23-01-2007, 08:49 PM
¤CRISTAL AGE¤
Le vaisseau du clan Korbo emmena Hark très loin de sa planète natale.
Il découvrit la planète Sauron et le grand palais du seigneur Treides. Rapidement, son entraînement commença.
Loin des siens, le Barabel changea très vite. Soumis à un entraînement impitoyable par son maître, il s'endurcit et devint aussi fort que ceux qui l'avaient méprisé depuis son enfance. Il découvrit l'art de la guerre des anciens guerriers Massassi, entièrement dévoués à l'art du combat. Et bientôt, Treides lui mit entre les mains un sabre d'entraînement, un sabre à deux lames. Hark y fut maladroit au début. Animé d'une vigueur surhumaine, Treides le faisait combattre pendant des heures et le punissait à la moindre faute dans l'enchaînement de ses passes. Il était enfermé dans le noir pendant des semaines, exposé au froid glacial, torturé par les serviteurs de son maître ou pire encore : un sinistre Arconien du nom de Darth Yotis arrivait et, le fixant de ses gros yeux globuleux et phosphorescents, créait en lui des visions fantasmagoriques de terreurs inimaginables. Hark apprit à regarder sans trembler la mort et les pires horreurs du côté obscur. Bientôt, il ne trembla plus face à des hallucinations qui auraient rendu folles la plupart des créatures sensées. Il oubliait Barab.
Quand il parvint à maîtriser correctement son arme, après avoir passé des années à ne se consacrer qu'à l'art du combat, il dut affronter son maître en duel singulier. Puisant dans les ressources inépuisables qu'il tirait de la peur et de la haine, Hark attaqua avec une fureur qui égalait celle d'un Durgolosk affamé. Il se métamorphosait en une vague d'énergie pure qui déclenchait sa force encore et encore, sans relâche. Son maître, armé de son sabre-laser à longue lame, tenait bon face à lui, faisait mine de reculer et Hark se voyait déjà victorieux, débarrassé de ce maître qu'il admirait et détestait à la fois. Par une série de feintes, Treides lui fit croire qu'il était prêt à céder. Sans hésitation, le Barabel continua ses attaques et alla frapper un coup mortel. Son maître l'avait prévu : il esquiva au dernier moment et lui retourna une attaque fulgurante, qui le transperça de part en part. Il avait empalé Hark juste sous le coeur. Celui-ci crut bien que la mort était arrivée.
Il tomba à genoux tandis que Treides retirait sa lame.
- Ton entraînement pour devenir Sith est terminé. Aujourd'hui Hark le Faiblard est mort. Désormais...
Treides passa sa main devant son visage tordu par la douleur et le Barabel oublia sa douleur :
- Désormais tu te nommeras Darth Konen.
Treides referma sa main et le Barabel s'évanoui, vaincu par le brusque retour de la douleur.
Il resta dans un coma profond plusieurs jours. Quand il se réveilla, il se sentait transformé. Son passé était parti en fumée. Il renaissait, entièrement dévoué au côté obscur.
Et après ces années durant lesquelles il avait senti sa puissance croître de jour en jour, il lui fallut supporter une épreuve aussi difficile : celle de la patience.
A la tête de l'Empire se trouvaient toujours l'Empereur et son serviteur, l'humain en armure noire.
Konen jurait qu'il était prêt à le défier et le vaincre, mais Treides l'interdit. Il le savait puissant mais pas au point d'aller défier Vader.
Près de cinq ans passèrent et rien n'avait changé. Konen ne sortait presque pas de Sauron. Il n'avait pas le droit de se battre. Il lui fallait rester immobile pendant des jours. Il crut devenir fou. Un jour, la haine de son maître devint la plus forte. Il désobéit. Il sortit de la pièce où il devait se tenir sans remuer un cil, en l'absence de Treides. Il prit un transport, quitta Sauron et retrouva la planète où son maître était parti.
Il avait appris à piloter un minimum. Il se posa sur une planète couverte de jungle. Il traquait la piste de son maître, plus habile que n'importe quel chasseur de Barab I. Ses sens s'étaient exacerbés à un point inimaginable. Désormais, il aurait senti l'odeur des Durgolosks à des kilomètres et en aurait abattu quatre à mains nues. Il aurait survécu des semaines dans la forêt, il aurait combattu des tribus entières...
Il se posa au pied d'un grand volcan endormi et trouva l'entrée d'une caverne qui s'enfonçait profondément sous terre. Son maître était proche. Mais il y avait quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus puissant encore.
