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Rots ¤Cristal Age¤ - Episode III : Konen le Barbare
#5
¤CRISTAL AGE¤

Le soleil rouge de Barab I disparaissait, laissant enfin la nuit fraîche et saine se répandre sur la planète.
Hark resta enfermé dans le noir, de nombreuses heures. Au-dehors, les réjouissances se préparaient. Son sang allait couler pour apaiser la colère du village. On se réjouirait de l'entendre hurler de douleur et supplier qu'on l'achève. Il serait attaché au poteau, au centre de la terre sacrée, et les autres pourraient le torturer à leur aise. Tant qu'on estimerait qu'il n'aurait pas assez souffert, il ne serait pas mis à mort. Il devrait souffrir pour montrer aux Rouges qu'ils étaient inférieurs, et parce qu'il était le Faiblard qui n'avait aucune vertu des Barabels.

Les danses commencèrent tôt, pour entamer la fête en chauffant la terre sacrée des trépidations des guerriers qui entreraient peu à peu en transe, pour invoquer les dieux de la guerre, pour faire monter la fureur du village.
Hark restait prostré. Jamais il n'avait autant ressenti sa lâcheté, sa faiblesse, son infériorité. Il comprenait ce que c'était, d'être un moins que rien. Pas même bon à porter de lourdes charges ou les armes des guerriers, ni à s'occuper des provisions avec les femmes. Bon pour être sacrifié pour que le village retrouve son unité.
Parmi la clameur qui augmentait peu à peu et montait dans la nuit, Hark discerna un autre bruit. Un grondement puissant, qui venait du ciel et emplissait tout le village. Le grondement d'un moteur de transport spatial.
Les cris des guerriers retombèrent pendant que le vaisseau se posait. L'ouïe aiguisée par le noir et la peur, Hark entendait bien plus distinctement qu'à l'habitude. C'était un humain qui en descendait. Hark le reconnut. C'était un humain d'une haute caste, qui venait de temps en temps sur le monde des Barabels, pour acheter des mercenaires. On disait qu'il payait très bien, non seulement ceux qu'il engageait mais aussi les villages et les familles. Il avait donc reçu l'amitié de plusieurs tribus, même s'il était si différent. Il était froid, n'élevait jamais la voix, n'avait pas la carrure d'un guerrier. Il portait de beaux habits et parlait bien. Bref, il était tout sauf Barabel !
Mais il avait des crédits, à ne pas croire combien ! Des belles barres qui conféraient tant de pouvoir à la tribu qui les recevait, car elles permettaient d'acheter des armures, des haches plus tranchantes, des fusils performants...
- Salutations, Chef, entendit Hark. Je suis heureux de te revoir, mais fort attristé, si j'interromps une importante cérémonie. J'ignorais que j'arrivais au mauvais moment.
- Tu es le bienvenue, Duc, répondit le chef. Ce soir, nous festoyons.
- Ah oui, c'est ce soir que les jeunes de la tribu vont devenir adulte.
- Tu nous connais bien.
- Ma foi, je m'en voudrais de vous déranger. Je vais repartir.
- Non reste. Peut-être que certains de nos nouveaux guerriers te conviendront. Ils sont impatients d'aller découvrir d'autres mondes.
- Tu m'as compris, Chef. J'ai besoin de mercenaires plus valeureux que jamais !
Hark entendit hurler : les jeunes voulaient prouver leur valeur et les familles recevoir de beaux crédits.
- Pourquoi avez-vous préparé le poteau ? Vous avez une proie spéciale ?
- Tu es attentif, humain. C'est un peu particulier, disait le Chef. Ce soir, c'est l'un des nôtres qui sera au poteau. Il a échoué : trop lâche, trop faible, il ne peut devenir adulte. Il doit mourir pour faire oublier ses tares.
- Intéressant... Puis-je vois ce misérable ?
- Cela porte malheur de le rencontrer.
- Oh moi, tu sais, Chef, je ne suis pas Barabel. Et puis, les malédictions ne toucheront pas à mes crédits, n'est-ce pas ?
- Comme tu voudras.

