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Dossier #8 : L'Inspecteur Fantôme
#7

DOSSIER #8<!--sizec--><!--/sizec-->

- Ce Notaire, disait Portzamparc, avait vendu des mèches à cette bande de braqueurs. Et c'était des mèches qui venaient de chez le Perce-Pierre. Depuis que le Notaire a été arrêté, j'imagine que le Perce-Pierre n'a pas retrouvé d'intermédiaire, ou alors un maladroit, parce qu'il a vendu ses mèches aux braqueurs d'hier... Donc maintenant, on n'a plus qu'à remonter jusqu'à lui.
Lanvin avait demandé à CONTRÔLE le dossier du Notaire. Il avait été établi que celui-ci avait des liens avec la Donasserne.
- Il y a toutes les chances pour que ce soit la Donasserne qui ait payé les braqueurs qui s'en prenaient à la Pham'Velker, dit Lanvin.
- C'était le système mis en place par Jaransand.
- M'est avis que c'en est pas fini à la Donasserne. Les salopards mis en place par ce Jaransand doivent encore y couler des jours heureux.
Un autre inspecteur arriva :
- Lanvin, c'est toi qui es sur la Donasserne en ce moment, non ? J'ai vu ta demande à CONTRÔLE.
- Et alors ?
- La Financière a prévu une descente là-bas pour aujourd'hui.
Lanvin tapa sur l'épaule de son stagiaire :
- Tu sais quoi ? Toi et moi, on va les accompagner. On va se payer des cols blancs.

Lanvin n'y alla pas par quatre chemins (ce n'était pas l'usage à la Brigade des Rues). Il monta les trois étages qui le séparaient de la Financière et demanda à parler au commissaire.
Les inspecteurs l'accueillirent mi-polis mi-goguenards. Pour les "financiers", il était évident que "les ceusses de la rue" étaient des crotteux, des rustres. Tandis que les gens de la rue prenaient les "financiers" pour des planqués.
- Que nous vaut le plaisir, inspecteur Lanvin ?
- Écoutez, j'ai besoin de venir avec vous à la Donasserne.
- Les corpoles ?... C'est pas vraiment votre terrain, vous savez... Et puis, qui vous dit qu'on va là-bas ?
- Ça va, les gars. Vous pourriez oublier deux minutes la guerre des services ? J'ai une piste autour de Jaransand...
- Oh oh ! Tout de suite les grands mots !

Bref, après quelques moqueries d'usage, Lanvin fut accepté. Il l'avait mauvaise de devoir mendier sa place ; seulement, il ne pouvait pas se laisser doubler sur ce coup-là, et laisser le bénéfice entier à la Financière.

Crimont ne voulut pas se montrer chien envers Lanvin. Les deux hommes déjeunèrent ensemble le midi :
- Si j'ai bien compris, on a chacun un des stagiaires qui a arrêté Jaransand.
- Oui, je ne sais pas ce qu'ils mangent là-bas, à Mägott-Platz, mais ils du nerf, crois-moi !
- J'ai lu dans leurs dossiers qu'ils sont "grillés" à la Rue Verte, dit Crimont en commençant son entrecôte. Ils sont vraiment persona non grata !
- On vieillit, Pierre-Marie, que veux-tu... On obéit aux procédures, eux, ils foncent, et ils obtiennent des résultats...
- Allez, c'est pas à des vieux grigous qu'on apprend à faire la grimace.
Les deux hommes, qui se connaissaient depuis longtemps, et s'appréciaient (malgré l'obligation de jouer le jeu de la rivalité des brigades) finirent leurs repas en se racontant les dernières histoires salaces qui couraient sur la petite secrétaire qui... Ils riaient comme des bossus au moment de prendre le pousse-café et ils ressortirent bien contents du restaurant.
- Allez, dit Lanvin, on va se payer du corpolitain pour le dessert !