Konen s'enfonça dans les ténèbres du sous-sol et arriva dans un lieu noir, qui n'était peuplé que de ses terreurs. Ces terreurs qui revenaient soudain alors qu'il croyait les avoir vaincues pour de bon, plusieurs années avant.
La lumière s'alluma brusquement : Treides se tenait à quelques mètres. Aussitôt, Konen bondit sur lui. Son maître intercepta le coup qu'il allait porter et les deux lames fusionnèrent.
- Je vais te tuer, rugit Konen, et alors je serai libre !
Les deux laser vibraient et menaçaient d'exploser de saturation. C'était deux faisceaux de haine qui se croisaient et s'additionnaient.
- Je te dois un aveu, cher élève, fit Treides un sourire inquiétant sur les lèvres. Tu es certainement supérieur à moi au sabre maintenant...
- Alors implore mon pardon !
Il essayait de parler comme son maître, de le mettre à genou à son tour ! Pour le défier, il ne pouvait qu'utiliser son langage et ce qu'il avait appris de lui !
- Je te pardonne de m'avoir attaqué, Konen, car j'attendais depuis longtemps que tu l'oses. Mais quelqu'un d'autre souhaite t'affronter... Plus fort que moi...
Darth Treides parvint à séparer les lames et repoussa son élève. La lumière s'éteignit.
Le Barabel éteignit son sabre et s'agenouilla. Il intensifia ses sens, à l'affût de la moindre vibration de l'air, du moindre souffle. Il ne sentait plus son maître. Dans le noir, il discernait une haute et massive silhouette approchait de lui. Un autre humain, à la peau noire. Konen sentit une peur ignoble l'envahir. Pourtant, il avait vaincu les peurs de Yotis, les peurs de son enfance et peut-être la peur de son maître. Mais celle-là, c'était encore une autre peur.
Il céda à la panique, alluma son sabre et se lança à l'attaque. Il ne savait plus où il se trouvait. Une de ses lames frappa dans une lame verte.
Il vit son ennemi. D'une voix qui ressemblait au grondement du tonnerre, ce grand humain noir murmura, satisfait :
- Très encourageant, seigneur Konen. Darth Treides vous a bien formé.
Konen se dégagea et contre-attaqua. Son adversaire reçut l'attaque sans faillir. Il frappa une dizaine de fois, et se heurta à un mur. Il ne pouvait rien ! Il était impuissant. Son adversaire voyait le combat avec deux coups d'avance. Il ne bougeait presque pas. Il restait fermement appuyé sur ses deux jambes, tandis que Konen tournait pour essayer de le surprendre. Chacun de ses coups étaient mesurés, d'une justesse et d'une puissance parfaite. Au contraire, Konen s'épuisait à déployer sa force et ne parvenait plus à rien. Ils ne combattaient qu'à la lueur de leurs armes mais l'homme ne semblait pas souffrir de cette obscurité.
Konen recula, essoufflé. Son adversaire abaissa sa garde.
- Je vais vous montrer, général, l'art ultime du sabre. Après cela, vous ne pourrez plus être surpris.
Le Barabel se mit en garde, fatigué. Soudain, il vit, non pas une, mais une dizaine de lames vertes l'attaquer ! Il crut en parer cinq, peut-être six, mais les autres coupèrent son arme en deux.
Cela n'avait duré qu'une fraction de seconde, mais il était désarmé. A nouveau, son adversaire n'avait qu'une arme en main. Il éteignit son arme et ce fut à nouveau l'obscurité totale. Il entendit seulement dire, en s'éloignant :
- Votre élève est prêt, seigneur Treides...
Treides repartit avec Konen sur Sauron et le Barabel n'osa rien dire. Il garda le silence pendant des jours, se construisit un nouveau double-sabre, revint vers son maître et s'agenouilla devant lui.
- Tu connais désormais ta place, prononça Treides. Devant tous, tu es Konen le Puissant. Mais face à Thembee, tu ne seras jamais que Hark le Faiblard.

Cyrillis et Merwyn entrèrent dans la salle de d'entraînement de Konen, sabres en main. Elle était vide. Ils se retournèrent : le Barabel était là, plongé en méditation de rage. Il tremblait convulsivement et ouvrit les yeux.
- Il est bien plus fort que nous, murmura Cyrillis.
- Ce n'est plus le moment de reculer, fit Merwyn.
Le Barabel s'était levé lentement.
- Tu as encore le goût du sang dans la bouche, Revan. C'est pour cela que tu es venu m'affronter de nouveau. Pour le goût du sang.
- Tu te trompes, Konen. J'ai retrouvé la pureté de la Force. Je sais que je dois me confronter à mon passé, sinon je ne serai jamais en paix.
- Tu ne te fies qu'à de faibles sentiments. Les véritables pensées se prouvent par les armes.
