu. Ryu se mit en quête d'indices. On interrogea les gens des villages voisins. Certains affirmèrent avoir vu un cavalier ce soir-là, d'autres en avoir vu deux, dont l'un muni de quatre bras terrifiants.
On trouva des traces griffues, laissées par les pattes de ces chevaux de cauchemar appelés onikage et qui constituent les montures de la garde Noire de Moto Tsume. Ryu suivit les traces, qui disparaissaient à un endroit précis, comme si les monstres s'étaient volatilisés à cet endroit.
- Ou bien comme s'ils avaient disparu sous terre, corrigea Shizuka. Les Fortunes de la Terre sont leurs alliés. Ils savent les plier à leurs sombres desseins. Ils peuvent réapparaître ici ou ailleurs. Inutile de creuser ici, nous ne trouverons rien.
Au crépuscule, nos samuraï partirent explorer le bois où, disait-on, ces cavaliers allaient et venaient. Des yorikis les suivaient, porteurs de lanternes. Un pisteur recruté au village trouva la trace des pattes griffues. Branchages secouées, taillis coupées... "Ils" étaient passés par là.
On entendit un murmure, puis un souffle. Un yoriki tomba, décapité. Une silhouette disparut entre les arbres. Ryu le poursuivit, bien imprudemment et reçut un vilain coup de katana. Elle tomba, frappée à la cuisse. Shizuka réagit promptement face à l'adversaire invisible. Elle lança dans sa direction une pluie de jade magique ! La silhouette du tueur apparut dans la lumière écarlate et s'enflamma comme une torche.
Hiruya dégaina et frappa un second samuraï déchu. Shizuka lança une seconde pluie de jade. Un autre monstre s'enflamma, dans un hurlement bref. Shizuka se pencha sur Ryu, dont elle referma rapidement la blessure par une application de ses mains et l'aide des Fortunes de l'Eau.
Hiruya avait brièvement eu le temps de reconnaitre, parmi les victimes, le cavalier qui avait tué le Naga.
Satisfait de sa nouvelle recrue, Shizuka, il ordonna le retour au campement Dragon. Le lendemain, sachant les Scorpions prévenus, il décida de rentrer à la Cité.

Quand lui et ses assistants arrivèrent, Ayame effectuait des recherches frénétiques en bibliothèque. Jamais Hiruya ne l'avait vue dans un tel état : c'était comme si un de ces tourbillons du grand océan venait de passer dedans ! Ayame était enfoncée jusqu'au cou dans les parchemins !
- Je trouverai, je trouverai !...
Elle suait abondamment et ne maîtrisait plus le tremblement de sa main. Ikky lisait dans son coin, insouciante face à cette furie !
En fin de journée, Ayame dut avouer sa défaite : le plan cherché ne se trouvait pas ici !
Epuisée, hagarde, elle partit à la maison de bain, se laver de toute cette sueur !
Le soir, elle fit un court rapport à Hiruya sur son voyage à Pokau.
Le Magistrat hocha la tête. Il ne pouvait pas la critiquer : c'est lui qui avait ordonné ces recherches. Bien sûr, Ayame les orientait à sa manière...
Elle ne tenait plus debout, ce soir-là. Elle partit dans sa chambre et s'endormit comme une souche. Et cette fois-là, Ikky put terminer sa lecture bien à son aise !

Samurai

Cette nuit, Hiruya rêva.
Il rêva qu'il retournait à l'entrée du monde des Kenkus, qu'il retrouvait celui qu'il avait désarmé, Azureus.
- Ton esprit revient dans notre monde, disait ce dernier. Ce qui est normal : tous les vivants, la nuit, voyagent dans Sakkaku. Toi, tu reviens précisément ici, grâce à ma magie et à ton attachement à ce monde.
Hiruya le salua poliment.
- La dernière fois, tu m'as désarmé, Hiruya-san.
- Je ne voulais pas te tuer...
- Tu ne m'en as pas voulu de t'avoir attaqué.
- Pourquoi, si je t'ai vaincu ?... Le duel et l'honneur sont liées pour moi. De même la gloire et la victoire...
- Pour comprendre nos techniques, Hiruya, il faut le dévouement exigé pour les samuraï. Il faut toute ta force d'âme. Puisque tu m'as vaincu, je suis en effet tenu de te rendre un service. Tu as voulu connaître nos technique.
Et Azureus ajouta malicieusement :
- Sache que tu risques d'en rêver la nuit !
- Tant mieux. Mes journées sont bien occupées mais pas mes nuits.
Les deux adversaires se mirent en garde. Azureus poussa un cri qui tue. Hiruya resta imperturbable, l'attendit. Azureus courut, sabre au clair. Hiruya fit une légère esquive et, dégainant, désarma net le Kenku !








SamuraiFORCE ET HONNEUR, SAMURAI !<!--sizec--><!--/sizec-->Samurai




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22e Episode : La menace zombie - by Darth Nico - 04-11-2006, 12:52 PM
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