Une dizaine de policiers et de pandores se présenta à la Donasserne une heure après, avec un mandat en bonne et due forme. Il y eut des fouilles approfondis, comme un tourbillon de papiers qui traversa les bureaux de la corpole. On cria au scandale, on allait saisir les plus hautes autorités etc. etc. Pendant ce temps, les policiers retournaient les dossiers, vidaient les tiroirs et menottaient un comptable qui avait tenté de jeter le contenu entier d'une armoire par la fenêtre.
En fin d'après-midi, les hommes de SÛRETÉ revenaient les bras chargés de gros sacs remplis à craquer de papiers, et du petit comptable.
- Je ne suis qu'un expert comptable !
- Tais-toi, tu parleras quand on te le diras !
Maréchal et Portzamparc avaient été assignés au tri des papiers. Il y en aurait pour des jours à traiter toute cette information. Pendant ce temps, Crimont et Lanvin commençaient à cuisinier l'employé. Il fut vite établi qu'il avait appartenu au "système" Jaransand.

En fin de journée, Crimont vint voir les deux stagiaires et leur dit d'arrêter là pour aujourd'hui :
- On va le garder ce soir. Maintenant, il faut que nous, on finisse de purger la Donasserne. Vous, à la brigade des rues, vous allez vous charger de retrouver le Perce-Pierre, d'accord.
- Entendu.
Les deux stagiaires ressortirent.
- J'ai l'impression que c'est reparti comme au bon vieux temps.
Par la fenêtre, on voyait arriver des corpolitains et leurs avocats. Ils n'étaient pas convoqués mais venaient déposer une plainte auprès du directeur du Quai.
Ménard, de son bureau, regardait tout cela d'un air amusé et disait à la cantonade :
- Ils ont l'air de bien s'amuser nos collègues. Si on m'avait dit qu'un jour ceux de la rue et la Financière travailleraient ensemble !
Ménard consulta un dossier :
- Je m'en serais douté ! Crimont et Lanvin ont hérité des deux diables de Mägott-Platz !
- Ils ont demandé une place chez nous, commissaire.
Ménard se contenta de sourire, satisfait, en tirant sur sa pipe.
Les corpolitains se voyaient refuser l'accès au Quai.
- Je croyais, clamait un avocat, que ce qui était difficile, ce n'était pas d'entrer mais de sortir d'ici !
Applaudissement de ses collègues. Les journalistes arrivaient s'agglutinaient à nouveau. Deux Pandores pour les retenir.
A ce moment, les gens de la Financière, comme par hasard, choisissaient de sortir pour aller au restaurant. Ils ignoraient superbement les plaignants et passaient à côté des journalistes, en daignant nourrir les journalistes de quelques phrases.
- L'enquête suit son cours, messieurs ; nous travaillons avec la Donasserne à éclaircir cette affaire.
Un journaliste avait repéré une tête connue :
- Inspecteur Maréchal, inspecteur Maréchal !
Notre héros s'arrêta et fit mine d'être surpris.
- On dit que c'est à cause de vous, qui aviez arrêté Jaransand, que la PJ relance l'enquête sur la Donasserne !
Bonne question ! Des confrères flairèrent l'information sensationnelle et s'approchèrent du policier, qui répondit sans hésiter :
- Écoutez, je crois que la police fait son travail et qu'elle n'a nul besoin de moi pour savoir ce qu'elle a à faire. Maintenant, si vous voulez m'excuser...
- Inspecteur !...
Le troupeau des journalistes se déportait pour suivre Maréchal, d'autres se précipitaient vers un vieil avocat qui arrivait à son tour. Avec lui, ça allait barder : un des plus éminents représentants du barreau, qui avait fait trembler ADMINISTRATION plusieurs fois et qui...

Nos deux héros s'éloignèrent de ce brouhaha.
- On va manger un morceau ?
- Bonne idée, dit Maréchal. Cette descente m'a mis en appétit.

Ils n'avaient pas vu qu'un petit homme gris en retrait les observait, entouré d'un courant d'air qui mugissait.
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Dossier #8 : L'Inspecteur Fantôme - by Darth Nico - 09-12-2008, 11:42 AM
Dossier #8 : L'Inspecteur Fantôme - by sdm - 13-12-2008, 03:16 PM

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