- C'est bien le seul langage que tu connaisses, Konen. Mais c'est dans le reste, dans ce que tu ignores complétement, que j'ai puisé la capacité de sortir du côté obscur. C'est grâce à ces choses que je te vaincrai.
Konen lui lança son sourire le plus cruel, alluma son sabre et attaqua.
Les deux Jedi s'étaient coordonnés pour frapper ensemble. Dans un tourbillon infernal, Konen fondit sur les deux hommes : en quelques passes de sabre, il déjoua la garde de Cyrillis qui encaissa un coup de sabre dans le ventre et tomba vaincu.
Konen se dégagea et rit avec une cruauté abominable. Merwyn vit Baelun tomber et se tordre de douleur.
- Maintenant, tu es seul, Revan. Seul avec ta peur...

Au fil des années, le Barabel avait appris à connaître le grand rival de son maître, le sorcier Darth Orcus. Il détestait autant que son maître ses tours de magie noires, ses manières rusées et ses mystères. Il se jura, pour plaire à Treides, d'abattre un jour ce vil personnage.
- Plus tard, dit alors son maître qui lisait dans ses pensées. Pour le moment, j'ai une nouvelle importante pour toi.
- Laquelle ?
- Je vais bientôt te donner un élève.
- Un élève ?...
- Oui. Tu l'entraîneras au sabre.
- C'est ce Feyd que nous avons trouvé sur Nar Shaddaa ? cracha Konen qui méprisait ce vilain rouquin prétentieux.
- Non pas lui, sourit Treides. Ni Darth Aramon, mon navigateur. Non, il s'agit de quelqu'un de bien plus brillant. Il suit actuellement la voie des Jedi. Mais cela pourrait changer. Il ne sait pas utiliser sa colère. Je veux que tu lui apprennes. Que tu en fasses un vrai Sith.
- Bien, Maître.
- Il n'est pas comme toi, ce Jedi. Il me ressemble plus. Il est intelligent, diplomate. Il réfléchit avant d'agir. Il prévoit, il mesure...
Ces paroles étaient impitoyables pour Konen. Il savait déjà qu'il détesterait ce nouvel élève et lui infligerait un entraînement inhumain.
- C'est bien ce que je désire, fit Treides, satisfait.
Il rencontra le Jedi en question, qui s'appela bientôt Darth Revan et devint le préféré de Treides. Ensemble, ils furent sur le point de prendre le pouvoir sur toute la galaxie. Mais le Jedi trahit et redevint Merwyn Peake. Konen vit mourir son maître dans les souterrains de Coruscant : et Revan n'avait pas été là pour le défendre contre Orcus. En réalité, Konen ne se pardonnait pas d'avoir été absent, lui aussi.
Ces années passées dans des épreuves extrêmes l'avait bouleversé. Il n'était plus le rustre et sot petit Barabel. Il était devenu un guerrier accompli, capable de froideur, de patience, d'une cruauté plus raffinée.
Ce jour-là, il partit de Coruscant. Avant de mourir, son maître lui avait dit :
- Mon destin s'achève, Konen. Maintenant, ton heure est venue. Retourne d'où tu viens. Désormais, tu seras le maître. Le Shaman de toutes les tribus. Le général Konen devant qui ton peuple se prosternera. Tu n'auras nul égal ni sur ta terre natale ni dans la galaxie.
Konen versa une des seules larmes de sa vie et partit.
A l'heure où la Source Obscure pénétrait sur Sagnaring, Konen était déjà bien loin. De retour dans la forêt.
C'était à nouveau l'époque où les jeunes partent chasser les Durgolosks.
Ce jour-là, le village d'où s'était enfui Hark le Faiblard attendait le retour des groupes. On vit alors arriva un Barabel, monté sur une grande monture, dissimulée dans un nuage de poussière.
Les Barabel reculèrent d'effroi quand ils virent que cette monture était un Durgolosks !
Qui avait donc pu dompter ce monstre ? Exploit inédit !

C'était un Rouge !
Fort, solide, les traits durs, calme en apparence mais bouillant d'une rage intérieure, Konen descendit de monture et fixa un à un les anciens du village. Au premier coup d'oeil, il avait reconnu le Marron qui avait voulu l'envoyer au poteau.
Il avait devant lui des brutes mal dégrossies, basses de plafond, facilement impressionnables. Avec ce qu'il avait connu depuis son départ, il ne se sentait presque plus de point commun avec eux. Mais c'était là son peuple. Et il sut que la tâche lui revenait de les sortir de ce misérable état barbare pour en faire de véritables conquérants.