Doublelame

Hark entendit la porte s'ouvrir et le Chef entra avec le grand humain.
- Lève-toi, Faiblard, gronda le Chef. L'humain veut te voir.
- Puis-je lui parler seul à seul ?
L'humain fit un petit geste devant les yeux du Chef.
- Tu peux lui parler seul à seul.
Et il sortit.
Hark se mit à trembler. Il avait ressenti quelque chose. Quelque chose qu'il n'avait jamais senti chez d'autres que les Barabel. Quelque chose qu'il n'avait éprouvé qu'en rencontrant un des shaman Barabel, avant que ceux-ci, parce qu'ils usaient de pouvoirs incompréhensibles et qu'ils avaient déplu au grand humain en armure noire qui respirait mal, soient hachés menus et interdits à jamais.
L'humain enlevait tranquillement ses gants. Il avait son temps.
Hark avait les mains liées dans le dos, mais il savait que, bien qu'il fût faible, il aurait pu rompre ces liens sans trop de mal. Ils étaient surtout symboliques, parce qu'on ne pouvait imaginer qu'il puisse s'échapper.
Il aurait donc pu sauter sur cet humain, pour prouver au moins une fois qu'il pouvait tuer quelqu'un. Mais quelque chose l'en empêchait. Il avait très peur.
Il avait déjà ressenti la peur : face aux autres, face aux Durgolosks, face aux Chefs. Mais pas comme ça. Il l'avait connue comme un danger imminent, pas comme une terreur indicible, incompréhensible. Bien sûr, dans son frustre langage de Barabel, il était loin de pouvoir le formuler ainsi. Mais il le sentait.
Cet humain n'avait rien d'un guerrier. Aucune arme sur lui, de belles mains aux ongles bien coupés. Bien rasé, parfumé...
- Ainsi, tu te nommes le Faiblard ?
- Je m'appelle aussi Hark.
L'humain le toisait. Hark sentait que quelque chose s'insinuait en lui. Quelque chose qui menaçait de déclencher une peur panique chez lui. Presque comme si une bête lui rentrait par les trous de nez. Mais il n'y avait pas de bêtes. Juste le regard insoutenable de l'humain.
- Pourquoi es-tu... si faible ?
Hark se plia en deux et gémit. Il se remettait à pleurnicher, il repensait aux jeunes, qui le raillaient en lui disant de retourner pleurer chez sa maman et qui menaçaient de lui jeter des cailloux.
- Si les shamans de ton peuple vivaient encore, disait lentement l'humain, ils auraient compris que tu es un être à part. Peut-être t'auraient-ils pris parmi eux...
Frappé de stupeur, Hark releva les yeux vers l'homme.
- Moi... un Shaman ?...
- Tu n'aurais pas aimé, avoir des pouvoirs ?... Faire peur aux autres... Les commander... Les étrangler rien qu'en serrant le poing à quelques mètres d'eux ?...
- Oui, on disait que les Shamans savaient faire cela.
- Cela et bien d'autres choses j'en suis sûr.
- D'autres choses ?...
- Devenir rapides comme l'éclair, puissants comme le roc, mater des Durgolosks rien qu'en les fixant dans les yeux...
- Impossible, impossible...
- Pourquoi impossible ?... Je crois au contraire que tu sens que je dis vrai... Et tu mourrais maintenant d'envie de posséder ces pouvoirs...
- Ce soir je vais mourir. Ils vont me torturer pendant des heures et enfin, le Marron m'arrachera le coeur avec son couteau.
- Et si ?...
L'humain réfléchit.
- Et si, un jour, c'était toi qui lui arrachais le coeur ?
Hark voulut reculer, mais il était dos au mur. Il sentait des possibilités inouïes s'offrir à lui. Mais il avait peur des pensées de l'humain.
- Impossible... impossible !...
- Non pas impossible, sussura l'homme.
- Qui êtes-vous ? qui êtes-vous ?... un shaman ?... un shaman humain ?...
- Je suis le seigneur Treides. Mais ta tribu me connait sous le nom de Duc Lepto. D'où je viens, j'ai appris des pouvoirs très puissants, qui sont interdits chez toi.
- A cause de l'humain en armure noire qui respire mal !
- Lui-même... Lui qui a interdit les pouvoirs que tu devrais posséder maintenant.
- Je vais mourir...
- Pas si tu refuses la mort...
Hark ne disait plus rien.
- Mon vaisseau va rester ici jusqu'à ce soir. Si, pour une fois dans ta vie, tu te dis que tu n'es pas Hark le Faiblard, mais Hark le Puissant, Hark le Terrible, tu prendras ceci...
Le seigneur lui tendait un couteau.
- Il t'aidera à trancher tes liens puis à t'évader de cette case, pendant que la fête commencera. Et tu me rejoindras. Si tu y parviens, si tu échappes à ceux qui veulent te tuer pour t'empêcher de devenir shaman, alors...
- Alors quoi ?...
- Tu m'as compris, Hark le Terrible... Tu sais ce qu'il te reste à faire.

Doublelame

Pas à pas, Merwyn approchait du dernier transport encore valide. Il n'était plus qu'à dix pas du vaisseau quand il entendit un tic-tac se mettre en marche. Il recula et la minuterie s'arrêta.
Il revint vers ses amis, à l'abri derrière un container. Avec la Force, Kyle déplaça un chariot, qu'il put approcher du vaisseau et le coller à la coque sans qu'aucune minuterie ne se déclenche.
- Si c'est pas de la démarche expérimentale, dit Kyle...
- Tes conclusions ? demanda Cyrillis.
- Détecteur de chaleur, pas de mouvement.
- Quelle solution proposes-tu face à ce problème ?
Kyle ne savait pas.
Ils durent réfléchir un peu. Impossible d'y aller eux-mêmes. Ils ne voyaient pas la bombe, donc impossible de la manipuler à distance.
- Je sais, dit Gaeriel en claquant des doigts. Prenons n'importe quel droïd et reprogrammons-le pour le téléguider jusqu'à la bombe. Qu'il nous la rapporte ! C'est possible, Kyle ?
- Oui, tout à fait ! Et si on fixe une caméra sur son épaule, aucun risque de se tromper. Je le guiderai pour qu'il la désactive.
C'était de l'inédit comme situation, mais il fallait bien rivaliser d'ingéniosité pour se sortir de ce piège !
Nos héros choisirent un droid multi-tâches et lui ouvrirent le clapet du crâne.
- Allez, toi, on va te reconnecter les fils, ça va te changer la vie !
Kyle ouvrit une trousse d'instruments. Gaeriel commençait à examiner les circuits.
- Vous allez y arriver ? demanda Kyle.
- Qu'est-ce que vous croyez ? A l'Académie Impériale, on n'apprenait pas que les réglements bureaucratiques. On avait aussi les travaux pratiques !
- Vous savez tout faire alors...
- ... sauf la couture, oui.
Gaeriel opéra en douceur le droïd, lunettes sur le nez pour se prémunir des étincelles bleutées qui giclaient des fils.

Doublelame

Les tambours battaient de plus en plus fort au centre du village. Le Chef assistait aux danses des jeunes qui priaient les dieux de la guerre. A ses côtés, le Duc Lepto, assis, regardait ce spectacle sagement. Un de ses hommes, dans un uniforme du clan Korbo s'approcha et lui glissa quelques mots à l'oreille. Le Duc hocha la tête et renvoya l'homme.
- Qui y a t-il ? demanda le Chef.
- Je vais devoir partir, hélas. J'espère ne pas offenser les dieux, mais une affaire urgente m'appelle chez moi.
- Partir maintenant ?
Le Chef, malgré le respect qu'il avait pour son visiteur, était prêt de prendre ce départ comme une insulte. Le Duc lui glissa quelques belles barres-creds et s'excusa encore. Le Chef les glissa sous sa tunique et considéra que les dieux ne feraient pas attention à un humain. Il était avec le ciel bien des accommodements...
Il se tourna vers son fils :
- L'heure est venue de chercher le Faiblard. La tribu réclame son sang. Les dieux ont soif.
Le fils s'inclina et alla dans le village. Il n'y avait plus qu'un seul garde, impatient de rejoindre la fête.
- L'heure est venue pour toi, Hark.
Le garde entra dans la case. Il en ressortit juste après : sa peau avait viré au vert pâle.
- Quoi ? gronda le fils du Chef.
Il poussa rudement le garde et entra : le prisonnier n'était plus là. Il avait creusé un trou dans le mur derrière lui.
Le fils, furieux, se tourna vers le garde, qui n'était plus du tout vert mais blanc.

Ce soir-là, c'est lui qui prit la place de Hark le Faiblard.