- De quelle tribu viens-tu, toi ? dit le Marron, qui était devenu Chef.
- De celle-ci.
Les autres ne comprenaient rien. Seul lui, le Chef, avait peur de deviner.
- Mon nom est Konen. Mais ce nom ne vous dira rien.
- Si tu viens de notre tribu, dit le Chef, c'est que tu en es parti, car nul ne te connaît ici. Où étais-tu ? As-tu été capturé par une autre tribu ?
- Et toi, répliqua brusquement Konen, comment es-tu devenu chef, puisque le jour où tu es devenu adulte, tu n'as ramené aucune proie ?
Le Chef blémit. On le dévisageait, tour à tour avec ce Konen.
- Hé bien, Chef, que veux-tu ?... Mon coeur peut-être ?... Voilà tant de saisons que tu l'attends. Ce coeur que tu aurais voulu me prendre après m'avoir attaché au poteau.
Quelqu'un dans l'assistance murmura le nom maudit :
- Hark le Faiblard...
C'était un Vert. Il était un peu derrière Konen. Ce dernier, en un éclair, dégaina son sabre et décapita celui qui avait parlé. Il éteignit son arme aussitôt, juste avant que la tête ne touche terre et refit face au Marron.
- Tu voulais mon coeur. Viens donc le chercher.
Les genoux du Marron tremblaient.
Konen toisa l'assistance :
- Emparez-vous de lui.
On obéit. Le Marron fut ligoté et assommé, placé dans la case.
Le soir, les jeunes revinrent et on célébra leur fête. Le Chef fut attaché au poteau et subit les sévices des jeunes, avant que Konen ne lui arrache le coeur d'une main, pour le brandir devant tous et le manger lentement.
L'effroi se méla à l'ardeur de la fête et tout le monde s'agenouilla devant le nouveau chef. On scanda son nom tard dans la nuit.
Dès le lendemain, Konen, assisté de plusieurs guerriers, entreprit un voyage à travers Barab, pour y rencontrer les tribus. Dans chacune, il combattit le chef, le décapita et emmena ainsi une troupe de plus en plus grande de dignitaires issus de chaque village. Bientôt, à la suite de cette marche sanglante, les nations Barabel furent unies et Konen devint le maître suprême de Barab, le Shaman de toutes les tribus. Il abolit les distinctions selon les couleurs de peau, ne se fiant plus qu'au courage et à la valeur guerrière. Les Barabel étaient soumis à un seul seigneur.
Et pour l'annoncer à la galaxie, selon le voeu de son maître, Konen créa la Ligue d'Expansion Barabel. Il pouvait désormais offrir à son peuple d'autres terrains de chasse, au-delà des frontières de l'espace.
Il annexa bientôt les systèmes voisins : il lançait des attaques éclairs, dévastatrices mais courtes dans le temps et dans leur cible. Et au fond de lui, il savait qu'il lui restait un objectif à accomplir : retrouver ce Jedi qui avait trahi Darth Treides après avoir été son favori.

Merwyn reculait, assailli de coups d'une vitesse terrifiante. Konen devenait un tourbillon de lames, un cyclone qui balaye tout sur son passage. Dans sa transe guerrière, Konen entendait les peuplades de Barab acclamer leur maître, répéter son nom pour se donner de l'ardeur au combat, l'élever au rang de demi-dieu et emplir la forêt de chants en l'honneur de son insatiable puissance.
Merwyn ne put rien : le Barabel en finit avec lui en quelques passes. Le Jedi tomba, grièvement blessé, à côté de Cyrillis.
Konen fit tourner son sabre plusieurs fois, cracha, hurla et se contint au prix de lourds efforts.
Il se rappelait l'ordre de Tremayne : laisser Peake en vie !... Qu'il lui en coûtait ! Le roi de Barab devait-il se soumettre aux ordres de cet humain doucereux ?
Konen parvint à faire retomber sa transe guerrière, mais des paroles, obsédantes, lui cognaient dans les oreilles :
- Tu n'auras nul adversaire à ta taille, lui avait répété son maître, tu ne redouteras rien ni personne, car la Force est avec toi. Elle fait de ta colère un instrument de domination, une arme de destruction et te transforme en une force de la nature qui abat ceux qui ne se soumettent pas quand tu l'ordonnes ! Tes ennemis n'auront nul repos tant que tu ne le voudras pas, et ceux que tu auras soumis rediront, jours et nuits, avec crainte et respect le nom de leur invincible maître !... Tu seras Darth Konen, le fils de la foudre et du soleil rouge, celui qui portera le destin de toute une race, le fléau de Barab qui s'abattra sur la Galaxie !
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See you, Space Jedi !
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