Doublelame

- Fais chauffer les moteurs, ordonna le Duc à son officier. J'aimerais ne plus être là quand la fête aura atteint son acmé. On ne sait pas dans quel état de transe ces brutes peuvent entrer.
- Nous repartons sans le Barabel ?
- Non, il va venir. Je le sens.
L'officier partit au poste de pilotage. Le Duc prit ses macro-jumelles et scruta la forêt avec l'amplificateur de lumière. Dans l'épaisse lumière bleu-gris, il discerna une grosse tâche rouge-orangée qui se déplaçait rapidement.
- Le voilà...
Il gardait les yeux dans son viseur. Le Barabel courait. Le Duc rangea ses "macro" et s'avança vers la forêt.
- Hark ! Je suis là !
Dans la nuit, il entendait les cris des bêtes, et surtout le souffle rauque du Barabel. Mais il ne le voyait pas encore.
- Les autres ont dû lancer une battue, se dit le Duc. Tiens-toi prêt à décoller !
Il avança dans la forêt.
- Hark ! Par ici !
On y voyait pas à trois mètres. Bruits de feuilles écrasées, de branches qui craquent.
Hark vit soudain l'humain, à quelques mètres de lui. A bout de souffle, il reprit sa course. Soudain, un buisson qui craque, un beuglement sourd : un énorme Durgolosk surgit, envoya un coup de patte au Barabel, qui alla rouler et se cogna contre un arbre. Etourdi, il sentit l'haleine du monstre qui approchait lentement sa gueule baveuse. Hark saignait du crâne. Un coup de mâchoire et se serait fini.
Lentement, le Duc approchait. Par télépathie, il dit doucement à Hark :
- Utilise le pouvoir qui est en toi... Utilise-le... Utilise ta haine, ta peur, ton désir de vengeance...
Le Durgolosk flairait sa proie. Mû par un instinct de survie, et par quelque chose de plus profond, Hark roula sur le côté vivement et se releva. Il fit face au prédateur. Celui-ci, excité, se préparait à l'attaque. Il allait se lancer sur le Barabel quand il recula, la gorge serrée, en poussant un couinement pathétique. Hark avait serré le poing, comme il avait vu les Shaman le faire. La bête souffla très fort et cracha, étranglée par une puissance invisible. Puis elle reprit ses esprits. Hark serra encore le poing, mais rien ne se produisit. Il ferma les yeux, entendit un lourd vrombissements en même temps qu'une intense lumière rouge passait à travers ses paupières. Il rouvrit les yeux.
Le seigneur tenait à la main la même arme que l'humain qui respirait mal. Une grande épée rouge vibrante. Et la tête du prédateur roulait à terre.
L'humain lui avait sauvé la vie deux fois. Désormais, chassé de sa planète, Hark n'avait plus que cet homme à qui se raccrocher. Ce soir-là, avant de monter dans le vaisseau, il jura de lui être loyal à tout jamais.
Le transport décolla dans la nuit de Barab I, alors que la fureur des tribus redoublaient et qu'on maudissait le fuyard.
Le seigneur tapa sur l'épaule du Barabel qui, effrayé parce qu'il montait pour la première fois dans un vaisseau, contemplait le sol qui s'éloignait.
- Aujourd'hui, tu quittes ta planète comme un moins que rien. Quand tu reviendras, ce sera pour en devenir le maître.
Fasciné, Hark regarda son maître puis contempla la forêt et les tribus qui, ce soir-là, étaient unies dans leur haine contre lui.

Doublelame

Gaeriel enleva les lunettes.
- Je pense que c'est bon.
- Si on avait un peu plus de temps, dit Katarn, on lui ajouterait un distributeur de canettes.
Gaeriel alla à l'écran de visionnage de la caméra pendant que Kyle manoeuvrait la télécommande. Il s'amusait comme un gamin. Le droïd marcha vers le vaisseau, entra et alla dans la soute où se trouvait la bombe.
Ensuite, ce fut un jeu d'enfant pour Katarn de manier ses joysticks pour téléguider le robot.
- Et voilà ma jolie, une belle petite bombe modèle Barab... Efficace mais pas bien subtile.
Le droïd ressortit avec son colis. On l'éloigna et on pénétra dans le vaisseau.
Gaeriel s'installa aux commandes, Merwyn aux écrans, Kyle au canon et Cyrillis utilisa la Force pour améliorer les capacités de coordination des autres. Ce banal transport devenait un des vaisseaux les plus dangereux de la galaxie !

Gaeriel arracha le transport à l'atmosphère toxique de la planète. Une fois dans le vide spatial, Merwyn utilisa la Force pour repérer Sacratiff. Il ne parvenait pas à sentir Konen.
Gaeriel manoeuvra pour approcher du croiseur indiqué. C'était trop facile : pas d'escadrons pour les intercepter, une piste d'atterrissage presque libre pour eux...
- Konen est bien là, dit Gaeriel.
- Comment on s'organise ? demanda Katarn.
- Je propose que tu viennes avec moi, pour aller délivrer les prisonniers. Pendant ce temps, Merwyn et Cyrillis, si vous vous y sentez prêts...
- Entendu, dirent les deux Jedi.
Les quatre passagers sortirent du transport, accueillis par une copieuse rafale de tirs de K5 armés de BML ! Les deux groupes se séparèrent. Il était bien clair pour eux que s'ils voulaient ressortir de ce Croiseur, il faudrait vaincre Konen.
Gaeriel et Katarn descendirent vers les prisons, gênés par du menu fretin. En revanche, l'affaire se corsa quand six gros Barabels gonflés aux hormones s'interposèrent. Gaeriel leur tira dessus, pendant que Katarn montait à l'assaut. Il n'était pas virtuose du sabre, mais il avait appris à le manier correctement : il mit en difficulté les gros guerriers, qui reculèrent devant ses vaillantes passes de sabre. Son style manquait de grâce, de finesse, mais c'était bien suffisant pour des brutes comme celles-là !
En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, les Barabels prenaient la suite de leurs camarades envoyés sur Korriban avec Cypher : ils tombaient pour la Cause !

A suivre...Doublelame
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Rots ¤Cristal Age¤ - Episode III : Konen le Barbare - by Darth Nico - 21-01-2007, 02:53 PM

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